Le manuel du prince génial pour sortir une nation de l’endettement – Tome 7 – Chapitre 5 – Partie 3

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Chapitre 5 : Un souhait

Partie 3

« Mhgg !? » Falanya avait glapi de façon incompréhensible et avait sauté.

Nanaki avait rapidement attrapé Falanya et l’avait cachée derrière lui.

« Hum, Nanaki ? C’est un cadavre… »

« Non… »

Falanya avait jeté un coup d’œil par-dessus l’épaule de Nanaki pour bien voir. Il ne les avait pas quittés des yeux non plus.

« — Je suis vivant, » dit la personne, se levant lentement. « Ah, toutes mes excuses. J’ai toujours sommeil quand je m’expose au soleil. »

C’était un homme longiligne, qui semblait être un paresseux. Il avait une ombre sous ses yeux et des vêtements froissés.

Il ne semblait pas avoir sa place dans le palais impérial, qui était au centre de l’Empire.

Nanaki n’avait pas baissé sa garde, gardant Falanya derrière lui. « … C’est surprenant. Je n’avais pas senti votre présence. Vous étiez comme un cadavre. »

« J’ai une maladie où mon cœur s’arrête pendant que je dors. »

« Vraiment ? »

« Non, pas vraiment. »

« … » Falanya avait regardé l’homme avec méfiance.

Cela n’avait pas l’air de le déranger. « Je ne pense pas avoir vu l’un ou l’autre d’entre vous par ici. Qui êtes-vous ? Si vous pouviez remonter le temps et me dire votre lignée familiale, je vous en serais reconnaissant. Si vous êtes un personnage suspect, je pourrais être amené à appeler les gardes sur vous, mais je suis encore trop assoupi pour marcher ou courir pour les trouver. Oh, je sais ! Peut-être que vous pouvez les trouver vous-même, personnage suspect ou non. »

« … Umm. » Il était le personnage le plus suspect, mais Falanya avait décidé qu’il serait poli de se présenter. Elle s’inclina. « Je suis la princesse héritière de Natra, Falanya Elk Arbalest, actuellement en visite dans la capitale impériale à l’invitation de la princesse Lowellmina. »

L’homme acquiesca. « Princesse Falanya. Je vois. Pardonnez-moi. Vous devez donc être la fille du Roi Owen. Je peux voir sur votre visage que vous êtes logique et intelligente. »

« Vous connaissez mon père ? »

« Nous ne nous sommes jamais rencontrés personnellement, mais j’ai été impressionné par sa gouvernance lorsque j’étais jeune et que le roi Owen est devenu le prochain successeur de la longue lignée de souverains. Je m’en souviens comme si c’était hier. À l’époque, je travaillais pour un officier civil. Je n’avais pas d’argent et l’estomac toujours vide. Mon travail était tout ce que j’avais. J’ai donc eu cette brillante idée de me faire croire que mes documents de travail étaient un repas à cinq plats. Je passais ces journées à mâcher du papier. Que pensez-vous qu’il me soit arrivé au bout d’un mois ? »

« U-um, vous avez réussi à vous faire croire que c’était un repas à cinq plats… ? »

« Non. Comme vous pouvez vous en douter, je suis presque mort de faim. »

« … »

« Les humains font de mauvaises chèvres de montagne, vous voyez. J’ai passé un mois à apprendre une précieuse leçon dans ma jeunesse. Ce genre d’expériences de vie est souvent perdu pour les générations suivantes, mais je vous transmettrai ce savoir, princesse Falanya, pour célébrer notre rencontre. »

« Hm, ok. » Elle se demandait sérieusement s’il ne cherchait pas à se moquer d’elle.

Quand elle avait regardé Nanaki, il avait signalé avec ses yeux que l’homme était sérieux.

N’est-ce pas un peu horrible ? pensait Falanya, mais elle avait été élevée comme une dame et souriait malgré son expression troublée.

« Merci d’avoir partagé une leçon si précieuse avec moi. J’ai peur d’avoir des affaires à régler, alors si vous voulez bien m’excuser… »

« Ah, attendez, » avait-il lancé, au moment où elle tournait les talons. « Avez-vous déjà rêvé d’une large rivière ? Je fais toujours ce rêve où je pêche tandis qu’un batelier en lambeaux aide ceux qui sont au bord de la mort à traverser jusqu’à la rive de l’autre côté. Pour une raison inconnue, j’ai entendu une voix m’appeler aujourd’hui, me plaignant que diriger une nation était une affaire difficile. Juste au moment où je me réveillais avec la pensée que je devais offrir des conseils en tant que leader, vous êtes apparue devant moi, Princesse Falanya. »

« Umm... » Il disait donc qu’il avait entendu la conversation entre Nanaki et elle en rêvant ?

Il ne devrait certainement pas rêver de traverser une rivière. Ce sont de mauvais présages.

L’homme poursuit : « Alors, princesse Falanya, comprenez-vous la différence entre une personne et un citoyen ? »

Elle avait hésité un moment, se demandant si elle devait répondre sérieusement ou se sortir de cette situation par la force. Elle opta pour la première solution.

« Ne sont-elles pas les mêmes ? »

« Ils ne le sont pas. » Sa réponse avait été étonnamment sèche. « Les personnes n’appartiennent pas à une nation. Ils n’ont pas de droits, mais en retour, ils n’ont pas d’obligations, alors que les citoyens ont les deux. J’ai donc une question complémentaire. Qu’est-ce qui fait d’une personne un citoyen ? »

Sa voix avait pris une nouvelle intelligence. Falanya savait qu’elle ne pouvait pas donner n’importe quelle réponse au hasard, mais rien ne lui venait à l’esprit.

Falanya avait choisi de répondre d’une manière différente. « Je ne suis pas sûre. Quelle est la réponse ? »

 

 

« Les lois, » avait-il répondu. « Les lois créées par une nation font entrer ses habitants dans un moule et les refondent. Grâce à ce processus, ils deviennent des créatures connues sous le nom de “citoyens”. Les lois doivent être respectées. Plier, briser ou abuser de ces lois pour ébranler les fondations sur lesquelles les citoyens sont construits est considérée comme un acte grave de trahison. »

Pendant un instant, Falanya avait vu une passion furieuse dans les yeux de l’homme.

« Il n’y a pas d’exceptions, même pour la royauté. Il ne peut pas y avoir d’exceptions… Un jour, vous gouvernerez votre propre pays et vous vous trouverez dans la position de protéger vos citoyens, Princesse Falanya. Puissiez-vous ne jamais oublier le poids de la loi. » Il se fendit d’un brusque sourire. « C’est tout ce que j’ai à dire. Je m’excuse de vous avoir gardé si longtemps. »

« Oh, s’il vous plaît ne le mentionnez pas… »

Falanya secoua la tête. Il y a encore peu de temps, elle le voyait comme une personne excentrique. Son opinion sur lui n’avait pas changé, mais il avait suscité son intérêt.

« Puis-je vous demander votre nom ? »

Il avait tapé dans ses mains. « Je ne me suis pas présenté. Quelle impolitesse de ma part. Mon nom est — . »

« Keskinel ! » Quelqu’un criait depuis l’entrée de la cour.

Quand Falanya s’était retournée, elle avait trouvé Lowellmina.

« De quoi discutez-vous avec mon invité ? »

« Bonjour à vous, Princesse Lowellmina. Vous avez l’air en forme en ce jour. »

L’homme — Keskinel — s’était incliné. Le geste était d’une élégance indescriptible pour son apparence miteuse.

« Je ne vais pas bien du tout. S’il vous plaît, n’approchez pas la Princesse Falanya. Elle comprendra vos étranges manies. » Lowellmina avait éloigné Falanya et l’avait prise dans ses bras. « Princesse Falanya, cet homme ne vous a rien dit de bizarre, n’est-ce pas ? Il aime s’attaquer aux honnêtes gens et répandre ses idées étranges. »

« N-Non, bien que je puisse comprendre pourquoi vous pensez de cette façon…, » dit Falanya, se tortillant dans les bras de Lowellmina.

« Princesse Lowellmina. Moi ? Bizarre ? Je suis toujours sérieux, et j’ai un cœur honnête. Je ne parle aux autres que parce que j’aime parler. C’est comme si tout le monde m’évitait comme la peste ces derniers temps, alors j’avoue que je pensais que la princesse Falanya avait une oreille précieuse. Quoi qu’il en soit, ne trouvez-vous pas horrible que les gardes supplient d’arrêter alors que nous n’avons parlé que pendant six heures ? »

« Bon, bon. Au fait, j’ai repéré les fonctionnaires qui vous cherchent. Ils sont de bien plus mauvaise humeur que moi, alors je vous suggère de vous dépêcher de revenir vers eux. »

« Hmph. C’est dommage. » Il tourna les talons. « Vous savez, la colère et la tristesse remuent le cœur. Si mon cœur était un instrument, je vous demanderais à tous de le gratter plus doucement. Mais je suppose que je n’arriverai jamais à vous faire comprendre. Je vais donc prendre congé… Ah, mon nom est Keskinel, Princesse Falanya. »

L’homme insaisissable s’était éloigné, marchant au son de son propre tambour.

« Ouf. La nuisance est enfin partie, » dit Lowellmina avec un signe de tête qui suggérait qu’ils pouvaient maintenant se reposer tranquillement.

« Hum, la princesse Lowellmina ? Qui était cette personne ? Il semble être un officier civil, mais… »

Il n’en avait pas l’air, et il semblait connaître Lowellmina.

Lowellmina avait deviné ce qu’elle pensait. « C’est un officier civil. Je ne veux pas le dire trop fort, mais c’est l’un des plus hauts gradés de la nation. »

« Par cela… vous voulez dire… »

« C’est le Premier Ministre Keskinel, » dit Lowellmina en regardant dans la direction où il venait de partir. « En ce moment, il est le seul pilier qui soutient l’Empire. »

« Le Premier ministre…, » les yeux de Falanya s’écarquillèrent, surtout quand elle se souvint de son comportement excentrique. Elle avait incliné la tête. « … Ce cinglé ? »

« Ouais. Cet énergumène. » Lowellmina avait croisé les bras. « Il est bizarre, mais brillant. Il ne serait pas Premier ministre s’il n’avait pas quelque chose de bien. Cela dit, il n’est vraiment pas bien dans sa tête… » Elle gloussa sèchement. « Gardons cette conversation pour plus tard. N’aviez-vous pas quelque chose à faire avec moi ? Bien sûr, je serais ravie si vous veniez simplement prendre une tasse de thé. »

Sa rencontre avec cet énergumène avait temporairement effacé de son esprit son programme de la journée, mais Falanya n’avait pas fini d’apprécier ses excentricités.

« Il y a quelque chose dont j’aimerais discuter avec vous, Princesse Lowellmina. »

« Alors, trouvons une pièce pour converser. J’ai déjà préparé du thé et des biscuits. »

Les deux femmes acquiescèrent et se dirigèrent vers le palais.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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