Je suis un bâtard mais tu es pire – Tome 1 – Interlude 4

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Interlude 4 : Le poing du père et l’épée de la mère

Nous nous étions ensuite dirigés tous les trois vers le fort Bryden, anticipant les armées de Maxwell.

Comme je l’avais prévu, les forces de l’Empire se dirigeaient déjà dans cette direction, les soldats du fort avaient déjà été informés.

« Très bien, puisque nous avons réussi à arriver ici tôt, autant vérifier les défenses de la ligne de front avant que le vieux n’arrive ! »

Selon l’officier responsable du fort, l’armée de Maxwell arriverait dans environ deux semaines. D’ici là, nous nous étions entraînés avec les soldats stationnés dans le fort et avions observé ses structures défensives.

Puis — 10 jours plus tard.

Le Maréchal Maxwell était arrivé quelques jours à l’avance.

« Espèce de foutu idioooot !!! »

« Gwoh !? »

Dès que le vieil homme, le Maréchal Dietrich Maxwell, entra dans le fort, son poing heurta ma tête.

Père, après être devenu maréchal, n’alla plus au front aussi souvent qu’avant, mais il restait néanmoins un épéiste extrêmement doué qui avait réussi à remporter le tournoi royal d’art martial de la capitale 10 fois de suite. Le poing de celui qu’on appelait le « Démon de l’épée » était si lourd que j’avais cru que ma tête allait s’ouvrir.

« Petits coquins… vous l’avez vraiment fait… »

« Agh… »

« Mes plus profondes excuses ! »

Ladd et Salm avaient également été soumis aux mêmes remontrances infernales de deux heures que j’avais reçues.

Le vieil homme était venu plus tôt au fort spécialement pour nous faire la morale : l’armée principale arriverait plus tard. Était-il vraiment si pressé de me gronder ?

« Un test de courage à un moment comme celui-ci… ? Je ne sais pas si je dois être impressionné ou inquiet… »

Après deux heures de sermons interminables, la colère du vieil homme s’était finalement calmée.

Je pinçai les lèvres et objectai.

« On dit que les enfants doivent apprendre par eux-mêmes, non ? On s’est juste mis à l’épreuve. »

« … ce n’est pas quelque chose qu’un enfant peut dire. Franchement, de qui tiens-tu ça… », soupira le vieil homme tout en se grattant la tête, désespéré.

« Ladd, Salm, vous pouvez partir tous les deux. Pas toi, Dyn. »

« Oui, oui ! Avec votre permission ! »

« Oui, monseigneur ! Avec votre permission ! »

« Hé ! Pourquoi seulement moi — vous deux, attendez ! »

Mes deux camarades n’avaient pas hésité à m’abandonner dès qu’ils avaient été autorisés à quitter la pièce.

Je jetai un regard féroce à la porte lorsqu’elle se referma derrière eux et le vieil homme eut un rire ironique.

« Repose-toi, je ne t’ai pas gardé ici pour une autre conférence. Il y a quelque chose que je dois te donner. »

« Quoi ? De l’argent de poche ? »

« Si tu veux ça, tu dois bien te comporter. J’ai quelque chose pour toi de la part de Grâce… »

« Grâce. »

Dès que j’entendis ce nom, j’avais commencé à m’échapper. L’intendant se tenait devant la porte, alors j’avais couru vers la fenêtre et passé une jambe à travers.

« Arrête-toi ! Tu ne vas nulle part ! »

Le vieil homme attrapa mon col et me ramena par la force au centre de la pièce. Soit dit en passant, nous étions au deuxième étage.

« C’est ta faute, tu n’aurais pas dû dire ce nom ! Tu vas me porter malheur juste avant ma première bataille ! »

« Espèce de petit… ! Ce n’est pas une façon de parler de ta mère !! »

Oui, Grâce était le nom de ma mère.

Je ne savais pas ce que les gens pensaient normalement de leur mère, mais pour moi, la simple mention de son nom était suffisante pour me faire trembler de terreur.

Pour moi, prononcer ce nom juste avant ma première bataille était une chose d’insensé faîte par mon Père, un événement très important dans ma vie.

« Je peux dire que tu penses à des choses vraiment méchantes en ce moment… Grâce est une mère gentille et aimante, non ? »

« Tu as des asticots dans le cerveau, vieil homme ? Tu veux que j’appelle le médecin-chef ? »

Le vieil homme soupira devant ma réaction, mais n’avait reçu que des insultes en retour.

Il était comme toujours bien trop gentil avec elle. Comment pouvait-il voir des illusions comme ça chez cette folle ?

« Honnêtement ! Sais-tu que Grâce a fait des pieds et des mains pour t’envoyer un cadeau pour ta première bataille ? Tu ferais mieux de modifier ton attitude envers ta mère ! »

« Quoi !? Elle a envoyé un cadeau pour moi ! ? »

Ma malchance n’était pas encore terminée.

Je pensais m’enfuir à nouveau, mais je m’étais arrêté une fois que j’ai vu le « cadeau » dans les mains du vieil homme.

« C’est… une épée, non ? »

« Oui, Grâce l’a envoyée pour toi. »

« … il n’y a pas d’aiguilles empoisonnées sur la poignée, hein ? Elle ne va pas exploser si je la sors du fourreau ? »

« … Tu crois que ta mère est quoi ? »

Une femme folle et dérangée… c’était ce que je voulais dire, mais je m’étais tu et j’avais pris l’épée à la place.

J’avais sorti l’épée du fourreau pour la voir sous la lumière, révélant une lame en acier.

La poignée et le fourreau avaient l’air un peu usés, mais la lame elle-même était très bien construite : elle semblait extrêmement tranchante.

« Ce n’est pas nouveau… le design semble aussi assez daté, est-ce une antiquité ou quelque chose comme ça ? »

« Ça pourrait être un outil magique ? »

« Un outil magique ? »

L’épée avait l’air effectivement assez vieille, il ne serait donc pas étrange qu’il s’agisse vraiment d’une relique des temps anciens.

Cependant…

« … bien, en supposant que ce soit un outil magique, comment l’utilise-t-on ? »

Le problème était que je ne savais pas comment l’utiliser. Quel était l’intérêt de me la donner sans la moindre explication ?

« Ne sois pas si irréfléchi, Grâce a inclus une lettre. Elle explique sûrement comment l’utiliser. »

« Oui, c’est ça… »

Le vieil homme me donna l’enveloppe et je l’avais ouverte. J’avais ouvert la lettre et l’avais lue, mais le contenu était assez simple.

« Grâce a préparé un cadeau pour ta première bataille, n’est-elle donc pas une mère attentionnée ? Je sais que tu es dans ta période de rébellion, mais tu devrais lui montrer du respect et… »

« Viens-là, vieil homme. »

« Hm ? »

« La lettre. Lis-la toi aussi. »

J’avais donné la lettre au vieil homme et il l’avait lu avec curiosité.

La lettre se lisait exactement comme suit.

À mon fils,

Tue tous tes ennemis. Viole leurs femmes. Prends leurs richesses. N’en laisse pas un seul rentrer vivant.

Grâce D.O. Maxwell

« … »

« Qu’est-ce que tu as dit ? Le respect approprié ? »

« … Grâce a un côté espiègle, après tout. Elle est juste trop gênée pour être honnête parfois, hahaha… »

« Quelle partie de cette lettre est ludique ! ? C’est ta femme ! Accepte la réalité !! »

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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