La Croix d’Argent et Dracula – Tome 2 – Chapitre 3 – Partie 5

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Chapitre 3 : Chasse aux sorcières

Partie 5

« Il y a une mandragore qui pousse ici !! » Rushella avait rapporté cette information avec une grande fierté.

Le visage d’Eruru était imperturbable, mais Hisui affichait une grande incrédulité.

« Je dis, Rushella-san, par mandragore, vous voulez dire cette plante particulière, n’est-ce pas ? » demanda Eruru. « Même les personnes qui ne connaissent pas grand-chose de l’occulte devraient le savoir, c’est une plante vénéneuse notoire, presque considérée comme une créature fantastique, en tout cas c’est une chose super célèbre, non ? »

« C’est bien ça, » répondit Rushella. « Même si je ne suis pas clair sur les petits trucs des humains, même pour les vampires, cette plante est extrêmement dangereuse ! »

« L’infamie = danger ? Eh bien, je ne peux pas nier complètement ce point de vue... Mais comment ce genre de chose pourrait-il se développer dans un endroit comme celui-ci... ? » demanda Eruru.

« Doutez-vous de mes yeux ! » s’exclama Rushella. « En effet, il semble être une chose rare et précieuse, mais la vérité se tient devant vos yeux ! »

« Même si vous le dites... je ne suis pas très sûre, mais les conditions de croissance de la mandragore ne devraient-elles pas être particulièrement strictes ? » demanda Hisui. « Comme la croissance à côté d’une potence et d’autres conditions en plus. »

« Oh, vraiment ? Alors qu’est-ce que c’est en vérité ? » demanda Rushella.

« ... Pourquoi me demandez-vous ça ? » demanda Eruru.

Rushella avait soudainement poussé la question à Eruru qui avait évité d’y répondre. Cela n’était pas un bon signe.

« Parce que vous semblez être la plus compétente ! » s’écria Rushella. « Je m’intéresse aussi à savoir quelles sont les conditions de croissance requises de la mandragore ! »

« ... Il y a différentes explications, fondamentalement, ceci..., » commença Eruru.

« Ceci ? » demanda Rushella.

« Des endroits où cette chose... en provenance de mâles, ça... La sécrétion, dégoulinant sur le sol, c’est là où ça pousse, quelque chose comme ça..., » balbutia Eruru.

« Sécrétion... Qu’est-ce que c’est que ça !? » demanda Rushella. « Sang, salive !? Si c’est le cas, c’est très normal qu’il grandisse ici ! »

« Ah, p-pas ceux que vous avez listés, ça... c’est..., » Eruru rougissait alors qu’elle parlait.

Pour une raison inconnue, elle lance furtivement des regards sur la partie inférieure du torse de Hisui.

« Alors, qu’est-ce que c’est !? Ne soyez pas avare en information, dépêchez-vous et dites-le-moi ! » s’écria Rushella.

« A -Arrêtez ! Ne me regardez pas avec ces yeux purs et innocents..., » déclara Eruru.

« Alors, sortez-moi ça !? » demanda Rushella.

« C-C’est cette chose... que... les mâles..., » balbutia Eruru.

« Les mâles, quoi ? » demanda Rushella.

« La Sem..., » à mi-chemin de la réponse, Eruru court-circuita en raison de l’embarras.

Son visage était si rouge qu’il semblait presque sur le point de faire sortir de la vapeur. Elle donnait l’impression qu’elle allait bientôt s’évanouir.

Heureusement, Hisui s’avança et l’interrompit. « ... C’est assez. Arrête de lui donner du fil à retordre. »

 

 

« Arrête de l’interrompre, elle était vraiment sur le point de le dire ! » déclara Rushella. « Les personnes qui ne savent rien devraient se retirer ! »

« ... En voyant sa réaction, je l’ai deviné. Demande à Sudou de te le dire plus tard, » déclara Hisui.

Hisui avait parlé comme s’il avait compris quelque chose. Eruru avait finalement récupéré son calme après ça et avait pointé du doigt la fleur alors qu’elle avait parlé avec mécontentement. « Arrêtez avec cette chose qui fait tourner en bourrique les esprits des personnes. Kujou-san, dépêchez-vous et arrachez-la. »

« Hein !? » s’exclama Hisui.

« Sortez-le de là, et alors, son authenticité pourra facilement être vérifiée à vue, » déclara Eruru. « Si c’est la vraie chose, il ne peut pas être laissé ainsi. »

« Ah, ça a du sens... alors, tout le monde devrait pouvoir le savoir, n’est-ce pas ? Que se passe-t-il quand une mandragore est déracinée ? » demanda Hisui.

La plante vénéneuse très connue datant de l’antiquité... était aussi connue pour ses propriétés médicinales, et c’était la plante elle-même qui était la plus importante dans les légendes.

Ses racines ressemblaient beaucoup à la forme humaine. En d’autres termes, la partie principale de la mandragore. Si elles étaient arrachées du sol, les racines émettaient d’horribles cris qui étaient assez fort pour tuer ceux qui l’entendaient.

Même quelqu’un qui n’était pas particulièrement au courant des plantes vénéneuses comme Hisui savait cela.

Même si Eruru et Rushella ne disaient rien, Mei elle-même saurait probablement aussi quelque chose comme ça.

Cependant...

« Que voulez-vous dire par déraciné ? » demanda Hisui.

« De toute façon, d’après votre brillante idée, cela devrait être un faux, n’est-ce pas ? » demanda Eruru.

« Bien, cela a été dit... Mais vous savez, juste au cas où... D’accord ? » Hisui chercha pitoyablement leurs consentements, mais les trois filles étaient complètement indifférentes à ses prières, et se retirèrent même en arrière.

« Hé, c’est tellement injuste ! Pourquoi ce genre de tâche laborieuse doit être prise par un homme !? » demanda Hisui.

« Eh bien ! Cela ne compte pas vraiment comme laborieux. Mais le fait de faire de ton mieux est une bonne chose, Hi-kun ❤, » Mei envoya un sourire doux et tendre comme encouragement, mais elle ne voulait pas rester à proximité.

« Hé, avez-vous bien réfléchi, vous trois ? » demanda Hisui. « Ce n’est pas une question de blagues. Si cela s’avère être une vraie mandragore, n’est-ce pas totalement injuste d’avoir le plus faible ici qui fait le travail !? Nous avons un vampire immortel ici ! »

« Ne t’inquiète pas... Tu n’es pas un homme qui mourrait face à quelque chose d’aussi insignifiant ! » Rushella encouragea Hisui tout en serrant les poings, mais elle ne voulait pas rester à proximité.

« Pourquoi faites-vous preuve d’une telle confiance envers moi dans ce genre de situation !? » demanda Hisui. « Hé ! Vous admettez donc que c’est dangereux, n’est-ce pas !? C’est assurément dangereux ! Quoi qu’il en soit... Saviez-vous que les mandragores sont généralement déracinées en utilisant des chiens... »

« Oseriez-vous sacrifier d’autres petites créatures vivantes pour préserver votre misérable vie ? Comme c’est totalement éhonté ! » Eruru avait sévèrement critiqué Hisui. Naturellement, elle ne voulait pas non plus rester à proximité.

« Arrêtez de parler de principes quand tout ce que vous faites est d’abord d’assurer votre propre sécurité ! » s’écria Hisui. « Je ne veux pas non plus sacrifier de petits animaux, mais au moins, je pourrais prendre quelques précautions ? Sinon, à la place de le tirer... Pourquoi, à la place, n’utilisons-nous pas quelque chose comme une bêche pour le déterrer avec la terre environnante ? Allons emprunter une bêche ! »

Hisui avait essayé de négocier avec sérieux, mais le trio l’avait complètement ignoré.

Ou plutôt... Il semblerait qu’elles ne pouvaient pas entendre un seul mot.

« ... !? »

Hisui regarda attentivement.

Voilà pourquoi elles ne pouvaient pas m’entendre, pensa-t-il.

Rushella se bloquait les oreilles avec ses doigts.

Mei avait mis ses écouteurs et était engagée dans une conversation.

Eruru utilisait un lecteur portable pour écouter de la musique.

« Vous, les filles ! Vous êtes vraiment très bien équipées ! Ne pouvez-vous même pas me prêter une paire d’écouteurs !? » Les cris pitoyables de Hisui n’avaient naturellement reçu aucune réponse.

Afin d’aggraver les choses, il avait reçu un message texte en provenance d’une adresse inconnue.

« Dépêchez-vous et sortez-la de là. »

Il l’avait exhorté avec ces mots à le faire. En se basant sur la manière d’écrire, il était plus que probable que cela soit Eruru.

« C’est le premier message texte que vous m’envoyez et il s’avère que c’est ça ! » s’exclama Hisui. « Comme je l’ai dit, donnez-moi au moins une paire d’écouteurs ! Je voudrais écouter de la musique se trouvant sur mon téléphone portable, mais je n’ai pas d’écouteurs ! »

... Il transforma ses émotions indignées en un message texte, et il obtint rapidement une réponse.

« Quand vous sortez la mandragore, il suffit de vous boucher les oreilles avant que les cris “de la racine” ne se fassent entendre, d’accord ? Tout ce que vous devez faire est d’agir plus vite que la vitesse du son dans l’air et tout ira bien. »

« Ah, c’est vrai, je vois... Hé, comme si c’était possible ! » s’exclama Hisui. « Me demandez-vous de bouger avec une vitesse supersonique ! Faire un pas avec le pied gauche avant que le pied droit touche le sol, puis marcher avec le pied droit avant que le pied gauche atterrisse... Cette sorte de théorie ridicule ! Ce n’est pas scientifique ! En outre, boucher les oreilles avec des doigts supersoniques va certainement éclater les tympans et les canaux semi-circulaires, d’accord !? »

... puis, transformant le cri ci-dessus en mots, il avait répondu, et cette fois, il reçut un message de retour signé par les trois filles.

« « «  Arrêtez de dire n’importe quoi et sortez-le ! » » »

« Qu’est-ce que c’est que ce puissant coup de combo triple ? N’est-ce pas une autre façon de me dire d’aller mourir !? » s’exclama Hisui.

Hisui avait abandonné le fait d’essayer de les convaincre et n’avait pas eu d’autre choix que de se tourner vers la mandragore.

Pas d’autre choix...

Même s’il essayait de courir, il serait sûrement attrapé par l’une des trois filles et férocement battu.

Prenant une profonde inspiration, il se dirigea lentement vers la fleur, un pas à la fois.

Saisissant fermement la racine de la tige, il avait vérifié le contact et avait examiné les environs.

À part Rushella et les filles, il n’y en avait pas d’autres personnes à proximité.

Le sol où poussait la mandragore était assez mou, donc il devrait facilement arracher la « racine » sans trop user de force.

Mais le problème était... Après cela.

Si c’était vraiment la vraie chose, elle hurlerait.

Et quiconque entendrait ce son serait mort.

« ... Bon, peu importe ! » dit-il.

Hisui avait retiré la « racine » en un seul coup, et l’avait immédiatement lancée dans les airs aussi fort qu’il le pouvait.

Puis il courut aussi vite que possible vers Rushella et les autres filles.

Cette série d’actions avait été réalisée dans le but de s’éloigner le plus possible de la racine. Même un centimètre valait mieux que rien.

Afin de réduire autant que possible le volume des cris de mort, il s’était désespérément distancié.

Le plan avait réussi.

Probablement parce qu’il avait bouché ses oreilles avec ses doigts, Hisui n’avait pas entendu un son, et son corps était resté correct.

Je suis en sécurité... Hisui ne pouvait pas s’empêcher de penser cela. Puis, il remarqua soudainement où la racine était partie et regarda en l’air.

« Hein !? »

Après avoir atteint le sommet de son vol, la racine commençait sa descente. En voyant son apparence, non seulement Hisui, mais aussi toutes celles qui étaient présentes avaient été stupéfaites.

Selon la tradition, les racines de la mandragore ressemblaient à une forme humaine. Mais cette chose n’avait en aucune façon l’air humaine. Il était indiscernable d’un légume tout à fait commun.

C’était ce qui avait été utilisé il y a pas si longtemps dans le cours de cuisine effectué plus tôt. Une carotte tout à fait ordinaire qu’on pouvait trouver sur n’importe quelle table.

Alors que les quatre étudiants regardaient ça fixement, la chose avait finalement atterri sur le sol.

Eruru avait été la première à se précipiter sur le lieu de l’atterrissage pour ramasser le spécimen problématique afin de le montrer à Hisui et aux deux filles.

Peu importe comment vous le regardiez, c’était une carotte.

« Hein !? » Hisui criant de surprise regardait ça avant tant de force que ses yeux semblaient aussi larges que des ampoules.

Mei s’efforça de ne pas rire alors qu’elle tapotait son épaule. « Hé, c’est quoi ça... une carotte !? Hi-kun était tellement effrayé qu’il doit avoir tout lâché dans son pantalon ! »

« Franchement ! Avoir eu cette peur d’une chose comme ça... comme c’est inesthétique de ta part ! » Rushella s’était jointe aux réprimandes contre Hisui.

En parlant de ça, tout avait commencé avec elle.

« Vous sécurisez votre propre vie et maintenant, vous sermonnez sur ceci et cela... Je risquais ma vie ici ! » s’écria Hisui. « Quoi qu’il en soit, quel genre de blague de mauvais goût est-ce !? Qu’est-ce que c’est que ça de déguiser délibérément une carotte comme s’il s’agissait d’une mandragore !? Hé, Rushella, comment as-tu pu confondre cela avec le vrai !? »

Les grognements de Hisui se précipitèrent comme une marée, mais Eruru l’arrêta calmement. « C’est la véritable mandragore. »

Hisui ainsi que les autres étaient devenus incrédules.

Eruru avait pris la racine... ou plutôt, la fleur qui poussait après la carotte pour là leur montrer.

« Au moins, la fleur est réelle, » déclara Eruru. « Même si je ne l’ai vu que dans d’anciens croquis, c’est la première fois que je vois la vraie mandragore... Si Rushella a décidé sur cette même base, cela devrait être réel au-delà de tout doute. Bien sûr, la partie “racine” est fausse, mais ce n’est probablement pas une farce, mais un type de “greffage” en jardinage. Greffer la fleur d’une mandragore sur un faux, afin de pouvoir produire une véritable racine. »

« Comment quelque chose comme cela pourrait-il réussir... ? » Hisui ne savait rien du jardinage, mais son intuition lui disait que c’était impossible. Si ce genre de truc pouvait produire en masse la légendaire plante vénéneuse, ce serait trop facile.

« Comme vous le dites, c’est impossible, » répondit Eruru. « Et en réalité, cela a échoué. Cependant, le problème est différent. En effet, il y a quelqu’un qui fait ceci à savoir. La sorcière. Plus important encore, puisqu’il y a une vraie fleur ici, alors il est fort probable qu’elle possède aussi la vraie racine. »

Les paroles d’Eruru avaient fait froncer les sourcils d’Hisui.

On pouvait se moquer de l’incident de tout à l’heure, mais on ne savait pas où se trouvait la racine si importante dont Rushella se méfiait.

« J’ai beaucoup de choses à vérifier, mais comme je le pensais, il n’y a toujours pas assez d’informations, » déclara Eruru. « De plus, je ne suis pas une experte en magie et je n’ai pas de ressources sous la main. Quel genre d’endroit aurait ce genre d’informations, et permettrait de s’asseoir et de faire des recherches tranquillement sans être dérangé... »

Eruru soupira avec désespoir. À ce moment-là, Hisui leva légèrement la main.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Eruru.

« Je connais un endroit comme ça à proximité, » déclara Hisui.

« Où ? » demanda Eruru.

Tous les regards étaient concentrés sur Hisui. Il se désigna et déclara. « Chez moi ! »

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