Je suis un bâtard mais tu es pire – Tome 1 – Interlude 3

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Interlude 3 : Les trois coquins escaladent la montagne

Je m’appelle Dyngir Maxwell.

Je suis l’héritier de la maison Maxwell, le gardien de la frontière orientale du royaume de Lamperouge. Je venais d’avoir 13 ans cette année.

Je me trouvais actuellement dans une montagne située près de la frontière, caché dans un buisson. La raison en était…

« Jeune maître, ça vient. »

« Oui. »

Un ours rouge d’environ 2 mètres de haut était passé à côté du buisson où nous étions cachés.

Les ours rouges étaient les plus grands animaux carnivores de cette montagne. La bête massive marchait tranquillement sur ses quatre pattes, sa fourrure rouge vif bruissant au gré de la brise. Il avait toute l’aura du roi de la montagne.

« Encore un peu… trois, deux, un… je t’ai eu ! »

« Ouais !!! »

« GRAAAHHHH !? »

L’ours rouge s’était fait prendre dans le piège que nous avions mis en place à l’avance. La moitié supérieure de son corps était coincée dans le piège, exposant son arrière-train et ses pattes arrière battantes.

« Fais-le, Ladd !! »

« Pas de problème !! »

Ladd, un des hommes qui m’accompagnait, tira une flèche.

La flèche toucha l’ours rouge près de ses hanches.

« GRAAAHHH, GRAAAHHHH !!! »

La bête se tordit de douleur. Elle sortit brutalement son corps de la fosse et avança vers nous.

« Salm !! »

« Oui, monsieur ! »

Mon autre camarade, caché dans un autre endroit, tira lui aussi une flèche.

Celle-ci frappa l’ours rouge à la tête, mais son crâne épais empêcha la flèche de le traverser et la flèche tomba au sol.

« Tch, ça n’a pas marché ! S’il vous plaît, courez, jeune maître ! »

« Non, c’est bon. Laisse-moi faire ! »

La flèche n’avait pas transpercé la tête de l’ours rouge, mais elle avait touché la bête près de ses yeux et avait réussi à l’effrayer.

J’avais sorti mon épée et j’avais entaillé le torse de l’ours rouge en le dépassant.

« GRAAAHHHHH !!! »

Le sang jaillit et aspergea le sol.

L’ours rouge se dressa sur ses pattes arrière et essaya de m’écraser avec ses énormes pattes avant.

« Ouaip, merci de t’être levé ! Maintenant, tu peux aller dormir ! »

Le fait qu’il se soit levé révéla le point faible de la bête.

J’avais sauté plus près de l’ours rouge et j’avais enfoncé ma lame dans sa gorge.

« Gw, gah, GRAAHHH ! »

« Vas-tu te taire maintenant ? »

« Gwah…gah…grah… »

L’ours rouge tomba en arrière.

Je sautais alors sur l’énorme corps de l’ours rouge et j’utilisais le poids de mon corps pour enfoncer la lame plus profondément dans sa gorge.

L’ours rouge balança désespérément ses pattes avant comme un fou avec ce qui lui restait de force.

J’avais extrait mon épée et j’avais rapidement sauté pour que les griffes ne l’atteignent pas.

« Gwah…gah.… »

L’ours rouge s’était débattu encore un moment, mais ses mouvements s’étaient progressivement émoussés et il finit par mourir.

« On dirait qu’il est mort. »

J’avais secoué le sang de ma lame et l’avais remis dans le fourreau.

« Super ! On va avoir de la viande ce soir ! »

Dansant autour de l’Ours rouge, les cheveux roux flamboyants se balançant dans l’air, se trouvait Ladd Efreeta, le fils aîné du vicomte Efreeta, un des serviteurs de la maison Maxwell. Il avait également 13 ans.

« Bon sang, c’était glacial. »

L’homme portant des lunettes et qui émergeait d’un buisson proche était Salm Silfis, l’héritier de la maison Silfis, un autre serviteur de la maison Maxwell. Comme les autres garçons, il avait 13 ans.

Salm sortit un mouchoir de sa poche de poitrine et me le tendit.

« S’il vous plaît, retirez le sang de l’ours qui est sur vous, jeune maître. J’ai vraiment cru que mon cœur allait s’arrêter quand vous avez sauté sur l’ours. »

« Haha, allez, c’était juste un ours. »

« Bien évidemment que j’étais inquiet. Après tout, si quelque chose vous arrive, nous devrons en prendre la responsabilité et donner aussi nos vies. »

Ladd et Salm avaient tous deux été chargés par leurs maisons d’habiter chez les Maxwell.

Le but était de leur faire étudier les disciplines générales et la stratégie militaire, afin qu’ils puissent mieux servir la maison Maxwell à l’avenir.

Une autre raison était de leur permettre d’établir une relation avec moi, l’héritier de la maison Maxwell.

« Si nous ne mettons pas ma vie en jeu comme ça, ce ne sera pas un vrai test de courage. Sais-tu que la première bataille sera bien pire ? »

« Pour l’amour du ciel, ne soyez pas aussi téméraire sur le champ de bataille… », soupira Salm tout en essayant de calmer mes esprits ardents.

À cause de l’invasion de l’empire voisin, le territoire de Maxwell allait bientôt devenir un champ de bataille. Ce sera probablement notre première expérience d’un vrai champ de bataille.

Afin de nous préparer à notre première bataille, nous étions venus chasser l’ours sur cette montagne, près de Fort Bryden, afin de tester notre courage.

D’ailleurs, la seule personne à qui j’avais parlé de cette expédition était ma servante personnelle, Eliza.

J’avais gardé ça secret à mon père, le maréchal, ainsi, nous serions sûrement grondés une fois de retour.

« Kahaha, on s’en fout ! Découpons ce bébé, j’ai faim !! »

« Il n’y a aucun moyen pour des débutants comme nous de le découper correctement ! Je vais aller appeler des gens du village au pied de la montagne, alors attendez. »

Ladd rit de bon cœur, mais Salm le réprimanda, mit son arc en bandoulière et descendit de la montagne.

Ladd et moi l’avions regardé partir, puis nous nous étions assis sur le rocher approprié le plus proche.

« Aah, je meurs de faim… jeune maître, n’as-tu rien à manger avec toi ? »

« Je serais en train de le manger si j’en avais. »

Salm était un homme poli et bien élevé, mais Ladd avait une personnalité peu conventionnelle pour un noble : même si j’étais l’héritier de la maison de son seigneur, il s’adressait à moi de manière plutôt désinvolte.

J’étais enfant unique, alors être avec eux me faisait le même effet que d’avoir un frère aîné et un frère cadet : leur compagnie était très réconfortante pour moi.

« J’ai de l’eau par contre, voilà pour toi. »

« Pff, de l’eau ? »

« Ça peut au moins remplir ton estomac. Et si tu as le temps de te plaindre, pourquoi n’allumes-tu pas plutôt un feu ? Comme ça on pourra faire cuire la viande après qu’ils l’aient dépecée. »

« Ouais, je suppose que je devrais aller chercher du bois de chauffage. »

Ladd se leva du rocher et commença à ramasser du bois de chauffage.

Il s’arrêta bientôt, cependant, et pencha la tête sur le côté.

« Hé, jeune maître, il y a quelqu’un là-bas. »

« Hm ? Juste un autre chasseur, non ? »

« Je suppose que c’est le cas. Il a un panier, donc je suppose qu’il doit ramasser quelque chose comme des herbes. »

« Des herbes ? »

Les mots de Ladd me firent froncer les sourcils.

Je m’étais aussi levé et j’avais regardé la personne que Ladd avait vue.

Un homme portant des vêtements simples faits de chanvre se trouvait sur le chemin que nous utilisions pour grimper la montagne. Il marchait en regardant attentivement son environnement, portant un grand panier sur son dos.

« Oui, il a vraiment l’air de quelqu’un qui cherche des herbes. Mais… »

Mes yeux s’étaient rétrécis alors que j’observais l’homme de plus près.

« Hey, Ladd. À partir de maintenant, nous sommes des enfants du village voisin. Agis comme tel. »

« Eh ? De quoi parles-tu ? »

« Fais juste ce que je dis. »

J’avais glissé le long de la pente douce, atterrissant devant l’homme au panier.

« Quoi !? »

L’homme était naturellement surpris par mon apparition soudaine.

« Bonjour, monsieur ! »

J’avais souri de manière amicale et j’avais fait signe à l’homme pour qu’il ne se méfie pas de moi.

« Oh mon Dieu, mon garçon ! J’ai cru que c’était un ours pendant un moment ! »

« Hahaha, désolé ! Je m’appelle Dyn, je viens du village de Sacae. Vous êtes du village d’Ain, monsieur ? »

Sacae et Ain étaient tous deux des villages réels situés au pied de la montagne.

« Oui, c’est ça. », dit l’homme en hochant la tête.

Nous étions venus à la montagne secrètement, nous portions donc de simples vêtements de villageois. L’homme n’aurait sûrement jamais imaginé que j’étais le fils du maréchal.

« Je m’appelle Zapp, et oui, je suis d’Ain. Vous êtes venus seuls, les enfants ? Vous allez donner du souci à vos parents, petits coquins. »

Le dénommé Zapp nous avait regardés, moi et Ladd, qui était descendu après moi, et haussa les sourcils.

« Nan, de toute façon on vient tout le temps ici. Que faites-vous ici, monsieur ? »

« Je cherche juste des herbes, comme vous pouvez le voir. »

J’avais hoché la tête, convaincu.

« Ah oui, les légumes Salo sont de saison, non ? Ils ont vraiment bon goût dans un ragoût ! »

« C’est vrai. Mais je n’en ai pas trouvé aujourd’hui, alors je ne vous donne rien à vous les morveux, d’accord ? »

« Avare ! Allez, n’as-tu rien à manger ? »

Ladd fit la moue et grommela. Il n’avait pas de manières depuis le début, donc sa façon de parler semblait très authentique. Il était très convaincant en tant que gamin du village.

« Je suis occupé ici ! Va-t’en ! »

« Tcheh ! »

« Avare ! Radin ! »

On s’était plaint un peu plus, puis on s’était écarté du chemin.

Avant de partir, cependant, je m’étais retourné et j’avais appelé l’homme avec un sourire.

« Ah oui, vous êtes d’Ain, n’est-ce pas monsieur ? Alors vous connaissez l’aîné, Lukas ? J’ai entendu dire qu’il était malade ces derniers temps, dites-lui de se rétablir vite, d’accord ? »

« Bien sûr, comme tu veux, rentre chez toi ! »

J’avais salué l’homme en m’éloignant, passant à travers les buissons jusqu’à ce que Zapp ne puisse plus nous voir.

« Plutôt imprudent, ce type. »

« Hein ? Que veux-tu dire, jeune maître ? »

Ladd m’avait regardé, confus, et j’avais souri.

« Dans les montagnes autour d’ici, la saison des verts Salo est au début du printemps. Tu ne vas rien trouver maintenant que c’est l’été. Et puis, il n’y a personne qui s’appelle Lukas à Ain. »

« Eh ? Quoi ? Alors, c’est qui ce type ? »

« Sans doute un espion de l’empire. Dans l’empire, il fait plus froid qu’ici toute l’année. Je parie qu’il s’est trompé parce qu’on peut récolter des feuilles de Salo en cette saison là-bas. »

« Quuuoooiiii !!? Hé hé, on ne peut pas le laisser partir comme ça, hein ? On va lui botter le cul !! »

Ladd regarda derrière nous, montrant ses crocs.

On aurait dit qu’il allait se mettre à courir à tout moment, j’avais dû attraper ses épaules pour l’arrêter.

« Doucement, il y a peut-être d’autres espions avec lui. Il est inutile d’en attraper un seul. Bref, Ladd, as-tu déjà vu des feux d’artifice ? »

« Le feu… d’arti… fice ? »

Ladd était visiblement perplexe face à ce changement soudain de sujet.

Il jetait encore de temps en temps un coup d’œil dans la direction de Zapp, je savais donc qu’il était encore impatient de s’enfuir.

« Les feux d’artifice… ces pierres brûlantes des pays du sud ? Je ne suis jamais sorti de ce pays de toute ma vie, bien sûr que je ne les ai pas vus ! »

« Vraiment. Je les ai vus quelques fois, en fait… maintenant, je vais te montrer quelque chose de similaire, alors endure-le pour le moment… »

J’avais fait un grand sourire à Ladd.

Il m’avait regardé avec curiosité, puis hocha la tête.

Nous étions retournés à l’endroit où nous avions laissé le cadavre de l’ours rouge et avions constaté que Salm était arrivé avec les villageois, qui avaient déjà commencé à dépecer l’animal.

J’avais dit aux villageois que nous partagerions la viande avec eux. Ceux-ci avaient été heureux de nous inviter chez eux, où ils nous servirent un ragoût.

J’avais savouré mon premier ragoût d’ours, puis j’avais commencé à penser à la bataille arrivant sous peu contre l’empire.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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