Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 3 – Chapitre 2 – Partie 4

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Chapitre 2 : Les dépouilles du raid

Partie 4

Alors que les pirates se redressaient et rechargeaient, les Essaims Éventreurs se précipitèrent. Plutôt que d’attaquer pour tuer, ils utilisèrent leurs dards paralysants pour attaquer. Ils ne balançaient leur faux que pour repousser les attaques, en prenant soin de ne pas porter de coups mortels. Les pirates piqués tombaient sur le pont, incapables de bouger. Les Essaims Éventreurs tirèrent alors des fils pour les attacher.

« Ne reculez pas ! Je ne sais pas pourquoi, mais ils y vont mollo avec nous ! Attaquez-les avec tout ce que vous avez ! »

« Oui, madame ! »

Les coutelas ne percèrent pas les essaims, mais cela occupait les créatures. Pendant ce temps, les pirates brandissant marteaux et arbalètes réussirent finalement à atteindre leurs cibles. Ils s’étaient regroupés en un seul endroit, criblant de carreaux tout essaim qui osait s’approcher d’eux.

Mais à ce moment précis…

« Haaaah ! »

Une femme et un homme élevèrent la voix dans un terrifiant cri de guerre.

« Encore des ennemis ? ! Aww, merde ! »

« Préparez-vous, pirates ! »

C’était Roland et Sérignan.

Ils coupèrent le groupe de pirates et brisèrent leur formation. Leurs attaques étaient précises, même sur un terrain aussi instable, et ils avaient pris soin de porter des coups non mortels en neutralisant progressivement l’équipage des pirates.

« Avancez, pirates ! Saluez tous la reine ! », s’exclama Sérignan en assommant un pirate.

« Saluez tous la reine ! » s’écria un essaim d’éventreurs tout en attachant un autre pirate.

« Bon sang ! » Isabelle jura sous son souffle.

Peu après, il ne restait plus que cinq pirates qui pouvaient encore se défendre. Les Essaims, par contre, étaient pour la plupart indemnes. C’était sans espoir, il n’y avait aucune chance que les pirates puissent gagner.

« Continuez, mes hommes ! Mettez-vous au travail ! On ne va pas laisser l’Albatros couler si facilement ! »

« Oui, madame ! »

Les pirates restants saisirent leurs marteaux, faisant face aux essaims d’éventreurs qui se rapprochaient d’eux.

« Avez-vous toujours l’intention de vous battre ? Nous essayons de ne pas verser de sang inutile », dit Sérignan, en s’avançant.

« Ne nous regardez pas de haut, monstres ! », cracha l’un des pirates en levant son marteau.

« Haaah ! »

Sérignan abaissa sa lame, frappant non pas le pirate, mais l’arme qu’il tenait. Son épée trancha le marteau comme si c’était du papier, le fendant en deux.

« Eeek ! »

Devenu impuissant, le pirate perdit l’équilibre et tomba sur le dos. Un Essaim Éventreur le piqua rapidement et l’emmêla dans un faisceau de fils.

« On ne peut pas les battre, sœurette ! Nous devons nous rendre ! », dit un membre de l’équipage.

« Est-ce que tu t’entends au moins ? ! Ce sont des monstres ! Ils ne vont pas nous laisser nous rendre ! », Isabelle lui fit un croche-pied.

« Nous sommes prêts à faire des prisonniers. Notre reine est généreuse et miséricordieuse. Sa volonté est que vous vous agenouilliez devant elle, et si vous le faites, elle pardonnera vos raids sur nos stocks. Venez, pirates. Mettez de côté vos armes et soumettez-vous. Toute résistance supplémentaire est futile. », dit Sérignan.

Sérignan brandit sa lame, et Roland fit de même.

Isabelle poussa un cri.

« Arrêtez de vous moquer de moi, bande d’insectes ! Croyez-vous que la grande pirate Isabelle s’agenouillerait devant quelqu’un d’autre ? ! Je vais vous montrer ! »

Isabelle brisa alors la formation et se précipita vers Sérignan pour tenter de l’abattre.

« Trop lent. »

Sérignan évita facilement l’attaque d’Isabelle et frappa le dos du pirate avec la poignée de son épée. Isabelle émit un grognement guttural et s’effondra sur le sol, où elle resta immobile. Les Essaims Éventreurs l’avaient rapidement ligotée avec leurs fils.

« Ils l’ont eue ! »

« Tout est fini maintenant… »

Les pirates restants étaient accablés de désespoir.

« Désarmez-vous et rendez-vous. Si vous le faites, nous ne prendrons pas vos vies. », dit Roland en pointant sa lame sur eux.

« Je… je me rends ! »

« Je me rends ! »

La vue de la défaite rapide de leur chef leur avait coupé le souffle. Les pirates s’empressèrent donc de se rendre. Ils avaient été rapidement ligotés eux aussi.

« Je crois que nous en avons fini ici. »

Sérignan regarda autour d’elle et hocha la tête avec satisfaction.

« En effet, Mlle Sérignan. Nous devrions informer Sa Majesté de notre victoire. »

Ils avaient réussi à prendre le contrôle du bateau pirate sans tuer un seul membre de l’équipage.

« Sa Majesté est déjà au courant de tout. L’Essaim est toujours connecté à travers la conscience collective. »

Au moment même où cet échange avait lieu, les Essaims Éventreurs changeaient la trajectoire des navires, les amenant à retourner vers Doris. Ayant appris à faire fonctionner les navires grâce à la conscience collective, leur maniement des embarcations était parfait, et les navires firent donc tranquillement leur retour.

Mais juste à ce moment-là…

« Quelque chose arrive », siffla Sérignan en tirant son épée.

« Oui, j’ai remarqué. »

Roland se préparait, sa lame était prête.

Soudain, l’eau de mer se mit à gonfler, et quelque chose se jeta sur un des navires de taille moyenne. C’était un monstre qui ressemblait à un serpent de mer colossal, de plus de 50 mètres de long. La bête enroula son corps autour du navire, le serrant si fort que la structure en bois gémit et commença à se briser sous la tension. Des Essaims Éventreurs furent projetés du pont, et ils tombèrent sans défense dans l’océan.

Une fois le navire coulé, le monstre replongea sous l’eau.

« Qu’est-ce que c’était ? » demanda Sérignan d’une voix tremblante.

« Un serpent de mer. C’est la première fois que j’en vois un aussi gros… », répondit Roland, des perles de sueur froide glissant sur ses joues.

« Je ne pense pas que nous pourrons résister si cette chose nous attaque. Que ferons-nous ? »

« Nous devons nous battre. C’est notre devoir. »

« Bonne réponse, Roland. D’ailleurs, je ne pense pas qu’elle pourra faire couler celui-ci. »

« Pourquoi ne pourrait-il pas ? »

« À cause de ça. »

Sérignan secoua son menton en direction de l’eau qui déferlait, là où le serpent de mer remontait à nouveau à la surface.

Mais cette fois, les Essaims Éventreurs s’accrochaient à son corps, le poignardant de leurs dards paralysants. Grâce à cela, ses mouvements devenaient de plus en plus lents.

« Il vient par ici ! »

« C’est ça ! »

Le serpent de mer empiéta sur l’Albatros, déterminé à le détruire. Roland et Sérignan se séparèrent et enfoncèrent leurs épées dans le corps de la bête. Tourmenté par leurs attaques, le serpent de mer hurla de douleur et se retira dans l’eau.

« Nous avons réussi », dit Roland.

« Oui, même si j’aurais voulu en finir », marmonnait Sérignan.

À leur insu, ce même serpent de mer allait devenir une nuisance majeure sur leur chemin.

☆☆☆**

« Alors, vous êtes des pirates, hein ? Je suis désolée que mes amis aient dû vous malmener comme ça, mais voyez ça comme une récompense pour les biens que vous m’avez volés. »

Je parlais au chef des pirates, Isabelle, qui me regardait avec une expression maussade. Elle était étroitement liée par les fils des Essaims Éventreurs, bouder était donc la seule forme de résistance qu’elle avait.

« Maintenant, il y a quelque chose que j’aimerais te demander. Où se trouve exactement votre cachette ? » lui avais-je demandé.

« Tch. Croyez-vous que je vous le dirais ? », cracha Isabelle.

« Eh bien, n’es-tu pas belliqueuse ? Je voudrais vraiment que l’on puisse s’entendre. »

J’avais haussé les épaules et j’avais fait signe à un des pirates.

« Salut, Barbe Noire. Comment te sens-tu ? »

« Je me sens… bien… Votre Majesté », répondit le pirate.

Il était infecté par un Essaim Parasite, mais Isabelle ne le savait évidemment pas. Les yeux écarquillés, elle se tourna vers l’homme qui aurait dû être son loyal subordonné.

« Qu’est-ce que vous avez fait à mon équipage ? ! »

« Oh, ne t’inquiète pas. Je lui ai juste fait avaler un insecte », lui avais-je dit en passant.

« Écoute, je vais maintenant lui faire cracher le morceau. »

J’avais ordonné à l’Essaim Parasite de partir. La couleur du visage d’Isabelle s’était progressivement dégradée alors qu’il sortait de sa bouche. C’était en fait assez drôle.

« Je peux utiliser ces Essaims Parasites pour transformer n’importe qui en ma propre petite marionnette. Vois-tu, je pourrais mettre un de ces trucs en toi et te faire tout cracher… Ou je pourrais te demander d’ordonner à un de tes équipiers de le faire. Me comprends-tu ? »

J’avais souri vicieusement.

« Merde ! Voyez-vous, c’est pour ça que je ne supporte pas les insectes ! », couina Isabelle, son regard fixé sur l’Essaim Parasite se tortillant dans ma main.

Elle s’en méfie, comme si elle craignait qu’il ne lui tombe dessus à tout moment. La gravité de sa réaction me donnait une envie chatouilleuse de continuer à jouer avec elle.

Oh, non. La volonté de l’Essaim prend de nouveau le dessus.

« Quoi qu’il en soit, crache le morceau. Tu peux le faire volontairement, ou je peux te faire parler avec mon petit ami ici présent. À toi de choisir. »

J’avais mis l’Essaim Parasite devant elle.

« Arrêtez ! Je vais parler ! Je vais parler, alors rangez ce truc ! »

Huh. Un pirate audacieux a peur des insectes ?

« Alors, dis-moi. J’ai la carte marine juste ici, où se trouve donc la cachette ? » demandai-je, en défaisant les fils autour de ses mains.

« Là. C’est ça, juste là. Ça s’appelle Atlantica. », répondit-elle, en pointant du doigt.

Hmm. Cette île n’est pas sur les cartes, mais elle est au large des côtes du Royaume Papal. C’est très pratique…

« Très bien, une dernière question, alors. Vas-tu rejoindre l’Arachnée ? »

« Hein ? Vous voulez faire équipe avec nous ? »

Isabelle me regardait avec incrédulité.

« Oui. Je ne suis vraiment pas d’humeur à plaisanter sur quelque chose comme ça. J’ai besoin de forces navales, et malheureusement, ma propre marine est assez faible. Nous pouvons à peine vous tenir à distance, vous les pirates, alors qu’allons-nous faire quand nous entrerons en guerre avec Frantz ? C’est un problème que je dois résoudre. »

Je savais que les mensonges et la persuasion détournée ne fonctionneraient pas sur cette rousse sauvage. Je pourrais l’effrayer un peu avec l’Essaim Parasite, mais cela ne m’achèterait pas son honnête coopération. Pour gagner cela, je devais simplement être franche avec elle.

De plus, je venais à peine de la rencontrer. Je ne pouvais pas me résoudre à la haïr. Ses hommes avaient peut-être tué certains de mes adorables Essaims, mais je croyais que cette personne avait assez de valeur pour justifier que je répare notre relation. Mais il y avait quand même une chance que je fasse une erreur.

« Si je fais équipe avec vous, je n’aurai plus à m’inquiéter d’aucun raid et j’aurai la force navale dont j’ai besoin. Naturellement, je ne suis pas la seule à tirer profit de cet arrangement. Vous aurez une part de tout ce que je pillerai à partir de maintenant. »

« Hmm… Alors, vous voulez nous engager, hein ? Et vous savez quoi, ce n’est franchement pas un mauvais accord. Mais désolée, madame, je ne peux pas prendre cette décision pour les autres. Atlantica est une colonie de pirates, mais je ne suis pas un de ses chefs. Et qui sont donc ces chefs ? Ce sont tous des petits salauds lâches et sournois. Il n’y a aucun moyen qu’ils choisissent de se joindre à vous. »

« C’est une honte. Dis-moi, si on s’occupait de ces chefs, ton équipe coopérerait avec moi, non ? »

Il s’avérait que même la société pirate avait une hiérarchie. Cela signifiait qu’il n’y avait qu’une seule solution.

« Eh bien, je suppose que oui. Attendez, vous ne voulez pas dire que… ? »

Isabelle avait vite compris.

« Supposons — hypothétiquement, bien sûr — que je tue les chefs d’Atlantica et que je m’assure que tu prends leur place… »

On pourrait démolir l’ancien système d’Atlantica.

« Pas mal… J’aime ça. »

Les lèvres d’Isabelle se mirent à faire un sourire sordide.

« De toute façon, j’en ai plus que marre de ces deux-là. Même si vous n’étiez pas venu, cela aurait été sûrement le bon moment pour monter un coup d’État. Et hé, vous avoir de notre côté sera utile, vu que vous avez renversé Maluk et Schtraut. »

L’espièglerie de son sourire m’avait semblé étrangement juvénile. J’avais pensé qu’elle était beaucoup plus âgée que moi, mais peut-être que l’écart d’âge réel entre nous n’était pas si grand.

« Très bien, c’est décidé. Voici mon plan : vous ramenez nos navires avec vous, en disant que vous les avez capturés lors de votre raid. Ils seront pleins d’Essaims, que nous utiliserons pour lancer une attaque-surprise. Ne vous inquiétez pas, je vous promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter de blesser les pirates. En attendant, vous travaillez à rassembler les gens pour votre coup d’État. », avais-je dit en souriant.

« Oui, d’accord. Ça ne devrait pas être un problème. Je ne suis pas la seule à avoir un problème avec ces gars. Je suis sûre que je trouverai plein de gens qui voudront les supprimer. »

« Y a-t-il quelque chose qui pourrait se mettre en travers de notre chemin ? »

« Huh. Rien ne me vient à l’esprit. Avec vous à nos côtés, on devrait pouvoir couper la tête du serpent. Après tout, la meilleure façon de résoudre vos problèmes est de vous battre avec tout ce que vous avez. C’est comme ça que fonctionnent les pirates. »

Ouah. Dois-je vraiment compter sur cette femme ?

« Travaillons donc ensemble. Je vais détacher vos amis, mais ne faites rien de précipité, d’accord ? Je fais ça seulement parce que je vous fais confiance. »

« Ça va dans les deux sens. On comptera aussi sur vous, alors ne nous poignarde pas dans le dos. »

Mon alliance avec les pirates commençait à ressembler à une réalité. J’avais aussi décidé de me joindre à la prochaine opération. Je n’avais pas le pied marin, c’est sûr, mais je ne pouvais pas me plaindre.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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