Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : La guilde des aventuriers

Partie 3

Afin d’accomplir notre quête, nous avions fait un trekking aux abords de Marine. La région était calme et rurale, créant une atmosphère très paisible. Il était difficile d’imaginer que des monstres effrayants puissent surgir à tout moment.

« Où sont les griffons ? On m’a promis des griffons. », demanda Sérignan, visiblement impatiente de se battre.

« C’est ce que je veux savoir. Mais ce n’est pas un nid de griffons, donc ce n’est pas comme s’ils allaient être là tout le temps. », lui dis-je en haussant les épaules.

« Mais si c’est le cas, comment allons-nous les vaincre ? »

Sérignan pleurnichait adorablement.

Malheureusement, ce n’était pas le moment pour moi d’apprécier son charme.

« Ne t’inquiète pas, j’ai un plan pour les faire sortir. Nous allons nous en servir », lui dis-je tout en tendant mon pouce vers les deux vaches que j’avais amenées.

« Les vaches ? »

« Vois-tu, je me suis renseignée sur les griffons à la guilde, et apparemment ils préfèrent aller attaquer des voitures pour les chevaux et des fermes pour le bétail. Je me suis dit que le meilleur moyen de les attirer était d’utiliser des appâts. »

Alors que Sérignan avait évoqué la possibilité de tuer des griffons, j’avais posé à la réceptionniste des questions précises sur cette quête. Pourquoi les griffons infestaient les périphéries, comment les gens les chassaient habituellement, ce genre de choses. C’était comme ça que j’avais conçu mon plan pour les appâter.

« Les griffons devraient être affamés puisque tout le bétail a été retiré de la zone et que les chariots ont commencé à éviter cette route. Je suis certaine qu’au moins une de ces bêtes affamées va se jeter sur quelques bêtes fraîches. Attachons-les autour de… ici. »

À mon commandement, Sérignan attacha les deux vaches à une clôture le long de la route.

« Nous devrions nous cacher en aval des vaches. Lysa, tu as toujours ton arc ? »

« Oui, il est prêt. »

Merveilleux. On peut y aller.

« Alors, le reste dépend de vous. Faites comme bon vous semble. »

Cette humble plouk aux statistiques peu élevées va quitter la scène. Hmph.

« Je me demande comment sont les griffons », murmura Lysa pendant que nous attendions.

« C’est une sorte d’hybride lion-aigle, et ils sont gros. », lui répondis-je.

« En tant que chevalier, j’ai toujours voulu en combattre un », dit Sérignan avec enthousiasme.

« Je ne suis pas surprise. Le travail d’un chevalier est de tuer des monstres. »

En plus de sa profession, elle avait un esprit de compétition qui la poussait à vaincre les monstres au combat. Même la puissante Sérignan avait un côté enfantin.

« Vouloir tuer un griffon est-il vraiment si enfantin ? » demanda Sérignan en faisant la moue, ayant capté mes pensées à travers la conscience collective.

« Argh, désolée… Je veux dire, je suppose que collectionner des trophées dans le jeu est tout aussi enfantin. »

Quand j’y avais pensé, la soif de trophées de jeux vidéo et la volonté chevaleresque de chasser les monstres provenaient probablement du même désir enfantin.

« C’est un peu la même chose pour moi, mais dans mon cas, les trophées que je collectionne sont des pays que j’ai conquis. Et ce genre de trophées est beaucoup plus sanglant et dangereux à se procurer que les tiens », avais-je ajouté.

Je me déplaçais dans ce monde comme si c’était un jeu, je n’étais donc pas vraiment du genre à juger. Au contraire, j’étais probablement le membre le plus incorrigible et le plus mignon de notre groupe.

« Votre Majesté, j’entends des battements de cœur. Quelque chose de gros s’approche », dit Lysa, en gardant la voix basse.

« Ce sera probablement un griffon. Très bien, vous trois, préparez-vous. »

Quelques minutes plus tard, notre individu s’était révélé. Bien sûr, c’était un griffon. Comme dans les légendes, il avait la moitié supérieure d’un aigle et la moitié inférieure d’un lion. Il plongea et attrapa une vache dans ses serres, puis il s’envola, sa proie gémissant de douleur. Les griffes aiguisées du griffon s’enfonçaient dans la chair de la vache, laissant une traînée de sang coulant du ciel.

« Fais-le, Lysa. »

« Oui, madame ! »

Lysa prépara une flèche spéciale sur son arc long et visa le griffon. Un instant plus tard, elle tira.

« Skreee ! »

Le griffon cria et lâcha la vache, les deux tombèrent rapidement à terre.

« Ensuite, Sérignan ! Essaim Masqué ! »

« Bien ! »

Sérignan et l’Essaim Masqué sautèrent des buissons. La lame noire de son épée sainte corrompue et la hache que l’essaim masqué avait achetée à un forgeron se balançaient dans les airs.

Mon Essaim Masqué était vêtu d’une armure de cuir usagé, mais celle-ci n’était qu’une partie de son déguisement. Son exosquelette protecteur, caché sous la mimésis, était beaucoup plus résistant. Le seul Essaim qui portait vraiment une armure était Sérignan.

« Skreeeah ! »

Le griffon s’était débarrassé de la douleur de la flèche, ou peut-être cessa-t-il de la sentir alors que son sang était rempli d’adrénaline. Il déploya ses ailes de façon menaçante pour ses attaquants. Ce spectacle féroce et primitif correspondait presque à celui des anges que nous avions combattus au royaume de Maluk.

« Hiyaaah ! »

Sérignan poussa un cri de guerre, frappant avec son épée sur le cou du griffon.

« Skree ! Skreeaaah ! »

Le griffon esquiva le coup de Sérignan et riposta de son grand bec.

Mais la contre-attaque était trop lente pour toucher Sérignan, qui avait fait une culbute en arrière et lui frappa rapidement le bec avec sa lame, le fendant. L’Essaim Masqué frappa une de ses ailes en silence, mais ce fut un exploit difficile, étant donné le battement incessant du griffon. De plus, l’Essaim Masqué n’avait pas l’habitude de se battre sous forme humaine.

« Ah ! Il essaie de s’enfuir ! »

Le griffon battait des ailes, s’envolait dans le ciel et se dirigeait vers le sud. Lysa tira une autre flèche, qui s’enfonça dans le flanc du griffon. Mais la bête n’était pas tombée.

« Elle s’est échappée ! », s’exclamait amèrement Sérignan.

« Tout va bien », dis-je en regardant dans la direction où le griffon s’était envolé.

« Cette flèche a un truc spécial : elle dégage un arôme puissant que l’essaim peut suivre. Maintenant, nous pouvons le suivre jusqu’à son nid. »

« Incroyable… Vous seule pouvez être aussi préparée, mademoiselle. »

« Eh bien, je me suis dit qu’une créature ailée essaierait de s’envoler si elle le pouvait. Quoi qu’il en soit, commençons à la traquer. Essaim Masqué, si tu veux bien te donner la peine ? », avais-je dit, un peu gênée par son compliment.

« Selon vos désirs, Votre Majesté. »

Contrairement à Sérignan et Lysa, qui avaient des organes sensoriels humanoïdes, l’odorat de l’Essaim Masqué était plus aigu et mieux adapté pour suivre le griffon.

J’espérais cependant que la randonnée ne serait pas trop longue. Je ne voulais pas me fatiguer trop vite, avec mes statistiques inférieures à la moyenne et tout le reste. Grrr.

« Il devrait être droit devant. »

Après une quarantaine de minutes, nous avions finalement trouvé ce qui semblait être le nid du griffon.

« Je suis crevée… »

J’étais vraiment épuisée. Le nid de la bête se trouvait dans une grotte au sommet d’une montagne assez haute. L’ascension avait donc été assez difficile. Rien que de penser au retour, j’avais envie de pleurer.

« Est-ce que ça va ? », demanda Sérignan, l’air inquiet.

« Pas vraiment. Finissons-en avec ça. »

Les cinq minutes qui suivirent furent remplies par les cris du griffon et le bruit du métal qui s’entrechoquait.

« C’est fait, Votre Majesté. »

Sérignan m’avait présenté la tête sans vie du griffon.

« Bon travail. »

« Nous avons aussi trouvé trois poussins dans le nid », avait-elle ajouté.

« Hmm, vraiment ? Et qu’en est-il d’eux ? »

« Ils étaient encore jeunes, je n’ai donc pas pu me résoudre à les tuer. »

« Ce n’est pas bon. Pas bon du tout, Sérignan. »

Ils étaient peut-être jeunes maintenant, mais ils allaient finir par grandir et menacer le bétail de la région. De plus, ils pourraient même s’attaquer aux humains parce que nous aurions tué au moins un de leurs parents.

« Écoute-moi bien, Sérignan. Tu as maintenant deux options. Un : tu y retournes et tu tues les poussins. Deux : tu les prends sous ta protection, tu les ramènes avec nous, et une fois qu’ils auront grandi, tu les mets dans le four de conversion et tu les transformes en essaim. », avais-je dit.

L’idée d’avoir des essaims de Griffons était très séduisante.

« Je vais prendre sur moi de les élever. Les Griffons sont des créatures puissantes, donc je suis sûre qu’ils feront un ajout précieux à nos rangs. », avait conclu Sérignan.

« C’est donc ça. Ils sont sous ta responsabilité, d’accord ? »

Avec cela, nous avions accompli notre première quête d’aventurier : l’extermination des griffons.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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