Chapitre 3 : Enrôlement
Partie 3
Après avoir quitté le dortoir des étudiants — ou plutôt, après avoir été emmené à l’extérieur par des étudiants de première année, je m’étais retrouvé dans un bar élégant à l’extérieur de l’académie.
« Eh, je suis très heureux de pouvoir rencontrer des étudiants de première année du même rang cette année, » déclara l’un d’eux.
Celui qui faisait cette salutation était quelqu’un d’une famille de baron qui en serait le successeur.
Des hommes de classe supérieure moins riches de la campagne avaient invité des étudiants de première année dans la même situation que moi à une fête de bienvenue qu’ils avaient faite.
J’avais parlé à un étudiant de première année, Daniel Fou Darland.
Daniel était un garçon en bonne santé avec la peau bronzée. Il avait l’air d’un jeune homme agréable, aux cheveux courts, de grande taille et un peu musclé.
« Pourquoi est-ce que tu fais une fête de bienvenue comme ça ? » demandai-je.
« Tu ne le sais pas ? Les membres d’un même groupe se réunissent pour parler de leurs problèmes et échanger des informations. On parle de choses comme le mariage ou d’autres sujets importants, tu comprends ? »
C’était certainement agréable d’être avec un groupe de personnes semblables, mais je pensais que cela allait se transformer en une mêlée générale lorsqu’une femme favorable allait se présenter.
Inclinant la tête, un garçon portant des lunettes assis en face de moi, Raymond Fou Arkin, avait relevé ses lunettes en m’expliquant.
Contrairement à Daniel, il semblait avoir une personnalité un peu rebelle avec ses lunettes d’intellectuel.
« Même si cela se transforme en brouille pour une femme, nous nous entendrions bien en tant que groupe de personnes semblables, de sorte que nous ne ferions rien d’absurde. S’il y a un différend, nous le négocierons au sein de notre groupe. Eh bien, les moments où nous serions en compétition l’un contre l’autre seront probablement rares, » continua Raymond.
Après être parvenues à cette compréhension, les salutations de nos camarades de la classe supérieure s’étaient terminées et la fête avait ainsi pu commencer.
Il semblerait que cette fête de bienvenue avait été un payé par nos camarades de classe supérieure.
Puis l’année prochaine, il semblerait que ce soit à notre tour de le faire.
L’un de mes camarades de classe supérieure était venu me voir.
« Eh bien ! Comme nous avons un aventurier qui a beaucoup de succès cette année, j’ai hâte de voir ce que cela va donner. Ah oui, je suis Rukul. Enchanté, étudiant prometteur de première année, » déclara Rukul.
Rukul semblait être en troisième année.
Il avait déjà trouvé une conjointe, et je voyais qu’il était très content de ça, puisqu’il ne lui restait plus qu’à rentrer chez lui.
« Un étudiant de première année prometteur ? » demandai-je.
Quand j’avais penché ma tête, Raymond avait fait claquer sa langue.
« Je préfère que tu ne joues pas les idiots. Tu es le troisième fils d’une famille de barons et tu as eu beaucoup de succès comme aventurier avant d’entrer à l’école, n’est-ce pas ? Les discussions à ce sujet ont atteint non seulement la capitale royale, mais même chez moi, » déclara Raymond.
Daniel avait été surpris.
« Alors, celui dont parlaient les rumeurs, c’était toi !? » s’écria Daniel.
J’avais mis ma main sur mon visage.
« Je n’avais pas le choix. Si je n’avais pas obtenu d’argent, je serais sur la voie d’un entretien de mariage avec une vieille femme perverse, » répliquai-je.
Peut-être en sympathisant avec ce que j’avais dit, tout le monde avait arrêté de parler de ça. Il semblerait qu’il soit vraiment facile de parler avec eux puisque nous avions des problèmes similaires.
Rukul parlait de l’académie en souriant. Il avait aussi écouté les inquiétudes de Daniel et de Raymond, mais ce n’étaient en fait que des questions zélées sur le mariage plutôt que sur les études.
Si nous, les garçons, n’étions pas mariés avant l’âge de vingt ans, nous serions traités comme une honte, alors nous devions nous marier frénétiquement tout en fréquentant l’école.
J’avais aussi demandé des choses qui m’inquiétaient.
« Maintenant que j’y pense, mon frère aîné est celui qui va succéder à ma maison, mais peut-être faisait-il partie de ton groupe ? Ah, son nom est Lutart, » déclarai-je.
Rukul et mon deuxième frère aîné étaient tous deux en troisième année.
Je pensais qu’il le connaissait peut-être, mais — .
« Lutart, l’élève de la classe supérieure qui a eu son diplôme l’année dernière ? Il n’était pas dans notre groupe. Il a dit qu’il ne serait pas regroupé avec les rangs les plus bas, » répondit Rukul.
Lutart... tu fais aussi partie du rang le plus bas.
Rukul avait parlé de ce qui s’était passé à l’époque.
« Il s’est mêlé à un groupe riche de personnes issues de familles de vicomte et plus. Bien qu’il semblait s’être imposé dans le groupe, on ne pouvait rien y faire parce que c’est ce qu’il voulait. Étais-tu proche de lui ? » demanda Rukul.
Quand j’avais secoué la tête, Rukul avait dit : « Comme je le pensais » et il avait placé un apéritif vers sa bouche.
Rukul nous avait ensuite parlé.
« Comme nous avons quelques jours avant la cérémonie de rentrée, je vais vous faire visiter la capitale royale en attendant. Alors, ne faites pas trop de bêtises au point de mettre votre corps dans un état lamentable, » déclara Rukul.
Nous trois, nous hochâmes la tête, et un Rukul souriant avait alors fait une expression quelque peu sérieuse.
« De plus, il semble qu’il y ait une étudiante d’honneur qui se soit inscrite dans votre année. J’ai entendu dire qu’ils laissaient entrer quelqu’un, même si elle n’est pas une noble, pour le plaisir d’aller chercher cette personne talentueuse, » déclara Rukul.
Raymond avait fait une expression un peu désagréable quand il avait entendu ça.
Daniel n’avait pas l’air intéressé.
Je suppose que cette réaction est normale chez les jeunes nobles.
« Une étudiante d’honneur ? Pour la classe régulière, c’est ça ? » demanda Raymond.
Rukul secoua la tête en réponse à la question de Raymond.
« Le cours avancé. C’est assez troublant, surtout quand Son Altesse le prince héritier entre aussi dans cette classe, n’est-ce pas ? J’ai aussi entendu dire que cette fille est une roturière sans aucun lien, mais... Je ne sais pas si c’est vraiment le cas. Si vous savez quelque chose, pourriez-vous nous le dire ? » demanda Rukul.
... Cette fille roturière sera le centre de l’académie dans le futur, la protagoniste.
Je n’avais pas été surpris, vu que je savais déjà que l’élève d’honneur était une roturière, mais les deux autres étaient stupéfaits. Ils avaient été choqués qu’elle n’ait pas de relations.
Je suppose qu’ils pensaient qu’elle serait la fille d’un marchand ou d’une autre sorte de fille ayant des antécédents similaires.
J’avais aussi fait semblant d’être surpris.
Allait-elle devenir une Sainte dans le futur ? Quoi qu’il en soit, je devrais probablement garder le silence sur la façon dont elle allait établir une très grande lignée et comment les nobles finiront par changer leur attitude à son égard.
Même si je le disais, personne ne me croirait, et je n’avais pas l’intention de faire participer qui que ce soit.
J’allais la laisser profiter de sa jeunesse avec le prince héritier et les autres individus de haut rang.
Après tout, c’était aussi pour mon bien.
♥♥♥
Il s’agissait maintenant du jour de la cérémonie de rentrée.
C’est tout un auditorium, n’est-ce pas ?
Quoi qu’il en soit, la cérémonie de rentrée avait commencé dans un lieu qui ressemblait à un grand théâtre.
Il y avait un nombre surprenant d’étudiants nobles présents, dont certains bâillaient.
La combinaison des senteurs de parfums féminins avait créé une odeur dominatrice.
Je suppose qu’il n’y a aucun espoir à moins de s’habituer à cette odeur.
Parmi la foule, le prince héritier, Julian Rafua Holfault, aux cheveux courts bleu marine, avait salué les étudiants de première année.
Le prince-héritier était le premier dans la ligne de succession du trône, mais dans le jeu, il était le seul prince qui soit apparu. Il était donc à peu près certain que cela soit le prince qui allait régner sur ce bas monde.
Il possédait une belle apparence. Il était grand, maigre et avait un bel équilibre corporel.
Ses yeux bleu-marine sur sa peau claire semblaient scintillants.
Les écolières environnantes soupirèrent d’affection, ce qui était compréhensible.
— Mais c’était une autre histoire pour les autres.
Daniel et Raymond étaient assis à côté de moi, mais comme prévu, il ne semblait pas qu’ils allaient exprimer leurs plaintes. J’écoutais en silence leur conversation.
Et à ce propos, par-derrière —
« C’est enfin arrivé. J’attendais le prince depuis déjà dix ans, » déclara une voix féminine.
J’avais tourné la tête vers une voix que j’avais entendue, mais je ne savais pas qui avait dit cela. Il y avait plusieurs filles qui murmuraient à propos de la beauté du prince héritier, alors je ne pouvais pas savoir celle qui l’avait fait.
Ce n’était pas une voix particulièrement forte, mais elle avait étrangement atteint mon oreille... puis mon regard vagabond s’était arrêté quand j’étais arrivé sur une certaine fille.
Des cheveux blonds et des yeux bleus.
Elle avait les cheveux longs et soyeux, et était une petite fille qui regardait le prince d’un regard étincelant.
Elle ressemblait plus à une jolie fille qu’à une belle femme. Cependant, c’était son regard qui me mettait mal à l’aise. Dans les regards de convoitise ou de sympathie qui l’entouraient, il était évident que les yeux de la petite fille ressemblaient à ceux d’un animal qui ciblait sa proie.
Son corps délicat semblait enfantin à certains égards. Elle avait l’air plus jeune que les autres du même âge, mais l’éclat dans ses yeux était la seule chose qui était nette... mon impression était qu’elle était très déséquilibrée.
Daniel m’avait regardé.
« As-tu déjà trouvé ta partenaire ? Oh, elle a l’air mignonne. Aimes-tu bien cette fille ? » demanda Daniel.
Je secouai calmement la tête vers Daniel, qui me taquinait.
« Non, si je devais dire, alors... Je ne l’aime pas du tout, » déclarai-je.
Je m’étais retourné pour regarder à nouveau le prince. J’avais réajusté ma posture, mais ce sentiment étrange ne voulut pas disparaître.
« Je..., c’est ainsi. Mais je la trouve mignonne, » déclarai-je.
Ce que j’avais ressenti quand j’avais vu la fille pour la première fois, c’était de la colère. Je ne savais pas pourquoi j’étais en colère, mais elle était quelque chose d’irritant selon moi.
Ce n’était pas de la haine. C’était quelque chose de plus complexe... et dans tous les cas, je ne pensais pas qu’elle soit quelqu’un que je considérerais comme un partenaire du sexe opposé.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chap ^^ Bon, c’est sûr qu’il s’agit de la protagoniste, mais je commence à me demander si elle ne serait pas elle aussi réincarnée…
La réponse sera très rapide. Dès le prochain chapitre (donc 3 sorties), tu auras ta réponse.
Pour info, la protagoniste est visible sur la bannière du site (celle de noêl). C’est celle à gauche en uniforme. L’autre est une autre fille du même roman
Merci pour le chapitre !