Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 11

***

Chapitre 11 : Altération

***

Chapitre 11 : Altération

Partie 1

« Le Royaume de Maluk a été réduit à l’état de ruines », avais-je déclaré aux habitants de Baumfetter.

Les cicatrices de l’attaque des chevaliers sur leur village étaient encore visibles partout. Je me tenais dans la zone de rassemblement du village, qui se trouvait à proximité des tombes des soldats tombés au combat, récemment érigées. Pour compléter ma déclaration, j’avais présenté les nobles que j’avais faits prisonniers.

« N’est-ce pas la princesse Elizabeta ? »

« Avez-vous vraiment détruit le royaume de Maluk ? »

Les elfes regardaient les prisonniers avec incrédulité. Leur scepticisme ne me surprenait pas. D’après ce que je pouvais voir, le royaume les persécutait depuis longtemps. Mais avec la réalité sous les yeux, les elfes devaient comprendre que le royaume de Maluk était maintenant détruit et que l’Arachnée était terriblement puissante.

« Je le répète : il ne reste plus que des ruines dans le Royaume de Maluk, il n’y a plus personne pour vous menacer maintenant. De plus, l’Arachnée contrôle les anciennes terres du royaume. Mais ne vous inquiétez pas, nous avons l’intention de vous permettre de vivre librement dans cette forêt. Ce sera votre propre territoire autonome, et vous serez libre de le gouverner comme vous le souhaitez. Mais nous devrons superviser votre diplomatie. »

« Nous vous sommes très reconnaissants, mais êtes-vous sûr que tout ceci est bon ? », demanda l’ancien du village.

« Bien sûr, ça ne me dérange pas. Nous devrons maintenir une armée stationnée ici, et nous aurons le contrôle absolu sur votre armée. D’après ce que j’ai vu, la région autour de cette forêt est un carrefour, avec le duché de Schtraut au nord, la Papauté de Frantz à l’est, et l’empire de Nyrnal au sud. Si quelqu’un tente de mener une action militaire contre vous ou l’Arachnée, cet endroit deviendra un champ de bataille. »

« Un champ de bataille !? »

Les elfes étaient une race si complaisante. Un bon regard sur la carte aurait montré clairement que cette zone se trouvait au milieu d’une intersection entre les quatre plus grands pays du continent.

Il était vrai qu’aucune route ne passait par ici, et qu’il n’y avait pas non plus de champs. Ce monde dépendait des pieds et des chariots pour transporter les marchandises, donc maintenir la ligne de ravitaillement d’une armée serait difficile… mais pas impossible. D’innombrables victoires inattendues m’avaient appris que tout défi pouvait être surmonté avec suffisamment de motivation.

« Ne vous en faites pas. Vous êtes sous la protection de l’Arachnée. Nous nous débarrasserons de tout pays qui tentera de vous nuire. Ou préférez-vous plutôt être sous la protection d’un autre pays ? »

« Non, pas du tout ! C’est seulement grâce à vous que nous sommes en sécurité maintenant… et que les êtres chers que nous avons perdus ont été vengés. Nous avons de la chance d’être sous votre protection. »

Naturellement, pensais-je. D’après ce que j’avais trouvé, toutes les nations les plus puissantes de ce continent adoraient le Dieu de la Lumière. Des fanatiques monothéistes grossiers, tous autant qu’ils sont. Les elfes voulaient pratiquer leur propre religion en paix, mais ces pays avaient essayé de les forcer à l’abandonner pour adorer à la place le Dieu de la Lumière.

Mais maintenant qu’ils étaient sous notre protection, ils n’avaient plus à s’inquiéter de cela. Au moins, je n’avais pas l’intention d’empiéter sur les croyances des elfes. Les dieux n’existaient pas de toute façon, ils pouvaient donc croire ce qu’ils voulaient.

S’il y avait des dieux, ils auraient entendu les prières de Lysa et sauvé Linnet, et ils m’auraient punie pour avoir tué tant de gens. Je le savais parce que j’avais fait l’expérience des croyances modernes dans mon propre monde. Mais aucune de ces choses n’avait eu lieu. Selon le mythe et la légende, les dieux aimaient forcer les mortels à participer à toutes sortes d’épreuves. Ils mettaient les gens à l’épreuve pour voir s’ils pouvaient prouver qu’ils étaient purs et nobles.

À cet égard, j’étais un échec complet et total. Je n’avais aucun moyen de savoir s’il y avait un dieu, mais s’il y en avait un, je ne doutais pas qu’il ou elle me haïssait. Je serais sans doute jetée en enfer pour mes actes, et je n’aurais pas d’autre choix que d’obéir. Oui, si Dieu était réel, j’étais destinée à l’au-delà.

« J’espère donc que nous continuerons à être en bons termes à l’avenir. En fait, j’ai le contrat juste ici. »

J’avais étalé sur la table un document diplomatique détaillant nos relations.

« Ce document stipule que tant que vous restez sous la protection de l’Arachnée, vous conservez votre autonomie dans la forêt. Un de vos représentants pourrait-il le signer ? »

S’ils signaient, les elfes bénéficieraient de notre protection, auraient le droit de s’autoadministrer dans la forêt et maintiendraient des relations diplomatiques avec nous. Je ne savais pas comment écrire dans la langue de ce monde, alors j’avais demandé à Elizabeta de l’écrire pour moi.

À un moment donné, il faudrait que j’apprenne à lire et à écrire. Fort heureusement, la conscience collective de l’Essaim avait rendu l’étude beaucoup plus facile. Si l’un d’entre eux apprenait un peu de grammaire, cela se transmettait aux autres, leur permettant de l’apprendre aussi. En ce qui concernait le vocabulaire, si un individu apprenait à séparer les termes en catégories comme le militaire, la cuisine, la météo, etc. les autres l’apprendraient en un rien de temps. Je pourrais utiliser Elizabeta et les autres captifs pour apprendre à écrire.

« Je vais m’en occuper. »

Comme on pouvait s’y attendre, l’ancien s’était désigné lui-même.

« Alors, écrivez votre nom ici, en tant que représentant de Baumfetter. »

« Ici, très bien ? »

L’ancien avait délicatement écrit son nom, mais je ne pouvais pas non plus lire la langue des elfes.

Honnêtement, il aurait pu écrire « nigaud » à la place que je n’aurais pas pu faire la différence. Malgré cela, j’avais choisi de lui faire confiance. Les elfes avaient été témoins de la puissance écrasante de l’Arachnée, et ils savaient qu’ils ne gagneraient pas grand-chose en s’opposant à nous. S’ils ne s’en rendaient pas compte maintenant, nous n’aurions plus qu’à faire valoir notre point de vue plus tard.

« Alors je vais mettre mon nom ici… »

Mais au moment où les mots quittèrent mes lèvres, un choc m’avait envahie.

Quel était mon nom ?

J’avais bien un nom quand je vivais au Japon, mais là, je ne m’en souvenais pas. J’étais en train de faire un vide sur cette partie essentielle de mon identité. Mon nom avait complètement disparu de ma mémoire, comme s’il n’avait jamais existé.

« Y a-t-il un problème ? »

Moi, en revanche, j’étais sur le point de vomir. Ma conscience avait-elle été complètement consumée par l’Essaim, me conduisant à m’oublier ? C’était certainement possible.

« Votre Majesté… ? », demanda Sérignan avec inquiétude.

C’est vrai, Sérignan a un nom, et elle est connectée à la conscience collective tout comme moi… je devais donc en parler.

« Sérignan », avais-je chuchoté.

« Qu’y a-t-il, Votre Majesté ? »

« Sérignan… donne-moi un nom. »

Je m’accrochais à elle pour la soutenir.

« N’importe quoi fera l’affaire. J’ai besoin d’un nom. »

« Un nom ? »

Sérignan fronçait son front.

« Comme Grevillea ? »

« “Grevillea” ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« C’est le nom d’une plante, aussi appelée fleur d’araignée. »

C’était le nom d’une fleur de ce monde… et d’une fleur qui convenait au chef de l’Essaim.

« Très bien. Merci, Sérignan. À partir d’aujourd’hui, je m’appelle Grevillea. Grevillea, reine de l’Arachnée. »

Ayant gagné un nom, j’avais eu l’impression de m’éloigner un peu plus de la conscience collective. Je ne savais pas si c’était pour le meilleur ou pour le pire, mais j’étais soulagée de pouvoir affirmer mon individualité. Cela signifiait que j’étais toujours distincte des Essaims sans nom.

« Je vais donc signer. »

J’avais écrit mon nom et mon titre sur le document.

« Avec ceci, nous avons scellé notre accord. J’espère que nos bonnes relations se prolongeront loin dans le futur. »

Et c’était ainsi que les elfes de la forêt entrèrent officiellement sous la protection de l’Arachnée. Certains d’entre eux étaient opposés à cette décision, mais en apprenant que nous avions vaincu le royaume de Maluk, et qu’ils étaient désormais menacés par les nations les plus puissantes du continent, ils avaient rapidement changé d’avis.

***

Partie 2

« Maintenant, les elfes devraient avoir un peu de paix. Même si nous sommes confrontés à la plus grande et la plus forte armée de ce continent, nous aurions quand même notre chance », avais-je dit.

J’étais de retour à la base de l’Arachnée. Elle n’avait pas été utilisée depuis un certain temps, mais c’était quand même une base fonctionnelle. Il y avait encore une centrale électrique en état de marche, un four à fertilisation et un dépôt de chair. J’avais même construit ici certaines de nos structures et installations nouvellement déverrouillées, mais je n’avais pas prévu de les utiliser avant un certain temps. Pour l’instant, nous n’avions pas assez de ressources pour qu’ils puissent commencer à produire des unités.

« J’ai déjeuné à Baumfetter aujourd’hui, alors je vais sauter mon prochain repas. Dieu merci, je peux dire adieu à ce pain dur et à cette viande séchée de nos longues marches. Il est temps de prendre un bon bain chaud et de dormir dans mon lit douillet. »

Au fait, les nouvelles installations n’étaient pas équipées d’un bain. J’avais demandé aux essaims Travailleurs de la construire il y a quelque temps, quand je m’étais plainte que je voulais un endroit approprié pour me laver.

« Tu veux te joindre à moi, Sérignan ? » lui avais-je demandé en chemin.

« Je peux ? »

Elle avait cligné des yeux, surprise.

« Mais je ne peux pas enlever mon armure, alors je vais sûrement me mettre en travers… »

« Oh, d’accord, tu ne peux pas l’enlever. Ne pourrais-tu pas utiliser ta Mimesis ? »

L’armure de Sérignan n’était pas une pièce d’équipement, mais une partie de son corps, elle ne pouvait donc pas l’enlever… dans sa forme actuelle, en tout cas.

« Je suppose que je pourrais essayer. »

« Mmm. On va devoir se trouver une grande source d’eau chaude ou quelque chose comme ça. »

Prendre un bain avec Sérignan s’était avéré être un peu plus problématique que je ne le pensais. Alors que j’essayais de trouver d’autres moyens de le faire, une voix s’était élevée derrière moi.

« Votre Majesté, puis-je avoir un moment ? »

La base de l’Arachnée était protégée par des Essaims Éventreurs, il ne serait donc pas facile de l’infiltrer. Les seules personnes que les Essaims laissaient passer étaient les elfes qui venaient nous offrir de la nourriture, l’ancien, ou les quelques elfes avec lesquels j’avais un lien personnel. Quand je m’étais retournée, je m’étais retrouvée face à face avec quelqu’un d’affreusement familier.

« Lysa ? Que fais-tu ici ? As-tu besoin de quelque chose de notre part ? », lui avais-je demandé.

« Oui. Umm… »

Lysa s’était mise en devoir de tout me dire.

« Je souhaite que vous me laissiez rejoindre l’armée de l’Arachnée. »

« Tu veux rejoindre mon armée ? Pourquoi ? »

« J’ai pensé que je ne suis pas assez bonne comme ça. Si seulement j’avais été plus forte à l’époque, j’aurais pu sauver Linnet. »

Lysa avait dû regarder son ami d’enfance, qu’elle aimait, mourir sous ses yeux. Naturellement, elle y pensait encore aujourd’hui. Il aurait été étrange qu’elle n’ait pas été traumatisée suite à la mort de la personne avec laquelle elle avait grandi et qu’elle avait promis d’épouser.

« Je suis désolée, mais je n’ai pas besoin d’elfes dans mon armée. Je comprends tes raisons, mais je ne peux pas te permettre de te joindre à nous. »

« Je vous en prie ! Je veux être aussi forte que Sérignan ! »

Je tenais en haute estime l’habileté des elfes avec un arc, mais cela ne convenait pas à mon style de combat. L’Arachnée était une menace liée à la conscience collective, capable d’attaquer l’ennemi avec un nombre écrasant et une solidarité sans pareil. Un seul elfe dans mon armée ne contribuerait pas vraiment à quoi que ce soit. Si elle était une unité capable d’évoluer comme Sérignan, ce serait une autre histoire, mais même dans ce cas, seule Sérignan était liée à la conscience collective.

« Hmm… Dans ce cas, serais-tu prête à renoncer à être une elfe ? », avais-je demandé tranquillement.

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? »

« Si tu es vraiment prête à abandonner ta race et à faire partie de nos rangs, il y a une façon très simple de le faire. »

Oui, c’était presque trop facile.

« C’est un four de conversion. Il transforme d’autres êtres vivants en Essaim. Je l’ai construit en pensant que nous pourrions capturer des animaux sauvages comme des ours ou des loups, ou même des monstres, et les transformer de force en Essaim. Mais cela devrait fonctionner aussi sur les elfes. », avais-je dit tout en me rendant à une structure voisine.

C’était l’une des nouvelles structures que j’avais demandé aux Essaims Travailleurs de construire. Sa fonction première était de transformer les unités non arachnéennes en Essaims. Si je l’utilisais sur des ours, par exemple, ils deviendraient des Essaims ayant des caractéristiques semblables à celles des ours. Si je l’utilisais sur des loups, je finirais avec des essaims ayant un sens de l’odorat particulièrement développé. Les unités transformées me seraient également fidèles, puisque le fait de devenir un Essaim les reliait à la conscience collective.

Je ne savais pas ce qui se passerait si je mettais un elfe à l’intérieur… mais quand j’avais capturé des unités humaines dans le jeu et que j’utilisais le Chaudron de conversion sur elles, cela donnait des Essaims qui ressemblaient à des humains. En fait, dans la propre histoire de Sérignan, elle avait juré fidélité à la reine de l’Arachnée et était entrée dans un Chaudron de conversion de sa propre volonté. Je m’étais dit que cela fonctionnerait probablement de la même façon pour un elfe, mais j’avais des doutes.

« Mais je te préviens : l’Essaim a une conscience collective. Si tu deviens un Essaim, tu seras englouti par lui. Au pire, tu pourrais finir par perdre ta propre volonté. »

Lysa n’était pas un Essaim. Elle avait sa propre personnalité et son libre arbitre. Je ne pouvais pas imaginer ce qu’elle deviendrait si elle était intégrée dans la conscience collective. Elle pourrait finir par oublier son Linnet bien-aimé, ou elle pourrait conserver son individualité même au sein du collectif, comme je l’avais fait.

« S’il vous plaît, laissez-moi-le faire. Je veux être plus forte pour pouvoir protéger les personnes que j’aime. J’ai déjà perdu Linnet… Je ne perdrai personne d’autre. »

Lysa était déterminée à le faire, et mon avertissement ne semblait pas la déranger. Elle ne se permettrait pas d’oublier Linnet. C’était assez clair, le souvenir de sa mort était également encore profondément ancré dans la conscience collective de l’Arachnée. Après tout, c’était le moment où nous avions décidé de déclarer la guerre au royaume de Maluk.

« Très bien. Je vois que tu as pris ta décision. Va donc dans le chaudron de conversion. Tout sera fini avant que tu ne le saches. »

J’avais ouvert les portes du Chaudron de Conversion, qui ressemblait étrangement à une vierge de fer, et j’avais fait signe à Lysa d’entrer.

« Me voici… »

Lysa prit une grande respiration et entra.

J’avais fermé les portes sur elle, et puis…

« Aaah, aaahhh, aaAaAHhh ! »

Son cri perçant retentit de l’intérieur de l’appareil.

« Lysa !? Lysa, tu vas bien !? »

J’avais senti la panique monter en moi.

Mais bientôt, les cris s’étaient tus et le chaudron de conversion s’était rouvert.

« Voilà donc à quoi ressemble le fait d’être un Essaim… »

L’apparence de Lysa avait radicalement changé. Comme Sérignan, elle avait des pattes instables qui jaillissaient de son nouveau corps — huit pattes, pour être précis — et une queue en forme de scorpion. Elle semblait assez déconcertée par sa nouvelle forme, inspectant avec curiosité ses bras et sa queue.

« Eh bien, es-tu toujours… toi ? »

« Oui, je vais bien. »

Sa conscience n’avait pas été consommée par le collectif. Quand je l’avais considérée, elle, Sérignan et moi, peut-être que ce n’était pas si facile de se perdre dans l’Essaim.

« Peux-tu utiliser Mimesis, Lysa ? », lui demandai-je avec enthousiasme.

« Mimesis? »

« Essaye d’imaginer ton ancien corps. Concentre-toi dessus, fortement. »

« Mon ancien corps… » fredonnait Lysa en imaginant sa forme elfique.

Au bout d’un moment, ses cheveux châtains se changeaient en une paire de queues doubles, et son corps était à nouveau souple et petit, vêtu d’un pantalon et d’une tunique.

« Je suis de nouveau comme j’étais ? »

« Pas exactement. La Mimesis est un peu comme un déguisement. Si tu perds ta concentration, tu retrouveras ta forme d’essaim. »

Quand j’avais vu les yeux de Lysa s’agiter par surprise, j’avais dû supprimer un rire.

« Quoi qu’il en soit, j’espère te voir faire du bon travail, Lysa. Bienvenue à l’Arachnée. Nous sommes heureux de t’avoir. »

Ainsi, j’avais fait de Lysa l’elfe, l’une des nôtres.

Quelle agréable surprise, me suis-je dit. Avoir deux unités capables d’utiliser Mimesis devrait augmenter mon éventail de stratégies.

☆☆☆**

La guerre avait commencé. Ce terrible conflit allait sûrement tout consumer. Oui, les chiens de guerre avaient été lâchés, leurs hurlements aussi aigus et stridents que les cris qui allaient retentir lors de l’inévitable massacre.

C’était l’Arachnée qui avait commencé cette guerre. Cette nation redoutable était apparue de nulle part, dressant ses crocs contre le monde. Ses insectes grotesques étaient sortis d’un ventre noir et avaient dévoré le royaume de Maluk. Ils étaient maintenant prêts pour leur prochain assaut, avec leur reine pour les guider.

Ce conflit sera bientôt appelé la campagne de l’Arachnée. Les cris de guerre résonnèrent dans les villes, les villages, les forteresses, les quartiers riches, les rues des corporations et les bidonvilles. Soldats et généraux s’écoutèrent, avec des voix qui réclamaient du sang autour d’eux.

L’empereur, le roi et le duc s’étaient tous réunis, rassemblant des groupes de mercenaires et ordonnant à leurs ingénieurs de combat de fortifier les murs. Les murs qui n’avaient pas vu une seule égratignure depuis de nombreuses années de paix furent bientôt gardés par des soldats portant des uniformes flambant neufs, ayant le regard fixé vers l’ouest.

Ils croyaient que l’ennemi — les insectes — allait surgir de l’ouest. Gardez les yeux sur l’ouest, disaient leurs supérieurs. Méfiez-vous de l’ouest. Si l’ennemi arrive, élevez la voix. Sonnez la corne de la guerre et criez, même si vous êtes rendus fous. Tel était le devoir des soldats, même si cela signifiait qu’ils devaient s’user la gorge au passage. En tant que militaires, ils étaient prêts à se sacrifier, même s’ils étaient confrontés à des horreurs cauchemardesques.

Étaient-ils prêts pour l’arrivée des insectes ? S’ils ne l’étaient pas, il était alors bien trop tard pour eux. Leur terre serait dévorée par une armée d’insectes et leurs citoyens seraient transformés en boulettes de viande. S’ils ne prenaient pas toutes les mesures possibles pour arrêter le raz-de-marée, ils ne survivraient jamais.

C’était comme si les portes de l’enfer étaient sur le point de s’ouvrir sur ce monde. Oui… La tyrannie de l’Arachnée était sur eux. Même l’empereur de Nyrnal, hautain, retenait son souffle en attendant la marche imminente des créatures. L’Arachnée jetait une ombre sur le Royaume Papal de Frantz, une ombre que leur foi en Dieu ne pouvait pas éclairer. Tous les autres pays ne pouvaient que trembler de terreur.

Où ce flot d’insectes allait-il se rendre ensuite ? Tout le monde attendait avec impatience, faisant de son mieux pour se préparer au pire : le duché de Schtraut, le Royaume Papal de Frantz, l’empire de Nyrnal et tous les autres petits pays entre les deux. Ils redoutaient l’arrivée de ce déluge et s’étaient donc préparés.

« Nous allons au nord-est », déclara la reine de l’Arachnée.

Son ordre traversa la conscience collective, et chaque Essaim sous mon commandement tourna ses yeux vers le nord-est… vers le prochain pays qui allait connaître la dévastation.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire