Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : C’est terrifiant quand un enfant normalement silencieux se met en colère

Partie 3

Ce jour-là, la chambre de Néphy était enfin impeccable.

Elle avait insisté pour faire toute seule le nettoyage, mais il lui était difficile de transporter avec ses bras minces des objets lourds comme les meubles. C’est pourquoi Zagan avait lui-même transporté des choses comme le lit et les commodes.

Cela étant dit, même aujourd’hui, les seuls vêtements qu’elle possédait étaient la robe qu’elle portait à l’origine, les vêtements de bonne et une poignée de sous-vêtements. Zagan voulait lui offrir un peu plus de variété par rapport à ce qu’elle avait là.

Je pense que je devrais réfléchir à la façon de gagner de l’argent, pensa-t-il.

Vendre ses connaissances en sorcellerie était la méthode la plus rentable pour gagner de l’argent, mais elle avait le défaut qu’il était facile de remonter jusqu’à lui. Bien que cela avait été possible quand il était seul, si l’Église intervenait maintenant et qu’il arrivait quelque chose à Néphy, cela ne pourrait pas être défait même s’il massacrait tous ses ennemis.

Dans ce cas, tout comme faire office de garde contre les bandits de l’autre jour, il serait rapide et facile de se faire embaucher par quelqu’un, mais il y avait aussi de longues heures de trajet, et il y avait des jours où il ne pourrait pas retourner au château.

Les gens disaient toujours qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait pas acheter avec de l’or, mais c’était une réalité qu’il ne reste plus d’argent pour vivre correctement.

Il lui restait encore un peu d’argent de la récompense qu’il avait reçue pour avoir sauvé le chariot, de sorte qu’il n’aurait plus de problèmes de nourriture pour tout de suite, mais il lui fallait quand même penser rapidement à une contre-mesure.

Et puis, tout en continuant à nettoyer le château avec Néphy, quelques jours s’étaient écoulés.

Tandis que Zagan était dans les archives du château, parcourant des textes sur la sorcellerie qui s’étalaient devant lui, Néphy lui posa une question.

« Maître, que recherchez-vous depuis tout ce temps ? » Même s’il était absorbé dans sa vie heureuse avec Néphy, Zagan n’oubliait pas de se consacrer à l’étude de la sorcellerie.

Néphy s’occupait sans relâche de choses comme la cuisine et le nettoyage, donc même s’il l’aidait un peu, c’était rendu au point où il avait pu faire encore plus de progrès dans ses recherches.

En réponse, Zagan avait incliné la tête sur le côté. « Même si tu demandes quoi, est-ce que ça ressemble à autre chose que de la sorcellerie ? »

« Je crois... que c’est le cas, mais je ne vois pas la raison de dessiner de tels cercles..., » en entendant cela, Zagan avait été assailli par un certain émerveillement.

« La sorcellerie elfique est-elle différente ? » lui demanda-t-il.

Néphy secoua la tête, et ses cheveux blancs comme neige se balançaient dans l’air. « C’est parce que... Je ne peux pas utiliser la sorcellerie. » Il s’agissait d’une réponse inattendue.

Même si elle est censée posséder un mana de bien meilleure qualité que la plupart des autres..., pensa-t-il.

Il pensait que c’était vraiment dommage. Cependant, même si cela ne pourrait pas lui servir, Zagan indiqua le cercle magique qu’il était en train de dessiner.

« C’est ce qu’on appelle un cercle magique. C’est le “schéma” utilisé par les sorciers pour provoquer des phénomènes de la manière dont ils voudraient qu’ils arrivent, » déclara-t-il.

« Sch... éma? » Il semblait que c’était du vocabulaire qu’elle n’avait jamais entendu auparavant. Et ainsi, Zagan avait commencé à expliquer dès le début.

« Voyons voir. Par exemple, il y a des dispositifs en ville comme des roues à eau et des chariots, n’est-ce pas ? Ces choses sont différentes des simples outils tranchants et marteaux dans la mesure où ils sont composés de nombreux composants. Si ces composants ne sont pas tous assemblés correctement, l’objet ne fonctionnera pas. Le document qui indique toutes les mesures et autres pour consolider ces composants s’appelle un schéma, » expliqua-t-il avec douceur.

Une carriole possédait des mesures comme la taille des roues et de la boîte et elle comprenait des composants tels que la porte, les sièges faits de nombreux morceaux de bois assemblés avec des clous et des morceaux métalliques. Une roue à eau était encore plus complexe, et la taille et le nombre d’engrenages devaient être correctement réunis pour la créer. Ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait faire avec juste de la pratique. Non, il fallait avoir un dessin que tout le monde peut comprendre d’un seul coup d’œil.

Néphy acquiesça d’un signe de tête lorsqu’elle parvint à le comprendre.

« La sorcellerie n’est pas si différente. Tout commence par le dessin du plan — dans notre cas, un cercle magique, » tout en parlant, Zagan avait dessiné un symbole sur le sol poussiéreux.

« Il y a une notion que de tels symboles possèdent du pouvoir. Le symbole de croix qui est vanté par l’Église est à peu près dans le même cas. On dit qu’il s’agit de lettres laissées par les dieux, ou de preuves de contrat avec le diable, mais je ne sais même pas ce qu’ils sont réellement. » Ou peut-être, la simple croyance qu’il y avait du pouvoir ou du divin en eux avait donné naissance au véritable pouvoir.

Après avoir touché à la sorcellerie, les lois du monde étaient devenues ambiguës, et il était devenu clair qu’il avait une structure insondable présente en toile de fond.

Après ça, Zagan avait entouré le symbole qu’il avait dessiné avec un cercle.

« Ceci... est le cercle magique avec la forme la plus simple. Celui-ci provoque un éclair de foudre, et après avoir versé du mana dedans, cela se produira, » déclara-t-il.

« Euh, quoi..., » elle ne pensait probablement pas qu’il l’activerait dans cet endroit, alors une voix paniquée s’était échappée de Néphy.

Mais même ainsi, alors que Zagan touchait le cercle magique, une petite étincelle crépitante se répandit.

Après s’être mise sur la défensive, Néphy avait cligné des yeux comme s’il s’agissait de quelque chose de totalement inattendu.

« Est-ce... un éclair ? » lui demanda-t-elle.

« Oui. Cela dit, il se disperse tout de suite dans l’air, de sorte qu’il n’a pas l’air d’être un éclair, » répondit-il.

« Haaaa..., » en voyant Néphy faire une réponse insatisfaite, un sourire semblait se glisser sur le visage de Zagan.

« Tout cela n’est pas si différent des feuilles qui flottent à la surface de l’eau. Tu ne peux pas donner naissance au feu juste en frappant le silex ensemble, n’est-ce pas ? C’est pourquoi nous ajoutons des symboles pour amplifier l’effet. Il y a des symboles pour déterminer la direction de la puissance, des symboles pour définir la portée et des symboles qui définissent le moment de l’activation, » tout comme lorsqu’il avait dessiné le symbole pour la foudre, Zagan avait continué à dessiner plusieurs symboles alignés ensemble, puis avait tracé un cercle autour du tout.

« Maintenant, avec ces symboles en plus, nous pouvons enfin créer un phénomène digne de ce nom, » alors qu’il déversait du mana, des traînées d’éclairs descendirent en provenance du plafond.

« Hya, » en entendant Néphy laisser sortir un petit gémissement, Zagan avait légèrement ri.

« Désolé, désolé. Cependant, grâce à ce cercle, n’importe qui peut utiliser la sorcellerie en versant la bonne quantité de mana. C’est pourquoi, même si tu traces un cercle magique, cela n’a pas de sens si ton ennemi le vole avant que tu ne puisses l’utiliser. C’est aussi pourquoi l’étape suivante est d’ajouter des contraintes pour que toi seul puisses l’utiliser, » d’une certaine manière, il s’agissait de la sorcellerie qui protégeait de la sorcellerie.

L’autre jour, lorsque Barbatos s’était introduit dans la barrière et que Zagan avait annulé l’effet de la sorcellerie de son ennemi, cela avait été fait en écrasant cette partie du cercle magique et en la volant.

« Cette chose doit être compliquée, sinon elle sera tout de suite saisie par un autre sorcier. À partir de là, c’est directement lié aux compétences de l’individu. Ainsi, un cercle magique avec ce genre de composition s’appelle un “circuit”, comprends-tu ça ? » La véritable force d’un sorcier était basée sur l’efficacité des circuits de haut niveau, ainsi que sur la capacité à protéger les symboles de son noyau.

On pouvait aussi dire que l’altération d’un cercle magique afin de remplacer le sort inscrit était une autre démonstration de force.

Après avoir entendu tout cela, Néphy semblait fixer le cercle magique avec un profond intérêt.

« Quelque chose ne va pas ? » lui demanda Zagan.

« Eh bien, Maître, vous avez ajouté le “circuit” à l’extérieur. Est-il possible de l’ajouter à l’intérieur ? » Avec un « Hooo », Zagan avait poussé un soupir d’admiration.

« C’est un bon point sur lequel se concentrer. La réponse est que c’est impossible, mais c’est également possible, » répondit-il.

« ... Quoi ? » Néphy avait incliné la tête sur le côté comme s’il disait n’importe quoi.

Mais Zagan avait continué sur un ton quelque peu étrange.

« Pour l’instant, ce serait comme prendre un cercle magique complété et créer un autre cercle magique en son sein. Mais en faisant cela, le flux de mana deviendra chaotique et ni l’un ni l’autre ne s’activera, ni ne se libérera spontanément. Cependant, comme la sorcellerie elle-même est basée sur le flux du pouvoir contenu dans le mana, cela devrait en théorie être possible, » Néphy ruminait un peu là dessus.

Après cela, elle avait ouvert la bouche comme si elle n’était pas entièrement convaincue.

« Est-ce que cela aide à mieux contrôler la sorcellerie activée ? » Cette fois, c’était Zagan qui avait ouvert en grand ses yeux.

« Correct. Et si cela pouvait être fait, cela signifierait qu’aucune sorcellerie ne pourrait être volée. » Toutes les attaques nées de la sorcellerie seraient une simple source d’énergie pour celui qui était attaqué. C’était à un autre niveau que de détourner un cercle magique. C’était comme si vous pouviez jouer au jeu de pierre-papier-ciseaux après que votre adversaire ait choisi.

Non seulement cela, mais la sorcellerie pourrait être activée sans échec possible et il n’y aurait aucun moyen de l’empêcher.

« En d’autres termes — en théorie, ce serait la forme ultime de la sorcellerie, » après avoir dit ça, Zagan haussa les épaules.

« Mais ce n’est qu’une théorie. S’il était si facile à mettre en pratique, personne ne connaîtrait de difficultés, » continua Zagan.

« Oh... ? On dit que les sorciers vivent longtemps et qu’ils consacrent tout à la recherche de la sorcellerie. Mais même ainsi, cela ne peut pas être fait ? » lui demanda Néphy.

« Hmm, eh bien, je dirais que c’est plus parce que personne ne fait de recherches sérieuses sur cette théorie, » Néphy avait incliné la tête sur le côté comme si ce qu’il disait avait encore moins de sens que ses déclarations précédentes.

« Les sorciers ne sont pas des chiens de guerre comme les soldats ou les Chevaliers Angéliques. Ils font des expériences par désir pour des choses comme l’immortalité, ou pour savoir jusqu’à quel point ils peuvent aller avec un miracle qu’ils peuvent créer avec la sorcellerie, ou pour savoir s’il est possible de ressusciter les morts. » En d’autres termes, les sorciers ne pensaient qu’à eux-mêmes. C’était une race égoïste.

Les gens qui ne reconnaissaient rien en dehors de leur propre monde ne ressentaient même pas la signification de la compétition avec les autres.

« Naturellement, il y a ceux comme le sorcier d’hier qui sont engagés par d’autres ou qui coopèrent dans les guerres. Mais ce n’est que le moyen, pas la fin en soi. Ils ne font cela que parce qu’une bonne recherche coûte de l’argent. Le seul but dans leur esprit est de savoir comment en faire plus pour qu’ils puissent financer leurs recherches, » déclara Zagan.

Néphy avait ouvert la bouche comme si elle avait du mal à traduire ses pensées en mots.

« ... J’ai déjà entendu dire que les sorciers torturent les autres, » déclara Néphy.

« Ouais. Il y a probablement des idiots qui font ça pour se distraire ou pour tuer le temps. Cependant, il n’y a aucun d’eux qui étudient la sorcellerie pour uniquement pouvoir faire ça. Après tout, il y a une montagne d’outils plus efficaces quand il s’agit de torture. » L’histoire des appareils de torture était longue. Se procurer des secrets en faisant ouvrir la bouche des autres était une tradition de longue date.

Ils avaient été en grande partie nettoyés, mais même ce château était rempli d’une montagne d’appareils de torture.

Il existait une sorcellerie qui utilisait l’angoisse et la haine des gens comme catalyseur.

« Pour en revenir au sujet original, la sorcellerie ultime que j’ai mentionnée tout à l’heure est quelque chose qui vous aiderait à lutter contre d’autres sorciers. Il peut être utile pour voler les recherches d’autres sorciers, mais il n’a pas d’autre utilité. C’est pourquoi personne ne se donne la peine de faire des recherches, » déclara Zagan.

Eh bien, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’idiots qui font des recherches sérieuses..., pensa-t-il.

Zagan avait décidé qu’il n’y avait pas de sens à en parler et donc, il l’avait mis de côté.

Après lui avoir expliqué cela, Néphy lui avait fait un signe de tête convaincu.

Cependant, elle marmonnait encore quelque chose, comme si elle n’était pas entièrement satisfaite. « J’ai l’impression de comprendre la théorie derrière la sorcellerie, mais... »

« Quoi ? Je t’écoute, » lui demanda Zagan.

D’un ton quelque peu empli de curiosité, Néphy avait dit ce qui suit. « Mais, tant que l’on connaît la structure, une personne ne peut-elle pas l’utiliser ? »

Néphy semble avoir un vrai talent pour la sorcellerie, hein ? pensa-t-il.

Sûrement que si elle n’avait pas ce collier, elle aurait l’étoffe d’une sorcière exceptionnelle. Et c’était peut-être même au-delà de Zagan.

Après cela, Zagan hocha la tête comme s’il faisait l’éloge d’un étudiant qui s’était bien débrouillé.

« Oui, très bien. Lorsque nous, sorciers, nous acquérons des connaissances, il y a un lien direct avec le pouvoir que nous acquérons. Le degré d’efficacité et de rendement de l’utilisation de ces ressources dépend toutefois des compétences individuelles. » Ce n’était pas comme si Zagan était un sorcier dès sa naissance.

S’il était devenu un sorcier renommé à l’âge de dix-huit ans, c’était parce qu’il avait volé le savoir d’un certain sorcier.

Ça fait déjà... dix ans depuis... hein... ? pensa-t-il.

C’était quelque chose qui s’était produit quand Zagan avait huit ans.

Mais même ainsi, cela n’avait rien à voir avec le sujet à l’étude. Et après avoir secoué la tête, il avait continué à parler.

« C’est pourquoi nous avons mis en place une montagne de pièges et d’astuces pour qu’elle ne puisse pas être volée... Néphy, fais attention quand tu touches à quelque chose dans cette pièce, d’accord ? » déclara-t-il.

« ... Hein. » Néphy avait réagi avec surprise en entendant ça.

« Je plaisante, je plaisante. C’est réglé pour que les pièges ne s’activent pas même si tu les touches, » déclara Zagan.

« ... Maître. C’est méchant, » il s’agissait d’un ton délicat, comme si c’était un reproche et un soulagement en même temps.

Ensuite, l’extrémité des oreilles pointues de Néphy avait frémi comme si elle était heureuse.

« Oh... ? Tu as l’air heureuse. S’est-il passé quelque chose de bien ? » lui demanda Zagan.

« Hyuuuuu ? » Tandis que Zagan inclinait la tête sur le côté, Néphy sursauta et perdit sa présence d’esprit. Elle avait ensuite touché son propre visage comme si elle trouvait cela étrange.

« Comment le savez-vous ? » lui demanda Néphy.

« C’est que je peux le dire juste en te regardant. » Cette fois, l’extrémité des oreilles pointues de Néphy s’était affaissée avec découragement, puis s’était tortillée et avait été se replacer comme s’il s’agissait d’un cycle. Elle semblait à la fois bouleversée et heureuse.

Tout en couvrant son visage, Néphy regarda timidement Zagan à travers l’espace entre ses doigts.

Franchement, il admirait le fait que son expression de base n’avait pas changé du tout au cours de tout ce processus.

Après s’être un peu arrêtée, elle s’était mise à parler. « Maître, c’est parce que c’est la première fois... que vous m’avez tellement parlé... » Zagan savait que son propre visage était devenu rouge. Et, en même temps, il était tourmenté par un fort sentiment de regret.

C’est vrai, n’est-ce pas !? Je ne parle qu’en termes détournés, pas vrais ? Tout comme Zagan était troublé de pouvoir lire l’expression de Néphy, elle aussi était probablement troublée par le fait qu’elle ne pouvait jamais comprendre ce qu’il essayait de dire.

Après s’être éclairci la gorge avec une toux, Zagan avait retrouvé son sang-froid.

« Après tout, je n’ai rien d’autre que la sorcellerie. Comme c’est mon domaine d’expertise, mes lèvres vont se relâcher un peu plus, » déclara Zagan.

« D’accord. » Il ne savait pas exactement de quoi elle était convaincue, mais Néphy hocha la tête et il pouvait savoir qu’elle était heureuse sans même regarder ses oreilles.

Après cela, tout en montrant de légers signes d’hésitation, Néphy avait ouvert la bouche avant de lui parler.

« Maître, me permettez-vous de poser une question ? » Quand elle agissait d’une manière si cérémoniale, cela signifiait qu’elle avait pris la résolution de demander quelque chose à sa façon.

Et ainsi, Zagan corrigea sa posture en hochant la tête.

« Qu’est-ce que c’est ? Écoutons ce que tu as à me dire, » déclara-t-il.

« Maître, il me semble que vous possédez déjà un grand pouvoir. Et pourtant, en ce moment même, vous faites des recherches pour devenir encore plus fort. » S’arrêtant brièvement, après avoir dégluti, la jeune fille avait dit ce qui avait suivi. « Maître, que désirez-vous ? Qu’espérez-vous gagner en devenant plus fort ? »

Zagan n’avait pas été en mesure de répondre immédiatement à cette question. Qu’est-ce qu’il désire... ? Pourquoi exercerait-il ce pouvoir ?

L’expression de Néphy s’était assombrie en attendant qu’il réponde.

« Mes excuses. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais dû demander, » déclara Néphy.

« Non, c’est très bien, vraiment. » Alors qu’il se grattait la nuque, Zagan avait ouvert la bouche comme s’il avait du mal à exprimer ses pensées.

« Franchement, je n’y ai jamais vraiment pensé, » déclara Zagan.

« Jamais... pensé à ça ? » Quand elle l’avait dit comme ça, cela semblait vraiment stupide.

Tandis que son regard dérivait dans les airs, Zagan hocha la tête.

« Si je devais dire quelque chose, alors... peut-être... pour vivre ? » déclara Zagan.

Néphy avait avalé ses paroles.

« Pour... vivre ? » lui demanda-t-elle.

« Tout à fait. Quand j’étais gosse, je n’avais pas d’argent ou d’endroit où vivre, alors j’ai survécu en volant des choses. À l’époque, eh bien, je ne pouvais pas défier les adultes ou les gens avec un vrai pouvoir, mais je me sentais quand même assez chanceux. Ce que j’entends par là, c’était qu’au moins, j’étais en vie. » Maintenant qu’il y avait repensé, il pensait qu’elles étaient toutes de bonnes personnes.

Il y avait eu des moments où il avait été jeté en prison, mais même à ce moment-là, il avait reçu au moins de la nourriture et n’avait jamais été menacé de mort.

« Et puis un jour, j’ai été capturé par un sorcier. Même si je ne suis pas une elfe comme toi, les enfants font toujours de bons sacrifices, » déclara Zagan.

« Ah ! » Après avoir dit cela, il avait réfléchi sur le caractère irréfléchi de ses paroles.

Il y a quelque temps, Néphy avait été capturée pour le même usage.

Quoi qu’il en soit, il serait contre nature d’arrêter de parler ici. Et ainsi, Zagan avait continué à parler à un rythme légèrement plus rapide.

« Eh bien, alors que j’étais sur le point d’être tué, j’ai trouvé une ouverture et j’ai retourné la situation, » continua-t-il. « Et puis j’ai réalisé que pour survivre, le seul choix qui s’offrait à moi était d’acquérir du pouvoir. C’est pourquoi je voulais devenir fort. Si nous parlons de désirs, alors cela serait limité à ça. Cela peut sembler cliché, mais c’est cette petite chose qu’on appelle l’immortalité. »

Avait-elle été déçue ? Néphy s’était tenu la poitrine et avait baissé sa tête.

« ... J’ai été... incapable... de devenir... si forte que ça. » Certes, les circonstances de Zagan et de Néphy étaient peut-être assez similaires.

Et parce qu’elle n’avait jamais réussi à acquérir toute seule le pouvoir, même maintenant Néphy se regardait avec dédain

Zagan avait ensuite essayé de briser la glace avec audace. « Hé, Néphy. »

« Oui, Maître, » répondit-elle.

« Si la sorcellerie t’intéresse, alors — Hm ? » Quand il avait commencé à dire ça, l’expression de Zagan était devenue sinistre.

« Y a-t-il un problème ? » demanda Néphy.

« ... On dirait qu’on a des invités non désirés. Néphy, je vais aller les saluer, alors je te laisse t’occuper du dîner, » déclara Zagan.

« Comme vous le souhaitez. Combien de portions dois-je préparer ? » lui demanda-t-elle.

« Juste assez pour nous deux, c’est parfait. Quoi qu’il en soit, ce lot devrait partir immédiatement. » En laissant Néphy alors qu’elle inclinait la tête sur le côté, Zagan était sorti des archives.

Sans pouvoir, je ne peux pas survivre, pensa-t-il.

Il avait serré ses dents comme s’il détestait ce fait lorsque l’idée lui avait traversé l’esprit.

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8 commentaires :

  1. Merci pour le chap, on en a enfin su un peu plus sur le passé de Zagan ^^

  2. Merci pour le chapitre.
    PA: Sans doute la plus longue conversation qu’ils aient eu, depuis le début de leur « relation »

  3. Merci pour le chapitre.

  4. Merci pour le chapitre !

  5. Merci pour le chapitre

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