La Croix d’Argent et Dracula – Tome 2 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Camp d’entraînement du printemps

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Chapitre 4 : Camp d’entraînement du printemps

Partie 1

Une nuit, pendant un certain congé au cours du mois de mai, la maison de Hisui avait accueilli ses premiers invités depuis que Rushella avait emménagé ici.

« ... Je vous remercie pour votre hospitalité, » déclara Eruru.

« De même ici, merci pour ton hospitalité, » déclara Mei.

En totale opposition, Eruru était entrée dans la maison sans expression alors que Mei la suivait en affichant une grande joie.

Les bagages qu’elles transportaient étaient également complètement différents. Eruru avait avec elle un simple sac de voyage de taille moyenne qui contenait probablement l’essentiel, tandis que Mei traînait une grosse valise à roulettes, comme si elle partait dans un voyage à l’étranger.

« Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Pourquoi devez-vous apporter autant de bagages !? » demanda Rushella qui se tenait à l’entrer à côté des deux autres filles. « Et à ce propos, pourquoi êtes-vous venue ? » Elle semblait très mécontente alors qu’elle pointait du doigt la grande valise de Mei.

Il s’agissait là de la suggestion de Hisui qui leur avait dit de venir chez lui afin de permettre d’effectuer des recherches et pouvoir également mettre en commun toutes leurs informations à propos de la sorcière... mais Rushella semblait insatisfaite pour une raison inconnue, et elle le démontrait avec rage avant même que le soleil ne se soit levé.

« Oh mon Dieu ! Ne devais-je pas venir aussi, car je suis l’assistante d’Eruru-chan ? Et laisser un jeune homme et une femme passer du temps seul sous le même toit... et si quelque chose devait arriver ? » demanda Mei.

« ... À mon avis, c’est quand je suis seule avec toi que quelque chose peut m’arriver, et cela me fait tellement peur..., » se tenant fermement dans le camp de Rushella, Hisui rétorqua ça pour exprimer sa propre anxiété.

Le style d’Eruru était direct et expédient, toujours basé sur des commentaires mordants ou de la violence. De l’autre côté, Mei était disposée à effectuer un harcèlement sexuel contre lequel il était impossible à se défendre, ce qui dans un certain sens était bien plus problématique.

« Ne sois pas comme ça, » répondit Mei. « Après tout, ce n’est qu’une partie du travail, ainsi qu’une chance pour moi d’étudier mes futures conditions de vie. »

« ... Je sais déjà tout ça. Quoi qu’il en soit, allons à l’intérieur, » impuissant, Hisui avait laissé Mei et Eruru entrer dans la maison.

Mei regarda dans la maison avec un grand intérêt, observant et touchant les choses ici et là. « Hmm... hmmm... Je vois, les pièces sont décorées avec beaucoup de goût, et tout est impeccablement entretenu. »

« Bien sûr ! C’est après tout ma maison ! » répliqua Rushella.

« De quoi êtes-vous si fière ? » demanda Mei. « N’est-ce pas à coup sûr tout le travail de Hi-kun ? »

Mei avait ainsi rejeté la fière déclaration de Rushella, mais la vampire arrogante était restée imperturbable. « N’est-il pas naturel que mon serviteur prenne soin de ma vie quotidienne ? Le fruit de son labeur est donc mon accomplissement ! »

« ... Hmph. Au fait, puisque tout le ménage est fait par Hi-kun, fait-il également la lessive ? » demanda Mei. « Y compris le fait de suspendre le linge afin de le sécher ainsi que le fait de le plier, non ? »

« Bien sûr ! Ces tâches subalternes font naturellement partie de son travail, » répliqua Rushella.

« ... Alors ça ne vous dérange-t-il vraiment pas ? » demanda Mei.

« Qu’est-ce qui me dérangerait ? » Alors qu’elle entendait Mei essayer de lui faire comprendre quelque chose, Rushella demanda ça avec un certain étonnement.

Mei avait continué avec un visage impassible et avait souligné un fait scandaleux. « Qu’en est-il de vos sous-vêtements ? Est-ce qu’il les sèche et les plie également ? »

Un moment de silence fut alors présent.

Puis, le visage de Rushella devint complètement rouge alors qu’elle se précipitait et attrapait Hisui par le col.

« Toi, tu-tu-tu, je n’aurais jamais imaginé que tu étais allé si loin que de faire ça... ! » rugit-elle.

« Eh !? Pourquoi parles-tu de ça après tout ce temps !? Je pensais que tu ne t’en souciais pas ! » répliqua Hisui.

« Tout cela est tellement ennuyeux, tais-toi ! » cria Rushella. « Toi, mon humble serviteur... je n’aurais jamais pensé que tu aurais pris ainsi mes sous-vêtements... ! »

« Oh Mon Dieu ! Qui sait ce qu’il a fait avec eux en secret ! » demanda Mei. « Dites, les avez-vous comptés afin de voir s’il y en avait qui avait disparu ? »

Alors que Mei ajoutait de l’huile sur le feu, le visage de Rushella devint encore plus rouge alors qu’elle martelait Hisui avec ses poings.

« Hé ! Ça fait mal, alors, arrête ! » cria Hisui. « Sudou, pourrais-tu arrêter de dire ces choses inutiles !? »

« Oh ! Mon Dieu, ça doit être tellement stimulant pour un garçon en pleine puberté, n’est-ce pas ? » demanda Mei. « Alors, qu’est-ce que tu as réellement fait avec eux ? »

« ... Le fait de plier ce genre de choses pour elle serait un peu trop dur pour moi, donc je les ai simplement mis dans une boîte qui se trouve dans sa chambre, » répondit Hisui. « Cela a toujours été le cas, non ? »

Hisui avait expliqué cela comme s’il essayait d’apaiser Rushella en l’incitant à se rappeler comment les choses avaient été faites jusqu’à maintenant.

« ... Oh, c’est vrai. Mes sous-vêtements sont toujours livrés ainsi. Et je les plie moi-même..., » murmura-t-elle.

« Tu vois ? Regardez comme je suis attentionné. En les lavant, je mets aussi tes sous-vêtements dans un sac de lavage séparé, » déclara Hisui.

« ... !! »

Dès qu’il avait parlé, le menton de Hisui avait été frappé par une autre série de coups de poing de la part de Rushella.

Tout en étant hébété par les impacts, il avait protesté face à ce traitement. « Qu’est-ce qui te prend ? »

« Tu es tellement ennuyeux, tais-toi ! » Rushella était au bord des larmes alors qu’elle criait ça.

Mei hocha la tête afin de montrer qu’elle était d’accord avec elle et même Eruru, qui avait regardé cela comme si elle était non impliquée, avait alors pris la parole. « Vous êtes vraiment insensible ! »

« Hi-kun, tu as tort là, » déclara Mei.

« Quel genre de réponses est-ce que vous me faites toutes les deux !? » demanda Hisui. « Ma vie n’est pas facile, d’accord !? Ce sont simplement les sous-vêtements de Rushella, ce sont simplement les sous-vêtements de Rushella, ce sont simplement les sous-vêtements de Rushella... Savez-vous combien de fois je dois le dire à moi-même et les efforts qu’il m’a fallu afin d’éviter de les regarder et pour rester calme ? Pensez un peu à ma situation ! »

Hisui avait libéré ses émotions en pleurnichant, mais Mei avait continué à agir comme un trouble fait. « Franchement, tu es dans telle une vie de souffrance. Puisque tu dois avoir lavé les sous-vêtements de ton parent adoptif, ne devrais-tu pas y être habitué dans une certaine mesure ? »

« ... Eh bien, comparées aux sous-vêtements noirs ou rouges de cette personne, qui était vraiment avec des décorations appropriées pour une vampire et qui avaient un style adulte, les couleurs pastel de Rushella sont plus dans la variété des choses mignonnes..., » répondit Hisui.

... Avant qu’il ne puisse finir sa phrase, Hisui avait été frappé par l’attaque spéciale de Rushella alors qu’elle sanglotait et pleurait.

Hisui tenait son visage douloureux, tandis que Mei et Eruru soupiraient d’exaspération alors qu’elles regardaient du côté.

Mei déclara alors. « ... C’est totalement... et véritablement de la faute de Hi-kun. »

Ce à quoi Eruru acquiesça tout en rajoutant. « Je suis d’accord avec vous. Je n’ai jamais vu une créature aussi insensible que lui. »

« ... Plus personne ne voudra m’épouser après ça..., » Rushella gémissait d’une voix à peine audible, couvrant son visage avec ses deux mains.

Et c’est seulement alors qu’Hisui avait finalement compris le problème. « ... Désolé, c’est ma faute. »

Bien qu’Hisui avait cédé et s’était excusé, les regards pénétrants du trio de filles étaient restés les mêmes. Afin d’éviter leurs regards brûlants, Hisui avait décidé d’éliminer le problème à sa racine.

« ... En vérité, si tu ne veux pas que je voie tes sous-vêtements, alors tu devrais toi-même les laver ! Ce n’est pas comme si tu en avais beaucoup ! » déclara-t-il.

« ... Effectivement. Cela pourrait être plus fatigant, mais comparé à laisser ce gars les laver..., » Rushella avait essuyé ses larmes alors qu’elle commençait à accepter la suggestion de Hisui.

Mais c’est alors que Mei avait versé plus de combustible sur les feux mourants de la rage. « N’est-ce pas effectivement un dilemme ? Je pense que vous devriez examiner cela plus attentivement avant de décider ? »

« Comment ça ? » demanda une Rushella confuse.

Mei avait alors répondu avec un sourire espiègle. « Dans ce cas, cela sera à vous de laver les sous-vêtements de Hi-kun. » Mei avait pointé du doigt l’entrejambe de Hisui alors qu’elle lui parlait.

Le regard de Rushella avait suivi son doigt puis ses joues étaient devenues de plus en plus chaudes et rouges, puis elle commença à frapper Hisui comme s’il s’agissait d’un sac de sable.

« Toi, tu es mon serviteur humble !! Pourquoi me demandes-tu de faire de telle chose ? » cria-t-elle.

« Eh bien, je ne t’ai jamais demandé de faire la moindre chose pour moi ! » cria Hisui. « D’ailleurs, ce n’est pas une si grosse affaire ! Arrête de t’énerver ! Comme tu peux être innocente sur certains sujets !? »

« Tu es tellement ennuyeux, tais-toi ! » cria Rushella.

Rushella tenait Hisui fermement contre le sol alors qu’elle le martelait continuellement.

« ... Je le savais, la cohabitation ne fonctionne pas vraiment pour vous deux, non ? Et si je changeais avec elle ? » demanda une Mei fière d’elle.

« ... Non, » répondit Hisui.

« Je suis différente de cette enfant, tu sais ? » déclara Mei. « Hi-kun, même si tu mettais des sous-vêtements avec d’étranges substances collantes sur eux dans la machine à laver, alors je les sortirais avec soin et je les laverais personnellement à la main pour toi. »

« Donnez-moi une pause, d’accord ? Pourrais-tu arrêter de piétiner l’endroit le plus sensible de la psyché d’un garçon !? » demanda Hisui.

« Je n’avais pas encore fini de parler ! Tu es grossier ! » cria Rushella.

Hisui avait alors encore une fois souffert d’un autre passage à tabac. Puis, finalement libéré, il fut accueilli par le regard plein de dérision d’Eruru.

« Arrêtez de nous faire perdre du temps avec une telle farce... Où est la collection de votre parent adoptif ? » demanda Eruru. « Je voudrais pouvoir y aller dès que possible, compris ? »

« ... Quel est donc cet empressement ? Attendre un moment ne ferait pas de mal, non ? C’est quand même l’heure du dîner, alors pourquoi ne mangeons-nous pas en premier avant d’y aller ? » demanda Hisui.

« Je souhaite simplement que la tâche soit terminée le plus rapidement possible, » répondit Eruru.

« Je comprends ce que vous ressentez, mais si vous bousculez l’horaire des repas, Rushella va se lancer dans une nouvelle crise. Pourriez-vous nous accompagner d’abord pour le dîner, d’accord ? » demanda Hisui.

« ... J’ai compris, » Eruru avait accepté à contrecœur et avait pris place à la table avec Mei.

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Partie 2

Lors de cette occasion rare où il y avait autant de monde pour le dîner, le repas était un pot-au-feu japonais.

En utilisant du bouillon de poulet comme base à la soupe, les deux ingrédients principaux du pot-au-feu consistaient de boulettes et de morceau de poulet. Des légumes verts soigneusement disposés flottaient au milieu de la soupe blanche et onctueuse.

« C’est parfait. S’il vous plaît, profitez bien du repas, », Hisui avait parlé alors qu’il apportait le pot à la table.

Pour Rushella, ce souper était une première expérience depuis son réveil et c’était la première fois qu’elle partageait un repas à la table dans le cadre de ce groupe de quatre personnes.

« ... Dans un certain sens, j’ai l’impression que ce repas est plus somptueux que d’habitude ? » demanda Rushella. « Serait-ce que tu as fait un effort particulier juste parce que ces deux-là sont venues ? »

« Ce n’est pas comme si je faisais un effort particulier, » répondit Hisui. « Bien que le pot-au-feu donne un sentiment de luxe et des estomacs bien remplis, en réalité, il n’est pas du tout difficile à préparer et c’est un moyen très efficace de cuisiner. Il utilise également pleinement les restes de légumes. Au fait, vous les filles, vous devriez vraiment manger vos légumes. »

Ignorant la moue de Rushella, il commença à profiter du repas avec tout le monde.

Hisui s’était occupé des ingrédients et de la soupe pour le pot-au-feu. Afin de maintenir le sentiment de fraîcheur de la soupe, il avait utilisé un filtre afin de ramasser la mousse et l’excédent d’huile présente dans le liquide. Puis, avec diligence, il avait ajouté du poulet frais, des boulettes de viande ainsi que divers légumes.

« Hi-kun, tu es vraiment pro quant à la cuisine. En ce moment, je te prendrais volontiers comme ma jeune épouse ❤ ! » déclara Mei.

« Ce n’est pas quelque chose que tu peux dire à un garçon, je ne suis pas une fille ! » répliqua Hisui.

« Oh ! Mon Dieu ! Comme tu peux être trop sérieux ! Quant tu es comme ça, je pourrais te dévorer ici et maintenant ❤ ! » Tout en disant ça, Mei lécha ses lèvres pulpeuses et humides.

Hisui savait très bien qu’elle ne plaisantait pas et détourna son regard sans dire un mot. Peut-être que comme Rushella l’avait dit, le fait de la laisser entrer dans la maison n’était pas une sage décision.

« Hmm... Eh bien, le goût n’est pas mauvais. Tu as vraiment fait un effort supplémentaire aujourd’hui, non ? » Même si Rushella était satisfaite du goût après avoir goûté au pot, elle n’était toujours pas de bonne humeur, et donc, c’était avec un mécontentement évident sur son visage lorsqu’elle lui parlait.

« J’ai déjà dit que je n’avais rien fait de spécial, » déclara Hisui. « Comme toujours, j’ai pris des raccourcis en raison de la paresse. En outre, le pot-au-feu comme choix est en lui-même déjà de la paresse. »

« Menteur ! Alors comment cela pourrait-il être si savoureux !? » s’écria Rushella.

« Je n’ai pas menti, » répondit Hisui. « Si tu dois dire que quelque chose est différent, alors c’est simplement en raison du fait que j’ai cuisiné un pot-au-feu. »

« ... ? »

« Ou est-ce peut-être en raison du fait que nous avons pour une fois de la compagnie pour manger ? » continua Hisui.

« Qu’est-ce que cela a à voir avoir avec le goût ? » demanda Rushella.

« Car c’est le genre de situation parfaite pour un pot-au-feu en tant que plat, » déclara Hisui.

Hisui avait pris l’assiette que Rushella avait posée devant lui et il lui avait servi divers aliments dans des proportions équilibrées. Naturellement, il avait également placé une bonne quantité de légumes que Rushella voulait toujours éviter.

« Qu’est-ce que tu fais !? Ne me donne pas ce que tu as choisi au hasard ! » s’écria Rushella.

« Comme je l’ai déjà dit, mange plus de légumes. De plus, arrête de briser le tofu soyeux en petits morceaux, » déclara Hisui. « Si tu ne peux pas les ramasser avec tes baguettes, alors utilise simplement une culière. »

Hisui avait fait cette petite conférence tout en ajoutant une bonne quantité de tofu dans son assiette.

« ... C’est parce que c’est bien trop difficile... Tout cela est à cause de ces ustensiles ! » cria Rushella.

En dépit de se plaindre verbalement, Rushella continua à fourrer dans sa bouche le tofu que Hisui lui avait servi.

Même Eruru, qui n’avait pas dit un seul mot, consommait sans s’arrêter la nourriture avec ses baguettes. Apparemment, la cuisine de ce soir était plutôt adaptée à ses goûts.

« Mais tu... n’as jamais fait de pot-au-feu pour moi avant aujourd’hui. Pourquoi l’as-tu fait aujourd’hui ? » demanda Rushella.

La question de Rushella avait obscurci l’expression de Hisui.

« ... Car le fait de manger du pot-au-feu quand nous ne sommes que deux est un peu trop difficile pour moi, » répondit Hisui.

« Que veux-tu dire par là !? As-tu quelque chose contre le fait de manger avec moi !? » demanda Rushella.

« Le pot-au-feu me fait me souvenir de certaines choses que je préfère oublier..., » Hisui avait déclaré cela avec indifférence avant de se lever.

« Il est temps de terminer ce repas de pot-au-feu avec du porridge, » tout en disant cela, il était entré dans la cuisine afin de préparer les ingrédients.

Tout en regardant le dos d’Hisui alors qu’il partait, Rushella s’imaginait la vie du garçon avant qu’elle ne le rencontre.

Et très probablement qu’elle n’était pas trop différente de sa vie de nos jours qu’il avait avec elle.

Deux personnes qui prenaient un repas face à face.

Avec qui ?

Avec sa famille.

Avec une vampire.

Mais après ça, il s’était retrouvé seul.

Et quel type de cuisine ferait-il le mieux ressortir cette sensation déchirante de solitude ?

Et la réponse était très certainement une cuisine qui exigeait au moins deux participants pour pouvoir l’apprécier.

Et par exemple, le pot-au-feu était clairement ce genre de plat.

Même avec un nouveau membre dans sa famille, et alors même que Rushella avait rejoint la table, la solitude de Hisui ne pouvait-elle toujours pas être dissipée ?

« ... Quel faible lâche ! » Rushella grogna de mécontentement, plaçant le reste de la nourriture trouvable dans le plat du pot-au-feu dans son assiette.

Un peu plus tard, après avoir fini de manger le porridge qu’il avait préparé, Hisui avait consciencieusement nettoyé la table et avait commencé à laver la vaisselle et la table.

Juste au moment où il lavait la cuisine, Eruru s’approcha soudain de lui avant de dire. « Laissez-moi vous aider. Accepter l’hospitalité de quelqu’un sans rien faire en retour ne convient pas à mon style. »

« Merci... Bien que je vous remercie sincèrement pour votre offre, qu’est-ce qui se passe avec cette expression plaintive sur votre visage ? » demanda Hisui.

« Je ne me plains nullement à propos de votre cuisine, » répondit Eruru. « Cependant, je souhaite commencer dès le possible ce qui concerne le véritable but qui m’a fait venir à cet endroit. »

« J’ai compris, » répondit Hisui. « Laissez-moi d’abord finir tout ça et après on y va. »

« Voilà la raison qui fait que je vous aide maintenant. Ainsi, vous aurez fini plus rapidement avec cela, » répliqua Eruru.

Tout comme Eruru était prompte verbalement, elle était aussi très efficace dans l’action. En peu de temps, toute la vaisselle avait été lavée et elle allait finalement pouvoir passer au but principal de cette venue et commencer son travail.

« ... Alors, allons-y. Tous les documents se trouvent dans le sous-sol, » déclara Hisui.

Hisui l’avait ainsi menée à travers le salon.

Et il avait fini par être intercepté par Rushella qui comme toujours l’observait. « Qu’allez-vous faire tous les deux !? »

« Oh, mon Dieu ! Vous allez quelque part tous les deux afin de rester seuls. N’avez-vous pas fait équipe assez souvent ces derniers temps ? » Mei s’était également jointe à la conversation, interrogeant Hisui alors qu’elle posait son menton sur ses mains.

Hisui ne semblait pas dérangé alors qu’il lui répondit. « C’est pour du travail, je le répète, du travail. Je ne sais pas combien de temps elle va prendre, mais je reviens immédiatement après l’avoir emmené au bon endroit. Vous deux, vous devriez prendre dès maintenant un bain. »

« J’ai compris. Et je vais t’attendre après ça dans ton lit. Alors, s’il te plaît, dépêche-toi de venir me rejoindre, » déclara Mei.

« ... Je dors sur le canapé du salon ce soir, d’accord ? » Hisui grommela en réponse aux tentations emplies de séduction de Mei, puis il conduisit Eruru au sous-sol.

En descendant l’escalier, l’éclairage était passé des ampoules électriques à des chandeliers à l’ancienne. Avec beaucoup d’intérêt, Eruru avait scruté son environnement.

« Ce style et cette atmosphère sont plutôt efficaces, » constata Eruru. « J’ai finalement l’impression que je visite le château d’un vampire. »

« Tout cela n’est que du passé. Maintenant, il s’agit de la maison d’un humain, moi, » répondit Hisui.

« N’y a-t-il pas une vampire qui vit ici actuellement ? Est-ce qu’elle est déjà descendue ici ? » demanda Eruru.

« Y a-t-il des vampires dans ce monde qui iraient volontiers à un endroit où il y a une croix géante plantée dans le sol ? » demanda Hisui. « Elle était curieuse à l’origine, mais une fois que je lui ai dit cela, elle a décidé d’éviter cet endroit. »

« ... » L’explication de Hisui avait rendu Eruru mal à l’aise. Après tout, elle avait également peur des croix.

« Ne vous inquiétez pas pour ça, car je l’ai déplacée ailleurs pour aujourd’hui, » déclara Hisui.

« ... Merci beaucoup, » déclara Eruru.

« Nous sommes arrivés ! » déclara Hisui tout en s’arrêtant, puis en pointant du doigt quelque part devant lui.

Illuminée par la lueur des bougies, on pouvait voir une bibliothèque qui comprenait d’innombrables étagères bien remplie.

Il y avait également des livres dispersés sur le sol qui devaient être là, car ils ne pouvaient pas aller sur les étagères qui étaient déjà bien trop lourdement chargées de livres. Cela affichait clairement le nombre très important de livres, et l’ancienneté de cette collection.

La collection de livres de la bibliothèque était assez variée et approfondie, avec la plus grande part des ouvrages qui étaient écrits dans des langues étrangères, exposant clairement les vastes connaissances de l’ancienne propriétaire.

« C’est..., » commença Eruru.

« Je suppose que cela compte comme l’héritage laissé par mon parent adoptif, » déclara Hisui. « Elle aimait vraiment les livres et elle restait parfois enfermée pendant des jours en ne faisant que lire. Donc, ce que vous cherchez devrait être là-bas, non ? »

Hisui se dirigea vers un certain coin de la bibliothèque et demanda à Eruru en montrant un endroit spécifique de la vaste collection de livres.

« C’est probablement quelque part ici... que vous trouverez des livres sur les sorcières, » déclara-t-il.

Eruru avait soigneusement parcouru les titres sur les couvertures des livres, à la recherche du mot-clé « sorcière ». Même avec ses capacités en langues étrangères, elle ne pouvait en lire que la moitié, mais elle avait vite trouvé un livre sur les sorcières.

« Une vampire collectionnant des livres sur les sorcières... ? Quel but avait-elle en faisant ça ? » demanda Eruru.

« À mon avis, c’était purement par curiosité ? » répondit Hisui. « De plus, elle a elle-même vécu des “chasses aux sorcières”. Elle a mentionné qu’elle avait failli être confondue avec une sorcière. »

« J’ai entendu parler de traditions qui considèrent que les vampires et les sorcières sont les mêmes, est-ce que cela pourrait venir de votre parent adoptif ? » demanda Eruru.

« Cela me vexe, mais je n’ai aucun moyen de réfuter cette possibilité..., » répondit Hisui. « Eh bien, faites des recherches autant que vous le voulez. Si nécessaire, vous pouvez même les emprunter et les emporter avec vous. »

« Alors j’accepterai respectueusement votre offre, » répondit Eruru.

Eruru s’était alors assise par terre puis elle commença à feuilleter un livre qu’elle avait saisi au hasard.

Cela allait être une tâche plutôt ardue, mais il n’y avait pas d’hésitation dans ses yeux.

« ... Ne vous surmenez pas avec toutes ces recherches, d’accord ? » déclara Hisui.

« Je n’ai pas besoin que vous vous inquiétiez pour moi, » répondit Eruru.

Puis, en entendant la réponse froide d’Eruru, Hisui avait froncé les sourcils puis il avait quitté le sous-sol.

†††

Partie 3

Alors que Hisui était entré dans le sous-sol, Rushella était allée prendre un bain. Pendant ce temps, Mei avait profité de l’occasion pour aller à l’étage.

Dès le départ, elle n’avait aucun intérêt quant à la tâche d’Eruru.

Bien sûr, quand son aide serait nécessaire, elle allait remplir ses fonctions par respect pour son salaire, mais la raison pour laquelle elle était venue aujourd’hui dans la maison de Hisui était une affaire purement personnelle.

C’était bel et bien le cas. Tout cela était pour son plan de procréation.

« Chez lui alors que je suis en vacances... ce jour inévitable est enfin arrivé..., » Mei avait souri avec malveillance alors qu’elle disait ça puis elle avait commencé à explorer l’étage.

Elle avait déjà pu confirmer que cet étage était l’emplacement où se trouvait la chambre de Hisui.

Comme il s’agissait du champ de bataille principal où se déroulerait sa lutte extatique afin de fabriquer un bébé, il était tout à fait nécessaire de déterminer à l’avance son emplacement physique.

« Hmm... Serait-ce celle-là ? » se demanda-t-elle alors qu’elle ouvrait la première porte coulissante du couloir.

Le style de la poignée était plutôt luxueux et démodé. En entrant dans la pièce, ce qu’elle vit alors était encore plus étonnant, et elle ne put s’empêcher de s’exclamer. « Wôw... ! »

Cette pièce rivalisait avec ce que l’on trouverait dans des palais où la royauté et la noblesse résideraient.

Il y avait un très grand lit à baldaquin. De plus, il y avait des antiquités inestimables et œuvres d’art qui étaient placées un peu partout dans la pièce. Le lit était recouvert d’un beau drap de velours rouge qui avait l’air extrêmement doux. Aussi bien que le papier peint que les moindres détails et objets dans la pièce eussent été choisis avec un grand soin quant à l’esthétique.

La chambre était assez grande pour prendre la plus grosse part de l’étage. Mais peu importe la manière dont vous regardez cette pièce, elle ne semblait pas être la chambre de Hisui.

Au contraire, cette esthétique était plutôt celle d’une femme.

Cependant, l’endroit manquait de miroirs et d’une coiffeuse, éléments essentiels trouvables dans la chambre d’une fille, ce qui donnait un sentiment étrange avec tout le reste de la pièce. Mais dès qu’elle avait vu le cercueil de jet noir placé à côté du lit, Mei avait immédiatement compris la raison. « C’est... »

Elle venait de comprendre que la pièce servait de chambre d’une vampire.

Il s’agissait de la raison évidente quant au manque de miroirs dans la pièce. Comme les miroirs ne reflétaient pas le reflet du maître de la maison, ils étaient sans importance pour elle.

Il s’agissait de l’une des caractéristiques d’un vampire, il n’avait pas de reflet dans les miroirs. En outre, il y avait également la peur de la lumière du soleil d’où la présence de rideaux dans cette pièce qui étaient faits d’un tissu très épais afin de bloquer totalement la lumière.

« Est-ce une mauvaise supposition, hein ? » murmura-t-elle.

Mei se prépara à partir déçue, mais elle heurta malheureusement Rushella alors qu’elle retournait dans sa chambre après son bain. Naturellement, elle portait comme d’habitude uniquement une chemise en tant que vêtements décontractés.

« Que faites-vous dans ma chambre !? » demanda Rushella.

« Rien du tout. Mais votre chambre coûte sûrement une fortune. Les finances de Hi-kun pourraient-elles être assez importantes pour ça ? » demanda Hisui.

« Cette pièce était à l’origine comme ça ! Grâce à ça, j’ai été très satisfaite dès le départ, » démontrant qu’elle était clairement satisfaite de la chambre, Rushella croisa les bras alors qu’elle hochait la tête en lui répondant ça.

D’un autre côté, Mei leva les yeux au plafond en affichant une expression sérieuse.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Y a-t-il un problème ? » demanda Rushella.

« Si c’est comme vous dites... alors cela, veux dire que Hi-kun a toujours gardé la pièce dans son état d’origine, n’est-ce pas ? Et cela même après la mort de cette vampire, » déclara Mei.

« ... ! » En entendant cela, Rushella avait été choquée et elle s’était retrouvée bloquée sur place.

Effectivement... C’était vrai.

En y repensant, tout le mobilier était exempt de poussière et la chambre était très propre quand elle avait emménagé ici.

Pendant tout ce temps, Hisui devait avoir... régulièrement nettoyé la pièce.

« Cela s’annonce mal..., » déclara Mei.

« Que voulez-vous dire par là... ? » demanda Rushella.

« Avez-vous entendu parler de Hikaru Genji [1] ? » demanda Mei.

« Je le connais en raison d’un cours sur lui à l’école, » répondit Rushella. « C’est ce gars-là qui a essayé de poursuivre en même temps sa belle-mère en plus de diverses femmes. Il est même allé jusqu’à kidnapper une jeune fille afin de l’élever selon ses préférences. Parlez-vous de cet homme vraiment méprisable ? »

« ... Eh bien, oui, même si certaines parties du contenu sont indéniables..., » déclara Mei. « Néanmoins, il s’agit encore d’un classique mondialement connu de la littérature japonaise. De plus, ce conte ne contient-il pas une vérité cachée applicable à ce qui se passe aujourd’hui ? »

« Que voulez-vous dire par là ? » demanda Rushella.

« Ce que je veux dire par là est que les hommes sont incapables de se libérer de l’ombre de leur mère, » répondit Mei. « Ne devriez-vous pas comprendre cela un peu mieux que moi ? »

Mei regarda Rushella comme si elle avait discerné quelque chose.

Rushella se contenta de détourner le visage et grogna avec impatience. « ... Je ne sais pas. »

« ... Vraiment ? Même si Hi-kun ne s’intéresse pas à vous en tant que Lady Fujitsubo, qu’en est-il de l’autre ? » demanda Mei. « Peut-être a-t-il l’intention d’élever sa propre Murasaki [2], qui sait ? Mais cela peut être le contraire. »

« Franchement, qu’essayez-vous de dire par là... ? » demanda Rushella.

« Une vampire élèverait-elle un enfant humain sans raison ? » demanda Mei. « Qu’auriez-vous fait si vous étiez à sa place ? »

« ..., » Rushella resta sans voix.

« Normalement, cette situation serait impossible. Cependant, pour une immortelle vampire ayant la jeunesse éternelle, le fait d’attendre une décennie ou deux n’est rien, non ? » demanda Mei. « Peut-être... qu’elle attendait simplement le bon moment. »

« Attendre pour quoi ? » demanda Rushella avec douceur. Elle ne voulait pas le demander, mais elle devait savoir... telles étaient les émotions qui étaient transportées dans sa voix.

« Elle devait attendre que Hi-kun soit élevé pour être un homme à son goût, » répondit Mei. « Puis elle aurait aspiré son sang et elle l’aurait facilement converti en un membre de sa race. De plus, Hi-kun ne peut probablement pas ignorer ses intentions... Mais même après l’avoir réalisé, il est toujours resté avec elle, donc cela signifie que Hi-kun est aussi... »

En disant ça, Mei jeta un coup d’œil suggestif sur Rushella.

Rushella se tenait simplement là avec ses poings serrés.

Mei ne l’avait pas provoquée plus que ça puis elle était retournée à son but original. « Puisque c’est votre chambre... La chambre de Hi-kun... est-ce que cela pourrait être celle là-bas ? »

« Ah, attendez un peu, vous..., » déclara Rushella.

Avant que Rushella ne puisse l’arrêter, Mei avait pénétré dans la chambre de Hisui.

Il s’agissait d’une chambre de style occidental très ordinaire. Son espace vital était également standard pour un lycéen, sans rien de spécial à ce sujet.

Il y avait un bureau ainsi qu’une bibliothèque en acier. Des mangas ainsi que des Cds étaient dispersés sur le sol au milieu de vêtements. Peu importe comment vous aviez regardé la pièce, il s’agissait de la chambre d’un lycéen tout à fait ordinaire.

« Hmm... Rien d’extraordinaire à première vue, » déclara Mei.

« Je vous demande..., à quoi pensez-vous !? Pourquoi êtes-vous venue dans la chambre de ce type ? » demanda Rushella.

« Je fais tout simplement de la reconnaissance, » répondit Mei. « Afin de pouvoir permettre la réussite de la fabrication d’un bébé, je dois avoir une compréhension complète quant à ses préférences. N’est-ce pas le bon sens de penser ainsi ? »

« Je-je ne sais pas vraiment ça ! » répondit Rushella.

Le terme « fabrication d’un bébé » avait clairement fait rougir le visage de Rushella.

Mei avait lâché un « Hmph », puis elle avait jeté un coup d’œil vers Rushella avant de reprendre l’exploration de la pièce.

« Je dois vraiment parvenir à une meilleure compréhension de Hi-kun..., » déclara Mei. « Je dois regarder par ici ! »

Mei plongea sous le lit comme si elle faisait une glissade de coureur de baseball. Rushella l’avait alors suivie.

« Hey, pourquoi me suivez-vous !? » demanda Mei.

« Taisez-vous ! Je suis libre de le faire ! Faites vite, mais que pensez-vous trouvé ici ? » demanda Rushella.

« Vous plaisantez, ne saviez-vous pas ça ? » demanda Mei. « Quand il s’agit de tout ce qui est sous le lit, c’est l’espace privé d’un homme... Les dispositions sexuelles et ce genre de choses seront entièrement révélées si vous pouvez regarder ce qui s’y trouve ! Eh bien, en bref, il s’agit d’un trésor qui contient le pire genre de publications. »

« Que voulez-vous dire par le “pire genre de publications” !? » demanda Rushella.

« ... Voulez-vous vraiment que je vous l’explique ? » demanda Mei.

« Parlez-vous de ces “dourinshi” dont j’ai entendu parler. Des livrets très minces, est-ce bien ça ? » demanda Rushella.

« Vous avez à moitié raison, » répondit Mei. « Après tout, ils peuvent être conçus afin de cibler tous les groupes d’âge, alors vous devriez arrêter avec cet étrange sentiment de préjudice. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le sujet, dépêchons-nous de vérifier les goûts de Hi-kun... ! »

Mei avait tendu la main vers les profondeurs que représentait la zone sous le lit.

Alors qu’elle était peut-être conduite par un sentiment d’opposition provocatrice, Rushella se joignit à la mêlée.

« Que faites-vous ? Cherchez-vous aussi avec moi ? » demanda Mei.

« Taisez-vous ! Le fait de mieux comprendre mon serviteur fait partit de mes devoirs ! » répliqua Rushella.

Sous le lit, leur escarmouche avait finalement atteint une impasse.

Ces filles frêles luttaient ensemble, se disputant le trésor connu comme le pire genre de publications.

Néanmoins, leurs efforts avaient fini sans que cela soit un succès.

Pour le dire plus précisément, rien n’était caché sous le lit de Hisui.

« ... N’y a-t-il vraiment rien ici ? » demanda Mei. « Ou est que c’est caché dans un endroit plus complexe !? »

« Hmph, après tout, c’est tout ce qu’une personne de votre niveau peut faire ! » s’exclama Rushella. « Moi, d’un autre côté, j’ai pu trouver quelque chose, comprenez-vous ? »

Rushella avait souri victorieusement puis elle rampa afin de sortir de sous le lit avant de finalement lever son butin en l’air.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Rushella.

La main de Rushella ne contenait ni le pire genre de publications ni l’une de ces minces brochures, à la place, il s’agissait d’une bouteille qui pouvait tenir dans sa paume. La bouteille avait été scellée avec un liège pittoresque et le contenu était plutôt ordinaire, des cendres.

« Alors, qu’est-ce que ça pourrait être ? » demanda Mei.

« Je suis celle qui l’a d’abord demandé, alors ne demandez pas ça à votre tour ! » répliqua Rushella.

« Mais même si vous demandez ça..., » murmura Mei.

Les deux beautés avaient commencé à réfléchir ensemble à cela.

Puis, à ce moment-là, le maître de cette pièce se plaça à la porte, complètement étonné.

Ayant terminé sa tâche de servir de guide pour Eruru, il avait quitté le sous-sol avant de retourner dans sa chambre.

« ... Tous les deux, que faites-vous dans la chambre de quelqu’un d’autre ? » demanda Hisui.

« « ... » »

Les deux filles avaient alors baissé la tête en raison de la honte.

Après tout, qu’avaient-elles fait ?

L’atmosphère gênante qui pesait sur le trio avait persisté pendant un moment, jusqu’à ce que Hisui remarque la bouteille présente dans la main de Rushella et qu’il décide de briser le silence. « Donne-la-moi... »

Hisui se dirigea vers Rushella, essayant de reprendre la bouteille.

Face au comportement énergique de Hisui, même Rushella avait tranquillement obéi sans offrir la moindre résistance.

Hisui avait ignoré la vampire choquée et avait simplement placé la bouteille dans sa poche.

« Ne traînez pas dans une pièce qui n’est pas la vôtre, » déclara-t-il bruyamment. « Si vous n’avez pas d’autres choses à faire ici, alors dépêchez-vous et sortez. »

En réponse, Rushella avait repris ses airs habituels et s’était opposée à lui. « Comment oses-tu me parler d’une telle manière !? Et aussi, c’est quoi ce truc ? »

« Ah, c’est peut-être le sable d’une plage qu’ils ont déjà visitée ensemble ? » Mei avait essayé de calmer la situation et avait suggéré ça en plaisantant à moitié.

Cependant, Hisui avait réfuté à ça avec une expression glaciale. « ... Je suppose que cela peut compter comme étant les cendres d’un mort. En tout cas, en des termes humains. »

Cette déclaration avait fait que Rushella et Mei se regardèrent avec un certain malaise.

Elles connaissaient toutes deux son passé. Plus précisément, elles savaient à peu près ce qui s’était passé, même si Hisui lui-même parlait rarement de ses expériences.

Mais elles savaient toutes deux que la vampire qui avait élevé Hisui était déjà détruite. Quant à la disparition d’un vampire, les deux avaient parfaitement compris qu’il s’agissait d’une destruction complète et totale.

Un corps qui était autrefois béni avec une vigueur éternelle s’était transformé en poussière puis il s’était éparpillé dans l’oubli, ne laissant finalement rien derrière.

« J’ai seulement été capable de rassembler... tout cela, » déclara Hisui.

À la fin, tout ce qui restait dans la paume de sa main, c’était cette quantité.

En ce moment, le vent impitoyable l’avait dépouillé de ses restes, les entraînant dans l’oubli.

« Tout cela est complètement inepte, » déclara Rushella.

Ses paroles impitoyables avaient fait frémir le corps de Hisui. Mei aussi se tourna vers Rushella avec une expression choquée.

« Pour quelqu’un qui est déjà détruit, quel sens reste-t-il dans ses trucs ? Toi... Combien de temps vas-tu te laisser enchaîner comme ça ? » demanda Rushella.

« ... Ce n’est rien de tout cela. Cela compte simplement comme un attachement familial ou devrais-je dire, un rituel... Rien de plus, » déclara Hisui.

« Ma chambre... Tu l’as toujours gardée dans le même état que lorsque cette femme était en vie, n’est-ce pas ? » demanda Rushella. « Tu dois l’avoir nettoyée pendant tout ce temps. Tu es totalement inutile, le sais-tu ? »

Rushella avait continué à le gronder.

Mei avait fait un signe avec ses yeux afin de dire à Rushella de s’arrêter, mais elle était complètement inconsciente.

« Ces meubles et ce lit... Je vais tous les jeter et en acheter à neuf, » Rushella continua avec sa rhétorique arrogante. « Pourquoi dois-je utiliser des biens d’occasion de quelqu’un d’autre !? »

Mais le regard qu’elle faisait dans la direction de Hisui avait en lui de la pitié.

Après s’être retourné, Hisui ne remarqua pas son regard et répondit simplement avec indifférence. « Fais ce que tu veux avec ces objets. »

« ... !? »

« Si tu veux les changer, alors vas-y et achetons-en de nouveau. Pour être honnête, je suis aussi fatigué d’eux, » continua Hisui.

« ... »

« Mais tu devrais toi-même les payer, » continua-t-il. « En outre, tu devras t’occuper de te débarrasser des vieux meubles. Ah, pourquoi ne pas simplement les vendre pour récupérer une partie du coût ? Cela devrait nous faire économiser une partie de la somme. »

Puis il y avait eu un lourd silence.

Sans rien dire, le regard de Mei commença à errer.

Finalement, Rushella avait pris la parole. « Est-ce une blague ? Si l’argent est gaspillé imprudemment, il n’y a aucune chance de survivre dans le monde humain. »

« Vraiment..., » Hisui avait dit cela avec indifférence puis il avait quitté la pièce.

Les deux filles ne l’avaient pas suivi.

Hisui retourna dans le salon vide et s’assit sur le canapé, regardant la télévision pendant un moment. Puis il avait sorti la bouteille de sa poche.

Eruru avait mentionné auparavant qu’il transportait deux articles à son retour de l’étranger et le second était cet objet.

Les chérir à ses côtés à tout moment, se rappelant de tristes souvenirs de temps en temps... cela n’était pas quelque chose qu’il avait fait.

Hisui avait simplement recueilli les cendres, les avait versées dans une bouteille, les avait ramenées à la maison, et les avait gardées sous le lit... et rien de plus.

Peut-être ne les aurait-il jamais revues.

Tout comme Rushella l’avait dit, c’était totalement inutile.

C’était clairement seulement des cendres plutôt que Miraluka elle-même.

Hisui avait alors dissipé sa mélancolie puis il s’était levé.

Le fait d’agoniser en raison du passé n’allait rien changer. Par conséquent, Hisui avait décidé de d’abord prendre un bain, se laver les cheveux, et se rafraîchir. Il était aussi un peu préoccupé par Eruru qui était encore en bas.

Hisui se dirigea vers la salle de bain et enleva ses vêtements devant la porte.

Rushella et Mei étaient probablement encore au deuxième étage. Il ne pouvait rien entendre en provenance d’elles.

***

Eruru travaillait dur au sous-sol.

Alors le fait de rencontrer quelqu’un au moment où il enlevait ses vêtements... était une chose qui ne devrait jamais arriver.

La porte coulissante de la salle de bain était ouverte et les lumières étaient éteintes. Il avait appelé afin de confirmer qu’il n’y avait personne à l’intérieur.

Tout était bon... du moins en théorie.

Jusqu’au moment où il s’était assis sur le tabouret de bain, il n’y avait pas eu de problèmes.

Mais dès qu’il s’était assis sur le tabouret, il avait entendu un bruit venant de derrière lui et quelque chose lui était tombé dessus depuis le plafond.

« ... Hein !? » s’exclama-t-il.

Notes

  • 1 Hikaru Genji : (光源 氏) : le protagoniste du roman japonais classique « le Conte de Genji ». Perdant sa mère dans la petite enfance, il a continué à développer des relations romantiques avec de nombreuses femmes, l’un d’eux étant sa belle-mère, Lady Fujitsubo, qui ressemblait beaucoup à sa mère et devint son idéal féminin. Plus tard, Hikaru rencontrait la nièce de sa belle-mère, Murasaki, qu’il ramena chez lui pour élever et éduquer afin de devenir la femme de ses rêves.
  • 2 Murasaki : Comme décrit dans la note précédente, Lady Fujitsubo est la belle-mère tandis que Murasaki est la nièce de la belle-mère dans le Conte de Genji.

†††

Partie 4

Hisui allait se retourner afin de voir ce qui s’était passé, mais la douce sensation de quelque chose qui se pressait sur son dos le figea sur place.

Puis de souples bras s’étendirent vers l’avant depuis derrière lui, lui enlaçant la taille.

De plus, une douce haleine soufflait à son oreille.

« Excuse-moi ~ Sudou-san ? » demanda Hisui.

« Oh, mon Dieu ! T’es-tu rendu compte que c’était moi simplement en raison de la sensation de mon étreinte ? » demanda Mei.

« Il y a seulement toi qui ferais une telle chose ! Et depuis où es-tu sortie pour arriver ainsi ? » demanda Hisui.

« Pendant tout ce temps, je me suis plaquée contre le plafond en utilisant seulement la friction statique et la puissance musculaire. Je me suis maintenue ainsi contre le mur, mais c’est tellement fatigant ❤ ! » répondit Mei.

« Qu’y a-t-il avec cette puissance terrifiante et cette persistance qui sont tiennes ? » demanda Hisui. « Pourquoi dois-tu utiliser ta force artificielle dans les pires endroits possible !? »

Dans le passé, la créature de Frankenstein, née dans un laboratoire froid et stérile, avait envahi en raison de la haine, la vie de son créateur avec une férocité qui aurait fait honte aux harceleurs modernes. Et maintenant dans différents temps et lieux, la persistance de ces créatures semblait avoir été redirigée vers la procréation.

Ici, dans cette salle de bain, les deux individus étaient totalement nus.

« J’ai tant attendu, attendant le moment même où toi, Hi-kun, tu te déshabillerais de toi-même... ! » déclara Mei. « Enfin, veux-tu bien accepter ton destin !? »

« Cela devait être ton objectif depuis le début..., » répondit Hisui. « Cela pourrait-il être possible que la sorcière était à mes côtés pendant tout ce temps !? »

« Hi-kun, tu es tellement bête... Toutes les femmes sont des sorcières, ne le savais-tu pas ? » tout en disant ça, Mei pressa son corps encore plus fortement contre lui.

Hisui pouvait sentir ces fruits extrêmement rebondissants et lourds contre son dos.

Puis, mobilisant tous les nerfs présents dans son corps afin de couper les sensations ressenties dans son dos, il avait banni cette chaleur diabolique de son esprit.

C’était vide.

Il n’y avait plus rien sur son dos.

Par conséquent, il n’y avait rien de pressé contre lui.

« Ah, arrête, Hi-kun, arrête de bouger..., » déclara Mei. « Tu te frottes contre mes mamelons, peux-tu les sentir là... »

« De quoi parles-tu, Sudou-san... ? » demanda Hisui. « Je ne ressens rien, tu sais ? Ça doit être mon imagination, mais j’ai l’impression de ressentir un peu de douceur et de chaleur sur mon dos, mais cela doit être quelque chose comme des petits pains à la viande, n’est-ce pas ? Il semble qu’il y ait quelque chose d’un peu dur en leur centre, cela doit être ça, des pois au sommet du shumai, non ? Décidément, cela ne peut pas être cette chose que les bébés sucent, n’est-ce pas !? »

« ... Eh bien, n’es-tu pas pleinement conscient de ça ? Hey, ne m’ignore pas comme ça... C’est tellement injuste, » déclara Mei.

La main de la tentatrice Mei avait atteint la zone entre les jambes de Hisui. Avec tout son corps nu à l’exception de la serviette couvrant cet endroit, Hisui avait à peine réussi à maintenir sa dernière ligne de défense.

La magnifique main mince et pâle de Mei caressait la main de Hisui qui gardait désespérément la serviette en position.

« Sérieusement... Tu te retiens bien trop désespérément. Hi-kun, laisse ton sang remplir cette zone... Et transforme-toi pour passer en mode Anti-Drac, est-ce ainsi... ? » demanda Mei.

« Arrête d’utiliser la constitution particulière de mon corps pour faire des blagues salaces..., » répliqua Hisui.

« Ce petit gars est aussi timide que son maître !! Face à une situation aussi soudaine, il ne sait pas comment réagir ! » déclara Mei.

Avec l’autre bras de Mei fermement enroulé autour de sa taille, Hisui ne pouvait pas s’échapper même s’il essayait. La force d’un bras humain artificiel était complètement différente de ce que cette diabolique peau souple suggérerait. S’il offrait la moindre résistance, il était alors très probable qu’il perdrait instantanément deux ou trois côtes.

« Eh... N’est-il pas temps que tu cesses toutes résistantes !? » demanda Mei.

« Arrête avec ça... Et ne souffle pas dans mon oreille ! Ah, ahhhh je t’ai dit d’arrêter ça... Ne mords pas le lobe de mon oreille..., » déclara Hisui.

Déjà en tenant le lobe d’oreille d’Hisui dans sa bouche, Mei avait continué à légèrement le mordre. Les lèvres et la langue de Mei avaient habilement joué avec le lobe de l’oreille, faisant progressivement disparaître la conscience de Hisui.

« Je l’ai déjà dit, je suis la poupée gonflable équipée de quarante-huit modes de plaisir différents..., » déclara Mei. « Face à ma légère morsure diabolique, ta conscience s’envolera bientôt jusqu’aux firmaments... »

« Je te l’ai dit, la déclaration que tu viens de faire est une insulte envers tes ancêtres humains artificiels..., » la voix de protestation de Hisui était déjà extrêmement faible.

Alors qu’elle sentait que sa victoire était à portée de main, Mei avait commencé à prendre des mesures plus intenses.

Puis, faisant glisser du savon à travers son décolleté, elle avait généré une grande quantité de mousse.

Puis, elle avait utilisé ses seins recouverts de bulles savonneuses afin de se frotter contre le dos de Hisui.

« Comme je le pensais, les jeux dans la salle de bain doivent être faits ainsi ❤, » déclara Mei. « Mes superbes compétences, qui surpassent de loin celles des dames de massage, on dirait que tu les apprécies beaucoup ! »

« ... ! »

Il s’agissait probablement de l’une de ses quarante-huit modes de plaisir. En effet, il se sentait extrêmement bien là. C’était insondable et agréable.

 

 

Alors que la mousse de savon et les seins exécutaient une symphonie d’extase, deux protubérances se frottaient contre lui de temps en temps, jouant une note grave, et Hisui ressentait ça comme des éclairs traversaient son dos.

Ce n’est pas bon.

Ce n’est pas bon... ce n’est pas bon... Ce n’est pas bon... Ce n’est pas bon... Ce n’est pas bon... Ce n’est pas bon..., ce n’est vraiment pas bon du tout !

En utilisant les restes de sa santé mentale, Hisui tendit la main vers l’évier. Puis, tournant le robinet au maximum, il avait commencé à le remplir,

Après ça, il avait envoyé toute l’eau vers le visage de Mei se trouvant derrière lui.

« Ah, c’est si froid ! » s’écria Mei.

Surpris par l’attaque soudaine, Mei avait finalement relâché Hisui.

Puis, profitant de l’occasion, Hisui ouvrit la porte de la salle de bain et tenta de s’échapper.

Cependant, Mei avait étreint la taille d’Hisui par-derrière, le traînant vers l’arrière. Seul le haut de son torse avait réussi à franchir la porte, mais il n’y avait pas d’échappatoire pour lui.

« Attends un peu, Hi-kun... Est-ce que tu essayes de déshonorer une fille !? » demanda Mei.

« Pourquoi ne prends-tu pas en compte d’abord ma propre honte !? Hé ! Que quelqu’un se dépêche et me sauve ~~ ! » Hisui avait abandonné sa fierté et avait directement crié pour avoir de l’aide.

À sa grande surprise, ses renforts avaient fini par arriver assez rapidement.

Cependant, Hisui avait immédiatement regretté sa décision hâtive.

« Quoi !? Est-ce que la sorcière nous a poursuivis jusqu’à votre domicile !? » demanda Eruru.

« Que se passe-t-il !? » demanda Rushella. « Je venais juste de faire une courte pause, et maintenant, il y a une telle situation ! »

Rushella et Eruru avaient ouvert la porte de la zone intermédiaire où l’on se changeait, et elles s’étaient précipitées à l’intérieur de la salle de bain.

Les héroïques sauveuses étaient arrivées en toute hâte, mais elles se figèrent à la vue d’un Hisui nu qui était étalé sur le sol à l’entrée de la salle de bain.

Heureusement, son torse était toujours dans la salle de bain, donc elles ne voyaient pas tout... mais les deux filles s’étaient immédiatement rendu compte que c’était Mei qui était à l’intérieur et qui tirait le corps d’Hisui.

« Ah, excusez-moi, mes deux héroïnes, mais permettez-moi d’expliquer..., » déclara Hisui.

« Hi-kun m’a demandé de l’aider afin de lui laver le dos, c’est pourquoi je..., » Mei avait soudainement agi d’une manière plutôt docile et elle avait maladroitement croisé ses doigts.

Hisui avait instantanément pâli en entendant ça.

« Je lui avais dit que j’étais gênée de faire ça, mais il a tellement insisté..., » continua Mei.

« Hein !? ... C’est quoi ce mensonge ? Comme si quelqu’un te croirait..., » déclara Hisui.

Elles le croyaient...

Sans changer d’expressions, Rushella avait sorti son épée courte préférée et elle s’était placée en position. Eruru avait sorti son pistolet sacré anti-vampire, Argentum, et avait enlevé la sécurité.

« Hé, attendez une seconde, n’est-ce pas trop étrange !? » demanda Hisui. « C’est ma virginité qui est en danger ici ! Vous ne pouvez pas comprendre ce genre de situation ! Hey, pourquoi ne parlez-vous pas ? Pourquoi êtes-vous si inexpressives !? Calmez-vous et arrêtez-vous ! Ne faites pas ça, arrêtez-vous maintenant... ! »

Avant que l’eau du bain ne se soit refroidie, Mei avait déjà quitté la scène.

Après cela, dans une baignoire qui était assez grande pour contenir deux ou trois personnes, flottait le corps d’un garçon qui ressemblait au cadavre d’un noyé. Il s’agissait d’Hisui qui avait été longuement battu et qui avait maintenant son visage entièrement meurtri.

Le sang provenant de ses blessures avait teint le rouge du bain, soulignant la fin tragique qu’il avait connue.

Hisui Kujou, conformément à son nom [1], avait été submergé dans de l’eau teinte d’écarlate en raison de l’addition de sang frais à ce bain.

Notes

  • 1 Kujou Hisui (紅城緋水) : Le kanji de son nom, ku () et hi () signifient la couleur rouge/écarlate, tandis que signifie eau.

†††

Partie 5

Tard dans la nuit...

Alors que Rushella et Mei étaient allées au lit, Eruru avait continué à lire dans le sous-sol tout en restant seule.

Grâce au fait qu’elle avait une partie de son sang qui était celui d’un vampire, il n’y avait aucune trace de fatigue sur son visage. Alors qu’elle utilisait l’éclairage produit par une chandelle, elle avait lu des livres anciens sans faire la moindre pause.

Tout en ayant perdu le compte du nombre de livres qu’elle avait déjà lus, Eruru en avait fermé un autre et l’avait placé sur le sol.

Au moment où elle entendit les pas s’approchant d’elle, un clair mécontentement était apparu sur son visage.

« Pour quelle raison êtes-vous là Kujou-san ? » demanda Eruru. « Vous qui avez trompé, non seulement, des filles pour qu’elles entrent dans votre maison, mais qui leur avez même ordonné d’entrer dans la salle de bain ? »

« Qu’est-ce que c’est que ce ton dans votre voix ? » demanda Hisui. « Peut-être que, comme l’a dit Rushella, je n’aurais pas dû vous faire venir chez moi. Je souffre toujours en raison de ces blessures. »

Agissant presque tel le fantôme d’un noyé, Hisui grommela alors qu’il faisait bouger ses épaules. Il s’attendait presque à mourir quand elles avaient fait ça.

« Il est déjà tard, que diriez-vous d’aller dormir ? » demanda Eruru. « Allez-y et vous pouvez aller dans le même lit que Sudou-san. »

« Pour qui me prenez-vous... ? Essayez-vous d’envoyer le petit chaperon rouge dans la tanière du loup affamé ? » demanda Hisui.

« Mais serait-il mieux si vous étiez mangé par un loup ? Bon, pourquoi êtes-vous ici ? » demanda Eruru.

« Je suis seulement venu voir si vous alliez bien et aussi pour vous apporter ceci, » répondit Hisui.

Hisui avait levé un plateau avec sur le dessus, une assiette et une tasse de café. L’assiette contenait un sandwich aux algues tandis que la tasse de café contenait du lait chaud avec du sucre qui y avait été ajouté.

« Il s’agit de votre collation de minuit, » déclara Hisui. « Ne restez pas debout trop tard, d’accord ? »

« Tout comme celle qui habite chez vous, je suis plus énergique la nuit. Mais dans tous les cas... merci ! » répondit Eruru.

Eruru avait pris le plateau puis elle était retournée à la lecture de ses livres.

Mais puisque Hisui lui avait préparé une collation qui pouvait facilement être mangée pendant qu’elle travaillait, Eruru tenait le sandwich dans une main en réponse à son offre tacite de prendre soin d’elle.

« Alors... avez-vous obtenu des résultats jusqu’à présent ? » demanda Hisui.

« ... Rien d’important à ce stade, » répondit Eruru. « Même si les ressources ici sont grandes, en fin de compte la plupart des informations sur les sorcières sont écrites par des tiers. Considérant le taux d’alphabétisation de l’Europe au moment où ils ont été écrits, ainsi que les manières d’agir dans le secret des sorcières, on ne peut pas y faire grand-chose... »

« Je vois..., » répondit Hisui.

Ses espoirs déçus, Hisui affaissa ses épaules en raison de la déception.

Comme prévu, le savoir des sorcières avait été transmis de mère en fille, de maître à disciple. Leurs rituels secrets n’avaient jamais été divulgués à des étrangers.

« Cependant, il existe de nombreuses inscriptions intéressantes ici, » déclara Eruru. « Par exemple, il y a des informations sur la lutte contre les Yeux Mystiques dans le cadre de leurs stratégies anti-vampires. Apparemment, cela résume simplement les résultats à travers des essais et des échecs répétés. Par exemple, on pourrait mettre en place une barrière pour se cacher derrière et éviter les effets. Cependant, le lanceur de sorts est ainsi rendu immobile, ce qui rend cette technique peu pratique. Cependant, même si l’on portait un talisman, il n’y aurait pas beaucoup d’utilisation possible. Afin de contrer les Yeux Mystiques, une méthode plus directe afin d’y résister est nécessaire... c’est ce que cela dit. »

« N’ont-ils pas réussi ça à l’heure actuelle ? Comme ces documents ont été écrits il y a des siècles, alors peut-être que cela aurait déjà pu être réalisé ? Et qu’en est-il des autres ? » demanda Hisui.

« D’autres informations dignes d’être dites comprennent diverses annotations sur les drogues et les potions concoctées par les sorcières, » déclara Eruru. « Bien que les effets de ces concoctions varient considérablement, le fait de les rendre inodores et insipides semble être impossible. Même s’ils sont mélangés avec de la nourriture ou des boissons, beaucoup de travail doit être fait en ce qui concerne le goût, sinon la cible le remarquerait instantanément. Si la drogue provient d’une herbe, alors les autres ingrédients doivent correspondre à ça. Et idéalement, cela serait celui dont le goût ne serait pas gâché par les huiles essentielles de l’herbe. »

« Je vois. Donc, si vous voulez que quelqu’un mange la pomme empoisonnée d’une sorcière, faites-en une tarte aux pommes..., » déclara Hisui. « Est-ce quelque chose comme ça ? »

« Dit simplement, oui, » répondit Eruru. « L’efficacité d’une drogue est inversement proportionnelle à sa concentration. Si ce n’est pas une drogue particulièrement puissante, il n’est pas nécessaire de dépenser beaucoup d’efforts en la cuisinant. »

« Mais si on l’ajoute à de l’eau pure, alors toutes sortes techniques de dissimulations doivent être faites. Cependant, comment les sorcières le font-elles... ? » demanda Hisui.

Hisui s’était assis sur le sol et avait commencé à réfléchir. Eruru avait sorti l’un des sacs en plastique utiliser pour mettre les preuves récolté pour la police et le lui avait montré.

Hisui avait rapidement reconnu l’objet se trouvant à l’intérieur du sac.

Il s’agissait du sac en papier qu’il avait trouvé dans la poubelle de la salle de préparation d’économie domestique.

« Avant de venir chez vous, cela avait déjà été analysé, » déclara Eruru.

« Hmm. Alors, quel est le résultat ? Avez-vous trouvé quelque chose ? » demanda Hisui.

« ... En fait, aviez-vous déjà compris ce que c’était depuis le début ? » demanda Eruru. « Vous saviez ce que c’était et à quoi cela servait. »

Eruru avait regardé Hisui alors qu’elle lui demandait ça.

En voyant ses yeux déterminés qui disent « N’ose surtout pas me tromper, », Hisui n’avait d’autre choix que de parler sérieusement. « C’était probablement... des herbes aromatiques ? »

Des herbes aromatiques... pour le dire simplement, un mélange d’herbe utilisé pour la cuisine.

Elles étaient utilisées pour éliminer les odeurs désagréables du poisson et de la viande, ainsi que pour rendre les plats plus savoureux. Elles étaient souvent utilisées en Europe et pouvaient être considérées comme un type d’épices.

Les combinaisons d’herbes allaient varier d’un plat à l’autre. Les herbes nécessaires avaient été attachées avec une ficelle, et le tout avait été placé dans la soupe en ébullition au même moment que la viande.

Ceux-ci avaient été vendus au marché, et on pouvait trouver de nombreux assaisonnements au supermarché qui étaient scellés dans des sacs en papier.

« Après tout, mon parent adoptif venait d’Europe, alors je l’ai vue les utiliser dans sa cuisine de tous les jours, » déclara Hisui. « La dernière fois, la cuisson consistait à faire de la soupe épaisse, donc le fait d’utiliser des herbes aromatiques ne devrait-il pas être parfaitement raisonnable ? »

« Dans mon cas, mon groupe ne les utilisait pas, » répondit Eruru. « Et il est probable qu’aucun des autres groupes ne les a utilisés... Et qu’en est-il du vôtre ? Comme vous l’avez préparé, vous devriez le savoir, non ? »

« ... »

C’était vrai... le goût de la soupe épaisse était encore vif dans ses souvenirs.

Pour le niveau d’un cours de pratique en cuisine dans une telle école, c’était bien trop incroyable.

Alors qu’il se souvenait de tout ça, il constata que beaucoup d’effort devait avoir été mis dans l’assaisonnement pour en arriver là. Il semblait qu’il y avait un léger goût d’herbes. En tout cas, la chose se trouvant dans la main d’Eruru avait vraiment été utilisée par le groupe de Hisui.

« Même si cela a été utilisé... et alors ? » demanda Hisui. « Vous pouvez l’acheter au marché, et il n’y a pas de problème. Vous le faites bouillir dans la soupe, puis vous le jeter après usage. N’est-ce pas parfaitement normal ? »

« Mais dans ce cas, qui était celui qui l’utilisait ? » demanda Eruru. « En excluant la grande Rushella Dahm Dracula qui n’a pas participé avec sérieux à la cuisine, était-ce vous ? Ou Sudou-san ? »

L’interrogatoire tranchant d’Eruru avait provoqué l’apparition de doutes en Hisui.

Naturellement, il savait qui l’avait utilisée.

Il savait qui était responsable du potage et dont les fonctions incluaient également l’assaisonnement général. Tout cela avait été fait par Sera Reina.

« ... C’est la représentante de la classe qui les ait utilisés. Mais en quoi est-ce mal ? Elle essayait seulement de rendre le plat plus savoureux, et elle a ajouté une étape supplémentaire, non ? » demanda Hisui.

« Selon les résultats de l’analyse, en plus des herbes ordinaires, des feuilles de mandragore ont également été détectées, » annonça Eruru.

« ... !? » Hisui avait écarquillé les yeux en entendant ça.

Pourquoi !? Pourquoi Reina aurait-elle ce genre de fleur vénéneuse en sa possession... !? Se demanda Hisui.

« Que se passe-t-il là... ? » demanda Hisui.

« Je ne sais pas du tout, » répondit Eruru. « En tout cas, selon la légende, les feuilles de la mandragore n’ont pas de propriétés médicinales. Et en réalité, ni vous ni Sudou-san n’avez été touchés par le moindre effet secondaire. En premier lieu, cela ne devrait affecter que les vampires... »

Sur ce point, Eruru semblait manquer d’hypothèse pour l’instant. Intriguée, elle secoua la tête.

Cependant, une vérité avérée se trouvait devant leurs yeux.

« Mais comment obtenir les feuilles de la mandragore... ? Hé, cela pourrait-il être cette chose que nous avons trouvée hier ? » demanda Hisui.

« C’est possible. Après cela, j’ai pris la fleur que vous aviez déracinée et j’ai trouvé des indices comme quoi plusieurs feuilles avaient été arrachées, » répondit Eruru. « En sachant que la fleur n’avait aucune utilité, quelqu’un l’a greffée comme une expérience dans le parterre de fleurs. C’est probablement ce qui s’est passé. Mais encore une fois, si les propriétés médicinales étaient son but, elle aurait au moins dû récupérer la fleur. »

Alors qu’Eruru avait fait à haute voix ses déductions, Hisui ne pouvait pas dissiper le doute présent dans son esprit.

Pourquoi Reina... ?

Il n’y a pas si longtemps, elle avait été transformée un sacrifice par un vampire. Elle devrait être une fille innocente et pure.

Selon les témoignages, ses deux parents étaient des chrétiens pieux et elle-même venait d’une école catholique.

Une fille calme et douce qui devrait être la personne la plus éloignée des sorcières, pourquoi aurait-elle fait cela ?

« Je comprends votre refus d’accepter la vérité, mais c’est un fait solide, » déclara Eruru. « J’ai testé beaucoup de choses, mais dans tous les cas, c’est elle qui a ajouté des feuilles de mandragore dans le plat... c’est indéniable. »

« ... Et alors ? Êtes-vous en train de dire que la représentante de classe est la sorcière ? » demanda Hisui. « Quoi qu’il en soit, qu’en est-il de la tisane et des bougies parfumées que vous avez recueillies auprès de la vice-présidente ? »

« Bien sûr qu’elles ont été analysées, » répondit Eruru. « Rien d’inhabituel n’a été trouvé dedans. J’ai également fait infuser la tisane et l’ai bue, et je peux vous dire que le goût est assez bon, et tout est normal. J’ai également testé les bougies parfumées depuis un moment et apparemment, il n’y a pas de problème avec elles. » En disant cela, Eruru avait désigné le chandelier présent sur le mur.

Maintenant qu’elle l’avait mentionné, Hisui avait remarqué qu’il y avait un léger parfum dans l’air.

« ... Hé, ne soyez pas si téméraire, » déclara Hisui. « Qu’auriez-vous fait s’il y avait eu un problème ? N’avez-vous jamais entendu parler de cette courte histoire de Sherlock Holmes intitulée “L’aventure du pied du diable” ? Afin de tester un poison, Holmes a souffert le martyre. »

« Elle avait déjà été analysée avant ça, » déclara Eruru. « D’ailleurs, il n’y a aucun problème quand j’ai bu cette tisane. Même si le poison ciblait des humains ou des vampires, alors il n’a pas été efficace contre une métisse comme moi. »

« Ne le dites pas comme ça, » déclara-t-il. Les paroles d’Hisui provoquèrent un brin de morosité sur le visage d’Eruru.

Le sang maudit qui coulait dans ses veines était ce qu’elle détestait le plus.

« ... Après tout, il s’agit de la vérité. Je ne peux donc pas le nier, » déclara Eruru.

« ... »

« Après enquête, apparemment la vice-présidente est en vérité la seule étudiante qui fréquente la salle de préparation pour l’économie domestique, » déclara Eruru. « Mais les choses qu’elle a apportées étaient normales. La seule personne que nous devrions étudier est Horie-sensei qui supervisait la cuisine. »

« Pour notre groupe inclus, elle vérifiait le processus de cuisson de tout le monde, et elle goûtait un peu à chacune des préparations sous prétexte de pouvoir ajuster le goût, » déclara Hisui. « Peut-être qu’elle aurait pu faire quelque chose à ce moment-là. »

Et plus important encore, elle avait été membre de ce Club de Recherches Occultes.

Son nom était écrit sur la dernière page et cela avait été profondément gravé dans les souvenirs d’Hisui et d’Eruru.

« En ce qui concerne son cas, les investigations auront lieu après les vacances, » déclara Eruru. « En tout cas, vérifier ces ressources est en ce moment notre priorité. »

« Faisons ainsi ! Dans ce cas... puis-je vous aider en quoi que ce soit ? » demanda Hisui.

Hisui s’attendait à ce qu’elle réponde « Non » ou « S’il vous plaît, partez et arrêtez de vous mettre au travers de mon chemin », mais Eruru n’avait pas refusé son aide. À la place, elle avait tendu la tasse de café vide.

« ... S’il vous plaît, une autre tasse, » déclara Eruru.

« D’accord, » répondit Hisui.

Hisui avait souri à sa demande puis il avait pris la tasse et avait quitté le sous-sol.

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