Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 13 – Prologue

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Prologue

Hárbarth, grand prêtre du Saint Empire d’Ásgarðr et patriarche du Clan de la Lance.

La mort l’avait accompagné tout au long de sa vie.

Il était né dans une famille d’agriculteurs pauvres et avait dû se débrouiller pour survivre chaque jour. Certains jours, il se réveillait et découvrait que ses frères et sœurs avaient soudainement disparu. Il vivait dans la crainte constante d’être le prochain.

Lorsque sa rune s’était réveillée à l’âge de dix ans, il avait enfin échappé à la peur de mourir de faim grâce à son aide, mais le monde était resté dans une ère de guerre où seuls les plus forts survivaient.

Sur un nombre incalculable de champs de bataille ensanglantés, la mort faucha lentement la vie de ses camarades, et il y eut d’innombrables fois où il fut lui-même confronté à sa propre fin.

Il épousa une femme et eut trois enfants, cherchant à échapper à la peur constante que son existence puisse prendre fin à tout moment. La naissance de ses enfants, qui allaient perpétuer sa lignée, apaisa quelque peu cette peur.

Mais son bonheur ne dura pas longtemps. L’ennemi avait envahi leur territoire et massacra sa femme et ses enfants. Face aux corps sans vie et silencieux de sa famille, il prit conscience de la situation.

S’il était rongé par la peur, s’il avait perdu sa famille, c’est parce qu’il manquait de pouvoir. Le pouvoir l’empêcherait de souffrir de la peur, de la perte. Depuis, il n’a cessé de rechercher le pouvoir de façon obsessionnelle.

Sa rune Svipall, le Métamorphe, lui permettait de posséder l’esprit de créatures inférieures ayant une faible conscience d’elles-mêmes. Dans sa jeunesse, lorsqu’il cherchait encore la gloire sur le champ de bataille avec sa lance, il avait maudit les dieux pour lui avoir accordé une capacité qui lui semblait inutile dans cette quête.

Mais l’expérience lui avait permis de mieux comprendre ce qui comptait. Et c’est ainsi qu’il découvrit à quel point son pouvoir pouvait être utile.

L’information est une arme bien plus puissante que n’importe quelle épée ou lance.

Il vendait des faveurs à ceux qui cherchaient conseil, il prenait les plus forts en otage de leurs fautes, et il gravit peu à peu les échelons, jusqu’à ce qu’il se retrouve au poste de grand prêtre du Saint Empire d’Ásgarðr, près du sommet du pouvoir d’Yggdrasil.

Tout le monde lui demandait conseil et s’agenouillait devant lui. Même les Þjóðanns n’osaient pas le contrarier.

Il avait enfin trouvé la paix — .

– C’est du moins ce qu’il pensait. Mais une autre menace se profilait à l’horizon.

La vieillesse.

Un jour, il réalisa à quel point une assiette était lourde dans sa main. Il lui était difficile de se tenir debout. Son corps lui faisait mal, des hanches aux genoux.

La « mort » qu’il avait mis tant d’efforts à vaincre était de nouveau à sa porte.

« Je ne veux pas mourir… »

Alors qu’il venait enfin de trouver la sécurité. Au moment où il pensait pouvoir recommencer à vivre…

Il ne pouvait pas supporter l’idée de tout perdre. Heureusement, il avait le pouvoir d’empêcher cela.

« Je ne laisserai pas les choses se terminer ainsi. Non, pas comme ça… ! »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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