Jinrou e no Tensei – Tome 3 – Chapitre 3 – Partie 21

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Chapitre 3

Partie 21

« Très bien, ça a l’air parfait. »

J’avais hoché la tête pour moi-même en regardant le petit sanctuaire que j’avais fait construire à l’unité canine. C’était un sanctuaire honorant le Kraken île. Nous avions perdu deux Centaures et une sirène contre le Kraken. Si les pertes avaient été réduites au minimum, elles n’avaient pas été nulles. Pour ces trois démons, cette mission avait mis fin à leur vie. De plus, de nombreux marins Beluzan avaient été tués par le Kraken avant que nous l’ayons tué.

Nous avions déjà créé une épitaphe commémorative distincte honorant les morts et célébrant notre victoire sur le Kraken, mais je voulais aussi créer un petit sanctuaire pour le monstre. La partie japonaise de moi voulait au moins prier pour chaque créature, même nos ennemis. Il y avait aussi un côté superstitieux de moi qui craignait que le Kraken revienne nous hanter si nous ne l’honorions pas. D’où la raison pour laquelle j’avais demandé aux canins de lui faire un sanctuaire. Même si je l’appelais un sanctuaire, ce n’était en réalité qu’une petite boîte que je pouvais porter dans mes bras. Je ne m’attendais pas à ce que quiconque comprenne mes croyances de toute façon, alors j’avais demandé aux canins de le concevoir comme un sanctuaire shinto. Bien que mes souvenirs de sanctuaires soient un peu vagues, je ne savais pas avec quelle précision je les reproduisais. Quant au symbole spirituel qui devait entrer dans chaque sanctuaire, j’avais utilisé l’une des pointes de flèches du harpon.

« Lord Veight, qu’est-ce que c’est exactement ? »

Le canin qui l’avait fait pour moi m’avait fait un regard confus.

« C’est un rituel de prier pour que le Kraken ne revienne jamais. Je ne connais pas très bien la religion, alors je suppose que c’est plus pour ma tranquillité d’esprit que tout autre chose. »

Très bien, j’appellerai cela le sanctuaire du Kraken. J’avais trempé mon pinceau dans de l’encre noire et j’avais écrit sur le petit panneau « Sanctuaire du Kraken ». Repose en paix, putain de poulpe. Si tu te réincarnes, je te recommande d’être un loup-garou la prochaine fois.

Une fois que j’avais fini de prier, j’étais monté à bord du navire de guerre Friedensrichter. Le navire était de retour sous le commandement de la marine Beluzan. Je n’étais plus un amiral, mais un simple passager. Honnêtement, j’étais heureux d’être libre de toute responsabilité.

« Amiral ! Nous sommes prêts à partir à tout moment ! Est-ce que ce sont tous les hommes que vous amenez ? »

Je ne suis plus un amiral, tu sais. Bien, peu importe. Je m’étais tourné vers les marins et j’avais crié : « C’est le cas ! Je ne prends que mes loups-garous et quelques-uns de mes hommes de confiance cette fois ! »

« Aye-aye, amiral ! »

Sérieusement, je ne suis plus un amiral. Comme j’allais à Lotz pour négocier, je n’avais amené que quelques gardes et quelques autres personnes de confiance. Plus précisément, j’avais amené huit loups-garous, Lacy et, parce que je devais le faire, Parker.

« Est-ce que j’imagine des choses ou est-ce que tu penses à quelque chose d’impoli à mon sujet en ce moment ? »

J’avais ignoré Parker.

« Au fait, Veight. Es-tu certain qu’il est sage de laisser la direction aux marins du Beluzan ? Si tu as besoin de main-d’œuvre, je peux invoquer autant de morts-vivants que nécessaire. »

Garsh avait souri et avait dit : « Ne vous inquiétez pas, Beluza a aussi des soldats à revendre ! »

Lacy pencha la tête d’un air interrogateur.

« Mais selon les documents du Sénat, la population de Beluza n’est que de deux mille personnes. Ils n’ont alloué qu’une centaine de soldats pour la protection de la ville… même si je peux voir que vous avez manifestement recruté plus d’hommes que cela. »

Comme l’avait dit Lacy, la garnison de Beluza comptait nettement plus de 100 hommes. La ville s’était développée au point que les bâtiments encombraient la baie, et ses rues animées étaient patrouillées par des hommes costauds armés de sabres. Ces hommes avaient été recrutés par Garsh, et c’était leur travail de résoudre les différends par la force. Regardant vers le bas, Parker marmonna : « La population de la ville semble être plus de dix mille, et je crois que sa garnison en compte quelques centaines. »

Le sourire de Garsh s’était élargi.

« Vos documents ne sont pas faux, miss. La population de Beluza est de deux mille habitants. C’est, bien sûr, en supposant que vous ne comptez que le bout sur terre comme faisant partie de la ville. Il se trouve que nous avons beaucoup de navires amarrés, et certains d’entre eux ont simplement des bâtiments sur eux. »

« Alors tout le monde vit sur ces bateaux, hein ? »

Garsh secoua la tête avec suffisance.

« Pas du tout, gamin. Je suis sûr qu’ils lèveront l’ancre dès que le vent et la marée auront raison ! Vous ne pouvez pas leur reprocher d’attendre la bonne opportunité. »

Les marins avaient éclaté de rire. Même parmi les villes du sud, la haine de Beluza pour le nord était exceptionnelle. Meraldia avait délibérément freiné la croissance de Beluza en limitant le nombre de quartiers résidentiels qu’elle pouvait construire et en construisant des murs autour d’eux pour les empêcher de s’étendre. Cependant, ils n’avaient pas été en mesure d’empêcher Beluza de s’étendre vers la mer. En affirmant que les navires étaient juste ancrés ici temporairement ou pour des réparations, les vice-rois de Beluza avaient pu construire des maisons sur l’île artificielle tout en contournant les règlements de Meraldia. D’où la raison pour laquelle tout le monde avait prétendu que les navires allaient partir un jour.

« Grâce à cela, nous avons accueilli un groupe d’immigrants dans la ville. Mais bon, ce ne sont vraiment que des passagers qui attendent de partir. »

Il est apparu que toutes les villes du sud avaient des limites de population imposées par Meraldia. Les villes du nord ne voulaient pas que leurs rivaux du sud gagnent en puissance. Pour cette raison, chaque fois qu’une des autres villes devenait trop peuplée, leurs habitants immigraient à Lotz ou à Beluza. Le pouvoir du Sénat était plus faible jusqu’ici.

« Mon grand-père venait de Shardier. »

« Ouais, mon vieux est de Ryunheit. Son cousin fait toujours partie de la guilde des marchands de Ryunheit. »

« Oh, je viens de Thuvan. J’ai déménagé ici il y a dix ans avec ma famille. »

Les marins de Beluza avaient saisi cette occasion pour se présenter à moi. On aurait dit que presque tout le monde venait d’ailleurs. Garsh avait ajouté : « Puisque nous accueillons tous les vagabonds qui viennent à nos portes, notre ville a cependant un problème de sécurité publique. Nous avons aussi des maisons partout. Mais en raison de notre population accrue, le Sénat nous oblige à maintenir une armée de six mille hommes. »

« Six mille !? »

Lacy regarda autour d'elle, choquée.

« C’est au moins ce qu’ils nous ont demandé de faire. Techniquement, cela pourrait être un peu plus que cela. »

Le fait que Beluza était censé lever des troupes pour Meraldia signifiait qu’ils n’avaient pas complètement rompu leurs liens avec le nord. Quoiqu’en vérité, chaque membre de « l’armée » n’était en fait qu’un pêcheur ou un constructeur naval qui s’était engagé comme soldat sur le papier. Étonné, j’avais secoué la tête.

« Vous êtes bien des scélérats. »

« Nous sommes des pirates, vous vous en souvenez ? »

Garsh sourit et cria à ses matelots : « Très bien, les canailles, il est temps de mettre les voiles ! Mettez le cap sur Lotz ! »

« Aye-aye, capitaine ! »

Les batteurs respectifs des navires avaient commencé à battre en rythme, les rameurs s’étaient mis au travail.

En quittant la baie, quelques sirènes avaient nagé proches de nous. Après l’opération Île Kraken, elles avaient commencé à rencontrer régulièrement l’armée de démons.

« Bonjour, Monsieur Veight, Monsieur Parker. »

« Où allez-vous tous les deux ? »

« Si vous le souhaitez, nous pouvons vous accompagner jusqu’à votre destination. »

Je ne voyais aucune raison de refuser, alors j’avais accepté avec gratitude leur proposition.

« Je pensais aller à Lotz, tout en veillant à ce que la route maritime soit réellement sûre. Si cela ne nous dérange pas de vous accompagner, je vous serais reconnaissant de votre aide. »

« Un voyage comme celui-là ne nous pose aucun problème. Nous en serions ravies. »

Avoir les sirènes avec nous rendrait la confirmation de la sécurité des voies maritimes beaucoup plus facile. Avec une galère de cette taille, le voyage à Lotz prendrait environ deux jours. Les bateaux à rames comme ceux-ci étaient plus lents que les voiliers et devaient s’arrêter à intervalles réguliers pour laisser les rameurs se reposer, en échange, ils pouvaient voyager même lorsque les vents n’étaient pas en leur faveur bien que les voiliers le pourraient aussi, en zigzaguant dans le vent de face.

« Es-tu certain que tu ne veux pas que mes morts-vivants rameurs prennent la place ? Ils peuvent travailler toute la journée et toute la nuit sans repos. »

Je secouai fermement la tête.

« Garsh a proposé de prendre en charge les négociations pour nous. L’armée de démons est toujours redoutée dans les autres villes, nous devons donc donner l’impression que nous faisons simplement partie de sa suite. »

« Les humains sont certainement des créatures gênantes. »

« Avant, tu étais toi-même humain, tu sais. »

Parker sourit tristement et haussa les épaules.

« Je n’ai plus besoin de manger ni de dormir, et j’ai oublié depuis longtemps les sensations de douleur et d’amour. Quelle que soit l’humanité que je possédais autrefois, elle a disparu. »

« Oh je vois… »

C’était facile à oublier, mais la situation de Parker était loin d’être enviable. Cependant, le froncement de sourcils de Parker avait rapidement disparu, remplacé par son sourire frivole habituel.

« Mais grâce à cela, je peux trouver de nouvelles façons de jouer avec toi-même pendant que tu dors. »

« Sérieusement, combien de fois ai-je dit d’arrêter ça !? Veux-tu que je mette des oranges dans tes orbites !? »

« Oh, cela semble être une idée merveilleuse. Cela te dérangerait-il que je l’utilise pour ma prochaine blague ? »

Fais ce que tu veux, je m’en fiche.

Deux jours plus tard, nous étions arrivés à destination. Je pouvais voir le port de Lotz au loin. Garsh croisa les bras et sourit.

« Hommes, préparez-vous à l’arrivée ! »

Un groupe d’hommes à l’air féroce s’entassa hors de la cabine. Ils étaient tous chauves ou avaient des mohawks, et ils étaient tous équipés de grandes masses ou de haches de guerre.

« Compris, cap'n ! »

« Hahahaha, est-il enfin temps de briller !? »

« Je ne peux pas attendre ! »

Ces types sont-ils venus du mauvais siècle ?

« Oi, Garsh, qui sont ces gars-là ? »

Garsh haussa les épaules.

« Si vous essayez de convaincre ce salaud têtu de Petore de faire quoi que ce soit, vous devez apporter au moins ce pouvoir de négociation. »

« C’est ce que vous appelez le pouvoir de négociation ? »

Cela me semble plus de la force brute.

« Ne vous inquiétez pas, laissez-nous les choses. Nous avons une dette, donc le moins que nous puissions faire est de vous faciliter la diplomatie. Allons-y, les garçons ! »

« Woohoo ! »

« URAAAAH! »

Est-ce vraiment normal de laisser les choses à ces gars-là ? Malgré mes réticences, j’avais décidé d’attendre et de voir pour l’instant.

À l’approche du port de Lotz, quatre galères qui y avaient été amarrées avaient déployé leurs voiles et elles s’étaient dirigées vers nous. Toutes les quatre portaient le blason officiel de Lotz.

« Tch ! La vue de ce putain de vieux bonhomme est toujours aussi bonne, » jura joyeusement Garsh et il aboya des ordres à ses hommes. « Écoutez, vous les voyous ! En ce moment, nous sommes des alliés de l’armée des démons ! Les troupes de Lotz ne sont rien devant notre nouvelle puissance ! Tuez tous ceux qui nous gênent ! »

« Oh, attendez. »

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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