Chapitre 2 : Un Dragon que j’ai ramassé s’est trop attaché à moi, alors j’ai fait d’elle ma fille
Partie 9
« Nous sommes arrivés. Voici le Palais de l’Archidémon. »
Le château de Marchosias avait été construit sur une ancienne ruine. On pourrait dire qu’ils se trouvaient dans un espace semblable à la scène de la vente aux enchères où il avait rencontré Néphy pour la première fois.
La plus grande partie était enfouie sous la terre, mais même cette cavité souterraine était assez grande pour éclipser complètement une petite boutique, et la surface du mur du château, qui remplissait un rôle protecteur, était assez imposante. Et au centre du mur de pierre se trouvait une porte qui communiquait avec l’intérieur du château.
Zagan et Néphy étaient déjà venus ici, mais c’était la première fois que Foll le voyait de ses propres yeux, alors elle s’était penchée vers l’arrière comme si elle était submergée par ça.
Pour l’instant, il n’y avait aucun signe qu’elle pensait encore à l’accrochage avec les Chevaliers Angéliques.
« Il y a une telle structure... souterraine ? » demanda Foll.
« Oui. C’est probablement quelque chose qui s’est enfoncé sous terre alors qu’à l’origine elle devait être à la surface. Cependant, je ne sais pas si c’était dû à des changements tectoniques ou à la sorcellerie de Marchosias, » expliqua Zagan.
Le château lui-même avait plusieurs centaines d’années, il était donc difficile de chercher des traces de sorcellerie. Bien que, si un château en entier s’était enfoncé dans le sol à cause des changements tectoniques, alors il aurait dû y avoir une sorte d’inscription de cela quelque part dans les archives. Dans ce cas, il s’agissait probablement d’un acte de sorcellerie venant de Marchosias.
Dans l’état actuel de Zagan, il ne serait pas capable de l’imiter. C’était une puissance vraiment terrifiante.
Si j’insiste pour le faire à ma façon, je devrai affronter douze de ces monstres, hein ? Cependant, il savait que c’était un obstacle qu’il devrait surmonter un jour pour permettre à Néphy de vivre dans un endroit où le soleil brillait. Tandis qu’il réfléchissait de nouveau à ces sombres pensées, Foll murmura quelques mots.
« D’une manière ou d’une autre, cela me rend nostalgique. »
Zagan la fixa d’un air surpris. « Es-tu déjà venue ici ? »
« Non. C’est juste que l’atmosphère ici... est assez familière à l’endroit où je vivais avant, » répondit Foll.
« Es-tu sûre de toi ? » Zagan s’était accroupi et il s’aligna avec au point de vue de Foll quand il lui posa cette question.
La jeune dragonne regarda en réponse avec surprise, mais hocha la tête d’une manière excessive.
« Oui... Ce n’était pas un château, mais la construction de cette cavité est similaire. De plus, l’odeur est la même..., » répondit Foll.
« Par odeur... tu veux dire..., » commença Zagan.
« L’odeur du mana. C’est... probablement un endroit où les dragons ont vécu, » déclara Foll.
Ces mots inattendus avaient choqué Zagan jusqu’au tréfonds de son être.
Ça veut dire que ce... sont des ruines de dragon ?
Si c’était la vérité, faire équipe avec Foll était dans ce cas une bonne idée. Après tout, même si elle était jeune, Foll était quand même une dragonne.
« D’accord. Si tu trouves quelque chose concernant les dragons à l’intérieur du château, dis-le-moi. Je m’en fous que ce soit insignifiant, » ordonna Zagan.
« Compris. Mais... si je trouve un livre que j’aime, puis-je le lire ? » demanda Foll.
« ... Je m’en fiche si tu les ramènes avec toi, alors garde-les pour plus tard, » déclara Zagan.
« Bien..., » l’avait-elle vraiment compris ?
Les joues de Foll étaient rouges et elle semblait heureuse. Avait-elle peut-être été stimulée par l’odeur persistante de ceux de sa race ?
Oh, alors c’est pour ça qu’elle se fiche de ces stupides Chevaliers Angéliques, hein ? Il semblerait que c’était ce qu’on appelait la courte durée d’attention que la plupart des enfants avaient.
Alors qu’il était étonné par sa découverte, Zagan avait ouvert la porte du château. Et après avoir fait ça, un air froid, avec l’odeur de moisissure et de poussière, les avait recouverts.
Il n’y avait pas de lumière à l’intérieur, et une obscurité planait dans la zone ce qui donnait l’impression que le portail menait au royaume des morts. Et d’une manière ou d’une autre, même maintenant, il y avait un air intimidant qui flottait comme si le mana de l’Archidémon était toujours là.
Il avait été dit que Marchosias n’avait permis à aucun humain de s’approcher de lui. Les tâches concernant sa vie quotidienne avaient été laissées aux familiers et aux golems qu’il avait créés.
Cependant, soit ceux-là étaient partis avec la mort de Marchosias, soit ils avaient disparu et étaient redevenus les morceaux de terre dont ils étaient faits. Dans tous les cas, il n’y en avait aucun être qui connaissait tous les détails de ce château.
Néphy s’agrippa étroitement à la bordure de la robe de Zagan. Et Zagan serra sa main de façon rassurante, puis s’avança dans le château.
Avec ce premier pas, un cercle magique avait détecté le retour de son maître et les chandeliers le long du mur s’illuminèrent en s’enflammant. Et comme une ondulation sur une surface d’eau, l’obscurité avait été chassée au loin. Inversement, cependant, l’air intimidant qui dérivait au-dessus d’eux était devenu plus dense.
« Zagan, qu’est-ce que c’est ? » Foll désignait une grande sculpture qui semblait les regarder de haut. De l’autre côté de la porte, on accédait à une grande salle, mais une statue qui semblait s’inspirer d’un démon dominait tous ceux qui entraient dans cette zone.
« Hmm... C’est probablement un golem ou une chimère. Pour le dire simplement, une certaine variété de vie qui naît de la sorcellerie, » répondit Zagan.
On pourrait dire que c’était un survivant de ceux qui géraient cet endroit. Bien qu’il soit totalement pétrifié, Zagan ne pouvait même pas sentir une trace de mana dedans.
Entendant cette réponse, Foll avait écarquillé les yeux.
« Un être vivant... Alors, est-elle vivante ? » demanda Foll.
« C’est ce qu’il semble. Cependant, je ne connais malheureusement pas la méthode pour le libérer ou le mettre au travail, » répondit Zagan.
Puisqu’il y avait une barrière autour de la sculpture, Zagan pouvait dire qu’il s’agissait d’une sorte de dispositif magique, mais il n’avait pas encore identifié sa véritable nature.
« Serait-ce... le gardien de cet endroit ? Je me le demande ? » Néphy inclina la tête sur le côté pendant qu’elle parlait.
« C’est probablement quelque chose comme ça. Il semble que ses fonctions intrinsèques aient été perdues en même temps que la vie de son maître originel. Ce serait gênant si ça devenait incontrôlable, alors n’y touchez pas, » déclara Zagan.
« O-Okay... »
Après Néphy, même Foll avait pris le bord de la robe de Zagan dans leurs mains.
Zagan inspecta la salle, car des sentiments compliqués l’obligeaient à soupirer. Il avait aperçu l’escalier qui menait à un deuxième étage où un mystérieux joyau avait été mis en place. À gauche et à droite, il y avait des passages bordés de plusieurs ornements, qui étaient tous emplis de sorcellerie. Même sur le sol, il y avait un cercle magique mis en place avec un circuit que Zagan n’avait jamais vu auparavant.
On pouvait simplement dire qu’il n’avait pas encore saisi toute l’ampleur de ce château. Combien d’années faudrait-il exactement pour enquêter sur la véritable nature de tous ces dispositifs et saisir tous les détails de tous les livres et appareils de sorcellerie ?
Comme je le pensais, quelques subordonnés seraient bien...
Il pourrait utiliser des humains pour gérer cet endroit et recueillir des informations en son nom.
Cependant, trouver ceux qui ne le trahissent pas... ou plutôt, des sorciers qui répondraient à ses exigences était une tâche ardue. Foll avait, en vérité, satisfait à ces conditions, mais la question de savoir si elle accepterait un tel emploi était une tout autre affaire.
Après avoir fini de réfléchir sur la difficulté de ce problème, Zagan s’était mis en route vers les archives pour le moment. Et alors qu’il avait fait ça, Foll l’avait appelé.
« Zagan, et ce cercle magique ? » dit Foll, pointant du doigt le cercle magique tracé sur le sol pendant tout ce temps. C’était assez grand pour que, même avec une longue foulée, il faille trois ou quatre pas pour le traverser. De plus, il avait été construit avec des cristaux délicatement incrustés. C’était fascinant de penser à quel point la sorcellerie portée à l’extrême était si belle.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » Zagan pencha la tête sur le côté, et Foll répondit comme si c’était évident.
« Cela utilise une formule magique de dragon, » répondit Foll.
« Qu’est-ce que... es-tu sûre ? » demanda Zagan.
« Bien sûr, » répondit Foll.
Il semblait qu’il y avait des circuits qui n’étaient transmis que parmi les dragons. La structure de ce cercle magique en tant que sorcellerie n’était pas différente de ce qu’il connaissait, ce qui ne lui avait pas mis la puce à l’oreille.
C’était un Archidémon qui a vécu pendant mille ans, il n’est donc pas si étrange pour lui d’être versé dans les formules magiques de dragons, bien que ce ne soit pas un pouvoir qu’il pût comprendre à l’âge de dix-huit ans.
Et tandis que Zagan était profondément ému par cette nouvelle vérité, Foll leva les yeux vers lui avec un regard quelque peu vantard sur son visage.
« Je l’ai bien indiqué, comme tu me l’as demandé, » déclara Foll.
Sa silhouette alors qu’elle le faisait ne ferait jamais croire qu’elle était une atroce dragonne. Non, au lieu de ça, Zagan avait naturellement commencé à lui caresser la tête.
« En effet. C’est admirable, Foll, » déclara Zagan.
« Hehe..., » après avoir plissé les yeux comme si ça chatouillait, Foll s’était précipitée vers Néphy.
« Néphy, Zagan m’a félicitée, » déclara Foll.
« Je suis ravie pour toi, Foll, » déclara Néphy.
Après s’être fait également caresser la tête par Néphy, Foll avait poussé un soupir pleinement satisfait.
En la regardant ainsi, Zagan ressentait un sentiment identique à son désir de protéger Néphy bien en lui.
Je ne veux pas l’admettre, mais est-ce que je tiens aussi à elle... ? Au début, il voulait le nier, mais maintenant qu’il en était arrivé là, il n’avait d’autre choix que d’affronter la vérité. Et tandis que Zagan était déconcerté par le changement en lui-même, il avait posé une question à Foll.
« Écoute-moi, Foll. Sais-tu de quel genre de dispositif il s’agit ? » demanda Zagan.
« Il doit... probablement dissimuler une porte ou alors, quelque chose dans le genre, » répondit Foll.
C’était donc un sceau qui utilisait la formule magique d’un dragon.
Et au-delà... est-ce la partie principale du château, hein ? Il n’était donc pas étonnant qu’il n’ait pas pu trouver de connaissances significatives la dernière fois.
« Peux-tu l’ouvrir ? » demanda Zagan.
« Je peux essayer..., » Foll toucha le cercle magique, et commença à étudier sa structure.
Et pendant que Zagan la surveillait attentivement, Néphy s’était blottie contre lui.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Zagan.
« Oh non, euh..., » tandis que Zagan inclinait la tête sur le côté, dans un mouvement inhabituel, Néphy hésitait à parler pendant que sa bouche bougeait. Et, comme si elle était timide à propos de quelque chose, le bout de ses oreilles pointues était teint en rouge vif.
Au bout d’un moment, elle regarda Zagan avec les yeux tournés vers le haut comme si elle lui disait de trouver une solution.
Suis-je en train d’être testé, moi, un Archidémon... ? Il n’avait jamais pensé qu’il recevrait un tel test de la part de Néphy, alors il avait été stupéfait. Dans un état de choc, Zagan avait frénétiquement mis sa tête à contribution.
Est-ce qu’elle... me cajole ou quelque chose comme ça ? Pour Néphy, insister ainsi sur une telle chose était extrêmement inhabituel. Elle voulait qu’il se débrouille seul d’une façon ou d’une autre...
Peu de temps après ça, Zagan se souvint soudainement de l’expression pleinement satisfaite de Foll. Quand Zagan et Néphy l’avaient louée, la jeune fille avait fait un large sourire facile à comprendre.
Cependant, j’essaie aussi de faire l’éloge de Néphy autant que je peux...
Bien sûr, il était difficile pour Zagan de dire des paroles honnêtes de gratitude ou d’éloges. Malgré tout, il avait l’intention d’exprimer ses sentiments chaque fois que c’était possible, et il pensait aussi que Néphy s’en était rendu compte jusqu’à un certain point.
Alors, est-ce autre chose ? Il ne pensait pas que c’était très loin de son interaction avec Foll.
Après cela, Zagan se souvint de la façon dont Foll plissait ses yeux comme si elle était terriblement à l’aise.
Je vois... alors, c’est donc ça !
Finalement, il avait l’impression d’avoir trouvé la réponse. Et avec un air tendu, Zagan répliqua au regard de Néphy.
« Néphy. »
« O-Oui... »
« Ne... bouge pas, compris ? » déclara Zagan.
« ... Euh ? »
Tandis que Zagan faisait un visage tourmenté, comme s’il avait rencontré un ennemi qu’il n’avait aucun espoir de vaincre, Néphy le regarda avec les yeux grands ouverts.
Finalement, Zagan tendit timidement la main vers le visage de Néphy, Néphy relâcha son souffle, et Zagan toucha ses cheveux soyeux.
Néphy le persuadait de faire quelque chose qu’elle n’arrivait pas à mettre en mots. Et la réponse de Zagan fut : caresser la tête de Néphy !
Et bien sûr, Néphy avait plissé les yeux avec aisance, poussant un soupir de soulagement quand elle l’avait fait.
On m’a déjà caressé la tête, n’est-ce pas ?
Zagan avait aussi eu la tête caressée quand il avait utilisé les genoux de Néphy comme oreiller. Parmi toutes ses expériences dans la vie, ce fut un moment de bonheur extrême. Et pourtant, Zagan n’avait jamais rendu la pareille. Le fait de regarder Foll se faire caresser la tête juste devant les yeux avait dû rendre Néphy jalouse.
Tandis que le bout des oreilles de Néphy tremblait de bonheur, elle s’était soudain appuyée contre le corps de Zagan.
Tu sais, ce genre de chose... n’est pas mal du tout.
Telles étaient ses pensées sincères et franches sur le moment.
Il s’était également rendu compte que Néphy n’avait jamais montré de telles émotions quand ils n’étaient que tous les deux. Il semblerait qu’une sorte de désir soit né chez Néphy après que Foll ait rejoint leur foyer.
C’était un changement dramatique par rapport à la façon dont elle avait abandonné la vie lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois.
« ... » Et alors que les joues de Zagan se détendaient face à cette prise de conscience, il remarqua que Foll le dévisageait intensément, ce qui les fit rapidement se séparer l’un de l’autre.
« Qu-Que se passe-t-il, Foll ? » demanda Zagan.
« C’est ouvert..., » annonça Foll.
Devant la petite fille, il y avait maintenant une ouverture béante qui menait à un escalier plus bas.
« Hmm, bon travail ! » déclara Zagan, en descendant l’escalier avec des pas rapides.
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