Je déteste être marié dans un monde imaginaire ! – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 5

***

Chapitre 3 : Le défi

Partie 5

J’avais ouvert les yeux, où sommes-nous ? Ah, la zone de stockage.

Où est Momo — Kyou-san ? Ah, bien sûr. Elle est juste sous mon nez.

Ou plus précisément, ma tête est au-dessus de la sienne, alors qu’elle s’appuie sur mon épaule.

Vous gagnez 1 PMA.

Le réveil à côté de votre partenaire le matin vous donne vigueur et vitalité.

...

Attends une minute !

J’avais rapidement levé la tête et Kyou-san commençait à se réveiller.

« ... Déjà le matin ? » demanda-t-elle.

« Euh... Aucune idée, » répondis-je.

Nous étions toujours au fond d’un temple ou un truc dans le genre et nous ne pouvions pas voir la lumière naturelle.

« Ah, désolée de m’être appuyé sur toi. Ça a dû arriver après que je me sois endormie, » déclara Kyou-san.

Sans hâte, Kyou-san avait fait marche arrière. Elle ne pensait vraiment rien à propos de moi. Mais d’une façon ou d’une autre, j’avais l’impression que ma tête était beaucoup plus claire qu’avant. Peut-être que réfléchir avec elle comme oreiller était plus efficace que je ne le pensais.

« Kyou-san, je crois savoir comment sortir, » déclarai-je.

C’était tellement évident en ce moment, mais je n’avais pas pu m’en rendre compte hier.

« De cette pièce ? » demanda-t-elle.

« Hors de ce bâtiment, » répondis-je.

« Comment ? » demanda-t-elle.

« Nous devons être capturés, » répondis-je.

« C’est... une idée assez stupide, » pesta-t-elle.

Elle avait raison, mais même si nous nous échappions de ce bâtiment, nous ne savions pas où se trouvait le patriarche et comment tout le reste se déroulerait.

« C’est un gros risque, mais les ss’raks nous écouteront ! » déclarai-je.

« On a déjà tué plusieurs membres de leur tribu, » répliqua-t-elle.

« Mais nous sommes les messagers de Muaotef. Puisqu’ils le vénèrent, nous pourrions avoir une petite chance au lieu d’aucune chance. Nous devons d’abord demander à parler à la “Voix de Muaotef”, puis tout se mettra en place ! » expliquai-je.

« ... Je vois de la logique dans ta folie, mais il doit y avoir un autre moyen, » déclara-t-elle.

« Il ne nous reste que deux jours, avant que la limite de temps de Muaotef soit respectée, » dis-je. « Et même si je ne sais pas comment il va nous tuer, je suis trop sûr qu’il peut nous tuer. »

« Que dirais-tu de..., » commença-t-elle.

Je savais qu’il serait difficile de la convaincre. Mais nous en savions si peu. Nous n’avons pas les moyens de grimper au niveau supérieur et même si nous forcions le ss’rak à nous monter ou à trouver une autre voie, il pouvait y avoir encore beaucoup de ss’raks à l’extérieur.

« ... Ken, comment es-tu sûr qu’ils ne nous tueront pas ? » demanda-t-elle.

« Nous ne pouvons pas être sûrs à cent pour cent, mais il y a trop d’obstacles si nous essayons dans l’autre sens, » répondis-je.

« Mais ce risque est trop élevé ! » s’écria-t-elle.

Nous nous regardions tous les deux dans les yeux, mais personne ne souhaitait reculer. Normalement, j’accepterais la décision de Kyou-san. Mon idée était stupide. C’était essentiellement se laisser prendre et essayer de convaincre le ss’rak que tu es avec Muaotef et de convaincre le patriarche de nous combattre dans des conditions équitables, comme un duel ou autre.

Mais tant que nous étions capables de parler avec la Voix, nous pourrions gagner en crédibilité. J’étais sûr que ce ss’rak en particulier aurait un aperçu de notre mission. Je ne pouvais qu’espérer que celui-ci aurait une certaine influence dans la société ss’rak.

Et plus j’y pensais, moins j’avais d’espoir pour tout autre plan.

Grimper le mur, tuer tous les ss’raks que je voyais et me battre jusqu’au patriarche ? Ce serait normal dans un jeu, mais ce n’était pas un jeu, même si j’avais le sentiment que ce monde essayait de me convaincre du contraire.

Nous ne savions même pas où était le patriarche et à quoi ressemblait l’extérieur. Même si nous pouvions effectuer notre sortie de ce bâtiment, cela n’aurait pas de sens si c’était un temple qui se trouvait au milieu de nulle part sans aucune indication où vivait l’autre ss’rak.

Nous manquions d’informations et nous manquions de temps pour les rassembler, mais comme ce bâtiment semblait être le sanctuaire de Muaotef, la Voix pourrait avoir des quartiers ici. Cela devait nous relier au patriarche !

Même si les chances de succès avaient chuté. Tout seul...

Je n’arrivais pas à croire que la première chose que nous avions faite, après être sortis du gouffre, avait été de tuer les gardes. Mais vivre deux mois dans ce monde, et surtout ces derniers jours, cela m’avait fait penser que je devais tuer tous les problèmes que je rencontrais.

J’étais devenu comme ça parce que je chassais en solitaire et que je tuais pour survivre. Et peut-être que Kyou-san avait fait confiance à mon jugement puisque cela nous avait maintenus en vie dans le gouffre, même si certaines de mes idées nous auraient tués sans son aide.

Mais si elle avait tendance à faire confiance à mon jugement...

« S’il te plaît, Kyou-san. Fais-moi confiance, » déclarai-je.

Je devais m’accrocher à n’importe quelle idée si je n’en avais pas d’autres.

« Ken... » Kyou-san avait rétréci ses yeux. « Tu plaisantes ? Tu crois vraiment que cette réplique peut convaincre une personne ? Est-ce que tes jeux sont comme des films d’amour bon marché ? »

« Pfff... J’ai juste pensé que je devrais essayer. Il n’y a donc pas d’autre solution, » déclarai-je.

J’avais changé ma classe à Lancier et j’avais ouvert la porte.

Même si Kyou-san était en mesure de se plaindre, elle n’avait jamais été en mesure d’arrêter mon plan. Alors je le ferai, qu’elle le veuille ou non.

Le bruit de la porte qui se brisait pouvait sûrement être entendu de loin et ceci attirerait certainement l’attention des ss’raks.

« Toi..., » Kyou-san me regarda comme si j’avais pris son livre préféré et l’avais jeté par la fenêtre.

Puis elle regarda dans la pièce, car elle essayait peut-être de trouver une cachette.

Mais elle n’avait pas la capacité de se dissimuler comme je pouvais le faire.

Deux ss’raks entrèrent.

« Qui êtes-vous ? »

« Je m’appelle Katsuragi Kenta, un héros, et je dois parler à la Voix de Muaotef. Je suis envoyé par l’Unique en personne. » Ou serait-ce « Eux-mêmes », puisque Muaotef se réfère à lui-même au pluriel ? Peu importe, je dois juste m’y faire.

Kyou-san n’avait pas trouvé de sortie et elle avait donc abandonné. Mais elle me regardait, comme si je l’avais recommandée pour le ramassage des ordures dans l’école, alors qu’il n’y a pas d’outils pour le faire, la forçant à tout ramasser à la main.

Les ss’raks, de l’autre côté, semblaient confus. Ils ne savaient pas quoi faire dans cette situation. Donc j’avais juste besoin de leur dire.

« Dans ce cas, vous devriez obtenir du renfort, puis envoyer quelqu’un à la Voix, de sorte qu’une réunion puisse être organisée, » j’essayais de faire mon plus beau sourire.

« Mieux vaut tuer Zem, » répliqua l’un des ss’raks.

« Ouizzz, » répliqua l’autre.

Pourquoi !? C’était mon plus beau sourire !

Kyou-san avait soupiré puis elle s’était placée devant moi. « S’il vous plaît, non. Nous sommes vraiment ici au nom de l’Unique et ceux qui nous ont défiés auparavant sont maintenant morts parce qu’ils ont encouru la colère de l’Unique. Voulez-vous aussi finir comme eux ? »

« Zzzz... Non. Mieux vaut faire ce que disent les femmezzz, » déclara le premier ss’rak.

« Alors, femme. Qu’est-ce qu’on devrait faire ? » demanda l’autre.

C’est tellement injuste ! Pourquoi écoutent-ils Kyou-san, mais pas moi ? Cela n’a pas de sens, si on met de côté le fait que je suis un peu antisocial, peu digne de confiance et que j’ai mis mal à l’aise certains joueurs de mes groupes dans le passé, alors que Kyou-san est... OK, c’est tout à fait logique maintenant !

Nous avions donc été amenés jusqu’à la Voix de Muaotef.

Jusqu’à présent, tout allait bien. On était dans une salle d’audience, qui ressemblait à une cabane vaudou. Il y avait des idoles de dragons et d’étranges symboles sculptés dans les murs, de multiples braseros brûlaient différents matériaux. Bois, os et charbon.

La Voix de Muaotef, un ss’rak au-dessus de 2,3 m était debout devant nous deux et six gardes nous entouraient. La Voix portait une étrange couronne faite d’os et de dents de pierre. C’était nouveau, mais c’était peut-être trop gênant de voyager avec ce truc sur la tête.

« Alorz, vouz à nouveau ici. Vouz zzurviwez et même est venir ici. » Il avait l’air surpris et méfiant. « Vouzz avez changé. » Il regardait évidemment mon ventre, qui n’existait pas dans ma forme Éclaireur. C’est vraiment impoli ! Je ne suis pas gros en classe, juste un peu rond !

« Nous l’avons fait. » J’avais essayé d’ignorer cette insulte et d’afficher le plus de confiance possible. « Et nous avons parlé avec l’Unique, Muaotef dans... Sa Majesté. » J’avais presque dit « en personne », mais ce ne serait pas exact puisque c’est un dragon.

« Zee. Qu’est-ce que tu veux ? » Les ss’raks prononçaient souvent leurs mots différemment, alors j’avais dû me concentrer sur eux avec une attention particulière.

« Nous sommes envoyés par l’Unique pour défier le patriarche en duel, » déclarai-je.

« ... » La Voix me regarda avec des yeux plissés. « Zana pas de zenz ! »

Il a parlé avec une prononciation encore pire qu’avant  !

« L’Unique ne vous l’a-t-il pas déjà dit ? » Est-ce que ce dragon pense vraiment qu’on va se faufiler dans le style assassin, tuant le patriarche sans que personne nous remarque ? C’est évidemment impossible. Pourriez-vous nous donner une main armée de griffes, Muaotef-kamisama !? « Nous devons aller voir le patriarche et déclarer ceci, comprenez-vous ? »

Pourquoi ai-je des vertiges ? Ah, la Voix m’avait giflé avec sa queue et maintenant j’étais à terre. « Ne mez trompe paz ! » Il était enragé. « Je zzuiz la voizz, humain ! »

Ah, je comprends tout à fait. Jaloux, hein ? Je m’étais lentement levé et j’avais souri. Je suis si calme, j’ai peur de moi-même. Je m’étais changé en Lancier et j’avais frappé le bâtard au visage. Sentez la Force d’une classe de guerriers, imbécile !

Kyou-san secoua la tête de désespoir. « Pourquoi... »

La Voix tomba au sol et cracha quelques dents puis il sembla être dans un état de semi-conscience. Même si c’était brutal, ça m’avait fait du bien. C’était une petite vengeance pour ce qu’on avait subit dans le gouffre ! Mieux vaudrait aussi lui donner un coup de pied, tant que c’est possible !

Les gardes avaient été choqués, puisque mon Changement de Classe et mon coup de poing étaient surprenants, mais maintenant, la pointe de leurs couteaux était posée sur ma gorge. Avec les mains en l’air, j’avais déclaré : « Je me rends, mais laissez-moi parler à votre patriarche ! »

Eh bien, cette visite était inutile !

 

☆☆☆

 

« D’une manière ou d’une autre, on passe d’une attente à l’autre, » déclara Kyou-san.

Kyou-san avait totalement raison. Depuis que nous nous étions échappés du gouffre, nous étions assis la plupart du temps, tandis que le reste était inutilement excitant. Je parlais du fait de tuer des gardes, donner des coups de poing à des personnalités religieuses et parler avec quelqu’un, il fallait finalement tuer pour survivre.

Mais il y avait un côté positif. « Mais au moins, on va quelque part. Au niveau de l’assassinat..., » répondis-je.

Je ne tenais pas trop à combattre le patriarche seul sans soutien, mais si avoir Kyou-san dans ce combat signifiait faire face à un autre ss’rak, c’était faisable, puisqu’il s’agirait certainement du guerrier le plus fort ou de quelque chose comme ça.

Mais cela ne voulait pas dire que j’étais très optimiste. « Mais cette bataille pourrait être rude. Le patriarche a l’air d’un guerrier. Mais au moins, les chances sont meilleures que d’être coincé au temple pour toujours. »

« Je pense que je peux t’encourager sur la ligne de touche, » déclara-t-elle.

« Hein ? » m’exclamai-je.

Kyou-san soupira et répéta ce qu’elle avait dit : « J’ai dit, je t’encouragerai depuis l’arène. Nous sommes mariés d’une façon ou d’une autre, donc c’est correct avec les règles. Et peut-être que je trouverai une chance de tricher de manière inaperçue. »

En fait, j’étais ému. Cette Kyou-san ferait quelque chose comme ça. Aucun d’entre nous n’avait pensé un seul instant que se battre équitablement était une option, à condition de trouver des moyens de tricher sans se faire prendre.

Dans des moments comme celui-ci, je remarquais que nous étions plus semblables que je ne le pensais à l’origine. Nous étions tous les deux pourris jusqu’à la moelle, de bien des manières.

« Viens, Ken, » d’un petit geste de la main, Kyou-san m’appela.

Elle s’était assise sur le seul lit de cette chambre, un grand lit pour deux personnes. Pour une raison inconnue, lorsqu’on nous avait demandé si nous avions besoin d’une ou deux chambres, Kyou-san avait dit qu’elle en voulait une avec un grand lit.

Je m’étais assis à côté d’elle. Puis elle avait pris ma tête avec force et l’avait tirée pour la placer sur ses genoux.

« Ah. »

« Ta main, » déclara-t-elle.

« C’est vrai, » murmurai-je.

On dirait que j’avais quand même réussi assez bien pour que Kyou-san me pardonne.

Et nous commencions ainsi la routine PMA que nous avions décidée hier.

Mais avant même qu’une minute ne s’écoule, quelqu’un frappa à la porte et sans attendre, un ss’rak était entré.

« Dézolé, ezt-ce que je vouz dérange ? »

J’avais rougi, mais Kyou-san était inaltérable.

« En fait, oui, mais est-ce que cela veut dire qu’on nous appelle ? » demanda Kyou-san.

« Exactement, » répondit-il.

Elle s’était séparée calmement de moi et elle m’avait même lâché la main.

Nous étions ainsi amenés dans une salle avec deux trônes. Sur l’un d’entre eux se trouvait le patriarche et sur l’autre, c’était sûrement la matriarche. C’était difficile de dire le sexe des ss’raks sans entendre leurs voix. Mais de son côté, il y avait une énorme épée avec une lame noire.

Cette salle n’était en fait pas vraiment une salle du trône. C’était peut-être une salle de banquet. Les objets étaient alignés sur le dessus d’une grande table. Tout notre équipement lorsque nous avions été capturés au sanctuaire de Heissquellen et au temple de Muaotef était là, de même que nos armures. La fourrure de l’ours rouge était là aussi.

« Choisissez un objet, » c’est bien ça. C’est vraiment une vieille ss’rak et c’était la matriarche. Elle était peut-être même plus vieille que le patriarche. « C’est l’objet que tu utiliseras lors du duel. »

Le patriarche avait pris le relais : « Tu apportes l’objet à la matriarche, afin qu’elle puisse le garder jusqu’au début de la bataille pour éviter toute forme de tricherie. Le mien est l’épée. »

« Cette épée est puissante, mais ce n’est que l’épée, » déclara la matriarche.

Il maniait donc cette épée qui ressemblait plus à un gros hachoir. Cela allait probablement me couper la lance d’un seul coup net.

J’avais regardé les objets. Les armes que nous avions fabriquées au gouffre. La lance que j’avais bêtement faite d’un manche à balai et d’un couteau, comme j’étais bête. Elle se briserait probablement après une attaque, mais d’une certaine façon, je voulais tout simplement une meilleure arme. Mais j’avais probablement besoin de faire quelque chose pour me distraire depuis que j’avais été choqué par ça.

La lance que je portais avant d’arriver au gouffre est toujours dans le sac à dos, au lieu d’être sur le dessus de la table. C’est peut-être une arme fiable, mais est-elle assez puissante ? Très probablement pas.

Je peux utiliser un couteau ss’rak, ceux-ci sont d’une force folle, tant que vous l’utilisez contre un adversaire immobile. Mais il est fort probable que le patriarche sera en mesure de se déplacer à n’importe quel moment de la bataille.

L’outre d’eau et la fourrure sont inutiles, tout comme le sac à dos — . Attends, le sac à dos ! C’était ce qu’on avait eu quand nous étions venus dans ce monde ! Celui-ci était magique, ce qui nous permettait d’utiliser un inventaire !

J’étais actuellement avec ma classe préférée : Éclaireur. Et j’avais un talent, appelé Distraction.

Cela venant de la capacité Furtivité et cela faisait que tout le monde allait regarder ailleurs pendant une seconde. Vous pouviez donc l’utiliser pour gagner du temps pour utiliser une autre compétence, comme Camouflage, mais comme cela durait seulement une seconde, je l’avais considéré comme inutile jusqu’à maintenant. Lorsque vous jouiez en solo, les cibles finissaient toujours par vous trouver, puisqu’il n’y avait pas d’autres menaces face à eux, ce qui en faisait un piège PE.

Mais maintenant, c’est différent !

J’avais activé ma Distraction et j’avais poussé quelques objets dans mon sac à dos avec un bras, l’outre d’eau et la lance improvisée. L’Inventaire fonctionnait toujours comme il se devait, c’était génial.

Lorsque vous subissiez une Distraction, vous n’en étiez même pas conscient, alors ils n’y penseraient pas trop à ça après coup. Ils avaient simplement regardé ailleurs pendant une seconde et c’était tout.

J’avais ainsi présenté mon sac à dos à la matriarche.

« Hm... inhabituel, mais... » Elle le regarda et le secoua, mais c’était encore resté léger et il n’y avait pas de cliquetis. « Il s’agit d’un seul article, » déclara-t-elle finalement.

Oui, j’avais ainsi amélioré mes chances d’un grand montant, car même si je sortais d’autres objets de mon sac à dos au combat, cela serait dû à une erreur de la matriarche. Après le signal de départ, tout ira bien, je pouvais l’utiliser pour améliorer mes chances.

L’étrange sens de l’honneur des ss’raks était très utile.

Le patriarche semblait suspecter quelque chose, mais il n’était pas intervenu. Après que la matriarche ait pris le sac à dos, il avait dit : « Le reste des objets vous sera remis, si vous gagnez demain. Si vous perdez, votre femme prendra un objet comme souvenir, mais les autres deviendront mes trophées. »

Ah, donc il veut que nous n’ayons pas d’objets pendant la nuit. Eh bien, je peux vivre avec.

Nous étions retournés dans la chambre et nous avions fait des coussins de genoux l’un après l’autre en nous tenant la main pendant ce temps-là et nous avions dîné ensemble par la même occasion.

Même si les ss’raks ne nous donnaient que de la soupe et une étrange sorte de pâtisserie, nous dévorions tout cela avec gourmandise. Puisque nous avions eu accès à si peu de luxe dans le gouffre, c’était normal. Nous avions aussi une sorte d’alcool, que nous avions dilué avec de l’eau. Nous étions peut-être mineurs, mais nous étions dans un monde imaginaire, donc les lois japonaises n’étaient plus en rigueur.

Kyou-san avait utilisé sa compétence de Cuisine avant ça pour déterminer s’il y avait du poison et si nous pouvions même manger ce genre de nourriture en tant qu’humains, mais il n’y avait aucun problème.

Notre humeur s’améliorait énormément.

« Ken, crois-tu que ton astuce va marcher ? » demanda-t-elle.

« Ne t’inquiète pas de ça. Il y a beaucoup de consommables dans mon Inventaire, comme des potions, des bombes et autres. Je ne pense pas que tu auras besoin de faire quoi que ce soit, » répondis-je.

« Je vois. » Elle semblait quelque peu soulagée. « Ah, je veux un bain. Et du shampooing. Et de nouveaux vêtements. » Maintenant que ses inquiétudes étaient apaisées, elle commençait à se plaindre.

Quand j’y pense, la peau et les vêtements de Kyou-san étaient encore sales. Sur ses manches et sous ses ongles se trouvait le sang séché du ss’rak qu’elle avait tué. Même ses cheveux étaient gras et à peine peignés. Normalement, vous appelleriez une telle fille laide, mais d’une façon ou d’une autre, cela ne me dérangeait pas beaucoup. Et même, j’aimais ça.

Les deux raisons pour lesquelles je l’appréciais étaient : Voir une jolie et superficielle fille dans un état laide était satisfaisant et je n’étais pas dans un meilleur état. C’était bien d’avoir un compagnon d’infortune.

« Demandons aux gardes, si nous pouvons aussi nous laver, » déclara-t-elle.

La réponse des gardes avait été un bol pour nous laver, une éponge et de l’eau chaude. Nous avions demandé des vêtements, mais les ss’raks ne portaient qu’une sorte de kilt, pour couvrir la honte et avoir des poches. Aucun des deux genres n’avait besoin de vêtements ou d’armures.

Mais franchement, combien de jours ai-je été dans la même tenue ? Ça doit sentir vraiment mauvais, je dors même dans ces vêtements ! Et mes habits de rechange sont toujours dans le sac à dos. Mais maintenant, il est temps de me nettoyer !

C’était du moins ce que je pensais. « Je serai la première. Tourne-toi. » Kyou-san avait déclaré ces mots froidement, mais je suppose que pour elle, le sentiment d’être sale pourrait être encore pire. C’était après tout une fille.

Je m’étais retourné et j’avais eu le besoin de renifler mes vêtements, de sorte que je pouvais confirmer à quel point ils sentent mauvais.

Kyou-san en attendant... s’était mise nue juste derrière moi !

C’était la suite de la scène des sources chaudes, seulement sans pierre pour bloquer ma vue et le fait que je ne pourrais me soulager nulle part parce que nous étions limités à cette pièce.

À l’aide !

Ne sachant pas à quel point chaque bruit, du bruissement des vêtements jusqu’aux mouvements de l’éponge, m’excitait, Kyou-san avait pris son temps pour se nettoyer, prolongeant ce genre de torture.

Pense à un personnage de jeu, pense à un personnage de jeu. En vérité, cela ne fait qu’augmenter encore plus mon désir, non ?

Les nombres premiers, 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, euh... 29, 31, 33, attend, c’est divisible avec 11 et 3. J’entendais le prochain mouvement de l’éponge et Kyou-san soupira avec délice. Où étais-je encore ?

Je voulais juste la plaquer sur le sol, et c’était ce que mon corps me disait avec force.

Attends ! Va-t’en, vilain désir !

Je souffrais d’une douleur mentale, qui devenait de plus en plus physique chaque seconde. En fait, ça fait mal !

Je préférerais me suicider avant de faire une telle chose à une fille comme Kyou-san ! Une femme superficielle qui regardait tout le monde avec dédain et rejetait toujours le blâme sur les autres ! Mais c’était également une fille aux courbes généreuses, un joli visage et une voix agréable.

S’il vous plaît ! Que quelqu’un me tue !

Après quelques minutes qui ressemblaient à une éternité : « Ken, pourrais-tu regarder mon visage et me dire si j’ai raté quelque chose ? »

Je m’étais retourné et... Mort instantanée !

Comme son visage était légèrement rougi et complètement propre, mes battements de cœur s’étaient accélérés à un niveau inquiétant. La douleur dans le bas de mon corps était presque insupportable et ma raison ne tenait qu’à un fil. Une pression de plus et je la plaquerais au sol en réaction.

Calme-toi ! « Non, tu as l’air très bien ainsi. »

« Merci. C’est ton tour, » déclara-t-elle.

La poussée finale n’était pas venue. Mais j’étais assez conscient de la situation en me lavant. Et j’avais un problème : dois-je me laver l’entrejambe ? Comme tout stimulus pouvait être trop difficile à supporter, cela pourrait être dangereux.

En fin de compte, je l’avais lavé très soigneusement pour qu’il n’y ait pas d’accidents.

« Allons nous coucher, Ken, » déclara-t-elle.

S’il te plaît, laisse-moi une petite pause ! « Je préférerais dormir par terre. »

« Non, nous avons un lit et comme nous avons décidé de dormir à côté l’un de l’autre si possible, nous devrions le faire. Il nous manque juste quelques PMA pour un simple bonus, donc on peut voir si ça vaut le coup. »

Démon, diablesse ! Et elle était contre l’accumulation des PMA au début !

Mais si je m’y opposais, elle pourrait découvrir que j’étais sur le point de perdre le contrôle et que je ne laisserai jamais cela arriver ! Elle allait certainement l’exploiter et me faire chanter après !

Je devais donc de mon mieux en m’allongeant à côté d’elle tout en faisant face à l’autre côté. Même si j’étais toujours excité, je pourrais me calmer avec le temps.

Mais même une heure n’avait pas été suffisante pour diminuer mes désirs et je ne pouvais pas me soulager dans cette situation sans qu’elle remarque l’odeur ou les taches ! Je pourrais me lever et le faire dans le coin, mais c’était encore trop risqué.

« Ken... es-tu réveillé ? » demanda-t-elle.

« Oui ! » répondis-je.

« Si tu penses à faire l’amour avec moi, puisque c’est peut-être ta dernière nuit…, » elle avait fait une pause. Quoi ? De quel genre de développement s’agit-il ? Kyou-san est-elle vraiment excitée, elle aussi ? Peut-être qu’être avec un homme aussi proche pendant si longtemps la rend aussi sexuellement frustrée. « ... oublie ça ! »

Et c’était devenu flasque d’un coup.

Bien sûr, c’était mieux que d’être tout le temps excité, mais pas de beaucoup. Mon ego avait été brisé en mille morceaux, et cela même si c’était naturel que quelqu’un comme Kyou-san agisse ainsi.

Au moins, je pouvais maintenant un peu dormir.

***

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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