Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 5 – Chapitre 4 – Partie 6

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Chapitre 4 : Aimer quelqu’un comporte de nombreux malentendus fastidieux, mais ils en valent tous la peine

Partie 6

« Alors, qu’est-ce que tu veux ? » demanda Zagan.

Pendant que Chastille et Nephteros se battaient devant l’église, Zagan était toujours assis sur une place à la périphérie de la ville. Il parlait avec Orias, qui était assise sur un banc avec Kuu sur ses genoux.

« Hm… Cette elfe noire… Je crois qu’on l’appelle Nephteros ? » demanda Orias.

« Ouais. Qu’est-ce qu’elle a ? » demanda Zagan.

« Quand je l’ai rencontrée, elle m’a demandé “qu’est-ce que je suis?”, j’ai passé pas mal de temps avec la sorcellerie, donc il y a beaucoup de choses que je peux dire d’un seul coup d’œil, » dit Orias d’une manière un peu léthargique.

« … L’as-tu fait? » le ton de Zagan devint quelque peu critique, ce à quoi Orias hocha la tête en signe d’excuse.

« J’ai remarqué après lui avoir parlé que j’avais dit quelque chose d’assez inconsidéré, alors je l’ai poursuivie en toute hâte, mais elle semble être une fille des plus talentueuses. Je suis déçue de dire que j’ai fini par la perdre de vue. Le temps que je m’en rende compte, j’étais déjà dans ton domaine, » déclara Orias.

Zagan poussa un soupir grave et Orias leva les yeux vers lui en caressant la tête de Kuu.

« D’après ce que tu as vu, tu l’as aussi remarqué, hein ? » demanda Orias.

« J’ai juste pensé… ça aurait été bien si ce n’était pas le cas, » déclara Zagan. Puis, il avait finalement mis la vérité dans des mots d’un ton qui donnait l’impression qu’il ne voulait pas l’admettre, en disant. « Nephteros… est un clone de Néphy. »

Dans la sorcellerie, il y avait une technique que l’on disait capable de créer des homuncules. Pour dire les choses simplement, c’était la création d’un être vivant. C’était un pouvoir qui dépassait clairement le territoire de la simple sorcellerie, et qui n’avait jamais été perfectionné auparavant.

Cependant, ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de résultats. Ils étaient incapables de créer quelque chose à partir de rien, mais ils avaient réussi à dupliquer la vie. Grâce à cette technique, il avait été possible de donner naissance à une existence qui reproduisait la chair et le sang du sujet de base. Et selon la façon dont cela avait été fait, il était même supposé possible d’utiliser la technique pour échanger un vieux corps avec un plus jeune pour prolonger sa durée de vie.

Pourtant, quelque chose qui était créé par une telle méthode n’était pas une forme de vie complète. Le premier problème était qu’il était incapable de posséder son propre ego. Le corps cloné ne possédait pas d’âme ou quoi que ce soit d’autre nécessaire pour définir un sens de soi. De plus, son mana et sa vitalité se détérioreraient rapidement. La durée de vie d’un clone était extrêmement courte, et son mana et sa force physique n’étaient rien comparés à ceux de l’original. De plus, peut-être en raison de l’introduction de matières étrangères, le clonage avait réduit l’efficacité des rituels qui les utilisaient comme sacrifices.

C’est pourquoi Nephteros n’a pas su résister au mysticisme céleste que Néphy pouvait utiliser… Il ne savait pas comment Bifrons lui avait donné un ego, mais Nephteros était à tous les coups un clone de Néphy. C’est précisément pour cela qu’elles avaient le même visage. Et c’est aussi pourquoi Zagan ne pouvait pas pardonner à Bifrons. Après tout, Bifrons avait utilisé la fille qu’il aimait pour donner naissance à quelqu’un qui avait son propre ego.

Son premier souvenir est probablement celui où elle a vu Néphy pour la première fois…, c’était l’image de Néphy persécutée par d’autres elfes que Bifrons lui montrait dans la boule de cristal. C’était probablement un document du passé, mais elle s’était probablement trompée dans l’écoulement du temps lorsque cela lui avait été montré, ce qui lui avait fait croire que cela venait de se produire.

« Et tu as révélé la vérité à Nephteros ? » demanda Zagan.

« … Désolée, » répondit Orias. Ce n’était pas comme si Orias avait tort. Elle n’avait fait que répondre à la question de Nephteros. Bien sûr, cette fille avait le même visage que sa fille, mais elle n’avait aucune obligation de se soucier des sentiments de quelqu’un qu’elle venait de rencontrer.

« Ma demande concerne cette fille, » dit Orias d’une voix sincère.

« … Et que veux-tu que je fasse ? » demanda Zagan avec une grimace.

« Zagan. Pourrais-tu sauver la fille que j’ai blessée ? » répondit Orias en baissant la tête profondément. Cela laissa Zagan avec les yeux écarquillés, incrédules.

« Ai-je l’air d’un homme qui sauverait les autres ? » demanda Zagan.

« Je te le demande parce que tu le fais, » déclara Orias.

Et comment suis-je censé sauver quelqu’un qui a découvert qu’il a été créé artificiellement ? Zagan réfléchissait alors qu’il se grattait la tête face à cette réponse qui semblait pleine de conviction. Les sorciers étaient des êtres qui ne pensaient qu’à eux-mêmes. Même Zagan était tout à fait égoïste, en ce sens que son seul désir était d’être aimé par Néphy. Ou du moins, c’est ce qu’il croyait, mais…

Putain de merde ! Comme si je pouvais me taire et rentrer chez Néphy après avoir entendu ça !

« Écoute-moi, Orias. Je te respecte peut-être, mais c’est arrogant de supposer que quelqu’un a besoin d’être sauvé par un autre. Surtout, quand même la personne en question n’a aucun moyen de savoir comment l’aider, » répondit Zagan en s’ébouriffant les cheveux. Lui-même avait été sauvé en rencontrant Néphy. Cependant, ce n’était pas quelque chose qu’il désirait activement à ce moment-là. Il n’avait jamais pensé à ce qu’il voulait vraiment avant ça. À cette époque-là, il n’aurait même jamais imaginé que ce serait d’aimer et d’être aimé par un autre.

Tout était venu d’une rencontre inattendue, et tout cela avait complètement dépassé ses attentes. C’était essentiellement un miracle. Il n’était pas sûr de pouvoir le reproduire pour une autre personne. De plus, il était insensé d’essayer d’accorder cela à quelqu’un qui ne semblait pas disposé, car cela ne ferait que nuire.

Et pourtant, même si c’était quelque chose qu’il aurait dû rejeter… il savait qu’il se sentirait différent si c’était Néphy, Foll, Raphaël, Chastille, Gremory, Kimaris, ou l’un de ses subordonnés au château… S’ils souffraient, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour les aider. Il était certain de ce simple fait.

« Je crois que quelqu’un qui le sait, mais qui est prêt à essayer quoiqu’il arrive, est exactement le type de personne qui peut sauver les autres, » affirma Orias en regardant la réaction de Zagan avec une expression satisfaite sur son visage.

« Je sais que je me répète en ce moment, mais je ne suis vraiment pas fait pour ce poste, » déclara Zagan alors qu’il reniflait. Celle qu’Orias voulait sauver était Nephteros. Et honnêtement, il n’avait pas la moindre idée de comment aider une fille qui possédait un passé bien plus affreux que lui ou Néphy.

Mais c’est exactement pour ça que je ne peux pas lui tourner le dos… Quoi qu’il ait dit, Zagan avait pris sa décision depuis longtemps. Il ne deviendrait pas un monstre. Au lieu de cela, il deviendrait un roi. Il donnerait à Néphy un endroit pour vivre sous le soleil, il enterrerait les douze autres Archidémons, il forcerait l’Église à arrêter de traquer les sorciers, il annihilerait les démons, le Seigneur-Démon, ou autre, et il changerait le monde.

S’il ne pouvait pas sauver une fille pitoyable, il n’y avait aucune chance qu’il réussisse un jour l’un de ses objectifs bien plus difficiles. Ainsi, après avoir pris une grande respiration, Zagan s’était tourné vers Orias une fois de plus.

« … Nephteros est un clone de Néphy. N’est-ce pas ? » redemanda Zagan.

« Tout à fait. Bien qu’il soit douloureux de l’admettre, c’est exactement ce qu’elle est, » répondit Orias.

« Alors… on peut la considérer comme la sœur de Néphy, » déclara Zagan. La sœur de son épouse n’était pas différente de sa propre sœur. Cela en faisait de sa famille.

« Eh bien, je suppose qu’on peut dire que j’ai eu la chance d’avoir une autre fille, » la bouche d’Orias s’était détendue avec un sourire quand elle avait répondu à sa déclaration. Zagan, à son tour, hocha simplement la tête en réponse. Et puis, il avait poussé un cri.

« Hé, Barbatos ! Tu m’entends, n’est-ce pas !? » hurla Zagan. Et quand il l’avait fait, l’ombre d’un arbre sur la place s’était tortillée.

« Baisse d’un ton, bon sang… Je suis blessé moi. Tu pourrais au moins me montrer un peu de sympathie, » déclara Barbatos.

« Comme si ça m’intéressait. Plus important encore, emmène-moi jusqu’à Nephteros, » ordonna Zagan.

L’ombre était restée silencieuse pendant un moment après avoir été ordonnée. Au bout de quelques instants, une voix ennuyée se fit entendre.

« Merde, ce n’est pas beau à voir là-bas. Je m’occupe de toi, alors tu ferais mieux de faire quelque chose rapidement, » déclara Barbatos

« … Hein ? » s’exclama Zagan.

« Je t’en supplie ! » déclara Barbatos.

Ce type compte sur quelqu’un d’autre ? Zagan avait douté de ses oreilles en entendant ça. Barbatos avait dit un jour que Zagan avait changé, mais il se peut qu’il ait aussi changé et qu’il n’était tout simplement pas au courant de ce fait. C’est pourquoi Zagan avait immédiatement sauté dans l’ombre.

« Laisse-moi me charger du reste, » répondit Zagan à son incomparable ami indésirable.

Et ce qui l’avait salué de l’autre côté, c’est…

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre!

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