Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels
Table des matières
- Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels – Partie 1
- Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels – Partie 2
- Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels – Partie 3
- Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels – Partie 4
- Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels – Partie 5
- Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels – Partie 6
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Chapitre 4 : Comment résoudre les problèmes relationnels
Partie 1
Quelques jours passèrent. Certaines petites choses avaient changé, comme la relation entre Kyou-san et Ara-san. Les deux filles traînaient ensemble, parfois Ara-san appelait Kyou-san pour l’entretien quotidien à ma place.
Quand elle l’avait fait, j’avais appris les lettres de ce monde avec Rine.
« C’est un *Guyu*, comme dans le bois, » déclara Rine.
Peux-tu me dire, s’il te plaît, comment ce son étrange se trouve dans le mot « bois » ? Je comprends maintenant pourquoi Ara-san est ennuyée quand on parlait de langue, car cela me donnait mal à la tête d’établir un lien entre des choses qui ne peuvent pas être reliées pour moi.
J’étais actuellement dans la classe [Étudiant], je compte sur la compétence d’Apprentissage Rapide pour y arriver, mais je devais apprendre chaque lettre séparément sans avoir une cohérence logique avec ce que m’enseignait Rine.
Mais quand je lisais un mot, son sens me venait à l’esprit, alors au moins cela marchait bien. Mais écrire… ce n’était pas tant que ça. Je pouvais écrire des mots pour lesquels je connaissais les lettres, mais seulement si je vidais mon esprit et ne me concentrais pas sur ce que j’écrivais. Ainsi c’était assez difficile.
Le moment où je pense, « Je veux écrire “poisson” », c’était une situation où cela devenait « 魚 ». J’avais passé des années d’efforts pour apprendre le kanji et maintenant tout se retournait contre moi. Ainsi, aujourd’hui, des années d’études n’étaient pas seulement inutiles, mais nuisibles si jamais vous vous retrouviez transporté dans un monde imaginaire.
Alors mieux valait s’en souvenir : Ne vous laissez pas transporter dans un monde imaginaire. Ça craint en général.
Des choses qui n’avaient pas changé jusqu’ici : Ara-san s’occupait toujours de nous, la relique qui permettait de désélectionner une classe était toujours dans le village que nous ne pouvions pas encore visiter, et nous étions encore loin de défaire la malédiction. Kyou-san et Rine étaient encore en train d’acquérir des connaissances de base sur les malédictions pour qu’elles puissent comprendre les choses difficiles.
Une autre chose qui n’avait pas changé : Nos niveaux. Nous avions acquis des PC, mais c’était pour élever le rang de nos Capacités et nous en gagnions toujours en utilisant des compétences qui était liées à ces Capacités. Ainsi, mon rang dans la Perception était assez élevé parce que je ne pouvais pas arrêter de regarder autour de moi.
C’était quelque chose de moins fantastique que les PX, mais ils étaient aussi importants, surtout parce qu’ils avaient un rapport avec les compétences.
Mais pendant que les PC se débrouillaient assez bien en termes de gain, nous manquions clairement de PX acquis en tuant des monstres et ce statu quo était frustrant. Mais si nous sortions de la forêt pour chasser, les alfar pourraient ne plus jamais nous laisser entrer.
C’était pour des raisons de sécurité.
Même si Ara-san était un peu importante ici, elle n’était qu’une personne seule avec peu de moyens politiques. Elle était peut-être favorisée, mais il était clair qu’elle n’était responsable de rien d’autre que de son foyer. Donc elle ne pouvait rien décider à ce sujet. Elle ne pouvait que demander pour nous.
C’était la raison pour laquelle elle pouvait passer ses soirées à parler avec Kyou-san ou à discuter avec moi du système de héros pendant la journée. Pour une raison inconnue, elle m’avait demandé mon opinion sur certains détails et sur mes propres théories.
Ara-san, en tant que héros-sage, avait beaucoup d’hypothèses sur le pouvoir des héros. Mais il lui manquait encore des chiffres et des données expérimentales pour les prouver. Par exemple, elle était certaine que les Attributs ne dépendaient pas seulement du niveau, mais aussi de la base. Ainsi, quelqu’un qui était athlétique avant de devenir un héros devrait avoir des statistiques plus élevées avec la même classe et au même niveau que quelqu’un qui n’avaient pas pratiqué un seul jour. Un humain aurait des statistiques différentes d’un alfr avec la même classe et le même niveau puisque leurs corps de base étaient différents.
Entendre et contribuer à toutes ces idées était amusant d’une certaine façon. Cela me rappelait des fois, quand je discutais des « builds » et des stratégies sur des chats vocaux de MMORPG.
Et aujourd’hui, nous faisions une expérience sur des données de combat. Cela signifiait qu’Ara-san et moi allions nous battre dans un combat d’entraînement.
― ○●○ ―
Il était midi et Ara-san, Kyou-san, Rine et moi étions dans une clairière. Il y avait quelqu’un d’autre ici aussi : Jazzman ! Il nous surveillait tous les jours, et chaque fois, il me regardait comme si j’avais commis un crime capital.
Les spectateurs nous entouraient, Ara-san et moi. Elle s’était changée dans sa classe d’Acrobate, je serai sur celle de Lancier. Toutes les compétences étaient permises dans nos classes, mais pas de Changement de Classe, ce qui rendrait les données peu fiables. Nous voulions avoir une idée plus précise de la façon dont la différence dans les Attributs fonctionnait.
La meilleure classe d’Ara-san pour le combat en mêlée, Acrobate, avait des statistiques élevées en Dextérité, Agilité et Chance, modérées en Force et Persuasion, et est faible en Vitalité et Intelligence.
Ma classe de Lancier était concentrée sur Force et Vitalité, modérée dans la Dextérité, Agilité et Chance et faible dans Persuasion et Intelligence.
Donc, elle se battait vite et moi, j’étais un combattant de base, d’un point de vue statistique.
Son niveau était au-dessus du mien, mais pas tant que ça. Du point de vue des chiffres, nous devrions presque être jumelés, de sorte que nous puissions réellement essayer, comment cette différence dans la build et donc les Attributs influenceront réellement la bataille. Elle avait déjà quelques données d’autre affrontement entre d’autres héros, mais plus il y en avait, mieux c’était.
Ara-san portait toujours sa robe, qui ressemblait à celle d’un Cheongsam chinois et était capable de suivre ses mouvements excessifs d’Acrobate. Elle maniait aussi un étrange bâton, qui était fait de trois branches entrelacées. Une extrémité était épaisse et lourde, tout comme une massue, l’autre avait des rameaux et des feuilles.
« À mon signal. » Rine était l’arbitre. « Commencez ! »
Sans hésitation, j’avais commencé par une Poussée Rapide. Les oreilles d’Ara-san tremblèrent, signe d’égarement, mais après le choc initial de ce geste audacieux, elle avait réagit et avait également utilisé une compétence : Vent violant.
Elle avait sauté en l’air, s’était servie de sa perche pour se tenir debout et se dérober à mon attaque. J’avais balancé ma lance pour faire tomber cette perche, mais elle la souleva au même moment pour faire un saut périlleux et m’attaquer d’en haut.
C’était une attaque avec un grand mouvement, donc je pouvais facilement l’éviter. Mais au lieu de ça, j’avais contre-attaqué, en enfonçant le côté émoussé de ma lance dans son estomac, avant que le bâton ne descende.
Les grognements d’Ara-san étaient très différents de ce que j’aurais pensé. Ce n’était certainement pas un son normal qu’un elfe ferait, mais les alfar étaient vraiment différents. En perdant de l’élan de ma contre-attaque, l’extrémité du bâton de sa perche me frappa l’épaule, mais bien qu’elle ait fait quelques dégâts, ce n’était pas grave.
« Tu es morte, » si j’avais utilisé le bout pointu de la lance comme d’habitude, je t’aurais sérieusement blessée, la rendant très probablement incapable de se battre.
« Un autre round ? » Ara-san utilisa son léger sourire, mais elle semblait souffrir. « Après un peu de guérison, je veux dire. » Bien sûr, nous avions notre infirmière, Kyou-san, qui l’avait guérie en me jetant des regards hostiles.
C’était comme Jazzman, qui semblait prêt à me tuer en me fixant.
Hé, c’est une bataille fictive. Je ne me retiendrai donc pas plus que nécessaire.
« Deuxième round. Prêt… combat ! » cria Rine.
Au signal de Rine, Ara-san sauta. Et c’était haut de plusieurs mètres. Comment est-ce possible ? Ah, Acrobate, hein ? Et maintenant, elle commençait à briller, tandis qu’elle commençait à tourner dans les airs.
Eh bien, c’était peut-être atypique pour moi, mais si Ara-san semblait préparer une sorte d’attaque aéroportée, j’allais agir en conséquence. J’avais lancé ma lance, côté émoussé en premier encore une fois.
Aïe, c’était une attaque en plein dans le mille. Ou plutôt l’œil d’un Alfr. J’avais visé son visage, mais le fait de frapper son orbite n’était pas intentionnel.
Si c’était possible de perdre l’équilibre dans les airs, alors c’était ce qu’Ara-san avait fait. Je n’avais pas seulement perturbé sa capacité de charge, elle était aussi tombée comme une brique.
Et la deuxième douleur.
On dirait qu’elle n’avait pas pu amortir sa chute. Kyou-san avait couru vers elle et avait jeté à nouveau un sort de guérison pendant que je récupérais mon arme.
Rine s’agenouilla aussi devant elle et jeta un sort ou deux. « Ara’ainn, sois sérieuse, » Rine l’avait grondée. Jusqu’à présent, c’était un peu pathétique. Il semblerait qu’Ara-san préférerait le spectaculaire, et cela l’amenait à faire ces mouvements vraiment tape-à-l’œil, mais c’était des attaques qui étaient faciles à contrer.
Jazzman caressa l’épée courte présente sur sa taille.
S’il te plaît, arrête ça, ça me rend nerveux.
« Troisième round. Prêt… à vous battre. »
Cette fois, Ara-san s’engagea dans un combat serré. Je déteste ça ! La seule chose que vous pouviez faire était d’essayer de faire face coup après coup tout en étant vous-même battu à mort et en réagissant en moins d’un instant en cas de danger imminent. Son Agilité était plus élevée que la mienne, donc ça devrait bien servir notre expérience. Elle devrait pouvoir me vaincre ainsi.
Mais face à cela, elle pouvait être battue par des coups puissants. Une poussée avec ma lance ferait saigner son nez avant qu’elle ne puisse tomber et gémir.
Et c’était exactement ce qui s’était passé.
« Arako ! » Kyou-san était de nouveau à ses côtés. « Ken ! Qu’est-ce que tu as fait ? »
« Kyou, ne lui en veux pas. Il est juste meilleur qu’elle, » déclara Rine.
« Vraiment ? » demandai-je.
« Pas tant que ça. Vous bougez tous les deux mal, mais Kenta est plus audacieux et c’est pourquoi il brise ses défenses si facilement, » expliqua Rine.
« Katarine-san, j’ai fait de mon mieux, » Ara-san semblait un peu mortifiée. « Je le bloque, puis je le frappe, mais là, il me repousse et il me frappe après ça. C’est comme s’il n’y réfléchissait même pas. »
Suis-je donc en fait un meilleur combattant qu’Ara-san, qui vit dans ce monde depuis environ un siècle ? Est-ce du talent, ou le fait qu’elle ait passé la plupart de ces années sans se battre ?
Probablement ce dernier.
« Hé, humain ! » Ah, Jazzman est enfin énervé. « Battez-vous contre moi. »
Je ne voulais vraiment pas faire ça. « Non. Va-t’en ! »
Ara-san était du même avis : « Tu n’es pas un héros, Aera’jos, donc il n’y a rien à y gagner. Même si je ne suis pas la bonne personne pour parler, » elle était amère de la facilité avec laquelle je l’avais vaincue.
« Je vais combattre Kenta à la place, » déclara Rine
… Non, Rine. Juste non.
Kyou-san avait souri. C’était son sourire agréable qui me faisait un peu peur. « C’est une idée géniale. Rine est aussi un héros, ce qui lui donnera des données très intéressantes, je veux dire précieuses. »
Non, Kyou-san. Putain, non !
Ara-san avait réfléchi. « Même si leurs niveaux sont très différents, je pense que cela me donnerait un aperçu du potentiel de combat de Katarine-san. »
Non, Ara-san. S’il te plaît, non !
Mais il y avait peut-être un moyen de s’en sortir ! « Vous savez, mon cher alfr. » J’avais mis mes mains sur les épaules de Jazzman. « Vous avez de la chance. Vous ne m’aurez pas, mais le meilleur de nous tous, donc vous aurez l’honneur de combattre notre précieuse Rine, » ne m’en veut pas de mettre ce duel sur ton dos, Jazzman !
Si vous combattez Rine sérieusement, c’était une exécution courte et brutale. Même le fait de penser à elle se retenant, en utilisant le côté émoussé de son épée, ne pouvait être que comme une longue et lente sorte de torture, qui vous brisera les os et vous laissera saigner à mort.
Je ne veux vraiment pas me battre contre Rine sous aucun prétexte. J’ai bien trop peur.
« Espèce de voyou, je veux me battre ! Je me fiche de vos femmes, mais c’est vous qui avez blessé Ara’ainn ! » cria Jazzman.
« Il m’a appelée “la femme de Kenta” ! » Rine avait un peu rougi, pendant qu’elle souriait comme le soleil.
Mais l’autre fille en question était restée calme. « Aera’jos, c’était une expérience. Donc même si ça fait mal, tout va bien pour moi. »
Ara-san, tu es de mon côté.
« Alors, écarte-toi et laissez Katarine-san et Kenta-kun se battre, » déclara Ara-san.
… vers mon site d’exécution.
Rine était sortie de son illusion et son visage se transforma en mode combat.
« Prêt…, » Kyou-san, arrête de vouloir un tel combat, ça n’arrivera pas, et ne me sourit pas comme ça, ça me donne des frissons. « Fi — »
J’avais mis une main dans mon sac à dos, j’avais sorti une bombe fumigène, je l’avais jetée par terre et j’avais utilisé la fumée pour m’enfuir.
C’était du moins ce que je pensais faire.
« — ght ! »
Même si j’avais la couverture de fumée parfaite, j’avais senti quelque chose me donner un coup de pied dans le genou et plier, tandis qu’une main avait saisi mes cheveux et avait tiré ma tête en arrière. Ah, je vois le pommeau, qui est sur le point de me frapper le visage…
Ça va faire mal.
***
Partie 2
« Chéri ! » L’instant où ma conscience était revenue, c’était le moment où ma tête avait été étreinte. Je connaissais ces seins, c’était ceux de Rine. J’avais dû m’évanouir après une douzaine de coups répétés au visage.
J’avais alors vérifié mon statut, et j’avais été guéri. Je ne sentais pas d’enflures sur mon visage, mais je pouvais sentir mon propre sang et mes narines étaient bouchées.
« Tu l’appelles “Chéri” ? » Les oreilles d’Ara-san bougèrent. « Kenta-kun. Quand tu m’as dit que tu n’avais pas de relation avec une fille, était-ce un mensonge ? Ah, je vois, donc tu veux m’ajouter à ton sale nid d’amour en me parlant gentiment. Pauvre de moi. »
« Arrête de plaisanter. Et Rine, laisse-moi partir, » je me sens bien contre ta poitrine, alors arrête ça.
Vous gagnez 1 PMA.
Votre femme a pris soin de vous, montrant qu’elle veut être avec vous, même si vous avez des moments peu fiables.
Qui m’a assommé, d’après toi ?
J’avais regardé Kyou-san qui roulait des yeux et Rine qui riait. Leurs réactions à ces messages étaient généralement aussi diamétralement opposées.
« Hé, où est passé l’alfr ? » Je ne vois pas Jazzman.
« Il est parti, après avoir été appelé par Oro’hekk. Il y a encore quelque chose à la frontière. On dirait que ces deux humains n’abandonneront pas, » déclara Ara-san.
Ils reviennent tous les jours, c’est ennuyeux. Je devrais peut-être moi-même leur tendre une embuscade, pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient aucune chance. Mais j’étais encore limité dans ma liberté ici.
Pour Ara-san, qui ne savait pas qu’ils étaient des héros, c’était une nuisance sans importance en ce moment. « Comme Kenta-kun n’a même pas essayé de combattre Katarine-san, les données du dernier combat ne valent rien. »
« À quoi t’attendais-tu ? Rine est beaucoup plus forte que moi, » répondis-je.
« Oh, mon chéri ! » Rine avait rougi et elle avait tenu son visage dans ses mains, faisant une pose séduisante. « Tu exagères. Tu exagères vraiment. Je ne suis pas si bonne que ça. » Et le pire, c’est qu’elle le pense vraiment.
« Qui appelles-tu “Chéri” ? Et toi, Ara-san, ne cède pas aux idées stupides justes parce que tu es frustrée par le fait que je t’ai vaincue ! » déclarai-je.
Ah, ses oreilles tremblent. Je l’avais coincée. « Tu n’as gagné que parce que mes compétences sont rouillées. Je ne me suis pas battue en mêlée depuis des années. Je t’incinérerais avec ma classe de Druide, » les druides étaient censés pouvoir utiliser la Magie Élémentaire et la Magie de l’Esprit, qui était une combinaison puissante.
« C’était un test. Alors, ne sois pas trop émotive, » déclarai-je.
« Tu n’es qu’un mauvais gagnant ! » cria Ara-san.
Cette fille… techniquement, ce serait plus comme une « femme », mais l’appeler une « fille » semble tout simplement plus approprié. Alors : Cette fille est une mauvaise perdante. Je ne les supporte pas, même si j’en suis aussi un.
« Ken, Arako, essayez de rester calme. C’est l’heure du déjeuner, » Kyou-san posa une couverture sur le sol, puis elle récupéra dans son sac à dos de la vaisselle. Aujourd’hui, c’était un pique-nique.
C’était quelque chose comme des rouleaux de chou. Je ne savais pas de quel animal provenait la viande, mais je soupçonnais que c’était de l’écureuil. Au moins, je n’avais jamais vu de viande dans les provisions que Jazzman apportait, c’était donc la seule explication que j’avais.
Mais ce n’était pas comme si j’avais vu toutes les livraisons. Cependant, l’idée que les écureuils, qui harcelaient Rine tous les jours, soient mangés par nous soit amusante.
Peut-on manger de la viande d’écureuil ?
« Tiens, Kenta-kun, » Ara-san me versa du thé à l’Aeolferelda. Il faisait raviver l’esprit et le corps. Même si Ara-san n’en avait qu’une réserve limitée, elle le partageait avec nous. C’était ce qui se rapprochait le plus du thé vert au monde.
J’avais bu une gorgée. « Ahh… Cela régénère en vérité beaucoup de PM et de PE, Ara-san m’a expliqué que l’arbre Aeolferelda est comme un générateur de mana. Ainsi, même ses feuilles mortes, à partir desquelles le thé est fait, sont imbibées de cette substance, ce qui génère des PM. Comme toujours, c’est bon. Merci. Merci. »
« *Soupire* » on dirait que Kyou-san avait réfréné une plainte en buvant aussi un peu de thé. « Merci, Arako. »
« Comment peux-tu boire ça ? » Le sens du goût de Rine était un peu différent, pour être franc : le thé était trop amer selon elle. Non seulement sa personnalité, mais même ses goûts étaient enfantins. Elle buvait donc de l’eau mélangée à un peu de jus.
Les petits pains au chou étaient délicieux comme tous les autres plats que Kyou-san nous servait. C’était un vrai plus de la classe de Cuisinier, Kyou-san pouvait tout rendre savoureux, à condition que cela soit comestible même de loin.
Ce n’est pas comme si je lui dirais ça. Elle était déjà assez vaniteuse comme ça, alors je n’avais pas besoin d’encourager ce comportement.
Ara-san appréciait également le repas. On le voyait à ses oreilles, qui étaient pointues vers le haut et légèrement tortillées. Au fil des jours, je m’étais rendu compte que les oreilles d’une personne étaient comme les sourcils d’un humain, un élément essentiel pour interpréter l’émotion de la personne.
Rine avait des manières impeccables lorsqu’elle mangeait, ne laissant même pas un peu de graisse sur sa bouche ou ses vêtements. Je suppose que c’était vraiment une princesse, même si elle ressemblait et se comportait normalement comme un garçon manqué. Je suppose qu’elle connaissait l’étiquette.
Je m’en fichais quant à moi des bonnes manières à table. Je prenais les rouleaux de chou avec ma main et je les mettais dans ma bouche. Ma mère me gronderait pour ça, mais maintenant que j’étais dans un monde imaginaire, personne d’autre que les filles ne pouvait me voir.
Les oreilles d’Ara-san bougèrent, puis ils s’alignèrent. « Kenta-kun, tout le monde. Je viens d’avoir un message de l’aîné, » avec la Magie d’Esprit, il était possible d’envoyer un message à travers les plantes à une autre personne, qui avait aussi la Magie d’Esprit. Il semblerait y avoir une limite de portée et que seulement quelques personnes pouvaient l’utiliser, mais c’était vraiment pratique. « Demain, nous irons peut-être visiter le village. »
Kyou-san avait été ravie : « Pour qu’on puisse voir la relique ? » Bien sûr, elle tenait à désélectionner la classe de Guérisseuse, même si je pensais toujours que ce serait du gâchis. C’est une classe d’artisanat, tu sais ? J’aime ça, c’est toujours un plaisir d’organiser l’équipement, le matériel, le temps et d’autres ressources.
Mais Kyou-san prévoyait pour bien plus tard, pour le moment où elle et moi nous nous séparerions, quand la malédiction sera levée. Quand cela se produira, elle devra s’occuper des choses toutes seules.
Ara-san avait pris une autre gorgée. « Peut-être. Ça dépend de ce que les villageois ont préparé. »
« Quel genre d’objet est-ce, Ara-san ? » demandai-je.
« Ne te l’avais-je pas dit ? C’est une plume d’oie, » répondit Ara-san.
« Une plume d’oie… d’autres reliques intéressantes là-bas ? » demandai-je.
« La plupart d’entre eux ont été pris par nos propres héros pour leurs quêtes, comme nos autres puissants objets magiques. Certains de ces héros sont déjà morts, on ne sait pas pour le reste. Sans Aeolferelda, on ne peut pas les appeler, » déclara Ara-san.
« Donc l’arbre augmente aussi la portée de l’Appel Lointain ? » Vers n’importe qui que l’utilisateur pouvait voir, à n’importe quel utilisateur de Magie d’Esprit dans un certain rayon d’action. Les deux avaient des effets similaires, mais étaient quand même différents.
« Aeolferelda est la source de la magie dans notre monde. Ils sont partout à Ljosgrond, et ils sont la base de notre culture. Il était difficile de s’adapter à un monde avec une seule Aeolferelda. C’est très important ici. Sans lui, nous ne pourrions pas maintenir les sceaux magiques, qui protègent Aroahenn, » déclara Ara-san.
Ah, je vois. C’est un peu comme l’électricité. C’était quelque chose autour duquel toute la société avait commencé à fonctionner. On pouvait s’en passer, mais ce n’était pas pareil. Maintenant, les alfar d’Aroahenn n’avaient qu’une seule centrale électrique, qui était utilisée pour alimenter le mécanisme de défense et pour produire d’autres choses que de la magie, comme le thé.
« Mais tu as dit “la plupart d’entre eux”, donc il reste encore quelques reliques ? » demandai-je.
« De la camelote inutile, » répondit Ara-san.
« Comme ? » demandai-je.
« Une amulette, qui brille, si elle est portée par un héros. Une cloche, qui sonne, si vous montez de niveau. Et une ceinture, qui vibre, si vous utilisez une Compétence en la portant, » répondit Ara-san.
Kyou-san et moi nous nous étions regardés dans les yeux. « « Inutile. » »
« C’est comme je l’ai dit, » déclara Ara-san.
« Ne pourriez-vous pas utiliser l’amulette pour identifier les héros ? » demanda Rine.
« Seulement s’ils ne le montrent pas par d’autres moyens, comme le Changement de Classe, un large éventail de compétences, ou simplement montrer votre statut à quelqu’un d’autre, » non pas qu’Ara-san puisse lire nos fenêtres de statut puisqu’elles étaient en japonais. Mais elle avait copié le mien et celui de Kyou-san, tandis que j’avais demandé à Rine de copier le sien, car la princesse apprenait constamment et nous faisions de notre mieux pour ne jamais la laisser seule avec Ara-san. « C’est donc inutile, à moins que vous ne cherchiez à connaître le statut de héros d’une personne que vous avez emprisonnée. Et nous ne faisons pas de prisonniers ici. »
Je ferais mieux de ne pas causer de tort aux alfar. « La ceinture semble agaçante. Franchement, tu utilises un talent et puis soudain quelque chose vibre autour de tes hanches. Et comme je vérifie mon niveau régulièrement, ce n’est pas nécessaire d’avoir une sonnette. Ara-san, je pensais que tout ce qui concerne les héros était rassemblé ici ! »
« De nos jours, le savoir seulement et c’est en raison de moi. Si je partais, il n’y aurait plus personne, qui se soucierait de tous les détails et du fonctionnement des héros. Ils ne voient pas l’intérêt d’investir dans le savoir. Ils supportent juste mes souhaits, » répondit Ara-san.
« C’est dur, hein ? » demandai-je.
« Arako…, » déclara Kyou-san.
« Ara’ainn, viens-tuavec nous ? » Rine invita Ara-san dans le groupe.
…
Pourrais-tu essayer de lire l’ambiance ?
« Pourquoi ? » Ara-san était confuse. Je n’avais aussi aucune idée de pourquoi Rine avait fait ça. Mais c’était peut-être sa conclusion après s’être perdue dans ses pensées roses d’amitié et autres.
« Parce que tu es un héros, et pas une chercheuse. Tu dois faire bon usage de tes pouvoirs et je veux être ton amie ! » déclara Rine.
« Euh… merci ? » Ah, c’est comme ça que tu réagis avec Rine qui te met à terre avec ses mots. Même si l’expression faciale d’un alfr n’est pas forte, le visage d’Ara-san est un exemple d’un livre d’images où l’on ne sait pas trop quoi faire.
« Super, Ara et moi sommes amies ! » Les regards d’Ara-san s’alternaient entre moi et Kyou-san. Pendant que Kyou-san lui fait un sourire forcé, j’avais soupiré. Rine s’en foutait de ça. « Tu peux aussi m’appeler Rine, Ara. »
« Euh… Je préfère toujours Katarine-san, » déclara Ara-san.
« OK, Ara ! » déclara Rine.
« N’es-tu pas contente, Ara-san ? Tu t’es fait une nouvelle amie ! » En fait, c’est amusant. D’autant plus qu’Ara-san essayait de se lier d’amitié avec moi, elle s’était elle-même liée d’amitié dans la foulée.
« C’est sorti de nulle part, » déclara Ara-san.
« Ara, j’étais la seule dont tu n’étais pas proche, alors je me suis sentie exclue. Ce n’est pas comme si je n’y avais pas pensé avant, » déclara Rine.
Sérieusement, il n’y avait pas eu d’introduction et pas de mise en place, et cet événement avait juste sauté dans la partie centrale. Si c’était un jeu, ce serait une mauvaise conception d’histoire, mais la réalité était parfois comme ça.
« Mais Katarine-san, je dois refuser ton offre, » déclara Ara-san. « Il n’y a aucun avantage pour moi à me joindre à ton groupe, et au contraire, tu peux rester ici jusqu’à ce que j’ai toutes les données dont j’ai besoin de toi. Cela peut prendre un certain temps puisqu’il y a beaucoup de circonstances inhabituelles chez toi. Mais après, c’est retour à l’analyse. »
D’une façon ou d’une autre, je trouvais ça dommage. Ara-san semblait être une personne de type mage et cela serait un bon ajout au groupe. Et c’était quelqu’un qui essayait de comprendre le système des héros, pour qu’on puisse toujours faire un certain remue-méninges sur les choses, ce qui m’irritait, car c’était un peu étrange.
D’un autre côté, j’étais aussi content, car le fait d’avoir quelqu’un d’autre dans mon groupe me fatiguerait.
***
Partie 3
Aera’jos était irrité. Il n’aimait pas les humains, mais c’était normal si l’on considérait la longue histoire des alfar avec eux. Pour quelqu’un comme Ara’ainn, qui était étrangère à ce monde, il était difficile d’imaginer ce que cela signifiait que d’avoir un ennemi héréditaire, ou du moins quelque chose qui s’en rapprochait.
Dans un passé lointain, les humains et les alfar avaient essayé de s’entendre à une époque où les dieux avaient poussé les races à entrer en guerre les unes avec les autres. Mais Elmli, la déesse alfr de la connaissance et Vynnwor, le dieu alfr de la guerre, décidèrent qu’il valait mieux faire alliance avec l’une des races les moins brutales.
Ils ignoraient tout de la nature cachée des humains.
Ils étaient motivés par leurs désirs, qui étaient si forts qu’ils finissaient par tout dévorer. L’alliance n’avait duré que deux cents ans, avant que les humains n’attaquent les alfar en un mouvement rapide, brisant le royaume des alfar en plusieurs morceaux. La plupart des survivants s’étaient enfuis, alors maintenant les alfar étaient dans les endroits cachés du monde.
Depuis lors, beaucoup d’alfar avaient fait de leur mieux pour éviter les humains ou les membres des autres races, choisissant des endroits éloignés d’eux pour s’établir. Pendant un temps, le royaume Feuerberg essaya de convaincre Aroahenn de les aider dans la guerre contre les démons, mais même si la trahison était loin dans le passé, la méfiance était encore dans le cœur des alfar.
Du moins dans certains d’entre eux.
Et pour une raison quelconque, les humains avaient commencé à les appeler des elfes, ce qui était une insulte pure et simple. Ils étaient fiers d’être les Ljos, qui faisaient partie de la race des Alfar. D’autant plus que les Dökk étaient aujourd’hui légendaires, ils devaient porter ce nom avec fierté par les deux tribus.
Le fait de voir Ara’ainn s’entendre avec ces humains, c’était irritant pour Aera’jos. Même s’il avait des sentiments profonds pour elle, ce n’était pas lui qui avait tant fait pour elle, mais eux, de parfaits étrangers, qui avaient pu s’approcher d’elle.
Vingt ans de séduction et il n’avait jamais pu faire de flirt. Et en moins d’une semaine, les humains étaient devenus intimes avec elle et cela même s’ils étaient amenés ces autres humains à Aroahenn !
« Aera’jos, reste concentré, » Oro’hekk avait rappelé à Aera’jos ce qu’il était censé faire. Il surveillait les intrus depuis les herbes. Et en plus, ils essayaient toujours. Ils campaient comme s’ils s’en moquaient, crier comme des sauvages vers la forêt, et ils tombaient sur les nerfs d’Aera’jos.
Oro’hekk était un vétéran, et il était presque aussi vieux que l’aîné. Un homme aussi vieux que lui était comme un phare de sagesse. Il n’appelait aucun des gardes de façon informelle, alors il s’attendait à ce que les autres l’appellent par son nom complet. « Qu’en penses-tu, Aera’jos ? Est-ce qu’ils sont tous les deux dans un tel truc ? »
« Très probablement, » le désir de l’être humain était infini, surtout son désir sexuel. Ils étaient censés même s’accoupler avec ceux d’un sexe identique, ce qui permettait à tout homme sain d’esprit de se demander : À quoi bon si vous ne pouvez pas faire des enfants ?
Oro’hekk avait alors appelé le reste du groupe. « Ils sont têtus, alors au lieu de les effrayer à nouveau, je pense que le harcèlement serait la prochaine étape. Des suggestions, tout le monde ? »
« On pourrait leur jeter de la poudre à gratter. »
« Ou alors on peut les appeler des Dumans pendant des heures depuis derrière notre barrière. »
« Ne peut-on mettre de la merde dans leurs sacs à dos, pendant qu’ils ne regardent pas ? »
« Si on fait ça, on devrait mettre le feu. »
« Ou nous pouvons le mettre dans un sac, l’incendier et le jeter sur eux. Quand ils essaient d’éteindre les flammes, alors “splash” ! »
« Et si on les laissait rester jusqu’à ce que l’un d’eux dorme ? On assomme celui qui ne dort pas et on gribouille sur le visage de celui qui dort. »
« Pourquoi ne pas aller pisser sur lui à la place ? »
« Ou on peut le piquer avec une aiguille dans le dos, à un endroit qu’il ne peut atteindre. Et laissez l’aiguille dedans. »
« De la poudre à gratter dans ses sous-vêtements ! »
« On pourrait aussi voler leur matériel. »
« Et le jeter dans un tas de merde. »
« Ensuite, nous devons faire une carte pour qu’ils puissent la récupérer. Alors ils doivent creuser dans la merde pour le trouver. »
« Ce sont toutes de très bonnes suggestions, » Oro’hekk interféra. « Mais j’aimerais faire quelque chose de gros, comme creuser un gros trou, le remplir de merde. Puis on fait semblant de les conduire au village. On les fait tomber dans la fosse, puis on jette de la poudre à gratter par en haut, en pissant et en les appelant à plusieurs reprises “stupides dumans”. Et si quelqu’un a la moindre idée de la façon dont nous pouvons inclure le gribouillage et le vol, alors tout le monde sera heureux. Sauf ces humains. »
« Tu oublies le feu. »
« Et le feu ! C’est ainsi que la noble race alfr fait les choses ! » Oro’hekk était vraiment un chef sage, capable de combiner tant d’idées dans un grand plan. « Ces dumans apprendront que les alfar ne reculeront pas ! »
« « « « « « Ouaissssss ! » » » » » »
Après quelques remue-méninges, les alfar avaient décidé d’utiliser de la poudre à démanger inflammable. Le pololpo en poudre était beaucoup plus puissant lorsqu’il était brûlé une seule fois, mais c’était aussi légèrement explosif, mais c’était assez faible que vous ne puissiez pas être blessé par cela, même si vous êtes en plein milieu de l’explosion de flammes. De plus, les alfar prendraient les équipements des humains, avant qu’ils ne les conduisent au « village » et gribouillent leurs visages, pour que « tout le monde puisse voir, qu’ils sont amis ».
Le plan était parfait.
Puisqu’il faudrait du temps et de la planification pour creuser la fosse et trouver assez d’animaux pour demander à chier dedans, cela allait prendre un certain temps. Mais ce soir, ils pourraient y arriver !
― ○●○ ―
Plus tard, cette même nuit.
« Au moins, ils n’ont pas attaqué aujourd’hui, » Yoshimura et Hoshibashi revenaient chaque jour et étaient chassés chaque fois.
« Pourquoi ne les gifle-t-on pas la prochaine fois qu’on les voit ? » Hoshibashi, en tant qu’ancien délinquant, avait été celui qui avait suggéré de montrer aux elfes leur détermination, mais aussi le premier à en avoir assez d’être blessé chaque jour.
« Nous en savons trop peu. Même si nous les battons, il n’y aura peut-être aucun moyen d’entrer dans le village. Les elfes sont censés être très secrets, alors reste patient. »
« Et les humains sont censés être idiots. » Une voix familière, c’était le chef des elfes. Il était sorti de l’ombre du feu de camp, sa voix était clairement irritée. « Alors, qu’est-ce que vous voulez faire aujourd’hui ? »
Hoshibashi se leva et serra les poings, mais Yoshimura essaya de le calmer d’un geste de la main. « Non. C’est une chance. » Hoshibashi s’était alors assis avec ses bras croisés en regardant l’elfe. « Désolé pour mon compagnon, mais il est un peu en colère après votre traitement de ces derniers jours. »
« Vous l’avez bien mérité, pour l’intrusion dans notre territoire ! » déclara l’alfr.
« Encore une fois, désolé. Mais il y a des raisons à cela. »
« Parlez. »
« Euh… À qui ai-je l’honneur ? »
« Aera’jos. Je suis l’adjudant des gardes d’Aroahenn. »
« Aera’jos-san, je m’appelle FortuneVillage. C’est mon partenaire, StarBridge-san, » c’était les kanji de leurs noms de famille en anglais. Ils voulaient tous les deux utiliser des pseudonymes, au cas où. « Nous voulons parler à votre peuple, car nous avons beaucoup d’informations à vous offrir. Et des biens. Nous sommes à l’origine des mercenaires, donc nous venons souvent ici et nous avons entendu dire que vous collectionnez les reliques. Nous en avons quelques-uns. »
« Vous avez des reliques ? Dans vos sacs à dos ? » demanda Aera’jos.
« Oui. Et nous voulons commercer avec vous. »
« Je vois, je vois. Même si je suis curieux, d’où avez-vous entendu parler de cette information ? C’est un peu vieux, et en ce moment, on n’achète pas tant que ça, » il avait un peu souri, donc cela devait être bon. Yoshimura essaya de lire quelque chose sur le visage d’Aera’jos, mais il bougeait à peine. Seules les oreilles tremblaient de temps en temps, mais Yoshimura ne savait pas ce que cela signifiait.
« Pourriez-vous faire une exception ? » Yoshimura était dans sa classe de Commerçant, qui avait une grande caractéristique en Persuasion en plus de la capacité de Conversation. Ainsi, il était sûr qu’au moment où ils parleraient, il pourrait certainement faire quelque chose pour entrer dans le village.
« On dirait que je n’ai pas le choix. Laissez-moi appeler d’autres personnes. Et bien sûr, vous devez nous donner votre équipement, garder vos sous-vêtements. C’est juste pour la sécurité, » déclara Aera’jos.
« Je ne vous donnerai pas mes armes ! » L’arme de choix d’Hoshibashi est une grande épée qu’il pouvait à peine soulever dans sa classe d’Étudiant. Comme armes secondaires, il utilise une massue et une épée courte. Ses mains errèrent jusqu’à sa taille, prêtes à utiliser les deux armes à tout moment, même s’il lui manque la capacité d’Ambidextrie, ce qui limitait son efficacité.
« StarBridge — vous, les humains, vous avez vraiment des noms étranges — laissez-moi vous dire ceci. Nous sommes encore cinq à nous cacher et à pointer nos flèches sur vous. Vous pouvez donc soit vous mettre d’accord avec nous et venir au village, soit nous nous assurons que vous ne pourrez pas revenir. Une flèche dans les genoux tend à mettre fin à toute carrière de mercenaire, » la voix d’Aera’jos était rieuse, et c’était quelque chose que l’on ne pouvait décrire que comme une jubilation malicieuse.
« S’il vous plaît, StarBridge-san, restez calme. Et Aera’jos-san, serait-il possible de garder au moins une arme ? Et les vêtements ? Et en quoi l’armure peut-elle vous faire du mal ? » Yoshimura avait fait de son mieux, espérant l’effet fourni par la Persuasion.
Aera’jos avait regardé les deux humains. Puis il avait dit avec un haussement d’épaules. « Bien. Des vêtements, une armure et une arme, mais une grosse. Donnez-moi tous vos couteaux. » Ça a marché ! Ça a vraiment marché !
Trois des cinq elfes qui se cachaient se révélèrent et prirent les sacs à dos et les armes. Yoshimura avait gardé son épée longue en tant qu’arme et Hoshibashi sa grande épée. Même s’il avait un peu de puissance, les elfes n’avaient pas l’air de s’en faire.
Tous deux avaient été fouillés à la recherche d’armes cachées, mais il n’y en avait aucune.
« Viennent ensuite les signes. Sans cela, vous serez traités comme des intrus. Tournez-vous, on va les peindre sur vos visages, » déclara Aera’jos.
C’était un peu étrange, mais cela semblait toujours logique. Même si Yoshimura ne pouvait s’empêcher de penser que le visage d’Hoshibashi avait l’air idiot avec tous ces symboles. Certains d’entre eux lui semblaient étrangement familiers.
Mais en ressemblant à ça, ils pouvaient enfin suivre les quatre elfes.
Aera’jos expliqua. « C’est le mauvais côté. L’entrée est à environ une heure de marche, donc nous ne pouvons même pas ouvrir les défenses pour vous de ce côté. »
« Ah, je vois. »
Les elfes autour de Yoshimura et Hoshibashi étaient étrangement tendus. Mais Yoshimura ne savait pas s’ils souriaient ou si c’était une expression sévère. Il devina que c’était ce dernier cas, car le fait d’amener des étrangers dans leur village était un gros risque.
Les deux héros marchèrent donc la plupart du temps en silence. « Nous sommes arrivés. » Après une heure de marche, Aera’jos expliqua. « Voyez-vous ce chemin ? C’est l’entrée. »
Pour Yoshimura, il n’y avait pas de chemin visible, mais les elfes étaient censés être liés à la nature, alors ils pouvaient voir quelque chose comme un chemin qu’un humain ne remarquerait même pas.
« Allez-y et continuez afin que nous puissions vous voir clairement. Suivez juste le chemin, » déclara Aera’jos.
Yoshimura et Hoshibashi échangèrent des regards, puis Hoshibashi murmura. « Il faut juste le faire, » et il avait marché droit devant.
« À côté l’un de l’autre, s’il vous plaît. Et un peu plus à droite, » déclara Aera’jos.
Les héros avaient fait ce qu’Aera’jos leur avait dit. Puis ils marchèrent sur quelque chose, et tous les deux regardèrent le sol. Rien.
« Étrange. »
« Vous venez de passer la première barrière. Continuez à avancer. Les prochaines étapes peuvent paraître étranges, mais après, tout ira bien, » déclara Aera’jos.
Si Aera’jos le disait, alors Yoshimura n’avait d’autre choix que de lui faire confiance.
Tous les deux effectuèrent ensemble le prochain pas, juste un pas avant d’arriver entre les premiers arbres. Et puis le sol s’effondra.
Ils étaient tombés d’environ 5 mètres et avaient atterri dans quelque chose de boueux. Et à ce moment-là… « *Bluargh* » Hoshibashi poussa un cri de pur dégoût. « Je l’ai dans ma bo — merde ! »
Oui, c’était de la merde. Littéralement. L’odeur, la texture, c’était trop sombre pour voir clairement, mais Yoshimura était sûr que ça ressemblerait à de la merde et que ça en aurait le goût. Eh bien, Hoshibashi avait eu un avant-goût.
Et quelque chose était venu d’en haut. Une poudre étrange. Il était entré dans les cheveux et la peau. Et ça gratte comme un fou. « Et la touche finale. » Quelque chose comme une allumette tomba dans la fosse et la poudre s’était enflammée.
« AHHHHHH ! »
« NONONONO ! »
Tous deux crièrent de panique, mais les flammes se dispersèrent aussi vite qu’elles arrivèrent. Mais d’une façon ou d’une autre… la démangeaison avait empiré ! Ils se griffèrent comme des fous, mais ça ne s’arrêtait pas.
« Avez-vous besoin d’eau pour l’enlever, non ? » Plusieurs elfes étaient en haut du trou, baissant leur pantalon et montrant leurs… choses… qu’est-ce que c’est ? C’était étrange, bizarre et quelque chose qui devrait être mis en mosaïque.
Yoshimura ne savait pas combien les organes génitaux des mammifères pouvaient différer ! Mais ce qu’il savait maintenant, c’était l’odeur de l’urine d’elfe.
Et une seule question le torturait : « Pourquoi !? Comment pouvez-vous être si cruel !? » Il était sur le point de pleurer, se sentant comme une grenouille au fond d’un puits de merde. Mais en fait, leur situation était bien pire. Ils étaient au plus profond de la masse brune, le haut de leur corps leur démangeait comme l’enfer, ils avaient été piégés, humiliés et insultés.
« Dis-moi, humain, qu’est-ce qu’on est ? » demanda Aera’jos.
« Connards ! »
« Nous sommes les Alfars. Ne l’oubliez jamais. On ne traite pas avec vous, Dumans, » déclara Aera’jos.
« « « « « Dumans ! Dumans ! Nananana-dumans! » » » » »
« Au fait, je vais prendre vos affaires. Ne vous inquiète pas, on viendra vous chercher demain. Prenez ça comme une leçon et ne revenez plus jamais ! » Puis, soudain, des racines poussèrent au sommet du trou, le recouvrant entièrement. Yoshimura et Hoshibashi avaient été abandonnés, privés de leur équipement et de leur dignité.
Yoshimura n’avait pas pu tenir le coup. « NOUS SOMMES DES HÉROS, BANDES DE MONSTRES ! »
***
Partie 4
Qu’est-ce qu’il a dit ? Aera’jos avait une bonne ouïe, même pour un Alfr. « Héros… »
« Bon travail, tout le monde, » Oro’hekk et le reste des alfar, qui avait perdu à la courte paille, avaient dû être les remplaçants, avait pu rire et féliciter le chanceux, qui avait pu interagir directement avec les humains. « Aera’jos, comme prévu. Maintenant, nous devons cacher leur équipement loin d’ici et faire une carte, alors c’est bon. »
« … Pourrais-je faire ça ? » Aera’jos voulait confirmer certaines choses.
« Si tu aimes travailler la nuit, alors je t’en prie, » déclara Oro’hekk.
« Personnellement, je veux que ce soit la farce parfaite. » Appeler ça une farce était un euphémisme du point de vue humain. Mais pour les Alfar, c’était juste un peu de plaisir.
Après avoir parlé avec certains de ses pairs de ce grand succès, Aera’jos avait couru vers l’ouest. Il avait vérifié que personne ne l’avait suivi, puis il avait vérifié les sacs à dos. Vide, comme ceux d’un héros. C’était donc un sac à dos magique qui ne pouvait être utilisé que par son propriétaire, une relique d’un genre particulier.
Alors, ce sont des héros ? Il ne le saurait pas à moins d’avoir des preuves et pour cela, il devra leur rendre visite à nouveau. Cependant, il vaudrait mieux laisser tomber.
Mais s’ils étaient des héros, pourquoi pourchassent-ils les autres héros humains ? Et pourquoi n’ont-ils pas parlé aux Alfar de la vraie nature de ces intrus… ? Les héros aux côtés d’Ara’ainn ne sont peut-être pas ce qu’ils prétendent être.
Aera’jos en savait trop peu et cela lui avait été rappelé. Mieux valait qu’il entende ces deux-là, d’autant plus qu’ils étaient dans une situation assez difficile et qu’il n’y avait pas de mal à ce qu’ils s’en sortent.
Et tout cela, car chaque héros éveillerait l’intérêt d’Ara’ainn. Si tout cela prouvait que ces trois personnes présentes dans sa maison étaient dangereuses et qu’ils finissaient par être tués, alors cela correspondrait aux souhaits d’Aera’jos.
Il était ainsi revenu au trou recouvert de racines. Mais dès qu’il l’avait vu, le cache-racine s’était ouvert et une seule silhouette humaine avait sauté hors de là. C’était StarBridge, qui était couvert de merde, de la tête aux pieds, mais ses cheveux dépassaient de façon étrange, ses yeux étaient tellement éblouissants qu’ils brûlaient pratiquement, et ses dents semblaient deux fois plus grandes qu’avant.
Ce n’est pas humain, c’est une bête sauvage.
Aera’jos avait sorti son arc et il avait essayé de se fondre avec les ombres, mais StarBridge se trouva soudain juste devant lui, le prenant par la gorge et le soulevant. « UUUUUUURHRHRHRHRHRGHHGHGHGHG ! » Un bruit inhumain était sorti de sa bouche.
L’autre pouvait pratiquement sentir comment si son cou était sur le point de se briser, mais alors une autre personne était montée hors du trou, FortuneVillage. « Hoshibashi, change-toi ! »
Soudain, la férocité de StarBridge avait disparu, mais il avait toujours l’air en colère. Puis Aera’jos avait été relâché, toussant sur le sol. « Tuons ce ver. » Demanda StarBridge.
« Non. » FortuneVillage était aussi en colère, mais sa colère était aussi froide que l’hiver. « Aera’jos ? Est-ce donc toi ? » Aera’jos n’acquiesça que d’un signe de tête. « Je vois. Il semble y avoir un malentendu et même si cela nous a pris du temps et que nous avons dû surmonter notre dégoût pour plonger dans la boue assez longtemps pour dissiper les démangeaisons, nous sommes toujours prêts à parler. Du moins, je le suis, je ne serai pas sûr pour Hoshibashi, je veux dire, StarBridge. Alors, dis-moi, elfe, es-tu prêt à parler ? »
L’air autour d’eux deux était totalement différent de ce qu’il était avant. Aera’jos avait un peu peur, mais il pouvait encore faire face à ça. « Était-ce un Changement de Classe en ce moment ? » Comment la sauvagerie de StarBridge avait-elle soudainement changé, après que FortuneVillage avait donné un ordre ? Cela ressemblait beaucoup à un Changement de Classe comme un héros le ferait.
« Donc tu le sais ? Oui, ça l’était, » déclara FortuneVillage.
« Et tu es aussi un héros ? » demanda Aera’jos.
« Oui, » déclara FortuneVillage.
« Prouve-le, » demanda Aera’jos.
« … Voilà. » FortuneVillage avait laissé apparaître une sorte de feuille de lumière avec d’étranges symboles dessus. L’écran de statut d’un héros. « Satisfait ? »
« Vous savez, si vous l’aviez dit dès le début, on n’aurait pas utilisé la fosse, » Aera’jos avait ri de l’absurdité de cette situation. « D’abord, laissez-moi vous guider jusqu’à un endroit où vous pourrez vous laver, puis nous parlerons. Vous puez. »
Aera’jos était peut-être dans une situation difficile auparavant, mais il garda son calme, malgré cette petite peur. C’était un fier alfr, donc il n’aura pas peur des humains !
Mais il était peut-être temps de leur parler d’égal à égal.
― ○●○ ―
Le lendemain matin. Aroahenn.
Le village des Alfar était différent de tous ceux que j’avais vus auparavant. Certaines maisons semblaient provenir de la cime des arbres, tout comme celle d’Ara-san, où les branches et les feuilles construisaient tout un bâtiment. Les bâtiments plus grands étaient même faits d’arbres entiers, qui se tordaient les uns autour des autres et avaient construit entre les racines des arbres particulièrement grands.
Des branches reliaient les bâtiments sur trois niveaux les uns aux autres, tout comme des ponts. Les vignes étaient suspendues par le haut, et les alfar les escaladaient avec agilité pour atteindre un niveau supérieur. Parfois, ils s’entrelaçaient comme un filet, de sorte qu’ils pouvaient simplement surgir d’une plate-forme plus haute.
C’était comme un énorme rocher d’escalade, mais la trentaine d’Alfar que je pourrais voir le considérait comme si c’était normal. Ainsi, les Alfar ont aussi un équilibre incroyable, hein ?
Ara-san afficha son léger sourire, et ses oreilles frétillaient. Elle semblait s’intéresser à nos réactions. Son sourire le plus beau, mais encore réduit s’était un peu élargi, alors qu’elle voyait mon regard impressionné. Elle avait ri à cause du visage d’incrédulité de Kyou-san et semblait ne pas savoir trop quoi faire de l’admiration ouverte de Rine.
« C’est comme un autre monde. »
« Whooooaoaaaa. »
« Quand tu auras fini de me fixer, on ira dans ce bâtiment. C’est la salle des anciens, on y rencontrera l’aîné Gaer’mon, » déclara Ara-san.
Mais il y avait encore une question que je voulais poser. « Où est notre escorte ? Sont-ils cachés à la vue de tous, prêts à nous tendre une embuscade, si on fait quelque chose de stupide ? » Il n’y avait aucune chance que les alfar nous laissent faire ce que nous voulions ici.
« Exactement. Tu sais déjà comment les choses se passent, » l’expression d’Ara-san était plus difficile à saisir que d’habitude, mais si j’essayais de le savoir vis-à-vis de sa voix, alors c’était quelque part entre le déplaisir et la joie. Drôle de combinaison.
Nous étions entrés dans la salle des anciens, un bâtiment entièrement fait d’arbres vivants. C’était comme une grande tour, mais nous avions déjà vu l’aîné au niveau du sol. Il semblait avoir à peu près l’âge d’Ara-san ou de toutes les autres personnes que nous avions vues. Ses cheveux étaient blonds comme de l’eau de vaisselle, ses yeux avaient un iris intérieur jaune, brillant comme de l’ambre, et un extérieur vert, qui ressemblait à une émeraude.
Se pourrait-il que l’on puisse mesurer l’âge d’un enfant à l’aune des yeux ? Ara-san semblait encore jeune pour un alfr et elle avait les yeux de couleur sombre, la plupart des gardes avaient des yeux plus brillants, Oro’hekk plus que les autres, et maintenant nous avions l’aîné avec ses yeux brillants.
Eh bien, à en croire ça, Rine devait ressembler à une vieille dame pour les alfar, puisque ses yeux étaient aussi brillants et scintillants. Mais pas comme un joyau, c’était plutôt comme une forge.
Ah, je crois que j’y vois un peu trop clair.
Ou bien l’ai-je fait ?
L’aîné s’avança vers nous. « Bienvenue à Aroahenn, humains. Je suis Gaer’mon, l’aîné de ce village. Je voulais vous voir tout seuls avant qu’on décide quoi faire de vous. Il semblerait que vous prenez bien soin d’Ara-tan. Je ne l’ai jamais vue aussi bien reposée, bien soignée et joviale auparavant. »
« Ancien, pourriez-vous s’il vous plaît…, » commença Ara-san.
« Je me souviens comme si c’était hier, quand nous avions eu des pluies diluviennes, déracinant certains de nos arbres. Quand la maison d’Ara-tan était tombée par terre, s’enfonçant dans la boue, Oro’hekk a dû la sauver puisqu’elle s’endormait et il lui avait fallu des heures avant d’envisager de se laver. Elle est sortie sous la pluie, car il semblerait qu’elle ait trop de travail pour se nettoyer. »
« J’apprécierais vraiment, si —, » commença Ara-san.
« Ou le moment où Aera’jos est entré en panique dans le village avec une Ara-tan inconsciente dans les bras, car la fille était tellement absorbée par son travail qu’elle n’a pas mangé pendant des jours, » déclara l’ancien.
« Je vous en supplie…, » déclara Ara-san.
« Et il fut un temps où elle —, » continua l’ancien.
« AAAAAAAH ! » cria Ara-san.
« Ara-tan, j’essaie de parler avec nos invités, » déclara l’ancien.
Kyou-san avait souri, tenant une main devant sa bouche, comme une tante du quartier. « S’il vous plaît, continuez, Ancien. »
J’avais aussi souri en me tenant le menton tout en hochant la tête. « Ça a l’air intéressant. » Je trouvais cette situation incroyablement amusante.
Rine avait aussi souri, mais je croyais qu’elle nous imitait.
« Je suis sûr que vous ne souriez pas tous les trois, mais vous vous amusez bien ! Je peux le lire sur vos sourcils ! » Ara-san, d’un autre côté, était vraiment très embarrassée. Ses oreilles rougissaient et tremblaient comme une folle. Même son visage froid ne pouvait pas le cacher.
Normalement, elle était plus ou moins au sommet et était vue comme responsable, mais maintenant elle était dominée par l’aîné. Comme on s’y attendait de quelqu’un qui vous connaissait depuis quelques années. Chaque moment d’embarras était gardé en mémoire pour en parler ouvertement à la prochaine occasion.
Après avoir partagé certaines des actions moins glorieuses d’Ara-san, l’aînée avait discuté avec elle à notre sujet. L’estimation qu’Ara-san avait faite de nous était. « Ils sont dangereux dans un combat, mais inoffensifs en général. Tant que nous ne les provoquons pas, les deux parties profiteront du partage de nos connaissances respectives. »
« Ara-tan, je vois que tes recherches en profiteront, mais qu’en est-il des autres ? Oro’hekk m’a parlé des deux intrus, donc il y a un risque. S’il n’y avait aucun risque, alors je m’en ficherais, mais même si nous chassions ces deux-là, est-ce que d’autres ne viendraient pas encore pour ces trois-là ? Surtout pour von Stolzherz-tan ? »
Nous étions tous alarmés, même Ara-san semble être époustouflée que l’aîné le sache et nous l’ait dite. J’avais pris la suite de la discussion. « Comment le savez-vous ? »
« Comment ne pas connaître les yeux de braise de la lignée royale de Feuerberg ? Allez, tout le monde le sait ! » Il avait souri, quelle arrogance ! « Je plaisante, j’en ai déjà rencontré deux de ce genre, Eberhardt et Cassandra von Stolzherz. Je leur ai posé des questions sur leurs yeux à l’époque. »
« Avez-vous rencontré ma tante et mon petit frère ? » Merci, Rine, d’avoir révélé ce qui était nécessaire pour le confirmer.
« Ara-tan ne vous l’a pas déjà dit ? Votre peuple cherche une alliance avec nous, pour combattre le Pays des Démons. Bien sûr, ils enverront des membres de la royauté en tant que diplomates, en signe de bonne volonté. Non pas que j’aie accepté. Les guerres humaines sont la responsabilité de l’homme. Cela n’y a rien pour nous, » déclara l’aîné.
« Hé, aîné ! » Je m’étais tenu devant l’aîné et je n’avais pas fait tout un plat pour cacher mon hostilité. « Je me fiche de cette guerre, alors arrêtez de nous faire attendre et dites-nous ce que vous avez l’intention de faire de nous et je vous dirai si je suis d’accord ! »
« Ken ! » Kyou-san me cria dessus. « Tais-toi ! » Puis elle ajouta d’une voix plus forte, dirigée vers l’aîné. « Je suis désolée de ce qu’il a dit. C’est juste un idiot. Non, c’est un euphémisme, il est incapable d’avoir des pensées claires 90 % du temps, alors traitez-le comme une personne avec un retard mental. »
« Qui traites-tu d’attardé mental ? » demandai-je.
« Toi, bien sûr ? » Qu’est-ce que tu racontes, comme si je venais de demander si le ciel est bleu ?
« Kenta, Kyou, s’il vous plaît. Nous nous tenons devant un dirigeant d’un pays. » Et pourquoi Rine était-elle encore la voix de la raison ? Et c’est un village, pas un pays !
« Ah…, » Ara-san semblait ne pas savoir quoi faire dans cette situation.
« Hm…, » l’aîné était alors tombé dans ses pensées. « Au vu de cette évolution, il y a une question assez importante que je dois me poser avant de pouvoir décider de ce que je vais faire de vous. » Toutes nos têtes se tournèrent vers l’aîné. « Vous et vous ! » L’Alfr nous montra du doigt, Kyou-san et moi. « Faites-vous des trucs cochons ensemble ? »
Double K.O.
Kyou-san et moi avions eu des convulsions, nos yeux roulèrent en arrière. Des sons indéfinis s’échappèrent de nos gorges et nos corps convulsèrent. Ces mots étaient si typiques d’un alfr et si inappropriés à la situation qu’ils blessaient physiquement.
« … Je me sens encore malade, » Kyou-san avait gémi.
J’avais aussi gémi. « Pourquoi tout le monde... » pose cette question ? Et pourquoi sautez-vous ainsi à des conclusions étranges ? N’avez-vous même pas un peu de bon sens ? Voulez-vous faire de ma vie un enfer ?
« Oui. Tous les deux ont fait des actions nocturnes l’un avec l’autre. » Rine, pas encore ! Ah, j’ai complètement oublié de lui expliquer pourquoi c’était mauvais la dernière fois ! Je le regrette ! S’il vous plaît, laissez-moi recommencer !
« Oh ? Et je pensais que Momo et Kenta-kun n’étaient pas dans ce genre de relation, » déclara Ara-san.
« « Nous n’en avons pas ! » » nous avions tous deux crié en même temps.
Vous gagnez 1 PMA.
Dans la prospérité comme dans l’adversité, dans les moments de plaisir et d’embarras, vous partagez tout. Et vous dites même exactement les mêmes mots au même moment.
Oui, s’il vous plaît, vous doublez vos torts d’un affront ! Je n’en ai manifestement pas assez !
« Les relations humaines sont compliquées parce qu’elles ne peuvent pas les garder dans leur pantalon. » L’aîné avait fait un commentaire sur un ton calme, ce qui me donna envie de lui crier dessus. « Mais en ce qui concerne ces… trois semaines. Vous pouvez rester 30 jours, c’est la durée habituelle de l’asile. Après ça vous devrez partir. »
« C’est beaucoup de temps. Merci, Aîné. » Kyou-san n’hésita pas à remercier, mais le temps qu’il m’avait fallu pour le faire était encore plus long que prévu.
« Oh, seulement trois semaines ? » Ara-san soupira. Je suppose que pour elle, ce n’était qu’un court laps de temps. Donc une semaine dans ce monde avait dix jours, hein ? Et ce n’est toujours pas un mois ?
« Trois semaines ? S’il vous plaît, ne me faites pas lire tous ces livres si longtemps ! » D’un autre côté, Rine s’opposa à étudier aussi longtemps. Elle détestait étudier, c’est pour ça qu’elle avait quitté sa maison.
« Rine, plus tu travailles vite et fort, moins on a besoin de temps. Continue, en souriant comme l’idiote que tu es, » déclarai-je.
« Je sais que je ne suis pas intelligente, mais ça fait mal quand même, si tu dis ça comme ça, » elle avait fait la moue. Franchement, qu’est-ce qu’elle a cette fille !
« Aîné, » je vais l’ignorer.
« Ne m’ignore pas, s’il te plaît ! » Maintenant, elle s’accrochait à mon bras.
L’aîné avait alors sauté aux conclusions tout seul. « Ah, je vois. C’est elle que vous avez baisée. »
« *grooooooooooaaaaaaaan... * »
***
Partie 5
« Et n’essayez rien de drôle. Nous sommes toujours entourés d’autres gardes, alors soyez sages, » Aera’jos avait guidé Yoshimura et Hoshibashi jusqu’à Aroahenn. Après une longue discussion, Yoshimura avait appris quelques faits intéressants.
Yoshimura essayait d’être calme, mais il n’avait pas pu. Aera’jos lui avait parlé, ainsi qu’à Hoshibashi, des autres héros ici et il y avait une information qui avait retenu toutes leurs attentions : Momokawa Kyou-chan était ici. Il ne le savait pas, mais c’était une coïncidence chanceuse. Et pour une raison inconnue, elle était avec Katsuragi et une autre héroïne.
Comment Katsuragi avait-il réussi, à avoir deux filles dans son groupe, surtout Momokawa-chan ?
Eh bien ! Compte tenu de ce que Yoshimura avait entendu auparavant, Momokawa-chan avait été laissée derrière par ses amis, alors elle avait très probablement rejoint le groupe de la seule personne disponible. Mais en vérité, Yoshimura était sûr que Katsuragi était mort.
Hoshibashi prétendait les avoir vus dans le fort de Wächter, mais Yoshimura avait rejeté cette information. Une erreur de calcul, mais il serait facile de convaincre Momokawa-chan de rejoindre leur groupe si sa seule autre alternative était Katsuragi.
Yoshimura avait le béguin pour Momokawa-chan et cela depuis très longtemps. Mais quoi qu’il ait fait, ce n’était jamais assez pour attirer son attention.
Cependant, dans ce monde, les cartes avaient été remaniées et maintenant il allait lui montrer quel genre d’homme il était devenu.
C’est une occasion en or !
« On est à peu près là. Vous deux, rangez vos armes dans votre sac à dos, » ordonna Aera’jos.
« Kch ! » Hoshibashi avait fait claquer sa langue, mais après avoir vu que Yoshimura s’y conformait, il avait fait la même chose. Yoshimura pensait que son partenaire était fiable, mais qu’il avait quelques problèmes de colère et c’était surtout le cas depuis qu’il avait eu cette classe.
Yoshimura avait mis ses armes dans son Inventaire et il avait vu sur l’écran quelque chose d’étrange. La carte, que ce type, Correo leur avait donnée, clignotait légèrement. Il l’avait sortie de là. C’est tout à fait normal dans sa main, alors pourquoi avait-elle flashé sur l’écran de son Inventaire ?
« Qu’est-ce que c’est ? » Aera’jos avait pris la carte de la main de Yoshimura. « Une carte ? C’est comme ça que vous nous avez trouvés ? Donc ce n’était pas seulement des rumeurs, mais aussi des cartes ? »
« Oui, » répondit l’humain.
« Une autre chose que nous devons dire à l’Ancien. » Aera’jos semblait inquiet ou dans la joie, c’était difficile à dire pour Yoshimura. « Est-ce que tout est rangé ? Alors, allons-y. » Il se déplaça entre des arbres et des broussailles, qui s’ouvrirent pour lui, comme tout le temps auparavant. Qui sait combien il serait difficile de se déplacer dans cette forêt sans un guide elfes.
Et puis ils avaient vu Aroahenn, avec ses bâtiments uniques, qui étaient faits par les efforts réalisés par des arbres vivants, ses ponts et ses vignes. Tout cela semblait briller…
Non, la lueur venait d’ailleurs. D’Aera’jos ou plus précisément : La carte de Correo, qui était toujours dans sa main. « Quoi… ! » Puis il y avait une forte détonation avec une explosion de lumière.
Yoshimura avait vu des points colorés et avait entendu des bruits étranges. Sa vue était lentement revenue à la normale et il se retrouva entouré de nombreuses personnes étranges. Des cornes, des griffes, des ailes, des queues, tout était mélangé. Certains étaient deux fois plus grands que lui, d’autres atteignaient juste ses genoux.
Mais il savait ce que c’était depuis qu’il avait été à la frontière… des démons ! Et ils attaquaient le village avec des rugissements de soif de sang et de méchanceté, ignorant ceux qu’ils avaient juste encerclés.
Comment... COMMENT ? Yoshimura ne savait même pas quoi penser. Ils entraient dans le village et les démons surgissaient de nulle part — non, de la carte.
Correo !
Ils avaient été utilisés ! Ils avaient apporté le désastre au village elfique !
L’un des démons, particulièrement grand, s’inclina devant eux. « Si vous voulez récupérer ces reliques, elles sont sous cet arbre, comme les autres trésors. » Une voix féminine bourdonnante s’était fait entendre, venant de ce qui ne pouvait être vu que comme un Oni. Deux grandes cornes noires sur un corps rouge, de longs bras avec des muscles puissants, une armure au sommet, un sous-vêtement rayé en forme de robe avec une armure en os sur la poitrine, et une longue massue en fer dans ses mains.
L’Oni avait crié lorsqu’il avait été frappé par trois flèches. C’était Aera’jos qui avait alors crié. « Vous m’avez piégé ! Ordure de Duman ! » Il était vraiment énervé.
« Allez, les héros. Je m’occuperai de ce pauvre Alfr. » L’Oni était empli de confiance. « Ça ne prendra que peu de temps. La relique que vous cherchez est une plume d’oie. Si vous l’avez, vous saurez comment l’utiliser. »
Dans de telles situations, les humains montreraient leur vrai caractère, tout comme Yoshimura et Hoshibashi en ce moment. Ils courent en direction de l’arbre que l’Oni montrait du doigt.
Yoshimura soupira. On dirait qu’ils avaient changé de camp. Mais qui sait ? Peut-être que les démons étaient un meilleur choix. Le fait d’être un héros noir n’avait pas l’air si mal. Ils avaient vu le traitement qu’ils avaient reçu des elfes, alors cela semblait n’être qu’une sorte de jugement juste.
Les elfes étaient le vrai mal !
― ○●○ ―
« Quel genre d’explosion était-ce ? » Avec ma compétence Focus, j’entendais clairement que le son était telle une explosion, ce que je n’avais jamais entendu auparavant. « Et il y avait quelque chose d’autre. »
Les cris de guerre commencèrent à se faire entendre. C’était très probablement une attaque, même si je n’arrivais pas à penser à quoi que ce soit, qui pourrait percer les défenses des alfar.
« Nous devrions vous aider ! » Rine était prompte à le décider et avant même d’avoir fini ses mots, elle était déjà passée par la porte.
« Ne décide pas toute seule. Pfff, » je n’avais pas envie d’aider, car cela allait devenir dangereux. Mais au moins, je pouvais jeter un coup d’œil. « Euh, tout le monde ? » Je m’étais tourné vers ceux qui étaient derrière. « Pourriez-vous aussi regarder ? Je pense que ce sont des démons, mais je pourrais me tromper. »
Ara-san et Kyou-san y jetèrent aussi un coup d’œil et c’était la fille alfr qui confirma mes soupçons. « Oui, on dirait des démons. Et ils attaquent le village. » Sans plus d’hésitation, Ara-san avait rejoint Rine, qui se frayait déjà un chemin à travers les démons.
Les démons ne devraient-ils pas ne pas laisser de corps, mais se transformer en fumée bleue à leur mort ? On dirait que oui.
Comme c’est amusant !
« Ken, on devrait aussi les aider, » déclara Kyou-san.
« Pourquoi ? » demandai-je.
« Premièrement, il y a Rine et Ara-san. Je me sentirais mal si quelqu’un leur faisait du mal. Et enfin, » Kyou-san s’approcha de moi. « Nous gagnerons la confiance et les remerciements des alfar, donc ils nous aideront pour tout. »
Quelle utilisation de la situation ! Mais elle avait raison. Ce n’était pas comme si je devais courir un grave danger, et si les choses tournaient mal, je pouvais très probablement battre en retraite. « Tu connais les mots justes, Kyou-san. »
Il était temps de passer à la classe de Lancier et j’avais couru vers Rine : « Rine, changement ! » Rine recula et me laissa faire mon truc ! Et ainsi, une bande de démons avait été soufflée, certains des petits fumaient déjà pas mal. « Changement. »
Rine échangea sa position avec moi et s’occupa de ceux qui étaient encore debout. Ara-san était maintenant à mes côtés. « Couteaux de glace ! » Ara-san invoqua un éventail de glace et le lança. Cela se divisera en cinq couteaux, qui frappèrent les ennemis.
« Pouvez-vous les tenir avec Enchevêtrement ? » La même chose qu’elle utilisait pour éloigner Jazzman et moi.
« Enchevêtrement ! » Avec cela, les mouvements de plusieurs démons avaient été empêtrés par les herbes, les branches et les racines, qui poussaient comme des vignes.
« Kyou-san ! » criai-je.
« Dois-je le faire ? » demanda Kyou-san.
« Fais-le, c’est tout ! » déclarai-je.
Kyou-san avait toujours son couteau, qui infligeait d’énormes dégâts aux cibles immobiles. Avec ça, elle pouvait s’occuper de ceux emmêlés, pendant que je tenais ceux libres à distance, alors qu’ils étaient sur le point de nous attaquer.
Il n’avait fallu que peu de temps avant que les démons ne soient tués ou qu’ils ne se retirent. Mais quelque chose semblait étrange. C’était comme des bêtes sans cervelle, qui ne seraient pas vraiment une menace lors d’une guerre de longue durée avec qui que ce soit. Peut-être qu’il y avait des démons comme celui-ci et d’autres, qui étaient en fait intelligents ?
Au moins, j’avais l’impression de tuer des monstres. Mais c’était mieux comme ça, car c’était plus facile que de tuer des êtres sensibles.
Les gardes alfar avaient aussi aidé. Ils se battaient comme des héros. Mais pour autant que je sache, Ara-san était censée être le seul héros alfr ici. Ces types étaient-ils si forts que ça ?
Alors quelque chose m’attira. Des humains. Deux qui étaient en plus japonais. Ah, ce sont eux, qui campaient dehors avant.
Comment ont-ils été appelés ? Je ne m’en souviens plus.
L’un d’eux avait une très grande épée, tandis que l’autre maniait une épée longue. Leurs mouvements étaient vifs et leur travail d’équipe était superbe. C’était bien mieux que ce dont Rine et moi étions actuellement capables de faire.
Mais pourquoi se battent-ils contre les alfar et cela avec un tel succès ? Les alfar qu’ils combattaient étaient aussi compétents que les autres, mais les deux individus japonais bloquaient les flèches avec leurs lames. Je pense que chacun d’eux est plus fort que moi ! Comment !?
« Kenta-kun, regarde, » Ara-san, je le vois déjà, mais je ne veux pas. « Comment peuvent-ils se battre comme ça, malgré leur — KENTA-KUN ! » Ah, elle était vraiment énervée. « M’as-tu caché des héros ? »
« Oui, je l’ai fait et non, je ne le regrette pas, » j’étais honnête.
« Toi… mais pourquoi… ? Où est Oro’hekk !? » demanda Ara-san.
« Il se bat contre ce gros type qui vient d’écraser Jazzman, » répondis-je.
« Qui ? » demanda Ara-san.
« Tu sais, Jazzman, » répondis-je.
Ara-san regarda dans la direction que je pointais du doigt pour voir qu’Oro’hekk était vraiment occupé à combattre cet ennemi. Et j’étais content de ne pas être celui qui devait faire ça. Cet Oni était bien au-dessus des autres démons, et c’était peut-être leur chef ou même un vrai monstre de type boss. Les attaques étaient féroces, envoyant des ondes de choc dans les airs. Je ne voudrais vraiment pas me battre contre ça.
Mais Ara-san montra du doigt la direction des deux héros ennemis. « Kenta-kun, Momo, Katarine-san. S’il vous plaît, aidez-moi à combattre ces deux-là. » Voulait-elle qu’on se batte contre nos anciens camarades de classe ? Il y a deux jours, j’aurais été d’accord, mais aujourd’hui, je me sentais nettement inférieur à eux. « Ils se déplacent vers l’Aeolferelda ! Nous devons la protéger. »
« On va le faire ! » Rine était sur le point de courir, mais je lui avais tenu le bras.
« Ne décide pas toute seule, Rine ! Ara-san, ces types sont forts. Je ne sais pas pourquoi, mais ils le sont. Même si toi et Kyou-san êtes en soutien, Rine et moi prenons le plus de risques ici ! Qu’est-ce qu’il y a pour moi ? »
« Et moi ? » Kyou-san semblait aussi s’y opposer.
« Momo, sous les racines de l’Aeolferelda se trouve le trésor. La relique que vous cherchez est là et je pense qu’ils essaient de la voler avec les autres trésors, » déclara Ara-san.
« Alors c’est seulement si Ken y va aussi, » son désir d’obtenir cette plume et son désir de survivre étaient égaux, alors elle voulait en profiter au maximum, hein ? Mais je ne vais pas tomber ainsi !
Ara-san me regarda alors dans les yeux. « Kenta-kun. S’il te plaît. » La détermination, la volonté de mourir pour la cause. Je savais qu’elle le ferait si je ne l’aidais pas. Elle était prête à le faire.
« Putain de merde ! » Comment m’a-t-elle convaincu rien qu’en me regardant dans les yeux ? Mais j’avais l’impression que je voulais vraiment l’aider. Pourquoi !?
« Tu m’intéresses ! Quoi ? Je croyais que c’est comme ça que les humains se font des amis. » Étrange. Hé, ce n’est pas comme ça que ça marche ! C’est…
J’avais été vaincu. Il y avait quelque chose en moi en ce moment, et c’était peut-être un peu d’amitié.
Le fait de parler avec Ara-san était peut-être amusant. Elle s’occupait bien de nous, prenant notre parti. Elle était un peu calculatrice, mais à la fin, elle le fait pour satisfaire sa curiosité, pas pour une arrière-pensée.
Je déteste ça. Je déteste ça ! JE LE DÉTESTE ! « MERDEE ! Je dois le faire, c’est tout !? Rine, reste derrière moi ! On va essayer de les séparer ! »
« Oui ! » Heureuse de mon changement d’avis, Rine m’avait suivi avec obéissance.
Je me déteste d’avoir fait ça. Ne suis-je pas censé être un trou du cul ? Mais j’avais le sentiment que je le regretterais toute ma vie si je ne le faisais pas.
***
Partie 6
« Poussée Rapide ! » En visant le plus grand, celui avec la grande épée, j’avais foncé vers lui avec ma compétence de Lance.
« Katsu — !? Croissant de lune ! » D’un seul mouvement, l’épée avait créé une faux de vent qui volait vers moi.
J’avais annulé ma compétence, puis j’avais esquivé. « Poussée Rapide ! » Je l’avais refait encore une fois. Le fait d’annuler une compétence était difficile, mais c’était la compétence de Lance que j’utilisais le plus. Ainsi, je savais exactement comment cela marchait.
Mais — « Coup de vent ! » L’autre avait utilisé un sort très puissant que j’avais déjà connu contre moi, en me frappant en réaction.
« Ne t’inquiète pas ! » Ces mots m’avaient été transmis par Rine, qui venait de me dépasser. « Laisse-moi m’en occuper ! »
L’épée avait été déplacée vers elle, mais Rine avait sauté, puis elle s’était servie de la lame de l’ennemi comme d’un tremplin et avait frappé avec son genou droit sur le visage de l’homme qui la brandissait. On dirait qu’il avait eu un nez cassé. « Aaaaah ! » Et beaucoup de douleur.
Vous aviez peut-être « Gust », mais nous avions « Rine », qui était beaucoup plus fort que ça !
Ara-san parla alors aux alfar qui nous entouraient. « Partez avec les blessés ! Nous maîtrisons la situation ! » En fait, je préférerais les garder dans le combat.
Eh bien…
Je m’étais remis sur pied et j’avais levé ma lance. Celui avec l’épée longue nous regarda. « Katsuragi. Représentante de classe. On n’a pas besoin de se battre. » Ah, Kyou-san s’est aussi jointe à la mêlée.
« Alors, laisse tomber, euh… toi, » j’allais donner une autre option.
« C’est moi, Yoshimura Rentaro ! On était assis à côté l’un de l’autre en classe ! On a même partagé une chambre à Esse ! As-tu vraiment oublié mon nom ? » demanda Yoshimura.
« Il s’agit moins d’oublier que de ne pas essayer de s’en souvenir. Et qui est le nez ensanglanté ? » demandai-je.
Le délinquant cria de colère en se tenant le nez. « Hoshibashi Takashi ! »
« Mes plus sincères condoléances. » Certaines personnes ne savent tout simplement pas comment nommer leurs enfants.
« … Je vais te déchirer en lambeau. » Et maintenant, il était en colère.
S’il te plaît, blâme tes parents d’être si mauvais pour te nommer. Ton nom ressemble presque à un tord-boyaux.
Yoshimura avait souri avec ironie. « Même si c’est censé être une réunion réconfortante, les choses se sont compliquées. Représentante de classe, je sais, c’est peut-être soudain et ce n’est pas l’ambiance qu’il faut, mais s’il te plaît, on est dans notre droit ! Les elfes sont diaboliques ! Alors, ne te joins pas à eux, mais à nous. Ah, et les autres aussi. Les humains doivent se serrer les coudes ! »
Pourquoi ai-je l’impression d’être un simple accompagnement ? Ça m’énerve.
« Yoshimura-kun, » Kyou-san regarda notre ancienne camarade de classe comme une demoiselle en détresse, puis elle regarda Rine et moi. « Je ne peux pas. Je ne peux vraiment pas. »
Ah, est-ce, car tu es maudite, sinon, changerais-tu de camp, ou du moins, y réfléchirais-tu ?
Eh bien, c’est après tout bel et bien Kyou-san.
« Je vois, » Yoshimura avait fait de lui-même une conclusion. « Alors on s’occupera d’eux. »… Ah, elle l’avait fait, alors ils allaient concentrer leurs attaques sur Rine et moi !
Et ne sors pas ta langue si gentiment, Kyou-san, ça me fait vomir !
« Rine, fais attention. Leur travail d’équipe est bon, » Rine était un monstre. C’était une grande puissance et elle pouvait même combattre plusieurs ennemis toute seuls, mais cela tant qu’ils étaient faibles. Si ces deux délinquants s’en prenaient à elle, elle subirait probablement des dégâts, et si cela s’accumulait, alors cela serait fini.
L’astuce serait donc de garder Hoshibashi et Yoshimura séparés, mais cela pourrait devenir la partie la plus délicate. Et d’ici là, je devais garder l’un d’eux assez occupé, pour qu’ils ne puissent pas faire de combo contre elle.
Vu ce qu’ils avaient montré, cela risquait d’être difficile. « Rine, je vais me concentrer sur celui avec la grosse épée. » Hoshibashi semblait être un affrontement plus facile. J’avais déjà de l’expérience dans la lutte contre les grandes épées.
« OK, » aussi vite qu’on pouvait s’attendre, elle s’avança vers Yoshimura.
Hoshibashi essaya d’interférer, mais. « Tourbillon ! » Je l’avais repoussé. Si je pouvais ainsi continuer, j’allais pouvoir les séparer.
« Frappe de Rocs ! » Hoshibashi frappa avec sa lame droite dans le sol et la terre et les rochers volèrent vers moi.
« Bouclier d’eau ! » Ara-san invoqua alors de l’eau autour de moi, une sphère creuse qui bloqua la majeure partie de la force de l’attaque d’Hoshibashi.
Étonnamment, les rochers continuèrent de venir assez vite et avec force, mais avec leur vitesse de frappe, il était assez facile de les éviter.
Joli soutien !
Mais sérieusement, qu’est-ce qui se passe avec ces pierres ? Le Bouclier d’eau aurait dû être plus efficace que ça ! Est-ce des projectiles ? Était-ce la Compétence ? Ou bien était-ce que c’était tout ce que Hoshibashi avait en réserve ?
Le Bouclier d’eau s’était interrompu et j’avais réduit la distance entre moi et Hoshibashi. Le laisser balancer son épée semblait dangereux. J’avais pris ma lance dans mes deux mains comme un bâton et j’avais exécuté une rafale de coups avec les deux côtés.
Cela ne faisait pas beaucoup de dégâts, mais il n’avait pas pu le contrer avec son épée. Il m’avait donné un coup de poing en réponse, mais j’avais esquivé. Même si c’était incroyablement rapide et puissant, j’avais réussi à le faire. Mais pour une raison inconnue, ça ne semblait pas si dangereux.
J’avais alors accroché l’extrémité émoussée de ma lance derrière la jambe de Hoshibashi, puis j’avais tiré sa jambe vers moi. Il était tombé et je l’avais poignardé avec la lance dans la poitrine. Mais son armure en peau et sa Vitalité avaient encaissé le plus gros de l’impact, donc je n’avais pas pu l’empaler.
« Ah ! » Irrité, Hoshibashi avait dégainé les deux armes de sa ceinture. Une épée courte et une massue. En même temps, il avait perdu un peu de masse, alors que ses bras et son torse devenaient lisses, sans gros muscles. Après ça, il s’était levé avec agilité et s’était déplacé beaucoup plus vite qu’avant. Il me couvrait littéralement de coups et je pouvais sentir et voir la manière dont mes PV et PE étaient drainés.
« Guérison ! Endurance ! » Mais j’avais deux soutiens. Pendant que Kyou-san me guérissait, Ara-san avait lancé Couteaux de Glace. Elle frappa ainsi Hoshibashi sur le côté et je profitais de l’occasion pour lui frapper avec la pointe de ma lance en plein sur le visage. Mais quand même, cela n’était qu’une coupure.
J’avais besoin d’un peu de distance pour la suite. J’avais alors reculé, mais — « Wôw ! » J’avais senti l’arrivée de mon ennemi sur moi. C’était Yoshimura, qui ressemblait plus à un sac de sang qu’avant. J’avais essayé de l’assommer, mais il me repoussa avec facilité, jusqu’à Hoshibashi.
Il avait beaucoup plus de Force que moi. C’est pourquoi je déteste les héros. « Trancheur d’acier ! » Hoshibashi, de nouveau chamboulé, profita de cette occasion pour faire une grande frappe d’en haut avec son épée courte en plein sur moi. Ah, je suis mort.
« Canon d’eau ! » Ou pas. Ara-san avait lancé un jet d’eau assez puissant pour repousser Hoshibashi de quelques mètres en arrière. J’aime bien ce genre de soutien.
Merci encore, Ara-san !
Hoshibashi avait changé de classe pour retrouver sa forme élancée et prendre de la vitesse. Puis il avait disparu. Comment… ? J’avais sauté de côté et j’avais vu quelque chose, qui ressemblait à un bout d’herbe, m’attaque. Camouflage. N’utilise pas contre moi les compétences que je connais !
Puis il avait lancé son épée, et pendant que je faisais un pas de côté, il s’avança et balance sa massue, qui me frappa en plein sur la poitrine. On dirait que j’avais des côtes cassées et cela ferait mal dans un, deux… « AAAAARGH ! » La douleur n’était en rien quelque chose qu’on pouvait ignorer en haussant les épaules avec un « Aïe ! » Mais mon cri de douleur me faisait aussi mal.
« Guérison ! » Au moins, j’avais mon soutien.
Mais je n’étais pas le seul à avoir été blessé. Dès que j’avais réalisé que je ne pouvais pas échapper à la massue, je l’avais moi aussi attaqué et Hoshibashi toussa, puisque je lui avais presque écrasé la gorge avec une frappe de ma lance.
Il était temps de porter le coup de grâce !
« Brouillard Tombant ! » Et soudain, je n’avais plus rien vu. Yoshimura avait jeté un sort. « Poussée Rapide ! » J’avais essayé de poignarder l’endroit où se trouvait Hoshibashi, mais il était déjà ailleurs. « Merde ! » Il pouvait utiliser le brouillard pour se cacher, en utilisant le Camouflage. Je l’avais moi-même fait assez souvent. « Tout le monde, gardez les yeux ouverts, Hoshibashi a la compétence de Camouflage ! »
J’étais passé à la classe d’Éclaireur et j’avais utilisé Focus, mais les sons des batailles ailleurs étaient trop forts pour les localiser tous les deux. Et c’était encore pire si l’on considérait le fait que Hoshibashi pouvait aussi avoir la compétence de Déplacement Silencieux.
« Ken ! » La voix de Kyou-san était sort de la brume. « Ils n’ont pas besoin de nous combattre, ils… »
« Putain de merde ! » Je m’en étais rendu compte.
« Nous devons les arrêter ! » Ara-san avait aussi eu la même idée.
« Quoi ? » Rine… ne l’a pas eu.
« Ils n’ont qu’à aller voir ce qui se trouve sur l’Aeolferelda, » expliqua Ara-san et je l’entendais déjà courir. Puis elle heurta un objet, probablement un arbre ou un bâtiment. Elle ne pouvit pas voir non plus.
« Ara-san, est-ce qu’il n’y a rien que la Magie des Esprits puisse faire ? » demandai-je.
« Rien que je ne puisse être utilisé. Et le sort est fort, cela rend tous les esprits flous, » répondit Ara-san.
« Sais-tu combien de temps ce sort de brouillard restera en vigueur ? » demandai-je.
« D’habitude, c’est environ une minute. » Je le voyais commencer déjà à se disperser, mais c’était faible.
« Je peux voir le chemin, alors suivez ma voix, » lentement, j’avais marché dans la brume, qui se dissolvait petit à petit. « Ici, ici, ici, ici. » Je voulais juste dire quelque chose, pour qu’elles puissent me suivre. « Bien, le brouillard est fini ici. » J’avais attendu que les autres viennent et elles l’avaient fait.
Puis nous avions tous couru jusqu’à l’Aeolferelda. L’arbre se distinguait facilement par sa taille et ses feuilles ressemblant à des algues. Hoshibashi et Yoshimura étaient à côté de ses racines. Hoshibashi frappa à la porte avec une autre grande épée. Il avait de l’équipement en plus, hein ? Mais les branches et les feuilles de la porte repoussèrent plus vite que Hoshibashi ne pouvait les couper.
« Ha ! » Triomphalement, j’approchais d’eux. « Tu es de retour dans un coin. Abandonne ! » Yoshimura avait l’air malmené, le résultat d’une bagarre avec Rine. Hoshibashi était peut-être plus fort que moi, mais tant que nous pourrons les séparer à nouveau, je devrais bien aller avec mon soutien.
« Guérison ! » Et Kyou-san me soignait les côtes. Donc, tout va bien.
« Feu d’Oni ! » Sauf quand ce n’était pas le cas. Soudain, l’Oni rouge qui combattait Oro’hekk sauta dans la zone et brûla la porte d’un coup. Hoshibashi et Yoshimura y entrèrent, tandis que l’Oni se plaça sur notre chemin. On dirait une femme et j’avais déjà entendu cette voix, mais je ne savais pas d’où elle venait. « Deux à terre, plus que deux ! » Jazzman et Oro’hekk étaient à terre. J’espère que les deux autres ne sont pas Rine et moi.
En parlant de Rine. « Kenta, quels sont tes ordres ? »
« Tu me les demandes !? » demandai-je.
« C’est toi qui le sais le mieux ! » Depuis quand ? Mais Kyou-san et Ara-san chancelaient aussi.
Donc devais-je donner les ordres ? « Rine et Kyou-san, cet Oni est dangereux. Certains d’entre nous avons besoin de le tenir à distance. Faites ça, » j’avais une théorie selon laquelle cet Oni était le plus fort de tous, donc seule Rine pouvait le combattre. Et il est fort probable qu’elle subira des dommages en le faisant ou qu’elle épuisera toute son énergie motrice. Et comme elle n’aura pas l’occasion de jeter des sorts, Kyou-san devrait être là pour être son soutien. « Ara-san et moi suivrons les deux autres. » Yoshimura était blessé et Hoshibashi pourrait me vaincre en termes de puissance, mais j’avais toujours Ara-san. Il fallait que cela marche.
On devait juste se soigner en utilisant des potions.
« Compris ! » Sans même hésiter, Rine chargea l’Oni.
« Garde Arako à l’abri ! » Kyou-san s’était tenue prête à jeter tous les sorts nécessaires.
« Allons-y, Kenta-kun ! » Ara-san et moi avions profité de l’instant ou l’Oni avait été distrait par Rine pour passer à côté de lui, en plein dans les racines de l’Aeolferelda. « Es-tu inquiet ? »
« Nous avons eu des moments difficiles auparavant et nous devons maintenant nous occuper d’eux deux en étant seulement nous deux, » déclarai-je.
« Ne t’inquiète pas. J’ai l’avantage du terrain, » Ara-san avait légèrement souri, mais avec un air très malicieux.