Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 3 – Chapitre 6 – Partie 1

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Chapitre 6 : Festin de pirate

Partie 1

Un navire marchand naviguait sur les côtes du Royaume Papal de Frantz. Le navire, qui appartenait à Frantz, revenait de l’Union des Syndicats de l’Est. Il était rempli de vêtements de prêtres confectionnés par les membres de la guilde des artisans du syndicat ainsi que de bijoux et de pierres précieuses qui allaient servir de donation aux dirigeants de Frantz.

« Hé, quelque chose arrive », dit l’un des marins. Le bateau n’était pas loin du quai.

« Eh bien, qu’est-ce que c’est ? », demanda un officier de pont voisin.

« Err, c’est un navire. Il va assez vite… et on dirait qu’il se dirige vers nous. »

C’est alors qu’il le remarqua : un drapeau noir orné d’une tête de mort battait au sommet du mât du navire.

« Oh non… C’est un bateau de pirates ! Nous avons des pirates, tout le monde ! Ils se rapprochent vite ! Il faut filer d’ici… En avant tout ! »

« Pas bon ! Ils nous rattrapent… On n’y arrivera pas ! »

Le chaos éclata sur le navire marchand alors qu’il ouvrait grand ses voiles, espérant prendre le vent et échapper à la poursuite des pirates. Mais le navire pirate était agressif et finement conçu, il avait presque rattrapé son retard. À ce rythme, le navire de Frantz serait en difficulté.

« Ils sont là ! »

Enfin, le bateau pirate était sur eux.

« Abordons-les ! »

« Ohé, les gars ! Notre petit Kingfish est venu vous saluer ! »

Les pirates acclamèrent et sautèrent à bord du navire de commerce.

« Eek ! Ne me tuez pas ! » supplia le capitaine du navire, tremblant de peur.

« Heh, soyez bon, et nous allons y réfléchir », répondit un pirate, en le poussant avec son coutelas.

« Et si vous commenciez par nous montrer tout ce que vous avez ? »

« Nous avons des vêtements de prêtre et des bijoux dans la cale. C’est tout, je le jure ! »

« Ugh, des robes de prêtres ? Je suppose qu’on peut s’en servir pour se torcher le cul. Mais bon, ces bijoux ont l’air très tentants. »

Le capitaine du Kingfish regarda avidement le coffre plein de pierres précieuses.

« Très bien ! Vous et votre équipage, montez sur ces bateaux. Ce bateau nous appartient maintenant ! Si vous avez des plaintes, vous pouvez les dire à mon sabre. »

« Très bien, très bien ! »

Ainsi, l’équipage du navire marchand était monté à bord des plus petits bateaux avec crainte. Ils étaient restés à l’eau pendant que les pirates s’envolaient avec leur navire et tout son contenu. Assez rapidement, ils ne purent plus voir les navires. Finalement, leurs bateaux dérivèrent jusqu’à la côte, et l’équipage n’avait pas perdu de temps pour signaler l’incident, informant les autorités que les pirates étaient en mouvement.

En réalité, le nombre de navires attaqués par les pirates augmentait de jour en jour. Les raids de pirates ne se produisaient généralement qu’une fois par semaine environ, mais cela se produisait maintenant presque quotidiennement. En conséquence, l’Union des Syndicats de l’Est estima que le commerce avec le Royaume Papal de Frantz était beaucoup plus risqué qu’auparavant. D’autres pays s’en étaient aperçus, et le flux d’importations de Frantz s’était raréfié.

À présent, les produits alignés sur les marchés du Royaume étaient tous de mauvaise qualité, à tel point que même les ecclésiastiques de haut rang commencèrent à penser que quelque chose n’allait pas. Comme le resserrement progressif d’un nœud coulant, le Royaume Papal de Frantz subissait un étouffement économique paralysant. Si cette situation n’était pas résolue, elle pourrait entraîner des troubles civils.

« Permettez-moi de déployer nos hommes et d’abattre les pirates », s’était exclamé l’amiral de la marine de Frantz. Actuellement, il participait à une réunion sur la façon dont ils devraient faire face à la menace des pirates.

« La marine n’a encore rien fait ? », demanda le général des forces terrestres du Royaume.

« Ces dernières semaines, nous avons été en attente pour attaquer Schtraut et le libérer des insectes. »

Comme le craignait Grevillea, la marine de Frantz avait été mise de côté pour organiser un débarquement sur les rives de l’ancien duché. L’amiral avait donc reçu l’ordre de préparer les navires et de les remplir de soldats.

« Eh bien, les choses ont changé. Les pirates profitent de la guerre pour nous attaquer, et notre ligne de ravitaillement est en pagaille ! Si nous ne faisons rien, cette guerre se terminera par notre effondrement économique complet, quelle que soit l’issue réelle ! »

Comme l’avait dit l’amiral de la marine, l’influence des pirates sur leur économie ne pouvait pas être ignorée. Avec l’arrêt du commerce, la Royaume Papal ne pouvait pas imposer ses citoyens, et sans impôts, l’armée n’avait pas de fonds. En tant que leader de l’alliance, le Royaume Papal devait faire preuve de la plus grande force militaire, il avait donc naturellement besoin d’un budget à la hauteur.

Dans cette optique, le rétrécissement de l’économie et la diminution des impôts avaient porté un coup sérieux au Royaume. Si cela allait plus loin, l’économie du pays s’effondrerait avant même le début des combats. Les forces vives du pays — ses fonds — seraient coupées, et le Royaume périrait tout simplement.

« Vous dites cela, mais les routes maritimes ne sont pas notre seule option. Nous pouvons envoyer des caravanes pour faire du commerce. La marine devrait attaquer les territoires du Duché comme prévu. Il y a maintenant un mur construit le long de la frontière. », répondit le général.

« Vous pensez que les caravanes peuvent transporter autant de marchandises qu’un navire, ou se déplacer aussi vite que possible ? Seul un péquenaud qui n’a jamais mis les pieds sur un pont de sa vie pourrait croire une telle chose ! »

« Qu’est-ce que vous venez de dire !? »

La situation ne pouvait être décrite que comme critique.

« C’est bon, c’est bon. Calmez-vous. Ces pirates ne sont pas une menace réelle. Nous allons bientôt élaborer une contre-mesure pour eux. Une fois que ce sera fait, nous pourrons demander à notre marine d’organiser le débarquement sur la côte de Schtraut. », déclara le cardinal Paris Pamphilj.

Voyant que le bras droit du pape prenait les rênes de la conversation, l’amiral et le général s’étaient tus.

« Nous devons rester unis. C’est pourquoi notre foi existe. Ces insectes sont les ennemis du monde, et cela fait d’eux les ennemis de notre foi. Pour cette raison, la volonté de Sa Grâce est que nous commencions une inquisition. », les exhorta Paris.

« Une inquisition ? ! »

Tous les visages s’étaient raidis.

Une inquisition est un massacre à grande échelle de ceux qui n’acceptaient pas le Dieu de la Lumière comme le seul vrai Dieu. L’Église de la Sainte Lumière était devenue la principale organisation religieuse du continent parce que les inquisiteurs du passé avaient pourchassé la plupart des hérétiques. Ils avaient écorché vif les non-croyants et les avaient brûlés sur le bûcher sur les places des villes pour que tout le monde puisse les voir.

C’était un spectacle infernal. Des inquisiteurs vêtus de blanc se promenaient dans les rues, torches à la main, et des cris d’agonie s’élevaient chaque jour sur les places. Les gens dénonçaient leurs voisins pour prouver leur loyauté à la foi. Les parents trahissaient leurs enfants aux inquisiteurs et vice versa.

En ces périodes, le Royaume Papal de Frantz était un creuset de doutes et de paranoïa. Ses citoyens ne pouvaient faire confiance à personne et vivaient dans la crainte constante d’être brûlés sur le bûcher. Par conséquent, l’Église de la Sainte Lumière s’était consolidée sur tout le continent, et les inquisitions avaient été abolies par la suite parce qu’elles étaient beaucoup trop dangereuses. Ainsi, les terreurs de l’inquisition avaient été scellées comme une partie sombre et désagréable de l’histoire de l’Église de la Sainte Lumière.

C’était du moins ce qu’il aurait dû être.

« Nous aurons besoin de l’armée pour participer à l’inquisition. Après tout, nous devons nous assurer qu’il n’y a pas d’hérétiques dans nos rangs, non ? » dit Paris.

« Il n’y a pas d’hérétiques dans notre armée, Votre Éminence. »

Le général secoua la tête, le visage pâle.

« L’armée du Royaume est remplie à ras bord de croyants. On ne peut s’y tromper. »

« Je ne sais rien de tel. Quiconque tourne le dos à un ennemi de la foi et s’enfuit est un hérétique. Quiconque fait preuve de pitié envers un hérétique est, de même, un hérétique. Quiconque n’a pas la volonté de combattre les hérétiques est également un hérétique. Et tous les hérétiques seront expulsés. N’êtes-vous pas d’accord ? »

S’ils se conformaient à la proposition de Paris, les inquisiteurs qui en résulteraient ne seraient pas différents des officiers militaires sous le régime soviétique.

« C’est vrai, Votre Éminence. Nous devons rester unis sous la bannière de la foi. Cette foi est notre arme, et nous devons y rester fidèles même si nous devons faire face aux pirates. Ils ont tourné le dos au Dieu de la Lumière. », déclara l’amiral.

« Je suis très heureux de constater que vous êtes de ceux qui voient la raison, Amiral. »

Paris le regarda avec un sourire satisfait.

« Pour l’instant, il faut s’occuper des pirates. Les vieux rivages de Schtraut viendront plus tard. »

Ainsi, la politique du Royaume pour l’avenir immédiat avait été décidée. Une nouvelle série d’inquisiteurs revêtirent leur habit blanc et commencèrent à patrouiller dans les villes à la recherche d’hérétiques. Au sein de l’armée, la foi des soldats et leur volonté de se battre étaient constamment mises à l’épreuve.

Toute personne signalée aux inquisiteurs était rapidement exécutée. Alors qu’ils regardaient les inquisiteurs peler la peau de leurs voisins et de leurs proches avant de les mettre au feu, la population tremblait de peur.

C’était le début d’une ère très sombre.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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