Chapitre 3 : Une prière à la planète par Sisbell la sorcière
Table des matières
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Chapitre 3 : Une prière à la planète par Sisbell la sorcière
Partie 1
En tant que l’une des trois filles nées sous Mirabella, qui était la huitième reine de la Souveraineté de Nebulis, Sisbell Lou Nebulis IX avait été dotée de pouvoirs en tant que descendante directe de la Fondatrice.
Elle avait l’illumination.
Elle pouvait rejouer des événements survenus au cours des vingt dernières années dans un rayon de mille pieds. Son pouvoir astral était de l’ordre de l’interférence spatio-temporelle et était particulièrement rare parmi ce type de pouvoir.
« … Connaissez-vous les rumeurs sur la reine ? »
« J’ai entendu dire qu’elle voulait transmettre le trône à la princesse Aliceliese — pas à la princesse la plus âgée ou à la plus jeune. »
Elle n’avait pas laissé passer la moindre conversation dans le palais royal.
Utilisant sa capacité à fouiller dans les informations, elle avait déjà attrapé un espion de l’Empire.
« Princesse Sisbell, vous avez reçu l’ordre de partir en expédition dans l’État indépendant d’Alsamira. »
Elle était dans le palais — la « Zone de la Reine ».
La lumière du soleil éclaboussait les plantes d’intérieur et les fleurs qui décoraient l’espace sacré. Une voix avait résonné dans la zone.
La reine actuelle, Mirabella.
La reine était sa mère biologique, mais elles n’étaient pas autorisées à se parler en termes familiaux.
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles le pays du désert accepte de manière proactive les personnes de l’Empire. »
« Oui. »
« Alsamira n’est pas comme les villes neutres. Elle n’a pas déclaré sa neutralité… Sous certaines conditions, elle peut choisir de devenir un État impérial. »
Cela en ferait un ennemi de la Souveraineté.
À cause de cela, Sisbell avait été choisie pour cette mission.
Grâce au pouvoir astral d’Illumination, Sisbell pouvait même reproduire mot pour mot les réunions secrètes qui se déroulaient dans l’État.
En d’autres termes, ils seraient en mesure d’écouter leurs réunions.
« C’est votre devoir de déterminer s’ils traitent avec l’ennemi. Par souci de votre sécurité durant cette expédition, j’enverrai l’un de mes gardes avec vous. »
« Ne vous inquiétez pas pour moi. » Sisbell avait poliment refusé l’offre de la reine.
Elle n’avait pas besoin de garde.
Pour être plus exacte, Sisbell ne faisait pas confiance à ses subordonnés au sein de la Souveraineté.
« Je me débrouillerai très bien avec mon gardien, Shuvalts. Je vais jouer le rôle d’une touriste. Il n’y aura aucune raison pour qu’ils me soupçonnent, si je peux l’éviter. »
« Compris. » La reine laissa un soupir quitter ses lèvres.
C’est ce qu’elle avait pensé. Son soupir devait expulser un mélange d’inquiétude et d’exaspération. Il était difficile pour Sisbell de regarder le visage de sa mère quand elle était comme ça.
… Je suis désolée, maman… J’ai des raisons que je ne peux même pas te dire.
Elle faisait ça pour protéger la vie de sa mère.
Sisbell ne pouvait accepter personne dans son cœur au sein de la Souveraineté — même sa sœur aînée, Elletear, ou Aliceliese.
« Alors je vais m’absenter du château. »
« Je vous laisse vous occuper de cette affaire. »
Sisbell avait tourné le dos à la reine. S’il te plaît, reste en sécurité pendant mon absence, avait-elle souhaité du plus profond de son cœur.
Mais Sisbell ne pouvait pas le dire à voix haute, alors elle avait avalé ses mots en silence.
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Tout avait commencé par une simple curiosité.
Avec le pouvoir astral d’Illumination, Sisbell Lou Nebulis IX pouvait recréer tout ce qui s’était produit dans un rayon de mille pieds et sur une période de vingt ans.
Toutes les transactions secrètes du palais royal pouvaient être vues par elle.
Ce qui signifiait que le public n’avait que la possibilité de tenir ces réunions loin du palais royal, les mettant hors de portée.
Sisbell avait attendu qu’ils tombent dans son filet, pris dans les mensonges qu’elle avait elle-même répandus.
… Ne me sous-estimez pas… Je vous montrerai le véritable pouvoir de la Fondatrice et de ses descendants.
Parce que Sisbell pouvait reproduire les événements qui s’étaient produits bien plus qu’un rayon de 1000 pieds et de 20 ans autour de sa position.
Même si les familles nobles conversaient en dehors du château royal pour éviter ses yeux indiscrets, Sisbell savait tout d’eux.
Tout ça parce qu’elle était curieuse quant aux conversations triviales.
Sisbell, qui était sociable et débordait de curiosité intellectuelle, avait simplement voulu savoir quel genre de conversations les autres avaient.
Ça l’avait brisée.
Elle avait été chargée d’informations provenant d’un pouvoir équivalent à l’omniscience. Ces connaissances comprenaient de sombres projets et l’existence de « monstres » innommables dépassant son imagination. C’était trop pour une innocente fille de quinze ans.
Il n’était plus humain.
Un monstre se cachait au sein de la famille royale de la Souveraineté de Nebulis. Bien qu’il portait le masque d’un humain, le moment venu, il se débarrasserait de son déguisement et révélerait sa véritable nature.
Et il volera le pays à la reine elle-même.
… Sa vie est en danger… Mais si je lui dis, ils commenceront par s’en prendre à moi.
La Souveraineté de Nebulis s’effondrerait.
Pas par la main de l’armée impériale. Mais de ceux qui avaient pris pour cible la vie de la reine. Les trois lignées — les Maisons Lou, Zoa, et Hydra — n’auraient rien à voir avec ça.
La famille royale elle-même pourrait être détruite par ce monstre.
« … Reste courageuse, Sisbell. Je vais protéger ma mère. Qui d’autre serait capable de la protéger ? »
Elle était dans un coin de sa chambre.
Ce jour-là, Sisbell frissonnait et chantait comme si elle essayait de se convaincre. Cela ne pouvait pas être ses sœurs aînées, Elletear ou Aliceliese. Elle n’avait aucune idée de qui était le cerveau derrière ce plan.
Bien que Sisbell connaissait l’une des personnes qui faisaient partie du plan, elle ne savait pas combien d’autres dans la Souveraineté étaient des traîtres.
… Si ma sœur Alice est une traîtresse, ce serait la situation la plus dangereuse… Si elle le voulait, même notre mère serait…
Le pouvoir d’Aliceliese avait surpassé les compétences de la reine actuelle.
Si elle prévoyait de renverser le gouvernement et la reine, elle pouvait facilement réussir un coup d’État. C’est pourquoi Sisbell était devenue une recluse. Elle ne pouvait pas quitter le pays. Même pendant les périodes où sa sœur Elletear voyageait à l’étranger ou qu’Aliceliese se rendait sur le champ de bataille, Sisbell avait choisi de ne pas quitter le palais royal.
Elle était entièrement absorbée par l’idée de protéger sa mère.
« Si je suis aux côtés de ma mère, les traîtres ne doivent pas porter la main sur elle… »
Elle protégerait sa mère — et le pays.
C’était la résolution dont Sisbell ne pouvait parler à personne.
« … Mais… »
Enfermée dans sa chambre, elle continua à chercher seule les traîtres qui projetaient de renverser le pays. Elle était sous pression, ne sachant jamais quand sa vie pouvait être mise en danger.
C’était trop dur pour une fille de 15 ans.
« N’y a-t-il personne qui soit de mon côté… ? » Elle avait porté un mouchoir à sa bouche pour dissimuler ses sanglots.
Quelqu’un. N’importe qui ! N’y avait-il pas un chevalier dans ce monde pour la soutenir… ?
Bien que son pouvoir astral soit expansif, il ne servait pas à grand-chose au combat. Son seul confident était son gardien, qui était trop vieux pour se battre.
La force physique de Sisbell était pour ainsi dire inexistante.
« Où puis-je trouver… un allié solide… ? »
Elle avait besoin de subordonnés puissants dans la Souveraineté pour défier le monstre et les traîtres qui le suivaient. Mais les gens du palais royal ne suffiraient pas. Elle n’avait pas été capable d’identifier les traîtres, ce qui signifiait qu’elle ne pouvait pas leur demander sans réfléchir de l’aide.
« … » Elle s’était serrée contre ses propres genoux, qu’elle ne pouvait empêcher de trembler. « … Sur qui puis-je compter… ? »
Elle n’avait pas d’alliés. Du moins, pas dans ce pays.
À cause de cela, elle s’était souvenue de quelque chose qui s’était passé il y a un an.
Elle avait fini par penser au soldat impérial qui l’avait fait sortir de prison.
« J’ai une chose ou deux à dire sur la politique de l’Empire qui consiste à rassembler tous les mages astraux, surtout quelqu’un comme toi. Tu es encore une enfant. »
Le Saint Disciple Iska.
Bien qu’il soit sous le commandement direct du trône, il avait aidé une sorcière capturée.
… À l’époque, je cachais mes pouvoirs astraux… Pensait-il simplement que j’étais faible ?
Pourquoi l’avait-il laissée s’échapper ?
La raison n’était pas encore claire, mais elle y avait pensé soudainement. Bien qu’elle sache que ce n’était qu’un fantasme commode et une échappatoire facile, elle n’avait pas pu s’empêcher de laisser son imagination se développer.
S’il était là… Si l’homme qui l’avait sauvée était là, pourrait-il devenir son allié ?
+++
Retour au présent.
Dans la zone urbaine d’Alsamira, la princesse Sisbell avait oublié de respirer en levant les yeux vers le garçon en face d’elle.
« … »
Elle avait regardé ses cheveux bruns et son visage doux qui ne ressemblait pas à celui d’un soldat impérial. Son visage était sans équivoque. C’était le Saint Disciple Iska — celui qu’elle avait rencontré par hasard il y a un an.
Ce n’était pas un territoire impérial. Comme il portait ses propres vêtements au lieu de son uniforme de combat, elle avait pensé que c’était juste quelqu’un qui lui ressemblait.
« Vous êtes de… »
« Ngh. » Les yeux de Sisbell s’écarquillèrent alors qu’il marmonna.
Je le savais ! C’est ce Saint Disciple !
S’ils n’avaient pas été en public, elle l’aurait crié à pleins poumons. Elle ne se souciait pas du genre de destin qui l’avait amené ici.
Il était sa seule lueur d’espoir.
Peut-être.
Cet épéiste était le seul sur lequel elle pouvait compter. Il était la seule personne qu’elle connaissait en dehors de la Souveraineté.
Combattez le feu par le feu.
Pour s’opposer au monstre de la Souveraineté, il faudrait faire venir une existence de l’extérieur du pays — surtout quelqu’un qui soit le soldat le plus fort et le plus haut gradé dans la bataille, surtout un Saint Disciple.
« Uh, um… ! » râla-t-elle, trop nerveuse pour s’exprimer.
Elle avait essayé désespérément de forcer sa voix à sortir de sa bouche sèche.
« Désolée pour l’attente, Iska ! »
Une fille inconnue avec une queue de cheval s’était précipitée vers eux.
Était-elle une des connaissances de l’épéiste ? Cela voudrait dire qu’elle était aussi une soldate impériale.
C’était mauvais.
« Nh. » Elle serra les molaires et lui tourna le dos pour courir vers le carrefour.
***
Partie 2
Toute personne de l’Empire était un ennemi. Cela n’avait toujours pas changé. Sisbell voulait parler à Iska, et elle ne comptait pas faire confiance à un autre membre de l’armée impériale.
… Je n’ai aucune raison de paniquer.
… Le Saint Disciple Iska est ici. En soi, cela valait la peine d’être appris.
« Ma dame ! »
Après que Sisbell ait traversé la rue, son accompagnateur en costume noir l’avait appelée. C’était son gardien, Shuvalts. Avec ses cheveux poivre et sel soignés, l’homme âgé avait couru vers elle, essoufflé.
« Je vous cherchais. Je vous en prie : ne forcer pas mon vieux corps. »
« … Je l’ai trouvé. »
« Pardon ? »
« Écoute, Shuvalts ! Je l’ai enfin trouvé, le garde de mes rêves ! » Sisbell s’était précipitée vers le vieil homme en costume comme pour le serrer dans ses bras.
Comme Rin l’était avec Aliceliese, ce vieux monsieur avait accompagné Sisbell depuis sa jeunesse. Il était son seul et unique subordonné dans la Souveraineté en qui elle avait confiance de tout son cœur.
« Oh, je ne sais pas par où commencer… » Elle ne pouvait pas ralentir.
Ses rêves les plus fous s’étaient réalisés. Maintenant qu’elle était allée si loin, elle allait s’assurer de les réaliser.
« Shuvalts, il y a quelque chose dont je dois discuter avec toi immédiatement. Rentrons d’abord à l’hôtel. »
Elle avait pris la main de l’homme âgé et s’était dirigée vers la zone commerciale.
« Nous attendrons la tombée de la nuit… Je ferai en sorte que nous réussissions. Pour le bien de notre pays. »
Elle serait la prochaine reine.
Sisbell Lou Nebulis IX protégerait à la fois la reine actuelle et le pays.
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Le vent glacial sifflait dans le grand désert de l’est.
Le coucher du soleil brûlait à l’horizon, et le rideau de la nuit se refermait sur le ciel.
Bien que les zones commerciales d’Alsamira soient toujours illuminées par des néons criards, il n’y avait pas autant de monde que dans l’après-midi. La plupart des touristes étaient rentrés dans leurs hôtels pour dormir.
« Achoo ! »
« Madame. Je me souviens vous avoir dit que le désert se rafraîchit la nuit. »
« Oui, j’ai sous-estimé le froid qu’il ferait… » Elle hocha la tête en accord avec l’homme plus âgé qui marchait à côté d’elle.
Bien qu’elle regrettait d’avoir choisi une robe fine, Sisbell ne ralentissait pas son rythme alors qu’elle arpentait les rues.
… Je suis toujours terrée dans le chaleureux palais royal.
… Je me demande depuis combien de temps je n’ai pas marché dehors la nuit.
Il y avait une partie d’elle qui craignait pour leur sécurité.
Comme Shuvalts était un mage astral, il pouvait gérer une petite bagarre. Mais s’ils tombaient sur un groupe de voleurs armés, ils auraient de gros problèmes.
… C’est là que j’aimerais avoir un pouvoir astral plus fort… Non pas que je me plaigne du mien.
Les mages étaient nés avec leurs pouvoirs.
Même parmi les descendants de la Fondatrice, il y avait une grande différence entre ces pouvoirs naturels, en particulier leur utilisation au combat.
Depuis des générations, la reine de Nebulis souhaitait des pouvoirs adaptés à la bataille, car ils pourraient diriger le corps astral contre une invasion de l’armée impériale.
« Je vais complètement bouleverser ces coutumes… » Elle avait serré ses mains en poings dans le froid.
Sisbell avait continué à marcher sur la route illuminée et était finalement arrivée à l’intersection familière — où elle avait rencontré le Saint Disciple Iska plus tôt ce jour-là.
« Heureusement, il n’y a personne d’autre dans les parages. Il fait trop froid. Ils sont tous dans des tavernes. »
« Nous ne pouvons pas être négligents. Assure-toi de monter la garde, Shuvalts. »
Elle ne pouvait pas laisser quelqu’un voir ça.
Même en dehors des territoires impériaux, certains citoyens craignaient les sorcières. En fait, il n’y avait aucun avantage à ce que quiconque découvre ses pouvoirs.
« S’il vous plaît, montrez-moi votre passé, planète. »
Sous la clavicule de Sisbell et près de sa poitrine, son pouvoir astral avait commencé à briller à travers sa robe fine et dans la nuit vide.
La lumière s’était rassemblée. Comme un projecteur, l’image d’un garçon solitaire s’était formée dans l’air.
« Iska, qu’est-ce qui ne va pas ? »
« … Euh, rien. Nous devons aller faire des courses au marché. Bouge-toi, Néné. »
Le garçon aux cheveux bruns avait donné un coup de coude dans le dos de la fille à la queue de cheval et avait commencé à partir. Sisbell pouvait même reproduire leurs images en marchant, ce qui signifiait qu’elle pouvait suivre leurs mouvements. C’était une autre partie de ses pouvoirs.
« Est-ce lui ? »
« Oui, allons-y, Shuvalts. »
Ils avaient suivi Iska. Même si quelqu’un d’autre en était témoin, il semblerait qu’Iska était vraiment sur cette route.
… La fille appelée Néné doit être une soldate impériale… Mais je ne pense pas qu’Iska lui ait parlé de moi.
Iska et Néné avaient flâné dans la zone commerciale.
Ils avaient eu une conversation frivole alors qu’ils se dirigeaient vers un marché. Après avoir acheté des choses qui semblaient être leur dîner, ils étaient de nouveau dans la rue.
Sisbell avait pensé qu’Iska la mentionnerait pendant ce temps.
« Il n’a même pas dit que je suis une sorcière. Je suppose qu’il travaillait seul il y a un an. »
Iska avait perdu sa position de Saint Disciple à cause de l’incident où il l’avait fait évader.
Ce qui signifiait aussi qu’il était le seul à avoir été puni.
Même à cette fille Néné, il ne pouvait pas simplement parler de cet événement. Après tout, elle pourrait être soupçonnée d’être une coconspiratrice si elle connaissait les détails.
« Ils sont à l’hôtel Germrick, » avait noté son gardien.
Iska les avait amenés directement à l’hôtel.
Levant les yeux vers le bâtiment qui le surplombait, Shuvalts s’était mis à murmurer lentement. « Une société hôtelière bien établie. Ils possèdent des hôtels dans des stations balnéaires partout dans le monde. Leurs classements sont souvent moyens ou supérieurs. »
« Ce qui en fait un choix approprié pour un soldat impérial en vacances ? »
« S’il était ici sur ordre secret, le quartier général impérial l’aurait logé dans un hôtel mieux classé. Ou ils auraient choisi un hôtel impérial. »
Mais ce n’était pas le cas.
Iska n’était pas venu à Alsamira dans le cadre de ses fonctions.
« Cela rend les choses plus faciles. Nous allons suivre le plan, Shuvalts. »
« Êtes-vous sûre de pouvoir le faire seule ? »
« Oui. Je veux en discuter avec lui seul. Si on y va tous les deux, ça va juste le mettre sur ses gardes. »
… Je ne peux pas croire que je me faufile dans la chambre d’un garçon au milieu de la nuit… Mon visage est en train de brûler. Je suis tellement gênée.
Sisbell s’était resaisie puis elle s’était dirigée vers le hall de l’hôtel.
En utilisant son pouvoir astral, elle avait trouvé le numéro de la chambre vers laquelle il s’était dirigé. Elle s’était assurée qu’il était entré seul.
Il était au quatrième étage.
Avec des pas étouffés, elle avait avancé dans le couloir silencieux.
« C’est ici… » Elle avait tenu la carte-clé au-dessus du capteur de la porte.
Sisbell s’était fait passer pour la petite amie d’Iska et avait mis la main sur la clé en échange d’une grosse somme d’argent.
Ça s’était ouvert.
Elle avait retenu son souffle en posant sa main sur la porte et en la poussant lentement.
Le couloir était sombre. Au-delà, elle pouvait voir que le salon n’était pas éclairé. Il devait déjà être endormi.
… C’est mieux comme ça… Je préfère que ce soit lui qui remarque l’ouverture de la porte.
Avec ses mains, elle avait senti son chemin dans le couloir.
Une fois que ses yeux s’étaient adaptés à l’obscurité, Sisbell s’était approchée du lit situé au fond de la pièce.
« Hum… excusez-moi… »
Serait-il surpris si elle l’appelait par son nom ? Que pouvait-elle lui dire pendant qu’il dormait ? Elle tendit le bras vers le lit, incapable de trouver quoi dire.
« Un assassin, hein ? »
Quoi ?
Pourquoi sa voix était-elle venue de derrière ?
Elle n’avait même pas eu le temps d’y penser qu’elle avait senti un choc contre son épaule. Son monde s’était mis à tourner, et elle s’était sentie faible pendant un moment.
« Nh !? »
Quand elle s’en était rendu compte, Sisbell était plaquée au sol sur le tapis. Il était à califourchon sur elle alors qu’elle était allongée sur le sol.
« Pour qui travaillez-vous ? La Souveraineté ? Ou est-ce — ? »
« Vous vous trompez ! C’est un malentendu ! Je n’ai pas l’intention de faire quoi que ce soit ! »
Comme il était sur elle, elle ne pouvait pas bouger d’un pouce. Il avait posé ses mains proches de sa gorge.
Sisbell avait désespérément crié avec sa bouche, la seule partie libre de son corps.
« Je suis venue ici pour vous voir, Saint Disciple Iska. J’ai quelque chose à vous demander ! »
« … ? »
Les lumières s’étaient allumées.
Elle avait aperçu le garçon qui l’avait poussée au sol.
Il portait les mêmes vêtements que l’après-midi.
Bien qu’il soit tard dans la nuit, il n’avait toujours pas pris de douche, et encore moins été au lit.
« Attendez… Vous êtes… »
« Cela fait une année entière. »
Iska avait été décontenancé.
Quand elle avait senti qu’il avait relâché son emprise sur elle, Sisbell lui avait adressé un grand sourire pour cacher sa nervosité.
« Saint Disciple Iska, j’ai quelque chose à vous demander, » répéta-t-elle, appuyée sur le sol.
Sisbell s’était adressée au garçon qui la regardait d’en haut.
« Voulez-vous m’accompagner à la Souveraineté ? »