Kimi to Boku no Saigo no Senjo – Tome 4 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Le paradis et la fuite d’une sorcière

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Chapitre 2 : Le paradis et la fuite d’une sorcière

Partie 1

L’État indépendant d’Alsamira. Une oasis florissante dans un coin du plus grand désert à l’est du continent.

Tout comme les villes neutres, elle n’était affiliée ni à l’Empire ni à la Souveraineté, bien qu’Alsamira n’ait pas déclaré sa neutralité. Il y avait une chance que l’État se plie aux souhaits de l’un ou l’autre pays.

« J’ai entendu dire que les cadres du quartier général ont essayé de les amener à se ranger du côté de l’Empire sous la table, selon certaines rumeurs plus sombres. Et cela dure depuis des décennies. »

« Mais ils ont dû les rejeter. »

« Eh bien, je veux dire, ils ont réussi à faire de cet endroit un lieu de villégiature, » expliqua Jhin à Iska alors qu’ils regardaient par la fenêtre.

Le bus s’était lentement arrêté.

Après avoir franchi la frontière avec Alsamira, ils avaient traversé le désert pendant une journée entière se dirigeant vers leur destination, la zone urbaine de la capitale.

« Wôw ! C’est incroyable ! Regardez ces bâtiments géants là-bas ! Ils doivent tous être des hôtels ! »

La capitaine Mismis semblait ravie.

Elle avait appuyé ses deux mains contre la vitre, attendant avec impatience que le bus se gare dans le parking.

« Ne sors pas encore, capitaine. Tu dois attendre que le bus s’arrête. »

« Euh… On est déjà arrivé ? On est arrivé ? » Mismis se releva de son siège.

« Merci d’avoir voyagé avec nous. Nous sommes enfin arrivés à la métropole d’Alsamira. »

« Je l’attendais depuis longtemps ! »

 

Les portes s’étaient ouvertes au moment précis où la capitaine Mismis était sortie du bus en dégringolant. Elle portait un gigantesque sac à dos sur son dos, habillée pour impressionner avec son chapeau de soleil.

 

« C’est une chaleur torride ! »

C’est la première chose qui était sortie de la bouche de la capitaine lorsqu’elle avait atterri sur la route asphaltée.

« Qu’est-ce qui se passe avec cette chaleur ? Il fait plus chaud qu’en été… C’est comme être au-dessus d’une poêle à frire ! »

« Évidemment. Tu viens juste de sortir d’un bus climatisé. »

Iska l’avait suivie, en portant ses bagages.

La capitaine avait raison. On aurait dit qu’Iska avait été frappé par une vague de chaleur d’un autre monde lorsqu’il était descendu du bus, faisant voler ses cheveux. Il avait immédiatement commencé à transpirer à grosses gouttes et pouvait sentir ses lèvres se dessécher.

Il devait faire plus de 100 degrés.

« Wôw, c’est quelque chose, hein, Jhin ? C’est l’été toute l’année dans cette station, » dit Néné.

« C’est en plein milieu du désert. »

« J’ai l’impression que… nous sommes dans un autre pays. Je peux voir des palmiers au loin ! Je suppose que la flore est différente, puisque le climat est différent. » Néné regarda autour d’elle avec étonnement.

Pendant ce temps, la capitaine Mismis fouillait dans son sac.

« Tiens, Iska. Souffle dedans. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Un flotteur de piscine et un ballon de plage. »

« Tu prends des raccourcis là ! Nous venons juste d’arriver au parking. On est loin d’une piscine ! Nous ne pouvons pas faire du tourisme tant que nous n’avons pas enregistré et stocké nos bagages à l’hôtel. »

« Oh ! T-tu as raison… »

« Tu n’as que les vacances en tête. »

Ils s’étaient dirigés vers la route principale depuis le parking, où des dizaines de bus touristiques et de taxis s’étaient garés.

Après qu’ils y soient arrivés, des tonnes d’hôtels de luxe s’alignaient devant eux.

« Hé, Iska ! Regarde ça ! L’hôtel Mega-Marine ! L’hôtel Isbelia ! Et l’hôtel Daikouha ! Ils sont tous super célèbres. J’ai l’impression de rêver ! »

La capitaine Mismis sautillait pratiquement en courant sur la route principale bordée de palmiers.

« L’été toute l’année ! Nous sommes enfin arrivés au paradis. C’est parti ! »

« Capitaine ! Regarde où tu vas quand tu… »

« Oh ! Aïe !? »

« J’essayais de te prévenir, mais je suppose que je ne suis pas arrivé à temps… »

Elle avait heurté de plein fouet un palmier.

Iska, Jhin et Néné avaient échangé des regards en regardant la capitaine accroupie sur le sol après s’être cogné le front.

+++

Le sable scintillait sur les plages. Il faisait un craquement satisfaisant sous les pieds nus. De petits morceaux de coquillages et de corail avaient dû se mélanger au sable.

La marée était haute, mais les vagues s’écrasaient doucement sur la plage.

« C’est merveilleux… »

C’était difficile de croire que c’était la piscine de l’hôtel.

Avec du sable importé d’un océan lointain et un énorme générateur de vagues installé au fond, la piscine permettait même de faire du surf.

Les familles pouvaient profiter pleinement de la petite piscine pour enfants.

Les tourtereaux se baignaient dans les rivières paresseuses ou s’allongeaient pour faire manger.

« Ahhh… C’est agréable. » Iska hocha la tête pour lui-même, seul dans un coin de la plage bondée de touristes.

C’était un vrai paradis. Une véritable station balnéaire.

Il pouvait comprendre pourquoi la Capitaine Mismis était si excitée. Même Iska pouvait sentir son cœur battre plus vite juste en regardant la scène.

Il pourrait nager dans n’importe quelle piscine. Même une promenade tranquille sur la plage serait agréable. Les fast-foods étaient remplis de boissons et de collations.

« Iska. Néné et le patron sont-elles déjà là ? »

« On dirait qu’elles sont encore en train de changer. »

« Bon sang. Qu’est-ce qui prend autant de temps ? C’est le patron qui nous a dit de nous changer le plus vite possible. »

La personne qui s’approchait de lui était un jeune homme aux cheveux argentés.

 

Même Jhin avait changé de tenue pour la piscine, portant un lycra sur son maillot de bain comme Iska au lieu de son habituel uniforme de combat.

 

Sauf que la tenue de Jhin était bombée, parce qu’il avait quelque chose de caché dedans.

« Jhin, est-ce que c’est… ? »

« Un pistolet. Tout ce que j’ai pu mettre dans ma poche, c’est le plus petit que j’ai sur moi, » murmura le sniper pour que personne n’entende. Son expression était très sérieuse.

L’État indépendant d’Alsamira n’interdisait pas le port d’une arme à feu pour la légitime défense avec l’identification appropriée. La seule exception concerne les armes à feu très dangereuses.

Quoi qu’il en soit, les armes étaient strictement interdites dans la zone de la piscine.

« S’ils le découvrent, ils t’arrêteront… »

« Si je pense qu’ils en ont après moi, je vais juste le jeter dans l’herbe. J’ai mon sniper habituel à l’hôtel de toute façon. »

L’arme favorite de Jhin était camouflée en fusil de chasse et se trouvait actuellement dans sa chambre à l’hôtel.

« On ne peut pas savoir quand une guerre civile pourrait éclater dans ce pays. »

Iska était le seul à avoir compris le commentaire de Jhin.

Si un soldat impérial devait rencontrer une sorcière, le soldat sans arme n’aurait aucun moyen de se défendre contre les pouvoirs astraux.

Tu serais juste kidnappé dans un endroit à l’abri du regard du public et battu… Il n’y aurait pas de tumulte. Personne ne saurait même que c’est arrivé.

C’est pourquoi ils avaient mis en place des mesures défensives.

Bien que cet endroit soit un paradis, il fallait être prêt à faire face aux conflits qui pourraient survenir sous la surface de l’eau.

« Eh bien, la stratégie est facile. Nous devons juste nous assurer que nous ne sommes pas dans les zones commerciales après la tombée de la nuit. Ces sorcières n’essaieraient pas de faire quelque chose sous les yeux du public. »

« … C’est ça. »

« Je suis plus inquiet de devoir traîner avec ces deux-là. » Jhin soupira.

L’homme aux cheveux argentés regardait vers l’entrée de la piscine, où la capitaine Mismis et Néné arrivaient en étant encombrées portant des dispositifs flottants et des ballons de plage, courant vers la plage.

 

« Vous êtes là. Je vous ai trouvé ! » s’exclama Néné.

 

« Désolée pour le retard. Ça a pris du temps de les gonfler. »

« … »

« Qu’est-ce qui ne va pas, Iska ? » demanda Néné.

« Je — je veux dire, j’aurais dû m’attendre à ce que vous soyez en maillot de bain. Hum, évidemment. »

Sous le soleil, ses deux compatriotes avaient exposé leur peau souple.

Dans son maillot de bain, Néné semblait plus radieuse maintenant que dans le centre commercial de la capitale. Peut-être était-ce parce qu’ils étaient à l’heure des îles dans ce paradis d’été.

« Hee-hee. Quoi ? Tu es enfin attirée par moi ? » Néné s’était baissée vers lui.

Sa tenue à volants et au dos nu faisait paraître ses membres plus longs et plus fins que d’habitude. Sa poitrine et ses fesses n’étaient pas aussi modestes que ce à quoi il s’attendait. Il pouvait voir toutes ses courbes.

Il avait réalisé quelque chose.

Ses vêtements masquaient sa véritable silhouette.

« Qu’est-ce que tu en penses ? » insista Néné.

« Si tu veux vraiment savoir… Hum, je pense que c’est mignon. »

« C’est vrai ? Jhin, et toi ? Tu pourrais me faire un compliment une fois de temps en temps. »

Le sniper avait jeté un regard vers Néné.

« Quoi ? »

« Ça a l’air bien. »

« Oh !? »

Iska avait applaudi. Même Néné elle-même avait immédiatement glapi.

C’était un grand éloge de la part de Jhin. Il n’était pas du genre à faire l’éloge des gens. Mais Néné était si mignonne en maillot de bain.

« Hee-hee. Complimentée par les garçons ! »

« Ce n’est pas juste, Néné ! »

La capitaine Mismis s’était rapprochée d’eux. Elle se tenait juste devant leurs yeux, la poitrine bombée. Elle demandait pratiquement à être regardée.

« Très bien, Iska, Jhin, vous aimez mon maillot de bain ? N’est-il pas mignon ? »

« … Euh, oui, mais… »

Était-ce un costume d’enfant ?

Il arborait la silhouette d’un chat. Il avait été conçu pour être le plus mignon possible.

 

Il était plus enfantin que le maillot de Néné, mais Mismis avait un visage de bébé et une petite stature. Le maillot de bain lui allait parfaitement.

 

Sauf qu’il y avait un problème.

« C’est mignon, mais… mais la taille… »

« Quelle taille ? »

« Je ne pense pas qu’il cache tout, ce qui pourrait être un problème. »

Il parlait des deux pics qui dépassaient de la poitrine de Mismis. Ils étaient disproportionnés par rapport à ses petites formes, qui ne pouvaient être cachées par un maillot de bain de taille enfant.

« Capitaine, quelque chose s’échappe. Juste là. »

« Quoi ? Qu’est-ce que tu crois faire, Néné ? »

De son index, Néné avait poussé la poitrine de Mismis qui débordait de son maillot de bain. Les côtés et le bas de ses courbes épaisses menaçaient de se déhancher. Chaque fois que Mismis faisait un pas, ils se trémoussaient d’une manière très… stimulante.

« Tu empoisonnes les enfants. »

« Oh, je sais ! Je sais ! » s’exclame Néné. « C’est ce qu’on appelle “impénitent”. »

« Tu voulais dire, un exhibitionniste. »

« Vous êtes tous terribles ! » La capitaine Mismis avait serré sa bouée flottante devant elle pour cacher sa poitrine. « Argh ! … Bref ! Allons dans la piscine ! Je veux aller avec les vagues. On va faire une course de 100 mètres ! »

« Patron, je suis sûr que tu ne peux pas nager aussi longtemps. »

« Nuh-uh ! Je peux faire du doggy paddle ! Je suis plutôt bonne à ça ! Je pense que je pourrais battre un record du monde. »

Elle avait jeté son anneau de natation et avait couru à la piscine.

Iska, Jhin, et Néné avaient commencé à marcher sur la plage chaude, en suivant sa petite stature.

***

Partie 2

Ils avaient atteint la piscine à vagues.

« Wôw ! C’est super salé. C’est comme de la vraie eau de mer ! » cria Néné, léchant ses lèvres. « Hmm. Mais ce n’est pas seulement du chlorure de sodium. Cette salinité est complexe. Peut-être qu’ils ont fait de l’eau de mer artificielle avec toute une liste de minéraux ? … Je devrais essayer de goûter à nouveau. »

« Néné ! Crache ! »

« WoW ! A — Attends, Capitaine ! » Néné avait nagé vers le ballon que Mismis avait lancé.

Juste avant que la balle ne touche l’eau, Néné avait bondi et l’avait habilement frappée avec son pied.

« Hé ! Pas de pieds ! C’est injuste, Néné. »

« Hee-hee. Personne n’a dit que c’était contre les règles ! »

Iska avait renvoyé la balle des deux mains, et Jhin l’avait frappée au-dessus de la tête de Mismis.

« Oups, je l’ai frappé trop loin. »

« S-sérieusement, Jhin. C’était trop fort ! » s’exclama Mismis.

« Mais tu perds si tu ne l’attrapes pas, patron. On dirait que le dîner est pour toi. »

« Tu l’as fait exprès ? … Je ne vais pas me laisser faire par tes sales tours ! » Elle avait avancé dans l’eau en désespoir de cause.

La piscine était assez profonde pour aller jusqu’à la poitrine d’un homme. Tout ce qui se trouvait sous le cou de Mismis était sous l’eau.

Mais elle aurait perdu si la balle avait touché l’eau.

Mismis s’était approchée de la balle au dernier moment, se tournant vers Jhin et souriant triomphalement.

« Ha-ha ! Plus de chance la prochaine fois, Jhin ! Je l’ai eu juste au bon moment ! Pour me venger, je vais… »

« Patron. Derrière toi. Un raz-de-marée. »

« Excuse-moi ? Euh ! Aaaaaaaah !? »

L’avertissement de Jhin était arrivé trop tard. La vague artificielle s’était écrasée sur Mismis, l’engloutissant. Ce qui signifiait qu’elle n’avait pas eu le temps de renvoyer la balle.

« On a réussi ! Tu as perdu, capitaine. J’ai hâte de dîner. » Néné avait levé ses deux mains pour applaudir.

« Néné, fait attention. »

« Quoi ? Gah ! Si salé ! » Sa queue de cheval caractéristique avait été trempée.

Quand elle s’était levée, Néné dégoulinait d’eau.

« Argh. Mes cheveux sont ruinés… et mon maillot de bain glisse. Ces cordes sont si difficiles à nouer. » Néné avait essayé d’ajuster son maillot de bain.

… Mais avant qu’elle ne puisse le faire… ça avait glissé de sa poitrine.

« Hum… »

Il avait un petit bruit en tombant dans l’eau.

Néné l’avait fixé, et son visage était devenu rouge cerise.

« Aaaaaah ! Iska, Jhin, ne regardez pas ! N’osez pas ! »

 

« Néné, ce n’était pas très malin, » avait fait remarquer Mismis.

 

« H-hey ! Et c’est toi qui parles, Capitaine ! » Néné avait serré sa poitrine d’une main, utilisant l’autre pour repêcher son maillot de bain. « Capitaine, pourrais-tu m’aider avec la corde… ? »

« D’accord. Mais sortons d’abord de la piscine. »

Elles ne pouvaient plus éviter les regards des hommes qui se rassemblaient autour de Néné.

Elles s’étaient dirigées vers la plage. À l’ombre d’un palmier, Mismis avait attaché le maillot de bain de Néné.

« Je vais aller acheter des boissons ou autre chose. » Jhin avait désigné une boutique de plage cachée. « Je pense que le jus de noix de coco est leur spécialité. Ça vous convient ? »

« J’en voudrais bien un, » dit Néné.

« Moi aussi. Et toi, capitaine ? » demanda Iska.

« Hum, je vais prendre la même chose… Attendez. C’est les vacances. Je vais prendre quelque chose de plus mature — une bière à la noix de coco ! C’est aussi une de leurs spécialités, n’est-ce pas ? »

« Une bière ? » Les sourcils de Jhin se froncèrent, dubitatifs. « Il ne vaut mieux pas, patron. Ce n’est pas pour les enfants. Tu vas probablement t’effondrer après une seule gorgée. »

« Je ne suis pas une enfant ! Je suis une adulte ! »

« Bon sang. Je suis mineur. Peux-tu venir avec moi acheter ta boisson, patron ? »

« Tu peux compter sur moi ! Attendez à l’ombre, Iska, Néné. » La capitaine Mismis avait commencé à traverser la plage d’un pas enjoué avec Jhin.

Ils l’avaient regardée partir, pensant qu’elle ressemblait exactement à une enfant.

« Hé, Iska, as-tu déjà vu la capitaine boire ? »

« Non. Je pense qu’elle est à l’heure des îles. »

Elle se mettait au défi de faire des choses en dehors de sa zone de confort. L’atmosphère du centre de villégiature était si agréable qu’elle avait permis à chacun de baisser sa garde.

« J’ai un peu peur qu’elle soit trop excitée et qu’elle enlève le bandage sur son épaule. Sa crête astrale choquerait certainement les gens normaux, n’est-ce pas ? » demanda Néné.

« Peut-être… »

Certains citoyens de villes neutres et de pays indépendants craignaient les sorcières, même si leurs pays avaient une relation diplomatique avec Nebulis. Les sorcières de Nebulis étaient connues pour dissimuler leurs crêtes lorsqu’elles étaient à l’étranger.

 

Les gens avec un pouvoir astral ont le potentiel d’être bien plus forts que n’importe qui avec une arme.

 

J’imagine que les gens normaux auraient peur.

Ce n’est pas pour rien que l’État indépendant d’Alsamira autorisait les gens à porter des armes. Ces mesures d’autodéfense avaient été mises en place pour éviter que le public ait peur des sorciers immigrés. Grâce à cela, Iska avait pu apporter ouvertement ses épées astrales.

« Comment va ta crête artificielle, Néné ? »

« On ne la voit presque plus. Je n’ai rien qui la recouvre, mais ça ne se voit pas, hein ? » Néné avait tendu l’arrière de sa main droite.

C’était juste assez visible pour qu’Iska ait besoin de regarder attentivement pour la voir.

« Et Jhin a dit que le sien était parti. On dirait que ça dépend de la personne, » dit Néné.

« Alors tout ce dont nous devons nous préoccuper est celui de la capitaine Mismis. Et nous devrions trouver un moyen de nous en occuper dans les soixante prochains jours… »

Ils pouvaient cacher la marque des regards indiscrets avec un bandage. Mais le gros problème était l’énergie astrale qui s’échappait. Comme ils ne pouvaient pas la cacher dans leur situation actuelle, elle serait repérée par les détecteurs de l’Empire.

Ils avaient un délai de 60 jours.

S’ils ne trouvaient pas un moyen de cacher le pouvoir astral, Mismis ne pourrait plus vivre dans l’Empire. Ce serait la fin de l’Unité 907.

« Nous ne devrions pas en parler à la capitaine pour le moment. Nous allons faire le travail. »

« Je suis d’accord. Cela fait un moment que je ne l’ai pas vue à l’aise. » Néné s’était appuyée contre le palmier et avait souri sans malice. « Et je peux passer du temps avec toi et Jhin. »

« Oui. Cela fait longtemps que je n’ai pas eu l’impression d’être en vacances. »

Parce que repenser à ses « pauses » dans la ville neutre signifiait qu’Alice serait dans son esprit.

Même quand il essayait de se souvenir du musée ou de l’opéra, tout ce qui occupait son esprit était son profil — ses traits frappants et son sourire confiant. Mais surtout, il pensait à ses lèvres, qui étaient de la couleur des fleurs de cerisier, et — .

 

À quoi je pense ?

 

Je suis à un point tel que j’en oublie mes devoirs et obligations concernant la Souveraineté !

À ce moment-là, Jhin était revenu avec du jus pour tout le monde.

« Bienvenue, Jhin. Hein ? Où est la Capitaine Mismis ? »

La capitaine n’était nulle part après qu’elle soit allée avec Jhin acheter de la bière.

« Elle a passé sa commande après la tienne ou quelque chose comme ça ? »

« Elle s’est fait prendre, » avait répondu le jeune homme aux cheveux argentés. « Elle a été arrêtée par les gardes pour être interrogée. Ils lui ont dit de sortir sa carte d’identité. »

« Qu-Qu’est-ce que ça veut dire !? » Néné avait harcelé Jhin. « Ont-ils découvert la crête astrale sur la capitaine et… ? Ce… ce serait un désastre… »

« Non, c’était la bière. »

« Peux-tu répéter ? »

« Elle a été attrapée pour avoir bu de l’alcool avant l’âge légal. Personne ne penserait que le patron est une adulte. »

« … Oh, j’ai compris, » répondit Iska.

« … Je vois, » dit Néné.

« Comme je l’ai dit, la bière n’est pas pour les enfants, » grommela le sniper en sirotant un jus de coco.

 

+++

Le soleil se couchait.

Alors qu’Iska se dirigeait vers l’hôtel en passant par les zones commerciales, ses joues avaient été effleurées par une légère brise.

« Iska, le vent est devenu plus froid, » dit Néné.

« Les déserts sont froids le soir. Je pense qu’il fera plus froid quand il fera nuit. »

Facile à chauffer et à refroidir, le sable du désert brûlait comme une poêle à frire dans l’après-midi et se refroidissait comme de la glace dans la nuit. Pendant ce temps, la zone commerçante ne montrait aucun signe d’essoufflement, bondée de plus en plus de monde le soir. Les restaurants et les bars commençaient à faire de l’argent pour la nuit.

« Ce restaurant a une longue file d’attente ! »

« C’est ce qui arrive quand c’est l’heure du dîner. On dirait que c’est populaire. Et si on y allait demain, puisque la capitaine Mismis est épuisée aujourd’hui ? »

Iska marchait à côté de Néné, tenant le sac contenant le maillot de bain de Mismis et d’autres effets personnels. Quant à la capitaine elle-même…

« Jhin ? Comment va la Capitaine Mismis ? »

« Elle est endormie. »

La Capitaine Mismis avait passé le meilleur moment de sa vie. Jhin la portait sur son dos et elle ronflait d’une manière mignonne.

« Je pense que c’est la bière qui lui a fait ça. Une gorgée, et elle s’est endormie. »

« Rien de moins que ce à quoi je m’attendais. Ah oui, Jhin, peux-tu ramener la capitaine dans sa chambre ? Nous allons aller acheter le dîner au marché là-bas. »

« Ne te perds pas. » Jhin s’était éloigné, portant la petite capitaine sur son dos.

Quand il avait passé l’intersection, Néné avait fait demi-tour. « Iska, peux-tu attendre ici ? Je reviens tout de suite ! »

« Quoi ? On ne devait pas aller au marché ? »

« … » Néné avait désigné sans mot dire les toilettes publiques du carrefour. « … Euh… comme j’ai bu ce jus plus tôt... »

« Prends ton temps. »

« Je reviens tout de suite ! » Néné avait couru aussi vite qu’elle le pouvait vers la salle de bain.

Iska se tenait devant le carrefour et l’attendait.

Il commença à se souvenir que la capitaine Mismis avait dit qu’elle voulait manger un barbecue demain. Iska avait vaguement remarqué que la lumière tournait et — .

« Argh ! Il y a juste trop d’hôtels identiques dans cette station ! Les cartes sont difficiles à lire, et nous avons perdu des Shuvalts ! »

Iska avait entendu la voix d’une fille qui résonnait comme une cloche. Des bruits de pas s’étaient approchés derrière lui.

« Ah !? »

Quelqu’un avait percuté Iska par-derrière.

La petite fille avait laissé tomber sa carte et était tombée sur la route, se cognant la hanche.

« Oh ! Allez-vous bien ? »

« Aïe… M-Mes excuses. J’étais perdue et je regardais la carte, donc… »

La jeune fille avait pris la main d’Iska alors qu’il la soulevait sur ses pieds.

 

Elle brossa le sable sur sa robe élégante avant d’incliner la tête vers le haut d’une manière provocante. Il jeta un coup d’œil à ses yeux.

 

— Alice ?

Ses yeux l’avaient trompé pendant un moment. Iska n’était pas entièrement fautif.

Après tout, elle avait des yeux doux et des cheveux brillants, roses comme des fraises. Ses joues et ses lèvres rouges étaient pleines de vie. Elle ressemblait à une poupée.

Elle devait avoir quatorze ou quinze ans. Bien qu’elle soit jeune, elle possédait une certaine beauté et un magnétisme qui rappelaient à Iska la Sorcière de la Calamité Glaciale.

« … Hum ? »

« … Vous êtes… ? »

Iska avait perdu sa capacité à parler. La jeune fille avait ouvert de grands yeux remplis d’étonnement. Il y avait une raison à cela…

 

« Shhh, reste tranquille. Je vais te laisser sortir maintenant. »

« Pourquoi ? … Pourquoi me laissez-vous… m’échapper… ? »

 

Un an auparavant, lors d’un certain incident, Iska avait perdu son titre de Saint Disciple en laissant une jeune sorcière sortir de prison.

Et cette même fille était devant ses yeux.

« Vous êtes de… »

« Ngh. » Ses épaules avaient tremblé.

Sa réaction ne laissait aucune place au doute. Elle s’était clairement souvenue de lui.

Je pensais que je ne reverrais jamais cette personne… surtout ici et maintenant !

Avec la nature d’un état indépendant, il y avait techniquement une chance qu’ils se rencontrent à nouveau. L’Empire et la Souveraineté avaient un long passé de négociation avec le pays pour qu’il se range à leurs côtés.

Mais il ne se serait jamais attendu à une rencontre avec cette jeune sorcière juste après ses retrouvailles avec Alice.

« … »

« … »

Ils se regardèrent tous les deux droit dans les yeux, sans pouvoir prononcer un seul mot. Le silence indiquait leur tension intérieure et leur agitation.

 

« Désolée pour l’attente, Iska ! »

 

« Wôw !? » Il avait pivoté vers Néné, dont la queue de cheval se balançait alors qu’elle se précipitait.

« Hein ? Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Eh bien, hum… Je — Je ne la connais pas. Hum… C’est vrai ! Elle me demandait son chemin. »

« Qui ? »

« Quoi ? Cette… »

Il s’était finalement rendu compte que la fille l’avait déjà quitté, traversant la rue en courant comme pour s’échapper.

Ses cheveux roses brillants avaient presque immédiatement disparu dans la foule.

« … »

« Iska, qu’est-ce qui ne va pas ? »

« … Euh, rien. Nous devons aller faire des courses au marché. Bouge-toi, Néné. »

Il avait donné un coup de coude à Néné par-derrière alors qu’elle inclinait la tête d’un air perplexe, pour qu’elle se mette à marcher.

Les routes étaient de plus en plus chaudes. Il pensa à l’endroit où la sorcière était allée, se faufilant dans les rues toute seule…

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