Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 10 – Chapitre 4 – Partie 6

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Chapitre 4 : Acte 4

Partie 6

Mitsuki ajouta : « Et qu’est-ce qui pourrait te rendre insatisfait d’une personne aussi belle qu’elle ? Elle t’aime à ce point. Tu dois lui rendre ses sentiments correctement. »

« Pourquoi diable dis-tu une chose pareille ? ! » cria Yuuto.

« C’est important parce que c’est moi qui le dis ! Je dis qu’elle a l’approbation totale de ta femme ! »

« Tu sais, je te connais depuis toujours, mais ces derniers temps, c’est comme si je ne te comprenais plus du tout… » Yuuto plaça sa tête dans ses mains.

Il était sur le point de se marier le mois prochain, et sa future épouse lui disait de la tromper.

Et ce n’était pas un mariage politique, mais un mariage romantique.

C’était normal qu’il soit confus.

« Est-ce que ça te convient vraiment, Grande Sœur ? » Félicia avait réussi à demander, encore à moitié assommée.

Pour Félicia, son amour pour Yuuto était quelque chose qu’elle pensait ne jamais être acceptée, et certainement jamais réciproque.

Elle n’était pas en position de se plaindre d’être la deuxième ou la troisième fille de la file, tant qu’elle pouvait être à lui.

Mitsuki gloussa. « Ouais. C’est bon. Je le dis depuis un moment maintenant, n’est-ce pas ? Oh, mais, j’ai une grande condition. »

« Qu’est-ce que c’est !? » demanda Félicia désespérément.

Si son amour pouvait porter ses fruits, alors elle était prête à accepter n’importe quelle condition pour qu’il en soit ainsi.

Mitsuki tendit sa main. « Je veux que tu échanges le serment du Calice avec moi, et que tu deviennes ma sœur jurée. Est-ce que ça te convient ? »

« Eh ? »

« Si je suis honnête, Félicia… tu es la femme dont j’ai toujours eu le plus peur », déclara Mitsuki. « Chaque fois que Yuu-kun parlait de toi, j’avais toujours peur que tu sois celle qui me le vole. J’ai toujours eu peur de cela. Et une fois que je t’ai rencontrée en personne, cette peur n’a fait que se renforcer. Je ne peux pas du tout rivaliser avec toi. »

« Qu’est-ce que tu dis ? » Félicia fixa Mitsuki, abasourdie.

Qu’est-ce qu’il pourrait y avoir chez Félicia qui ferait que Mitsuki aurait peur d’elle ?

Mitsuki avait l’avantage de connaître Yuuto depuis qu’ils étaient enfants, et d’ailleurs, il n’avait voué son cœur qu’à elle. Félicia n’avait jamais pensé qu’elle pouvait venir changer cela.

« Il n’y a aucune chance que quelqu’un comme moi puisse espérer rivaliser avec toi, Grande Soeur Mitsuki, ne le vois-tu pas ? ! » cria Félicia.

« Est-ce que tu comprends au moins ce que tu dis ? Tu es vraiment belle, et sexy en plus, et tu es gentille, et tu es capable de soutenir Yuu-kun au travail et en privé. Yuu-kun est entouré de beaucoup de jolies filles, mais il n’y a pas d’adversaire plus effrayant que toi. Et d’ailleurs, tu n’es peut-être pas capable de le dire, mais moi je le peux. Le cœur de Yuu-kun a vraiment vacillé à ce sujet. »

« Vaciller… Le cœur de Grand Frère a hésité à m’aimer !? » C’était complètement inattendu. Félicia ne l’aurait jamais imaginé.

Félicia savait mieux que quiconque à quel point la dévotion de Yuuto pour Mitsuki était forte. Elle ne pouvait pas vraiment croire ce qu’elle entendait.

« J’étais toujours inquiète », déclara Mitsuki. « Inquiète que, bien sûr, peut-être qu’il m’aime maintenant, mais peut-être qu’à un moment donné, tu finirais par le convaincre. »

« Même… même toi tu étais inquiète ? » Félicia avait toujours considéré que Mitsuki était une reine digne de ce nom pour un grand seigneur tel que Yuuto.

Et c’est pourquoi elle avait toujours pensé qu’elle n’avait aucune chance contre Mitsuki. C’est pourquoi elle était si jalouse.

Mais, enfin, maintenant, elle avait compris. Mitsuki était juste une autre fille amoureuse.

« J’ai… toujours eu peur de toi, aussi, Grande Soeur Mitsuki. » Félicia suivit l’exemple de Mitsuki et elle avoua ses craintes. « J’ai toujours eu peur qu’un jour, tu m’enlèves complètement Grand Frère. J’étais si jalouse de toi, parfois je souhaitais même que tu n’existes pas. »

C’était, par essence, un rituel.

Un rituel qui ferait de ces deux filles de véritables camarades.

« Tee hee. Quand même… » Avec un ricanement, Félicia sourit gentiment à Mitsuki.

Tout ce qu’elle avait dit jusqu’à présent était vrai.

Et ce qu’elle allait dire ensuite était aussi vrai. Elle pouvait au moins être fière de cela.

« Malgré tout, je n’ai jamais été capable de te détester, Grande Soeur Mitsuki. »

« Je ne pourrais non plus jamais te détester, Félicia, » dit Mitsuki. « Tout ce que je veux, c’est que Yuu-kun soit heureux. Et sur ce point, je pense qu’il n’y a rien qui nous sépare. Et je pense que je pourrais combattre n’importe qui d’autre, tant que tu es mon alliée. »

« Oui, je pensais aussi que toi, Grande Sœur, tu es la toute dernière personne dont je voudrais faire mon ennemie. Chacune de nous est la plus grande menace pour l’autre. Dans ce cas, il est logique qu’on se donne la main. »

« C’est vrai. Et si on fait équipe, on peut affronter n’importe qui. Toutes les filles là-bas mises ensemble ne me feraient pas peur ! » Mitsuki fit un petit sourire malicieux.

Félicia s’était retrouvée incapable de retenir un éclat de rire. « Pff ! Ahaha, tu as tout à fait raison. Très bien, alors. Échangeons le Serment du Calice. » Félicia prit la main de Mitsuki.

Elle sentit la main de Mitsuki serrer la sienne en retour.

« Ok, je dois dire que j’ai l’impression d’avoir été laissé complètement en dehors de la boucle sur ce sujet, » intervint finalement Yuuto. « Ai-je tort de penser ça ? »

Son visage était rouge vif. Apparemment, toute cette conversation l’avait mis dans l’embarras.

Le sourire de Mitsuki était devenu encore plus large, comme si elle venait d’avoir une idée intelligente.

« Très bien alors, Yuu-kun, je vais t’impliquer. Et je vais te donner un rôle très important à jouer. Ici et maintenant, tu vas être le médiateur de notre cérémonie du Calice. »

« Attends, moi ? » demanda Yuuto.

« Ouaip. Ne crois-tu pas que tu es la mieux placée pour ça ? » Mitsuki regarda Félicia, qui hocha la tête en signe d’accord.

C’était une alliance formée pour protéger Yuuto, après tout.

Yuuto laissa échapper un long soupir. « D’accord ! Alors, très bien. Mais Mitsuki, tu es enceinte, alors pas d’alcool, d’accord ? »

« Ahh, c’est vrai. Mais dans ce cas, nous n’avons qu’à substituer quelque chose d’autre. »

« Ok. Alors dois-je aller chercher de l’eau ? »

« Ce n’est pas bon. Très bien, Yuu-kun ! Ferme les yeux ! » ordonna Mitsuki.

« Quoi ? » Complètement confus, Yuuto n’arrivait pas à suivre.

« Fais-le, c’est tout ! »

« Quoi, est-ce quelque chose que je ne peux pas voir ? »

« Oui. C’est un secret spécial entre deux filles. Maintenant, dépêche-toi et ferme les yeux ! »

« Ouais, ouais, ok. C’est quoi ton problème... » Se laissant aller à marmonner des plaintes, Yuuto ferma finalement les yeux.

Une fois que Mitsuki eut pu confirmer cela, elle regarda Félicia, toucha son index de manière significative sur ses lèvres plusieurs fois, puis elle fit un clin d’œil.

« Uhh… ça ne peut pas être ce que je pense, n’est-ce pas ? » demanda Yuuto.

« Oh oui, ça l’est. Après tout, il n’y a pas de meilleur Calice sacré plus approprié pour que nous deux échangions nos vœux, n’est-ce pas ? »

« Tu as tout à fait raison », dit Félicia, incapable de s’empêcher de sourire.

Félicia s’était agenouillée sur le lit, et s’était penchée vers le visage de la personne qu’elle aimait le plus au monde.

Son cœur battait fort dans ses oreilles, si fort qu’elle craignait que Yuuto puisse l’entendre. Mais il ne semblait pas le remarquer.

Elle fit un dernier regard dans la direction de Mitsuki.

Mitsuki hocha la tête une fois, fermement.

Il n’y avait pas de retour en arrière possible. Félicia plaça ses lèvres contre celles de Yuuto.

« Mm !? Hmmph !? » Choqué, les yeux de Yuuto s’étaient ouverts.

Par réflexe, il tenta de se retirer, mais Félicia passa ses bras derrière sa tête et l’attira vers elle. Elle pressa ses lèvres encore plus fort contre les siennes.

« Mnn ? !!?"

Après au moins trente secondes à savourer la sensation de ses lèvres contre les siennes, Félicia le relâcha lentement.

« Quoi… mais… hein… !? » Les yeux de Yuuto clignaient rapidement dans la confusion. On aurait dit qu’il n’avait toujours pas compris la situation.

Et sa vue était si adorable pour elle, qu’elle sentait son amour pour lui monter du fond de sa poitrine, déborder. Elle embrassa ses joues, son front, son nez, tout son visage dans un torrent qu’elle ne pouvait pas arrêter.

Et pourtant, ses sentiments n’étaient pas du tout satisfaits. Elle voulait le toucher davantage, être encore plus proche de lui, tellement qu’elle ne pouvait pas le supporter.

Elle avait enduré ces pulsions pendant trois années entières, jour après jour. Elle était à sa limite. Elle l’avait dépassée.

« Grand Frère, je veux tout de ton amour. Je souhaite que tu me fasses l’amour comme tu l’as fait avec Grande Soeur Mitsuki. »

« Qu, quoiiii !? Non, attends, Félicia, pourquoi enlèves-tu mon pantalon ? ! »

« Très bien, Yuu-kun, il est temps que tu abandonnes. Tu as déjà fait tout ce chemin. » Mitsuki était soudainement derrière Yuuto, et elle attrapa ses deux bras pour le plaquer au sol.

« Mitsuki, qu’est-ce que tu fais ? ! Mmph — » Avant que Yuuto ne puisse en dire plus, Mitsuki l’avait fait taire en couvrant ses lèvres avec les siennes.

Elle ne s’était pas arrêtée là, elle enfonça sa langue dans sa bouche et la frotta contre la sienne.

« Ouf ! Très bien alors, je pense que ça rend le Calice de sœurs officiel. » Mitsuki gloussa de façon séduisante. Un filet de salive coulait entre sa bouche et la sienne.

Ba-dump. Juste devant les yeux de Félicia, la virilité de Yuuto palpitait, et s’étirait de plus en plus.

L’air de la pièce avait changé, comme si quelque chose de tendu avait finalement cassé.

« … Ok. Bien. Tu l’auras voulu », la voix hurlante de Yuuto se fit entendre. Elle était rude et puissante, sans aucune hésitation. « Je me suis retenu tout ce temps. Mais si tu veux aller aussi loin avec moi, je ne me retiens plus ! »

 

 

Cette nuit-là, les gémissements et les cris de Félicia avaient résonné un nombre incalculable de fois sur les murs de la chambre du patriarche.

Et ainsi, Mitsuki et Félicia étaient devenues des sœurs jurées cette nuit-là.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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