Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 2 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Haute société

Partie 1

Après l’extermination du griffon et de la manticore, nous nous étions attaqués à quelques quêtes plus difficiles. Grâce à cela, nous étions devenus célèbres non seulement à Marine, mais aussi dans tout le duché de Schtraut. Mais il s’était avéré que cela n’avait pas plu à tout le monde.

« Alors vous êtes les aventuriers qui nous ont volé la vedette ces jours-ci, hein ? »

Un jour, quand nous avions quitté l’auberge et nous étions dirigés vers la guilde, nous avions été acculés par un groupe d’hommes dans une ruelle. Ils portaient tous une armure de cuir bon marché et des expressions hostiles.

« Je ne sais pas si nous avons volé quoi que ce soit à qui que ce soit, mais nous sommes certainement des aventuriers », dis-je à celui qui nous avait interpellés.

« Ne joue pas les timides avec moi, mademoiselle. Toi et tes amis ici présents avez volé toutes les quêtes les plus difficiles, et nous autres, nous avons lutté pour trouver du travail à cause de vous. À cause de vous, la guilde ne fait que se remplir de quêtes vraiment difficiles. Vous comprenez ? »

Oh. Ils essaient de nous blâmer pour leur propre inaptitude.

« Et alors ? Trouvez donc un autre travail. Je suis sûre que des gens comme vous peuvent trouver plein de bons emplois. »

« Est-ce que tu nous regardes de haut ? ! »

Insatisfait de mon attitude, l’homme avait sorti une épée.

« Est-ce votre façon de dire que vous cherchez la bagarre ? »

Il fit alors tournoyer l’épée dans les airs.

« Je te donne juste une petite leçon, c’est tout. Tu apprendras peut-être à rester à ta place si je te découpe ton joli visage. »

« Sérignan, occupe-toi d’eux. »

« Selon vos désirs. »

Sérignan s’interposa entre moi et la bande de voyous.

« Alors tu veux y aller en premier, hein ? ! Tu l’as demandé ! »

Il leva sa longue épée…

… et un instant après, ses bras tombèrent au sol, coupés du reste de son corps.

« Aaaahhhh ! C’est quoi ce bordel !? »

Avant que quelqu’un ne puisse cligner des yeux, les têtes des cinq hommes qui avaient décidé de se battre avec nous volaient. Le trottoir avait été éclaboussé de sang frais.

De toute évidence, il n’y avait pas de survivants.

Leurs corps s’étaient effondrés sur le sol, en se tordant. La ruelle ressemblait à une scène sortie tout droit d’un film d’horreur.

« J’ai le sentiment que les gens vont continuer à se battre avec nous à partir de maintenant », avais-je dit en soupirant.

« S’ils ont envie de perdre la tête, ils n’ont qu’à essayer », cracha Sérignan.

Être célèbre, c’est sûr, c’est gênant.

« De toute façon, rendons-nous à la guilde. On doit se concentrer sur la collecte d’informations. »

Nous pourrions apprendre toutes sortes de choses à la guilde des aventuriers, par exemple, à quel point les citoyens de Schtraut connaissaient la situation dans l’ancien royaume de Maluk, comment les relations internationales avaient pu changer, ainsi que tout changement dans les affaires internes de Schtraut.

« Oh, bonjour, Mlle Grevillea ! Nous vous attendions ! »

Pour une raison inconnue, la dame de la réception nous avait accueillis avec un large sourire.

« Euh, y a-t-il une quête difficile et avez-vous besoin que nous nous en chargions ? »

« Non, non. Quelque chose d’incroyable est arrivé ! Une personne importante de l’état est ici, et il veut vous rencontrer ! »

Argh.

Est-ce qu’on s’était trop distingués ? Ou était-ce autre chose ? Un certain nombre de possibilités épouvantables s’étaient présentées à mon esprit, depuis le fait que nous nous en sortions trop bien malgré le fait que nous étions supposés être des réfugiés Maluk jusqu’au fait que nous avions des arriérés d’impôts.

Ou bien… Oh, non. Est-ce que Sérignan ne m’a pas appelée « Votre Majesté » une fois de trop ? Mais non, je pourrais juste dire que c’est un surnom, ça ne devrait donc pas être un problème. Si j’avais été une vraie membre de la royauté, mon nom aurait été exposé dès mon inscription à la guilde. Si j’étais le genre de princesse de conte de fées qui se présente déguisée et qui commence à faire le sale boulot comme par magie, je serais certainement une sorte de célébrité maintenant. Qu’est-ce que cette personne pourrait donc bien vouloir de moi ?

« Mlle Grevillea ? Est-ce que ça va ? »

« Oh, oui, je vais bien. Qu’est-ce que cet homme me veut ? »

« Je ne connais pas les détails, mais il semblerait qu’il ait fait un pas en avant pour encourager vos activités. Par ailleurs, le duché recrute parfois des aventuriers de premier plan dans ses rangs. En fait, la guilde a eu de nombreux cas d’aventuriers prometteurs qui ont servi notre pays. Pour autant que je sache, le gouvernement les fait chevaliers, mais c’est techniquement un titre noble. Passer d’aventurier à noble est une merveilleuse promotion ! »

Hmm. S’embrouiller avec ce pays signifie courir pas mal de risques, mais il y a aussi beaucoup à gagner.

« Oh, et il vous a aussi invité à un dîner après-demain ! C’est comme un rêve devenu réalité ! »

« Un dîner ? »

J’avais incliné la tête.

« Oui ! Il y a des dîners de temps en temps à Marine. Le chef de la guilde des marchands locaux et les hauts responsables de la ville — voire du pays tout entier — sont quelques-uns des gens que vous y trouverez. Il faut être noble ou vraiment célèbre pour obtenir une invitation, et tout le monde veut en faire partie. Une fille ordinaire comme moi ne peut qu’en rêver… »

Ce n’est donc probablement pas un dîner pour collecter des dons politiques.

« Rencontrez d’abord le fonctionnaire. Il pourra vous dire ce qu’il a à faire avec vous bien plus vite que moi. », dit-elle tout en faisant un geste de côté.

« Je suppose que oui. »

Se disputer à ce sujet ne me mènerait nulle part. J’avais pris mes résolutions et je m’étais avancée pour rencontrer cette… personne importante.

☆☆☆

« Mlle Grevillea, je présume ? »

Celui qui m’avait saluée était un homme d’âge moyen ayant une barbe impressionnante.

« Oui. Que me vaut le plaisir de vous rencontrer ? »

« Je ne peux pas dire que j’approuve beaucoup votre attitude, mais je l’autorise par respect pour votre position de héros dans la guilde des aventuriers. »

Quel vieil homme prétentieux ! Il me donne presque envie qu’il m’en donne pour mon argent dans ce service.

« Je suis le comte Basil de Buffon. Il fallait que je vous rencontre après avoir entendu parler de vos exploits. Cependant, je dois avouer que je suis un peu surpris. »

Il fit un demi-pas en arrière et regarda successivement Sérignan, Lysa, l’essaim masqué et moi-même.

« Votre groupe est presque entièrement composé de femmes, et pourtant vous avez réussi à vaincre un griffon et une manticore. Comme c’est curieux. »

Il était vrai que l’Essaim Masqué était le seul homme du groupe… bien que ce soit en fait une créature asexuée.

« Pourtant, je peux détecter une légère odeur de sang sur vous. Peut-être que mon esprit me joue des tours ? »

« Nous avons été forcés d’abattre un groupe de voyous qui avaient essayé de nous attaquer plus tôt. Cette ville manque vraiment d’ordre public, ce serait formidable si le gouvernement local pouvait faire quelque chose à ce sujet. Nous devons nous promener dans les rues armées juste pour nous protéger. », expliquais-je froidement.

« Vraiment ? Ça doit être pire que ce que je pensais. La criminalité parmi la classe inférieure est un problème depuis un certain temps déjà, mais de penser qu’il y a des voyous qui tenteraient de faire du mal à une charmante jeune femme comme vous… Je ne manquerai pas de dire au maire de faire plus d’efforts pour améliorer la situation. »

Le Seigneur Buffon ne semblait pas se soucier de savoir si le fait d’être attaqué de cette façon était une justification suffisante pour tuer quelqu’un en légitime défense.

« Eh bien, vous vouliez nous rencontrer, nous voilà. Êtes-vous satisfait, Seigneur Basil ? »

« Les aventuriers de nos jours sont vraiment très grossiers, non ? Pourtant, la robe que vous portez est divine. Elle doit avoir été faite par un artisan de première classe. »

Vous entendez ça, Essaims Travailleurs ? Vous êtes des artisans de première classe maintenant. Maman est si fière de vous.

« Pardonnez mon audace, mais pourriez-vous être une noble de Maluk qui travaille comme aventurier pour cacher son passé ? D’après ce que j’ai entendu, beaucoup de gens ont perdu la vie dans le Royaume de Maluk. Les responsables sont toujours en liberté, mais les gens disent que c’était une légion de monstres. Personne ne sait quel pays les a libérés. Si c’était l’Empire de Nyrnal, je peux comprendre que vous ressentiez le besoin de cacher votre passé. Tous les nobles survivants seraient probablement poursuivis par ces sauvages. », demanda-t-il.

« Non, je ne suis pas une noble. Je suis juste une aventurière ordinaire. »

« Mais je n’ai jamais vu une aventurière ordinaire porter ce genre de robe. Cela mis à part, ces trois-là doivent être vos escortes, n’est-ce pas ? »

Ce ne serait pas bon pour lui de me soupçonner d’être de la noblesse Maluk. Après tout, je ne savais presque rien du pays, nous étions simplement entrés et l’avions détruit.

« C’est vrai. Je suis un chevalier à son service », déclara Sérignan.

« Ah, c’est donc vrai. Oui, tout cela a un sens. »

J’avais réprimandé Sérignan à travers la conscience collective, l’exhortant à se taire et à ne rien dire qui peuvent nous attirer des ennuis. Honteuse, elle s’était un peu effondrée.

Tellement mignonne…

« Je ne vous demanderai pas quel genre de noble vous étiez ni quel titre vous portiez. Si l’on en croit les rumeurs, le royaume de Maluk est en ruines. La dernière chose que je voudrais, c’est de vous causer du chagrin en déterrant des souvenirs douloureux de votre patrie. Je laisserai les choses telles qu’elles sont jusqu’à ce que vos blessures soient guéries. »

Oh. C’est une bonne idée.

La prochaine fois que quelqu’un m’interrogera sur Maluk, je pourrai prétendre qu’ils déclenchent des souvenirs traumatisants. La façon dont cet homme avait effectivement renforcé ma propre couverture sans que j’aie à lever le petit doigt m’avait presque fait rire aux éclats.

« Au fait, j’aimerais vous demander quelque chose. Pas en tant qu’aventurier, mais en tant que noble du royaume de Maluk. »

« Bien sûr. Je vous écoute. »

Qu’est-ce qu’il y a encore ? Le dîner ?

« Je vais organiser un dîner après-demain, et je serais ravi que vous vous joigniez à nous. Les autres hauts responsables ont les yeux rivés sur vous après vos nombreuses réalisations, Mlle Grevillea. Ce serait bien si vous pouviez venir vous mêler au reste des invités. »

Alors, c’était vraiment ça… Mais je ne suis pas très douée pour ce genre de choses.

« Bien sûr, je serai là. Après-demain, c’est ça ? »

« Oui, pendant la soirée. »

« Pourriez-vous nous prêter deux robes et un smoking ? J’ai moi-même une tenue adaptée pour un dîner, mais pas ces trois-là. »

« Ce ne sera pas un problème du tout, ma dame. Je possède un magasin de vêtements, vous pouvez donc me confier ça. Si vous avez besoin de deux robes et d’un smoking, je vous les fournirai. »

Cool, alors nous serons tous habillés pour l’occasion.

« Où aura lieu la fête ? »

« Dans le salon d’apparat de la ville. Voici vos invitations. »

Lord Buffon en avait remis une à chacun d’entre nous.

« Très bien. Merci de vous être donné la peine de nous inviter personnellement. J’espère que nous pourrons animer la fête. »

« Oh, ne vous inquiétez pas pour ça. Votre seule présence est tout ce que je pouvais demander. Je veux juste que les invités aient un aperçu de nos plus célèbres aventuriers. »

Attendez, quoi ? Je suis quoi, une attraction vedette ?

« Bien. J’enverrai ces trois-là demain pour récupérer leurs vêtements. Combien vous dois-je pour ça ? »

« S’il vous plaît, vous n’avez pas besoin de me donner quoi que ce soit. Je vous ai après tout demandé de participer. Il est juste que je couvre la totalité de la dépense. »

Oh. Je pensais que ce vieux type était louche, mais peut-être que c’est en fait une personne décente. Recevoir un traitement aussi généreux me fait réfléchir à deux fois avant de détruire ce pays.

« Alors, retrouvons-nous au dîner. Oh, et voici l’adresse du magasin de vêtements. Suivez ces instructions, et vous arriverez à destination. »

Le Seigneur Buffon nota les instructions sur un morceau de papier avant de quitter les lieux.

« Lysa, tu peux lire ça ? » lui avais-je demandé.

« Oui. Il est écrit que la fête aura lieu au troisième bâtiment de la rue Glorieuse du Duc Louis. », répondit Lysa en regardant le bout de papier.

« J’ai compris. Bien, retournons sur nos pas pour l’instant, nous avons du travail à faire. »

Avec ça, j’avais fait sortir mes trois escortes de la guilde.

« Oh, Mlle Grevillea ! Que vous voulait-il ? »

Alors que nous nous apprêtions à partir, la réceptionniste bavarde m’appela.

« Il nous a demandé de venir au dîner. D’y venir en tant qu’invités », lui dis-je sèchement.

« Ouah ! C’est incroyable ! Je n’arrive pas à croire que des gens de ma guilde vont participer à une de ces fêtes ! Cela restera dans l’histoire ! Je vous encouragerai depuis les coulisses, Mlle Grevillea ! Continuez à faire du bon travail ! »

« Je ne sais pas si cela restera dans l’histoire, mais, euh, le chef de Schtraut sera-t-il présent ? »

« Hein ? Vous voulez dire le duc ? Sa Grâce fait parfois une apparition, mais pas toujours. Je ne peux pas vraiment le dire, bien que j’ai entendu dire qu’il a été très occupé ces derniers temps. »

Tch. Et moi qui pensais avoir une chance de négocier directement avec le responsable de ce pays.

« Merci pour l’information. Nous allons partir maintenant. »

« OK ! Assurez-vous de faire savoir à tout le monde que vous êtes de notre guilde ! »

Je me suis dépêchée de partir pour ne plus avoir à supporter ses bavardages incessants.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

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