Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 2 – Chapitre 9

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Chapitre 9 : La cavalerie

Ce jour-là, la bataille avait été un événement qu’aucun d’entre nous n’oubliera jamais.

« La cavalerie de l’ennemi est en route ? », avais-je demandé.

« Oui, Votre Majesté. Un groupe de vingt-cinq mille cavaliers. Ils semblent vouloir s’opposer à nous ici. »

« Hmm. Ils essaient donc de mener ce combat… »

Pour une raison quelconque, le rapport de l’Éventreur m’avait donné une impression de déjà vu.

N’avais-je pas déjà vu quelque chose comme ça avant ?

« Eh bien, c’est bon. Je vais penser à une contre-mesure. Mobiliser les Essaims Travailleurs. »

« Selon vos désirs, Votre Majesté. »

J’étais sûre de pouvoir gérer la cavalerie. L’Arachnée n’avait pas d’unités montées, une joueuse d’Arachnée devait donc utiliser sa tête si elle voulait s’en occuper. C’était le moment de montrer les stratégies sur lesquelles j’avais travaillé.

« Vous suivez les mouvements de l’ennemi ? », lui avais-je demandé.

« Nous avons des essaims Fouilleur déployés autour du périmètre, fonctionnant comme des éclaireurs. D’après leurs observations, nous savons que la cavalerie se déplace rapidement le long de la route principale et avance sur notre position. »

Hmm. Vous nous chargez à fond, hein ?

La charge d’un cavalier était menaçante. Je n’avais pas l’intention de les sous-estimer.

« Mes ordres ont-ils atteint les Essaims Travailleurs ? »

« Oui, Votre Majesté. Les Essaims Travailleurs ont déjà commencé à travailler selon vos spécifications. »

J’avais donné l’ordre aux Essaims Travailleurs de faire quelque chose pour moi… Quelque chose qui changerait sûrement le cours de la bataille à venir.

« Appelez Sérignan et Lysa pour moi, s’il vous plaît. »

« Compris, Votre Majesté. »

Ces deux filles étaient mes subordonnées les plus précieuses, elles étaient essentielles pour assurer notre victoire.

« Vous nous avez appelés, Votre Majesté ? »

« Au rapport ! »

Cinq minutes plus tard, Sérignan et Lysa étaient arrivées.

« Ah, vous voilà. Saviez-vous que nous avons une armée de cavaliers qui avance sur notre position ? »

« Oui, je l’ai entendu par la conscience collective », acquiesça Sérignan.

« Vous allez jouer un rôle clé pour les intercepter. Votre tâche est simple. Les cavaliers sont problématiques à cause de leur charge, qui est à la fois rapide et puissante. Leur vitesse renforce l’impact de leurs coups. Mais si nous pouvons leur enlever leur élan, ce ne sera plus qu’une infanterie à cheval. »

Dans le jeu, les unités montées étaient rapides et avaient un bonus de charge, mais si vous pouviez réduire leur élan, elles étaient faciles à vaincre.

« La marche jusqu’à présent a réduit nos forces à seulement cinquante mille soldats, mais cela devrait être plus que suffisant pour les anéantir. Préparons le spectacle, voulez-vous ? »

Beaucoup d’Essaims Éventreur étaient épuisés. Ils n’étaient pas sortis indemnes de nos dernières batailles, et chaque forteresse ou ville que nous avions occupée nous avait causé des pertes importantes. Leur nombre diminuait plus vite que je ne l’aurais souhaité.

Pour couronner le tout, j’avais dû poster des Essaims Éventreurs dans nos territoires nouvellement occupés pour les défendre et en garder le contrôle. Certains soldats ennemis pourraient essayer de contourner notre armée principale et de frapper les zones que nous avions conquises, il était donc absolument nécessaire de laisser une garnison dans ces territoires.

Nous nous préparions bien sûr à créer de nouveaux essaims, mais nous travaillions aussi sur quelque chose d’entièrement différent. Si je pouvais rassembler un nombre suffisant de soldats, notre nouvelle unité renverserait bientôt la guerre. Je m’en réjouissais.

« Il y a quelques moyens de ralentir un cavalier. D’une part, nous pourrions créer une sorte d’obstacle, mettre des obstacles que les chevaux ne peuvent pas contourner ou franchir les obligerait à s’arrêter. D’autre part, nous pourrions rencontrer leur charge avec un plus grand nombre de soldats et les réduire. »

Les méthodes que j’avais énumérées étaient des tactiques anti-cavalerie assez orthodoxes.

« Je vois. Quel chemin allons-nous prendre, Votre Majesté ? », demanda Sérignan.

« C’est simple. Je vais faire de vous des obstacles. De grands obstacles que l’ennemi ne pourra jamais franchir. », lui dis-je en souriant.

 

☆☆☆

« Messieurs ! Il est temps de détruire les envahisseurs qui violent notre terre ! »

Roland était en train de rallier les 25 000 cavaliers, sa médaille de paladin brillait sur sa poitrine.

« Ne vous y trompez pas, notre ennemi est puissant. L’armée des nobles a essayé de les tenir à distance, mais ces soldats ont été massacrés par l’ennemi. Nous sommes maintenant la seule force capable de défendre ce pays. L’armée du Royaume Papal de Frantz n’arrivera pas assez vite. À ce rythme, Doris va tomber et ses citoyens seront massacrés. Un sort terrible s’abattra sur vos amis, votre famille et vos proches. »

En réponse, les cavaliers rugirent de colère.

« C’est vrai, mes frères ! Nous devrions être en colère ! Transformez votre rage en arme et utilisez-la pour abattre vos ennemis ! Nous sommes les guerriers les plus puissants du continent, sans égal en termes de compétences et de bravoure ! Le bruit de nos sabots fera trembler le cœur de nos ennemis ! Notre charge les fera fuir comme les araignées qu’ils sont ! »

Malgré tout son zèle, Roland ne croyait pas un mot de ce qu’il disait. Il savait que les cavaliers les plus forts du continent étaient les Cavaliers du Cheval Noir de l’Empire de Nyrnal, et il n’avait rien entendu qui puisse suggérer que les Arachnées étaient même capables de craindre. Ils prenaient toujours tout d’assaut comme des berserkers et se battaient jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Quoi qu’il en soit, il tissa mensonge après mensonge dans son discours afin d’inspirer ses hommes.

« Nous allons capturer leur chef, la Reine infernale de l’Arachnée ! Sans leur reine, les envahisseurs ne seront que des monstres. Alors que la chasse aux monstres est normalement le travail d’un aventurier, ils tremblent tous actuellement sous les tétons de l’Union des Syndicats de l’Est, nous devrons faire leur travail à la place. »

Les mots de Roland provoquèrent un petit rire chez les soldats. Les aventuriers n’étaient en aucun cas des mercenaires. Ils avaient tous rapidement fui le duché lorsqu’il était devenu évident que celui-ci allait devenir un champ de bataille. Maintenant, ils se cachaient tous dans l’Union des Syndicats de l’Est, qui se trouvait entre l’Empire de Nyrnal et le Royaume Papal de Frantz. Là-bas, l’influence de la guilde était forte.

Mais le fait qu’ils se soient échappés était naturel, car même les aventuriers innocents n’étaient pas à l’abri de la purge politique de Léopold. La reine de l’Arachnée l’avait vu de ses propres yeux lorsqu’elle avait visité les ruines de Marine. Ces quelques aventuriers qui avaient décidé de fuir avaient perdu tout amour ou toute loyauté pour le duché de Schtraut et avaient fui pour sauver leur vie.

« Nous allons écraser l’ennemi ! Une fois que nous aurons capturé leur chef, nous mettrons fin à l’invasion ! Nous serons victorieux ! »

« Yeaaahhh ! » acclamèrent les 25 000 cavaliers, en faisant s’entrecroiser leurs armes.

« Nos éclaireurs disent que la forteresse de l’Arachnée est située dans le village au-delà de cette route étroite. Il ne fait aucun doute que l’ennemi nous attend, mais nous sommes le dernier espoir du duché. Gardez cela à l’esprit ! »

Tout ce qui restait des forces militaires de Schtraut était la garnison défensive de Doris et ce groupe de cavaliers. Mais comme Doris n’avait pas les moyens de déployer la garnison, la seule véritable force offensive était la cavalerie. À ce stade, Roland ne comptait pas du tout sur les renforts de Frantz.

« Allons-y, messieurs ! Gloire au duché de Schtraut ! »

« Gloire au duché de Schtraut ! »

Ainsi, la cavalerie se mit à attaquer. Elle s’était avancée en évitant ou en franchissant les obstacles qui se trouvaient sur son chemin. La mobilité était le point fort de la cavalerie, et Roland en avait profité pour percer habilement les défenses extérieures de l’Arachnée et entrer par les portes arrière. Ses cavaliers se précipitèrent au cœur du village.

Quelques minutes plus tard, ils atteignirent une route étroite située entre deux falaises abruptes.

« Ils devraient être au bout de cette route ! », cria Roland.

« Monsieur ! Nous avons terminé notre reconnaissance », dit un cavalier tout en montant vers Roland.

« Bon travail. Quelle est la situation ? »

« L’ennemi nous attend, et ils sont en état d’alerte. Il y a trente mille insectes là-haut, en formation de ligne. Ils bloquent complètement le chemin vers leur forteresse. »

« Merci. Bon travail. Messieurs ! Préparez-vous à charger ! Nous allons piétiner l’ennemi ! Vous êtes prêts ? ! »

« Gloire à la mère patrie ! »

« Chaaaargezzzz ! »

L’ensemble des 25 000 cavaliers galopèrent sur la route, avec Roland à la tête de la charge.

« Ennemi en vue ! Ennemi en vue ! »

Comme on l’avait dit, la fin de la route grouillait d’insectes géants.

« Oubliez ça ! Continuez à avancer ! », cria Roland. Il utilisa sa lance pour courir à travers les insectes au centre de l’armée de l’Arachnée. Les Essaims Éventreurs furent transpercés par des armes et écrasés sous les sabots du cheval alors qu’ils avançaient eux aussi.

« Aaaaah ! »

Mais alors que Roland avançait, il entendit soudain des cris des deux côtés de la cavalerie.

« Quoi ? Ce sont des pièges ? ! Où les ont-ils cachés ? ! »

Il s’était avéré que des obstacles anti-cavalerie étaient dressés sur les deux flancs de la formation des essaims. Des pointes d’arbres aiguisées sortaient du sol comme des piquants de porc-épic. Les chevaux étaient effrayés par les objets et s’arrêtaient dans leur course, ce qui poussait les Essaims Éventreurs à se jeter sur les cavaliers et à les mettre en pièces.

Les cavaliers qui se trouvaient derrière les lignes de front finirent par entrer en collision avec ceux qui s’étaient arrêtés. Leurs chevaux trébuchèrent sur les piques, pour ensuite basculer et se retrouver embrochés. Les piques avaient été bien cachées. Des Essaims Éventreurs s’étaient placés devant eux de chaque côté afin de les dissimuler. Les cavaliers avaient chargé directement sur les Essaims, mordant dans l’appât.

« Zut, ils ont touché nos deux flancs ! Mais nous pouvons encore percer le front ! » cria Roland, en poussant son cheval vers l’avant.

Le chemin de Roland était jonché de cadavres d’Essaim Éventreur, que ses hommes piétinaient en suivant son exemple. Bien que leurs flancs gauche et droit aient péri, les soldats restants saisirent leurs lances et leurs sabres avec ferveur.

« Encore un peu, les hommes ! On a presque fini ! »

La réserve de l’armée des Essaims Éventreurs était en vue, ils avaient presque atteint la forteresse de l’Arachnée.

« Vous n’irez pas plus loin ! »

Quand soudainement, un monstre ayant la moitié inférieure d’un insecte et la moitié supérieure d’une belle femme se tenait sur son chemin.

« Dégagez le chemin ! », cria Roland.

« Je refuse ! Maintenant, faites demi-tour ou mourrez ! », dit Sérignan tout en brandissant son épée noire.

« Si vous ne bougez pas, nous devrons utiliser la force ! »

Roland poussa sa lance en avant.

« Essayez, si vous le pouvez ! Bientôt, vous serez à genoux sous le poids de votre impuissance ! » Sérignan s’élança alors vers le paladin.

D’un seul coup d’épée, elle transperça l’armure de Roland ainsi que son abdomen. Le sang jaillit de la blessure alors qu’il glissait de son cheval et tombait sur le sol.

« Qui est le prochain !? »

Sérignan n’était pas seulement là pour combattre Roland, mais aussi les nombreux cavaliers qui l’accompagnaient. Son épée sainte corrompue filait dans les airs, tranchant gracieusement par-ci par-là. Alors qu’elle dansait autour de ses ennemis, elle fauchait leurs vies les unes après les autres.

« C’est parti ! »

Lysa, qui se tenait derrière Sérignan, commença à utiliser son arc long pour abattre les cavaliers restants.

Ses victimes tombèrent au sol, des flèches dans la tête, puis furent écrasées par leurs propres chevaux mourants.

« Essayons-nous encore de percer !? »

« C’est inutile ! Nous devons nous replier ! On se replie ! »

Les cavaliers restants avaient perdu leur combativité et essayaient maintenant de s’échapper, mais il était bien trop tard. Les crocs et les faux des Essaims Éventreurs les déchiquetaient durant ce combat, lacérant les chevaux et faisant de leurs cavaliers de la viande hachée.

« Retraite ! »

« Mais qu’en est-il du Seigneur Roland !? »

Quelques cavaliers qui avaient été retenus par les piques ont commencé à fuir.

« Qui se soucie de lui ? ! Nos vies sont plus importantes en ce moment ! »

Mais avant qu’ils ne puissent aller quelque part, d’autres Essaims Éventreurs descendirent des falaises. Ils arrachèrent les cavaliers de leurs montures et les mirent en pièces.

« C’est donc ici que ça s’arrête… » dit Roland, tout en tenant son estomac qui saignait.

« Oh, c’est donc toi qui es responsable de toute cette affaire », dit une voix derrière lui.

C’était la fille qu’il avait rencontrée pendant la fête, Grevillea.

« Vous… Je vous ai rencontrée à Marine… »

« C’est vrai. Tu m’as donné un coup de main à l’époque. »

« Non… Ne me dites pas que vous êtes la reine de l’Arachnée… »

« Désolée, mon pote, mais c’est précisément ce que je suis », dit-elle en haussant les épaules.

Le geste était presque comique, vu la situation.

« Sérignan, appliquez une pression sur sa blessure. Il a des informations dont nous avons besoin, nous ne pouvons donc pas le laisser mourir ici. »

« Selon vos désirs, Votre Majesté. »

Sur l’ordre de la reine Grevillea, Sérignan stoppa l’hémorragie de Roland.

« Dis-moi, le duc Sharon est-il toujours vivant ? », demanda Grevillea.

« Léopold l’a tué. Tout comme il a tué tous ceux qui s’opposaient à lui, pour qu’il soit le seul à avoir du pouvoir. »

« Pensez-vous que ce que votre frère a fait était une erreur ? »

« Je le pense. Il est dans l’erreur ici. Il joue le rôle d’un despote qui croit au Royaume Papal, mais au final, ils lui ont tourné le dos. Si seulement nous ne l’avions pas écouté et mis en accusation César de Sharon, nous serions bien mieux maintenant… »

Roland fut soudainement assailli par une quinte de toux. Du sang s’écoulait du coin de sa bouche.

« Je sens du venin dans tes paroles. Détestes-tu Leopold ? »

« Je le déteste… Je le déteste », sifflait Roland dont sa voix était pleine de haine.

« Léopold a réduit le duché en cendres, et il va probablement s’enfuir pour ne pas avoir à en subir les conséquences. Comment pourrais-je ne pas le haïr pour cela !? J’aime ce pays ! Je voulais le voir s’épanouir ! Mais Leopold a tout gâché ! Personne ne peut plus remettre sur pied cette nation brisée ! »

Ses épaules s’étaient affaissées.

« Comment vous sentiriez-vous si je vous disais que vous pouvez encore vous battre pour Schtraut ? », demanda la reine.

« Me battre ? Avec ces blessures ? C’est impossible. »

« Là où il y a une volonté, il y a un moyen. Un moyen pour toi de te venger de ton frère pour ce qu’il a fait à ton pays. »

Les lèvres de Grevillea s’enroulèrent en un sourire sournois.

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4 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

  3. amateur_d_aeroplanes

    Un nouveau chevalier pour l’Arachné ? Un homme pour une fois 😜

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