Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 4 – Histoire bonus 3

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Histoire bonus 3 : Les Chroniques de Deigha, je m’inquiète pour l\’ours.

Je m’appelle Deigha. Je dirige une auberge au port de Mileela, et si vous avez faim là-bas ? Ne vous inquiétez pas, je suis aussi un bon cuisinier.

Jusqu’à il y a un mois environ, les passagers des navires, les aventuriers, les marchands et toutes sortes de choses se dirigeaient vers nous, mais en ce moment ? Il n’y avait pas une âme à l’auberge. Vous voyez, un vrai monstre méchant appelé kraken était apparu dans notre océan. Même la route côtière n’avait pas attiré de visiteurs, à cause des bandits qui s’y étaient montrés.

Tout ce que nous pouvions faire, c’était prier pour que le kraken disparaisse, mais il y avait tellement plus à craindre que ça. Nous ne pouvions pas obtenir de nourriture — pas de sortie en mer pour pêcher et pas de voyage pour obtenir de la nourriture des hameaux voisins. Le maire nous avait abandonnés, et la nourriture que nous avions obtenue était entre les mains de la guilde du commerce. Et oh, ils étaient heureux de vous donner une miette ou deux… pour un bras et une jambe.

Si le kraken restait dans notre mer, nous devrions abandonner tout le port maritime… et peu importe à quel point nous prions, ce kraken ne s’en allait pas.

Et alors que j’étais assis au comptoir sans rien faire, mes amis Damon et Yuula étaient entrés. Quelque chose de noir était entré derrière eux.

« Mr muscles ? », lâcha Yuula.

« Un ours ? », avais-je répondu en criant.

Une fille dans un costume d’ours était entrée derrière le duo. Allez, quoi ? Un… costume d’ours ?

Apparemment, la fille en tenue d’ours avait sauvé Damon et Yuula quand ils faillirent mourir dans la montagne d’Elezent. Je n’arrivais pas à croire que cette fille avait traversé une montagne aussi abrupte, mais je ne pensais pas non plus qu’ils mentiraient à ce sujet. D’ailleurs, quel est l’autre moyen de se rendre au port maritime de nos jours ?

C’était vraiment la seule route possible. C’était étrange.

Ils m’avaient demandé de laisser la fille aux vêtements d’ours rester à l’auberge. Je n’avais aucun problème avec ça, mais la seule nourriture que j’avais était pour ma famille. Je lui avais dit que je ne pouvais pas la nourrir. Mais écoutez ça : quand je lui avais dit que je cuisinerais si elle me donnait les ingrédients, elle avait sorti des montagnes de trucs. En plus de ça, elle m’avait dit que puisqu’elle avait tant à offrir, ma famille pourrait aussi en manger. Peut-être que cette fille était vraiment spéciale ?

Si elle apportait les ingrédients, alors je lui préparais un festin à tomber par terre. J’avais préparé quelque chose de spectaculaire avec ce qu’elle avait, et elle avait dit (à juste titre, je dirais) que c’était délicieux. Elle semblait cependant vouloir manger des fruits de mer. En fait, c’était pour ça qu’elle avait traversé la montagne ! J’avais voulu lui en donner, mais le kraken rendait la chose très difficile. Je suppose que j’allais essayer de demander au vieux Kuro.

Le lendemain matin, la jeune fille avait dit qu’elle allait se rendre à la guilde des aventuriers et avait quitté l’auberge. Peu de temps après, Yuula était venue la voir.

« Cette petite demoiselle ? Elle se dirige vers la guilde des aventuriers. »

Yuula avait promis de faire visiter la ville à la fillette, dit-elle, mais il semblerait que la petite chipie se soit enfuie toute seule.

« Tu veux attendre ici ? », avais-je proposé.

« Non, je vais aller à la guilde des aventuriers. Je devrais pouvoir l’attraper là-bas. »

« Si elle revient, je lui dirai que tu es passée. »

« Si tu peux. »

J’avais décidé de partager la nourriture qu’elle m’avait donnée avec mes amis et voisins. Il fallait après tout s’entraider quand les choses deviennent difficiles comme ça. Moi et ma fille Anz avions dépecé les corps des loups, et ma femme et mon fils les avaient apportés aux voisins.

« Papa, tu as vraiment eu toute cette nourriture gratuitement ? », me demanda Anz pendant qu’on travaillait.

Et oui, ça m’avait aussi choqué. Il n’y avait pas que des loups, mais aussi des légumes, de la farine et pleins d’autres choses. La fille avait dit que c’était surtout des loups, parce qu’elle avait surtout des loups. Si ce n’était pas le signe d’un aventurier, je ne savais pas ce que c’était.

Pendant que je préparais le dîner pour la fille, des rumeurs concernant la distribution d’encore plus de nourriture avaient fuité. La guilde des aventuriers l’avait distribuée aux habitants de la ville. Encore de la viande de loup, et en grande quantité. Qui cela pourrait-il être sinon notre étrange petite fille ours ?

Et au moment où je finissais de préparer le dîner, la fille-ours était revenue à l’auberge. Elle avait retrouvé Yuula, et avait une faim de loup en plus. Elle avait apprécié le dîner que je lui avais préparé, ce qui était une bonne chose, mais j’aurais aimé pouvoir faire quelque chose de plus.

Le lendemain matin, quand j’avais commencé à préparer l’auberge, j’avais entendu un gémissement à l’étage. Pas particulièrement féminin, d’ailleurs. Étrange. Inquiétant ? Eh bien, quand j’étais monté pour vérifier, j’avais trouvé un ours — non, un vrai ours, ou plutôt deux — un noir et un blanc. Dans mon auberge ! Comment diable avaient-ils pu arriver dans mon auberge ?

« Petite ourse, vas-tu bien ? Fille Ours ! », avais-je crié à travers la porte de sa chambre. J’avais un peu peur d’effrayer les vrais ours à côté de moi, mais ils ne semblaient pas intéressés. Bon sang, est-ce que la fille allait bien ? ! Elle devait être en vie… non ?

Malgré toute mon inquiétude, la fille était sortie de sa chambre, un peu groggy, dans un costume d’ours blanc. Les ours étaient ses invocations, c’était la première fois que je voyais une telle chose. Quand je l’avais interrogée au sujet des hommes qui gémissaient sous les ours, elle m’avait dit qu’elle avait été attaquée.

Incroyable. Impardonnable ! Ils s’étaient introduits dans mon auberge et, en plus, ils avaient attaqué une petite fille ? Oh, j’étais furieux.

J’avais demandé à mon fils de se rendre à la guilde des aventuriers pour transmettre le message et j’avais attaché les agresseurs avec une corde bien serrée, le genre de corde particulièrement rêche. Puisqu’ils n’étaient plus nécessaires selon elle, la fille avait fait en sorte que les ours… disparaissent pour le moment. Incroyable.

Peu après, le personnel de la guilde des aventuriers était venu et avait emmené les hommes. Bon débarras.

Comme si les choses n’étaient pas assez absurdes, la fille avait ensuite promis au maître de la guilde, Atola, qu’elle allait vaincre les bandits. Voyons, c’était beaucoup trop dangereux. Et bien qu’Atola ait semblé inquiète au début, elle avait quand même accepté.

« Mademoiselle, allez-vous vraiment sortir pour appréhender ces bandits ? »

Après les avoir écoutés, j’avais demandé ça à la fille. Elle ne me fit qu’un simple sourire.

« Allez, ça va aller. Je suis une aventurière, et vous n’avez pas vu mes ours ? De gros ours costauds ? »

Je lui avais promis de lui faire un délicieux repas quand elle reviendrait. J’espérais qu’elle le ferait.

Mais, miracle des miracles, elle était revenue tout de suite. Et non seulement ça, mais elle avait réussi à capturer les bandits. Les habitants avaient d’abord pensé que les quatre aventuriers qui l’accompagnaient l’avaient fait, mais non. La fille-ours elle-même les avait vaincus toute seule.

Qui pourrait croire une chose pareille ? J’avais vu des tonnes d’aventuriers dans ma vie, des forts et des faibles. Appeler cette enfant aventurière forte semblait… eh bien, si c’était vrai, c’était à peine suffisant.

Pour tenir ma promesse, j’avais décidé de faire tout mon possible pour mon repas ce jour-là. Je me dirigeai vers le port et implorai le vieil homme Kuro, qui veillait sur l’océan : « J’aimerais faire un repas pour la fille-ours qui a éliminé les bandits. Pourrais-tu me donner du poisson ? »

Je savais que ça ne servait à rien, mais j’avais quand même baissé la tête. Je devais essayer.

« Prends-en autant que tu veux. »

« Attends, es-tu sûr ? »

J’avais du mal à le croire.

« Bien sûr que j’en suis sûr, et pas une âme en ville ne me contredira. Elle s’est débarrassée des bandits. Elle a même dénoncé les agissements de la guilde commerciale. Nous pouvons nous permettre de lui donner du poisson. Je dirais que c’est la moindre des choses qu’elle mérite. »

Mon Dieu, le vieil homme était décent. J’avais remercié le vieux Kuro à profusion et j’avais pris un poisson délicieux qui avait été pêché le matin même pour un bon dîner de poisson. Bien que je n’avais plus grand-chose en stock, j’avais préparé du riz. Il venait normalement du Pays de Wa, et ils savaient comment préparer un bon plat de poisson. Personnellement, j’aimais le riz encore plus que le pain, et seul le meilleur ferait l’affaire pour notre petit héros.

J’avais aussi préparé une bonne soupe chaude au miso pour la fille. Des légumes frais, la totale ! Si j’avais eu plus d’ingrédients, j’aurais pu faire encore mieux, mais ce kraken était toujours sur le chemin.

Quand elle avait vu le repas que j’avais préparé, la fille avait l’air surprise, même en le mangeant.

Et elle se mit à pleurer.

Avais-je fait quelque chose de mal ? C’était mauvais ? Non, m’avait-elle dit. C’était la saveur de son pays, et elle pleurait en le savourant. Elle avait vidé toute son assiette. Ma cuisine était-elle assez bonne pour la faire pleurer ? Qu’est-ce que je pouvais répondre à ça ? Que pouvais-je faire d’autre que sourire et essayer de ne pas pleurer moi-même ?

Maudit soit ce kraken ! S’il n’était pas là, je pourrais lui préparer un repas encore plus délicieux.

Le lendemain, mon fils m’avait dit que nous ne devions pas aller à la mer après-demain. Pourquoi ? Eh bien, le vieux Kuro le lui avait dit.

Quelque chose dans le comportement de la fille ces derniers temps m’avait mis mal à l’aise. J’étais donc allé voir le vieux Kuro.

« Vieux Kuro, à propos d’après-demain et de la mer. Ça n’a rien à voir avec la fille aux ours ? »

« Hmph. »

Il parla lentement. Avec précaution.

« Ne va pas le dire à qui que ce soit, tu entends ? Si tu ne peux pas faire cette promesse, je ne peux rien te dire. »

J’avais accepté, mais les choses que le vieux Kuro m’avait dites étaient absurdes. La fille-ours allait combattre le kraken ?

« Tu crois vraiment ça, vieux Kuro ? »

« Atola elle-même me l’a demandé, et il n’y avait rien de drôle dans sa façon de le demander. Et c’est cette même fille-ours qui a vaincu ces bandits, non ? À moins qu’il y ait d’autres filles-ours dont on ne m’a pas parlé ? », dit-il en souriant pratiquement.

Hmm. Mais même si elle pouvait vaincre des bandits, ça ne voulait pas dire qu’elle pouvait vaincre un kraken.

« Vieux Kuro ! Tu as vraiment l’intention de laisser une petite fille combattre le kraken toute seule ? ! »

« Oui, oui, et c’est très effrayant. Mais bon, la fille prétend qu’elle peut vaincre le kraken, mais elle dit qu’elle ne peut pas le faire si nous sommes trop près de l’océan. »

« Donc la fille ours est… »

« Tu m’entends ? Pendant qu’elle se bat, elle a demandé qu’on ne s’approche pas de l’océan afin qu’aucun de nous ne soit mis en danger. »

Alors la petite ourse était…

« Je comprends. »

Mais je n’étais pas obligé d’aimer ça. Pourquoi l’oursonne devait-elle combattre le kraken ? Pourquoi n’y avait-il personne dans notre petite ville qui était assez fort pour l’aider ? Ne rien pouvoir le faire me rendait furieux. Mais aucune personne de la ville ne pouvait le faire.

C’était le jour où elle combattrait le kraken. Je lui avais demandé quels étaient ses projets pour la journée.

« Je vais faire une promenade. Qu’est-ce que vous en dites ? » avait-elle répondu, comme si elle allait faire une promenade tranquille au lieu d’aller tuer un kraken.

Était-ce vraiment bien de laisser une si petite chose combattre le kraken ? Et bon sang, la seule chose que je pouvais faire, c’était de lui donner à manger.

« Je vais vous préparer un repas, vous feriez donc mieux de rentrer. »

Et un délicieux repas afin qu’elle revienne vivante.

Elle avait mangé le petit-déjeuner que j’avais préparé, et elle avait juste… quitté l’auberge, comme si ce n’était rien de plus qu’une promenade.

Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé après ça. J’avais fait les cent pas dans l’auberge. Ma femme et ma fille m’avaient interrogé à ce sujet, mais je ne pouvais pas m’arrêter. J’étais trop inquiet. Je n’avais pas besoin d’elle pour tuer le kraken. Je voulais juste que l’enfant revienne saine et sauve !

Puis il y eut une agitation à l’entrée. Atola était entrée, et derrière elle se traînait un ours… avec la fille couchée sur son dos.

« Mademoiselle ! »

Je me mis aussitôt à courir vers elle, elle avait l’air épuisée. J’avais été soulagé de voir qu’elle n’était pas blessée.

« Je vais bien. Je vais bien. J’ai besoin de dormir. Laissez-moi dormir. Merci. »

Au moins, elle avait répondu, même si elle était affalée sur l’ours. Mais à ce moment-là, son ours s’était serré dans les escaliers avec la fille toujours affalée.

« Atola, elle va bien !? Si elle est blessée, je… »

« Calme-toi, elle va bien. Elle a juste utilisé trop de magie. »

« Vraiment ? »

Quel soulagement !

« Et le kraken ? »

Je ne lui en voudrais pas si elle échouait. Rien qu’en voyant son état, j’avais compris qu’elle y a travaillé dur.

« Tu étais donc au courant ? »

« Oui, le vieux Kuro me l’a dit. »

« Je vois. Yuna l’a vaincu. »

Ah, j’avais dû mal la comprendre. J’avais retiré un peu de cérumen de mon oreille.

« Répète ça ? »

« Yuna l’a vaincu ? »

« Elle… l’a fait ? »

« Oui, elle l’a vaincu pour nous. »

« Et es-tu sérieuse ? »

« Elle y a mis tout son cœur. Ce n’est pas étonnant qu’elle soit si fatiguée. C’est la sauveuse de la ville, alors assure-toi qu’elle se repose bien. »

Bien sûr que je le ferais ! En tant qu’aubergiste, c’était mon travail de veiller à ce que la fille ait tout le repos dont elle avait besoin, surtout après tout ce qu’elle avait vécu. Je ne laisserais personne déranger son repos.

La nouvelle concernant le kraken s’était répandue dans toute la ville, et très vite, j’avais eu affaire à des habitants qui essayaient de faire irruption dans mon auberge et d’en faire toute une histoire. Ils remplissaient l’entrée de l’auberge et débordaient à l’extérieur.

« Taisez-vous ! Elle est épuisée et endormie ! », dis-je en rugissant.

« Papa, tais-toi. Yuna dort. », avait prévenu ma fille.

« Mais… »

« Je sais, je sais. Mais papa, que vas-tu faire si c’est toi qui la réveilles ? »

Elle m’avait bien eu.

« Je comprends ce que vous ressentez, mais pourriez-vous laisser la fille se reposer ? Elle s’est battue contre un kraken — vous savez, ce kraken que nous avons eu pendant un moment — et elle est fatiguée. Vous le seriez aussi. », avais-je dit en baissant un peu la voix.

« Mais, Deigha, nous voulons la voir et la remercier. »

« Oui ! Elle a sauvé la ville. »

Je comprenais ce qu’ils ressentaient. Je voulais aussi faire quelque chose pour elle. Quelle était la chose qui la rendait la plus heureuse ?

« Hrm. Très bien, alors. Si l’un d’entre vous a des restes de riz, vous pouvez m’en prêter ? Chaque petit morceau aidera. Elle aime le riz du Pays de Wa. Je lui en ferai quand elle se réveillera. »

« Es-tu sûr que ça suffira ? »

Je m’étais souvenu de ce sourire joyeux et de ces larmes.

« Oui. Ça lui fera le plus grand bien. »

« Très bien. »

Ils avaient fini par partir, mais de nouvelles personnes étaient entrées. On avait fini par avoir la même conversation.

Tous ceux qui passaient étaient tout sourire. Les chanceux qui avaient vu le kraken vaincu étaient excités en parlant. Quand j’avais entendu leurs histoires, le fait que la fille ait vaincu le monstre commença à sembler enfin réel.

Certaines personnes avaient même commencé à prier vers la chambre d’auberge, ce qui était gentil, mais… peut-être un peu excessif. Mais j’avais compris. Même mon fils était submergé de joie : il allait pouvoir repartir en mer.

Nous avions eu assez de riz pour remplir un grand tonneau que j’avais préparé assez rapidement

Cela sera un vraiment festin digne d’une héroïne comme elle, et j’avais hâte de voir son visage.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. merci pour le chapitre

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