Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 5 – Chapitre 111

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Chapitre 111 : L’ours se demande ce qu’il faut faire au sujet des ours

Le nid d’abeille s’était enroulé autour du tronc de l’arbre à abeilles. Lorsque j’avais enlevé ma marionnette d’ours et que j’avais mis mon doigt dans un trou de l’arbre, du miel en était sorti. J’avais léché le miel avec précaution. Oui, c’était doux et délicieux. Les abeilles qui bourdonnaient autour de moi ne firent pas de merveilles pour mes nerfs, mais elles n’avaient fait que voler. Aucune agression, que du calme.

Et pendant que je récoltais le miel, les deux oursons étaient sortis des bois en marchant sur leurs petites pattes. Je pensais qu’ils se dirigeaient vers leurs parents en évitant les orcs morts, mais ils avaient dépassé maman et papa ours, se dirigeant vers l’arbre à abeilles, et commencèrent à grignoter du miel.

Sérieusement, les enfants ? Vos pauvres parents. Ils s’étaient battus très fort, vous savez, alors ils… Mais bon, les deux oursons étaient plutôt mignons en mangeant le miel.

J’avais déjà rempli mon pot, je l’avais donc rangé dans mon entrepôt d’ours et j’avais dit adieu aux ours.

« Merci pour tout. Maintenant, vous feriez mieux de rester responsables et d’éviter les ennuis, vous m’entendez ? Vous avez des enfants dont vous devez vous occuper. »

Je savais que mes mots ne les atteindraient pas, mais j’espérais qu’ils pourraient entendre mon ton. Ils avaient répondu en couinant.

Peut-être qu’ils avaient d’une certaine façon compris. Les oursons arrêtèrent de manger du miel, comme s’ils étaient rassasiés. Quand les parents virent cela, ils appelèrent les enfants en silence et commencèrent à se diriger vers la forêt. Les oursons les suivirent, et… ils étaient partis.

Je suppose qu’il était temps de se mettre au travail. J’avais ramassé les cadavres d’orcs, en m’assurant de ne pas oublier d’éliminer les gobelins qui s’étaient enfuis dans les bois.

Sur le chemin du retour, j’avais réfléchi à ce que j’allais rapporter de cette quête. Voyons voir, je n’avais pas tué les ours et les oursons. Après tout, la quête mentionnait uniquement que les gobelins et les orcs devaient être tués. Il n’y avait aucune mention des ours. Mais du point de vue de la sécurité publique, ne devrais-je pas vraiment faire un rapport sur les ours ? D’accord, mais si je le faisais, ils pourraient lancer une nouvelle quête pour les tuer. Si une quête pour les tuer était lancée, tout ce que je pouvais faire était de déplacer les ours dans un endroit où les gens ne les dérangeraient pas.

J’avais ruminé cette question en quittant les bois et en reprenant le chemin du retour, mais une fois à l’entrée de la ville, je n’étais toujours pas sûre de la réponse. Le soleil s’enfonçait derrière l’horizon, laissant le crépuscule derrière lui comme une peau morte.

Et alors que je me dirigeais vers la guilde des aventuriers, j’avais vu Helen se précipiter vers moi.

« Mlle Yuna, bon retour parmi nous. Avez-vous déjà terminé votre quête ? »

« Oui. Et vous ? »

« Oh, je viens de finir mon travail, donc je rentre chez moi. Vous semblez pourtant plutôt morose… Quelque chose est arrivé ? Vous avez tant fait pour nous, j’espère donc que vous savez que je peux toujours vous écouter. Je ne sais pas ce que je pourrai faire de plus, mais je peux essayer si vous en avez besoin. »

« J’ai tué les gobelins et les orcs, mais il y a un problème qui me turlupine. », avais-je admis.

Devrais-je lui dire le reste ? C’était après tout une employée de la guilde, mais… comme je n’avais pas trouvé de meilleure réponse, je lui avais tout dit.

« Il y a des ours ? »

« Oui, mais je n’ai vraiment pas envie de les tuer. Ils n’ont rien fait de mal. »

« Oui, je suppose qu’il n’y a pas grand-chose à faire à ce sujet. Si vous tuiez les ours, ce serait un peu comme si vous vous tuiez vous-même. N’est-ce pas, Mlle Yuna ? »

Err. C’était peut-être un peu exagéré, mais elle avait compris l’essentiel.

« Des ours, hein ? Je me souviens que M. Lem a dit avoir vu des ours lors d’une quête de collecte de miel il y a quelques mois. Ça pourrait être les mêmes. », se dit-elle à elle-même.

« Lem ? »

« La personne qui s’occupe de l’arbre à abeilles. Vous avez vu le champ de fleurs, non ? »

« Oui, elles étaient très jolies. »

« M. Lem est le gardien de ces fleurs. Il fait en sorte que les fleurs autour de l’arbre à abeilles soient belles et fleuries pour les abeilles, et ensuite il collecte le miel. »

C’était donc pour ça que tout un champ de fleurs s’épanouissait si merveilleusement, il y avait quelqu’un qui prenait soin d’elles. Je souhaite cependant bonne chance à ce pauvre homme, compte tenu de tous les orcs qui l’ont envahi. Tout réparer allait être délicat, mais je suppose que c’était comme ça qu’on récoltait le miel dans ce monde.

« Mais attendez, pourquoi quelqu’un ne vole-t-il pas simplement le miel ? N’est-ce pas une sorte de buffet de miel pour les voleurs ? »

« L’arbre à abeilles est sous la juridiction de Lord Cliff. Le simple fait de vendre du miel nécessite sa permission, il n’y a donc aucun d’intérêt à le voler. »

« L’arbre à abeilles appartient à Cliff ? »

« Bien sûr qu’il lui appartient. Fondamentalement, les arbres à abeilles sont des ressources précieuses, ils tombent donc sous la gestion du seigneur de cette terre. Cette ville ne fait pas exception à la loi, et nous avons laissé cet entretien à M. Lem. »

Huh. Je suppose que c’était comme ça que ça se passait ici.

« Donc ce Lem, il est au courant pour les ours ? »

« Je l’ai entendu parler des ours au moins une fois. »

« Vous vous souvenez de ce qu’il a dit ? »

« Désolée, non, je n’écoutais pas directement. On pourrait aller le voir, si ça vous inquiète. »

« Votre journée de travail n’est pas terminée ? »

« Ça ne me dérange pas. En fait, je pense qu’il serait préférable de dire à M. Lem ce qui s’est passé avec le miel dès que possible. », dit Helen

Sur ce, nous étions toutes les deux allées voir Lem, le gardien de l’arbre à abeilles. Helen m’avait conduite à une boutique avec une enseigne de miel, bien qu’il semblait que l’endroit soit fermé.

Elle frappa alors à la porte : « Mr. Lem ! Vous êtes là ? »

Comme elle frappait, la porte s’était ouverte et un homme d’une quarantaine d’années était apparu.

« Qui êtes-vous ? Si vous voulez du miel, vous n’aurez pas de réduction. », grommela-t-il.

« Bonsoir, M. Lem. »

« Vous… oh, je vous ai déjà vu. Vous êtes de la guilde des aventuriers ? »

« Je m’appelle Helen. Je suis ici aujourd’hui pour le miel. »

M. Lem hocha alors la tête.

« Mmhm. J’ai entendu dire que ce n’était pas des gobelins, mais des orcs. Mais je sais ce que j’ai vu, et j’ai bien vu des gobelins. »

« Mlle Yuna ici présente a accompli cette quête aujourd’hui. »

Lem me regarda.

« Vous êtes la fille du Salon des Ours, hein ? Et vous les avez vaincus ? »

« Vous êtes au courant pour moi ? »

« Bien sûr que je le sais. Je l’ai entendu de Tiermina. Vous êtes le propriétaire du Salon des Ours, hein ? »

Comme Tiermina achetait du miel dans cette boutique, je suppose qu’il devait savoir qui je suis.

« Je pense que toute la ville sait qui vous êtes », dit-il avec un sourire.

Euh, quoi ? Tout le monde en ville ? Tout le monde ?

Helen hocha la tête sur le côté. Pourquoi diable avait-elle hoché la tête ?

« Nous avions quelque chose à vous demander, si vous avez un moment. Vous avez un moment ? »

« Oui, bien sûr. Entrez. »

Il ouvrit alors la porte et nous laissa passer. Les étagères de la boutique étaient vides, probablement parce qu’il n’y avait pas de miel récolté. Il nous avait conduits plus au fond dans ce qui semblait être une salle de repos pour les employés, meublée de chaises et de tables.

« Asseyez-vous. Dites-moi franchement : avez-vous vraiment vaincu ces monstres ? »

« Je l’ai fait, mais il y avait un problème. »

« Bahh ! »

Le sourire de Lem disparut instantanément et son visage devint sombre.

« Avons-nous un autre monstre sur les bras ? »

« Non, pas de monstres. Vous savez qu’il y a des ours qui vivent près de l’arbre à abeilles ? », dit Helen

« Des ours ? Ahh, ces ours. », dit-il en clignant des yeux.

« Vous les connaissez ? », avais-je demandé.

« Vous les connaissez ? Ha ! Nous, les collecteurs de miel, leur devons la vie. »

« Vous les connaissez et vous leur êtes redevable ? »

« Ils ont été là pour moi plusieurs fois quand les gobelins ont essayé de m’avoir — les gobelins font ça, et ils ont souvent essayé avec moi. Ils ont même assuré la sécurité de mes employés. »

Un sourire prudent traversa son visage.

« Vous ne voulez pas dire que vous avez vu les ours ?! »

Il s’était levé de son siège et s’était penché vers moi.

Je ne m’attendais pas à ce genre de réponse.

« Oui. »

Il prit alors une grande inspiration et rayonna.

« Ha ! Et ils sont vivants ? Il y avait tellement de gobelins, et maintenant j’entends qu’il y avait des orcs par-dessus le marché. J’étais mort d’inquiétude à leur sujet, je pensais qu’ils avaient été tués. Vivants. Dieu merci. », dit-il lentement, comme s’il goûtait les mots.

« Oui. En fait, les ours se battaient contre les gobelins et les orcs pour protéger l’arbre à abeilles. », avais-je dit.

Lem fit alors la grimace. « Vraiment ? Et vous allez me dire qu’ils vont bien, hein ? Pas vrai ? »

« Tous les quatre, les oursons inclus, allaient très bien. »

« Des oursons ! Ha ! Dire qu’ils les ont finalement eus, et au milieu de cette pagaille ! »

Il tapa alors dans ses mains.

« Eh bien, il faut que je raconte ça à tout le monde. »

Bon sang, il était vraiment enthousiaste, rien qu’en parlant de ces ours. L’humeur était contagieuse, heh. On dirait que je m’étais inquiétée pour rien.

« Alors, ma fille… vous êtes venue ici parce que vous vous inquiétiez pour les ours ? »

« Oui. Je veux dire, la quête ne mentionnait que les gobelins et les orcs, mais je suis revenue sans avoir tué d’ours, donc… »

« Ah. Désolé que vous ayez dû faire tout ce chemin pour venir ici juste pour ça. Les ours ne me dérangent pas. Ils sont inoffensifs. Mieux qu’inoffensifs, en fait, ils sont une bouée de sauvetage, et je le pense vraiment. »

« Il n’y a donc aucun problème à avoir ces ours dans les bois ? »

« Non, bien sûr que non. Comme ces ours battent les monstres pour nous, nous pouvons récolter du miel sans souci. Ils nous protègent, on leur donne leur part de miel, et on s’entend bien. »

Huh. Lem avait préparé les fleurs pour les abeilles, partagé le butin et obtenu la protection d’une grosse fourrure. Ça m’avait semblé être une bonne affaire.

« M. Lem. Le Seigneur Cliff est-il au courant ? », interrompit Helen

« Non, nous… ne lui avons pas dit. J’avais peur qu’il les fasse tuer si je le faisais, vous comprenez. », admit Lem.

« Ce serait mieux si vous lui disiez. »

« Je suppose que oui », dit-il à contrecœur.

Je comprenais que les gens voyaient généralement les ours comme des bêtes féroces et méchantes. Mais si Cliff leur disait de demander aux aventuriers de s’occuper de chaque monstre près de l’arbre à abeilles, les ours n’auraient plus aucune valeur pour le village. Je préférerais qu’ils restent dans les bois et continuent à s’occuper des monstres, mais Cliff le permettrait-il ?

Quoi qu’il en soit, abandonner ces ours n’était pas une option pour moi.

« Vous pouvez me mentionner. Cliff m’en doit une, donc je pense qu’il écoutera ce que vous avez à dire. », avais-je dit.

Helen me jeta alors un regard : « Mlle Yuna, vous dites que le Seigneur Cliff… vous en doit une ? Et je ne peux pas croire que vous ne vous adressiez pas à lui sans son titre. Comprenez-vous la signification de ce que vous dites ? »

Elle avait l’air consternée.

Oh, c’était vrai. Appeler un aristocrate par son nom était de mauvais goût. Depuis toute l’histoire de l’orphelinat, je l’avais toujours considéré intérieurement comme ce bon vieux Cliff, et je ne pouvais pas m’en défaire. De plus, Cliff n’avait jamais semblé s’en soucier.

J’avais haussé les épaules.

« Écoutez, si Cliff semblait réticent à écouter ou faire quelque chose qui mettrait les ours en danger, fais-le-moi savoir. Je le remettrai dans le droit chemin, le convaincrai et tout ça. »

Helen ne semblait pas si sûre.

« Vraiment, mademoiselle ? »

« Oui. Et si, après tout ça, il dit encore qu’il veut tuer les ours, dites-le-moi. J’emmènerai les ours ailleurs. »

Si Cliff disait qu’il allait les tuer, je pourrais faire un portail de transport d’ours et emmener la famille dans un endroit sûr. Je pourrais découvrir l’endroit au fur et à mesure.

« Dans ce cas, je vous remercie pour l’utilisation de votre nom. », dit Lem.

« D’accord, mais écoutez-moi : si vous vous occupez de ces ours, veillez à signaler leur existence dans vos quêtes. Ne venez pas pleurer s’ils finissent accidentellement par être tués. », dit Helen en soupirant.

C’était vrai. Je voulais dire, si j’avais su qu’ils existaient, je n’aurais pas été aussi inquiète. Et si un autre aventurier avait rencontré les ours, ça aurait pu être la fin de toute la famille duveteuse.

« Je suis vraiment désolé de ne pas avoir dit tout ça au Seigneur Cliff. Aussi, ma fille, merci encore. Le plus grand merci pour ce que vous avez fait pour l’arbre à abeilles, pour les ours. Et je suppose pour moi aussi. »

« C’est mon travail, alors ne vous en faites pas. Tant que ces ours vivent sains et saufs, il n’y a rien d’autre à dire. », avais-je dit.

« Oui. Je veillerai à les surveiller de près. », dit M. Lem

« Mais s’il leur arrive quelque chose, faites-moi savoir. Je viendrai en courant tout de suite. », avais-je ajouté

Lem hocha la tête avec plaisir : « Je compterai sur vous quand ce moment viendra ! »

Voilà une belle fin : il était une fois quatre petits ours qui vivaient dans une clairière de fleurs… et ils vécurent heureux pour toujours.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. merci pour le chapitre

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