Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 10 – Épiloque

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Épilogue

Face à la vue de leur héros, le Dólgþrasir, tombant sur le sol, couvert de blessures sanglantes, les soldats du Clan de la Foudre s’étaient mis à hurler.

« Le Seigneur Steinþórr a été tué !? Aaaaauugh ! »

« Ce n’est pas possible ! Comment a-t-il pu être tué !? »

« Qu’est-ce que c’est que ces armes ? ! Est-ce qu’ils utilisent la sorcellerie ? ! »

« Il n’y a aucun moyen de gagner contre eux ! »

« Courez ! Courez pour vos vies !! »

Le moral de l’armée du Clan de la Foudre était construit autour de la foi que les hommes avaient en Steinþórr, sa force et ses compétences surhumaines.

Ce symbole absolu de la force avait apparemment été tué avec facilité. En un clin d’œil, la terreur s’était répandue comme une traînée de poudre dans les rangs.

Ils s’étaient dispersés comme des fourmis, courant pour sauver leur vie dans toutes les directions.

Le patriarche du Clan de la Flamme regarda cela et se moqua. « Ils abandonnent leur patriarche abattu, c’est ça ? Quelle démonstration de… hm ? »

Il s’arrêta court, car parmi les hommes en fuite, il y en avait un qui courait vers les lignes de front, et en atteignant le Steinþórr tombé, il entreprit de le ramasser.

Le patriarche du Clan de la Flamme avait souri face à ça. « Heh. Alors, il y avait un homme loyal parmi eux, hein ? C’est admirable. Cependant, je ne suis pas prêt à lui céder mon prix. »

Il s’était retourné et avait appelé un de ses pages : « Apportez-moi un tanegashima. »

« Oui, monsieur ! » Le préposé s’était avancé, tenant un objet en forme de tube fait de fer noir.

« Préparez un tir. »

« Oui, monsieur ! » Le page avait utilisé une torche pour allumer un petit morceau de corde attaché à l’extrémité arrière du tube.

Ensuite, il versa une poudre noire et une balle dans le tube, et utilisa une tige pour les tasser fermement.

Après quelques autres étapes mineures, le processus était terminé et le page tendait l’appareil à son patriarche.

« Monseigneur, c’est prêt. »

« Bien. Maintenant, faisons en sorte que le tigre ne fasse pas son dernier voyage seul. » Le patriarche du Clan de la Flamme avait tenu le tube de fer devant lui, parallèle au sol, et avait appuyé sur la gâchette attachée à sa face inférieure.

Il y a eu un grand Bang ! et une bouffée de fumée.

L’arquebuse à mèche : L’un des premiers exemples d’arme longue de poing, et le précurseur du mousquet. Au Japon, elle était souvent appelée tanegashima, en raison du fait que le modèle largement produit au Japon était basé sur des prototypes conçus sur l’île de Tanegashima.

Inventée en Europe au 15e siècle, cette technologie avait trois mille ans d’avance sur l’armement d’Yggdrasil. C’était quelque chose qui n’aurait jamais dû exister ici.

Les balles qu’il tirait étaient assez puissantes pour percer le fer et l’acier d’une armure de mailles.

Le coup du patriarche du Clan de la Flamme avait fait mouche. Il avait suffi d’un seul coup pour que l’homme qui tenait Steinþórr s’effondre sur le sol.

Mais, plutôt que d’essayer de s’échapper, l’homme s’était maintenu au sol, dos à l’ennemi, protégeant Steinþórr de tout nouveau tir.

Il se tenait malgré tout devant son maître.

« Oh, bravo ! » cria le patriarche du Clan de la Flamme. « Voilà comment un bon soldat doit se comporter. Maintenant, nous devons au moins une prière d’adieu à ces deux héros vaincus. Ran, viens avec moi. »

Remettant son arme à son page, il fit signe à son second de le suivre.

« Oui, monsieur », déclara Ran.

Les deux hommes avaient avancé sur le champ de bataille.

Quand ils avaient atteint le corps de Steinþórr, le patriarche du Clan de la Flamme avait joint ses mains.

« Ton nom était Steinþórr, n’est-ce pas ? Ta bataille était un spectacle splendide à voir. Tu peux partir pour ton Valhalla avec la fierté dans ton cœur. »

« … Je t’emmène, bâtard. » Une voix grave résonna des pieds du patriarche du Clan de la Flamme, comme si elle résonnait depuis les profondeurs de l’enfer, et les mains de Steinþórr s’emparèrent de ses jambes.

Steinþórr commença lentement à tirer son corps vers le haut.

Après avoir été touché par tant de balles de plomb, c’était un choc qu’il respire encore, et encore moins qu’il soit capable de bouger.

« Monseigneur ? ! Monstre répugnant, ne t’approche pas de lui ! » Ran cria.

« Non. Recule. » Le patriarche du Clan de la Flamme leva une main pour empêcher Ran de dégainer son épée.

Le refus apparent de Steinþórr de mourir était surprenant, mais ça ne semblait pas déstabiliser le patriarche. En fait, il éclata de rire.

« Gah hah hah hah ! Alors tu respires encore ! Quelle incroyable ténacité ! Personne en ce monde ne peut égaler ta force et ton courage. Ni personne dans les âges passés… ni dans le futur à venir. »

Tout en parlant, il dégaina l’épée du fourreau à sa taille.

C’était la lame qu’il avait reçue en cadeau du Clan de l’Acier, le chef-d’œuvre personnellement forgé par le génial artisan Ingrid.

Le patriarche du Clan de la Flamme leva la lame au-dessus de sa tête, pointant vers le haut. « Je pense que ce serait du gaspillage de laisser à quelqu’un d’autre l’honneur de te tuer. Ainsi, je vais prendre ta vie moi-même. Sache que tu mourras de la main du Roi-Démon, Oda Nobunaga, descendant des Taira. »

Au moment où il prononçait son nom, Nobunaga tournait la lame de manière à ce qu’elle soit orientée vers le bas, puis l’abattait sur Steinþórr en une poussée verticale visant le cœur.

 

 

Steinþórr était trop faible à cause de ses blessures. Il n’avait plus la force de s’écarter du chemin.

La lame toucha sa cible. Elle transperça le corps de Steinþórr en un mouvement fluide.

« Gagh ! » Steinþórr grogna de douleur. Alors que ses forces l’abandonnaient, il grogna, luttant pour parler.

« Non… pas dans un… endroit comme celui-ci… Suoh-Yuuto… Je n’ai toujours pas… réglé les choses avec… »

Ce furent les derniers mots de l’homme connu sous le nom de Dólgþrasir, le Tigre affamé de batailles.

Nobunaga s’était accroupi et, avec soin et respect, il retira les doigts de Steinþórr de ses jambes, un par un. Il s’approcha ensuite et passa sa main sur le visage de Steinþórr, fermant les yeux du mort.

Il frappa ses mains l’une contre l’autre une fois et les maintint ainsi, offrant une prière silencieuse.

Après un long moment, Nobunaga se tourna vers son second Ran et il déclara : « Donne-lui une sépulture honorable. »

Il retira ensuite sa lame du corps de Steinþórr, jeta le sang, puis il regarda au loin, à travers le terrain vague.

Vers l’horizon au nord.

Nobunaga avait souri. « Keh heh heh… Je vois. “Suoh-Yuuto”. Quand je pense que c’est ce nom qui a franchi les lèvres d’un si grand guerrier dans son dernier souffle… Je suis maintenant d’autant plus impatient de le rencontrer. »

À suivre

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