Chapitre 3 : S’impliquer avec les affaires des Chevaliers Angéliques est une immense calamité !
Partie 5
« Hein... ? » Alors que Chastille ouvrait les yeux, elle avait vu un plafond inconnu s’étendre devant elle. Cela avait l’air vieux et fait de pierre, cependant, il n’était en aucun cas sale. En fait, elle pouvait dire qu’il avait été soigneusement entretenu. De plus, elle pouvait dire qu’il faisait nuit à cause de la couleur par-delà la fenêtre. Seule la faible lumière d’une bougie illuminait la pièce de façon réduite.
Où suis-je... ? Alors que Chastille s’était assise là, complètement déconcertée, elle entendit soudain une voix calme à ses côtés.
« Donc tu es réveillée. »
« Za... gan... ? »
Elle aperçut alors un sorcier au visage de méchant qui, d’une certaine manière, avait aussi un regard apathique. Et dans son esprit, elle était sûre que son regard était devenu beaucoup plus doux que lors de leur dernière rencontre.
Zagan baissa les yeux vers un livre épais, détournant son attention de Chastille.
« Remercie donc Néphy. C’est elle qui a prodigué le traitement. »
« Traitement..., » sa tête était encore dans le brouillard, elle n’arrivait pas à réfléchir correctement.
Ai-je... perdu contre quelqu’un... ? Si c’est le cas, alors pourquoi est-ce que je me suis battue ?
Alors que Chastille laissait ses yeux vagabonder, elle aperçut une grande épée qui était à côté de son lit. C’était une Épée Sacrée. Son Épée Sacrée. Il n’y avait aucun signe de sang ou d’éraflure provenant d’épées croisées. Et tandis qu’elle la regardait avec surprise alors qu’elle était à la recherche de ses mots, Zagan avait parlé comme s’il ne pouvait pas simplement la regarder.
« Il semble que tu as ingéré du poison. Je n’en sais moi-même pas plus que ça, » déclara Zagan.
En entendant ces paroles, Chastille se souvient de souvenirs perdus.
C’est vrai. J’ai été convoquée par une lettre...
« La Faction d’Unification... ? »
L’homme qui avait appelé Chastille s’était nommé membre de ce groupe. Il se cachait dans l’ombre, alors elle n’avait jamais réussi à voir sa silhouette. Il avait prétendu que c’était mieux pour eux deux. Et ainsi, elle croyait qu’il était un Chevalier Angélique tout comme elle.
Quoi qu’il en soit, elle avait entendu la voix d’un homme qui ne semblait pas trop jeune. Il était calme, et même d’une certaine manière semblable à celle d’un sage ayant une profonde sagesse. Cela ne ressemblait pas du tout à la voix d’une personne qui maniait une épée pour tuer des sorciers.
D’une certaine façon, c’était semblable à celui de Clavwell, mais il s’était aussi montré beaucoup plus ouvert d’esprit. Et cet homme lui avait parlé calmement.
« Même après mille ans, la bataille avec les sorciers n’a pas pris fin. L’Église devrait être un moyen de garder les sorciers sous contrôle, et non un groupe qui se concentre sur leur meurtre. Je suppose donc que tu peux nous voir comme un rassemblement de ceux qui ont de telles croyances, » avait déclaré l’homme.
C’était la première fois que Chastille avait entendu parler d’une telle faction au sein de l’Église, et cela l’avait beaucoup désorientée.
Après tout, dans son esprit, il s’agissait de pensées venant d’un hérétique. Et tandis qu’elle exprimait ces croyances, l’homme se mit à rire calmement.
« Et en quoi, je te le demande, tes actions diffèrent-elles à cet égard ? » demanda l’homme.
En tant qu’Archange, Chastille s’opposait à l’assujettissement d’un Archidémon. Si ce n’était pas de l’hérésie, qu’est-ce que c’était ?
Chastille ne pouvait rien dire pour réfuter le point de vue de l’homme, alors il avait continué à parler.
« Cela t’intéresserait-il de te joindre à nous ? Toi, qui as si ouvertement contrarié l’Église, tu as besoin d’alliés puissants. Tu pourrais rejoindre nos rangs. En te défendant, toi qui manies une Épée Sacrée, nous aussi, nous pourrions marcher sous la lumière du soleil. Dis-moi, n’est-ce pas une offre raisonnable ? »
Tant qu’un homme comme Raphaël existait, Chastille ne verrait pas la lumière du jour suivant. Et donc, étant donné la situation, ce n’était pas une situation où elle avait le luxe de s’inquiéter des apparences.
Ce qui veut dire... qu’il est un subordonné de Son Éminence Clavwell ? Clavwell avait dit qu’il sauverait Chastille de sa situation actuelle, donc il y avait une forte probabilité qu’il travaille avec une telle faction.
Mais si j’accepte leur offre et que je vis, que vais-je faire du reste de ma vie... ?
Elle se voyait déjà à ne plus pouvoir servir l’Église. Cependant, en tant que Chevalière Angélique, elle n’avait plus d’autre voie qui était ouverte devant elle. Elle n’avait nulle part où retourner.
Chastille n’avait pas pu répondre tout de suite, alors l’homme l’avait solennellement rassurée.
« C’est bien si tu ne réponds pas immédiatement. Cependant, je dois te prévenir de ne pas retarder ta décision trop longtemps. Voyons voir... Comme preuve de notre sincérité, lorsque tu auras besoin d’aide, tu peux appeler ce nom. »
« Orobas. »
Le mot qu’il avait prononcé lui avait semblé grave pour une raison ou une autre. En fait, le simple fait de s’en souvenir lui avait réchauffé le corps pour une raison inconnue. Et comme elle demandait si c’était le nom de l’homme, il ne donna qu’une réponse vague.
« Je suppose que tu peux dire que c’est à la fois correct et incorrect. Tu peux penser que c’est le nom de notre chef. »
Chef... Si c’était la tête d’une faction entière au sein de l’Église, ce devait être un Archange, un Chevalier Angélique de haut rang, ou un cardinal. Cependant, Chastille n’avait jamais entendu le nom d’Orobas dans l’Église.
Ce qui veut dire... c’est probablement le nom de l’organisation elle-même ? En tout cas, elle pouvait sentir que c’était un nom important pour eux.
« Ce nom... te protégera sûrement de tout mal. » Et avec ces derniers mots, la présence de l’homme avait disparu.
Est-ce que c’est bien... de leur faire confiance... ? C’était un homme plutôt mystérieux. Bien sûr, elle voulait le croire, mais si c’était un piège, non seulement Chastille, mais même ses subordonnés seraient en danger.
De retour dans sa chambre, elle réfléchit à la question pendant tout ce temps, et on lui prépara du thé.
En y repensant, elle aurait dû rester plus vigilante après cette rencontre. Cependant, comme Chastille était en pleine réflexion, elle avait fini par le boire sans hésiter un instant. Et puis, quand elle était revenue à elle, elle avait été soignée dans cet endroit.
Chastille avait déclaré ces détails petit à petit.
La voix de cet homme... J’ai l’impression de l’avoir déjà entendu quelque part... Cependant, ce n’était pas clair. Non, plutôt que de ne pas s’en souvenir, elle pensait que sa conclusion était impossible.
Quant à Zagan, elle ne savait pas s’il l’écoutait ou non, car il gardait simplement le silence en feuilletant les pages de son livre.
Peu de temps après la fin de l’histoire de Chastille, Zagan avait parlé sur un ton désintéressé.
« Dis-moi, sais-tu qui t’a empoisonnée ? » demanda Zagan.
« Hm... Je me le demande ? » En y pensant normalement, Raphaël était la conclusion évidente. Si Clavwell ne s’était pas faufilé dans leur conversation, il l’aurait peut-être même éliminée lors de leur première rencontre. Pour l’instant, c’était lui qui voulait le plus sa mort.
Cependant, elle était aussi devenue une ennemie de l’Église elle-même. En l’état, il y avait d’innombrables suspects. Les ennemis potentiels étaient plus nombreux que tous ses doigts réunis.
Zagan secoua la tête comme s’il avait lu l’esprit de Chastille alors qu’elle réfléchissait à toutes les possibilités.
« Cet homme... Raphaël, je crois qu’il m’en a parlé ? Ce n’est probablement pas lié à lui, » déclara Zagan.
« Pourquoi ? Ou plutôt, connais-tu le Seigneur Raphaël ? » demanda Chastille.
Alors que Chastille l’interrogeait, le regard ébahi, Zagan poussa un soupir pour montrer qu’il trouvait toute la situation assez gênante.
« Il s’est immiscé pendant que je buvais de l’alcool, alors j’ai perdu mon sang-froid dans une certaine mesure, » répondit Zagan.
Cet homme épouvantable semblait même prêt à pointer son épée vers Zagan alors qu’il l’appâtait pour qu’il donne des informations sur Chastille.
« Il a abattu près de 500 sorciers. Ce genre de personne préfère tuer sur le champ plutôt que d’orchestrer une tentative d’assassinat. Au lieu de se servir du poison, il t’exécuterait éhontément avec son épée. Il semble aussi avoir obtenu le prétexte pour cela, » continua Zagan.
« Prétexte... ? » demanda Chastille.
Chastille ne savait pas de quoi il parlait, mais Zagan ne semblait pas vouloir partager davantage d’informations. Et alors qu’elle était perplexe devant ce fait, Zagan avait fermé son livre et s’était levé.
« Pour l’instant, il semble que tu sois l’amie de Néphy, alors je vais m’occuper de toi jusqu’à ce que tu reprennes des forces. Les idiots qui osent se disputer avec moi sont tous partis, alors ça devrait aller, » déclara Zagan.
« Att… ends…, » tandis que Zagan lui tournait le dos, Chastille avait soudain saisit sa robe
« ... Qu’est-ce que tu veux ? » Zagan avait laissé échapper une voix mécontente, mais Chastille lui avait simplement demandé ça d’un ton faible.
« Peux-tu... rester à mes côtés... juste un petit moment... peut-être... ? » La voix de Chastille était incroyablement douce pour un Archange.
Eh bien, à ce stade, je ne sais même pas devant qui jouer les durs.
Même si elle aurait dû savoir que ce jour viendrait un jour, Chastille se sentait complètement et totalement impuissante à l’idée d’être victime d’un attentat contre sa vie.
Zagan poussa alors un soupir exaspéré.
« ... Demande à Néphy pour ce genre de choses. » Ces mots lui étaient venus automatiquement et sa réponse était évidente. Bien sûr, ils ne s’étaient rencontrés que quelques fois, mais Chastille pouvait dire qu’il chérissait Néphy du fond du cœur. Lui demander de la réconforter tout en sachant tout cela était extrêmement déraisonnable de sa part.
Cependant, pour une raison inexplicable, Zagan s’était assis de nouveau sur sa chaise.
« E-Euh... ? »
« Il est impossible que je puisse réveiller Néphy à une heure aussi tardive, non ? » déclara Zagan.
« Euh, alors, tu vas... rester avec moi ? » demanda Chastille.
« Je vais juste m’asseoir ici et lire, » il avait refusé de la regarder en face, mais Zagan n’était pas parti.
« ... Désolée. » Chastille trouvait ça pathétique.
Qu’est-ce... que je lui ai demandé de faire ? Voulait-elle qu’il se tourne vers elle ? Ou peut-être voulait-elle s’échapper de l’Église et rester à ses côtés ?
Il n’y a aucune chance... que je puisse me mettre entre ces deux-là.
Zagan et Néphy étaient impossibles à haïr, alors elle voulait être témoin de leur avenir heureux ensemble. Et peut-être qu’elle avait aussi un rôle à jouer dans tout ça. Cependant, elle ne savait pas exactement quelle forme cela prendrait... c’était quelque chose qu’elle ne savait pas elle-même.
Pour l’instant, au moins, le fait d’avoir quelqu’un à ses côtés avait apaisé ses inquiétudes, et Chastille était tombée dans un profond sommeil avant même de s’en rendre compte.
Merci pour ce chapitre !
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