Je suis un bâtard mais tu es pire – Tome 1 – Chapitre 8 – Partie 2

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Chapitre 8 : Une rencontre semblable à celle d’un conte de fée

Partie 2

Je croyais qu’il était impossible que le prince perde contre le dragon, même si je n’avais aucune preuve.

Le Seigneur Sullivan et moi avions continué à nous rencontrer secrètement dans le jardin de fleurs arrière, approfondissant notre relation.

Quand nous étions ensemble, je pouvais me sentir en paix. Un sentiment de pure félicité, que je n’avais pas ressenti depuis la mort de ma mère, emplissait mon cœur.

Notre amour interdit, caché à nos fiancés, brûlait de plus en plus fort à mesure que nous nous voyions, et avait fini par dépasser le point de non-retour.

Le Seigneur Sullivan m’avait invité dans une de ses résidences. J’y étais allée, en évitant d’être vue par quiconque, et nous n’avions fait qu’un.

« Selena, je veux que tu m’épouses. »

Sur le lit, enlacée par Sullivan, des larmes coulaient de mes yeux.

Ses bras, aussi chauds que le soleil, remplissaient mon corps de réconfort. Ses mots doux dégelèrent mon cœur gelé.

Le Seigneur Sullivan caressa ma tête alors que je pleurais de façon incontrôlable. Entourée de sa chaleur, j’avais répondu.

« … Volontiers, mon prince. »

 

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Finalement, le jour fatidique arriva.

Mon noble prince se mit en route pour tuer le méchant dragon.

« Dyngir Maxwell !! Je déclare par la présente que vos fiançailles avec Selena sont rompues !! »

Le Seigneur Sullivan l’avait annoncé au Seigneur Dyngir.

Le Seigneur Dyngir expliqua que rompre un engagement était quelque chose d’injuste, mais le Seigneur Sullivan l’avait affronté sans crainte. Il était comme un brave héros armé de son épée sacrée.

Ses paroles énergiques chassèrent toute peur de mon cœur. Je n’aurais jamais cru voir le jour où je pourrais exprimer mes vrais sentiments à mon terrifiant fiancé.

« … L’annulation des fiançailles est acceptée, pour l’instant. Nous contacterons officiellement la maison royale dans un avenir proche. »

Lorsque j’avais entendu les mots du Seigneur Dyngir, des larmes de joies commencèrent à couler sur mes joues.

J’étais enfin libérée de l’emprise de ce monstre d’homme, j’étais enfin libre.

« Selena ! »

« Seigneur Sullivan… Je suis si heureuse… ! »

On s’était embrassés, sans se soucier des gens qui regardaient. Le jardin était bondé, tout le monde nous regardait. Mais cela avait peu d’importance pour moi.

« Je t’apporterai le bonheur, Selena. Je ne te laisserai jamais partir… jamais. »

« Seigneur Sullivan… Seigneur Sullivan… Je t’aime, Seigneur Sullivan… !! »

Tout cela ressemblait à un rêve, comme la fin de notre conte de fées.

Le méchant dragon était tombé devant le courageux prince et la princesse avait été sauvée.

Les deux individus ne feraient plus qu’un et vivraient heureux pour toujours.

 

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Le temps de félicité, que je pensais durer éternellement, s’était plutôt terminé immédiatement.

« … Et alors ? C’est tout ce que vous avez à dire ? Seigneur Sullivan ? »

« Ah… non… je… »

Nous étions ravis de l’acceptation rapide et inattendue des fiançailles rompues par le Seigneur Dyngir, mais cela n’avait pas duré longtemps : des mots aussi glaçants que de l’eau froide tombèrent sur nous.

Ils provenaient de la fiancée du Seigneur Sullivan, Dame Marianne Rosais. Devant elle, le Seigneur Sullivan, qui était un vaillant prince de conte de fées il y a quelques instants à peine, vacilla terriblement.

Dame Marianne, entourée de gens — probablement ses serviteurs — regardait un Seigneur Sullivan effrayé depuis son siège, comme si elle s’ennuyait complètement.

Le Seigneur Sullivan m’avait parlé de l’horrible personnalité de Dame Marianne, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit une personne aussi dure.

Le Seigneur Sullivan avait accusé Dame Marianne de me maltraiter, soulignant les rumeurs selon lesquelles elle avait des liens secrets avec l’empire et plus encore.

Je n’avais jamais entendu de telles rumeurs, et je n’avais jamais été maltraitée par elle. C’était après toute la première fois que je rencontrais Dame Marianne.

J’étais surprise et j’avais regardé le Seigneur Sullivan, mais il ne m’avait pas accordé un regard.

« Je crains que tout ceci ne soit tout simplement ridicule. Ai-je établi des liens secrets avec l’Empire ? Avez-vous des preuves ? »

Il n’y avait aucune preuve, bien sûr : les excuses du Seigneur Sullivan étaient toutes faites sur le champ. Il était clair qu’il n’y avait aucune vérité en elles.

Dame Marianne soupira d’impuissance, puis se mit à prêcher indéfiniment sur la façon dont la conduite du Seigneur Sullivan était indigne de son titre de prince héritier.

Et alors que le Seigneur Sullivan était complètement dévasté, Dame Marianne prononça ses derniers mots.

« Vous souhaitez annuler les fiançailles ? C’est bien. Que notre relation prenne fin ici et maintenant. »

L’expression du Seigneur Sullivan s’était éclaircie. Les mots qui suivirent, cependant, le figèrent à nouveau.

« Je vais dûment informer mon père, le chancelier, de l’infidélité du Seigneur Sullivan et de vos fausses accusations à mon égard. Soyez assuré que je n’épargnerai aucun détail. Préparez-vous à recevoir une punition appropriée pour vos actions. J’espère que vous ne croyez pas que vous serez roi sans le soutien de la maison Rosais, hein ? »

« Ah… et bien… c’est que… »

Le Seigneur Sullivan était visiblement secoué et ne pouvait pas parler clairement.

Mon prince bien-aimé était troublé et acculé, j’avais alors surmonté ma peur et j’avais réussi à parler.

« Dame Marianne ! Le Seigneur Sullivan est le prince héritier !! Vos paroles dépassent votre rang !! »

« Savez-vous à qui vous parlez ? Ceux de rang inférieur ne devraient pas parler à ceux de rang supérieur, comme le veut la règle tacite de la haute société. Honte à vous, misérable fille de baron ! »

Fouettée par les mots durs de Dame Marianne, j’avais tremblé de colère.

C’est vraiment une sorcière maléfique… comme l’a dit le Seigneur Sullivan…

« Je… je suis l’amoureuse du Seigneur Sullivan… »

« Ah, vous êtes la maîtresse. C’est dégoûtant. »

« Dégoûtant… ? Non, c’est… »

« Je n’ai strictement rien à faire de ce que vous ferez après la rupture de mes fiançailles avec Son Altesse. Jusqu’à ce que les procédures appropriées soient prises, cependant, nous sommes engagés. Je ne pas envie de souiller mes oreilles en écoutant les mots d’une femme qui convoiterait un homme fiancé. Ne dites plus un mot, s’il vous plaît. »

« Comment pouvez-vous dire quelque chose de si cruel… ? Qu’est-ce que je vous ai fait… ? »

« Que m’avez-vous fait ? Eh bien, je suppose que vous devriez me dire où vous êtes allé dans la soirée d’il y a deux jours. Vous avez laissé une demande pour passer la nuit à l’extérieur du dortoir, n’est-ce pas ? »

« Ah… »

Les mots de Dame Marianne m’avaient aussi laissée de glace. C’était le jour où le Seigneur Sullivan et moi ne faisions plus qu’un pour la première fois.

« M’avez-vous peut-être prise pour une idiote ignorante ? L’héritier du Maréchal Maxwell n’était apparemment pas au courant de votre relation, mais c’est uniquement parce qu’il n’a manifesté que le moins d’intérêt possible pour vos affaires. Pensiez-vous vraiment que vos tentatives puériles de dissimuler votre rendez-vous galant tromperaient les yeux de la maison Rosais ? »

« Ah, je… c’est… mais… »

« J’avais prévu de tout passer sous silence s’il s’agissait d’une broutille, mais maintenant que les choses ont tourné ainsi, je n’aurai aucune pitié. J’ai suffisamment de preuves de votre infidélité, que je vais soumettre à l’attention de Sa Majesté le roi. Combien de temps Sa Majesté vous protégera-t-elle avant de devoir vous abandonner ? Ce sera quelque chose que j’aimerais voir. »

Le Seigneur Sullivan et moi étions tous deux trop choqués pour bouger.

Notre relation était exposée depuis je ne sais quand. Nous avions été découverts, mais laissés seuls.

« Si vous voulez bien m’excuser, alors… oh, et… au revoir, mon ancien fiancé. »

« A-a-attends… !! »

« Oh non, je ne ferai pas ça. Je n’ai plus le devoir d’obéir à vos paroles. »

Le Seigneur Sullivan tenta néanmoins de s’accrocher à Dame Marianne, mais ses serviteurs l’en empêchèrent.

Dame Marianne s’en alla donc, ses manières gracieuses ne quittant pas sa personne un seul instant.

Sa silhouette noble et fière me fit penser un instant qu’elle était l’image parfaite d’une reine.

Inquiète, j’avais pris la main du Seigneur Sullivan.

La main qui caressait ma tête si doucement lorsque nous étions au lit ensemble tremblait maintenant très légèrement.

« Seigneur Sullivan… »

« Tout va bien, ne t’inquiète pas. Selena… Je te protégerai quoi qu’il arrive. Père ne m’abandonnera jamais… alors, ne t’inquiète pas… »

« … »

Le visage du Seigneur Sullivan était étiré, ses yeux étaient grands ouverts et injectés de sang. Il parlait comme s’il voulait se convaincre lui-même plus que moi.

Le noble prince qui avait bravement affronté le Seigneur Dyngir avait complètement disparu, me montrant un visage rempli d’inquiétude, de peur et de traces de regret.

Ce n’était plus un prince de conte de fées, mais la figure très réaliste d’un homme poussé au désespoir.

Mon cœur, quant à lui, était rempli d’inquiétude pour un avenir que je ne pouvais plus prédire.

 

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Ce qui nous attendait ensuite ne fut qu’une suite incessante de chute.

Avant que nous ne puissions faire quoi que ce soit, le Seigneur Sullivan fut rayé du registre royal et forcé de se marier à la maison des Nommes.

Père et frère avaient condamné le Seigneur Sullivan et moi : à cause de nous, le maréchal Maxwell voyait désormais les Nommes d’un mauvais œil.

Après s’être marié dans ma famille, le Seigneur Sullivan était tout d’abord confiant qu’il retournerait bientôt dans la famille royale et envoyait de nombreuses lettres à Sa Majesté le roi et à ses amis parmi les puissants nobles de la capitale royale.

Cependant, le Seigneur Sullivan s’était progressivement irrité du fait qu’aucune réponse ne lui parvenait et avait fini par me crier dessus.

Le gentil prince n’était nulle part. Non, peut-être que c’était la vraie nature du Seigneur Sullivan.

Si seulement tu n’existais pas

J’avais fait semblant de ne pas remarquer les lueurs de tels sentiments dans les yeux du Seigneur Sullivan et j’avais continué à vivre en interagissant le moins possible avec mon père et mon frère.

Puis ce jour était finalement arrivé — j’allais devenir l’épouse du Seigneur Sullivan.

J’étais la fiancée d’un homme qui avait tout perdu, une mariée qui n’avait pas été bénie par sa famille, ses amis, ou qui que ce soit.

« Dame Selena, les préparatifs de la cérémonie sont terminés. Par ici, s’il vous plaît. »

« … Oui, je viens. »

Je répondis à la servante venue m’appeler et me levai de ma chaise.

La magnifique robe laissée par ma mère bien-aimée. La robe blanche et pure que je rêvais de porter semblait maintenant souillée par des taches invisibles et indescriptibles.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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