Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 10 – Partie 3

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Chapitre 10 : Flammes ardentes

Partie 3

L’Empire de Nyrnal régnait sur les régions du sud, et en tant que capitale impériale de la plus grande nation du continent, Vejya était maintenue de manière appropriée. Les rues étaient assez larges, avec des bureaux de guilde de chaque côté, la frappe des enclumes retentissant sans cesse. Les murs de la ville étaient les plus grands du continent, et au sommet d’entre eux flottait la bannière de l’Empire : un dragon rouge brandissant une épée.

Mais ce n’était pas seulement le symbole de l’Empire, c’était aussi le symbole de sa puissance sur les autres pays. Le dragon rouge était une wyverne, une bête à écailles capable de s’élever librement dans les cieux, infligeant la mort à ses ennemis. Il ressemblait aussi à un vautour cramoisi, dévorant la chair des morts sur le champ de bataille.

Grâce à ses wyvernes, l’Empire de Nyrnal avait envahi les pays du sud les uns après les autres, les engloutissant pour en faire un grand empire. Il y a seulement quatre ans, l’Empire de Nyrnal n’était qu’un des nombreux pays du sud, mais l’apparition soudaine des wyvernes lui avait permis de s’élever au rang de grande puissance.

Les autres nations voyaient toutes l’Empire comme un nouveau venu suspect, pensant qu’il avait encore faim de territoire. Le royaume de Maluk avait construit une grande forteresse près des rives de la rivière Themel, bien qu’elle ait été détruite lors d’une attaque récente. Le duché de Schtraut s’était rapidement rapproché de Maluk dans l’espoir de former une alliance qui dissuaderait l’Empire. Quant au Royaume Papal de Frantz, il avait fait appel à l’Empire au nom du Dieu de la Lumière, faisant pression sur la grande nation pour contenir ses hostilités.

Mais ce grand pays les avait tous ignorés. En tant que plus grande force du continent, l’Empire s’était enflé de dignité et de fierté… et il avait l’intention d’aller plus loin encore. L’ambition démesurée de l’Empire de Nyrnal était de régner sur l’ensemble du continent, en unissant tous ses territoires sous la bannière du dragon rouge.

En tant que joueur le plus puissant, l’Empire avait lui aussi entendu parler du destin du royaume de Maluk.

« Selon les informations que nous avons reçues du Troisième Secrétariat Impérial, les monstres ont complètement conquis le Royaume de Maluk. Nous avons perdu le contact avec l’ambassade en Siglia, et les autres villes de Maluk semblent toutes être envahies par les monstres. », rapporta Bertholdt von Bülow, un homme d’une trentaine d’années.

Ce type au nez crochu était le secrétaire en chef du cabinet, et il gérait toutes les tâches et obligations de l’empereur. N’étant entré en fonction que sous le règne de l’empereur précédent, l’homme était entouré de mystère, ce qui avait conduit de nombreuses organisations à enquêter sur ses antécédents.

Certaines des personnes qui s’étaient penchées sur lui étaient des espions employés par des nobles de l’Empire, d’autres provenaient du bureau des affaires extérieures du duché de Schtraut et de la quatrième section de recherche mystique de la Royauté Papal de Frantz. L’union des syndicat de l’Est avait également fait ses propres recherches sur son passé. Tous ces groupes avaient cherché à savoir comment cet homme s’était hissé à la position de bras droit de l’empereur, mais leurs tentatives avaient échoué.

Tout ce qu’ils savaient, c’était que juste après l’apparition de cet homme, l’Empire de Nyrnal avait commencé à propager les feux de la guerre dans le sud.

« Je vois. Le grand royaume de Maluk a été détruit par des monstres mystérieux… Quelle pathétique excuse pour un pays ! Il semble que leur militarisme n’était qu’un prétexte. Si c’était le cas, alors nous aurions dû les attaquer plus tôt. »

Ces paroles méprisantes venaient de Maximillian von Leuchtenberg. Cet homme d’âge moyen avait unifié le sud et fait de l’Empire de Nyrnal une nation redoutée par le reste du monde. Il y a cinq ans, Maximillian avait hérité du trône de l’ancien empereur, Friedrich III. Et avec son accession au pouvoir, il avait commencé la guerre d’unification, au cours de laquelle Nyrnal avait dévoré les pays du sud.

Les autres grandes puissances méprisaient cet homme, et son existence était particulièrement détestée par le Royaume Papal de Frantz, qui le déclarait semblable à un diable. Il était également tristement célèbre dans le duché de Schtraut, où les gens chuchotaient qu’il était né dans les fosses de l’enfer, comme un démon, et qu’il était monté à la surface du monde pour le conquérir. Les banquiers du duché avaient même proposé de soutenir les dissidents au sein de l’Empire, dans l’espoir de le faire tomber de son trône.

Les deux pays n’avaient cependant pas réussi à usurper l’empereur Maximilien, et son appétit de conquête était plus vorace que jamais. En utilisant les wyvernes qui constituaient l’épine dorsale de son armée, et les innombrables complots astucieux concoctés par Bertholdt, il avait conquis le sud avec facilité. Les citoyens de l’Empire le vénéraient comme un héros, tandis que les autres grandes puissances et les nobles qui avaient dû fuir leurs terres du sud l’abhorraient comme une vile créature qui comptait sur les vautours à écailles pour réussir.

Mais au fait, pourquoi Maximillian avait-il commencé sa guerre ? Peu de gens connaissaient la réponse à cette question. Était-ce par pure ambition ? Avait-il commencé la guerre à cause d’un complexe héroïque enfantin ? Ou ces invasions étaient-elles des mouvements méticuleusement planifiés qui avaient façonné l’avenir de Nyrnal ? Quelle qu’en soit la raison, il y avait un sentiment d’impatience face à ses actions. L’homme que l’on pourrait appeler le plus grand souverain du continent était poussé par quelque chose, bien que personne ne sache quoi.

Une seule chose était certaine : Maximillian n’était pas satisfait de son absorption des pays du sud, il allait donc finir par étendre son influence vers le nord. Ses centaines de milliers de soldats portaient haut leur bannière de dragon rouge, attendant leur chance de frapper.

À l’heure actuelle, l’empereur Maximillian digérait encore les nouvelles de la destruction de Maluk par l’Arachnée. Il était tout naturel qu’il le fasse, car Maluk avait été sa prochaine cible de conquête.

« Non, Votre Majesté. Apparemment, ces monstres possèdent une force terrifiante. Nos éclaireurs ont engagé les créatures près de la frontière, et leurs attaques ont été pour la plupart inefficaces. L’ennemi était si anormalement rapide que nos hommes ont été forcés de battre en retraite. », dit Bertholdt.

« Hmm. »

Maximillian se frottait le menton.

« Nous ne pouvons donc pas sous-estimer l’ennemi… Il est clair qu’ils sont plus que de simples monstres. »

Quelques éclaireurs armés avaient traversé la rivière Themel sur ordre de Bertholdt et avaient tenté de combattre les forces défensives de l’Arachnée. Ce n’était qu’une petite escarmouche, mais il s’agissait toujours d’un combat unilatéral en faveur de l’Arachnée.

« Nous avons besoin de plus d’informations sur ces monstres. Analysez tous les renseignements que nous avons recueillis jusqu’à présent, et découvrez-en plus si vous le pouvez. Nous devons nous renseigner sur ces créatures plus rapidement que n’importe quel autre pays. Je peux voir ces monstres bouleverser tout l’équilibre politique du continent. »

Maximillian pouvait sentir que c’était plus qu’une poignée de monstres qui se déchaînaient… que cela allait devenir un conflit qui allait embraser l’ensemble du continent.

« Selon vos désirs, mon seigneur. Je vais demander au Troisième Secrétariat Impérial de rassembler des informations. », dit Bertholdt en inclinant la tête.

Le Troisième Secrétariat Impérial était un département qui s’occupait à la fois des opérations secrètes de nature diplomatique et de la collecte de renseignements, il était comparable à la Quatrième Section de Recherche Mystique du Royaume Papal. Lors de l’unification du Sud, ses membres manipulaient les informations pour empêcher les différents pays de former un front rebelle contre Nyrnal, dissolvant ainsi leurs relations en répandant rumeurs et méfiance.

« Quant à votre rapport sur le Royaume Papal, ils ont évidemment l’intention d’utiliser cette situation pour unir tout le monde au nom du Dieu de la Lumière. De plus, je ne doute pas qu’ils profiteront du tumulte actuel pour s’emparer de toutes les armées du continent. Nous ne pouvons pas le permettre. »

Maximillian avait déjà appris que le Royaume Papal de Frantz avait l’intention de réunir le Conseil international, et il soupçonnait qu’il prévoyait de forcer toutes les autres grandes puissances à renoncer à leurs forces armées sous un prétexte ridicule. 

« Nous n’avons pas encore reçu de nouvelles du Royaume, mais vous pensez qu’ils pourraient comploter quelque chose ? »

« Oui, je le soupçonne. Ils se sont plaints à plusieurs reprises de notre unification du Sud. Il est peu probable qu’ils restent assis tranquillement pendant que cette monstrueuse affaire se prépare. Ils débiteront leurs absurdités sur le Dieu de la Lumière et se déplaceront à leur guise. »

« Je suis tout à fait d’accord. Pour de soi-disant hommes saints, ils ne sont guère dignes de confiance. »

Le Royaume Papal essayait en effet de réunir le Conseil international, bien qu’on ne sache pas encore s’il allait prendre le contrôle des autres puissances militaires.

« De plus, le Royaume Papal essaie probablement de corrompre nos diplomates. Faites savoir que toute personne ayant accepté un pot-de-vin sera pendue. »

« Comme vous voulez, mon seigneur. »

De toute évidence, Maximillian avait vu une tentative du Royaume Papal de corrompre ses hommes.

« Les officiers du ministère des Affaires étrangères ne sont peut-être pas les seuls, leurs serviteurs peuvent aussi être soudoyés pour obtenir des informations. Pendez tous ceux qui ont accepté un pot-de-vin, quelle que soit sa provenance. Nous ne pouvons pas être trop prudents, alors ne faites pas d’exceptions. Quiconque tente de tromper l’Empire de Nyrnal doit être puni d’une mort rapide. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons maintenir notre intégrité. »

« Entendu. »

Comme Maximillian l’avait dit, on ne savait pas qui aurait pu essayer de soudoyer ses citoyens pour obtenir des informations. Lorsqu’il s’agissait de discussions cruciales sur l’État, on ne savait pas combien de personnes pouvaient être impliquées. Même les personnes au statut social le plus bas pouvaient entendre quelque chose de crucial ou tomber sur un document important.

Si le contenu d’un tel document ou d’une telle conversation devait être divulgué à un autre pays, l’Empire aurait une carte de moins en main dans le jeu de la diplomatie. L’Empire de Nyrnal n’ayant que peu de pouvoir de persuasion, il avait donc besoin de tous les avantages qu’il pouvait obtenir. Perdre ne serait-ce qu’un seul avantage pouvait être mortel.

« Et la rivière Themel ? »

« Construisez une forteresse là-bas et placez-y une partie de nos troupes. Retirez quelques unités des forces que nous avons envoyées au nord et faites-les se diriger vers la Themel pour commencer la construction. Pour ce que nous en savons, ces monstres peuvent traverser la rivière. Nous devons nous préparer à toute éventualité. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir aussi leur proie. »

La rivière Themel était un obstacle naturel, mais elle n’était pas infranchissable. Au cours de l’histoire, le royaume de Maluk l’avait traversée quatre fois, tandis que les pays du sud l’avaient traversée trois fois, ce qui avait respectivement conduit à des invasions du sud et du nord. Finalement, le royaume de Maluk avait réussi à tracer sa frontière la plus méridionale au niveau de la rivière Themel.

« Que ferons-nous alors concernant le duché de Schtraut ? »

« On devrait effectivement offrir un soutien militaire généreux à ce petit pays pitoyable. S’ils refusent, dites-leur que nous ne leur viendrons pas en aide même si les monstres traversent leurs frontières. Si les monstres sont assez puissants pour écraser Maluk, Schtrauts doit probablement trembler dans ses bottes et se prépare à fuir le continent au moment où nous parlons. En fin de compte, ils sont identiques à ces fous de l’Union des Syndicats de l’Est, qui ne pensent qu’à l’argent. »

Si le duché acceptait leur aide militaire, les forces de l’Empire seraient stationnées puis normalisées sur leur territoire, il s’agirait en fait d’une occupation militaire. L’Empire avait utilisé de telles méthodes lors de l’unification du Sud. Il allait forcer les pays neutres à se serrer les coudes entre les pays ennemis, puis stationner son armée au milieu sous prétexte d’assistance. L’Empire utiliserait ensuite cette armée pour prendre le pouvoir de l’intérieur. C’était une méthode de conquête vraiment vile.

C’était parce que l’Empire de Nyrnal préférait utiliser de telles méthodes que le duché de Schtraut la craignait tant. Ce pays quasi démocratique savait que l’Empire occuperait facilement ses terres, extorquerait ses citoyens et lui arracherait son indépendance en un clin d’œil.

« Vous croyez qu’ils fuiraient le continent ? Fuir serait facile. Si vous voulez bien m’excuser, mon seigneur, je vous dis de laisser les riches marchands devenir de pauvres migrants s’ils le veulent. », demanda Bertholdt.

« Le goût du désespoir les frappera bientôt, car ils seront confrontés à la simple vérité qu’il n’y a nulle part où fuir. Mais pour l’instant, nous devons d’abord nous assurer que le Royaume Papal danse pour nous. Et ils danseront. »

Tout d’abord, l’Empire de Nyrnal fera valoir ses exigences au sein du Conseil international. L’idéal serait qu’il prenne le contrôle des forces alliées nouvellement formées. Pour en tirer pleinement parti, l’Empire enverrait ensuite son armée dans chacune des autres grandes puissances. Même s’il ne pouvait pas prendre le contrôle immédiatement, l’Empire pourrait utiliser la dépêche de l’armée alliée comme monnaie d’échange et accroître son influence sur le continent.

« Et nous pouvons utiliser ce monstre pour prendre le contrôle de plus de territoires — le Duché, l’Union des Syndicats de l’Est, et le Royaume Papal… Il est impératif que nous unifiions l’ensemble du continent sous notre contrôle, et bientôt. Nous devons épargner à tous ceux qui vivent ici le sort qui est arrivé au Royaume de Maluk. »

Après tout, qu’est-ce qui serait le plus terrible, une guerre… ou ces monstres ?

« Au fait, qu’en est-il de Georgius ? »

Maximillian changea brusquement de sujet.

« Il est toujours en sommeil. Devrions-nous le réveiller ? »

« Selon la situation, cela peut être nécessaire », dit Maximillian, adossé au dossier de son trône.

« Dans des moments comme celui-ci, les terres des dragons peuvent avoir besoin de leur héros, l’Empire et Gregoria. »

Gregoria était une autre faction du jeu, comme Marianne… et c’était une terre de dragons.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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