Chapitre 7 : Des Gants Blancs
Partie 1
Ce n’était qu’une question de temps avant la fin du trimestre scolaire.
La fête de classe était devenue une coutume établie, mais ces fêtes organisées au sein de l’académie étaient vraiment extravagantes.
Aucun mot ne saurait décrire la qualité et la quantité de nourriture diverse et variée qui s’alignait sur les tables. Les garçons y avaient participé en portant leur uniforme scolaire, mais les filles portaient presque toutes des robes.
Les garçons reluquaient les filles bien habillées, qui avaient des esclaves demi-humains à leurs côtés.
Ma vue s’était aussi automatiquement verrouillée sur la poitrine des filles, et j’avais eu du mal à détourner mon regard.
Je m’étais raclé la gorge et j’avais fait une tête sérieuse.
« Tout à l’heure, cette poitrine était-elle un bonnet F ? Ce n’est pas ça..., je voulais dire que la nourriture ici est incroyable, » déclarai-je
Je retournai mon regard vers la table, où Daniel mangeait un grand plat de viande sur une assiette. Raymond était stupéfait de cette vue.
« C’est la première fois que je viens à une fête aussi importante. L’académie est formidable, » déclara Daniel.
« Daniel, ne parle pas la bouche pleine, » répliqua Raymond. « En pensant à l’ampleur de cette fête et à la façon dont elle se fait par année d’études, la capitale royale semble vraiment extraordinaire. C’est très différent des pauvres barons de la campagne. »
Luxon m’avait déjà dit quelque chose à ce sujet déjà.
L’académie faisait cela pour montrer le pouvoir de la capitale royale aux habitants de la campagne. En effet, cette fête à elle seule avait montré à quel point leur richesse était différente.
Je pense qu’il y a aussi une chance que ce soit pour frimer devant les jeunes nobles riches et gâtés.
Autour de nous, il y avait des garçons du même milieu.
Les élèves de la classe régulière participaient aussi aujourd’hui, ce qui signifiait qu’il y avait beaucoup d’individus qui participaient à la fête.
Daniel avait fait le tour de notre environnement.
« Il y a beaucoup de filles de la classe régulière qui portent aussi des robes. Il y a trop peu de filles en uniforme, » déclara Raymond.
Raymond avait relevé ses lunettes.
Devant lui, il y avait une fille mince qu’il aimait bien.
Ce type est un taciturne.
« Il y a une large gamme de robes allant des plus chères aux moins chères. Il semble que les moins chères soient celles qui coûtent un petit peu plus de deux mille dias, » déclara Raymond.
Ça fait 200 000 yens pour une robe ! Cela donne ça quand c’est converti en monnaie japonaise.
Eh bien, je ne sais pas ce qui est bon marché ou cher, mais le coût le plus bas semblait être deux cent mille.
Entre-temps, Marie, le sujet d’actualité, était apparue dans son uniforme. Les élèves dans la zone avaient créé une agitation et avaient parlé bruyamment les uns avec les autres.
Avec cette situation en cours, l’étudiante d’honneur qui portait aussi son uniforme, Olivia, ne se distinguait pas du tout.
Tout bien considéré, une fille d’un ménage de vicomte aurait dû être capable de préparer une robe... et alors que je pensais à de telles choses, Marie était allée voir le prince et les autres.
Le groupe du prince, celui qui occupait le rang le plus élevé, avait accueilli Marie, mais...
Julian avait été un peu surpris de voir Marie dans son uniforme.
« Marie, qu’est-il arrivé à ta robe ? » demanda Julian.
« Je-Je n’ai pas pu en préparer une, » déclara Marie.
En essayant de la séduire, chacun des garçons autour d’elle déclara à Marie : « Nous aurions pu t’en donner une si tu l’avais dit ! »
Jilk avait souri.
« C’est plus rafraîchissant qu’une magnifique robe. Marie, et si nous allions tous les deux chez un tailleur pour une robe la prochaine fois ? Il y a une boutique dans la capitale royale que je visite régulièrement, » déclara Jilk.
« J-Je ne peux pas faire quelque chose de grossier comme ça, » déclara Marie.
En réponse à son attitude modeste, Julian avait entamé une conversation entre cinq personnes tout en semblant un peu excité. Il semblerait que ces cinq-là se battaient pour les intérêts de Marie.
Il y a plus que ça.
Pour un groupe d’homme comme nous, cette fête était aussi une occasion de gloire. Selon nos camarades de classe supérieure, il semblerait qu’il s’agissait d’une occasion pour les couples de se former.
« Alors, vous deux, êtes-vous prêts ? » demandai-je.
Une fois que j’avais appelé les deux autres, Daniel avait posé son assiette.
« Oui, j’ai assez mangé, » déclara Daniel.
Raymond avait ajusté ses lunettes. « Nous devrons faire de notre mieux. »
Et ainsi, nous avions immédiatement commencé à agir en groupe.
Nous allions tenter d’inviter des filles.
Avec le genre d’humeur mise en place ici, il était possible que les filles soient devenues plus indulgentes en nous laissant finalement les épouser. À ce moment-là, nous pensions que ce serait bien même si notre partenaire avait un amant.
« Wôw ! J’ai trouvé un trio de filles là-bas ! Dépêchons-nous de tenter notre chance ! » déclara Daniel.
Les autres garçons se déplaçaient aussi, alors nous trois, nous nous étions dirigés vers les filles, mais — .
« Hein ? Revenez quand vous vous serez regardé dans un miroir. »
« Des barons de la campagne ? Je n’ai pas besoin d’un péquenaud. »
« Les péquenauds resteront toujours des péquenauds, alors allez chercher des péquenaudes pour produire encore plus de péquenauds. Nous ne visons qu’un minimum de ménages de vicomtes. De plus, les régions éloignées... sont hors de question. »
« Comme c’est dégoûtant ! Vous avez désespérément envie de vous marier. On peut bien voir à quel point les types au bas de l’échelle sont superficiels. »
« Un homme n’est pas bon s’il n’a pas plus d’atouts. »
« Il y a une grande différence entre des morveux comme vous et des gentlemen comme Son Altesse, le prince héritier. »
Les filles nous avaient balayés sauvagement, et leurs serviteurs exclusifs, leurs amants demi-humains, nous avaient regardés de haut. Leurs maîtres étaient les filles, et non pas nous. En raison de cela, il y avait beaucoup d’esclaves qui avaient une attitude dédaigneuse envers les garçons.
De plus, un esclave attaqué ferait l’objet d’une enquête intense.
Ils savaient qu’ils étaient à l’abri des agressions, alors ils nous regardaient de haut.
« E-Eh bien, nous sommes juste en train de bavarder, donc..., » balbutia Daniel.
L’une des filles avait utilisé son menton pour faire signe à son serviteur.
Après ça, le serviteur d’une sous-race très musclée, semblable à un Daruma, nous avait repoussés.
Quand toutes les personnes dans la zone avaient tourné leur regard vers nous trois, les filles avaient ri et les garçons avaient également ri avec eux ou nous avaient regardés avec sympathie.
« Essayez encore une fois. Non, attendez ! Ça ne marchera pas si vous ne priez pas pour naître en un meilleur homme dans votre prochaine vie. À plus, les idiots de péquenauds. »
Les filles et les esclaves autour de nous nous regardaient avec dédain et riaient.
♥ ♥ ♥
Nous étions maintenant à l’extérieur de la salle de fête.
« Merde ! On s’est laissés faire ! » Daniel parlait sans essayer de cacher sa colère.
Raymond, qui était assis sur le banc, les genoux sous les bras, leva les yeux vers le ciel nocturne.
« Si seulement nous pouvions refaire nos vies... Je suppose que c’est tout ce que j’ai à dire, » déclara Raymond.
... C’est déjà ma deuxième vie, alors je me sens un peu dans la merde là.
Nous avions entendu de la musique et des rires qui résonnaient joyeusement sur le lieu de la fête.
Nous ne pouvions pas supporter l’ambiance à l’intérieur de la salle, alors nous étions sortis pour nous échapper de tout ça. Il y avait des filles qui riaient en nous voyant dans cette situation.
Ceux qui riaient étaient les filles de la classe avancée et les esclaves.
Peut-être par pitié, les filles de la classe régulière avaient détourné leur regard.
Comme c’est misérable.
« ... J’en ai un peu marre de tout ça, » déclarai-je.
Daniel était sur le point de dire quelque chose à propos de ce que j’avais dit, mais il ferma la bouche et baissa les yeux.
Raymond était aussi silencieux.
En tant que chef de famille de barons, je devais épouser une noble dame quoiqu’il arrive.
Quand on est le possesseur d’une famille... leur femme légitime devait être une noble dame. Sinon, les gens autour de vous vous diront « N’est-ce pas inconvenant pour le ménage ? » et ils devenaient froids envers vous.
Mon père avait épousé Zola parce que les inconvénients de ne pas le faire ne devaient pas être pris à la légère. Cela devenait parfois une excuse pour déclencher une guerre. Il y aurait des individus qui diraient que nos actions ne correspondraient pas à notre rang, et que nous étions une maison infâme.
De ce fait, les garçons devenaient frénétiques et la position des filles se renforçait... menant à la situation actuelle de l’académie.
Nous trois, nous nous étions assis sur le banc, et nous regardions le ciel d’un air vide.
« Ces filles m’ont fait ressentir un sentiment désagréable, » déclara Raymond.
Daniel était d’accord avec ce que Raymond a dit.
« Je sais. Les garçons se démènent pour se marier, car le monde se retournera contre eux s’ils ne le font pas d’ici l’obtention de leur diplôme. Les circonstances sont bien trop différentes de celles des filles, qui ont du temps à perdre, » déclara Raymond.
Toutes les filles de l’académie n’étaient pas particulièrement terribles, mais la proportion de filles cruelles était beaucoup trop élevée.
Il y avait donc beaucoup de garçons qui ne trouvaient pas la vie à l’académie agréable.
Je m’étais souvenu de quelque chose de détestable.
C’était quelque chose que le camarade de classe supérieure Rukul avait dit — .
« Il semble qu’à l’académie, il y a des garçons qui en ont marre des femmes et qui commencent à courir après d’autres garçons... mais ils avaient des sourires avant de s’inscrire à l’école. Et maintenant, ils ne sourient plus du tout, » déclarai-je.
Daniel et Raymond hochèrent la tête.
Il y avait des garçons qui quittaient l’académie dégoûtés par les femmes alors qu’ils allaient chercher d’autres garçons pour vivre avec eux.
Il semblait qu’il y avait des filles qui aimaient les romances entre garçons, comme ma petite sœur avant ma réincarnation. Il n’y a pas moyen de sauver ce monde.
Inscrivez-vous à l’école → vous devenez haineux envers les femmes qui sont cruelles → vous courrez après les garçons → vous donnez aux fujoshis de grandes joies. Et pour chaque nouvelle année scolaire, on efface et on répète le tout.
Un tel cycle se produisait.
C’était une spirale pourrie... Je l’ai appelée comme ça parce que cela a l’air propice. Voyez-vous, en considérant comment ces tristes événements se répètent chaque année, je ne peux pas vraiment utiliser le terme chaîne pourrie ici. Non, attends, ne puis-je pas l’utiliser quand même ? [1]
Le temps passa en silence.
De ce fait, nous ne pouvions plus entendre la performance musicale à l’intérieur de la salle de fête.
Il y avait un spectacle musical en direct. En sortant ma montre de poche, j’avais confirmé qu’il n’était pas temps que la fête se termine.
Puis, j’avais pensé que le spectacle prenait une pause, mais quand j’avais tendu les oreilles, je n’entendais aucun rire dans la salle.
J’entendais parfois une voix, comme si quelqu’un criait.
« Hé, quelque chose ne vous semble-t-il pas bizarre ? » demandai-je.
Raymond avait tourné son regard vers la salle une fois que j’avais déclaré ça.
« Maintenant que tu le dis, il semble y avoir une étrange agitation, » déclara Raymond.
Daniel s’était levé.
« On y jette un coup d’œil ? On n’a pas besoin d’aller à l’intérieur si on regarde par la fenêtre, » déclara Daniel.
Raymond l’avait arrêté.
« Je ne veux pas encore plus avoir honte que je le ressente déjà. Si on est repérés, on sera la risée de tous. Mais je suis curieux, c’est certain, » déclara Raymond.
Nous avions tous les trois démontré des signes d’intérêt, mais pendant que nous parlions de ne pas retourner sur les lieux, il y avait une fille qui était sortie en courant.
La fille avait regardé autour d’elle, puis s’était précipitée quand elle nous avait remarqués, ou plutôt moi.
C’était une fille en uniforme, Olivia.
« Léon ! C’est sérieux ! » cria-t-elle en venant vers moi.
Notes
- 1 Le terme « chaîne pourrie » fait référence à l’idée que les enfants d’une fujoshi seront aussi des fujoshis, créant une chaîne générationnelle d’entre elles. Donc le MC doit étiqueter la situation actuelle comme une spirale au lieu d’une chaîne, mais il a fait marche arrière lorsqu’il s’est rendu compte que l’idée de l’appeler une chaîne s’applique quand même à la situation.
Merci pour le chapitre.
Vite la suite !
Merci pour le chapitre! Tiens un nouvel évènement .
Merci pour le chapitre !