Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 4 – Chapitre 4 – Partie 3

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Acte 4

Partie 3

« Hyahahaha ! » Váli ricana. « C’est une grande armée que tu as là. Alors, je suppose que je ne peux pas t’encercler. »

Váli se tenait debout sur le mur extérieur de Sylgr, regardant les troupes du Clan du Loup qui s’approchaient, et leva les deux bras dans ce qui semblait être un haussement d’épaules résigné et sans défense. Mais son visage débordait de confiance, les coins de sa bouche se dressaient vers le haut avec un sourire excité.

Miðgarðr était une terre pleine de vastes plaines. Ayant grandi dans ces plaines, la vue de Váli était bien meilleure que celle des citadins. L’armée au loin venait à peine de devenir visible à ses yeux, ce qui signifiait qu’il faudrait encore beaucoup de temps avant qu’ils atteignent la ville.

« Quand ils bougent si lentement comme ça, ça me donne envie de les attaquer avec quelques rochers, mais je suppose que ça n’arrivera pas, » déclara Váli.

Le trébuchet avait peut-être un pouvoir destructeur dominant, mais il avait aussi une faiblesse paralysante. Il était si grand et si lourd qu’il était impossible de le transporter une fois construit.

C’est pourquoi, lors de leur conquête de Sylgr, ils n’avaient eu d’autre choix que de prendre le temps d’en construire un sur place.

De plus, le pointage et le tir de l’arme exigeaient un certain temps de préparation, de sorte qu’ils ne pouvaient pas non plus tirer rapidement en succession. C’était excellent contre des cibles fixes, mais il n’était tout simplement pas adapté pour être utilisé contre des soldats en mouvement.

« Dommage. Je voulais laisser les hommes s’amuser un peu plus. » Váli ria de nouveau, puis se retourna pour contempler la ville qu’il avait capturée la veille.

Les maisons avaient toutes été détruites, les cadavres éparpillés, et l’air étaient étouffés par l’odeur du sang. Les cris des femmes se faisaient encore entendre ici et là. En ce moment même, les subordonnés de Váli étaient en train de profiter du butin de leur victoire.

« Mais... l’instant choisi est parfait. Et il est temps de partir. » Il avait sorti une seule flèche du carquois sur son dos, et la lança en l’air.

Lorsque la flèche volait, elle émettait un sifflement perçant. Plusieurs petits trous avaient été percés dans l’axe de la flèche, de sorte que l’air qui passait par-dessus les trous produisait le bruit fort quand elle était tirée.

Au signal, les subordonnés de Váli commencèrent à se rassembler aux portes de la ville de Sylgr.

Ils étaient tous vêtus de tuniques sans manches et de pantalons simples, avec des carquois attachés au dos. Ils n’étaient qu’environ quatre cents, mais chacun d’eux était un guerrier d’élite, un guerrier puissant choisi pour l’avant-garde.

« Très bien, bande de salauds, vous allez sortir et agir comme d’habitude ! » Váli cria ses ordres, et tous ses hommes montèrent leurs chevaux au même rythme. Leurs mouvements étaient incroyablement légers et agiles.

Váli acquiesça d’un signe de tête de satisfaction face à leurs mouvements bien entraînés et sans effort.

« Comparés à vous, ces citadins sont aussi lents que d’habitude. » Il se tourna en ricanant vers le Clan du Loup qui avançait. Bien sûr, ils étaient très nombreux, mais les yeux de Váli ne pouvaient que voir à quel point ils semblaient se mouvoir avec une lenteur incroyable.

L’unité de cavalerie d’avant-garde de Váli commença tranquillement sa retraite. En effet, leur rythme était assez détendu. Ils alignaient délibérément leur vitesse sur celle de l’ennemi, en avançant assez lentement pour que l’ennemi puisse rattraper son retard. Cependant...

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Pourquoi ne nous poursuivent-ils pas ? Quelle bande de poules mouillées ! » au grand dam de Váli, les troupes du Clan du Loup avaient donné la priorité à la reprise de la ville, et ne montraient aucun signe de poursuite. C’était une déception totale.

« Très bien, voyons si on peut les mettre d’humeur à jouer le jeu, » Váli avait souri malicieusement et ordonna à ses hommes de faire demi-tour.

Si l’ennemi n’allait pas le pourchasser, il lui suffisait de le motiver à le faire.

Ils avaient sûrement supposé que lui et ses hommes continueraient à fuir. Il profiterait de cette défaillance dans leur garde pour les secouer. C’était dans cet état d’esprit que Váli avait fait bouger son cheval et qu’il avait de nouveau visé les soldats du Clan du Loup...

Whoosh ! Whoosh ! Whoosh ! D’un seul coup, une volée de flèches lancées par l’ennemi se dirigèrent vers lui.

« Quoi, quoi !? » Dans cette fraction de seconde, Váli avait réussi à dégainer l’épée à sa taille et à dévier la flèche qui l’aurait touché, mais maintenant son expression était tendue et grave.

Pour les peuples des tribus nomades de Miðgarðr, la chasse faisait partie de la vie quotidienne. Ainsi, tous les hommes du Clan de la Panthère connaissaient intimement l’arc depuis leur enfance et, à l’âge adulte, ils étaient devenus des archers experts bien entraînés. Et pourtant, même eux n’auraient pas été capables de tirer des flèches qui auraient atteint leur ennemi de cette distance.

« Ce sont donc les arbalètes dont j’ai entendu parler de la part de Père, » grogna Váli.

Il avait oublié les détails de leur fonctionnement, mais c’était des armes qui pouvaient tirer plus loin qu’un arc et des flèches. Mais elles n’étaient pas capables de tirer aussi vite.

Dans ce cas, il lui suffisait de réduire la distance avant qu’ils ne puissent lancer une autre volée. Après ça, ils ne seraient plus à la hauteur des tirs rapides de ses propres hommes. Le Clan de la Panthère était aussi rapide que ça.

« Vous êtes tous aussi rapides que de la colle ! » Váli cria, ricanant de dérision.

Et à la fin, avant que les arbalétriers ne puissent charger et tirer une deuxième salve, il les avait mis à portée de son propre arc.

Ils étaient si lents, c’était carrément fatigant. Le temps que l’ennemi puisse tirer, ses hommes pourraient en tirer dix.

Et pour couronner le tout, on aurait dit qu’il y avait une certaine agitation entre les arbalétriers et les soldats derrière eux. Considérant qu’ils étaient au milieu d’une bataille et que l’ennemi approchait rapidement, c’était une triste démonstration d’insouciance.

« Je vais vous montrer à quoi ressemble le vrai tir à l’arc ! Mais j’ai peur que ça vous coûte cher ! » Sur son cheval, Váli plaça une flèche et tira la corde de l’arc.

Il avait tiré une fois, deux fois, une douzaine de fois.

Au début, ses tirs semblaient désordonnés, comme s’il ne se donnait pas la peine de viser correctement avant de tirer. Cependant, chacune des flèches de Váli avait trouvé une cible, frappant les soldats du Clan du Loup juste entre les yeux.

Váli était un Einherjar avec la rune Hrímfaxi, le Frostmane, qui avait renforcé son tir à l’arc pour être le plus grand au sein du Clan de la Panthère. C’est ainsi qu’il avait été dit que lorsque ses ennemis s’étaient retrouvés face à face avec la vue de son incomparable talent, ils avaient eu le cœur gelé de peur, comme le nom de sa rune le suggérait.

Cette attaque semblait enfin avoir suffi à enflammer l’esprit combatif de ses ennemis, car ils lâchèrent un cri de guerre retentissant. « Rrraaaaaghhhhhh !! »

Cette fois-ci, des soldats d’infanterie munis d’énormes et longues lances avançaient devant les arbalétriers de chaque côté, et prenaient une formation étroitement liée avant de charger en avant. C’était une charge impressionnante, les soldats levant des nuages de poussière à leurs pieds alors qu’ils avançaient en courant.

« Ohh, la phalange, hein ? » Váli s’interrogea. « Bien sûr, avec ça, même nous aurions des ennuis si nous vous attaquions par devant. »

La cavalerie du Clan de la Panthère était inégalée dans son potentiel d’assauts mortels. Ils avaient utilisé ce potentiel au maximum pour écraser les armées du Clan du Sabot.

Néanmoins, s’ils devaient charger dans ce mur de lances, le Clan de la Panthère serait celui qui finirait par subir de lourdes pertes.

« Mais j’ai déjà vu ce tour à Myrkviðr ! Et vous, bande d’idiots, vous ne pourriez pas être plus lent ! » Váli avait rugi avec un mélange de frustration et de joie.

S’il ne pouvait pas les battre en se battant de front, il n’avait pas besoin de se battre de front.

Váli fit signe de la main gauche, et ses hommes cessèrent tous de tirer à l’arc.

Il avait tiré sur ses rênes, tournant brusquement son cheval. Ses subordonnés avaient tous suivi son exemple.

Leurs mouvements, si fluides et coordonnés, avaient suffi à démontrer leur haut niveau d’entraînement.

« Je vais vous laisser sentir mon derrière ! » Váli avait ri. Il avait donné un coup de pied à son cheval au galop.

Mais il ne l’avait pas laissé aller à sa pleine vitesse. Il avait refusé de laisser l’ennemi trop loin derrière lui. Il maintenait un rythme parfaitement calculé, juste assez pour faire croire à l’ennemi qu’il pourrait bien rattraper son retard.

« Uooooooohhhhhhhhh !! » Avec un autre cri de guerre, l’ennemi reprit son élan, comme Váli l’avait prévu.

Dans des circonstances normales de combat, lorsqu’une force en poursuivait une autre, les poursuivants avaient l’avantage. Même le plus petit soldat de la base le savait.

Normalement, la plupart des soldats qui participaient à de telles batailles étaient plus ou moins enrôlés sous les drapeaux. D’un autre côté, c’était l’occasion pour ces conscrits de gagner un peu d’argent supplémentaire. Plus ils vaincraient d’ennemis, plus ils pourraient gagner de butin.

En d’autres termes, pour ces soldats, une bataille gagnable était aussi une occasion relativement sûre et rentable pour eux.

Il n’est pas étonnant que vous puissiez continuer la chasse avec une telle vigueur et un tel esprit, pensa Váli en riant. « Et si vous étiez contre quelqu’un d’autre, je suis sûr que ça aurait signifié quelque chose. »

Alors qu’ils avançaient, la bande de cavaliers de Váli se tourna vers l’arrière et prépara leurs arcs.

Malgré leur vitesse, et malgré le fait qu’ils n’avaient pas les deux mains aux rênes, leur équilibre et leur position n’avaient pas faibli. Même avec des étriers, c’était une démonstration étonnante d’équilibre et de technique.

« Feu ! » Le cri de Váli avait coupé à travers le vacarme, et lui et ses hommes avaient lâché leurs flèches.

Les boucliers et les armures de l’ennemi les servaient bien, mais ils ne pouvaient pas dévier la totalité des centaines de flèches qui tombaient sur eux.

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