Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 11 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Je pensais t’avoir vue dans mon rêve, mais il s’est avéré que nous nous sommes rencontrés dans nos rêves et que nous n’avons pas pu faire face à la situation

Partie 1

« … pai… Sen… Senpai, » la voix de Néphy lui chatouilla les oreilles. Une main effleura son front.

Zagan réalisa qu’elle lui caressait doucement la tête. Il ouvrit les yeux et découvrit le visage d’une jeune fille, dont les joues blanches étaient teintées de rouge. Néphy ne portait pas son uniforme de servante, mais était plutôt habillée d’une sorte de tenue étrange qui était présente dans le rêve de la nuit dernière. La lumière du soleil traversait un grand arbre derrière elle et elle était assise contre lui.

Zagan jeta un coup d’œil aux alentours. Il y avait un bâtiment fait de pierre… ou plutôt une sorte de matériau semblable à la chaux vive qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il se trouvait apparemment dans un espace dégagé attenant à la grande structure.

Il y avait une sensation un peu douce contre l’arrière de sa tête. Il s’était rappelé ce qu’était cette sensation de tranquillité.

Les cuisses de Néphy… Ça fait un bail…

Il venait de penser à l’envie qu’il avait de se reposer à nouveau sur ses genoux.

« Hein ? Attends, quoi !? »

Il reprit finalement ses esprits et se leva d’un bond. Et comme il l’avait pensé, Zagan portait lui aussi le même uniforme que celui qu’il portait dans ce rêve. De plus, les cuisses blanches qui dépassaient de la jupe courte de Néphy étaient éblouissantes.

Néphy s’était couvert la bouche de honte, avait levé les yeux vers Zagan et avait dit. « D-Désolée, Maît… Senpai. Je ne voulais pas te surprendre… »

« N-Non ! C’est bon ! C’est moi qui devrais m’excuser. On dirait que je me suis endormi sans m’en rendre compte. »

« S’il te plaît, ne t’inquiète pas. J’ai aussi apprécié de regarder ton joli visage quand tu… Hwah !? »

Zagan avait l’impression d’avoir entendu quelque chose qu’il ne pouvait pas laisser passer, mais ils étaient tous les deux bien trop agités quand Néphy avait soudain poussé un glapissement.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Oh, non, mes jambes sont juste un peu engourdies… »

Il semblerait qu’il avait dormi sur ses genoux pendant un certain temps. Il n’en avait pas le moindre souvenir, et pourtant, il ne se sentait étrangement pas dépaysé.

« Vas-tu bien ? » demanda Zagan, en tendant la main d’un air agité.

« Oui… Augh, ça n’est pas arrivé du tout la dernière fois… »

« La salle du trône est sous l’effet d’une sorcellerie qui apaise constamment ses occupants. »

« Je vois. Ça doit être pour ça que ça ne me dérangeait pas, » Néphy murmura ces mots. Puis, tous les deux avaient penché la tête.

« La dernière fois… ? »

« La salle du trône… ? »

Il avait l’impression que quelque chose ne collait pas, à un degré terrifiant, mais aussi que ce n’était pas le cas… Même s’il restait déconcerté par cette situation, Zagan devait aider Néphy.

« Allonge tes jambes pour le moment. L’engourdissement devrait disparaître une fois que ton sang aura circulé… Tu y arrives ? »

« Je vais essayer… Hyah !? »

« Wawawawa ! »

Zagan essaya de soutenir Néphy alors qu’elle bougeait ses jambes, mais il n’était pas assez prêt à cause de l’agitation de son cœur. Ils finirent par tomber tous les deux. Zagan était tombé à terre avec Néphy toujours dans ses bras. En d’autres termes, Néphy s’était retrouvée sur Zagan. Ses oreilles pointues avaient rougi en un clin d’œil.

 

 

« Hwah ! Je suis vraiment désolée, Senpai. »

« Je… Je… Je… C’est bon. Es-tu blessée ? »

Néphy avait essayé en panique de se retirer, mais ses jambes étaient encore engourdies. Et donc, elle ne pouvait pas très bien bouger.

« Ne te force pas, d’accord ? Hum, je vais bien… Je ne me sens pas mal du tout ! »

En fait, dès le départ, c’était déjà extrêmement doux et chaud, alors le fait que Néphy soit collée à lui et se tortille dans tous les sens avait fait voler en éclats le sens de la raison de Zagan.

Elle finit par abandonner et elle céda, collant son corps contre la poitrine de Zagan comme si toutes ses forces l’avaient quittée.

« La maîtresse va nous gronder si elle nous trouve comme ça. »

« T-Tu ne peux pas bouger, il n’y a pas d’autre solution. De plus, elle n’est pas Raphaël. Orias ne va pas se mettre en colère pour autant. »

« T-Tu as raison. C’est ma mère, après tout. »

« … Hein ? »

Les deux individus avaient hoché la tête une fois de plus. Orias était-elle la mère de Néphy et un professeur dans cette école ? Raphaël était un majordome… et un professeur ? Non, comment cela pouvait-il avoir un sens ? Quelque chose clochait remarquablement, mais Zagan ne pouvait pas dire quoi ?

« U-Um… Um, Senpai ! » Néphy haussa soudainement la voix.

« Hrm, qu’est-ce qui ne va pas ? »

L’expression de Néphy semblait tendue, comme si elle venait de réaliser un secret terrifiant.

« Hum… Pourquoi caresses-tu ma tête… ? »

Zagan avait décidé qu’il était inutile de s’inquiéter de quelque chose qu’il ne pouvait pas comprendre, alors il avait commencé à caresser la tête de Néphy pendant qu’elle restait dans ses bras. Ses cheveux blancs luxuriants étaient vraiment doux et lisses lorsqu’il y passait ses doigts. De plus, un parfum légèrement sucré flottait au-dessus de lui.

Avoir quelque chose comme ça juste en face de lui et ne pas le caresser était difficile à faire, même pour un Archidémon. Donc, il l’avait fait.

Zagan l’avait regardé avec curiosité tout en affichant une expression des plus sérieuses et il demanda. « Je ne peux pas ? »

« Non, ce n’est pas que tu ne peux pas… C’est juste, hum, embarrassant. »

« Ne t’inquiète pas. Personne ne regarde. »

Probablement…

Néphy sembla céder à l’entêtement de Zagan et cessa d’opposer une résistance, le laissant faire. Elle laissa ensuite échapper un petit rire en se rappelant quelque chose.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Heehee, pas grand-chose. J’ai juste l’impression que ça fait un moment… »

« Oh… Tu as raison. Nous avons été tellement occupés depuis Alshiere Imera… euh, Noël, c’est ça ? »

« Noël, je crois ? »

« Hm… ? Attends un peu. Noël n’a pas vraiment de rapport avec Alshiera, n’est-ce pas… ? »

Qu’est-ce que c’est que « Noël » ? Zagan n’avait jamais entendu ce terme auparavant, mais il pensait qu’il était parfaitement normal qu’il le connaisse.

« … »

Combien de fois cela fait-il maintenant ? Même Zagan ne pouvait continuer à ignorer la sensation de malaise qui l’assaillait. Néphy sembla aussi se rendre compte de quelque chose et ouvrit timidement la bouche.

« … Euh, Senpai ? »

« … Qu’est-ce que c’est ? »

Zagan se tenait en alerte tandis que Néphy prenait une profonde inspiration pour se calmer.

« … Que signifie “Senpai” ? »

Zagan et Néphy se calmèrent et se levèrent.

« Alors, toi aussi, tu as trouvé cela étrange ? »

« Oui… Mais pour une raison inconnue, il semblait parfaitement naturel de t’appeler ainsi. »

« Ne t’inquiète pas pour ça. J’ai seulement senti que quelque chose n’allait pas il y a quelques instants. »

Et puis, quelque part, c’était vraiment réconfortant d’entendre ça de sa bouche. Honnêtement, il aurait aimé l’entendre tout le temps.

« Ummm, où sommes-nous exactement ? » demanda Néphy en regardant timidement autour d’elle.

« Je ne sais pas. Nous essayions d’étudier ou quelque chose comme ça, donc il serait naturel de supposer que c’est un institut de connaissance. »

Seuls les enfants légitimes des nobles se rassemblaient dans de tels endroits, donc Zagan n’avait absolument aucune relation avec eux. L’Église était le fer de lance de nombreuses écoles, et il y en avait même à Kianoides. Zagan n’en avait jamais vu lui-même, mais c’est à cela que ressemblait cet endroit.

Maintenant que j’y pense, Foll a à peu près l’âge où elle devrait fréquenter un de ces endroits… Il n’y avait pas pensée, puisque ça n’avait rien à voir avec les sorciers, mais il se demandait si sa fille serait intéressée. Elle avait aussi commencé à s’intéresser à l’amour, alors si elle en avait envie, ça valait le coup d’y penser.

« Nos vêtements ont-ils un rapport avec cela ? » s’enquit Néphy en soulevant l’ourlet de sa jupe.

« P-Probablement. »

En la voyant soulever une jupe si courte, il pensait qu’il finirait par voir encore plus que ses cuisses… mais c’était juste hors de vue, ce qui ébranla grandement le cœur de Zagan.

« … Um, c’est un peu, uh… »

Néphy réalisa combien ses actions étaient périlleuses en voyant la réaction de Zagan. Ses oreilles avaient rougi jusqu’au bout.

Un instant plus tard, Zagan prit une profonde inspiration pour se calmer, puis il hocha la tête et vérifia une nouvelle fois la tenue de Néphy. Les joues de Néphy rougirent encore plus sous son regard sérieux.

« Y a-t-il un problème ? »

« Non, je pensais juste à la façon dont ces vêtements te vont, Néphy. C’est différent de la normale… et plutôt rafraîchissant. »

« Si tu vas aussi loin, je dois admettre que tes vêtements sont également dignes… et qu’ils te vont très bien, Maître Zagan. »

Ils s’étaient tous les deux serré la poitrine et s’étaient tordus de douleur, laissant échapper des respirations irrégulières.

« Alors, qu’est-ce qui se passe ? C’est un peu différent d’une illusion, » dit Néphy.

Zagan sentait l’herbe sous ses pieds et touchait le grand arbre derrière lui. Et dans son dernier rêve, il avait réellement tenu cet objet en forme de stylo. Ce n’était probablement pas une illusion. De plus, la Néphy devant ses yeux n’était probablement pas une invention. Elle était bien réelle. Elle ne se sentait pas à sa place ici non plus, donc le sixième sens de Zagan était convaincu de ce fait. Et dans ce cas…

« Hmm, cette sensation est probablement celle d’un rêve. »

« Un rêve… ? »

« Oui. On ne ressent pas de suspicion envers la plupart des contradictions et des incohérences dans un rêve. On peut aussi y toucher des choses. »

Quand il s’était réveillé le matin, il avait identifié un rêve sans aucun doute.

Je suppose que sentir que quelque chose n’est pas à sa place signifie que l’on est entré dans la phase d’un rêve dit lucide.

Après être entré en contact avec Néphy et l’avoir vécu deux fois, il était tout à fait capable de reconnaître qu’il s’agissait d’un rêve. C’était un état différent d’un rêve normal, mais pas désagréable.

Néphy pencha la tête pour réfléchir. Ses cheveux blancs tombaient doucement sur sa poitrine.

« En d’autres termes, c’est mon rêve, mais aussi ton rêve ? »

« Oui. Cela signifie que nos rêves sont en quelque sorte connectés. »

Être capable de communiquer si clairement avec quelqu’un d’autre dans un rêve était une sensation étrange.

Il n’y a qu’une seule personne qui pourrait accomplir cela… Il avait une idée de qui était la coupable, mais ne savait pas pourquoi elle l’avait fait. Zagan y réfléchit un moment, puis s’allongea sur le sol.

« Eh bien, c’est une chance rare de se détendre. Nous pourrions aussi bien en profiter. »

« Est-ce que ça va ? »

« Ouais. Tu es aussi épuisée ces derniers temps, non ? Allons-y doucement. »

Zagan avait interprété cela comme un service plutôt qu’une attaque. En tant que tel, l’accepter était son devoir en tant que roi.

« Je vais devoir choisir une sorte de récompense pour elle plus tard, » murmura Zagan pour lui-même.

En entendant cela, Néphy sembla également comprendre la situation.

« Heehee, ce serait bien si nous pouvions nous en souvenir correctement après notre réveil. »

« … Eh bien, c’est un rêve. »

Même les meilleurs rêves et les pires cauchemars peuvent être oubliés une fois qu’une personne se réveille. Ils ne se souviendraient pas forcément de celui-ci, même si c’était un rêve lucide. Cette pensée avait soudainement fait prendre conscience à Zagan d’un fait important.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. amateur_d_aeroplanes

    Isekai !!!

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