Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 2 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Même un Archidémon ne devrait pas frapper un enfant

Partie 2

La salle à manger était une grande salle avec une énorme table pouvant accueillir une vingtaine de personnes.

Un tapis d’un cramoisi profond était étalé sur le sol et un lustre extravagant était suspendu au plafond. Il y avait aussi un foyer installé le long du mur, qui aurait certainement été utilisé s’il faisait un peu plus froid.

Jusqu’à il y a à peine un mois, cette pièce était envahie de toiles d’araignées, de squelettes et d’appareils de torture, mais maintenant elle était si propre qu’on ne pouvait pas la reconnaître. Le changement était dû aux efforts de Néphy.

« Ici aussi, je n’arrive pas à la reconnaître. » Tandis que Zagan marmonnait involontairement ces mots, Néphy hocha timidement la tête.

« C’est normal. Après tout, il s’agit de la pièce dans laquelle vous prenez vos repas, Maître Zagan, » déclara Néphy.

« Je... Je vois. Mais n’était-ce pas difficile de tout nettoyer en étant seule à le faire ? » lui demanda-t-il.

« Non... Mais il est vrai qu’il y a beaucoup de pièces que je n’ai pas encore nettoyées et remises en ordre, » répondit Néphy.

Bien qu’avec la tonne d’objets qui y était entreposée et l’état général des lieux, cela ne pouvait pas vraiment être appelé des pièces, mais plutôt des dépotoirs.

Zagan était toujours prêt à donner un coup de main quand il s’agissait de transporter des objets lourds, mais fondamentalement, l’entretien du château était sous la juridiction de Néphy. Elle s’occupait même de tous les repas, donc elle avait beaucoup de tâches quotidiennes.

Si je pouvais simplement trouver quelque chose pour en faire un familier..., ce n’était pas comme si le choix d’embaucher quelqu’un était hors de question, mais Zagan voulait profiter de vivre ensemble avec seulement eux deux. Et malheureusement, la sorcellerie qui permettait de réduire en esclavage quelque chose comme un familier était en dehors de son domaine d’expertise.

Zagan s’était dirigé vers son siège en se creusant la cervelle pour trouver une solution.

Il y avait déjà deux portions de nourriture alignées sur la table. Et à côté de la table, il y avait un chariot avec un pot sur le dessus.

Par réflexe, Zagan poussa un profond soupir d’admiration.

Donc elle a appris encore plus de recettes, hein ? Il y avait ici plusieurs plats qu’il voyait pour la première fois.

Tandis que Zagan s’asseyait à la table, Néphy commença à tranquillement décrire la nourriture.

« Pour le pain, j’ai préparé des petits pains de seigle. L’entrée est une salade de tomates et de légumes verts assaisonnés d’une sauce césar et de fromage râpé, » expliqua-t-elle.

Les tomates étaient le plat préféré de Néphy. Elle était probablement confiante dans son travail, puisque ses oreilles tremblaient triomphalement.

À ce propos, César était le nom d’un sorcier des temps anciens. Il s’agissait d’un homme étrange qui était fixé d’une manière étrange sur son alimentation plutôt que sur l’immortalité, de sorte que la plupart des gens croyaient que les principes fondamentaux de la cuisine étaient quelque chose qu’il avait conçu.

Après ça, Néphy avait versé de la soupe dans une assiette vide tout en continuant son explication.

« La soupe est un consommé d’avoine. Pour le plat principal, j’ai préparé un sauté d’agneau, alors savourez-les ensemble, » déclara Néphy en plaçant l’assiette remplie de soupe devant Zagan.

Un arôme parfumé chatouillait son nez. Et puis, elle avait aussi placé le plat principal de viande devant lui.

Normalement, cela aurait été tout, mais Néphy avait ensuite sorti un bol avec de la glace.

« Et enfin, j’ai préparé du pudding pour le dessert, » annonça-t-elle.

« C’est quoi du pudding ? » C’était la première fois que Zagan avait entendu ce mot.

« Manuela m’a appris à le faire. Il s’agit d’un dessert fait d’œufs à la vapeur et de crème fraîche... Euh, c’est très sucré, et savoureux à souhait, » déclara Néphy alors que ses joues devenaient légèrement rouges.

Voyant son expression enchantée, même Zagan avait commencé à rougir.

« Je vois... Tu l’as quand même eu de cette vendeuse, hein ? Est-ce qu’elle a fini par te dire de faire quelque chose d’étrange ? » lui demanda Zagan.

Tandis que Néphy acquiesçait légèrement, elle posa sa main sur sa poitrine et répondit à ses questions.

« Ce n’est pas grave. Tout ce qu’elle m’a fait faire, c’est me faire porter des vêtements un peu gênants, » murmura Néphy.

« Ce n’est pas bien ! » s’écria Zagan.

« Euh... ? Je ne l’ai montré qu’à Manuela, donc est-ce acceptable ? » lui demanda Néphy.

« Ce n’est pas le problème, cependant..., » commença Zagan.

La jeune fille n’avait pas encore appris à soupçonner les intentions des autres.

Eh bien, cela devrait aller tant que c’est cette femme, pensa-t-il.

Lorsque Néphy avait été kidnappée, Manuela n’avait pas prêté attention au danger et l’avait suivi jusqu’au repaire d’un sorcier ennemi. Le risque qu’elle fasse du mal à Néphy était pratiquement nul. D’ailleurs, s’immiscer dans les relations personnelles de Néphy aurait été tout simplement trop gênant.

Il était incapable de faire disparaître son anxiété, alors Zagan avait exhorté Néphy à également prendre sa place.

« Alors, est-ce qu’on mange ? » lui demanda-t-il.

Tandis que Néphy hochait la tête, elle s’était assise à côté de Zagan.

Elle portait des vêtements comme ceux d’une servante, mais Zagan ne la considérait pas comme une sorte de servante ou d’esclave. Il s’assurait qu’ils appréciaient toujours leurs repas ensemble.

Alors qu’il mangeait un morceau du pain fraîchement cuit, le parfum savoureux du seigle avait été accompagné par celui du beurre huileux qui se répandait dans toute sa bouche. Même après l’avoir avalé, il pouvait encore sentir cette sensation dans sa salive.

« Haaaa... Un repas fait maison est quelque chose de vraiment délicieux, hein ? » murmura-t-il.

« Maître Zagan, vous dites toujours la même chose, n’est-ce pas ? » lui demanda Néphy.

Comme d’habitude, elle l’avait peut-être regardé de côté, sans expression, mais Zagan n’avait pas négligé le fait que les lèvres tendres de Néphy s’étaient desserrées.

Un mois s’était écoulé depuis que Zagan avait acheté Néphy, mais chaque fois que les deux individus prenaient un repas ensemble, ils avaient toujours de tels échanges.

Quoi qu’il en soit, tout en dégustant la soupe, il avait écouté ce que Néphy avait à lui dire.

« Maître Zagan, sur quoi avez-vous fait des recherches dernièrement ? » lui demanda-t-elle.

« Hm... ? Voyons, l’autre jour, nous avons rencontré un “démon” pendant l’affaire Barbatos, n’est-ce pas ? Je suis en train de faire des recherches sur eux, » répondit-il.

« Est-ce quelque chose de difficile ? » lui demanda-t-elle.

« Tout à fait. Même avec l’héritage de Marchosias, je n’ai pas été en mesure de localiser l’information qui va au cœur du problème. Je doute qu’un Archidémon ayant vécu pendant mille ans n’ait jamais fait de recherche sur eux, » répondit Zagan.

Ou peut-être, précisément parce qu’il s’était approché du cœur du sujet, il l’avait peut-être caché.

C’est peut-être une bonne idée de réexaminer le château de Marchosias, pensa-t-il.

Ainsi que l’Emblème de l’Archidémon, Zagan avait hérité de tout l’héritage de Marchosias. Il ne s’agissait pas seulement de ses biens, mais aussi de son château et de son matériel de recherche.

Cependant, Zagan savait qu’il lui faudrait creuser profondément en eux pour trouver de vrais secrets.

Tandis qu’il réfléchissait à de telles choses, Zagan baissa le regard vers sa main droite. J’ai l’impression... J’ai vu un symbole similaire quelque part, cependant... Et c’était aussi récent. Tout en se creusant la cervelle, Zagan inclinait la tête sur le côté.

« Comme c’est rare de ta part de demander une telle chose, Néphy. Es-tu intéressée ? » lui demanda-t-il.

« Non, c’est juste que vous faites une tête fatiguée ces derniers temps, alors j’y ai pensé..., » répondit Néphy.

Zagan avait touché son propre visage. Il avait essayé de paraître le même que d’habitude, mais il semblait avoir échoué. Attends, est-ce pour ça qu’elle a essayé de me surprendre tout à l’heure ?

On aurait dit que Néphy essayait à sa façon de remonter le moral de Zagan.

Ce simple acte de gentillesse avait enflammé le cœur de Zagan, mais il avait laissé échapper une bouffée d’air avec un « Hmph ».

« Il était quand même l’Archidémon précédent. Ce serait ennuyeux si tout me tombait tout de suite dans les mains. Le fait de voir jusqu’où je peux aller est quand même la partie amusante, » déclara-t-il.

« Oui, » répondit-elle.

Il faisait preuve d’un courage insignifiant sur un ton trop fort, mais Néphy avait simplement répondu comme si elle avait bien compris tout cela.

Comment se fait-il qu’à ces moments-là, je ne puisse pas dire « merci »... ? Et pendant qu’il avait de telles pensées, sa dernière assiette était devenue vide, et Néphy alignait le dessert devant lui.

« Je vous en prie, allez-y, » déclara-t-elle.

« Hmm..., » murmura-t-il.

Le pudding que Néphy avait apporté avait quelque chose de gélatineux qui se secouait. Et il y avait une sauce au caramel noir versée dessus.

Qu’est-ce que c’est que cette nourriture... ? Zagan n’avait mangé que de la viande séchée et du lait, qui ne ressemblaient que vaguement à des repas, jusqu’à ce qu’il rencontre Néphy, de sorte que le pudding était pour lui un objet complètement inconnu.

En raison de sa texture, cela ressemblait à un œuf à la coque, mais toute la masse se secouait de façon ludique à la suite d’un simple secouage de la table. Cela semblait assez instable au point qu’il pensait qu’en la piquant avec une cuillère, tout s’écroulerait. Elle avait dit qu’il était cuit à la vapeur, mais Zagan était incapable de distinguer s’il s’agissait d’aliments cuits à la vapeur ou crus.

Bien qu’il soit complètement perdu quant à la façon dont il devrait s’y prendre, Néphy avait indiqué une petite cuillère.

« S’il vous plaît, profitez-en en utilisant cette cuillère là-bas, » déclara Néphy.

« ... Compris, » se préparant, Zagan avait essayé de ramasser à la pointe du pudding avec la cuillère.

Alors qu’il n’avait ressenti aucune résistance en là bougeant, une petite masse marron clair était maintenant posée sur sa cuillère. Il avait l’impression qu’elle s’effondrerait s’il la manipulait trop brusquement, alors il l’avait portée à sa bouche avec soin et de façon constante. Et puis —

« Oh, c’est sucré, » s’exclama-t-il.

« Oui ! » Néphy hocha la tête comme si elle était soulagée.

Le monde est vaste. Un goût si doux et délicieux a-t-il vraiment existé tout ce temps ? Se demanda-t-il.

Le coin de ses yeux était devenu surchauffé. Zagan avait secoué sa tête vers le haut alors que les larmes commençaient à monter dans ses yeux.

Et en même temps, il pensait à une autre chose qu’il devait apprendre. Et, à ce moment précis... la barrière qui protégeait le château s’était brisée.

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8 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.
    (~ ̄▽ ̄)~

  2. amateur_d_aeroplanes

    Comment avec le régime alimentaire décrit avant sa rencontre avec Néphy, Zagan est il devenu costaud ?

  3. Merci pour le chapitre! Zagan ne vas t’il pas finir par grossir avec tout le bon plats de Néphy?

  4. Merci pour le chap ^^

  5. Merci pour le chapitre.

  6. Merci pour le chapitre !

  7. Merci pour le chapitre

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