Kimi to Boku no Saigo no Senjo – Tome 3 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Impossible de s’enfuir

Partie 3

« … Lady Alice, c’est prêt. » Rin avait sorti une chaîne magnifiquement ornée. « Ce n’est pas ce que je veux personnellement, mais si tu insistes, Lady Alice, on ne peut rien y faire. »

« C’est parce que tu as essayé de prendre les choses en main, deux fois. »

« … Oui. » Rin avait relié la chaîne aux menottes d’Iska. « Vous comprenez, épéiste impérial ? Vous êtes sous la supervision de Lady Alice à partir de maintenant. »

« Je pense que c’était le cas dès le début… »

Bien que Rin voulait probablement dire qu’il serait physiquement sous la garde d’Alice cette fois-ci.

Car Iska était attaché avec les menottes — reliées à la nouvelle chaîne qui entourait le poignet d’Alice comme un bracelet. Ils étaient tous deux reliés par cette chaîne, sans pouvoir s’éloigner de plus de trois mètres à un moment donné.

« Je suppose que cela fera l’affaire. Ce serait dangereux de te laisser avec Rin. Je te surveillerai personnellement à partir de maintenant. Considère cela comme un privilège. »

« … Je vois. » Ses menottes étaient reliées au bracelet d’Alice par la chaîne, ce qui signifiait qu’il n’avait pas d’autre choix que d’être à ses côtés. Mais Iska était juste soulagé de ne plus être sous la surveillance de Rin.

« Est-ce qu’on va être comme ça tout le temps ? »

« Bien sûr. Rin a dit qu’il serait imprudent de te garder seulement avec des menottes. » Alice avait montré le bracelet à son poignet droit. « Tant que tu seras reliée à moi par cette chaîne, tu ne pourras pas faire de bêtises. Et Rin protégera la clé. Maintenant, tu es sous ma surveillance ! »

Pourquoi la princesse semblait-elle jubiler à cette perspective ?

« Ha-ha, ça pourrait être amusant de temps en temps. Avoir un puissant combattant d’un pays ennemi attaché à toi. C’est plutôt exaltant. »

« Est-ce que c’est une sorte de passe-temps malsain pour toi ? »

« B-Bien sûr que non ! Je veux juste… te surveiller. Prépare-toi. Parce que tu vas être sous ma surveillance pour le reste de la journée. » Son visage avait rougi.

Malgré ses paroles, Iska avait commencé à penser à un petit problème au fond de son esprit.

« Alors, Alice, puis-je te demander quelque chose de vraiment bizarre ? »

« Qu’est-ce que c’est ? Je te fais savoir que je n’enlèverai pas ces menottes. Jusqu’à ce que l’Empire aborde le sujet de ta libération, tu es mon… »

« Puisque nous sommes connectés par cette chaîne et tout… » Tremblement. Il l’avait touchée. « … Qu’est-ce qu’on va faire pour la salle de bain ? »

« Quoi ? »

« … Eh bien, parce que regarde… »

Même s’ils se trouvaient dans une salle de bains privée, la chaîne qui les reliait ne leur permettait pas de fermer la porte. Et pour aller plus loin, le bain posait un problème similaire. S’ils étaient reliés, Iska serait toujours à côté d’Alice, quoi qu’il arrive.

« Et les bains ? Et quand on dort ? »

« … » Un silence. Son visage était devenu de plus en plus rouge. « C’est horrible ! »

« Donc ça ne t’a pas du tout traversé l’esprit… »

« Pourquoi ne l’as-tu pas mentionné plus tôt ? Ha ! C’est ce que tu cherchais depuis le début ? Qui aurait cru que tu n’avais même pas la moindre honte ! »

« N’importe qui s’en rendrait compte après y avoir réfléchi ! »

Ce n’était pas comme s’il avait voulu en parler. Pourquoi un prisonnier devrait-il tenir compte des besoins de son ravisseur en matière de bain et de salle de bain ?

« Et… » Alice s’était soudainement arrêtée de bouger. Elle avait écarquillé les yeux, comme par révélation, et s’était mise à se tortiller.

« Alice ? »

« … Euh… bien… »

« Oui ? »

« … P-Parce que tu as ramené tout ça sur le tapis…, » sa voix s’était éteinte, disparaissant à la fin.

La princesse de la Souveraineté avait l’air d’être sur le point de pleurer.

« … Maintenant que tu le dis, je ne suis pas allée aux toilettes pendant tout ce temps… et… »

« Tu ne veux pas dire que tu dois — ? »

« Pas un mot de plus ! » La princesse s’était glissée jusqu’à lui, la voix cassée. « Il faut que tu aies plus de délicatesse. Comprends-tu ? Les filles n’utilisent pas les toilettes. On y va seulement pour se maquiller ! »

« Alors il n’y a pas besoin d’être gênée ! »

« Rin, c’est une urgence ! Enlève immédiatement la chaîne avec la clé ! … Euh, Rin ? »

« Ne vient-elle pas de partir ? Elle a dit qu’elle devait dire au chef de faire trois repas pour le dîner. »

« Rin, espèce d’idiote ! »

Dépêche-toi et reviens. Les lamentations d’Alice avaient résonné au dernier étage de l’hôtel.

 

+++

Le grand fleuve Saint Elzaria descendait des montagnes éternellement enneigées, serpentant à travers un vaste plateau qui débouchait sur l’océan. C’était un fleuve de renommée mondiale, d’une longueur totale de 2 500 miles.

Une frontière naturelle.

Les terres de la Souveraineté de Nebulis commençaient sur l’autre rive, au-delà de ce cours d’eau boueux.

« Le pont de fer de Grand Goal. Un pont suspendu qui mène à l’autre rive et sert de point de contrôle, » nota le conducteur de la voiture compacte.

En soutenant sa tête avec sa main contre le cadre de la fenêtre, Jhin jeta un coup d’œil aux eaux boueuses qui coulaient sous le pont.

Il était dix heures du soir. La rivière qui coulait était assombrie par les ombres de la nuit, cachée à la vue. Elle était à peine visible là où les lampadaires éclairaient la route.

« Essayer de traverser en nageant cette stupide rivière équivaudrait à un suicide. Je suppose… qu’on ne peut pas entrer dans la Souveraineté sans passer par le poste de contrôle du pont. »

Par le passé, de nombreuses unités d’espionnage que l’Empire avait envoyées avaient échoué à ce point de contrôle frontalier — à l’épreuve astrale.

Les normes de contrôle de la Souveraineté de Nebulis changeaient radicalement selon qu’une personne possède ou non une crête astrale.

 

« Notre pays, la Souveraineté, accueille tous ceux qui, sur cette planète, sont des mages astraux. »

« Tous ceux qui sont nés dans notre pays et les mages astraux nés dans les villes neutres sont égaux. »

 

L’Empire avait tenté de capturer tous ceux qui avaient des crêtes astrales.

En raison de la politique nationale visant à protéger les membres de la famille, la sélection pour l’entrée était traditionnellement douce lorsqu’il s’agissait de l’immigration de ceux qui avaient des crêtes astrales.

« … Je suppose que c’est au moins un succès. »

Jhin voulait parler de sa cheville droite. Bien qu’elle soit actuellement cachée sous sa chaussure, il arborait une crête astrale artificielle à la surface de sa peau. Cela lui avait permis de passer à travers l’épreuve astrale.

« L’inspection visuelle et le contrôle de l’énergie astrale étaient terminés pour moi en cinq minutes, mais… ils sont en retard — où sont le patron et Néné ? »

La marque pouvait apparaître n’importe où sur le corps. Selon la personne, elle pouvait se trouver sur une partie du corps difficile à repérer pour les autres, si bien que dans certains cas, les gens devaient se déshabiller. Leurs inspections étaient-elles longues à cause de cela ?

« Elles n’ont pas pu être attrapées, n’est-ce pas ? »

Jhin avait réussi à passer avec l’identification d’une ville neutre.

Pour les vêtements, il était venu en pantalon décontracté et en veste plutôt qu’en uniforme de combat. Et son cher fusil de sniper avait été déguisé en arme de chasse qu’une personne normale pourrait posséder.

Rien ne laissait supposer qu’il s’agissait d’un soldat impérial.

Il aurait dû en être de même pour la capitaine Mismis et Néné.

« Désolée pour l’attente, Jhin ! » avait crié Mismis.

« Oh, tu es déjà là ! N’es-tu pas en avance ? »

Deux voix charmantes l’avaient appelé.

Deux filles en tenue décontractées couraient vers lui depuis l’avant de la voiture garée.

« Jhin, comment ça s’est passé pour toi ? » demanda la capitaine.

« Il ne s’est rien passé. Ils ne m’auraient pas laissé traîner dans la voiture si j’avais été pris. »

« … Oh, je suis tellement soulagée. Je suis heureuse que tu ailles bien. » La capitaine Mismis avait posé une main sur sa poitrine et avait expiré comme si elle relâchait toute sa tension.

Elle portait une veste par-dessus sa robe.

Lorsqu’elle portait son uniforme de combat, elle donnait une impression plus stricte et plus mature, mais maintenant elle semblait être dans son adolescence. Ses cheveux étaient généralement attachés et paraissaient courts au premier abord, mais lorsqu’ils étaient détachés comme c’est le cas actuellement, elle semblait encore plus libre d’esprit que d’habitude.

« Vous deux avez mis du temps. »

« Ummm. Nous avons été prises dans un contrôle de notre certificat de résidence, » avait expliqué Néné, qui portait une camisole fine et un jean slim, ce qui lui permettait apparemment de se déplacer avec aisance. « L’inspecteur avait les yeux rivés sur la capitaine pour fausse déclaration d’âge. »

« Oh, c’est ce qu’elle veut que tu penses. »

« Je ne le fais pas ! Je te le dis : vingt-deux ans, c’est jeune, Jhin. Je suis une femme dans la force de l’âge ! » Ses joues s’étaient gonflées et elle avait fait la moue.

La capitaine avait véritablement vingt-deux ans, sauf qu’elle entrait dans les cinémas avec des prix d’entrée pour les enfants. Elle devait être consciente qu’elle donnait l’impression d’être jeune.

« Alors on est tous passés ? Nous pouvons passer le point de contrôle maintenant, n’est-ce pas… ? » Après avoir jeté quelques coups d’œil à leur environnement, la capitaine Mismis s’était installée sur le siège arrière.

Les dernières personnes ayant demandé à entrer ce jour-là étaient autour d’eux. La plupart étaient des touristes et des marchands des villes neutres — pas des mages astraux. Ceux qui n’avaient pas de blason étaient probablement en train de subir un contrôle d’identité éreintant.

« Hé, Jhin, est-ce qu’ils avaient des membres du corps des mages astraux là où tu étais ? »

« Pas beaucoup. Je suppose qu’en tant que grande puissance ayant un héritage à défendre, ils ne veulent pas paraître sur les nerfs, même lorsque leur guerre avec l’Empire bat son plein. »

Ils pouvaient voir une poignée de membres du corps des mages astraux sur le pont dans leurs uniformes, ce qui les rendait faciles à repérer.

« Je parie qu’il y en a quelques-uns mélangés aux voyageurs — déguisés. Reste sur tes gardes, patron. Si tu es imprudente et que tu parles à quelqu’un en pensant qu’il est un voyageur, il pourrait finir par être un membre du corps des mages astraux. Et ce n’est pas une blague. »

« Même moi je le sais ! » La capitaine Mismis était sur le siège arrière et Néné sur le siège passager.

La petite voiture les transporta tous les trois sur le pont. Il y avait une ligne indiquant la frontière sur la chaussée, au moment où ils la franchiraient, ils seraient dans le domaine de la Souveraineté.

« … On y est ! On l’a fait, on l’a vraiment fait ! On a passé la frontière, n’est-ce pas ? » La capitaine Mismis avait applaudi doucement. « Maintenant, nous avons accompli la première étape de la mission. Quand j’ai entendu Risya en parler pour la première fois, j’ai cru qu’on était à coup sûr fichus. »

« Ce n’est que le début. Tu ne peux pas encore te détendre, patron. »

De la fenêtre de devant, ils aperçoivent la scène sur le pont métallique devant eux : un amas de bâtiments gris. C’était le treizième état de la Souveraineté de Nebulis — Alcatroz. Les informations dont disposaient les militaires impériaux au-delà de ce point étaient limitées.

« Iska a été pris hier vers midi, non ? »

« O-Oui ! »

« Ce qui voudrait dire que la Sorcière de la Calamité Glaciale est venue ici un peu plus tôt dans la journée. Nous sommes arrivés ici au milieu de la nuit. Cela nous laisse un écart d’une demi-journée. »

Il y avait une différence de dix heures dans leur poursuite.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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