Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : Tragédie au Village des elfes

Partie 2

Le capitaine serra la mâchoire de frustration, mais s’était vite mis à chanter : « Serviteur du Dieu de la Lumière qui réside dans les cieux, je te supplie de descendre devant nous, Ange Agaphiel ! »

Une fois son chant terminé, un ange était descendu dans le village. C’était une jeune fille majestueuse aux ailes blanches, vêtue d’une robe blanche, et qui méritait vraiment d’être appelée un ange. Elle descendit des cieux en battant des ailes et atterrit légèrement sur le sol, les yeux fermés. Son visage avait une expression froide, semblable à un masque.

« Fils de l’homme. »

La voix de l’ange résonnait dans l’esprit de toutes les personnes présentes.

« Nous cherchons le salut. Nous vous en supplions, mettez ces monstres vils à mort ! », s’exclama le capitaine.

« Très bien. Ce sont sans aucun doute des êtres de nature malveillante. Des incarnations du mal qui offensent tout ce qui est bon. »

Avec cela, l’ange leva une main, déclenchant un souffle de lumière aveuglante. Les Essaims Éventreurs touchés par le souffle s’étaient évaporés sans laisser de traces. Les autres Essaims Éventreurs continuèrent inlassablement leur assaut sur le cercle des chevaliers, mais Agaphiel continuait de les vaporiser. A ce rythme, ils seraient anéantis, quel que soit leur nombre.

L’ange Agaphiel. C’était une servante du Dieu de la Lumière vénéré par ces chevaliers, capable de manipuler la lumière comme un sujet de foi. L’ange gardien des chevaliers était particulièrement apte au combat.

Son apparition avait montré clairement que les chevaliers du royaume de Maluk utilisaient ce genre d’unités. Ils protégeaient le royaume contre l’invasion des pays voisins et lui permettaient de régner sur cette région dans une sorte d’hégémonie.

Aussi bien armés que les soldats d’un pays, aussi grands que soient leurs bastions, ils étaient trop fragiles pour résister à une attaque d’un ange comme Agaphiel. Dans ce monde, les anges étaient un symbole de pouvoir auquel on ne pouvait pas s’opposer.

Je voulais dire jusqu’à présent.

« Oh, ils ont une personne ennuyeuse de leur côté. Sérignan, tu peux t’occuper d’elle ? », dit la reine de l’Arachnée.

« Laissez-moi faire, Votre Majesté », répondit Sérignan en souriant.

C’était le sourire d’une personne confiante en sa victoire. Un sourire sauvage et ravi.

« Viens à moi, mouche pitoyable. Je graverai le poids de ton impuissance dans ta chair au moment où je t’abattrai. », dit Sérignan.

À ce moment-là, elle avait été chargée par tous les chevaliers en même temps. Sérignan bondit vers Agaphiel, qui leva une main pour l’abattre. Mais celle-ci tordit le corps en plein vol pour éviter l’attaque. Un autre coup de lumière fut produit, que Sérignan évita en tirant une corde pour se rabattre vers un arbre. Elle lui donna ensuite un coup de pied afin de continuer son assaut contre Agaphiel.

Et puis Agaphiel entra dans le champ d’action de l’épée de Sérignan.

« Haaah ! »

Sérignan frappa avec son épée cramoisie et percuta Agaphiel. Mais ce n’était pas une simple lacération.

Elle avait complètement tranché la tête d’Agaphiel.

« Aaagh... »

L’ange n’avait pas saigné, mais avait éclaté en particules de lumière, qui disparurent vite.

« Quoi… ? »

Le match avait été décidé en un clin d’œil, laissant les chevaliers consternés.

Un instant. Un instant avait suffi.

L’ange, leur symbole de pouvoir absolu, avait été abattu et détruit d’un seul coup de lame. Les seules forces capables de vaincre les anges étaient d’autres anges, ou une armée des dizaines de milliers de fois plus grande que celle de l’ange.

Mais le chevalier instable devant eux avait abattu l’ange, accablant cette icône indomptable de la force par un simple coup d’épée.

Ils frissonnaient à l’unisson. L’ange qui avait autrefois semé la terreur dans le cœur de tous ceux qui la voyaient avait été terrassé d’un seul coup.

« La façon dont vous avez abattu l’ange était splendide, Sérignan », dit la reine, visiblement impressionnée.

« Ma lame est une épée sacrée, destinée à détruire les pouvoirs sacrés détenus par des paladins corrompus. »

Sérignan avait un soupçon de fierté dans sa voix.

« Si un adversaire tente de faire du mal à Votre Majesté, qu’il s’agisse d’un ange ou d’un dieu, votre chevalier les abattra. »

« Alors, éliminons les autres. »

La reine tourna son regard vers les chevaliers, qui tremblèrent de peur.

« Je ne peux pas le croire… Agaphiel... »

« Nous sommes foutus… »

Ils avaient compris qu’ils n’étaient plus des chasseurs, mais des proies.

« Essaims Éventreurs, ne laissez personne en vie. »

Sur ordre de la reine, les Essaims Éventreurs ne firent qu’un, resserrant leur cercle autour des chevaliers. Chaque chevalier était attaqué par quatre à sept Essaims Éventreurs, les laissant sans espoir de survie.

Des têtes furent coupées. Les cœurs furent percés à travers les armures. Des membres furent arrachés des torses. Un par un, les chevaliers moururent de façon atroce. Se précipitant sur eux par vagues, les Essaims Éventreurs déchiraient leurs ennemis, ne laissant sur leur passage qu’une montagne de cadavres.

« Bon travail. »

Une fois que tout fut terminé, la reine de l’Arachnée demanda aux Éventreurs d’emporter les cadavres. Naturellement, ceux-ci allaient devenir des matériaux pour de nouveaux Essaims.

« Maintenant, écoutons ce qui s’est passé. Je dois dire que je suis assez énervée en ce moment », souffla la reine en se rendant chez l’ancien.

☆☆☆**

« Tout va bien maintenant. J’ai éliminé l’ennemi », avais-je dit en entrant dans la maison de l’ancien.

« Oh… Très bien », dis l’un des derniers guerriers elfiques.

Ils semblaient tous perplexes.

« C’était d’une puissance incroyable. Les Chevaliers de Saint-Augustin sont parmi les meilleurs guerriers du continent, et pourtant vous les avez tous vaincus. »

« Quelqu’un, s’il vous plaît, aidez-moi ! Linnet a été abattu ! »

Au moment même où j’avais annoncé ma victoire, Lysa éleva la voix, demandant de l’aide. Linnet avait été abattu par un de ces misérables chevaliers archers… et à travers la poitrine. À ce moment-là, il respirait à peine, et de l’écume sanglante sortait de sa bouche chaque fois qu’il crachait. À ce rythme, il ne semblait pas y avoir d’espoir de le sauver. Il allait mourir.

« Lysa, c’est trop tard. Il n’y a pas moyen de le sauver. », murmurait quelqu’un.

« Non ! Pourquoi… ? Pourquoi ? ! »

« Ly… sa… »

« Linnet! S’il te plaît, tiens bon ! »

Lysa le supplia alors même qu’il cherchait de l’air.

« Continue à vivre… et sois heureuse… »

« Linnet, attends! Linnet! Ne pars pas ! »

Il n’y avait rien à faire, et je trouvais ça absolument exaspérant. Un ange avait répondu à l’appel des chevaliers, mais personne n’avait écouté les cris désespérés de Lysa.

Et c’était ainsi que Linnet partit.

La poupée suspendue à la ceinture de Linnet était tachée de sang. Il s’avéra que le charme n’avait rien fait pour le sauver.

J’étais hors de moi et en colère. Comment se fait-il que l’ange maudit ait pu exister, et que ce charme n’ait pas pu sauver un seul enfant ?

Il n’y avait pas de mots assez durs dans ce cas, j’étais furieuse. Des anges ? Chevaliers ? Comme si… Ce sont des meurtriers, et pas moins monstrueux que l’Arachnée. C’est Linnet qui a mérité la grâce de Dieu ici.

« Tu as été si courageux, Linnet », avais-je murmuré à sa forme immobile.

« Je ne sais pas si nous serions arrivés à temps si tu n’avais pas été là. Tu étais un vrai guerrier, puisses-tu reposer en paix. »

C’était mes vrais sentiments, aussi honnêtes que ma fureur. J’avais sauvé Linnet une fois, et il avait été gentil et amical avec moi depuis. Bien sûr, il avait eu des doutes et des appréhensions à mon sujet au début, et il avait essayé de monter un front dur. Mais au fond, c’était un garçon gentil et doux. Un garçon dont la vie avait été prise beaucoup trop tôt par une bande de voyous se faisant passer pour des chevaliers.

Lysa pleurait à ses côtés. Elle avait aimé Linnet, mais cette lueur d’amour innocent avait été impitoyablement et tragiquement écrasée. La voir enfouir son visage dans le corps de Linnet et pleurer m’avait brisé le cœur.

En même temps, mon cœur avait ressenti un peu de soulagement parmi les vagues de chagrin. Le chagrin et la colère que je ressentais étaient la preuve que mon humanité n’avait pas encore été complètement engloutie par la conscience collective de l’Essaim. Je comprenais bien que si c’était le cas, ces précieuses émotions seraient absentes et non ressenties.

« J’aimerais parler à l’ancien. Est-il encore en vie ? »

« Oui, il va bien. Il devrait être plus loin. »

Les soldats elfes s’étaient déplacés pour nous dégager la voie, à Sérignan et à moi. J’avais continué à marcher avec le cœur lourd.

« C’est la reine de l’Arachnée ! »

Il semblerait que beaucoup d’elfes se soient réfugiés dans la maison de l’ancien. Certains étaient blessés et d’autres indemnes, mais ils étaient tous terrifiés par l’attaque qu’ils avaient subie. Les enfants étaient tous blottis contre leurs parents.

« J’ai éliminé les chevaliers qui étaient dehors. Vous devriez être en sécurité maintenant », avais-je dit de manière légère.

Le vieil elfe était déconcerté.

« Vraiment ? ! Vous avez vaincu ces chevaliers ? Incroyable… »

« Vous pouvez jeter un œil dehors si vous êtes inquiet. Il ne devrait y avoir personne d’oublié dehors. »

« Non, je ne doute pas que ce que vous dites est vrai. »

Il secoua la tête.

« Vous avez déjà fait beaucoup pour notre village. »

« Savez-vous pourquoi ils vous ont attaqué ? »

« Les braconniers et les esclavagistes nous ont sans doute dénoncés aux chevaliers, leur disant que nous attaquons les humains. Je suis certain que c’était en représailles pour les avoir empêchés d’entrer dans la forêt. »

Personnellement, je pensais que toute mort d’un braconnier ou d’un esclavagiste était simplement le paiement de leurs propres erreurs. Pourtant, ces mécréants étaient partis pleurer auprès des chevaliers afin de se venger des elfes. Les lâches pleurnicheurs.

« Et les chevaliers ont cru leur rapport ? »

« Les humains ont toujours été méfiants envers les elfes. Ils répandent des rumeurs selon lesquelles nous enlevons et mangeons des humains, ou les écorchons vifs. »

C’était pourquoi les elfes avaient refusé de mettre les pieds dans les établissements humains. S’ils le faisaient, ils seraient condamnés comme barbares et lynchés par les humains qui y vivaient. Je l’avais ressenti pour la première fois lorsque j’avais eu affaire au tailleur de Leen, mais les humains de ce monde avaient vraiment de durs préjugés envers les elfes. Cela ne m’avait pas semblé très civilisé. Ironiquement, j’avais le sentiment que les gens qui considéraient les elfes comme des barbares suspects étaient les vrais barbares.

« Je comprends ce qui s’est passé maintenant. Il semblerait que je sois en partie responsable de ce qui s’est passé ici aujourd’hui. »

J’avais poussé un soupir.

« Ce n’est pas votre faute. Vous nous avez protégés des esclavagistes et des braconniers jusqu’à présent, et nous ne pouvons pas vous en blâmer. Vous savez que personne ne critique les murs quand une ville est assiégée. »

« Je vois. Cela me fait me sentir un peu mieux. »

Au fond, cependant, je me sentais toujours responsable, et mon humeur était sombre. Il était vrai que les gens ne blâmaient pas les murs d’une ville lorsqu’elle était attaquée, chacun avait le droit de se défendre. Mais c’était pour cela que j’étais si amère de notre incapacité à protéger les elfes de la racaille qui s’étaient jetés sur nous.

De plus, je me demandais si je n’avais pas été trop efficace pour assurer la défense du village elfe. Tout ce que les murs faisaient vraiment, c’était de tenir bon et de bloquer le passage. Ils n’avaient pas le visage de ces horreurs cauchemardesques ni les crocs pour mordre les gens à mort.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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