Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 3 – Extra

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Histoires courtes en prime

Souvenirs du collier

« C’est peut-être impoli de ma part de demander, mais ce collier n’est-il pas suffocant, Néphy ? » demanda Chastille.

« Eh bien, c’était douloureux au début, mais ça n’a pas fait mal du tout depuis la deuxième fois qu’on me l’a imposé…, » elle hocha la tête à sa bonne amie Chastille, lui expliquant apparemment que ce n’était pas grand-chose.

Le collier de Néphy était à l’origine un collier d’esclave. Cependant, comme Néphy avait une grande valeur sur le marché, son collier était décoré comme un bel ornement.

« En quoi l’enlever une fois a-t-il exactement changé les choses ? » s’interrogea Chastille en regardant son amie avec curiosité.

« Maître Zagan a modifié sa forme pour que les bords ne s’enfoncent pas dans ma peau. Grâce à cela, ce n’est plus désagréable, » déclara Néphy.

Quand ils s’étaient rencontrés pour la première fois, Néphy n’avait jamais pensé que Zagan modifierait personnellement son collier, alors ses actions en avaient été un trésor à ses yeux.

« Comme c’est… inattendu. Comment le dire... Je pensais que cet homme était un peu plus inconsidéré que ce que tu décris, » déclara Chastille.

« Maître Zagan est tout simplement incapable de montrer ses émotions. Je t’assure que même sa sorcellerie est incroyablement délicate. Une fois que j’ai commencé à apprendre la sorcellerie, j’ai pris conscience des sommets extraordinaires qu’il avait atteints, » déclara Néphy.

« C’est le plus jeune Archidémon de l’histoire, » déclara Chastille.

En effet, Chastille était l’un des chevaliers angéliques les plus haut placés de l’Église, qui était dans des hostilités ouvertes avec les sorciers. Pendant ce temps, Néphy était la disciple, la servante et la membre de la famille d’un Archidémon, une sorte de roi parmi les sorciers. Néanmoins, elles étaient toutes les deux de bonnes amies.

« Dans ce cas, si cet homme n’avait pas fini par suivre le chemin de la sorcellerie, il aurait peut-être fini par devenir une sorte d’artisan…, » demanda Chastille en acquiesçant d’un signe de tête amusé.

« Je n’en suis pas si sûre. Maître Zagan adore lire, donc je crois qu’il y a la possibilité qu’il ait travaillé comme dramaturge ou romancier ou quelque chose du genre » déclara Néphy.

« Maintenant que tu le dis, j’ai entendu dire que beaucoup d’écrivains sont excentriques. Cela lui conviendrait, » déclara Chastille.

« N’est-ce pas un peu grossier ? » Néphy poussa un soupir alors même qu’elle protestait contre les paroles de Chastille.

« … Pourtant, si Maître Zagan n’était pas devenu un sorcier, nous ne nous serions jamais rencontrées, n’est-ce pas ? » déclara Néphy.

« Ouais, je serais déjà morte, » déclara Chastille.

De plus, Néphy n’aurait jamais retrouvé sa volonté de vivre.

« En fin de compte, je ne peux vraiment pas penser que Maître Zagan n’est rien d’autre qu’un sorcier, » déclara Néphy.

« Tu as raison. Être un sorcier lui va très bien, » déclara Chastille.

Et ainsi, les deux filles acquiescèrent sérieusement d’un signe de tête montrant leur accord.

L’elfe et le collier

« … Qu’est-ce que c’est que ça ? »

L’elfe à la peau sombre, Nephteros, fixait son maître comme si elle regardait une ordure. Et en réponse, l’Archidémon Bifrons s’était mis à rire comme si elle trouvait sa question étrange.

« C’est un cadeau. L’elfe de Zagan semblait très heureuse de porter un collier. Ainsi, cela ne signifie-t-il pas que vous, les elfes vous aimez en avoir un autour du cou ? » demanda Bifrons.

Son maître lui tenait un collier de fer froid. Elle était décorée de beaux ornements, mais c’était encore quelque chose qui était porté par un esclave.

« C’est simplement les goûts de Néphélia, pas les miens » déclara Nephteros.

« Maintenant, ne sois pas comme ça. Tiens, essaie-le » déclara Bifrons.

L’Archidémon avait forcé le collier dans la main de Nephteros, puis il s’était tourné et était parti. Même quand elle avait appelé pour l’arrêter, Bifrons n’avait pas fait demi-tour.

Qu’est-ce que tu me dis de faire avec ce truc… ?

Si elle portait un collier et que quelqu’un tirait dessus, il lui serait difficile de respirer et cela la blessera au cou. Si une chaîne y était attachée, elle ne pourrait pas non plus résister. Et surtout, c’était humiliant. Alors que Nephteros s’apprêtait à jeter l’objet répugnant que son maître lui avait remis, elle s’était soudain arrêtée.

Je me demande pourquoi Néphélia porte ce genre de chose… ?

C’était difficile à comprendre, mais il est vrai que la haute elfe était heureuse d’avoir ce collier autour du cou.

Le bonheur…, Nephteros comprenait le sens de ce mot, mais elle n’avait aucun souvenir d’avoir vraiment vécu cette émotion.

Nephteros regarda nerveusement autour d’elle. Seuls Nephteros et son maître vivaient dans ce lieu, et ce maître venait de disparaître quelque part. Elle pensait que c’était impossible, mais peut-être que les elfes se sentaient vraiment soulagés ou euphoriques d’en avoir un autour du cou. De plus, il aurait été impoli de simplement jeter un cadeau de son maître, alors une seule fois n’aurait pas dû être un problème.

De retour dans sa chambre, Nephteros essaya de mettre le collier devant un miroir. Elle ne savait pas si ça lui allait ou si ça la rendait heureuse. Cependant, un sentiment plutôt exaltant l’avait traversée.

« … Comme c’est stupide, » murmura Nephteros.

« Oh mon Dieu, ça te va vraiment bien après tout, n’est-ce pas ? » déclara Bifrons.

Nephteros sursauta en entendant la voix de son maître l’appeler soudainement. Puis, elle s’était rapidement débarrassée du collier.

« Pas besoin d’être si timide, » déclara Bifrons

Tout est de la faute de Néphélia !

C’est ainsi que Nephteros avait dû justifier la situation afin de protéger son esprit et son âme.

Un cadeau pour la petite dragonne

« Zagan, je veux un collier comme celui de Néphy. »

« Pfft ! » Le thé noir avait jailli de la bouche de Zagan quand il entendit une remarque si inattendue de sa fille. Et tandis qu’il utilisait la sorcellerie pour restaurer dans son état original son grimoire maintenant mouillé, Zagan s’était calmé et il s’était renseigné davantage.

« Qu’est-ce qui t’a fait dire ça ? » demanda Zagan.

« Néphy considère que son collier est précieux et elle y fait attention. Elle dit que c’est son trésor. Je veux aussi quelque chose comme ça, » déclara Foll.

Le collier de Néphy était certainement un trésor à ses yeux, mais objectivement, il n’était guère plus qu’un collier d’esclave. Zagan hésitait donc à en mettre un autour du cou de sa fille. Il s’était gratté la tête, clairement confus, quand il s’était rendu compte qu’il n’avait jamais offert un seul cadeau à sa fille.

« Il n’est pas nécessaire que ce soit un collier, n’est-ce pas ? Ce n’est pas ce que tu veux ? » demanda Zagan.

« Hm… Je veux quelque chose de mignon, » répondit Foll.

Tu me dis de chercher quelque chose de plus mignon que toi ?

« Quelque chose de mignon… hein ? Oh, que dis-tu de ça ? » demanda Zagan.

Zagan avait souffert à cause de la demande terriblement déraisonnable pendant un bon moment. Heureusement, son regard vagabond s’arrêta lorsqu’il aperçut l’un des livres sur son étagère.

« C’est quoi, un livre d’images ? » se demanda Foll.

Zagan avait sorti un vieux livre d’images en lambeaux de l’étagère. C’était quelque chose qui semblait totalement déplacé à l’intérieur du château d’un Archidémon. Et même mis à part cela, c’était beaucoup trop en lambeaux pour être offert en cadeau. Pourtant, pour une raison quelconque, Zagan avait choisi ceci spécialement pour elle.

« J’ai d’abord appris à lire grâce à cela…, » Zagan avait été analphabète pendant une grande partie de son enfance. Il avait appris à lire pour la première fois lorsqu’un autre orphelin lui avait donné ce livre d’images, c’est pourquoi il n’avait pas pu l’abandonner. Zagan n’était pas quelqu’un qui était fier de sa capacité à enseigner, mais il croyait que ce livre pouvait aider sa fille.

On pouvait se demander si une jeune dragonne s’amuserait à regarder un livre d’images humain, mais Foll s’empara quand même du livre d’images, et un scintillement était présent dans ses yeux quand elle poussa un « ohhhh » avec un soupir d’admiration.

« Ça te plaît, toi ? » demanda Zagan.

« Ouaip. Les photos sont mignonnes, » déclara Foll.

« C’est…, » commença Zagan.

Foll s’était alors assise par terre et commença à lire le livre d’images sous les yeux de Zagan avec un sourire tendu.

« Il y a très, très longtemps, il y avait un sorcier odieux. Il dominait le village voisin et —, » commença Foll.

C’était un peu tard, mais Zagan avait réalisé qu’il avait peut-être choisi le mauvais cadeau. Et bien qu’il ait eu des doutes, la voix de sa fille était si joyeuse qu’il avait décidé de ne pas s’inquiéter.

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