Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 8

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Chapitre 8 : La bataille de la rivière Aryl

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Chapitre 8 : La bataille de la rivière Aryl

Partie 1

Je me tenais au sommet d’une colline, avec Sérignan à mes côtés, et je regardais les environs. Devant nous, il y avait une grande rivière. Je savais déjà qu’elle serait là, mais la voir m’avait remplie d’anxiété.

Dans le jeu, les rivières étaient considérées comme un terrain presque infranchissable. Il n’y avait pas de moyen direct d’en traverser une dans des circonstances normales. La plupart des factions, y compris l’Arachnée, avaient très peu d’unités capables de nager. Certaines factions aquatiques pouvaient traverser les rivières, oui, et la faction Grégoire pouvait produire des Serpents de mer capables de nager, mais c’était une minorité.

Quoi qu’il en soit, l’Essaim ne pouvait pas traverser à la nage. Le chemin le plus rapide pour aller de l’autre côté serait de passer par un pont, mais les Essaims que j’avais envoyés en reconnaissance avaient signalé que tous les ponts de la région étaient étroitement surveillés.

Je pourrais essayer de lancer une attaque et de passer, mais notre ennemi s’adaptait à nous et il avait employé un certain nombre de mages et de catapultes. Les mages, en particulier, étaient une véritable nuisance.

L’Arachnée n’avait pas d’unité qui s’adaptait bien aux lanceurs de sorts, je n’avais donc pas trouvé de bon moyen de les éliminer. Ils étaient faibles au combat en mêlée, ce qui signifiait que l’ennemi enverrait probablement des tas de fantassins pour nous empêcher de les atteindre.

Si je pouvais juste débloquer plus d’unités, je pourrais utiliser des Essaims capables d’attaquer à distance, mais je n’avais rien de tel pour le moment. Il ne servait à rien de se lamenter sur ce qui me manquait, mais il n’en restait pas moins que le fait d’avoir plus d’unités à longue portée aurait permis de faciliter les choses.

Sans elles, je devrais traverser un pont lourdement défendu en nombre. C’était la stratégie qui demandait le moins de réflexion, et c’était aussi la moins raffinée. Naturellement, elle ferait un grand nombre de victimes de notre côté, et je ne voulais pas y soumettre mes mignons petits bébés.

Il était temps de mettre en mode réflexion et de trouver une autre tactique.

« Essaim Travailleur. »

« Qu’y a-t-il, Votre Majesté ? »

Un Essaim Travailleur s’était tourné vers moi et inclina sa tête.

« Nous avons besoin d’un moyen de traverser la rivière. Peux-tu y arriver ? »

« Avec assez de temps, cela peut être fait. »

« Je m’assurerai que tu aies tout le temps nécessaire. Je veux que tu nous prépares un chemin pour traverser la rivière un peu plus en amont d’ici. Compris ? »

« Selon vos désirs, Votre Majesté. »

Aussitôt, il commença à remonter le fleuve avec ses collègues de travail.

Plus ils seraient nombreux à travailler ensemble, plus le processus de construction serait rapide. Pour l’instant, vingt Essaims Travailleurs pouvaient faire le travail.

« Tous les autres Essaims Travailleurs, commencez à construire des armes de siège. J’ai besoin de quatre trébuchets d’os. »

Les armes de siège nécessitaient de l’or pour être déverrouillées. Je ne pouvais donc faire que les plus basiques. Un Trébuchet à os était, comme son nom l’indique, un engin qui lançait les os des morts. Il était capable d’attaquer à longue distance, mais causait peu de dégâts. Cependant, il était plus que suffisant pour harceler l’ennemi.

« Éventreurs, commencez votre charge. »

Une fois les Trébuchets d’os terminés, j’avais commencé à tirer des os sur l’ennemi. J’avais ordonné aux Éventreurs d’avancer. Ils inonderaient le pont et s’écraseraient sur les soldats comme un puissant raz-de-marée.

Pendant la conquête de la chaîne de montagnes de Loess, nous avions pris l’ennemi au dépourvu et réussi à nous frayer un chemin. Mais cette fois, l’ennemi était prudent et bien préparé, et la rivière m’avait empêchée d’utiliser les Essaims Fouilleurs. C’était une position difficile, j’avais donc besoin que mes Essaims Éventreurs travaillent encore plus dur. Même si cela signifiait se précipiter vers leur mort.

J’avais pleuré la mort d’une seule unité, et maintenant je serais responsable de beaucoup, beaucoup plus. Ce monde devait vraiment nous haïr… et moi en particulier. Sinon, il ne m’aurait pas forcée à faire des choix aussi froids et pragmatiques.

« Catapultes, feu ! », s’écria le commandant ennemi.

Des boulets épais avaient été tirés en succession rapide et traversèrent un certain nombre d’Essaims Éventreurs. Leurs frères avaient simplement enjambé leurs cadavres, se précipitant à la rencontre de l’ennemi. Comme ils étaient tous liés par la conscience collective, ils ne craignaient pas la mort. Ils avançaient, laissant derrière eux une montagne de cadavres, comme des hachoirs à viande vivants et respirants.

Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir mal pour ceux qui étaient tombés, mais c’était un sacrifice nécessaire.

« Préparez vos attaques magiques ! »

Encore ces mages méprisables. Alors qu’ils chantaient leurs sorts, des boules de feu pleuvaient sur le pont, l’enflammant et brûlant vif les Essaims Éventreurs. Mais même ainsi, leur ruée ne s’était pas arrêtée. Mes bébés étaient sincères. Les Essaims Éventreurs poursuivaient leurs ennemis jusqu’aux profondeurs de l’enfer, ne s’arrêtant que lorsque leurs crocs atteignaient la chair. Ils étaient infiniment fidèles et croyaient en moi avec tout ce qu’ils avaient.

Mes précieux et adorables insectes.

L’ennemi avait 50 000 hommes, alors que nous étions 150 000. Si cette bataille durait encore longtemps, ils seraient les premiers à tomber, mais je ne voulais pas gagner si cela signifiait réduire mes essaims à des enveloppes sans vie. Ma stratégie actuelle était un état de mort cérébrale absolue, et je me souciais beaucoup trop du bien-être de mes Essaims.

Alors que cette pensée me traversait l’esprit, la sixième formation d’Éventreurs avait atteint l’autre côté du pont. Ils frappèrent avec leurs faux, coupant les têtes de l’infanterie lourde, sectionnant leurs membres et les coupant en deux au niveau des torses.

« Infanterie lourde ! Battez-vous ! »

L’ennemi avait environ un millier d’infanteries lourdes, le reste n’étant que des piquiers. Si les essaims d’éventreurs pouvaient juste briser l’infanterie lourde, le reste serait facile à achever.

« Rrngh ! »

Mais l’infanterie lourde était difficile à briser. Maluk avait apparemment tiré les leçons de ses échecs précédents et avait équipé ses hommes d’armes lourdes, comme des claymores et des hallebardes, qui étaient efficaces contre les Essaims. Les Essaims Éventreurs ne perdaient pas vraiment, mais chaque fois qu’ils rataient, ils avaient les crocs ébréchés, les faux cassés ou la tête écrasée.

« Sales humains », m’étais-je dit en regardant la bataille se dérouler.

« Votre Majesté, l’ennemi essaie de faire tomber le pont », dit Sérignan.

Mais je l’avais déjà remarqué avant qu’elle ne le dise, grâce au collectif. L’ennemi tirait des sorts explosifs et catapultait des rochers sur le pont de pierre. Ils avaient attiré plus qu’assez d’essaims, ils avaient donc l’intention de faire tomber le pont et de couper notre route de retraite, puis de les achever. C’était une manœuvre simple et prévisible. Apparemment, ils pensaient toujours que nous n’étions qu’un groupe de monstres inintelligents.

« Qu’ils le coulent, s’ils le souhaitent. Les autres ont déjà fini. »

Vous voyez, notre propre pont venait d’être achevé.

Sans que personne ne le remarque, les Essaims Travailleurs avaient construit un pont en amont. Il était fait de pierres et collé avec la salive collante des Essaims. Tous les Essaims Éventreurs non engagés dans la bataille utilisaient déjà ce pont pour passer sur l’autre rive.

Cette façon de construire un pont était en fait possible même dans le jeu.

« L’ennemi a débarqué de notre côté ! »

« C’est quoi ce bordel ? ! Ils ont construit un pont !? »

Cette attaque imprudente sur leur pont n’était qu’une diversion. Je voulais les tromper en leur faisant croire que nous ne pouvions pas construire notre propre pont, afin qu’ils concentrent leurs efforts sur la maîtrise de cette attaque. Je me sentais mal pour les Essaims Éventreurs qui avaient perdu la vie dans l’entreprise, mais tout s’était arrangé.

Quand on franchit un obstacle, il faut toujours le faire le plus loin possible de l’ennemi. Inspirée par cette stratégie éprouvée, j’avais pris un pari et j’avais ordonné à mes Essaims de former un pont sur la rivière Aryl. À présent, des dizaines de milliers d’Essaims Éventreurs avaient traversé la rivière sans être touchés par l’ennemi et se rapprochaient d’eux.

Les soldats du Royaume ne pouvaient que flancher face à notre attaque. Il était évident que l’ennemi était paniqué, ce qui était terriblement amusant à regarder. Il ne nous restait plus qu’à les écraser.

Mais la vraie fête ne faisait que commencer.

☆☆☆**

« Lord Stroganoff, monsieur ! L’ennemi est déjà passé de notre côté du fleuve ! Environ soixante-dix mille soldats ennemis marchent sur nous ! Que faisons-nous !? »

« Bon Dieu ! Ce ne sont pas seulement des monstres assoiffés de sang… ? Vous me dites que ces choses peuvent avoir une stratégie ? ! Eh bien, je peux vous assurer que nous ne serons pas vaincus par une armée de brutes stupides et laides ! »

Le Duc Stefan Stroganoff, l’homme chargé de protéger le pont central, perdait peu à peu son sang-froid. Tout autour de lui, des essaims d’éventreurs attaquaient impitoyablement ses hommes. Au début, il avait pensé qu’il s’agissait de monstres jusque-là inconnus, peut-être une espèce qui avait muté, attaquant au hasard des gens en masse pour se nourrir. Cette mutation était responsable de la force démentielle des créatures, et elles ne pouvaient vaincre les soldats qu’en raison de leur nombre et de ce pouvoir contre nature.

Cependant, cette théorie s’était révélée fausse. Leur ennemi employait activement des tactiques de combat sous ses yeux. Ce n’était pas des monstres sans cervelle, mais des créatures dont l’intelligence correspondait à celle de l’humanité. L’attaque sur le pont était sans doute une diversion. Ses hommes avaient fait preuve de complaisance tout en réussissant à faire face aux forces avancées, mais avant qu’ils ne s’en rendent compte, l’ennemi avait construit un pont et lancé une attaque en tenaille depuis l’autre côté. C’était une bévue dont ils ne pouvaient pas se remettre.

Si Stefan avait gagné cette bataille, il aurait été un héros national et aurait finalement épousé la belle, mais jeune, princesse Elizabeta. Épouser un membre de la famille royale signifiait plus que gagner la bénédiction des roturiers, il aurait également obtenu un statut social supérieur à celui de tous les autres nobles. Tous ses rêves et ses aspirations s’étaient effondrés sous le poids d’un seul pont construit par des insectes géants. Son brillant avenir lui avait été arraché dans leurs grotesques griffes.

« Nous avons encore un tour dans notre manche. Chevaliers de Sainte-Julie, en avant ! », cria Stefan alors qu’il faisait face aux ennemis qui arrivaient.

Un ordre de chevaliers de moins de mille hommes répondit à son appel, s’élevant pour rencontrer une force de 70 000 Essaims Éventreurs.

« Je compte sur vous ! »

« Nous nous en occuperons, Seigneur Stroganoff ! », répondit le capitaine des chevaliers.

« Serviteur du Dieu de la Lumière qui réside dans les cieux, je vous supplie de descendre devant nous, Ange Mayaliel ! »

L’atout de l’ordre sacré était leur ange. C’était un autre ange qu’Agaphiel, celui que Sérignan avait affronté dans la forêt. Celui-ci était vêtu d’une armure et tenait une épée longue brillante. Le seul aspect que les anges partageaient au-delà de leur race était la lumière aveuglante qui émanait de leur corps.

***

Partie 2

« Fils de l’homme. Cherchez-vous le salut ? », demanda Mayaliel.

« Nous le cherchons ! Nous nous battons pour notre survie ! Si nous ne pouvons pas nous débarrasser de ces monstres vils, le royaume de Maluk tombera ! Des centaines de milliers de citoyens seront massacrés ! S’il vous plaît, apportez-nous votre aide ! »

« Très bien. Je vous aiderai. Ces êtres sont certainement très vils. Par mon devoir d’ange, je vais les terrasser ! »

Après avoir dit ça, Mayaliel s’était envolé puis plongea vers les rangs des Essaims Éventreurs. En balançant sa lame, elle transperça des centaines d’Essaims d’un seul coup. Les Essaims Éventreurs, capables de repousser la plupart des attaques, tombaient comme des mouches.

La même chose s’était produite la dernière fois, lorsque l’Essaim avait combattu Agaphiel. Ils ne pouvaient pas espérer l’égaler. L’épée de Mayaliel était aussi puissante que les rayons de lumière d’Agaphiel. Elle transperçait les robustes exosquelettes des Essaims Éventreurs comme un couteau coupant dans du beurre chaud, les éliminant par douzaines chaque seconde.

Les Essaims Éventreurs s’étaient élancés sur Mayaliel comme des animaux sauvages, mais leurs crocs et leurs faux n’eurent aucun effet. Les anges étaient des êtres spéciaux, soit protégés par un mystérieux pouvoir, soit simplement doués d’une endurance sans faille. C’était le pire adversaire possible de l’Arachnée.

De plus, les anges étaient immunisés contre presque tous les types d’attaques, ce qui en faisait des adversaires très rusés. Le seul témoignage de la défaite d’un ange était dû à une tentative d’invasion par l’Empire de Nyrnal, et la manière exacte dont ils s’y étaient pris n’était pas encore claire.

« C’est tout ce que vous, bêtes immondes, pouvez faire !? Alors vous périrez ici ! »

Mais alors que Mayaliel se préparait à balayer le prochain groupe d’Essaims…

« Haaah ! »

Quelqu’un était venu du flanc des Essaims Éventreurs et l’avait attaquée. Ses mouvements étaient bien trop rapides et fluides pour appartenir à l’un des Essaims Éventreurs. C’était naturel, bien sûr, car celle qui venait à Mayaliel n’était autre que Sérignan.

« Un autre moucheron apparaît ! »

Sérignan cracha en balançant son épée sur Mayaliel, qui fut complètement pris au dépourvu.

« Par la volonté de notre reine, vous allez rouiller sur ma lame ! »

« C’est une épée sainte corrompue ! Espèce de créature maudite… Es-tu un paladin déchu !? »

« Mon passé n’a aucune importance ! Je ne suis que la lame et le bouclier de Sa Majesté ! »

Sérignan n’avait pas faibli, lançant une nouvelle attaque contre l’ange.

« Ainsi soit-il ! Je te frapperai de toutes mes forces ! »

Mayaliel déploya ses ailes et s’envola dans les airs, puis plongea vers Sérignan avec son épée longue à portée de main.

« Ngh ! »

Le puissant bombardement en piqué de Mayaliel fit tomber Sérignan au sol.

« Je ne tomberai pas ! Je suis le chevalier de Sa Majesté ! Quoi qu’il arrive ! »

Sérignan se releva et sauta à nouveau, se précipitant sur Mayaliel.

« Tes efforts sont vains, vilaine ! »

Mayaliel échappa à la frappe et s’avança en douceur pour une contre-attaque.

Son genou s’enfonça dans l’estomac de Sérignan. Sérignan tomba, gémissante de douleur, et parvint à peine à se relever. Son rôle de chevalier de la reine était au cœur de sa combativité, c’est ce qui faisait de Sérignan un individu et la distinguait du reste du collectif.

« Je peux encore me battre ! Je suis le chevalier de Sa Majesté, et rien de ce que vous me ferez ne changera cela ! »

Sérignan avait rapidement corrigé sa position et passa à l’attaque suivante. Sauf que cette fois, elle ne se contentait pas de balancer son épée sur l’ange.

« Rngh ! Des fils !? »

Sérignan tira des fils adhésifs de sa queue, les enroulant autour de Mayaliel et de son épée longue et la tirant vers l’avant. Incapable de maintenir sa posture, Mayaliel tomba vers Sérignan. Au même moment, Sérignan commença sa charge. Cette tactique avait permis de renverser le cours de la bataille en un instant.

« Prenez ça ! »

L’épée corrompue de Sérignan transperça le corps de Mayaliel, et un cri jaillit de la bouche de l’ange.

« Et ça ! »

Comme si elle se délectait de la torture, Sérignan assaillit son adversaire, coup après coup, tailladant les épaules de Mayaliel, lui poignardant le ventre et lui lacérant les jambes.

« Il y a bien plus que ça ! Vous allez souffrir jusqu’à ce que la mort vous réclame, misérable moucheron ! »

« Cesse, lâche ! Arrête ça tout de suite ! »

Les fils limitaient complètement les mouvements de Mayaliel, et l’épée s’enfonçait sans cesse dans sa chair. L’ange ne pouvait pas bouger devant l’immense loyauté de Sérignan et la force qu’elle lui accordait. Mayaliel ne pouvait que maudire, car elle subissait les sévices sadiques du chevalier.

« Sois maudite… Sois maudite ! Ne crois pas que cela suffise à faire tomber un ange ! »

À ce moment, Mayaliel arracha de force les fils et se lança sur Sérignan.

« Goûte ma lame, vilaine ! »

« Non, vous allez périr ! »

Sérignan et Mayaliel s’affrontèrent, chacun tenant une lame à la main.

« Hack ! »

Le cou de Mayaliel avait été tranché de part en part. C’était sans aucun doute une blessure mortelle. L’ange ne saigna pas de la coupure, mais éclata en particules de lumière, comme Agaphiel l’avait fait avant elle, et disparut de ce monde.

« Le sublime Mayaliel a été vaincu !? Ce n’est pas possible ! »

« Impossible ! Un ange ne peut pas être tué ! »

En voyant Mayaliel disparaître, les soldats Maluk atteignirent de nouveaux sommets de terreur. Leurs anges étaient censés être des êtres saints tout-puissants et incontestables qui régnaient sur tout. Les soldats n’avaient tout simplement pas cru que Mayaliel pouvait être vaincu au combat.

Mais ils avaient oublié que les Chevaliers de Saint-Augustin, qui pouvaient aussi invoquer un ange, avaient déjà été vaincus avec facilité. De toute évidence, ils n’avaient aucun moyen de connaître le véritable pouvoir que possédait l’Essaim Chevalier Sanglant Sérignan. Après tout, comment les hommes du royaume auraient-ils pu imaginer que cette seule créature avait la capacité latente de faire tomber un dieu ?

« Stupides humains ! Vous allez tous vous agenouiller devant notre reine ! », proclama Sérignan d’un geste de son épée.

« Tout est fini ! Nous sommes fichus ! »

« Ne fuis pas, idiot ! Nous nous battrons jusqu’au dernier homme debout ! »

Leur chaîne de commandement était déjà en pagaille. Les soldats tentaient de déserter leurs postes à gauche et à droite, et les sous-officiers les avaient tous abattus pour leur trahison. Pour les soldats, ce champ de bataille était un lieu où amis et ennemis pouvaient venir prendre leur vie.

« Hé, vous là ! Vous pouvez parler notre langue ? Ne pouvons-nous pas négocier ? Selon vos conditions, nous pourrions nous rendre à votre armée. », dit Stefan en s’adressant à Sérignan.

Il cherchait à savoir s’il était possible pour eux de se rendre. Il s’agissait d’un sort préférable au massacre, et cela lui permettrait, ainsi qu’à ses soldats, de survivre un jour de plus.

Oui, Stefan voulait vivre. Il voulait sortir de cette atroce bataille, épouser la belle Elizabeta et la connaître au plus profond d’elle-même.

« Balivernes. Nous sommes l’Arachnée, l’Essaim qui couvrira le monde. Votre peuple a fait du mal aux amis de notre reine, a tué nos camarades et a prévu d’en tuer beaucoup d’autres de notre espèce. Et maintenant, vous parlez de reddition ? », lui dit Sérignan en se moquant de lui.

Elle pointa sa lame sur Stefan.

« Prenez votre épée. Si vous vous dites guerrier, battez-vous jusqu’au bout. Nous écraserons vos efforts, ne laissant que le désespoir. »

« Urgh ! Pas le choix, alors ! Messieurs, préparez vos armes et retournez à l’intérieur ! Mages, lancez vos sorts à pleine puissance ! Infanterie lourde et piquiers, formez un cercle autour des mages ! »

Les soldats firent ce qu’il disait, et bientôt un épais amas de boules de feu se mit à pleuvoir sur l’Arachnée, mettant le feu à un grand nombre d’Essaims Éventreurs.

« Continuez à avancer ! Au nom de Sa Majesté ! » s’écria Sérignan.

Sérignan et les Essaims Éventreurs se précipitèrent dans les grandes averses de feu, se rapprochant de l’armée de Stefan. Les Essaims Éventreurs, qui étaient les unités les plus rapides du jeu, entrèrent en contact avec la formation militaire en quelques instants. Les têtes des soldats de l’infanterie lourde furent tranchées avec leurs faux et les piquiers furent rapidement transpercés au niveau de la poitrine avec leurs crocs. Bientôt, les Essaims avaient entièrement passé à travers le mur vivant de l’ennemi.

C’était un massacre.

Leurs protecteurs disparus, les mages furent mis en pièces. Ensuite, l’Essaim changea de cap et réduit les quelques soldats restants en viande hachée.

« C’est fini. »

Au moment où Sérignan fit cette proclamation, tous les soldats avaient été éliminés. Leur commandant, celui qui s’appelait Stefan, était mort. Son corps éviscéré avait été mélangé aux restes ravagés des autres soldats, déchiquetés au point d’être méconnaissables. Ses membres avaient été arrachés comme s’il s’agissait d’un jouet d’enfant, et son visage s’était effondré après avoir reçu une faux à la tête.

« Bon travail, Sérignan. »

« Merci, Votre Majesté. Maintenant, nous pouvons tous traverser la rivière. »

Quand tout fut terminé, la reine de l’Arachnée, qui avait commandé la bataille de loin par la conscience collective, arriva pour remercier ses troupes.

« Vous avez tous bien travaillé. Ce fut une bataille difficile, mais nous en sommes sortis victorieux. Plus rien ne s’oppose à nous. Ensuite, nous allons nous regrouper avec les unités du nord et du sud et marcher sur Siglia. Cela signifiera la fin de ce pays. »

« Gloire à notre reine ! »

« Gloire à notre reine ! »

Tous les Essaims présents se plièrent et firent une génuflexion en même temps. Leur posture unifiée rendit encore plus évident le fait qu’ils avaient effectivement gagné.

« Pourtant, Sérignan, tu as cette habitude de trop parler. Tu finiras par te mordre la langue si tu parles trop pendant la bataille. Concentre-toi sur le fait de tuer ces merdeux devant toi. »

« Mes excuses, Votre Majesté. »

Ainsi, la bataille de la rivière Aryl s’était terminée par la victoire de l’Arachnée. Le royaume de Maluk se trouvait alors dans une position très précaire. Il avait perdu toutes ses défenses naturelles, et ses lignes de défense restantes avaient été forcées de se replier sur la capitale.

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