Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 2 – Chapitre 1

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Chapitre 1 : Même un Archidémon ne devrait pas frapper un enfant

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Chapitre 1 : Même un Archidémon ne devrait pas frapper un enfant

Partie 1

« L’“Emblème de l’Archidémon”, hein ? »

Zagan murmura ce nom alors qu’il se trouvait dans les archives de son château, où sa collection de livres n’avait cessé de croître.

Oui, tout ce qui s’y trouvait appartenait à Zagan. Déjà avant ça, il avait une collection considérable de livres, mais il y avait maintenant des piles de livres sur le sol qui ne rentraient même plus dans les nombreuses étagères présentes.

Il y a environ un demi-mois, Zagan avait acquis l’héritage de son prédécesseur, l’Archidémon Marchosias. Et les piles de livres sur le sol n’en représentaient qu’une petite partie. Il n’avait apporté ici que des choses liées à ce qu’il souhaitait rechercher, mais même cela lui paraissait bien trop excessif.

Zagan, qui balayait sa frange comme s’il était fatigué, était à l’âge mûr de dix-huit ans. Ses longs cheveux noirs, qu’il n’avait pas du tout entretenus, étaient attachés à l’arrière, et il portait une robe doublée de tissu rouge. En plus de cela, ses yeux argentés, ainsi que les expressions éternellement sinistres sur son visage, augmentaient encore plus le sentiment de domination qu’il dégageait.

Zagan était un sorcier qui détenait le titre d’Archidémon. Et pour l’instant, il avait quelque chose à faire.

« Je n’arrive pas à trouver d’indices..., » murmura-t-il.

Il y avait un certain « quelque chose » appelé démons qui existait autrefois dans ce monde. Non, à l’heure actuelle, ils ne faisaient que se cacher, et il était probable qu’ils existaient encore quelque part. L’autre jour, Zagan avait rencontré l’un de ses individus.

Il n’y avait pas un écart énorme entre eux, mais ce n’était toujours pas un adversaire qu’il pouvait vaincre. Ou du moins, c’était ainsi que cela aurait dû être, mais Zagan avait survécu par un coup de chance.

Tandis qu’il tendait la main droite, un symbole était présent là, ressemblant à une lettre. Il s’agissait de l’Emblème de l’Archidémon. Face à cela, un démon avait incliné la tête et devenait obéissant envers son porteur.

Il faut que je comprenne la vraie nature de cette chose. Il s’agissait d’un pouvoir qui pouvait même repousser un démon. Cependant, il était différent de n’importe quel symbole de sorcellerie que Zagan connaissait.

Il soupçonnait qu’il y avait peut-être un indice dans l’héritage de l’Archidémon précédent, mais les résultats ne semblaient pas favorables.

« ... Pffeww, » après avoir été penché sur ces documents pendant toute la matinée, Zagan avait été reposé à leur place les livres qu’il avait sortis des étagères. Même l’appétit et le sommeil pouvaient être librement manipulés par les sorciers, de sorte que le concept de fatigue n’existait pas.

Pourtant, la volonté n’était pas quelque chose qu’une sorcière pouvait contrôler. La dépression et l’épuisement mental étaient tout à fait inévitables. Et ainsi, juste au moment où Zagan poussait un profond soupire, pensant prendre une petite pause en raison de ce fait... il avait soudain senti que la porte derrière lui s’était ouverte.

Néphy, hein ? se demanda-t-il.

Il s’agissait du nom de la jeune femme qui était la disciple de Zagan, sa servante, et... celle qu’il aimait de tout son cœur. Elle était la seule autre résidente dans ce château en plus de lui.

Néphy était une elfe. Depuis des temps immémoriaux, sa race s’appelait les fées de Norden, une race dont la caractéristique principale était leurs oreilles pointues. Et en plus de ceux-ci, Néphy possédait des cheveux blancs comme neige, ce qui signifiait qu’elle possédait un mana particulièrement fort.

Ces longs cheveux étaient ornés d’un ruban d’un cramoisi profond, et ses faibles traits faciaux étaient accentués par ses grands yeux bleu-azur. Elle portait sur son corps délicat un tablier blanc et une robe d’une seule pièce, l’uniforme d’une servante, et elle avait également des bottes qui avaient une sorcellerie inscrite dessus afin de réduire la fatigue, mais ce n’était que sa tenue habituelle.

Quand Zagan avait déplacé son regard vers le ciel visible par la fenêtre, il avait vu que le soleil avait déjà passé son apogée. Il semblerait que Néphy était venue l’appeler pour le repas de midi.

Cependant, comme Zagan faisait face à une étagère, elle se taisait probablement pour ne pas se mettre en travers de son chemin. Et pourtant, la présence derrière lui se rapprochait lentement et silencieusement de lui.

Est-ce qu’elle essaie de me surprendre ? Après qu’un certain incident soit passé, Néphy avait fini par l’appeler « Maître Zagan » au lieu de simplement « Maître ». Cela lui donnait l’impression qu’ils étaient maintenant plus intimes, même si c’était faible.

Il était possible qu’elle soit passée pour faire une blague à Zagan. Et bien sûr, Zagan n’était pas un imbécile qui ruinerait son plaisir.

Et donc, qu’est-ce qu’elle va me faire ? Tout en mettant tous ses efforts à faire semblant de ne pas la remarquer, il restait là, agité, alors que la présence juste derrière lui tendait les mains.

Cependant, il y avait environ une tête de différence entre la taille de Zagan et celle de Néphy. En plus de cela, parce qu’il fouillait les archives, il se tenait sur une petite échelle à marches.

« Devinez qui... Hein ? Je n’arrive pas à vous atteindre..., » avec ses mains tendues, elle n’atteignait que les épaules de Zagan.

Tandis que Zagan se retournait, la silhouette d’une jeune fille qui était très perplexe car elle ne pouvait pas atteindre son visage était apparue.

Et autour de son cou, il y avait un collier un peu grossier. Bien qu’il n’ait plus le pouvoir de sceller le mana comme autrefois, il s’agissait du précieux collier représentant la promesse entre Zagan et Néphy.

Après un certain temps d’agitation, les oreilles de Néphy étaient devenues rouge vif jusqu’à leurs pointes pointues.

« Euh, que faire... ? » Néphy avait déclaré cela comme si elle était totalement perdue quand à la suite. Son visage avait l’air aussi peu expressif que jamais, mais ses lèvres tremblaient, et ses larmes apparaissaient dans le coin de ses yeux. Par-dessus tout, le bout de ses oreilles pointues tremblait comme si elle disait qu’elle était incapable de supporter la honte.

Il semblerait même qu’elle était incapable de supporter l’embarras de la situation.

Eh bien, franchement, qu’est-ce que je fais là !? Il voulait l’enlacer et frotter sa joue contre la sienne, mais le courage de Zagan n’était pas si important qu’il pouvait faire une chose si audacieuse à la fille qu’il aimait.

Tandis que Néphy tenait son tablier avec ses mains, elle murmura quelque chose tout en laissant son regard errer. « Euh, vous voyez... je pensais... peut-être que je pourrais vous surprendre, Maître Zagan... »

« Me surprendre, et après ça ? » lui demanda Zagan.

« Oh, euh ! Je n’avais pas... je n’avais pas réfléchi aussi loin que ça..., » murmura Néphy.

On aurait dit qu’elle voulait juste essayer de le faire.

Les oreilles de Néphy se tortillaient à intervalles rapprochés pendant qu’elle répondait en bégayant, et en la voyant ainsi, Zagan avait eu envie de frapper sa propre tête contre le mur.

Qu’est-ce que tu as l’intention de me faire en étant si mignonne !? Zagan avait beaucoup de choses qu’il voulait dire comme : « Même si tu ne fais pas quelque chose comme ça, je suis surpris par ta beauté » ou « J’étais tellement surpris que je voulais t’enlacer », mais après avoir pris une profonde bouffée d’air, il avait réussi à se calmer. Et puis, il s’était éclairci la gorge à l’aide d’une petite toux.

« Je vois. Est-ce donc l’heure de repas, Néphy ? » lui demanda Zagan.

« Tout à fait. Les préparatifs pour le repas sont terminés, Maître Zagan. »

Ils avaient ainsi quitté les archives, alors que le rouge sur leur visage était resté pendant tout ce temps.

C’était un événement ordinaire et quotidien pour ces deux individus.

***

Partie 2

La salle à manger était une grande salle avec une énorme table pouvant accueillir une vingtaine de personnes.

Un tapis d’un cramoisi profond était étalé sur le sol et un lustre extravagant était suspendu au plafond. Il y avait aussi un foyer installé le long du mur, qui aurait certainement été utilisé s’il faisait un peu plus froid.

Jusqu’à il y a à peine un mois, cette pièce était envahie de toiles d’araignées, de squelettes et d’appareils de torture, mais maintenant elle était si propre qu’on ne pouvait pas la reconnaître. Le changement était dû aux efforts de Néphy.

« Ici aussi, je n’arrive pas à la reconnaître. » Tandis que Zagan marmonnait involontairement ces mots, Néphy hocha timidement la tête.

« C’est normal. Après tout, il s’agit de la pièce dans laquelle vous prenez vos repas, Maître Zagan, » déclara Néphy.

« Je... Je vois. Mais n’était-ce pas difficile de tout nettoyer en étant seule à le faire ? » lui demanda-t-il.

« Non... Mais il est vrai qu’il y a beaucoup de pièces que je n’ai pas encore nettoyées et remises en ordre, » répondit Néphy.

Bien qu’avec la tonne d’objets qui y était entreposée et l’état général des lieux, cela ne pouvait pas vraiment être appelé des pièces, mais plutôt des dépotoirs.

Zagan était toujours prêt à donner un coup de main quand il s’agissait de transporter des objets lourds, mais fondamentalement, l’entretien du château était sous la juridiction de Néphy. Elle s’occupait même de tous les repas, donc elle avait beaucoup de tâches quotidiennes.

Si je pouvais simplement trouver quelque chose pour en faire un familier..., ce n’était pas comme si le choix d’embaucher quelqu’un était hors de question, mais Zagan voulait profiter de vivre ensemble avec seulement eux deux. Et malheureusement, la sorcellerie qui permettait de réduire en esclavage quelque chose comme un familier était en dehors de son domaine d’expertise.

Zagan s’était dirigé vers son siège en se creusant la cervelle pour trouver une solution.

Il y avait déjà deux portions de nourriture alignées sur la table. Et à côté de la table, il y avait un chariot avec un pot sur le dessus.

Par réflexe, Zagan poussa un profond soupir d’admiration.

Donc elle a appris encore plus de recettes, hein ? Il y avait ici plusieurs plats qu’il voyait pour la première fois.

Tandis que Zagan s’asseyait à la table, Néphy commença à tranquillement décrire la nourriture.

« Pour le pain, j’ai préparé des petits pains de seigle. L’entrée est une salade de tomates et de légumes verts assaisonnés d’une sauce césar et de fromage râpé, » expliqua-t-elle.

Les tomates étaient le plat préféré de Néphy. Elle était probablement confiante dans son travail, puisque ses oreilles tremblaient triomphalement.

À ce propos, César était le nom d’un sorcier des temps anciens. Il s’agissait d’un homme étrange qui était fixé d’une manière étrange sur son alimentation plutôt que sur l’immortalité, de sorte que la plupart des gens croyaient que les principes fondamentaux de la cuisine étaient quelque chose qu’il avait conçu.

Après ça, Néphy avait versé de la soupe dans une assiette vide tout en continuant son explication.

« La soupe est un consommé d’avoine. Pour le plat principal, j’ai préparé un sauté d’agneau, alors savourez-les ensemble, » déclara Néphy en plaçant l’assiette remplie de soupe devant Zagan.

Un arôme parfumé chatouillait son nez. Et puis, elle avait aussi placé le plat principal de viande devant lui.

Normalement, cela aurait été tout, mais Néphy avait ensuite sorti un bol avec de la glace.

« Et enfin, j’ai préparé du pudding pour le dessert, » annonça-t-elle.

« C’est quoi du pudding ? » C’était la première fois que Zagan avait entendu ce mot.

« Manuela m’a appris à le faire. Il s’agit d’un dessert fait d’œufs à la vapeur et de crème fraîche... Euh, c’est très sucré, et savoureux à souhait, » déclara Néphy alors que ses joues devenaient légèrement rouges.

Voyant son expression enchantée, même Zagan avait commencé à rougir.

« Je vois... Tu l’as quand même eu de cette vendeuse, hein ? Est-ce qu’elle a fini par te dire de faire quelque chose d’étrange ? » lui demanda Zagan.

Tandis que Néphy acquiesçait légèrement, elle posa sa main sur sa poitrine et répondit à ses questions.

« Ce n’est pas grave. Tout ce qu’elle m’a fait faire, c’est me faire porter des vêtements un peu gênants, » murmura Néphy.

« Ce n’est pas bien ! » s’écria Zagan.

« Euh... ? Je ne l’ai montré qu’à Manuela, donc est-ce acceptable ? » lui demanda Néphy.

« Ce n’est pas le problème, cependant..., » commença Zagan.

La jeune fille n’avait pas encore appris à soupçonner les intentions des autres.

Eh bien, cela devrait aller tant que c’est cette femme, pensa-t-il.

Lorsque Néphy avait été kidnappée, Manuela n’avait pas prêté attention au danger et l’avait suivi jusqu’au repaire d’un sorcier ennemi. Le risque qu’elle fasse du mal à Néphy était pratiquement nul. D’ailleurs, s’immiscer dans les relations personnelles de Néphy aurait été tout simplement trop gênant.

Il était incapable de faire disparaître son anxiété, alors Zagan avait exhorté Néphy à également prendre sa place.

« Alors, est-ce qu’on mange ? » lui demanda-t-il.

Tandis que Néphy hochait la tête, elle s’était assise à côté de Zagan.

Elle portait des vêtements comme ceux d’une servante, mais Zagan ne la considérait pas comme une sorte de servante ou d’esclave. Il s’assurait qu’ils appréciaient toujours leurs repas ensemble.

Alors qu’il mangeait un morceau du pain fraîchement cuit, le parfum savoureux du seigle avait été accompagné par celui du beurre huileux qui se répandait dans toute sa bouche. Même après l’avoir avalé, il pouvait encore sentir cette sensation dans sa salive.

« Haaaa... Un repas fait maison est quelque chose de vraiment délicieux, hein ? » murmura-t-il.

« Maître Zagan, vous dites toujours la même chose, n’est-ce pas ? » lui demanda Néphy.

Comme d’habitude, elle l’avait peut-être regardé de côté, sans expression, mais Zagan n’avait pas négligé le fait que les lèvres tendres de Néphy s’étaient desserrées.

Un mois s’était écoulé depuis que Zagan avait acheté Néphy, mais chaque fois que les deux individus prenaient un repas ensemble, ils avaient toujours de tels échanges.

Quoi qu’il en soit, tout en dégustant la soupe, il avait écouté ce que Néphy avait à lui dire.

« Maître Zagan, sur quoi avez-vous fait des recherches dernièrement ? » lui demanda-t-elle.

« Hm... ? Voyons, l’autre jour, nous avons rencontré un “démon” pendant l’affaire Barbatos, n’est-ce pas ? Je suis en train de faire des recherches sur eux, » répondit-il.

« Est-ce quelque chose de difficile ? » lui demanda-t-elle.

« Tout à fait. Même avec l’héritage de Marchosias, je n’ai pas été en mesure de localiser l’information qui va au cœur du problème. Je doute qu’un Archidémon ayant vécu pendant mille ans n’ait jamais fait de recherche sur eux, » répondit Zagan.

Ou peut-être, précisément parce qu’il s’était approché du cœur du sujet, il l’avait peut-être caché.

C’est peut-être une bonne idée de réexaminer le château de Marchosias, pensa-t-il.

Ainsi que l’Emblème de l’Archidémon, Zagan avait hérité de tout l’héritage de Marchosias. Il ne s’agissait pas seulement de ses biens, mais aussi de son château et de son matériel de recherche.

Cependant, Zagan savait qu’il lui faudrait creuser profondément en eux pour trouver de vrais secrets.

Tandis qu’il réfléchissait à de telles choses, Zagan baissa le regard vers sa main droite. J’ai l’impression... J’ai vu un symbole similaire quelque part, cependant... Et c’était aussi récent. Tout en se creusant la cervelle, Zagan inclinait la tête sur le côté.

« Comme c’est rare de ta part de demander une telle chose, Néphy. Es-tu intéressée ? » lui demanda-t-il.

« Non, c’est juste que vous faites une tête fatiguée ces derniers temps, alors j’y ai pensé..., » répondit Néphy.

Zagan avait touché son propre visage. Il avait essayé de paraître le même que d’habitude, mais il semblait avoir échoué. Attends, est-ce pour ça qu’elle a essayé de me surprendre tout à l’heure ?

On aurait dit que Néphy essayait à sa façon de remonter le moral de Zagan.

Ce simple acte de gentillesse avait enflammé le cœur de Zagan, mais il avait laissé échapper une bouffée d’air avec un « Hmph ».

« Il était quand même l’Archidémon précédent. Ce serait ennuyeux si tout me tombait tout de suite dans les mains. Le fait de voir jusqu’où je peux aller est quand même la partie amusante, » déclara-t-il.

« Oui, » répondit-elle.

Il faisait preuve d’un courage insignifiant sur un ton trop fort, mais Néphy avait simplement répondu comme si elle avait bien compris tout cela.

Comment se fait-il qu’à ces moments-là, je ne puisse pas dire « merci »... ? Et pendant qu’il avait de telles pensées, sa dernière assiette était devenue vide, et Néphy alignait le dessert devant lui.

« Je vous en prie, allez-y, » déclara-t-elle.

« Hmm..., » murmura-t-il.

Le pudding que Néphy avait apporté avait quelque chose de gélatineux qui se secouait. Et il y avait une sauce au caramel noir versée dessus.

Qu’est-ce que c’est que cette nourriture... ? Zagan n’avait mangé que de la viande séchée et du lait, qui ne ressemblaient que vaguement à des repas, jusqu’à ce qu’il rencontre Néphy, de sorte que le pudding était pour lui un objet complètement inconnu.

En raison de sa texture, cela ressemblait à un œuf à la coque, mais toute la masse se secouait de façon ludique à la suite d’un simple secouage de la table. Cela semblait assez instable au point qu’il pensait qu’en la piquant avec une cuillère, tout s’écroulerait. Elle avait dit qu’il était cuit à la vapeur, mais Zagan était incapable de distinguer s’il s’agissait d’aliments cuits à la vapeur ou crus.

Bien qu’il soit complètement perdu quant à la façon dont il devrait s’y prendre, Néphy avait indiqué une petite cuillère.

« S’il vous plaît, profitez-en en utilisant cette cuillère là-bas, » déclara Néphy.

« ... Compris, » se préparant, Zagan avait essayé de ramasser à la pointe du pudding avec la cuillère.

Alors qu’il n’avait ressenti aucune résistance en là bougeant, une petite masse marron clair était maintenant posée sur sa cuillère. Il avait l’impression qu’elle s’effondrerait s’il la manipulait trop brusquement, alors il l’avait portée à sa bouche avec soin et de façon constante. Et puis —

« Oh, c’est sucré, » s’exclama-t-il.

« Oui ! » Néphy hocha la tête comme si elle était soulagée.

Le monde est vaste. Un goût si doux et délicieux a-t-il vraiment existé tout ce temps ? Se demanda-t-il.

Le coin de ses yeux était devenu surchauffé. Zagan avait secoué sa tête vers le haut alors que les larmes commençaient à monter dans ses yeux.

Et en même temps, il pensait à une autre chose qu’il devait apprendre. Et, à ce moment précis... la barrière qui protégeait le château s’était brisée.

***

Partie 3

« ... Hm ? Il semblerait que nous ayons un invité, » murmura nonchalamment Zagan.

Zagan avait érigé une barrière autour de tout son domaine, et son château en était le cœur. Il était impossible pour une personne ordinaire de se rapprocher, elle ne pourrait même pas percevoir l’existence du château. Et même lorsque des individus plus puissants perçaient la barrière, ils devaient faire face à de nombreux pièges que Zagan avait créés, mais l’intrus avait même percé ces pièges et s’était avancé vers la partie centrale.

C’est... assez impressionnant..., pensa-t-il.

Zagan ne pouvait pas dire à quel point Néphy comprenait dans la situation, car elle inclinait sa tête sur le côté comme un petit oiseau chanteur.

« Va-t-on à leur rencontre ? » lui demanda Néphy.

« ... Non, c’est bon. On est au milieu d’un repas, alors ils peuvent attendre. Laissons-les en paix, » répondit Zagan.

Il avait été en mesure de répondre aussi calmement parce que ce n’était pas une première pour lui. Et aussi, il y avait l’autre problème que Zagan devait mettre en ordre tout de suite.

Depuis que je suis un Archidémon, les « invités » viennent me rendre visite presque tous les jours, pensa-t-il.

Zagan avait dix-huit ans, mais c’était la preuve qu’il n’était qu’un simple novice pour des sorciers qui avaient vécu plusieurs centaines d’années. Et pourtant, il avait été couronné Archidémon, de sorte que les individus qui en avaient après sa vie étaient présents en grand nombre. Ce n’était pas comme s’il faisait face à plusieurs adversaires par jour, mais au moins un semblait apparaître tous les deux jours environ.

Les intrus étaient principalement des sorciers et des Chevaliers Angéliques qui comprenaient mal l’étendue de leurs propres pouvoirs.

... Dans tous les cas, les intrus numéro un qui étaient passés depuis son couronnement étaient ces trois Chevaliers Angéliques de l’Église qui avaient mal compris non seulement le pouvoir qu’ils possédaient, mais aussi l’identité de leur ennemi.

Et ainsi, il ne faisait pas attention aux simples enquiquineurs qui lui tombaient dessus. Cependant, sa vie avait changé.

En ce moment, il avait Néphy. Elle était la première fille que désirait Zagan, et celle qui lui avait enseigné le vrai sens du bonheur.

Mais même ces flammèches provoquées par cette populace pouvaient brûler Néphy, alors il devait les contenir.

Ces foutus idiots doivent être éradiqués..., c’était aussi le tout premier pas pour permettre à Néphy de vivre sous la lumière du soleil.

Si Zagan pouvait démontrer à quel point cela ne valait pas la peine de le défier, alors les imbéciles qui oseraient poser la main sur Néphy finiraient aussi par disparaître. Pour cela, il devait prendre de front ceux qui le défiaient en faisant des suppositions incorrectes, et les faire souffrir lentement mais sûrement jusqu’à ce que la peur et le désespoir soient gravés dans leur être avant de les renvoyer.

Après tout, un cadavre était incapable de répandre des paroles de peur. C’était ce qu’il devait faire, mais Zagan s’était simplement assis à côté de Néphy et avait savouré le pudding.

Les pièges les feront souffrir sans que Néphy ait à contempler quoi que ce soit, pensa-t-il.

Zagan préférait ne pas se comporter de manière cruelle devant Néphy. Cette fille compatissante pleurait même la mort d’une telle racaille, et il savait que cela pourrait aussi l’affecter.

J’ai l’impression que je ne pourrais pas me rétablir si elle me détestait après m’avoir vu commettre des actes horribles, pensa-t-il.

C’est pourquoi Zagan n’avait pas quitté son siège, choisissant de profiter à la place de son repas avec elle.

Mais... cette fois, ils pourraient nous atteindre..., l’intrus actuel avait complètement transpercé sa barrière. Étant donné la situation, il était possible qu’il passe à travers le reste de ses défenses et atteigne son château.

Alors qu’il réfléchissait à sa prochaine action, Zagan déplaça sa cuillère avec précaution comme s’il protégeait le pudding dont il n’avait pris qu’une seule bouchée jusque-là. Un si bon plat n’était pas un plat pour lequel il pouvait se permettre de manquer de respect en l’avalant en toute hâte. L’intrus s’approchait, mais Zagan savourait de tout son cœur le pudding, une bouchée après l’autre.

« Hmm. Je vois... C’est délicieux, » murmura-t-il.

« Je suis honorée. Mais... est-ce que c’est vraiment correct ? Euh, je veux dire, à propos de l’invité..., » probablement inquiet de l’intrus, Néphy parlait tout en s’agitant.

« Eh bien, c’est la même chose que d’habitude. C’est leur faute d’être venus alors qu’on est en train de manger. Oublie-les, » déclara Zagan.

« Haaaa..., » Néphy n’en avait plus parlé, et avait à la place poussé un long soupir.

Après cela, elle avait pris un morceau de pain et avait commencé à le mâcher. Elle mangeait lentement, mais c’était peut-être à cause de sa petite bouche. Même si Zagan la regardait et souhaitait qu’elle mange plus vite en raison du danger imminent, il aimait en secret la regarder.

Et puis, alors qu’ils étaient à mi-chemin de leur repas... la porte du château avait été fracassée avec une explosion rugissante.

« ... Quel invité impatient ! » déclara Zagan.

Il semblait qu’ils avaient traversé tous les pièges et les barrières que Zagan avait mis en place. L’intrus semblait avoir découvert la position de Zagan et de Néphy, et se dirigeait droit vers la salle à manger.

« Haaaa... » Il pouvait facilement réparer la porte avec de la sorcellerie même si elle était cassée, mais il était incapable d’empêcher la poussière de se poser sur leur repas.

Tandis que Zagan agitait son doigt dans l’air, la porte de la salle à manger s’était ouverte. Et puis, un membre de l’une des races mystiques portant un masque était apparu devant eux.

Le masque avait la forme d’un serpent et donnait l’impression d’une armure autonome. Une robe noire de jais couvrait tout leur corps, avec un capuchon placé jusqu’aux yeux, de sorte qu’il n’était pas clair quant à la race à laquelle il appartenait. Sortant de l’ourlet de la robe, il pouvait apercevoir des bras et des jambes couverts d’une armure grossière.

L’intrus ne semblait pas penser qu’il serait accueilli, et il se tenait simplement là comme s’il vacillait.

Il est vraiment grand, hein ? pensa-t-il.

La taille de Zagan était moyenne pour un homme adulte, mais le mystérieux intrus était d’une tête plus grande que cela.

Finalement, l’intrus murmura comme s’il avait rassemblé sa détermination.

« Donc vous êtes... l’Archidémon Zagan ? » L’intrus avait posé cette question d’une voix plutôt difficile à entendre.

« Tu dois d’abord toi-même te nommer avant de demander le nom d’un autre... Cependant, il se trouve que je me souviens d’avoir vu ta silhouette auparavant. Tu te fais appeler l’“Apparition Valefor” ou quelque chose comme ça, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.

Une personne aussi bizarre n’en était pas quelqu’un qu’il oublierait tout simplement. Et s’il s’en souvenait bien, car c’était l’un des sorciers présents à la sombre vente aux enchères où il avait rencontré Néphy. Son ami indésirable Barbatos lui avait dit à l’époque que c’était l’un des candidats au poste de l’Archidémon.

Lors de la vente, il les ignorait de son propre chef, mais il semblait que c’était impossible maintenant.

Au bout d’un moment, Valefor avait pointé vers lui son doigt couvert d’une armure.

« Archidémon Zagan, je vais vous vaincre, et ensuite... Je prendrai votre foutu pouvoir et je le prendrais pour moi. » Des mots aussi francs et maladroits ne convenaient pas à un sorcier.

Cependant, Zagan n’avait même pas regardé Valefor, et avait simplement parlé comme pour y graver la peur.

« On est en train de manger en ce moment. Attends donc là pendant encore un moment, » déclara Zagan.

« Argh..., » Valefor s’était rétracté sur lui-même quand Zagan avait donné son ordre avec une vigueur extraordinaire.

Tandis qu’il obéissait, Zagan avait saisi la petite cuillère dans sa main et avait pris du pudding.

Je veux savourer le pudding que Néphy a fait pour moi, jusqu’à la dernière bouchée, pensa-t-il.

On aurait dit que Zagan se moquait de lui, mais il était sérieux. De plus, il y avait aussi le fait que Zagan était irrité par l’interruption de son repas. Et à cause de cette seule phrase, qui semblait remplie à ras bord de la dignité d’un Archidémon, Valefor s’était mis à genoux comme s’il ne pouvait plus le supporter.

Néphy murmura alors à Zagan dans un état quelque peu tendu. « Maître Zagan, si cela vous plaît, je peux le refaire. »

« J’aimerais bien, mais poser ma cuillère dès maintenant est une tout autre histoire. » Et avec cette réponse, le son de Valefor grinçant des dents avait retenti.

« Ne vous moquez pas de moi ! » L’intrus leva le bras en criant, et la lumière de la sorcellerie se répandit autour de lui.

Valefor avait compris que Zagan était un Archidémon et était quand même venu le défier. Par conséquent, la sorcellerie qu’il avait libérée était probablement la meilleure qu’il avait. Et pourtant, il ne s’était absolument rien passé.

« Euh... » murmura Valefor.

De l’autre côté du masque, Zagan pouvait sentir une personne soudainement choquée par les événements.

« Si tu veux envahir le domaine d’un autre sorcier, tu devrais au moins enquêter sur ton adversaire. Mon surnom est Tueur de Sorciers, compris ? La sorcellerie ne marche pas sur moi, » déclara Zagan.

Zagan avait « mangé » la sorcellerie de l’invité. S’il était sur son propre domaine, alors peu importe où il se trouvait, il était capable de réprimer toute forme de sorcellerie. Peu importe à quel point ce mystérieux intrus était un sorcier hors pair, tant qu’il était sorcier, il n’avait aucune chance de victoire si Zagan était sérieux.

Tout en ramassant le pudding avec sa cuillère, Zagan avait poussé un soupir et l’avait informé des faits. Il voulait savourer le pudding jusqu’à la fin. Et ainsi, il espérait qu’il comprendrait simplement l’écart de pouvoir entre eux et qu’il s’en irait.

 

 

Si un sorcier avec un surnom s’enfuyait sans pouvoir me faire quoi que ce soit, cela ferait connaître mon pouvoir, pensa-t-il.

Pour l’instant, ce n’était pas comme s’il avait perdu de vue son objectif de finir le pudding.

Cependant, Valefor avait fait entendre sa voix en une louange.

« Je vois. Même si vous êtes putride, vous êtes quand même un Archidémon, hein !? » Les bras du mystérieux intrus s’étaient transformés alors qu’il criait ça. L’armure d’acier s’était transformée en écailles durcies, et le bout de ses doigts s’était transformé en pointe en forme de pieu.

Zagan pouvait sentir assez de puissance de ces bras et griffes épais pour pulvériser la pierre sans avoir besoin de la sorcellerie.

Ce n’est pas de la sorcellerie, n’est-ce pas ? Le flux de puissance correspondant à un cercle magique ne s’était pas produit. Et ce n’était pas comme si cela avait été remplacé par un sort ou un charme, puisqu’il n’y avait pas de changement dans le flux même du mana.

Dans ce monde, il y avait beaucoup de races qui possédaient la sagesse en dehors des humains. Comme les thérianthropes qui possédaient des griffes et des crocs, ou les hommes-oiseaux qui possédaient des ailes.

Parce que les griffes et les crocs de ces races n’étaient pas de la sorcellerie, ils ne pouvaient pas être arrêtés par une capacité qui scellait la sorcellerie. Cela signifierait que la transformation des bras de Valefor relevait également de cette catégorie. Et parmi les races mystiques, il l’avait reconnu comme étant le bras d’un dragon.

Les dragons étaient, tout comme les elfes, des êtres légendaires dont on parlait dans les légendes. C’était une race qui refusait le contact avec le monde et qui, de plus, possédait une sagesse et une sorcellerie au-delà du royaume des humains. On disait même qu’ils étaient fiers d’un mana qui surpassait les elfes. En vieillissant, ils étaient une existence qui pouvait prendre le nom de dieux et de démons et s’aligner à côté d’eux.

Cependant, bien qu’il s’agisse d’un dragon, celui-ci est assez impuissant, hein ? Est-ce que c’est comme un sorcier qui a gagné le pouvoir d’un dragon ? Dans tous les cas, il semblait qu’il possédait un pouvoir séparé de la structure de la sorcellerie, ce qui était probablement la raison pour laquelle le mystérieux intrus a d’abord défié un Archidémon.

Valefor avait sauté dans la salle à manger, puis il était descendu en piqué avec les griffes d’un dragon sorties.

« Je t’ai déjà dit qu’on était en train de manger. Je serai ton adversaire plus tard, alors ne peux-tu pas attendre un peu ? » demanda Zagan.

Cependant, les griffes avaient été arrêtées d’une seule main. La cuillère qu’il tenait auparavant était maintenant tenue dans sa bouche, et sa main gauche protégeait le pudding comme s’il s’agissait de quelque chose de précieux.

Zagan pouvait dire que Valefor écarquillait les yeux à l’intérieur de ce masque face à la tournure absurde des événements. Mais l’intrus n’avait pas lâché prise.

« Vous tentez... de me ridiculiser ! » La bouche présente sur le masque s’était ouvert en un clin d’œil, et la lumière du mana commença à converger dans la zone.

Il y avait une légende bien connue selon laquelle les dragons rassemblaient du mana à l’intérieur de leur corps pour provoquer un souffle de lumière.

Il semblait que Valefor essayait de réaliser un tel exploit, et Zagan ne possédait aucune technique pour le sceller.

Alors que son visage se raidissait s’en rendant compte, Zagan avait rugi.

Espèce d’imbécile... Je t’avais prévenu ! pensa-t-il.

« Ainsi, tu vas projeter de la poussière sur la nourriture, alors arrête ça ! » cria-t-il.

C’était comme s’il avait mélangé sa position officielle et ses sentiments brutalement honnêtes, mais Zagan avait lâché les griffes et avait claqué sa paume contre le masque pour fermer la bouche avec force.

Le mana du souffle s’était dispersé. La paume de Zagan avait été repoussée, mais un choc s’était produit dans le crâne de son adversaire ce qui l’avait secoué, de sorte que le corps massif de l’intrus avait été soufflé dans les airs.

Au début, Néphy s’était couvert le visage, et quand elle ouvrit timidement les yeux, elle avait vu l’intrus s’effondrer au sol en produisant un bruit sourd et lourd.

Les bras et les jambes du dragon transfigurés étaient revenus à leur forme d’armure, et une fissure avait parcouru le long du masque en répondant un bruit de bris.

On aurait dit qu’il avait perdu connaissance.

S’assurant que le problème avait été réduit au silence, Zagan avait laissé échapper une bouffée d’air avec un « Hmph ».

Je me suis vraiment adouci, hein ? pensa-t-il.

Si cela avait été son ancien lui, l’intrus aurait déjà été transformé en viande hachée. Mais maintenant, il se retenait et il se contentait de les assommer, ce qui aurait été impensable il y a à peine un mois.

Le changement en lui était dû à la joie de vivre avec Néphy. Et comme si cela empiétait sur le bonheur miraculeux qu’il avait, Zagan marmonna.

« Il vaudrait peut-être mieux... renforcer un peu plus la barrière. Désormais, les intrus comme celui-ci ne feront que se multiplier. »

Il l’avait vaincu avec facilité, mais Valefor n’était en aucun cas un faible sorcier. Zagan savait qu’il n’aurait probablement pas eu une victoire garantie s’il s’était battu un mois auparavant.

La raison pour laquelle il était capable de gagner si facilement maintenant était vraiment simple. Zagan était devenu beaucoup plus fort. En plus de l’Emblème de l’Archidémon, il avait reçu l’héritage de Marchosias. En général, la sorcellerie devenait plus forte proportionnellement à l’accumulation de connaissances. En tant que tel, après être devenu un Archidémon, Zagan avait rapidement renforcé son pouvoir.

Néphy quitta son siège, un peu pâle, tandis que Zagan poussait un soupir. Laissant son repas tel quel, elle s’était précipitée jusqu’à l’intrus.

« Écoute-moi, Néphy, laisse-le. Il ne se réveillera probablement pas tant que notre repas n’est pas terminé, » déclara Zagan.

« Non, cet enfant... peut être..., » alors que Néphy l’avait dit, elle avait soulevé l’intrus dans ses bras, alors que ses membres étaient tombés en produisant un cliquetis.

« Hein ? » Cette vision avait fait que même Zagan perdit toutes les couleurs présentes sur son visage.

Attends, quoi ? Non, tout ce que j’ai fait, c’est le frapper, non ? Je ne lui ai pas arraché les bras et les jambes, n’est-ce pas ? Même s’il s’était juré de ne massacrer personne devant Néphy, il semblait qu’il avait déjà rompu son vœu.

Et pendant que Zagan était tout secoué, Néphy marmonna. « Comme je le pensais... » et elle enleva le masque craquelé.

« Maître Zagan, c’est encore qu’une enfant, » déclara Néphy.

Le visage d’un enfant était sous le masque. De plus, c’était une fille.

Elle avait les cheveux vert pâle comme les pousses du printemps. Comme ses yeux étaient fermés, il ne pouvait pas voir leur couleur, mais il avait remarqué qu’elle avait de longs cils. Ses lèvres étaient d’un rose vif, et peut-être parce qu’elle était enveloppée d’une robe volumineuse, ses joues étaient rouges.

Les bras et les jambes en armure n’étaient que pour le spectacle, comme une sorte de membre en papier mâché. Il semblait que l’armure creuse était manipulée par une sorte de sorcellerie.

Et puis, Zagan avait finalement exactement compris ce qu’il avait fait.

 

 

Serait-ce... que j’ai frappé une gamine et je l’ai assommée ? Pourquoi une enfant possédait-elle le pouvoir d’un dragon tout en prétendant être un sorcier ? En premier lieu, était-ce vraiment l’Apparition Valefor ? Un déluge de questions de ce genre s’était développé au sein de Zagan.

Il semblait que ce n’était pas le moment pour Zagan de se réjouir du fait qu’il ne l’avait pas tuée. Comme s’il cachait sa perte de sang-froid, Zagan avait ouvert la bouche pour parler.

« Hmph... N-N-N-N-Ne panique pas, Néphy. Si tu es inquiète, tu peux lui venir en aide. Voyons voir, je crois qu’il devrait rester des médicaments contre le rhume. Et elle n’est pas morte, n’est-ce pas ? Elle est vivante, n’est-ce pas ? Pour l’instant, devrions-nous la transporter dans une chambre avec un lit ? »

« Calmez-vous, Maître Zagan. Les médicaments contre le rhume ne peuvent pas être utilisés pour traiter les blessures, » Néphy avait parlé comme si elle réprimandait Zagan, qui n’avait pas réussi à cacher une seule once de son malaise. Puis, elle avait mis sa main sur le front de l’enfant avant de hocher la tête.

« Ce n’est pas grave. On dirait qu’elle n’a que perdu conscience. Elle semble indemne, » déclara Néphy.

« V-Vraiment ? Dis-tu la vérité ? Elle n’est pas morte, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.

« Oui, » répondit Néphy.

Après avoir entendu cela, Zagan avait poussé un soupir de soulagement avec une main contre sa poitrine. Néphy le regarda alors qu’il l’avait fait, comme si ses actions étaient inattendues.

« Q-Q-Qu’est-ce qui ne va pas ? » lui demanda Zagan.

« Ce n’est rien, Maître Zagan... Vous êtes aussi gentil que je le pensais, » déclara Néphy.

« Euh... ? »

Alors qu’elle regardait Zagan avec émerveillement, Néphy tenait Valefor dans ses bras. Bien qu’elle ne soit qu’une petite fille, il semblait difficile pour Néphy de la soulever avec ses bras minces.

Et donc, bien qu’il soit encore déconcerté, Zagan avait fait un geste pour le laisser porter l’enfant à sa place.

« Est-ce que c’est d’accord ? » demanda Zagan.

« Oui, » répondit Néphy.

« Franchement, quel intrus gênant ! » Même lorsqu’il se plaignait, Zagan était terrifié à l’idée d’avoir frappé une enfant devant Néphy. Cependant, comme pour bannir ces peurs, Néphy s’était blottie contre lui.

L’intrusion de la petite dragonne avait marqué le premier changement majeur dans la vie quotidienne qu’ils partageaient.

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