Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 9 – Chapitre 5 – Partie 3

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Chapitre 5 : Acte 5

Partie 3

Hier, il avait reçu un message de Ginnar par pigeon voyageur, indiquant que le Clan de la Flamme avait déplacé ses troupes à la frontière avec le Clan de la Foudre.

Avec cela, les préparatifs pour gérer le Clan de la Foudre étaient terminés.

Quant aux affaires domestiques de son clan pendant qu’il était à la guerre, Yuuto avait Linéa et Jörgen pour s’occuper des choses, il n’avait donc pas à s’inquiéter.

Plus rien ne le retenait, il pouvait maintenant concentrer toutes ses pensées uniquement sur le combat contre le Clan de la Panthère.

« Très bien. Je vais y aller maintenant. » Yuuto avait fait un signe de la main, comme s’il allait juste faire une petite course.

Le visage de Mitsuki, cependant, était resté sérieux.

Il n’y avait aucun doute qu’elle était inquiète pour lui. C’est pourquoi Yuuto avait essayé de faire passer les choses pour des choses sans importance, mais il semblait que cela n’avait pas eu d’effet.

Mitsuki avait levé les yeux vers lui, des larmes commençant à couler dans ses yeux.

« Prends… soin de toi, d’accord ? » dit-elle en s’étranglant un peu.

« Je le ferai. Ne t’inquiète pas, » lui assura Yuuto. « Ici, je suis connu comme… un dieu de la guerre, tu sais ? »

Yuuto avait fait un clin d’œil et sa bouche s’était recourbée en un sourire en coin, et il avait attrapé l’air avec sa cape alors qu’il se tournait pour grimper sur la plateforme surélevée derrière lui.

Il balaya du regard la masse des guerriers rassemblés devant lui.

Ils avaient tous l’air excités et prêts à y aller. Yuuto pouvait voir qu’ils étaient tous convaincus qu’ils ne pouvaient pas perdre. Ils étaient prêts à aller chercher la victoire de leurs propres mains, cela se lisait sur leurs visages.

Yuuto prit une longue et profonde inspiration, puis haussa la voix pour les appeler.

« Guerriers d’élite du clan de l’acier ! Je suis votre patriarche, Suoh Yuuto ! »

« Yeeaaaaahhhh !! » Un chœur d’acclamations avait éclaté dans la foule.

Les ondes sonores avaient traversé le corps de Yuuto, se répercutant jusqu’à son cœur. Il leva son bras gauche, et fit un mouvement de descente avec sa main. C’était un geste qui demandait le silence.

Le vacarme de la foule s’était rapidement calmé, et Yuuto avait continué.

« Nous ne sommes plus divisés par nos clans individuels. Sous la bannière de ce clan de l’acier, nous ne faisons plus qu’un ! À partir de ce jour, nous devons avancer de manière solidaire, en travaillant pour nous soutenir mutuellement. Les batailles qui nous attendent sont la meilleure occasion de renforcer les liens de cette nouvelle union ! Combattons ensemble, dos à dos, et éradiquons nos ennemis ! »

Yuuto avait fait une pause et avait levé sa main droite, qui tenait un bâton dont le sommet était modelé d’après une armure.

La tête du bâton avait balayé vers le bas, pointant vers l’avant, et Yuuto avait crié à pleins poumons.

« À toutes les troupes, allez-y ! »

 

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« S-Sire, j’ai un rapport ! » Le messager du Clan de la Panthère s’était écrié, faisant irruption pour interrompre le dîner de son patriarche. « L’armée du Clan du Loup a commencé à marcher vers l’ouest ! On nous dit que des soldats se rassemblent également à Fólkvangr et Myrkviðr, et on estime qu’ils sont plus de dix mille en tout ! »

« Dix… !? » Hveðrungr était tellement choqué qu’il laissa tomber la cuillère de sa main. « Ne sois pas absurde ! Comment ont-ils pu réussir à rassembler autant de troupes !!? »

Pour autant que Hveðrungr le sache, le Clan du Loup avait beaucoup souffert de son énorme défaite à la bataille de Gashina, ainsi que des pertes dues à sa défaite et à sa retraite à la deuxième bataille de la rivière Élivágar.

Il avait estimé que l’armée dans cette campagne contre le Clan de la Panthère ne compterait que six ou sept mille hommes, et qu’ils ne dépasseraient pas dans tous les cas les huit mille.

La nouvelle qu’ils venaient avec presque le double du nombre qu’il avait prévu avait laissé Hveðrungr ébranlé.

« Grrrgggh… ! » Hveðrungr grogna, et se mordit fortement l’ongle du pouce en signe de frustration.

La perte de sept mille combattants d’élite du Clan de la Panthère lors de la précédente bataille à la rivière Körmt était un gros problème. Il avait envoyé des renforts de la région de Miðgarðr, mais même avec ceux-ci, il n’avait que six mille cavaliers au total.

En plus de cette énorme différence de nombre, l’ennemi avait sa tactique du mur de wagon, ainsi que cette nouvelle arme, les « serpents de feu ».

Avec une armée aussi nombreuse, l’ennemi aurait sûrement des difficultés à maintenir ses lignes d’approvisionnement, de sorte que se retrancher dans la ville et se défendre contre un siège serait normalement une option.

Mais l’ennemi avait aussi les moyens d’utiliser l’atout majeur des armes de siège, le trébuchet, incroyablement destructeur.

Myrkviðr, la ville située à l’ouest du territoire du Clan de la Corne, était entourée d’abondantes forêts, et il n’y aurait donc aucune pénurie de bois utilisable pour eux.

Hveðrungr devait admettre que la situation ne se présentait pas bien pour lui.

Le messager continua son rapport. « De plus, il y a quelques jours, le patriarche du Clan du Loup Suoh-Yuuto a donné le poste de patriarche à son ancien second, Jörgen, et… »

« Quoi !? » cria Hveðrungr.

Les gens sont des créatures qui, souvent, ne comprennent pas complètement ce qu’on leur dit si cela va trop loin de ce qu’ils sont prêts à entendre.

C’était le cas de Hveðrungr à ce moment-là.

« Le rapport dit qu’il a établi son propre nouveau clan, le Clan de l’Acier, avec lui-même comme patriarche, et a placé tous ses clans affiliés, y compris son propre ancien Clan du Loup, comme des filiales enfants en dessous de lui ! » poursuit le messager.

« Le “Clan de l’Acier”, dis-tu ? » Sous son masque, les sourcils de Hveðrungr s’étaient froncés.

Comme il l’avait rappelé, l’acier était le composant clé du nihontou.

C’était aussi la première chose que Yuuto avait créée après son arrivée à Yggdrasil, et l’une des forces motrices derrière l’avancement du Clan du Loup là où il était maintenant.

Je vois, pensa Hveðrungr. Dans ce sens, c’est peut-être le nom le plus approprié pour le propre clan du garçon.

« Rat voleur de trône, » Hveðrungr cracha avec irritation. « Alors, tu as finalement montré ta vraie nature avide, n’est-ce pas ? »

Le Clan du Loup était un clan avec plus de cent ans d’histoire et de fierté. Son nom était porteur de sens et de prestige. Et pourtant, cet enfant, ce moins que rien, prenait ce précieux nom qu’il avait hérité de son prédécesseur, et le plaçait sous sa propre création. Peut-être était-ce le désir de gloire personnelle de ce garçon, mais c’était une honteuse démonstration d’arrogance.

Jörgen et Skáviðr s’étaient eux aussi dégradés en pardonnant un acte aussi despotique. Apparemment, leur clan n’était Loup que de nom, car ils avaient sombré pour ne plus être que les chiens domestiqués par Yuuto. Pour Hveðrungr, c’était déplorable.

Sigyn était en faute ici, aussi. Il avait laissé sept mille soldats d’élite sous sa responsabilité, et elle les avait perdus. Maintenant, à cause d’elle, il était dans cette situation. Il pourrait la tuer une centaine de fois, ça ne serait pas suffisant.

De cette façon, Hveðrungr s’attarda sur une cible haineuse après l’autre, les maudissant toutes avec un ressentiment sincère.

Il devait continuer à le faire, sinon il entendrait le murmure au fond de son esprit. La voix du diable qui disait :

Le choix de l’ancien patriarche du Clan du Loup, Fárbauti, était le bon, après tout.

Quelqu’un comme toi n’a pas ce qu’il faut pour vaincre Yuuto.

Il est bien plus grand que toi.

Il ne pourrait jamais, jamais reconnaître de telles choses.

S’il les reconnaissait, il renierait tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent, tout ce qu’il était.

Et donc il devait le couvrir de haine.

Avec la lumière de la folie dans les yeux, comme s’il se poussait lui-même pour aller de l’avant, Hveðrungr avait crié d’une voix proche du hurlement :

« Ne crois pas que tu puisses rester longtemps aussi imbu de toi-même, Yuuto ! Vas-y, viens, je te frapperai quand tu le feras. Cette fois, je gagnerai, et je prouverai que j’avais raison depuis le début ! »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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