Chapitre 2 : Relique perdue
Table des matières
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Chapitre 2 : Relique perdue
Partie 1
Un monde de jeu vidéo Otome avec un environnement paisible.
Quoi qu’il en soit, lorsqu’un objet formidable faisait son apparition à notre époque, on l’appelait une « relique perdue », et il s’agissait d’objets impossibles à redécouvrir provenant directement des temps anciens.
Beaucoup d’entre eux avaient été fabriqués avec une technologie perdue depuis, et ils ne pouvaient pas être fabriqués à nouveau, donc leur rareté était élevée.
Parmi ces reliques du passé, il existait même un objet que seule la protagoniste pouvait équiper. Il s’agissait d’un contexte conçu pour que la protagoniste dégage une sensation spéciale, incomparable vis-à-vis des autres personnages du monde.
Cette île flottante sur laquelle j’étais arrivé était celle où se trouvait l’objet en question.
En avançant à travers la forêt qui n’avait pas subi de coupe afin d’entretenir ces chemins, j’essuyais la sueur qui dégoulinait de mon front. J’avais alors dégainé et préparé mon épée pour ce qui allait suivre. J’avais alors commencé à avancer en coupant l’herbe haute et les branches qui entravaient ma progression.
Le simple fait d’avancer était déjà pénible en soi étant donné la densité de la végétation qui m’entourait.
Le sol était assez meuble, et j’étais tombé plusieurs fois dans la terre qui présentait souvent des creux.
« J’aurais mieux fait d’avoir ma hachette, » me plaignais-je.
Alors que j’avançais dans les profondeurs de la forêt, j’avais progressé en coupant les herbes hautes et les branches tout en pensant à la manière dont cela aurait été plus facile si j’avais eu en ma possession une hachette ou une machette. J’en avais apporté une, mais au moment de mon soudain crash aérien, le manche s’était brisé et elle n’était donc plus utile.
« Franchement, je n’étais pas censé utiliser cette épée pour autre chose que m’entraîner ou me battre. »
C’était plus ou moins l’état d’esprit des nobles de penser ainsi.
Je me réveillais tôt le matin et j’entraînais les bases du combat à l’épée sous la direction de mon père. Les maisons de nobles riches emploieraient un mentor ou un tuteur, mais les nobles pauvres n’avaient pas vraiment la marge de manœuvre nécessaire pour embaucher quelqu’un.
J’avais regardé autour de moi.
Je visais à accéder au centre de l’île, mais cela prendrait du temps pour y arriver, contrairement à ce qui se passait dans le jeu. Comme prévu, il semblerait que le jeu et la réalité soient vraiment différents de bien des manières.
Pour commencer, il était difficile de suivre un chemin qui n’avait pas été entretenu depuis très longtemps.
De plus, je ne pouvais pas être négligent face aux serpents, aux insectes et aux autres créatures vivantes dans la zone, mais surtout, la chose la plus dangereuse était — .
« C’est encore là, » je me plaignais à voix basse tout en me cachant dans les buissons proches de là.
Je m’étais accroupi sur le sol et me cachais pendant que l’ennemi passait devant moi à quelques mètres.
Cette ennemie n’était pas un monstre comme on l’entendait dans le cadre du jeu.
Il s’agissait d’un robot rond couvert d’un lourd blindage fait de plaque d’acier qui voyageait en flottant dans les airs en utilisant le contrôle de la gravité. Il ne possédait pas de pieds, et il se déplaçait en flottant dans les airs d’une manière un peu hésitante.
C’était une machine qui se caractérisait par ses longs bras et son chapeau pointu sur la tête. Il s’agissait d’un robot qui était chargé de défendre sa base — l’île.
Il semblerait qu’il faisait périodiquement des rondes dans la forêt afin de déloger les intrus qui auraient pu arriver ici.
Tout en restant immobile et en retenant mon souffle, j’avais prié pour qu’il ne me découvre pas.
Après avoir confirmé que la machine était passée et qu’il était désormais loin, je m’étais levé et j’avais rapidement quitté les lieux.
« J’ai évité encore une fois d’être démoli par ce machin, » murmurai-je.
Puisque cette machine en fonction protégeait une base qui était déjà dépourvue de personnes, elle se trouvait dans un environnement étrangement vide d’autre présence, mais se faire prendre serait un désastre pour moi.
Le robot avait continué à fonctionner depuis les temps anciens afin de protéger l’île, et il montrait clairement des pièces cassées ou rouillées ici et là. Puisqu’il n’avait pas réussi à me détecter, je suppose qu’il était à moitié cassé avec plusieurs de ses systèmes hors fonction.
« Je veux me dépêcher d’aller jusqu’à cette base. »
Il y avait une base au centre de l’île flottante.
Il s’agissait de la base où résidait la relique perdue, mais des robots la gardaient en tout temps.
Le scénario dans le jeu n’expliquait pas en détail les raisons derrière tout ça.
Dans le jeu, il s’agissait d’un endroit pour rassembler des objets utiles de fin de partie. Bref, c’était le point où vous pouviez obtenir les objets de microtransaction que vous aviez achetés dans la boutique du jeu.
Bien qu’il y avait une chance pour la protagoniste et ses compagnons de se faire expulser de l’île, c’était le moment où l’on pouvait obtenir ces objets.
J’avais traversé la forêt tout en étant prudent, et j’étais alors tombé sur un bâtiment après avoir marché pendant plusieurs kilomètres.
Le bâtiment était enchevêtré dans le lierre, et des arbres poussaient à travers le toit, donnant l’impression qu’il était devenu une ruine depuis longtemps.
La bâtisse avait probablement été laissée quasi intacte pendant très longtemps.
C’était une scène bizarre qui ressemblait à ce que j’avais déjà vu dans le jeu, mais je trouvais que c’était rafraîchissant quand je la voyais en personne dans la vraie vie.
« ... Maintenant, j’ai bien la preuve que je me suis réincarné ici. »
J’avais pensé que peut-être ces souvenirs qui avaient surgi en moi n’étaient en vérité que des illusions... que j’avais seulement eu l’impression de me réincarner et que j’étais en réalité un peu fou. J’y avais pensé à de nombreuses reprises avant aujourd’hui. Il était également possible que je ne voie ce monde que comme le monde de ce jeu en me trompant sur toute la ligne.
Tout en étant soulagé de ne pas être devenu fou, j’étais entré dans la bâtisse avec prudence.
Les équipements défensifs du bâtiment étaient brisés et la plupart des objets étaient immobiles à cause des racines des arbres et du lierre qui régnait maintenant en maître des lieux.
C’était un bâtiment en béton et en acier.
Il y avait du matériel électrique implanté un peu partout dans les murs.
Tout cela ressemblait à des objets du monde que je connaissais, et je pouvais aussi ressentir un sentiment de familiarité dans tout cela.
« De vieux bâtiments comme celui-ci sont parfois traités comme des donjons, n’est-ce pas ? »
De ce que je savais, il y avait de vieux bâtiments comme celui-ci sur des îles flottantes, où les aventuriers y gagnaient des trésors et y accumulaient une fortune.
Les nobles cherchaient de nouvelles îles comme celle-ci et ainsi, ils pourraient être loués s’ils réussissaient à vaincre le donjon. Même encore aujourd’hui, ils étaient toujours fiers d’être les descendants de grands aventuriers qui avaient réalisé de tels exploits.
« On pourrait aussi dire qu’ils s’introduisent par effraction dans des sites historiques pour les piller sans vergogne. »
Les aventuriers pillaient les trésors de précieux sites historiques. Parfois, ils détruisaient nonchalamment des objets de valeur historique au nom de l’appât du gain.
Vus sous un autre angle, ils n’étaient que des ravageurs et des pillards.
« Eh bien, je ferais la même chose pour ne pas être vendu à de vieilles perverses avant de mourir sur les champs de bataille. Mais je ne dirais jamais ça devant ces individus. »
En continuant le long du sentier, j’avais découvert une porte ouverte.
Cependant, une machine flottante se trouvant dans le passage — un robot chargé de la défense s’était retourné et m’avait remarqué.
C’était un miracle que ces robots presque brisés puissent encore bouger, et j’avais alors versé une larme en pensant à la façon dont ils avaient gardé une base où personne ne reviendrait.
Cependant, j’avais un fusil.
« Désolé pour tout ça. »
Après m’être excusé auprès de la machine qui protégeait l’institution jusqu’à maintenant, j’avais appuyé sur la détente.
La balle avait touché le robot et elle avait libéré une décharge de foudre au point d’impact.
Un jaillissement de lumière avait instantanément surgi et le robot tomba sur le sol. La lumière vacillante dans ses yeux avait ensuite disparu.
J’étais resté en alerte tout en tenant le fusil, mais il ne semblerait pas se relever. Il n’y avait pas non plus d’autres ennemis sur les lieux.
Après avoir confirmé l’effet des balles, j’avais été soulagé que l’installation et les robots aient été partiellement brisés avant ma venue.
« C’est comme dans le jeu. C’est bien que je me souvienne de leurs points faibles. Maintenant, je me demande si c’est par là — . »
L’effet spécial de la foudre dans ces balles magiques faisait un énorme effet sur les robots. Puisqu’ils étaient chargés de la défense, ils auraient au moins dû avoir une résistance à la foudre installée, mais c’était un monde fantastique... utilisé dans un jeu vidéo Otome. Alors, inutile de parler de détails mineurs.
J’avais avancé, m’appuyant sur mes souvenirs, vers la porte ouverte.
Elle était à moitié remplie de racines d’arbre et de lierre.
« Était-ce comme ça dans mes souvenirs ? Eh bien, ça se passe bien comme dans le jeu. »
En entrant dans la pièce, j’avais vu le squelette d’un humain qui se trouvait au sol.
Il portait des tissus en lambeaux de ce qui était autrefois des vêtements, et mettait ses mains ensemble dans une pose de prière.
J’avais sorti une carte plate en provenance de sa poche.
Ce que j’avais pris, c’était une carte d’accès. Je me demande si c’était aussi une pièce d’identité, car le nom de quelqu’un était écrit ici avec un alphabet, du moins, c’était ce que je pensais. La photo avait disparu en raison de la détérioration, et il ne restait qu’une partie des lettres, donc je ne connaissais pas le nom complet de cette personne.
« Ce sont des lettres, non ? Je sens quelque chose d’étrange. »
Je ne m’attendais pas à voir l’alphabet venant de l’autre monde.
J’avais mis la carte d’accès dans ma poche et j’avais recommencé à me déplacer.
Il y avait un endroit dans le jeu où étaient stockés tous les objets de microtransaction. Je m’étais ainsi arrêté sur cette île à plusieurs reprises pour obtenir ces objets dans le but de terminer le jeu après chaque fois où j’avais eu recours au magasin du jeu.
Cependant, mes souvenirs d’il y a dix ans pourraient ne pas être totalement fiables. J’aurais peut-être oublié les coordonnées de cette île flottante si je ne les avais pas écrites juste après avoir retrouvé la mémoire.
C’était effrayant de penser que j’aurais dû me fier à ma mémoire floue si je n’avais rien écrit.
L’anxiété et la peur de partir seul dans le ciel... étaient quelque chose que je ne voulais pas ressentir deux fois.
J’avais alors cherché une pièce qui pouvait être ouverte avec la carte d’accès. J’avais trouvé un dispositif qui permettait d’ouvrir une porte. À cet endroit, il y avait ce qui ressemblait à une salle de repos.
Les distributeurs automatiques rouillés et usés se démarquaient clairement dans la pièce.
L’un d’eux s’était effondré, et les marchandises s’étaient répandues sur le sol.
En les ramassant à la main, elles s’étaient effondrées comme du sable.
Il y avait deux cadavres devenus des squelettes qui étaient assis sur un canapé.
« ... Je m’en fichais quand c’était un jeu, mais que s’est-il passé ici ? »
Une partie de la base en ruines fonctionnait encore. En imaginant à la façon dont une civilisation avec une telle force technologique aurait péri... cela m’avait rendu un peu mal à l’aise.
« Et bien, ma priorité est d’obtenir ce dont j’ai besoin. »
L’un des deux cadavres squelettiques avait sur lui la clé dont j’avais besoin pour aller de l’avant.
J’avais quitté la pièce après avoir pris la clé, et je m’étais dirigé vers ma destination. Ce qui nous attendait après cela, c’était des robots de défense d’un type différent.
« Maintenant que j’y pense, ce bidule était là aussi. »
Il s’agissait d’un robot à jambes multiples à qui il manquait quelques jambes, ce qui le rendait immobile. Cependant, il bloquait le passage, et il possédait aussi des armes pour se protéger face aux possibles intrus.
Alors que je me cachais dans le coin du couloir, j’avais tiré avec mon fusil, et l’impact de la balle s’était transformé en un éclair de lumière, mais — le robot de défense avait pris vie et avait commencé à contre-attaquer avec une gatling qu’il tenait dans ses mains.
Il n’y avait que la gatling qui bougeait. Cependant, cela suffisait à elle seule pour constituer une menace. Qu’il soit cassé ou non, c’était un soulagement que son système de visée ne soit pas verrouillé sur moi.
« Woah là ! »
Alors que je me cachais dans le coin, je chargeais la balle suivante avec le mécanisme d’action à verrou, et je tirais avec mon fusil tout en me cachant.
Afin de ne pas être une cible facile, j’avais utilisé un miroir pour regarder la situation en attaquant depuis ma cachette. C’était peut-être lâche, mais s’attaquer à ce problème, c’était comme si je m’attaquais à mains nues à un nid de guêpes.
Comme l’adversaire était cassé, il ne se défendait pas puisqu’il ne pouvait pas bouger, mais il avait fini par fixer sa vue sur moi. Si cette chose avait été entretenue et réapprovisionnée, je serais immédiatement sous l’assaut d’un véritable nid de guêpes.
Ce à quoi je pensais quand j’avais préparé plan après plan, c’était — .
« Mon Dieu ! C’est trop solide. Pour empirer les choses : — putain ! Je me suis encore trompé ! »
En calculant la consommation de balles dans ma tête, je trouvais que tout cela était une utilisation d’une somme d’argent scandaleuse.
Comme je tirais avec une mauvaise posture, les tirs ne frappaient pas toujours la cible, et pour ajouter une couche, quand les balles touchaient, le robot continuait toujours à fonctionner. Après de nombreux tirs, la chose avait finalement cessé d’agir, et une fois que j’avais vérifié mon stock, il s’était avéré que j’avais utilisé près de trente balles.
En pensant à la façon dont c’était dans le jeu, cela n’aurait dû prendre qu’une dizaine de munitions...
« Peut-être que les choses ont-elles vraiment changé maintenant que c’est dans la réalité ? »
Je m’étais reconcentré sur mon but et par la suite, je m’étais dirigé vers ma destination tout en gardant l’œil ouvert sur la venue possible de robots de défense supplémentaire. J’avais continué à aller de l’avant, en visant le cœur de la base.
Quand je m’en étais rendu compte de mon importante consommation de balles afin de tuer tous les robots qui m’assaillait au fur et à mesure de ma progression, il ne me restait plus que quelques balles.
Après avoir traversé un sombre passage, il ne me restait plus qu’un fragment de lumière devant moi, puis, finalement, j’avais atteint l’endroit où se trouvait mon objectif, du moins, l’étage supérieur avant ça.
J’avais utilisé la clé pour ouvrir une porte, ce qui m’avait conduit au cœur de la base.
J’avais poursuivi ma route en accédant à un escalier menant au sous-sol de la base.
Je ne voyais rien dans l’obscurité, alors j’étais allé chercher une lanterne et je l’avais allumé.
« S’il y a de l’électricité, j’aimerais au moins qu’il y ait des lampes de poche. »
Il s’agissait d’un monde où les ampoules existaient, mais étrangement, il n’y avait pas de lampes de poche, car les ampoules étaient vraiment grosses. C’est pourquoi ils utilisaient encore des lanternes à huile. J’étais descendu dans les escaliers en me plaignant de ce genre d’illogisme.
Dans ce passage obscur, il y avait parfois des os humains tombés au sol qui provoquaient un sentiment de peur.
Je ne savais pas ce qui s’était passé ici, mais si c’était possible, j’aimerais qu’on me ramène vite chez moi.
« Mais même ainsi... cela se passe vraiment comme selon mes souvenirs. »
Il s’agissait bien de l’endroit où se trouvait l’objet de microtransaction que j’avais acheté — dans ma mémoire, ce qui m’attendait, c’était une grande pièce entrelacée de racines d’arbres et de lierre.
Je m’étais alors retrouvé à l’entrée d’une grande pièce qui se trouvait être le quai pour des dirigeables.
Tout en tenant fermement le fusil de mes deux mains, je marchais en étant prudent. Beaucoup des emplacements pour accueillir des dirigeables étaient vides tandis que le lierre et les racines des arbres dépassaient et pendouillaient.
Même pour les dirigeables qui étaient encore ici, ils étaient empêtrés avec beaucoup de lierre et de racines d’arbres. De plus, une mousse collait sur leurs surfaces.
De plus, tous les dirigeables étaient clairement en panne, et pas quelque chose qui semble réparable dans un avenir proche.
Parmi eux, un espace remarquablement grand avait été préparé pour la chose pour laquelle j’étais venu ici avec peine et misère. C’était à un tout autre niveau de taille par rapport aux autres dirigeables.
« — Il n’y a pas d’erreur que c’est bien celui-ci. »
Il s’agissait du seul dirigeable qui avait conservé sa forme originale, et il était vert à cause du lierre et des branches qui l’enchevêtraient, ainsi que de la mousse qui poussait sur sa coque. Cependant, tout n’était pas couvert, et l’armure grise était visible à certains endroits.
J’avais frissonné face à cette vue.
« C’est vraiment là ! Il existe vraiment ! »
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Partie 2
J’avais lentement posé mon pied sur la rampe et je m’étais assuré qu’elle ne se briserait pas en m’approchant du dirigeable.
L’entrée ne montrait pas de signes de vouloir s’ouvrir avec le lierre qui s’y emmêlait un peu partout, alors j’avais dégainé mon épée et je les avais coupés. Puis, une fois que j’avais ouvert l’entrée avec la carte d’accès, j’étais entré dans les profondeurs du navire — non, à l’intérieur du navire de guerre.
Contrairement à l’extérieur, il était encore beau et il était immaculé, sans lierre ou mousse.
Il s’agissait d’un dirigeable qui pouvait devenir un navire du genre cuirassé volant. Non, c’était un vaisseau spatial, alors je suppose que c’était un cuirassé cosmique. ? Quoi qu’il en soit, la conception de l’intérieur du navire de guerre était très futuriste. Cela semblait provenir d’un univers totalement différent... surtout comparé au jeu dans lequel il apparaît.
« L’intérieur n’est pas visible dans le jeu, c’est donc la première fois que je le vois. Je me demande si c’était comme ça là-bas. »
J’avais estimé sa taille à environ sept cents mètres, ce qui en faisait un énorme cuirassé cosmique [1]. On peut se demander si quelque chose d’aussi grand peut voler, mais il s’agissait d’un monde où les îles et les continents pouvaient flotter.
Parmi elles, certaines des îles les plus petites avaient même été transformées en dirigeables. J’avais entendu dire que leur taille dépassait facilement les mille mètres et qu’elles étaient devenues l’équivalent d’une forteresse mobile.
Je ne pouvais pas vraiment faire une comparaison ici puisque je ne les avais pas vus, mais il s’agissait d’un monde où il n’était pas étrange que quelque chose de cette taille vole.
Il semblerait que dans ce monde, quelque chose d’une telle ampleur était en effet grand, mais ce n’était pas rare.
À l’extérieur, il était doté d’un moteur qui ressemblait à une boîte carrée se trouvant sur les deux côtés, à l’arrière de la machine. Son corps aérodynamique signifiait que l’avant était dirigé de l’autre côté, et donc quand on le regardait de haut dans le jeu — son graphisme ressemblait à un triangle isocèle avec des carrés fixés des deux côtés.
La forme elle-même était simple, sans hélices sur le pont ni voile. Il n’y avait rien de ce genre.
Les formes des dirigeables dans ce monde variaient énormément.
Une forme commune des dirigeables ressemblait à un ballon de rugby. Franchement, il semblerait qu’il n’y ait pas vraiment de normalisation quant à la forme, et c’était probablement parce que le niveau de difficulté pour fabriquer un dirigeable était réduit.
Dans ce monde, c’était facile de le faire flotter. Par conséquent, les individus avaient tendance à développer des dirigeables, puis à s’aventurer avec ou à faire autre chose.
... Alors que je me déplaçais à l’intérieur du navire de guerre, les lumières s’allumaient automatiquement, alors j’avais éteint ma lanterne.
Après être arrivé si loin, il ne restait plus qu’un seul obstacle.
J’avais l’intention de me rendre au centre du vaisseau spatial et de le faire se déplacer.
En avançant le long de ce passage incroyablement long, je n’entendais que le bruit de mes propres pas. Puis, une porte s’était ouverte vers mon but, et je m’étais arrêté en m’essuyant la sueur.
Bien que tendu, j’avais vérifié l’état de mon fusil et confirmé s’il y avait des balles chargées dans les chargeurs.
J’avais alors ajusté ma respiration.
« ... Il est temps de bouger. »
Je m’étais préparé à ce qui allait arriver, j’avais ouvert la porte et j’étais rentré dans la pièce.
Il s’agissait de l’installation centrale du vaisseau spatial — l’endroit depuis où tout était contrôlé, le noyau. Une zone très spacieuse avait été aménagée ici.
Au milieu de la pièce, un robot humanoïde, dont la moitié supérieure était levée, attendait.
Il possédait un grand corps.
Sa tête avait une forme simple et, à l’intérieur de sa visière, il y avait les objectifs de caméra qui brillaient en rouge.
Un son de démarrage avait alors retenti dans la pièce.
J’avais préparé mon fusil.
« ... Intrus détecté. Extermination... lancement de l’extermination..., » annonça le robot.
Le robot avait lentement pris vie, et sa taille était d’environ six mètres. Ses grandes mains avaient bougé pour essayer de m’attraper, alors j’avais appuyé sur la détente de mon fusil.
Cependant, l’impact de la balle n’avait produit qu’une petite explosion à la surface de son armure, émettant un éclair — c’est tout.
« Il est donc vraiment très solide, » dis-je.
Quand j’avais chargé la balle suivante, la cartouche éjectée avait fait un cliquetis métallique quand elle avait touché le sol.
« Ne me permettras-tu pas d’avoir le contrôle si je te montre une carte magnétique ? » déclarai-je.
Alors que je pensais déjà que cela ne m’arrêterait pas si j’avais la carte d’accès de l’un des membres de la base, le robot devant moi m’avait répondu d’un ton calme.
« La carte d’accès que vous possédez provient d’un membre du personnel de la base. Les caractéristiques de votre corps ne correspondent pas à celles du membre ni à celles des autres membres du personnel. De plus, il a été jugé que la survie du propriétaire et des habitants de cette base est impossible. Par conséquent, vous êtes un intrus — extermination en cours, » annonça le robot.
« Merci pour la réponse honnête ! » déclarai-je.
J’avais entendu une voix électronique synthétisée. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit capable de tenir une conversation. Je pensais aussi que c’était un peu surprenant à quel point la réponse avait été directe, mais je n’avais pas le loisir de m’en préoccuper pour l’instant.
Le tir suivant avait touché sa cible, mais cela n’avait pas fait autant de dégâts.
J’avais couru pour esquiver les bras qui s’étendaient vers moi.
Après avoir pris un objet cylindrique attaché à ma ceinture, j’avais arraché sa goupille, et après l’avoir jetée, l’adversaire avait essayé de le repousser avec une main.
Cependant, en essayant de le faire, cela avait explosé au moment du contact.
L’objet avait provoqué une onde électrique plus forte que ce que les balles pouvaient faire, et mon adversaire robotique s’était temporairement arrêté. De la fumée provenait de ses joints.
« Parfait ! » m’exclamai-je.
Alors que j’étais content de ne pas l’avoir manqué, la visière placée sur la tête du robot se mit à briller.
« Les attaques utilisant la “magie” ont atteint des niveaux critiques. Activation de la barrière anti-magique, » annonça le robot.
Une légère lumière avait jailli de son corps afin de l’envelopper, comme si elle le protégeait entièrement.
Même quand j’avais tiré coup après coup sur lui, ça avait complètement repoussé les attaques magiques électriques. L’électricité n’était même pas apparente à l’impact, et il n’y avait aucun dommage qui avait été provoqué.
« Quelle lâcheté ! » criai-je sur le robot.
Le robot avait répondu en réponse à mon cri. « Merci. »
Bien que j’avais été surpris qu’il me remercie, j’avais changé de chargeur et préparé mon fusil.
« Es-tu brisé ? Tu viens de me remercier, » lui demandai-je.
Pendant que je tirais balle après balle avec mon fusil, il semblait que les mouvements de l’adversaire s’émoussaient un petit peu.
« Combattre avec lâcheté est un compliment. C’est ce qu’on m’a appris, est-ce faux ? » demanda le robot.
« C’est une erreur ! Pourquoi as-tu des contre-mesures contre la magie ? » demandai-je.
Cette chose n’avait pas de barrières contre la magie dans le jeu. Je me suis fait avoir ici.
« Réponse simple. Je ne peux pas vraiment dire que je comprends la magie, mais analyser et préparer des contre-mesures est naturel, non ? » demanda le robot.
« Tu es vraiment brillant ! Et bavard ! » déclarai-je.
Tout en courant dans la pièce, j’avais continué à appuyer sur la détente pour attaquer consécutivement. J’avais cherché un point faible, mais je n’en voyais pas.
Si je demande, est-ce que ça me le dirait ?
« Cela fait très longtemps que je n’ai pas parlé comme ça, je suis peut-être dans un état d’excitation, » déclara le robot.
Je me demande de quoi parle cette machine, mais ce vaisseau est une relique perdue, pensai-je.
Il s’agissait du point culminant de la technologie ancienne, un objet de microtransaction que j’avais acheté pour mille yens... c’est un peu étrange que cela soit mille yens, mais de toute façon, il ne faisait aucun doute que c’était une arme puissante.
Il ne serait pas étrange qu’il y ait une IA, mais je ne pensais pas qu’elle puisse converser. C’était peut-être parce que cette partie de l’histoire du vaisseau n’avait pas été établie dans le jeu.
J’avais pris un autre cylindre à partir de la taille — une grenade à main.
« Est-ce que c’est peut-être une grenade à effet magique ? Elle n’aura pas d’effet sur moi dans mon état —, » déclara le robot.
« Idiot ! » criai-je.
Je l’avais jetée, j’avais pris de la distance et je m’étais abaissé sur le sol.
L’ennemi n’avait même pas essayé de se défendre.
Cependant, lorsque la grenade avait frappé le robot, elle avait fait une grosse explosion qui n’était pas comme la précédente. J’avais basculé jusqu’au coin de la pièce après l’explosion, mais je m’étais ensuite vite levé.
De la fumée noire s’était répandue dans la pièce, et la visibilité s’était rapidement détériorée.
« C’est juste une bombe ordinaire. Une puissance énorme, n’est-ce pas ? J’hésitais à l’utiliser parce qu’elle aurait pu détruire le vaisseau, » déclarai-je.
Je voulais utiliser ce vaisseau spatial plus tard alors il aurait mieux valu qu’il y ait le moins de rayures possible, et donc, je ne voulais pas me servir de cette bombe.
Dans la pièce enfumée, j’avais baissé mon fusil.
« Ce n’est qu’un fragment des atouts que j’ai. Même dans le jeu, mon pouvoir était tout à fait —, » commençai-je à parler.
Tout en pensant que c’était fini, une grande main s’était alors mise à sortir de la fumée noire et m’avait facilement attrapé.
Le choc m’avait fait lâcher mon fusil, alors j’avais dégainé mon épée et je l’avais plantée vers les doigts du robot. Cependant, la lame n’avait fait que s’ébrécher et elle n’avait pas causé de dommages.
C’est très douloureux d’être attrapé par la force.
« L-Lâche-moi..., » criai-je.
« — J’ai été surpris. Était-ce juste une puissante grenade ? Puisque vous êtes tous obsédés par la magie, je ne pensais pas que vous utiliseriez de telles armes. Quelle bataille intéressante ! » déclara le robot.
Une partie de l’armure du robot avait été arrachée, exposant ce qu’il contenait. L’infrastructure, le moteur et d’autres pièces de ce genre étaient visibles.
En me saisissant, il me rapprochait de son visage en me regardant.
« Ta façon de te battre est très différente de celle du passé. Ce fusil est surprenant, et ces balles m’intéressent. Leur incorporer de la magie est un concept fascinant, » déclara le robot.
À l’aide des objectifs de caméra présente à l’intérieur de sa visière, il n’arrêtait pas de changer leur point focal tout en regardant mon visage.
Je ne pouvais pas m’échapper, et la force de la main qu’il utilisait pour me saisir devenait de plus en plus importante.
Il m’avait posé une question pendant que je luttais.
« Question. En quelle année sommes-nous par rapport au calendrier solaire ? » demanda le robot.
« Argh ! Calendrier solaire ? Comme si je le savais ! En ce qui concerne le calendrier du Royaume de Holfault... Gaaaaah !! » criai-je.
De l’électricité s’était mise à jaillir de la main de mon adversaire, et mon corps s’était engourdi à cause de l’agonie produite alors que je hurlais de douleur.
Alors que je perdais le contrôle, j’avais agi violemment pour essayer de m’enfuir, mais il était peu probable que je m’échappe de toute façon.
« Cette réponse est suffisante. Nous avions posé la même question à plusieurs reprises... mais nous avons tout de même été vaincus, » déclara le robot.
J’étais épuisé lorsque le courant s’était arrêté et que le mouvement du robot s’était lui aussi arrêté. Je tremblais et je ne pouvais pas fermer la bouche, alors j’avais essuyé ma bave avec la main que j’utilisais pour tenir mon épée.
« V-Vaincu ? Nous ? Qu’est-ce que tu racontes ? » demandai-je.
Y avait-il des adversaires qui pouvaient vaincre un cuirassé tricherie ?
« ... Il s’agit de la nouvelle race humaine. L’ancienne civilisation a été détruite dans le passé avec l’avènement de la nouvelle race humaine qui possède un pouvoir magique écrasant, » expliqua le robot.
Une nouvelle race humaine ?
Est-ce que ça fait partie du décor du jeu ? Ce jeu vidéo Otome comprenait-il une telle histoire introduite ? Je suis un peu inquiet. Je voulais juste en prendre possession, je voulais être à l’abri de tout fait nouveau en venant ici.
Eh bien, une telle chose n’a rien à voir avec moi. J’ai besoin de sortir d’ici d’une façon ou d’une autre.
« Et tu es un descendant de la nouvelle race humaine. Tu es donc mon ennemi, » déclara le robot.
J’avais soudain entendu une voix grave qui ressemblait à un son électronique. C’était comme si la voix essayait de m’étiqueter comme un ennemi et de m’éliminer.
« C-C’était très émouvant. Parlons-en une seconde. Attends ! Argh ! » criai-je.
J’avais entendu un son que je n’aurais pas dû entendre venant de mon corps alors que la grande main continuait à me serrer. Le son s’était peu à peu renforcé.
« Extermination de l’ennemi... extermination..., » déclara le robot.
La situation n’était plus dans un état où nous pouvions parler.
Il semblait que le robot essayait de m’écraser aussitôt après avoir subi de gros dégâts. Mais au contraire, cela n’avait fait que prolonger mes souffrances.
Je ne savais pas si c’était de la chance ou de la malchance, mais j’avais décidé de ce que je devais faire.
« T-Toi... tu traînes juste une vieille querelle, » déclarai-je.
« Notre mission n’est pas terminée. Notre priorité absolue est d’exterminer la nouvelle race humaine. Les ordres étaient d’être en attente dans cette base, mais de tout exterminer si de nouveaux êtres de la race humaine venaient. À ce moment-là, beaucoup des personnes de la race nouvelle humaine sont venues à cette base. Et en te regardant maintenant, il est évident qu’ils s’affaiblissent... Je vais maintenant lancer une attaque pour détruire les nouveaux descendants de la nouvelle race humaine —, » déclara le robot.
Il y a eu des aventuriers qui sont déjà venus sur cette île ?
En laissant cela de côté, si cette chose se répand et se déchaîne, ma famille va être tuée.
N’est-ce pas moi qui ai réveillé cette chose ?
C’est bien si ce Zola est écrasé par cette chose, mais c’est à tous les coups répugnants si mes parents, mon frère aîné et mon jeune frère disparaissent.
J’avais mordu un bouton présent sur la poignée de l’épée de ma main droite, je l’avais sortie et j’avais pointé la lame vers le robot.
Et alors — .
« Va te faire foutre... morceau de ferraille, » criai-je.
Une fois que j’avais activé le mécanisme, la lame avait volé, s’était coincée dans la visière du robot, puis avait éclaté en un éclair. Comme l’électricité s’écoulait à l’intérieur du robot, les dommages étaient probablement énormes.
La tête du robot avait reculé en produisant une petite explosion, et la visière s’était brisée lorsqu’elle avait reculé. Ça ne me dérangeait pas qu’un morceau me touche la joue et fasse couler le sang.
La main avait perdu sa force et elle m’avait lâché tombée sur le sol. C’était douloureux de toucher le sol, mais le fait d’être libéré m’avait permis de mieux respirer et j’étais soulagé d’avoir pu échapper à ça. Je ne savais plus qui était quoi.
Tout en toussant violemment, je m’étais mis à genoux et sur mes mains pour récupérer mon fusil.
Le robot faisait des mouvements inquiétants, et son comportement devenait étrange.
En replaçant vers le haut mon fusil, j’avais ensuite placé le canon de l’arme vers la visière.
« Je n’ai pas besoin d’avoir de la sympathie pour toi. J’ai ma propre situation. Tais-toi, allonge-toi et accepte ce qui t’arrive, » déclarai-je.
J’avais appuyé sur la détente. Puis j’avais encore chargé une balle et j’avais appuyé sur la détente une fois de plus. Chaque fois que je répétais ça, le robot essayait de m’attraper avec sa main, mais — .
« — C’est fini, » déclarai-je.
Je l’avais répété plusieurs fois jusqu’à ce que mon chargeur soit vide et que le robot s’arrête de bouger.
Notes :
- 1 : À titre de comparaison, un porte-avions américain, c’est 350 mètres, et le vaisseau d’Albator, c’est selon le modèle 500 mètres.
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Partie 3
Une décharge électrique provenant de toutes sortes de pièces était visible en ce moment, révélant que le robot était dans un très mauvais état. Des vapeurs noires s’échappaient des brèches de l’armure.
Cependant, je pouvais entendre un son électronique — une voix robotique.
« ... Tu essaies de te servir de moi ? C’est impossible, » déclara la voix robotique.
Le robot ne bougeait plus, mais c’était le panneau de contrôle dans la pièce qui avait été démarré. Dans le jeu, il était possible de s’inscrire comme maître à travers cette chose.
« Comme c’est ennuyeux ! Je suis juste venu ici pour récupérer un objet de microtransaction. Tais-toi et respecte-moi, » déclarai-je.
Je ne sais pas si l’article de microtransaction que j’ai acheté est ici ou non. Cependant, il n’y a pas d’avenir pour moi ou ce monde si je ne l’obtiens pas.
« Je choisirai de m’autodétruire plutôt que de laisser la nouvelle race humaine s’emparer de tout ça, » déclara la voix robotique.
« Si tu veux t’autodétruire, je te prendrai avant ça sous mon contrôle. Une explosion serait aussi problématique pour moi. Car je ne suis pas ici pour mourir, » déclarai-je.
En effectuant les différentes opérations nécessaires, j’avais changé les lettres de l’alphabet à l’écran en japonais.
« Quelle belle commodité ! Cela rendra les choses plus faciles à utiliser. » Je parlais en japonais, la langue que je n’avais plus utilisée depuis longtemps.
Mon but était juste devant moi... la chose pour laquelle j’étais venu ici était devant moi, ce qui faisait monter ma tension à des niveaux inimaginables.
J’avais effectué les actions nécessaires sur l’ordinateur, puis ce qui s’était ouvert sur une partie du panneau de contrôle, c’était le système d’enregistrement du propriétaire du vaisseau spatial, le capitaine.
Des lignes directrices à l’écran m’indiquaient où mettre mes mains sur le panneau d’enregistrement.
« Japonais... ? Peux-tu le lire ? Tu ne devrais pas pouvoir utiliser le japonais, » déclara la voix robotique.
En écoutant attentivement ce qu’il disait, j’avais vu que le son venait du haut-parleur dans la pièce. Il semblerait que cela ne venait pas du robot.
Il semblerait que le système central du vaisseau s’intéressait à moi.
J’avais fait une blague pour plaisanter alors que je plaçais mes mains sur le panneau de contrôle.
« Mon âme est celle d’une véritable personne japonaise. La justice pour moi, c’est le riz et la soupe miso tous les matins. Je n’en ai jamais mangé ici. — En vérité, tu ne comprends peut-être pas ce que je viens de dire. »
Cette chose ne comprendra probablement pas même si je me présentais comme une personne réincarnée. Je pensais que si je disais une telle chose aux autres, ils ne feraient qu’un sourire amer en prenant de la distance par rapport à moi.
« Âme ? Est-ce le concept de transmigration ? » demanda le vaisseau.
« Donc tu comprends ce que je dis ? C’est vrai, c’est bien ça. Du moins, je le pense, » déclarai-je en japonais.
Je m’étais senti un peu heureux d’avoir une conversation en japonais après tant de temps.
Le panneau de contrôle avait vérifié mes informations génétiques à partir de mes paumes, et l’enregistrement en tant que maître avait ainsi été fini. Puis, cela avait commencé à numériser mon corps pendant que tout mon corps était enveloppé dans une lumière rouge.
Dès que l’analyse s’était terminée, le robot m’avait posé une autre question.
« Il est confirmé à partir de tes informations génétiques qu’il y a effectivement des traces d’un individu japonais. Cependant, tu fais partie des nouveaux humains. En même temps, tu as hérité des gènes des anciens humains. Quelle perplexité ! Ce n’est pas possible, » déclara-t-il.
« Vraiment ? Mais même ainsi, le vaisseau est à moi maintenant, non ? » demandai-je.
« En effet. À partir d’aujourd’hui, ce vaisseau spatial est ta propriété. Veux-tu lui donner un nom ? » demanda le robot.
J’avais donc réfléchi pendant un moment à quoi choisir.
Le nommer n’était pas quelque chose que je pouvais faire dans le jeu.
« Je n’arrive pas à trouver un bon nom. Dans le jeu, c’était “Luxon”, » déclarai-je.
« Luxon... ce nom a été inscrit, » déclara le robot.
« Donc tu ne vas pas t’autodétruire. C’est un soulagement ! » déclarai-je.
Comme j’étais vraiment épuisé, je m’étais assis sur place après que tout ait été terminé. J’avais pu voir vaguement la pièce à travers la fumée qui avait été produite pendant la bataille.
Je tenais le fusil dans mes mains, ainsi que sa crosse en bois — la crosse de l’arme s’était détachée.
Ainsi, je ne pouvais pas l’utiliser sans devoir la réparer avant ça.
« Le cadeau de mes parents est cassé, » déclarai-je.
J’avais soupiré en regardant le plafond.
« Si tu as l’âme d’un Japonais, cela veut-il dire que tu as des souvenirs de la guerre ? » demanda le robot.
« La guerre ? Je n’ai pas de souvenir de ça. Tout d’abord, je suis né pendant une période de paix et j’y étais employé de bureau. Je n’ai aucune expérience de la guerre... Maintenant que j’y pense, ma vie antérieure était une bénédiction, » déclarai-je.
Même aujourd’hui, mon monde précédent me manque... Je veux y retourner si je peux.
La fumée s’était progressivement dissipée, probablement grâce à la ventilation de la pièce.
Il semblerait que ce que je voulais, c’était quelqu’un à qui parler de mon histoire. J’avais raconté les détails de ma réincarnation à mon partenaire IA.
« Alors, tu comprends ? Ce monde de fous est le monde d’un jeu vidéo Otome, » déclarai-je.
« Un jeu vidéo Otome ? » demanda le robot.
« C’est comme un jeu de simulation d’amour, mais pour les filles, » répondis-je.
J’avais parlé de la façon dont cela avait commencé — la période de temps d’où je venais, et comment j’en étais venu à me réincarner. Puis, j’avais parlé de la façon dont ce monde était le monde d’un jeu vidéo Otome.
« Surpris ? » lui demandai-je.
« J’ai été impressionné par tes délires. Cependant, le Japonais n’est pas quelque chose qui peut être appris à la suite de rêves. Si je devais décrire mes pensées en un seul mot, ce mot serait... intéressant, » déclara le robot.
« Je suis aussi surpris. D’ailleurs, je pense que ton existence elle-même en est la preuve. Le fait que je sache à ton sujet et que j’ai pu te trouver ici est la preuve que ce monde est un jeu, non ? » demandai-je.
« J’entends des choses absurdes de ta bouche. Pour commencer, ne devrait-il pas y en avoir d’autres qui reconnaîtraient ce monde comme un jeu ? » demanda le robot.
« Laisse les petits détails en paix. Je n’aime pas gérer les choses gênantes. Quoi qu’il en soit, je ne peux pas vraiment penser à une réponse à cette question, alors c’est une perte de temps, » déclarai-je.
Alors que j’avais continué à parler tout en étant épuisé, j’avais commencé à tousser.
Au moment où j’avais couvert ma bouche avec ma main, j’avais remarqué qu’il y avait du sang sur mon gant.
« ... Suis-je blessé quelque part ? Ce n’est pas bon. Je dois y retourner, » déclarai-je.
Alors que mon corps s’effondrait lentement, j’avais entendu une voix.
« Léon Fou Baltfault — confirmation : la vie du capitaine est dans un état critique. Transfert immédiat au cabinet médical —, » déclara la voix.
♥♥♥
Trois mois s’étaient écoulés depuis le départ de Léon.
Zola était arrivé chez les Baltfault et avait parlé de choses désagréables.
Elle entra dans l’atelier de Barcus, et dès le matin, elle les fit s’asseoir, lui et même Luce, pendant qu’elle les critiquait.
« Cette demande en mariage que j’ai pris grand soin d’arranger est ruinée, cet enfant est vraiment un idiot. Il est sorti seul et s’est fait tuer égoïstement, » déclara Zola.
Elle serra la main de Barcus en raison de sa frustration.
Lorsque l’on avait dit à Luce que son fils était peut-être mort, son humeur s’était clairement assombrie. Pour cette raison, Zola n’avait pas cessé de la tourmenter.
Elle savait ce que cela faisait à Luce et continuait ainsi à le faire.
« À ce rythme, nous devrons nous contenter du prochain fils. Même à un tel âge, il devrait être capable de rentrer dans un ménage, » déclara Zola.
Barcus l’avait alors interrompu.
« Colin ? Cet enfant n’a même pas dix ans. En plus, il est possible que Léon revienne, » déclara Barcus.
Zola avait alors ri avec mépris.
« Es-tu sérieux quand tu dis ça ? Ça fait trois mois qu’il est parti, trois mois. Ce serait étrange qu’il soit encore en vie. Oh, c’est vrai. Il est possible qu’il se soit enfui tout seul. Bon sang, c’est pour ça que les enfants nobles des campagnes sont des nuisances. Ne sait-il pas que je suis la chef des chevaliers ici ? » demanda Zola.
Les chevaliers d’Holfault juraient fidélité à une figure de proue qui leur servait de leader.
Pour les chevaliers classiques, cela serait le chef du pays.
Pour les chevaliers de service, ils juraient de son allégeance à un seigneur féodal ou au chef de leur maison, et on leur apprenait à vivre noblement et avec droiture.
L’entraînement quotidien et une vie modeste et frugale étaient considérés comme des vertus.
Il s’agissait des chevaliers honorables qui risqueraient certainement leur vie au nom de leur loyauté.
Se battre pour le bien du pays était un honneur... pour le chevalier idéal.
En termes simples, les chevaliers étaient des groupes de subordonnés commodes pour les dirigeants.
Ces dernières années, il y avait eu aussi des ordres chevaleresques avec des chevaliers qui protégeaient les femmes et mettent leur vie en danger pour elles. À l’origine, les épées et les boucliers pour protéger les citoyens impuissants étaient les chevaliers, mais la situation avait changé au fil du temps.
En voyant le visage en pleurs de Luce, Barcus s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule. Les deux ressemblaient à un couple marié.
Cela avait irrité Zola.
Quelle insolence ! C’est moi qui ai épousé ce seigneur féodal rural ! Je ne peux pas permettre qu’un tel spectacle d’intimité se produise sous mes yeux, pensa-t-elle.
La présence de Luce, la maîtresse, la contraria profondément.
En raison de cela, elle avait été frappée par l’idée de vendre les fils et les filles de Luce à des individus de la capitale royale qui n’avaient pas de partenaire.
En premier lieu, celui qui succédera à cette maison de baron est mon fils, Lutart. Les autres enfants sont inutiles. Tous les autres peuvent être vendus pour faire place à Lutart et Merce, pensa-t-elle.
Sur quoi, une voix frénétique s’était fait entendre dans la salle.
Colin, encore immature, avait ouvert la porte de toutes ses forces et essaya de dire quelque chose à bout de souffle.
« Colin, tu devrais rester dans ta chambre. Tu n’as même pas frappé à la —, » commença son père.
Pendant que Barcus lui donnait un avertissement, Colin n’arrêtait pas d’ouvrir et de fermer la bouche en montrant la fenêtre du doigt.
Tout le monde regarda alors par la fenêtre pour voir une ombre qui pouvait bloquer le soleil.
Quand Barcus avait ouvert la fenêtre pour regarder dehors avec inquiétude — .
« Quel genre de vaisseau est-ce ? » demanda Barcus.
Il y avait un dirigeable géant qui s’était arrêté au-dessus de la résidence.
Zola avait reculé.
« Pourquoi ? Quel genre de vaisseau !? » s’écria Zola.
Il y avait une panique quant à savoir si c’était un pirate des cieux, d’un fief, ou un dirigeable d’un autre royaume venant pour attaquer. Cependant, si c’était le cas, il y avait quelque chose de bizarre dans cette situation.
D’un grand dirigeable, un plus petit, d’une vingtaine de mètres, était descendu.
La silhouette de Léon y était visible.
Le dirigeable transportait une montagne de trésors d’or et d’argent, une quantité incroyable même à une certaine distance.
Léon s’était posé dans le jardin de la résidence et avait agité la main.
« Père ! Je suis revenu comme promis. Jette donc un coup d’œil à ce trésor ! » déclara Léon.
Léon éclata de rire devant la montagne contenant de l’or, de l’argent et des bijoux. La valeur exacte ne pourrait pas être calculée, mais si c’était la totalité de ce qu’il avait, alors ce serait certainement déjà une somme d’argent impensable.
Luce s’était effondrée en pleurant sur place.
« Mon enfant, qui revient soudainement après n’avoir eu aucun contact avec nous... quel soulagement ! » Elle souriait en étant heureuse ou triste.
Barcus se précipita hors de la pièce dans la confusion et se dirigea vers Léon.
Zola avait gardé un œil depuis la fenêtre sur le trésor que Léon avait.
Sur quoi Léon affichait un sourire triomphant. Il avait fait face à Zola et avait prononcé les mots. « J’ai gagné. »
Zola avait fait une expression de désagrément tout en s’agrippant fortement au rebord de la fenêtre.
« C-Ce stupide morveux... ! » déclara Zola.
Une fois que Barcus avait atteint Léon, il l’embrassa en pleurant. Il pleurait de joie en le traitant d’idiot.
Zola s’irrita et sortit de la pièce.
Eh bien, c’est très bien. Ce n’est pas mal si je pense que ce trésor deviendra le mien. Je vais le faire travailler pour moi à partir de maintenant. Je prendrai tous ces gains. C’est moi qui aurai le dernier mot, pensa Zola.
Quand Zola avait quitté le couloir, elle avait rencontré un serviteur elfe qui l’attendait et elle était partie avec lui
♥♥♥
J’avais fait apparaître un sourire devant Zola pendant qu’elle faisait une tête amère.
Non seulement j’avais apporté un trésor, mais un vaisseau spatial — euh, un dirigeable. Quand elle s’était rendu compte que c’était le mien, elle était vite venue pour essayer de me le prendre, mais avant cela, j’avais donné un argument solide pour la faire taire.
« Le contrat entre vous et mon père n’a aucun rapport avec moi. Depuis que j’ai quinze ans, et donc un adulte, j’ai complété mon inscription en tant qu’aventurier. Voyez-vous où je veux en venir ? Le trésor que je trouve est ma propriété, et non celle de mon père, » déclarai-je.
Mon père allait dire quelque chose, mais ma mère l’avait arrêté.
Zola avait néanmoins répondu. « C’est le trésor que tu as gagné avec l’argent de tes parents ! Qu’est-ce que tu fais à la montrer comme si c’était le tien !? »
J’avais répondu calmement.
La connaissant, j’avais eu l’intuition qu’elle dirait quelque chose comme ça.
Dans le Royaume de Holfault, il existait une loi très stricte sur la propriété des trésors obtenus par les aventuriers.
C’était dû au fait que ce pays avait été fondé par des aventuriers.
« Je suis d’accord pour être insulté par mes parents, mais pas par vous. Oh, vous pouvez prendre ça, » déclarai-je.
Je lui avais donné une valise de lingots d’or en souriant.
J’avais un énorme trésor derrière moi, mais ce que j’avais donné à Zola n’était en vérité qu’une infime partie de ce qui était visible. Dans tous les cas, obtenir ces lingots d’or, c’était déjà beaucoup d’argent en soi, mais elle n’en était pas du tout reconnaissante.
Sachant cela, j’avais consciemment mis les trésors à l’arrière.
Zola n’avait pas abandonné.
« C-Comment une telle logique bâclée comme ça va suffire !? Ce trésor sera sous le contrôle de Barcus de toute façon, non ? Dans ce cas, c’est la propriété de la famille Baltfault. J’ai le droit de le posséder ! » déclara Zola.
J’avais haussé les épaules.
Puis j’avais parlé d’une chose dont j’avais déjà parlé avec Luxon.
« Vous parlez de devenir la propriété de cette maison, n’est-ce pas ? Comme je suis déjà un adulte, je suis un aventurier indépendant. Vous ne savez peut-être pas que je peux gérer ma propre propriété maintenant ? Bien que, il est vrai, j’ai besoin de contribuer à ma maison, n’est-ce pas ? Donc, j’ai pensé à investir des actifs dans le territoire. Ne pensez-vous pas que ce serait une bonne cause pour l’entretien du port ou quelque chose du genre ? »
C’était agréable de voir Zola plisser ses sourcils et me regarder de travers.
Si je transférais simplement de l’argent ou un bien à ma famille, Zola aurait certainement le droit de la prendre. Cependant, si c’était moi qui contrôlais l’argent et que je l’investis — un investissement dans le développement du territoire, ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait prendre.
Elle ne pouvait pas arracher une partie d’une route ou d’un port construit et l’emporter avec elle.
Comprenant peut-être qu’elle était désavantagée, Zola se retira.
Elle avait pris son amant elfe et retourna dans sa chambre dans le manoir.
J’avais rugi de rire en la regardant de dos.
Mon père m’avait frappé dans le dos.
« Idiot. Tu es allé trop loin. Qu’essayes-tu de faire en la provoquant ? » demanda mon père.
« Cette femme essayait de me vendre à une vieille perverse. Je pense que je devrais être excusé pour tout ça. Bref, que pensez-vous de cette montagne de trésors ? Incroyable, n’est-ce pas ? » demandai-je.
Mes parents étaient certainement étonnés de voir tout le trésor que j’avais accumulé.
« Eh bien, c’est vraiment incroyable. Cependant, l’as-tu signalé à la guilde ? » demanda mon père.
J’avais hoché la tête et j’expliquais ce que j’avais fait.
La Guilde des Aventuriers était un établissement officiel du pays, donc bien qu’on l’appelle une guilde, ce n’était pas vraiment une organisation indépendante.
Il semblerait qu’ils avaient décidé d’appeler ça une guilde dans le passé. Ce terme classique était troublant dans un tel contexte.
« Bien sûr que oui. Mais à cause de cela, le pays en a pris une partie, » déclarai-je.
Sur les vingt pour cent de la fortune que je leur avais présentée, le pays en avait pris trente pour cent.
Cependant, le trésor restant était totalement à moi.
« Je te rachèterai un nouveau bateau à la place de celui que j’ai cassé. Je pourrais peut-être t’envoyer un dirigeable en cadeau, » déclarai-je.
Ma mère était un peu étonnée devant ma somptueuse attitude.
« Toi, ne songes-tu pas à en garder pour l’avenir ? Avec ça, tu peux être indépendant, » déclara ma mère.
Après qu’elle m’ait dit cela, je m’étais redressé et j’avais regardé mes deux parents.
« En fait, il y a quelque chose dont je dois vous parler, » déclarai-je.
J’avais après ça parlé avec mes parents de ce qui se passerait par la suite.