Chapitre 2 : Un Dragon que j’ai ramassé s’est trop attaché à moi, alors j’ai fait d’elle ma fille
Partie 2
« Où... suis-je... ? » La jeune fille, Valefor, murmura ces mots en ouvrant les yeux d’un air hébété.
Il s’agissait d’une pièce du château de Zagan. Jusqu’à tout récemment, il y avait des spécimens d’étranges créatures et des éprouvettes qui avaient été utilisées dans des expériences pour les créer éparpillés un peu partout, mais à l’heure actuelle, elle ne contenait que des meubles simples et un lit. Elle semblait avoir été préparée en tant que chambre d’amis.
Les visiteurs de Zagan étaient pour la plupart des assassins qui visaient ses connaissances et son statut ou d’autres voyous, alors il pensait qu’il n’y avait aucune raison de préparer une chambre d’amis, mais Néphy avait dit : « Est-ce que le Seigneur Barbatos ne vient jamais ? » Alors qu’elle remettait la pièce dans un état propice.
Zagan avait l’intention de ne jamais laisser cette méchante personne utiliser la pièce que Néphy avait embellie, mais même ainsi, il y avait toujours la possibilité que d’autres passent le voir.
Je pense aussi que les amies de Néphy pourraient ainsi venir la voir, par exemple, il y avait la vendeuse du magasin de vêtements de Kianoides, dont le nom venait d’être mentionné pendant le déjeuner, ainsi que la Chevalière Angélique Chastille. Il n’y avait aucune chance que Zagan les repousserait si elles se présentaient sur le pas de sa porte.
Dans cette chambre d’amis, Zagan et Néphy étaient alignés l’un à côté de l’autre pour veiller sur l’état de santé de Valefor.
Le regard de la petite fille errait dans la pièce bien rangée. Elle était clairement confuse.
Et en regardant ça, Zagan s’était senti soulagé. Ah, bonté divine. Elle est vivante.
Bien sûr, Néphy avait confirmé qu’elle était vivante, et Valefor respirait également pendant son sommeil, mais il avait peur qu’elle ne se réveille jamais.
Zagan avait essayé de ne pas voler la vie de son adversaire. C’était pour le bonheur de Néphy, mais il y avait aussi le problème du nettoyage des cadavres qui se trouvaient dans son domaine. C’était la raison pour laquelle il les avait presque tous légèrement frappés avant de les jeter dehors, mais cela dit, il n’avait jamais vraiment confirmé s’ils avaient survécu à tout ça.
Mais ce n’était pas comme s’il n’avait pas eu confiance en son contrôle !
Cette jeune fille nommée Valefor était allongée dans son lit, sans son armure ni sa robe. Tout ce qu’elle portait sous l’armure en papier mâché était une vieille chemise. Elle n’avait même pas de pantalon.
Comme elle était enfant, elle ne portait probablement que le minimum requis pour revêtir son armure.
Ses cheveux verts étaient noués en tresses épaisses, et deux cornes sortaient vers l’arrière par les ouvertures de ses cheveux. Ses yeux, qui avaient finalement été rendus visibles, étaient dorés, et sa taille n’était qu’à peu près au niveau de la taille de Zagan.
D’après son apparence, à part les cornes sur sa tête, il s’agissait d’une enfant humaine.
« ... E-Espèce de salaud ! » Elle avait probablement fini par reprendre ses esprits. Les yeux dorés de Valefor s’ouvrirent en grand et elle s’élança en l’air afin de frapper Zagan.
« ... Hmm ? Eh bien, si tu es aussi énergique, alors je peux supposer que tu dois aller très bien. » Et pourtant, Zagan avait arrêté ce poing avec des mouvements lents.
Bien qu’on puisse l’appeler un poing, c’était léger, et même s’il l’avait frappé, il aurait eu, tout au plus, le charmant pouvoir destructeur d’une jeune enfant.
Cependant, Zagan pouvait sentir de la puissance dans ce bras qui aurait probablement réduit un sorcier moyen en viande hachée.
Et bien, c’est après tout une sorcière.
Ceux qui voulaient devenir sorciers avaient commencé par améliorer leur propre corps. Ils allongeraient leur durée de vie, gagneraient assez de puissance pour fracasser même une pierre, et obtiendraient un corps qui pourrait prévenir les maladies et le besoin de dormir. Ce faisant, on pourrait éliminer tous les obstacles à leur recherche.
C’est pourquoi les individus ordinaires n’avaient aucune chance de vaincre un sorcier. Même s’ils pouvaient manipuler le feu et la foudre, leur force physique pure et leur vitesse étaient dans une autre catégorie. Si Zagan n’avait pas bloqué son poing, la pièce aurait probablement été en mauvais état.
Cependant, l’atmosphère était quelque peu tendue. Cette fille, Valefor, était une sorcière du même calibre que Barbatos et Zagan avant de succéder à Archidémon Marchosias. Elle était à un autre niveau qu’un sorcier ordinaire ou bandit. En gros, il s’agissait d’un ennemi qui méritait la prudence.
Mais ce n’est qu’une gamine...
Elle était toute petite et ses joues avaient l’air d’être à la fois douces et molles. Semblait-il qu’elle soit une authentique enfant.
Zagan ne savait pas vraiment s’il devait essayer de l’écraser ou d’être gentil avec elle.
Dans tous les cas, elle était difficile à traiter. Alors même qu’il arrêtait son poing, Valefor fit entendre une voix menaçante avec un « Grrrr », ce qui fit que Zagan se gratta la joue.
« Hmph. Montre donc un peu de gratitude à Néphy. Je n’ai aucune pitié, même si mon adversaire est une morveuse, donc si Néphy n’avait pas plaidé pour ta vie, ta tête serait coupée et je t’aurais déjà jetée dehors, » déclara Zagan.
En raison de ces seuls mots, Valefor avait finalement semblé comprendre qu’elle était « autorisée à vivre ». Et que si Zagan en avait envie, même à cet instant précis, il pourrait l’achever.
Je ne peux pas faire quelque chose d’aussi cruel devant Néphy !
Et finalement, le poing qu’elle avait projeté vers lui avait commencé à perdre de sa force.
« ... Pourquoi ? » C’était une voix ayant un zézaiement enfantine qui correspondait à son apparence qui s’était fait entendre. La voix étouffée qu’elle avait avant était probablement une sorte de pouvoir présent dans le masque, quelque chose qui avait été fabriqué exprès afin de dissimuler la vérité.
Et en réponse à la question de Valefor, Zagan pencha la tête sur le côté.
« Pourquoi... quoi ? » demanda-t-il.
« Je suis venue ici... pour vous tuer. Pourquoi ne m’avez-vous pas... tuée pour m’être opposée à vous ? » demanda Valefor.
Zagan avait ensuite plissé ses sourcils comme s’il n’avait absolument aucun intérêt à cela.
« Je te l’ai déjà dit, non ? Néphy t’a sauvée. C’est pour ça que je t’ai laissée vivre. C’est tout simplement ça, » répliqua Zagan.
Il était clair comme de l’eau de roche que la mort d’une enfant par les mains de Zagan briserait le cœur de Néphy, même s’il ne faisait que se défendre. C’était vraiment bien que l’enfant s’en soit rendu compte avant de devoir la tuer.
Pourtant, je ne sens aucune hostilité ou haine..., comme elle avait été vaincue, il lui semblait normal que des sentiments de ressentiment et d’humiliation grandissent en elle.
Il se pouvait qu’elle ait simplement perdu sa volonté de se battre, mais personne ne pourrait imaginer qu’elle était une sorcière qui visait la vie de Zagan il y a quelques minutes à peine.
Au contraire, Valefor faisait une tête plus perplexe que Zagan lui-même.
Et tandis qu’ils se tenaient tous les deux là, confus l’un par rapport à l’autre, Zagan jeta ses doutes vers elle.
« Alors, que planifiais-tu en m’attaquant ? » demanda Zagan.
« ... »
Elle avait déclaré qu’elle prendrait le pouvoir d’un Archidémon, mais la plupart des sorciers n’insistaient pas tant que ça sur le pouvoir. Non, il aurait peut-être été préférable de dire que la définition du pouvoir d’un sorcier moyen était différente.
Ce que les sorciers cherchaient, c’était l’accumulation de connaissances et de techniques. La plupart ne s’intéressaient pas à la puissance afin de combattre les autres.
C’était ainsi parce qu’en acquérant des connaissances, les sorciers allaient automatiquement acquérir de la puissance. Le pouvoir était quelque chose qui venait tout seul à travers le processus d’acquisition des connaissances. Le pouvoir de se battre était un moyen viable de faire obéir les autres, mais il n’était pas très utile pour la poursuite de la connaissance.
L’acquisition du savoir avait le même sens que l’acquisition du pouvoir, mais l’inverse n’était pas vrai.
Et pourtant, ce que Valefor convoitait, c’était la « puissance pour se battre ».
Le pouvoir d’un Archidémon était une grande quantité de mana accordée par le Symbole de l’Archidémon, et non pas les connaissances. Il y avait aussi ceux comme Barbatos qui visaient le statut et les atouts d’un Archidémon, mais c’était déconcertant pour un sorcier de convoiter le pouvoir en lui-même.
Et, tandis que Zagan la regardait fixement, le corps de Valefor s’était raidi comme si elle avait peur.
En la regardant comme ça, elle n’est vraiment qu’une enfant, n’est-ce pas ?
Peu importe comment il la regardait, elle n’avait pas l’air d’une sorcière qui pouvait même cracher un souffle de dragon.
Et pendant que Néphy lui donnait un peu de réconfort, Valefor ouvrit la bouche comme si elle gémissait.
« Je voulais... du pouvoir, » déclara Valefor.
« Je vois. Cependant, je ne pense pas que c’est quelque chose que la plupart des sorciers souhaiteraient vraiment, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.
Les sorciers étaient devenus forts simplement pour se protéger. Avec leurs durées de vie allongées, ils avaient besoin de pouvoir afin de protéger leur propre corps et leurs biens.
Ce n’était ni un moyen ni une fin en soi. Ce n’était pas quelque chose que l’on convoitait au point de risquer sa vie.
De toute évidence, il y avait des exceptions dans le monde.
Quand Zagan le lui avait fait remarquer, Valefor avait murmuré quelque chose, comme si elle avait été remplie par de la honte.
« Parce que... je suis faible. C’est pourquoi... j’ai besoin... de puissance. »
« Je vois. Donc tu as besoin de pouvoir pour vivre ? » demanda Zagan.
Cela semblait contredire la notion générale de sorciers, mais Zagan était convaincu par cette réponse. En premier lieu, Zagan était déterminé à polir son propre pouvoir afin d’atteindre l’immortalité.
En d’autres termes, une soi-disant « exception qui se concentrait davantage sur le pouvoir que sur la connaissance » se référait à Zagan lui-même.
Ce qui voulait aussi dire qu’il n’était pas vraiment nécessaire que son ennemi soit Zagan ou Néphy, c’était probablement la raison pour laquelle elle n’avait en elle aucune hostilité ou haine.
« Alors, pourquoi m’as-tu pris pour cible ? Je suis un Archidémon, ne penses-tu pas que tu n’étais pas prête à me défier ? » demanda Zagan.
« Zagan, vous êtes un tout nouvel Archidémon. Et si le surnom de “Tueur de Sorciers” était vrai, alors vous auriez dû être faible contre quelqu’un qui n’était pas un sorcier, » déclara Valefor.
« C’est pour ça que tu pensais que même toi tu pouvais me vaincre ? » demanda Zagan.
Comme Zagan répondait d’une manière dominatrice, Valefor hocha la tête. Puis, ses mains tremblaient légèrement.
J’ai l’impression d’intimider les faibles ou quelque chose dans le genre.
Ça ne m’a pas vraiment fait du bien. Zagan était la personne dont la vie était visée, mais il avait l’impression qu’il était celui qui faisait quelque chose de mal. Il ne savait pas vraiment comment décrire une telle situation. Dans tous les cas, cela l’avait déstabilisé.
« Tu as eu une bonne idée, mais tu es bien trop faible pour me tuer, » déclara Zagan.
« ... » Valefor ne répondit pas, mais elle se mordit la lèvre.
Et, alors que Zagan se penchait en arrière en joignant ses mains derrière sa tête, il lui demanda ce qui pesait le plus dans sa tête.
« Au fait, tu es une dragonne, non ? » demanda Zagan.
Au début, le corps de Valefor avait tremblé.
« ... C’est vrai. »
« Quand je pense qu’il y avait encore un spécimen vivant dans le coin, hein. Ne devenez-vous pas beaucoup plus forts que les humains avec le simple passage du temps ? Pourquoi convoites-tu autant le pouvoir ? » demanda Zagan.
Rien qu’en vivant, les dragons atteindraient des sommets au-delà de la compréhension de l’intellect humain. Ils n’avaient même pas besoin d’accumuler des connaissances comme des sorciers. Selon les légendes, il avait été écrit qu’un dragon qui avait vécu pendant dix mille ans avait même tué et mangé un dieu.
Ainsi, le fait de se lancer dans un combat avec une faible chance de victoire ressemblait davantage à quelque chose qu’un être humain aurait fait.
Et même pire que ça, elle est pressée ? Par hasard, elle avait peut-être une raison de devenir plus forte tout de suite.
Après avoir entendu Zagan parler, Valefor avait baissé la tête alors qu’elle avait même les larmes aux yeux.
« Je le veux..., » commença Valefor.
Il semblait qu’elle ne voulait pas qu’on en entende parler. Sa silhouette frêle alors qu’elle fixait son regard vers le bas ne ressemblait en rien à un sorcier, et encore moins à un dragon.
« Ah, je vois ! » En regardant cette silhouette, Zagan avait enfin compris la source de son malaise.
Cette fille... c’est ça. Elle est comme moi quand on m’a surpris en train de voler de la nourriture ! Ce n’était rien d’aussi scandaleux que de l’avoir comme ennemi ou qu’elle lui en veuille ou quoi que ce soit d’autre.
C’était comme si elle avait tout simplement faim et parce qu’il n’y avait pas d’autre moyen, elle avait essayé de voler de la nourriture, mais avait échoué, ou alors, elle avait essayé de voler des objets de valeur, mais sa cible avait fini par être un brigand. Quoi qu’il en soit, elle était la même qu’un enfant qui était tombé dans une situation où ils payaient pour leur propre erreur.
Zagan s’était souvenu d’avoir vécu la même chose un nombre incalculable de fois, alors il l’avait compris au point où ça lui avait fait mal.
Et, alors qu’il arrivait à la comprendre, de son côté, Néphy inclina la tête sur le côté.
« Maître Zagan, quelque chose ne va pas ? » demanda Néphy.
« Non, je parle tout seul, » répondit Zagan.
Ah, je vois, j’ai compris. C’est comme si elle avait trouvé une cible facile, alors elle a essayé de s’en prendre à elle, mais elle a été frappée sans merci et a fini au bord des larmes. C’est logique.
S’il avait tout simplement remplacé l’expression « Je veux de la puissance » par « Je veux de la nourriture », alors il comprenait bien sa situation.
Après tout, quand on avait faim, on n’était pas d’humeur à se mettre en colère.
Bien sûr, ce que cette petite fille avait fait était mal, mais plutôt que de crier « Qu’est-ce que tu vas faire à ce sujet », il valait mieux la gronder pour avoir fait quelque chose de mal.
Puisque Zagan le traitait comme s’il parlait à un autre sorcier ou à un ennemi, il était sur les nerfs. Alors qu’en fait, son hypothèse de départ était incorrecte.
Ainsi, il est devenu évident quant à la manière dont je dois la traiter. Et tout en pensant à quel point il était absurde pour lui de faire toute une scène comme il l’avait fait, Zagan s’était mis à grogner avec un « Hmph ».
« Eh bien, peu importe. Mais plus important encore, tu m’as défié, moi, un Archidémon. Tu devrais être puni pour ça, » déclara Zagan.
« Maître Zagan, euh..., » tandis que Néphy faisait entendre sa voix comme si elle voulait implorer quelque chose, Zagan lui renvoya simplement un signe de tête comme s’il avait déjà compris.
Et quel genre de traitement horrible avait-elle fini par imaginer ? Valefor s’était soudain mise à trembler, les larmes aux yeux, face à cette pensée.
Et donc, comme s’il rendait un jugement sur cette petite fille, Zagan déclara ce qui suivit. « Pendant une semaine à partir de maintenant, je t’ordonne d’assister Néphy ! »
« « ... Hein ? » » Néphy et Valefor avaient toutes deux fait entendre des voix étonnées en réponse à ses paroles.
« Il nous manque des mains pour nettoyer, non ? » demanda Zagan.
« Eh, ah, euh, eh bien, oui..., » tandis que Néphy hochait la tête de haut en bas, Zagan s’inclinait en arrière et hochait la tête en réponse.
« Alors, tu peux utiliser cette fille comme bon te semble, » déclara Zagan.
Si Valefor n’était pas hostile envers Zagan, ce n’était pas non plus comme si elle était obsédée par le siège d’un Archidémon. Dans ce cas, il n’y avait aucune raison d’aller jusqu’à la tuer.
S’il devait infliger une punition pour un enfant, alors quelque chose comme ça était acceptable.
Et pendant qu’elle aiderait, cela serait probablement bien si elle pouvait apprendre ce qu’elle pouvait faire et ce qu’elle ne pouvait pas faire.
Zagan n’était pas quelqu’un qui avait le droit de prêcher sur le concept du bien et du mal, mais il serait au moins capable de lui enseigner le bon sens et les règles du point de vue d’une personne méchante. Comme son adversaire était une enfant, Zagan pensait qu’il était temps qu’il mette le pied à l’étrier à l’âge adulte.
Si elle répétait les mêmes choses après ça, alors Zagan considérait qu’il aurait déjà tout fait pour elle. Si elle était capable de mieux comprendre comment se conduire, alors cela serait une bonne chose en soi.
Et, alors que Zagan lui déclarait ça, Valefor avait fait une grimace comme si elle ne pouvait pas le croire puis elle avait parlé.
« Vous... n’allez pas... me manger ? » demanda-t-elle.
En entendant de telles paroles inattendues, Zagan s’était senti choqué.
« ... Attends un peu. Pourquoi mangerais-je quelqu’un comme toi ? » Zagan était conscient que son visage avait l’air maléfique, mais il n’était pas question qu’on parle de lui comme d’une personne qui mangerait des enfants en entier.
Valefor avait alors ouvert la bouche comme s’il lui était difficile de mettre ses pensées en mots.
« Si les humains... consomment du sang de dragon frais... ils deviennent plus forts..., » déclara Valefor.
« Ah, maintenant que tu en parles, j’ai déjà entendu ça auparavant, » déclara Zagan.
Si l’on se douchait dans le sang des dragons, alors on deviendrait immortels, ou si l’on mangeait de la viande de dragon, alors on obtiendrait un mana illimité, ou si l’on mangeait de l’os de dragon bouilli, alors toute maladie pourrait être soignée. Depuis des temps immémoriaux, il y avait eu un nombre incalculable de légendes similaires.
En vérité, lorsque Valefor avait transformé ses bras et ses jambes en ceux d’un dragon, Zagan pensait à la possibilité qu’elle soit une sorcière qui avait recours à une telle méthode.
Est-ce pour ça qu’elle a si peur ?
Si un humain la capturait, même s’ils étaient capables de communiquer, elle avait l’impression qu’elle ne s’en sortirait pas vivante.
La raison pour laquelle une si jeune fille utilisait cette armure et ce masque en papier mâché pour créer une telle silhouette était probablement due à ce fait. Il s’agissait de la même chose que Néphy qui était visée parce qu’elle était une elfe.
Même si elle était un dragon, Valefor était probablement encore un spécimen très jeune. Elle devait être classée dans la catégorie des dragons juvéniles. Elle n’était pas quelqu’un qui pouvait tenir tête à un Chevalier Angélique ou à un sorcier qui possédait un pouvoir significatif. C’est pourquoi il fallait cacher sa véritable identité. La raison pour laquelle elle avait même utilisé la sorcellerie des humains était aussi afin de se protéger.
Et en y repensant ainsi, il était évident pour cette jeune fille d’insister sur le fait d’obtenir la puissance de se battre.
Après avoir réfléchi à tout cela, Zagan avait dégluti avec un « Hmph ».
« Ne te moque pas de moi. Que ce soit un dragon ou un humain, tout ce que j’obtiendrais en mangeant une morveuse comme toi serait un mauvais arrière-goût. » Tandis qu’il l’informait de ses pensées, les larmes coulèrent à nouveau dans les yeux de Valefor.
C’est pourquoi je déteste avoir affaire à des enfants... Zagan s’était ensuite rappelé qu’il y avait des enfants plus âgés qui s’occupaient à l’époque de lui lorsqu’il fouillait les ordures et commettait des vols sur les routes.
Si cela avait été eux, alors que feraient-ils à ces moments-là ?
Lâchant un petit soupir, Zagan avait ouvert la bouche pour parler.
« Néphy, reste-t-il quelques choses du déjeuner ? » demanda Zagan.
« Oui. Il reste encore du pain et de la soupe, » répondit Néphy, ses oreilles tremblant comme si elle se demandait pourquoi il demandait une telle chose.
Et puis, Zagan l’avait brusquement informée de ses plans.
« ... Apporte-le-lui, » déclara Zagan.
Après avoir cligné des yeux en raison de la surprise, Néphy avait fait rayonner un sourire vers Zagan.
« Oui ! Je l’apporterai ici après l’avoir réchauffée, » déclara Néphy, puis elle quitta rapidement la pièce avec un bruit de pas continue.
Il ne restait plus que Zagan, qui faisait une tête un peu grincheuse, et une Valefor étonnée.
« Qu’est-ce que... vous planifiez ? » demanda Valefor.
« Tu ne le sais pas ? C’est ce qu’on appelle la charité. C’est la pitié accordée aux faibles par les forts, » déclara Zagan.
Zagan avait pensé à une meilleure façon de la réconforter, mais seul ce discours hautain s’échappait de sa bouche.
Alors que Zagan était un enfant abandonné, un garçon avait partagé son pain avec lui quand Zagan pensait qu’il allait mourir de faim. Il avait ressenti cela comme s’il avait été sauvé d’une manière non négligeable par cette action. Même maintenant, je me souviens encore du goût de ce pain.
Valefor n’était pas particulièrement affamée, mais Zagan croyait qu’un repas lui permettrait de se détendre.
Il ne se souciait pas vraiment de savoir si cette enfant le détestait ou l’aimait, mais ce n’était pas amusant si elle avait tout le temps peur de l’impensable. C’est pourquoi il avait pensé à faire la même chose que ce garçon.
Valefor avait fait une grimace comme si elle ne savait pas si elle devait être en colère ou effrayer, mais Néphy était vite revenue avec une charrette, lui apportant à manger.
« Voilà pour toi, » déclara Néphy.
En regardant le plat que Néphy lui présenta, le visage de Valefor fut finalement teinté par l’humiliation.
« Juste pour que tu saches, je déteste plus que tout les individus qui gaspillent la nourriture. Et c’est encore pire si tu gaspilles la cuisine de Néphy... Je vais te tuer si tu le fais, est-ce compris ? » Ces paroles étaient ses vrais sentiments, et Valefor trembla d’un frisson quand elle reçut l’assiette de soupe.
Après cela, elle ramassa prudemment la cuillère et prit un peu de soupe.
« Ah... C’est... savoureux, » murmura Valefor.
« Hmph. Bien sûr que ça l’est, » tandis que Zagan hochait la tête en se vantant, le bout des oreilles de Néphy devinrent légèrement rouge.
« Je suis honorée, » déclara Néphy, timidement.
Alors qu’il était devenu un peu gêné, Zagan s’était levé.
« Dans ce cas, je retourne aux archives. Quand tu auras fini de manger ça, suis Néphy dans son travail, » déclara Zagan.
Et, alors qu’il s’apprêtait à quitter la pièce comme ça, Valefor avait fait entendre une voix déconcertée.
« A-Attendez, » déclara Valefor.
« ... Qu’est-ce qu’il y a maintenant ? » demanda Zagan.
« Ne craignez-vous pas... que j’attaque cette femme ? Non, même si je ne le fais pas, ne croyez-vous pas que je vais tout simplement m’enfuir ? » demanda Valefor.
« Fais donc ce que tu veux, » répondit Zagan sans la moindre inquiétude.
« Si tu comprends les implications de me fuir quand je connais ton secret, ou même si tu ne le comprends pas, alors c’est correct pour toi de le faire, » déclara Zagan.
C’est quelque chose que Valefor elle-même avait dit. Si un jeune dragon agissait imprudemment, il serait plus facile de le cibler qu’une elfe.
Par contre, je n’ai pas vraiment l’intention de répandre des rumeurs.
Mais même ainsi, s’il la relâchait sans aucune punition, tout le temps qu’il passait à tourmenter ces intrus serait gaspillé.
La raison pour laquelle il lui avait ordonné de nettoyer à titre de punition n’était que ce niveau de préoccupation. De plus, Néphy serait en mesure de lui enseigner les tenants et aboutissants du monde bien mieux que lui.
Et par la suite, Zagan désigna Néphy de son regard.
« Et aussi —, » continua-t-il.
La réponse à son autre question était extrêmement claire.
« On dirait que tu ne comprends pas bien les choses ici. Néphy est bien plus forte que quelqu’un comme toi, d’accord ? » déclara-t-il.
Cela aurait peut-être été une autre histoire si c’était la même Néphy qu’il avait rencontrée au départ, mais à l’heure actuelle, Néphy possédait la volonté de vivre. Ainsi, Néphy avait même surpassé un Chevalier Angélique. De plus, la barrière de ce château était naturellement aussi en train d’agir pour protéger Néphy.
Vaincre Néphy dans le domaine de Zagan était quelque chose qui serait même difficile pour quelqu’un qui maniait une Épée Sacrée.
Quittant Néphy et la petite fille stupéfaite, Zagan s’était dirigé vers les archives.
Merci pour le chapitre
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