Chapitre 4 : Agneau Sacrificiel
Partie 1
« Donc, fondamentalement, Hi-kun, vous le faites une fois par jour avec ce véritable ancien amnésique ? » (Mei)
« Ne pouvez-vous pas le dire d’une manière moins étrange !? Il s’agit juste de mon sang qui est sucé par elle, d’accord ? Ceci n’a rien d’amusant ! » (Hisui)
« C’est donc comme ça, n’est-ce pas ? Et puis, à propos de cette enfant, avez-vous découvert des choses ? » (Mei)
« ... Aucun indice pour le moment. Dites, s’il vous plaît, pouvez-vous utiliser une description différente... » (Hisui)
Après l’école, Hisui se trouvait là, allongé sur le bureau se trouvant dans la salle de classe.
Ses camarades de classe étaient déjà partis depuis longtemps et dans la salle de classe, il ne restait plus que lui et Mei qui se trouvait à côté de lui.
Après la première fin de la semaine, plusieurs jours s’étaient déjà écoulés. Rushella avait commencé officiellement à fréquenter l’école. Hisui n’avait depuis guère interagi avec d’autres camarades de classe, mais il avait souvent conversé avec Mei comme il le faisait maintenant.
Au cours de la discussion d’aujourd’hui, Hisui avait essayé de lui demander son avis sur les origines de Rushella, mais Mei et sa “race” ne connaissaient pas trop les vampires.
« ... De toute façon, d’où est venue cette fille ? » (Hisui)
En utilisant le temps à disposition pendant la fin de la semaine, Hisui avait recherché les origines de Rushella par tous les moyens dont il disposait, mais n’avait toujours pas trouvé le moindre indice.
Il avait même essayé d’aller dans la forêt où elle s’était réveillée. Et comme il n’y avait pas le moindre signe de personnes vivant là-bas, on ne pouvait pas s’attendre à trouver des témoins. Hisui avait pu confirmer la position du cercueil. Il y avait là-bas des marques très claires d’où il avait été placé, mais ceci ne donnait aucun indice sur depuis quand il avait été placé là-bas.
Hisui essaya même de faire analyser les pièces en or de Rushella dans un magasin certifié d’antiquités, mais en dehors du fait qu’elles étaient de véritables pièces d’or, rien n’était connu : ni sa période, ni son pays d’origine ou sa provenance. Rien du tout. Selon le marchand d’antiquités, il aurait pu être simplement moulé, mais ne jamais être utilisé en circulation.
« Et donc, la fin de la semaine a finalement été gaspillée comme ça. J’ai utilisé mon précieux jour de repos pour rien. » (Hisui)
« Ho mon cher. Mais n’êtes-vous pas heureux de pouvoir marcher avec elle ? Quand cette enfant essayait des vêtements, vous étiez tout le temps en train de faire des commentaires du genre “Celui-ci vous vas à ravir”. Vous avez même visité la zone des sous-vêtements avec elle. » (Mei)
« Non, c’était juste qu’elle me traînait pour aller acheter les nécessités quotidiennes, ainsi que ses vêtements. Je les ai donc achetés pour elle, mais elle porte quand même toujours ma chemise quand elle à la maison ? Hé ! Comment pouvez-vous savoir tout cela ? » (Hisui)
« J’achetais ma garde-robe pour ce printemps quand je me suis retrouvé par hasard avec vous. Et donc, je vous ai suivi et je vous ai observé. » (Mei)
« Qu’entendez-vous par, “nous suivre et nous observer” !? Ne parlez pas si facilement comme si vous étiez un harceleur et que tout cela était normal pour vous ! » (Hisui)
« Ne me sous-estimez pas. Mes ancêtres sont depuis des générations des harceleurs professionnels. Afin de se venger, cela signifiait automatiquement qu’il fallait suivre le créateur. Et si cette capacité était utilisée pour l’amour, alors imaginez-vous les conséquences ? » (Mei)
Hisui ne voulait surtout pas se l’imaginer.
Sur la base de la fin du roman original, même s’il s’était échappé au pôle Nord, elle le suivrait très probablement.
« ... On dirait que vous vous éloignez de plus en plus de la lycéenne. » (Hisui)
« Oh là là ! Dites-vous que j’ai un problème quelque part ? » (Mei)
Mei rapprocha alors son visage.
Grâce aux deux premiers boutons ouverts de son uniforme, le décolleté du massif buste de Mei ainsi que son soutien-gorge rose entrèrent pleinement dans la vision de Hisui.
Il s’agissait bien d’une fille qui rivalisait en beauté avec Rushella. C’était bien le pire des aspects.
Pour être honnête, si Mei décidait d’y aller à fond, alors Hisui n’avait aucune confiance s’il pouvait résister à sa “fabrication de bébé”.
Hisui rougit et détourna le regard, puis un sauveur inattendu arriva.
« Rentrons à la maison... Hé ! Pourquoi êtes-vous ici ? » (Rushella)
En voyant Mei, Rushella fronça les sourcils et s’approcha.
Elle portait un uniforme depuis le début de cette semaine. Sans son parasol, elle ressemblerait probablement vraiment à une lycéenne bien habillée.
« Je suis libre d’aller où je veux, n’est-ce pas ? Jusqu’à ce que j’ai pu obtenir Hi-kun, je ne partirais pas ! » (Mei)
« Qui est Hi-kun ? » (Hisui)
« Hisui, donc Hi-kun. Comprenez-vous ? Mais un jour, je l’appellerai Hiihii❤. » (Mei)
« Absolument impossible. » (Hisui)
Malgré les protestations de Hisui face à cet étrange surnom, Mei ne semblait pas vouloir arrêter.
Elle avait l’air très assurée vis-à-vis de sa victoire et après cela, elle se dirigea vers Rushella.
« Peu importe comment vous habiller, c’est inutile. Un vampire devrait tout simplement aller dormir dans son cercueil jusqu’à ce que la nuit tombe, n’est-ce pas ? » (Mei)
« La fausse poupée devrait faire de même, rester là tranquillement et agir comme une décoration, d’accord ? » (Rushella)
Dès lors, les deux filles s’affrontèrent, et une bataille était sur le point de se déclencher.
Un instant plus tard, elles firent toutes deux un “Hmph” avant de partir chacune dans une direction.
Mei alla jusqu’à la sortie de la salle de classe, puis lâcha un mot d’avertissement.
« Il vaut mieux faire attention, Hi-kun. Même si vous pouvez conserver votre constitution secrète vis-à-vis des autres humains, si vous continuez à traîner avec une vampire, alors vous serez traités comme un de leur race. » (Mei)
« ... Peut-être. » (Hisui)
Le garçon qui avait été élevé par une vampire répondit sans ambiguïté cela, tout en regardant Mei partir.
Rushella s’approcha de lui puis bloqua sa vue.
« ... Quoi ? » (Hisui)
« Toi, Umm... est-ce que tu aimes ce genre de femme ? » (Rushella)
« Qui pourrait aimer une femme qui vous pousse au sol brusquement... Elle vise uniquement mon corps. Oui, uniquement mon corps. Ce genre de terrible relation entre les sexes, ce n’est pas tout à fait... » (Hisui)
« Vraiment... c’est bien alors. Rentrons à la maison. » (Rushella)
Rushella satisfaite hocha la tête puis elle exhorta Hisui à rentrer rapidement.
Quelques instants plus tard, les deux sortirent par l’une des portes de l’école et se rendirent jusqu’à la maison.
« En passant, as-tu rejoint l’un de ces trucs appelés “klub” ? » (Rushella)
Rushella demandait-elle cela, car elle avait assisté à la réunion d’introduction des clubs ? Il s’agissait d’un rassemblement où les classes supérieures venaient présenter les clubs aux nouveaux étudiants.
Dès le départ, l’intérêt de Hisui concernant cela était nul, alors il avait répondu complètement sans aucun enthousiasme.
« Non. Si possible, je serais dans le club de retour à la maison. » (Hisui)
« Qu’est-ce que c’est ? Je n’ai pas entendu de mentions de celui-ci aujourd’hui !? » (Rushella)
« Les activités consistent en ceci. Après une journée fatigante de cours, après l’école, il faut chanter les éloges au printemps de la jeunesse. Le plus grand problème est que l’enseignant habituel a dit bien trop d’insultes pendant l’appel du matin et donc, il a été licencié. Ceci est principalement dû à la personnalité de l’enseignant. Je suppose que j’ai de la chance, car notre appel du matin est beaucoup plus court que les autres classes. » (Hisui)
« Fondamentalement, vous voulez dire que vous voulez aller à la maison directement après les cours. Ne vous contentez donc pas que de débiter des âneries sans arrêt. » (Rushella)
« Vous ne le comprenez que maintenant. » (Hisui)
Rushella acquerrait peu à peu le bon sens moderne et il devenait de plus en plus difficile de la prendre en défaut.
Même si elle éprouvait encore des problèmes avec ses études, surmonter cela était probablement juste une question de temps.
« Les enseignants ont dit que lors des prochains jours étaient prévues des heures de visites pour que nous puissions observer librement les “klubs”. Comptez-vous y aller ? » (Rushella)
« Je ne suis pas intéressé. Mais à en juger par votre ton... quoi, voulez-vous y aller ? » (Hisui)
« Je veux juste jeter un coup d’œil. Umm, ces personnes qui s’intéressent aux “klubs”, ils ont l’air tellement amusants. Je suis juste curieuse... à propos de quoi il s’agit. » (Rushella)
Bien qu’elle essayait de paraître indifférente, Rushella ne pouvait cacher sa grande curiosité et son intérêt pour la vie des clubs.
En tout cas, maintenant qu’elle avait de la nourriture et un abri couvert, elle s’intéressait à toutes sortes de choses. Dans sa vie scolaire, il semblerait qu’elle ait ciblé les activités de club. Mais pour un vampire...
« Mais, mmmm... vous êtes une... » (Hisui)
« Je le sais déjà. Faire des activités dehors n’est pas bien. Ou plutôt, tout ce qui concerne les sports n’est pas bien. Je sais au moins cela. » (Rushella)
Les vampires et les humains. La différence de capacité physique était bien entendu très évidente, et cela même au cours de la journée, lorsque l’activité d’un vampire était la plus faible. Si Rushella rejoignait les activités d’un club humain, cela reviendrait à tricher face aux autres.
« Mais... il reste les clubs culturels. Voulez-vous... bien regarder avec moi ? » (Rushella)
« Bien sûr, alors ouvrez la voie. » (Hisui)
Rushella sourit joyeusement puis s’accrocha à son bras.
« Q-Qu’est-ce que vous faites là !? » (Hisui)
« Hein !? Le fait d’escorter votre Maître fait bien partie de votre travail, n’est-ce pas ? » (Rushella)
« Umm, eh bien ! Aujourd’hui, nous avons déjà quitté l’école, alors que diriez-vous de demain... » (Hisui)
« Bien sûr. » (Rushella)
Bien que Rushella soit d’accord, elle ne se décrocha pas du bras de Hisui.
« Dites, Rushella ? » (Hisui)
« Quoi ? » (Rushella)
« Et bien ! Humm... » (Hisui)
Son corps était en contact avec lui, tout comme ses seins, ses seins, ses seins ainsi que ses seins ou ce genre de choses.
« Quoi ? Les garçons et les filles ne marchent-ils pas comme ça ? Regardez, toutes les personnes dans les environs font bien cela. » (Rushella)
Toutes les personnes dans le champ de vision de Rushella étaient des couples. Comme ils étaient un peu loin de l’école, près de la gare, dans les environs il y avait beaucoup de couples qui se tenaient les mains. Hisui avait à l’origine voulu lui dire la vérité, mais pour éviter que Rushella n’entre dans son mode déraisonnable, il avait abandonné avant même de le faire.
Cette demoiselle était si arrogante et vaniteuse, mais elle était complètement vulnérable dans ce domaine-là.
Par exemple à la maison, quand elle portait seulement un T-shirt ou qu’elle était enveloppée pendant de longues périodes avec rien de plus qu’une simple serviette de bain. Mais s’il l’avait signalé, alors elle serait immédiatement devenue avec un visage d’un rouge profond et elle aurait même pu devenir violente.
Pour éviter une catastrophe totalement inutile, Hisui continua donc à marcher étroitement en tenant le bras de l’autre.
Et les arrière-pensées... bien sûr que non.
« Haaa... je devais aller faire des achats. Nous n’avons plus de lait. » (Hisui)
« D’accord, mais il faut aussi acheter de la viande. Et n’oubliez pas le vin rouge. » (Rushella)
« Nous n’achèterons pas tout, surtout en ce qui concerne le vin. » (Hisui)
« C’est n’importe quoi !? Votre cuisine n’est pas si mal, mais elle est bien trop simple. Je veux manger quelque chose d’un peu plus sanglant. » (Rushella)
Après tout, en tant que vampire, le régime alimentation de Rushella était consisté principalement de viandes. Non seulement elle aimait la viande, mais elle l’aimait surtout quand elle était à moitié cuite. C’était probablement dû au sang. Elle aimait toutes sortes de produits laitiers. Et aussi, les desserts et les bonbons.
Elle avait également un intérêt personnel assez inhabituel pour le vin rouge. Hisui l’avait naturellement interdit et à la place, il utilisait actuellement du jus de raisin comme remplaçant.
« Ce soir, nous mangerons du poisson rôti. Oh, je ferais mieux d’acheter aussi des radis que je couperais en morceaux. » (Hisui)
« Puis après cela, laissez-moi avoir une bonne ration de sang. Je n’ai pas pu en boire ce matin ! » (Rushella)
« Vous êtes celle qui avez dormi trop longtemps. Mais pour moi, j’en remercie le ciel. » (Hisui)
« Mais le fait de m’offrir votre sang est votre devoir. Même s’il s’agit de moi, je commencerais quand même à m’en prendre sans distinction aux humains si je ne peux pas perdre cette envie, vous comprenez ? » (Rushella)
Cette simple phrase rendit le visage de Hisui sombre.
« Oui... c’est vrai, je le savais déjà. » (Hisui)
Il comprenait parfaitement. C’était bien ce que les vampires étaient en tant que créatures.
Hisui afficha alors un regard de compréhension et Rushella lui relâcha le bras avant de déclarer cela.
« Il vous suffit d’obéir et de m’offrir votre sang d’une manière correcte. » (Rushella)
« Ce n’est pas amusant du tout. Et peu importe combien de fois vous l’avez déjà fait, vous êtes toujours si maladroite. » (Hisui)
Hisui couvrit frénétiquement sa bouche à mi-chemin. Puis, timidement, il regarda dans la direction de Rushella... Mais il était trop tard. Elle se mordait déjà la lèvre, le regardant avec colère. Depuis le jour de la pluie, ce sujet était tabou.
Et même si elle était très maladroite dans les faits, Hisui s’était toujours abstenu de le dire en dehors de ses pensées... mais ceci avait fini par sortir par erreur.
« ... Rentrons à la maison. » (Rushella)
« Umm... » (Hisui)
« ... Une fois que j’aurais retrouvé mes souvenirs. Oui sûrement... » (Rushella)
Rushella parlait avec colère puis brusquement, elle accéléra son rythme.
« Heee ! Attendez un peu... ! » (Hisui)
Et avant même que Hisui ne puisse la poursuivre, Rushella n’était déjà plus visible. Mais Hisui la poursuivait malgré tout.
Et après être sorti de la route principale, il entra dans une ruelle désolée. Au moment où il s’arrêta afin de rechercher des signes de la présence de Rushella, une voiture de luxe noir s’arrêta juste à côté de lui.
Et presque au même instant, la porte du conducteur s’ouvrit et un homme de grande taille sortit de la voiture.
« Vous êtes bien Kujou Hisui, n’est-ce pas ? » (Conducteur)
Habillée en noir, y compris sa cravate noire, des lunettes noires, et un costume noir — un homme en noir comme dans les films.
Il portait une mallette en cuir noir. Sauf son visage, tout en lui était noir. Il avait un beau visage. Il avait l’air assez mature et une bonne personne, probablement la trentaine.
Il avait une légère raie sur l’un des côtés de ses cheveux et sa chevelure était comme collée très près de son crâne, donnant l’impression qu’il manquait d’individualité.
« ... Je le suis bien. C’est à propos de quoi ? » (Hisui)
« S’il vous plaît, veuillez nous suivre. » (Conducteur)
Hisui avait répondu avec méfiance.
« Quelque chose ne va pas ? » (Hisui)
« Tout vous sera expliqué plus tard. » (Conducteur)
Tout en disant cela, l’homme frappa violemment Hisui en plein dans le ventre.
« Urghh... » (Hisui)
Hisui se replia sur lui même, puis, un instant plus tard, il reçut un coup de karaté sur l’arrière du crâne.
Cette attaque double fut un succès qui rendit immédiatement Hisui inconscient
Puis, l’homme ramassa habilement le corps d’Hisui avant de le jeter dans la voiture.
La voiture démarra aussitôt après et ainsi, elle quitta la scène sans laisser la moindre trace.
Cependant, il y avait encore une personne sur les lieux, pouvant témoigner de tout.