Chapitre 2 : Un Dragon que j’ai ramassé s’est trop attaché à moi, alors j’ai fait d’elle ma fille
Partie 5
« Est-ce bon, Foll ? » demanda Néphy.
« Hmm... C’est délicieux. » Valefor pleurait dans les archives, mais cela s’était arrêté au moment où ils étaient arrivés à la salle à manger. Et en suivant le flot des événements qui s’étaient produits une fois qu’ils avaient atteint leur destination, les trois habitants du château étaient maintenant en train de dîner. L’ordre des places s’était achevé avec Zagan au bout de la table, Néphy à sa gauche et Valefor à sa droite.
Bizarrement, Valefor était devenue tout amicale, agissant comme si elle avait toujours été comme ça.
Quelle fille égoïste ! C’était peut-être Zagan qui avait dit que ses larmes cesseraient si elle dînait, mais il ne pouvait pas vraiment accepter un changement aussi radical en elle.
Et, au moment où il sentait qu’il était sur le point de pousser un soupir, Valefor se tourna vers lui. Ses pieds, qui n’atteignaient pas tout à fait le sol, se balançaient de façon ludique en le regardant avec curiosité.
« ... Qu’est-ce que c’est cette fois ? » Valefor déplaça soudainement ses yeux vers le bas alors que Zagan pointait vers elle un regard suspect. Comme elle avait encore clairement peur de lui, la jeune fille parla comme si elle rassemblait tout son courage.
« ... Zagan. »
« Quoi ? » demanda Zagan.
« ... Le fait de m’être mis au travers du chemin... pour le dîner... Euh, c’était de ma faute. » Elle parlait probablement du premier jour de leur rencontre. La fois où elle était venue en chargeant dans son château. Et en entendant ces excuses, Zagan l’avait regardée avec émerveillement.
« Je t’ai empêché de manger la délicieuse nourriture de Néphy. C’est normal que tu te sois autant fâché, » déclara Valefor.
« H-Hmph... Tant que tu le comprends, c’est bien, » déclara Zagan.
Il n’avait jamais imaginé qu’elle s’excuserait, alors Zagan avait haussé la voix comme s’il essayait de cacher sa perplexité.
Au même moment, une certaine idée lui vint à l’esprit.
Eh bien, ça ira probablement bien si c’est elle.
Il n’avait pas cru un seul instant qu’une relation de confiance mutuelle s’était développée en quelques jours, mais il savait qu’il pouvait coopérer avec elle.
Dans tous les cas, cela n’avait aucun sens pour elle de rester hostile envers Zagan, car elle comprenait clairement les avantages qu’elle gagnerait à lui obéir.
Tandis que Zagan réalisait pleinement tout cela, il se tourna vers Néphy.
« Plus important encore, Néphy, je pensais emmener cette fille et sortir un peu demain. Cela te dérange-t-il ? » demanda Zagan.
« Pas du tout. Avez-vous des affaires à régler ? » demanda Néphy.
« En effet. Je pensais aller au château de Marchosias... Je veux enquêter dans le Palais de l’Archidémon, » répondit Zagan.
Le vrai nom du château de Marchosias était inconnu, mais les sorciers l’appelaient « Palais de l’Archidémon » par respect.
En entendant ce nom, Valefor s’était levée en trombe... Cependant, à cause de sa taille, sa ligne de vue était encore très basse.
« Parles-tu de... l’ancien château de l’Archidémon ? » demanda-t-elle.
« Oui, je l’ai déjà parcouru une fois, mais les connaissances que je désire n’étaient inscrites dans aucun des livres que j’ai ramenés ici. C’est pour ça que j’y retourne, » répondit Zagan.
Il cherchait quelque chose sur les démons ou l’Emblème de l’Archidémon.
Peu importe la façon dont j’y pense, il n’y a aucune chance que rien ne soit trouvé après tout ce que j’ai cherché...
Il semblait que Marchosias ne voulait vraiment pas que les autres soient au courant de ces sujets.
Valefor avait alors pris la parole, comme si elle était sur la défensive.
« ... Es-tu sain d’esprit ? Ce serait la même chose que de m’accorder la connaissance de l’Aîné, » déclara Valefor.
L’Aîné était le surnom de Marchosias. Parce que l’ex-Archidémon avait vécu pendant mille ans, à un moment donné, il avait gagné ce nom.
Naturellement, la quantité de connaissances qu’il avait accumulées était colossale. S’ils allaient enquêter là-bas, elle pourrait au moins se cacher et voler des livres autant qu’elle le voudrait. Si le dragon Valefor devait acquérir encore plus de connaissances, il lui aurait même été possible de vaincre Zagan et les autres Archidémons.
Et pourtant, Zagan hocha la tête comme si cela n’avait aucune importance.
« Je crois que je te l’ai déjà dit, mais je n’ai aucun problème à ce que tu voles des connaissances, » déclara Zagan.
Le visage de Valefor devint de plus en plus déformé, comme pour refléter sa confusion.
« Je suis... ton ennemie, tu sais ? » déclara Valefor.
« Oui, maintenant que tu le dis, tu as raison. Mais on pourrait dire que je suis à court de mains. Tant que tu m’aideras à chercher ce que je veux, je te laisserai courir comme tu le voudras, » répondit-il.
Il l’avait surveillée ces derniers jours et avait remarqué que Valefor n’avait aucun sentiment d’hostilité envers Zagan ou Néphy. Il ne serait donc probablement pas difficile de lui demander de l’aider à faire des recherches sur l’héritage de Marchosias.
Honnêtement, je préférerais y aller avec Néphy et moi, mais..., malheureusement, Valefor restait quand même un sorcier. De plus, c’était un dragon qui possédait des connaissances que seuls les dragons connaissaient. En tant que telle, elle serait certainement utile pour faire des recherches sur l’héritage de Marchosias.
En outre, il voulait franchement un coup de main pour la gestion du château de Marchosias.
Il ne pensait pas que son ami indésirable Barbatos lui fournirait des rapports appropriés, et l’amie de Néphy, Manuela, n’était pas une sorcière. Il en était de même de sa seule autre amie, Chastille, qui était un Chevalier Angélique de l’Église.
C’est pour cela qu’il avait voulu laisser sa gestion à Foll, si elle en était capable.
C’est ainsi que Zagan considérait la vérité derrière les démons et l’Emblème de l’Archidémon.
Après avoir réfléchi pendant un moment, Zagan s’éclaircit la gorge en toussant et marmonna.
« D’ailleurs, être la subordonnée d’un Archidémon devrait bien répondre à tes besoins. Il est temps que les gens de l’extérieur comprennent aussi que ça ne vaut pas la peine de s’opposer à moi. C’est pourquoi, eh bien, euh, comment dire..., » déclara Zagan.
« Euh... ? Qu’est-ce que tu essaies de dire ? » demanda Valefor.
Zagan détourna le regard et poursuivit son discours tandis que Valefor inclinait sa tête de façon interrogative.
« Peu importe ton identité, il n’y a pas beaucoup d’idiots qui oseraient mettre la main sur toi après avoir appris que cela m’offenserait personnellement, » déclara Zagan.
Cela signifierait que, tout comme Néphy, Valefor tomberait sous la protection d’un Archidémon.
Dans les faits, Valefor avait été la dernière à l’attaquer, et plus aucun intrus ne s’était présenté dans le domaine de Zagan depuis. Il pouvait y avoir eu des gens perdus ou des Chevaliers Angéliques qui s’étaient introduits sans autorisation, mais il n’y aurait probablement plus de sorciers qui lui étaient ouvertement hostiles.
Et bien, si je ne suis pas capable de protéger cette petite fille, alors il n’y a aucune chance que je protège Néphy pour le reste de sa vie, il s’agissait de la seule raison de sa décision. Ce n’était absolument pas en raison du fait qu’une jeune fille qui n’avait nulle part où retourner, pesait sur son esprit. S’il disait que c’était sa vraie raison, c’était donc ainsi.
Malgré cela, alors qu’il jetait un coup d’œil fugace vers Valefor, il remarqua qu’elle laissait son regard vagabonder entre Zagan et Néphy comme si elle n’arrivait pas à le croire.
Peu de temps après, alors qu’elle avait peut-être enfin senti qu’elle pouvait lui faire confiance, Valefor hocha timidement la tête.
« C’est... compris, » déclara-t-elle.
« C’est bien, » déclara Zagan.
Tandis que Zagan hochait la tête, Valefor le regardait d’un air mécontent.
« ... Mais je ne suis pas seulement “toi”, d’accord ? » déclara Valefor.
« Hm ? Ah, à propos de ton nom, hein ? Je le connais, ne t’inquiète pas. Tu viendras donc avec moi, Valefor, » déclara Zagan.
Cependant, la bouche de Valefor bougeait encore comme si elle avait quelque chose de difficile à dire. Et finalement, elle avait timidement ouvert la bouche pour parler.
« Foll... c’est bien. » C’était la première fois que Valefor — non, Foll, était arrivée à un compromis avec Zagan.
Se grattant la joue, Zagan se corrigea dans ses dires. « Ah, OK... Alors, je compte sur toi demain... Foll. »
« Compris, » répondit Foll.
Et c’est ainsi que Zagan et Néphy se rapprochèrent peu à peu de leur nouveau pique-assiette.
Merci pour le chapitre. *les yeux qui brilles*
Merci pour le chapitre !
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