J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 7 – Chapitre 148

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Chapitre 148 : Le stupide Demios d’Akardia

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Chapitre 148 : Le stupide Demios d’Akardia

Partie 1

[Point de vue de Nanya]

Akardia est le nom de la capitale de l’Empire démoniaque qui s’étend sur tout le continent démoniaque, mais aussi le nom de ma propre mère. Elle est située dans un endroit appelé la Forêt des Miroirs. La raison pour laquelle elle porte ce nom est qu’elle est peuplée de nombreux monstres sournois qui prennent la forme de ceux qui la traversent. D’une certaine manière, ils sont le meilleur partenaire de combat pour un démon qui souhaite monter en rang, mais quand il s’agit de quelqu’un d’aussi puissant que moi, ces monstres préféraient rester à l’écart plutôt que d’essayer d’imiter ma forme.

Je n’étais pas une proie pour eux, j’étais un prédateur des plus féroces qu’ils n’avaient aucun espoir de vaincre un jour, tout comme maman.

La dernière fois que j’avais fait un pas dans la Forêt des Miroirs, c’était quand j’avais décidé de fuir ma famille et ce continent, mais en voyageant dans cet endroit aussi faible que je l’étais à l’époque, les monstres ne pouvaient pas s’empêcher de me voir comme un morceau juteux des plus délicieux dont ils pouvaient prendre une bouchée. Je m’étais enfuie d’un monstre et j’étais tombée sur un autre. Ils avaient continué à jouer avec moi comme ça jusqu’à ce que je tombe sur des aventuriers ou des braves comme on les appelle ici. Ils m’avaient protégée pour le prix de quelques pièces de monnaie.

À l’époque, la forêt était remplie de sifflements et de grognements, des créatures qui se tapissaient dans l’obscurité, me regardaient de loin, ricanaient et riaient de ma faiblesse, mais maintenant… ce n’était pas différent de la paisible forêt d’Illsyorea, où la chose la plus dangereuse que l’on pouvait rencontrer était une méchante chute sur les fesses. Tamara aimait cet endroit parce qu’il offrait beaucoup de cachettes et beaucoup d’arbres d’où elle pouvait grimper et sauter.

Un soupir s’était échappé des lèvres. J’avais regardé à travers le feuillage des arbres et j’avais repensé à la manière dont ma vie avait changé. Tout ce continent n’était qu’un gros paquet de souvenirs, et la plupart d’entre eux n’étaient pas si agréables. Revenir ici était plutôt une façon de me prouver que j’avais changé.

En fait, si j’y pense, aucun d’entre nous n’avait vraiment de raison de refuser à Illsy de venir avec nous. Au moins, il pouvait nous tenir compagnie au lit la nuit, mais tout ce voyage n’était pour moi qu’une épreuve… un test ou plutôt… une façon de montrer à tout le monde ici que je n’étais plus la petite Nanya faible qu’ils avaient connue. Je ne suis pas une Impure qui ne pourra jamais rêver d’être l’égal d’un vrai Pur. J’avais réfléchi et j’avais regardé le sol.

L’armure que je portais en ce moment était la mienne.

Peu de temps après avoir quitté Eventel, j’avais décidé de changer de tenue. Après tout ce que j’avais vu jusque-là, ce n’est pas comme si je finirais par rencontrer un démon ou un monstre vraiment puissant qui ferait que j’en aurais besoin. Cet équipement était l’un de mes atouts, et je n’avais plus besoin de l’utiliser maintenant, enfin… à part le fait qu’il était aussi très confortable à porter. Illsyore avait pensé à tout lorsqu’il avait fabriqué cette armure spéciale.

Mon armure était une armure de plaque complète avec des pointes et une protection complète. Il n’était pas nécessaire de faire étalage de mon sex-appeal ici, puisque je n’avais pas l’intention de leurrer mon adversaire ou d’altérer la perception qu’il avait de moi. De plus, avec ma puissante Armure magique, il y avait très peu d’attaques qui pouvaient me toucher et atteindre mon armure physique. Si quelque chose passait facilement à travers, alors ma propre armure ne serait rien d’autre que de la ferraille devant elle.

Ainsi, on pourrait dire que ce que je portais ressemblait plus à une robe à la mode.

Au départ, je pensais me rendre à Akardia seulement après avoir réussi à m’assurer un bon soutien politique sur le continent. Cela signifiait quelques Demios importants et peut-être quelques commerçants, mais le fait de rencontrer Eventel et de le voir prendre mon parti avait tout changé. Il n’y avait pas besoin de faire le tour du continent pour cela. Il était plus que suffisant pour que je prenne position à la cour. Sans parler du fait que j’avais vaincu Solstark, ce qui allait non seulement entraîner une hausse de ma réputation, mais aussi le soutient de diverses factions.

Avec un tel soutien politique, je n’aurais aucune inquiétude quant à mon retour à Illsyorea ou à la sécurité de ceux qui y vivent. Rien n’empêchait un démon ou une démone de harceler ceux qui étaient sous ma protection si tout ce dont ils étaient conscients était le fait que j’étais autrefois une princesse très faible. Si je voulais les faire changer d’avis, je devais leur faire comprendre que je n’étais plus la même qu’avant et que des personnes influentes me soutenaient sur ce point.

Il y a longtemps, je n’aurais même pas pris la peine de me donner tout ce mal, mais Ayuseya m’avait appris qu’il y avait d’autres sortes de force. Celle que je connaissais ne pouvait qu’arrêter ceux qui voulaient m’attaquer directement, mais il y avait de nombreuses autres façons dont ils pouvaient me harceler. En tant que membre de la famille Deus, lorsque je me serais mise en danger, j’aurais également soumis tous les autres autour de moi à la possibilité de devenir une cible de vengeance. Ceux avec qui nous faisions des affaires ou avec qui nous étions en bons termes pouvaient aussi se retrouver en danger.

Eh bien, ce n’est pas comme si j’étais le seul Super Suprême sur Illsyorea, donc je n’avais pas de soucis de ce genre pour l’instant. C’est pourquoi je voulais voir maintenant les expressions de choc et de crainte de ces démons qui me regardent de haut lorsqu’ils réaliseront à quel point j’étais devenue plus puissante qu’eux. Ce seul moment serait certainement très gratifiant pour moi.

J’étais arrivée aux portes d’Akardia en début de soirée, le lendemain du jour où j’avais sauvé la femme d’Eventel. Comme je n’avais pas pris la route normale par un chemin couramment utilisé, je n’avais pas eu la chance d’observer la quantité de trafic qui allait et venait de cette grande ville. Il y avait au moins dix voitures en file aux portes et une trentaine de voyageurs à pied. Parmi eux, j’en avais repéré quelques-uns qui semblaient être des braves. Ils portaient tous des armures et des armes faites de parties d’animaux qui étaient encore améliorées par leurs propres armures créées par la magie.

Du point de vue de ceux qui vivaient sur les trois continents scellés, ils se trouvaient tous entre un rang d’empereur inférieur et un rang suprême supérieur. Sur ce continent, même les enfants étaient bien plus puissants que ceux du rang de débutant.

Le nombre de démons et de démones qui se dirigeaient vers Akardia était impressionnant, mais il y en avait aussi beaucoup qui partaient. Il y avait un flux constant de circulation en provenance et en direction de la capitale, alors avant qu’elle ne devienne trop fréquentée, j’espérais faire la queue et j’attendais mon tour.

Quand le moment fut enfin venu, le garde, un grand démon avec une grosse corne qui lui sortait du front et un autre de la crête du nez, me regarda d’un air ébloui et me demanda d’une voix bourrue : « Nommez-vous et donnez-moi la raison pour laquelle vous voulez entrer à Akardia. »

Un peu plus loin dans le fond, un autre démon, maigre et entièrement concentré sur l’écriture de quelque chose sur un tas de parchemins. C’était probablement une sorte de scribe qui enregistrait tout ce que tout le monde déclarait.

En regardant le garde, j’avais répondu. « Nanya Demonarkiar la 2e Deus. J’ai des affaires importantes au palais. »

« Nanya ? Où ai-je déjà entendu ce nom ? » se demandait le garde en notant quelque chose.

En se retournant, il avait vu que le scribe avait cessé à mi-chemin d’écrire mon nom.

« Hein ? Y a-t-il un problème ? » demanda le démon.

« Nanya… Demonarkiar, c’est le nom de la princesse qui a disparu il y a un siècle. C’est la mauviette de la famille royale, » avait-il dit et il m’avait regardé. « Tu l’es ? Elle, je veux dire ? »

« Je suis bien elle, mais je ne suis pas une mauviette, » je lui avais répondu par un doux sourire.

Le scribe m’avait fait un signe de tête et avait ensuite regardé les autres. Personne ne semblait avoir réagi à mon nom, ce qui signifiait soit qu’ils n’étaient pas très bien informés sur les affaires de la famille royale, soit qu’ils étaient beaucoup trop jeunes pour l’avoir appris. Même moi, je ne connaissais pas les noms de certains démons du passé et de beaucoup de ceux qui étaient nés récemment, mais qui avaient peut-être tenu des rôles très importants au sein de l’empire.

« Sera-t-elle un problème ? » le garde avait demandé cela au scribe plutôt qu’à moi directement.

« Non… elle ne devrait pas l’être. L’es-tu ? » répondit-il en secouant la tête, puis il s’arrêta et me regarda avec l’inquiétude dans les yeux.

« Tant que personne ne me dérangera, je ne causerai aucun problème. D’ailleurs, je doute qu’il y ait quelqu’un ici qui puisse m’arrêter même si je le faisais, » avais-je dit en souriant et les gardes m’avaient regardée de près.

La tension augmentait, mais je restais détendue.

« Tu as une grande confiance en toi, n’est-ce pas, l’Impure ? » Quelqu’un m’avait interpellée en utilisant une insulte très agaçante et distincte.

En me retournant, j’avais vu un démon sortir d’un carrosse, des cheveux en or comme le fil qui ornait sa robe de soie, des dents blanches sans la moindre imperfection, un nez droit qui lui donnait un charme viril, un sourire suffisant sur les lèvres comme si tout ce qu’il regardait lui appartenait. Ce démon portait des vêtements qui exprimaient un sens de l’élégance et de l’extravagance, la douce soie de couleurs violet foncé et or était comme une insulte jetée au visage de ceux qui étaient plus pauvres que lui.

Il n’avait pas marché sur le sol, mais il avait plutôt flotté dans les airs grâce à la magie. Quand j’avais suivi la trace de l’énergie, j’avais vu que le lanceur était en fait le garde à l’arrière, un démon à capuchon noir qui avait la plupart de son corps caché derrière son long manteau. L’autre démon à côté de lui était plus gros et affichait une présence imposante. Ces deux démons étaient descendus de la voiture après celui qui était probablement un démon quelconque.

« Qui es-tu ? » demandai-je en me retournant pour le regarder.

Les gardes de la porte avaient fait un pas en arrière et s’étaient inclinées rapidement devant lui, ce qui signifiait que non seulement ils avaient reconnu qui il était, mais qu’il était aussi assez puissant pour leur imposer le respect.

« Mon nom, insignifiante, est Astorvar Glamorada de la grande et puissante famille Glamorada ! » avait-il déclaré avec un sourire, comme si cela devait signifier quelque chose de grand.

Certes, les démons et les démones qui m’entouraient avaient réagi avec crainte et surprise lorsqu’ils l’avaient entendu, mais je n’avais pas été du tout impressionnée. Il se trouve que cet idiot avait fait passer la grandeur de sa famille avant la sienne en tant qu’individu, ce qui était un signe d’irrespect et de manque de courtoisie envers ma propre famille.

En plissant les sourcils, je lui avais demandé « Et ? Tu es un démiurge, n’est-ce pas ? » lui avais-je demandé, en espérant qu’il comprenne son erreur.

« Mais bien sûr, Impure. La famille Glamorada connut par tous ceux qui sont en haut et en bas ! » déclara-t-il avec un air suffisant.

En me forçant à sourire, je l’avais regardé dans les yeux et, en une fraction de seconde, j’avais brisé son Armure magique et j’avais mis ma main autour de son cou. Ses gardes, aussi suffisants et confiants qu’ils essayaient de se faire paraître, n’avaient même pas pu réagir. Comment pouvaient-ils faire face à la même technique que j’utilisais chaque fois que je voulais attraper Tamara avant qu’elle ne s’enfuie quelque part ? Il ne fallait pas sous-estimer la vitesse de cette féline bien en chair.

« Écoute-moi bien, Astorvar Glamorada. Je m’appelle Nanya Demonarkiar la 2e Deus. Cela signifie que je fais partie de la famille impériale Demonarkiar et aussi de la famille Deus, qui surpasse de beaucoup la famille de Demio dont tu peux provenir. Mais même si nous mettons nos familles de côté, je ne suis pas quelqu’un que tu devras vraiment mettre en colère. Il est vrai que j’ai été faible autrefois, mais maintenant, si je le veux, je peux vous transformer, toi et toute ta famille, en un tas de décombres ! Je peux te tuer ici et maintenant pour le simple fait que tu m’as mise en colère et il n’y aura rien que tes gardes ou quiconque puisse faire pour m’arrêter. Comprends-tu, Astorvar Glamorada, ou dois-je t’enseigner les bonnes manières chez les demios ? Mets-moi encore en colère, et je te promets que je t’arracherai le nez et les oreilles et que je te les donnerai à manger avec une fourchette faite de tes propres os, tu comprends ? »

***

Partie 2

Je n’avais pas besoin de faire preuve de pitié ou d’humilité envers ce démon. Ses intentions et ses désirs étaient clairs, rien qu’à la façon dont il s’était comporté et s’était présenté. Ses paroles étaient balancées comme s’il se tenait au sommet d’Akardia, ce qui en soi pouvait être considéré comme une offense adressée à ma mère. Mais surtout, ce demio m’avait permis de m’affirmer beaucoup plus facilement dans la capitale. L’effrayer et lui montrer mon côté imposant et dominant allait atteindre les oreilles de tous ceux qui se trouvaient dans ce lieu, qu’ils soient jeunes ou petits.

Quand j’avais lâché ma prise, le démon était tombé sur le derrière dans la boue, tremblant comme une brindille et essayant de cacher son pantalon souillé. Les gardes à l’arrière n’osaient même pas bouger, la pression de ma présence leur disait que je n’étais pas quelqu’un qu’ils pouvaient embêter à moins d’avoir envie de mourir. Si j’avais voulu rendre les choses un peu plus théâtrales, j’aurais toujours pu élargir un peu mon territoire de donjon et laisser sortir de là le sombre brouillard dû à mon intention meurtrière.

« Je… je fais… » Astorvar répondit d’un signe de tête rapide.

« Bien. La prochaine fois, assure-toi de t’adresser à moi avec le respect qui s’impose, et je ne penserai même pas à t’arracher les bras ! Ma lignée et mon statut ne sont pas des choses sur lesquelles on peut jeter de la boue, à moins que tu souhaites tester ta force contre moi ou pire… répandre publiquement des saletés sur le nom de Sa Majesté, » je l’avais regardé fixement.

Si j’avais dit la même chose dans un royaume humain, on m’aurait accusée d’utiliser le statut de ma mère pour résoudre mes propres conflits, mais pour les démons, il était clair que lorsqu’on insultait la famille ainsi que lorsqu’on insultait l’individu, on le faisait. Pour être clair, le premier cas n’avait aucun problème avec le second. Chaque démon a ses propres problèmes, mais c’était devenu un problème lorsqu’ils se cachaient derrière le pouvoir de leur famille. Après tout, si les choses ici fonctionnaient comme dans les nations humaines, il n’aurait pas été si difficile pour Eventel de demander de l’aide à sa mère ou à ses autres frères et sœurs. Je n’aurais pas non plus eu de raison de m’enfuir de chez moi.

« O-Oui ! P-Princesse Nanya ! » il hocha la tête aussi vite qu’il le put.

Cela devrait suffire. J’avais réfléchi et je m’étais retournée.

Dès que j’avais fait cela, ses escortes s’étaient précipitées pour l’aider. Pendant ce temps, je m’étais approchée du garde de la porte et, d’un ton calme, je lui avais demandé si je devais faire autre chose pour entrer.

« Non, madame ! » il secoua la tête et s’écarta.

Akardia n’était pas une ville comme les autres. La magie était forte dans l’air et les bâtiments étaient assez hauts et durables pour résister à la puissance des démons. Tout comme les bâtiments d’Illsyorea, ils avaient été construits dans l’intention de survivre à de puissantes attaques, mais en même temps, ils avaient reçu le style et la touche personnelle de démons et de démones au cours des décennies et des siècles.

Nous avions une très longue durée de vie, ce qui, pour la plupart, était un problème pour nous, alors qu’en même temps, cela pouvait être considéré comme une bénédiction. Voir nos petits-enfants et petits petits-enfants était quelque chose de normal dans notre genre. Ainsi, il n’était pas surprenant de voir certaines familles vivre dans la même maison pendant des décennies, voire des siècles. Pendant ces longues périodes, nous nous ennuyions parfois du même style, aussi avions-nous eu tendance à décorer nos maisons de la manière qui nous rendait le plus confortable et le plus paisible.

C’est pourquoi beaucoup de bâtiments ici semblaient être presque… chaotiques par nature, mais qui en fait était porteur de souvenirs d’il y a d’innombrables générations. Contrairement à eux, cependant, le sens du style et de la décoration de maman était un peu bizarre. Si elle n’aimait pas une partie du bâtiment, elle la faisait simplement sauter et ordonnait à ses sujets de la reconstruire de manière plus agréable. Le problème, c’est qu’elle ne leur disait jamais COMMENT elle aimait les choses construites, si bien que pendant la journée, le palais souffrait souvent de sa colère.

À l’heure actuelle, la seule chose encore debout à cet endroit qui n’avait pas été détruite par mère est probablement la colonne principale. Si elle la faisait exploser en mille morceaux, et qu’elle oubliait de réparer un ou deux murs, ils seraient alors obligés de reconstruire le palais tout entier à partir de zéro.

En voyant les étranges bâtiments d’Akardia, je m’étais demandé si ma chambre au palais était toujours la même. D’habitude, elle n’empiétait pas sur notre espace personnel, mais je n’étais pas le genre de fille qui aurait pu être considérée comme proche ou sa préférée de quelque manière que ce soit. Pour être juste, je m’étais parfois demandé si elle se souvenait même que j’étais sa fille. Après être partie comme ça, je ne serais même pas surprise qu’elle me déteste.

De nombreuses pensées de ce genre me traversaient l’esprit à mesure que je m’approchais du palais démonarkien. Cet endroit était aussi grand que je m’en souvenais dans mon enfance. Les nombreuses tours imposantes avec de nombreux ornements en forme de pointes et les grands drapeaux ondulants de leurs pointes semblaient être restés inchangés pendant tout ce temps. Aucun des châteaux et palais que j’avais vus jusqu’alors ne pouvait égaler ni sa taille ni sa gloire. Il était gigantesque, tout comme l’ensemble d’Akardia.

Bien que je sois entrée par une porte où j’avais dû faire la queue pendant un certain temps, la vérité était que cette ville avait beaucoup d’autres entrées. Les murs qui l’entouraient de l’extérieur n’en finissaient plus. La ville entière couvrait une superficie d’au moins 300 km2, y compris les bidonvilles et les zones communes. Le palais était au centre de tout cela et sa surface totale était de presque 3 km2. Sa taille même pouvait faire pâlir n’importe quelle riche demio en comparaison de la force des gardes et des soldats placés ici, elle était suffisamment élevée pour donner l’impression que toutes les autres villes engageaient de simples enfants pour les garder. Cependant, comparés aux gardes d’Illsy, ils n’étaient encore qu’une bande de mauviettes. En tout cas, ces gars n’étaient pas faciles à corrompre avec des bottes.

Quand j’avais pensé à la façon dont je voulais rencontrer ma mère et obtenir une audience avec elle, je m’étais rappelé que je n’allais probablement pas recevoir une entrée chaleureuse. Il y avait de fortes chances pour qu’elle me fasse même attendre des heures à l’entrée, juste pour avoir la chance d’avoir un public avec elle. Cela pouvait prendre des jours, voire des semaines, et je ne voulais pas passer ce temps à l’extérieur à faire des allers-retours entre le palais et l’entrée.

« Oui, il faut que je trouve une bonne auberge ! » m’étais-je dit.

Les rues d’Akardia étaient incroyablement fréquentées, et au fond, je souhaitais qu’un jour, Illsyorea connaisse elle aussi un tel trafic. Les marchands allaient et venaient, emportant leurs marchandises de leurs magasins ou de l’extérieur de la ville vers d’autres colonies. Les braves avaient l’air forts et féroces, et il y en avait très peu parmi eux qui n’avaient pas une forme humanoïde. Les enfants jouaient dans les rues et n’avaient pas peur des monstres qui se cachaient à l’extérieur des murs de la ville. Après tout, parmi toutes les colonies du Continent des Démons, la prestigieuse capitale était la plus sûre de toutes.

Père avait dit un jour que la prospérité de ce lieu n’était possible que grâce à l’existence de ma mère. Une puissante démone comme elle appelait d’autres puissants démons et démones qui souhaitaient la défier pour le trône. Chacun d’entre eux devait braver les dangers de la Forêt des Miroirs, puis se battre entre eux avant même d’obtenir le droit d’être entendu. Cette bataille constante, au début, avait peut-être été mauvaise pour les habitants, car elle avait causé beaucoup de destruction et avait fait fuir les démons les plus faibles, mais au fil du temps, ceux qui avaient le désir de se battre avaient appris à respecter les règles tandis que les faibles prospéraient sous leur protection.

En d’autres termes, c’était un endroit où les plus forts des monstres se battaient les uns contre les autres tandis que les plus faibles d’entre eux vivaient et prospéraient en évitant leurs puissantes mâchoires et en ramassant les restes qui tombaient de leurs tables. Tant que les plus forts étaient là, ils n’avaient rien à craindre des bêtes sauvages qui se trouvaient dehors, après tout, personne n’aimait qu’un cabot galeux aboie à leur porte sans raison valable.

Il y avait beaucoup d’auberges à Akardia parmi lesquelles je pouvais choisir. Elles étaient toutes assez impressionnantes à leur manière, et se distinguaient par les services qu’elles offraient, par le thème et l’aspect même qu’elles utilisaient pour leur lieu. Les démons avaient tendance à vivre très longtemps, ce qui signifie qu’ils avaient beaucoup de chances de s’ennuyer, c’est pourquoi l’idée d’une tradition était rare et était vue la plupart du temps avec des yeux méfiants. Si ce n’était pas quelque chose de très bon ou de cloué sur une montagne, il y avait peu de chances que cela dure plus d’un siècle ou deux.

Cela dit, l’auberge où j’avais décidé de passer la nuit n’était pas très éloignée de l’entrée principale du palais. C’était un grand bâtiment avec quatre murs, un toit incliné, des tours en spirale qui faisaient office de chambres VIP, et un décor extérieur qui me rappelait l’extravagance de certains nobles humains. Plusieurs zones avaient été sculptées comme des rivières, tandis que d’autres avaient de petites statues collées à elles comme une sculpture inversée. C’était bizarre à regarder du point de vue d’un humain, mais très intéressant, unique et différent du point de vue d’un démon.

Les auberges récemment construites étaient généralement celles qui n’avaient pas été décorées ou modifiées, de sorte que le fait que celle-ci en ait autant était comme une marque d’approbation du temps lui-même.

En entrant dans cette auberge, j’avais été accueillie avec un parfum rafraîchissant de menthe et de citronnelle. Un petit pot bouillonnant à l’extrême droite était la source de cette agréable odeur, et il y avait une jeune servante à six bras et deux queues qui alimentait les flammes et dépoussiérait l’endroit. À l’extrême gauche se trouvait la réception, et tout au fond de ce rez-de-chaussée se trouvait une paire d’escaliers en spirale menant à l’étage suivant.

Il n’y avait pas de tables ici, et le sol était fait d’un marbre coûteux coupé en morceaux et disposé en forme d’une fleur géante en fleuraison.

« Bienvenue à l’Auberge Fleurie des Rasiette, que puis-je faire pour vous ? » La réceptionniste m’avait appelée.

« Ah, oui. Je voudrais…, » avant même que je puisse finir ma phrase, quelqu’un était passé devant moi.

« Dégage, paysanne ! » déclara-t-il sur un ton fort et dominant.

C’était un démon à la longue crinière au lieu de cheveux, aux sabots au lieu de jambes, et avec une paire d’ailes de chauve-souris sur le dos. Il était tout à fait humain au repos, et les vêtements qu’il portait étaient du genre à crier qu’il était riche et important. L’attitude qu’il affichait et la façon dont il se déplaçait laissaient également penser qu’il était un démon qui ne regarderait jamais quelqu’un de plus faible ou de plus pauvre que lui.

Sept gardes lui avaient couru après, portant ses sacs, qui semblaient assez lourds.

Pourquoi n’a-t-il pas utilisé un cristal de stockage ? m’étais-je demandée en les regardant tous s’arrêter derrière ce démon.

Comme je ne voulais pas être ennuyée par lui, je l’avais ignoré et j’avais approché l’autre réceptionniste libre ici. Elles étaient deux, la démone qui m’avait appelée la première avait des oreilles de loup et quatre mandibules, alors que sa poitrine était aussi grande que celle d’Ayuseya. L’autre n’avait pas de poitrine du tout, elle était plate comme une planche, mais la façon dont elle se tenait me rappelait une dame noble et digne, une femme froide et stoïque qui pouvait vous faire saluer d’un seul regard. Elle semblait humaine à première vue, mais sur son dos se trouvait une paire d’ailes à plumes.

Ce que j’avais aimé chez ces deux-là, c’est qu’elles avaient des personnalités très différentes. L’une était enjouée, l’autre sérieuse.

***

Partie 3

Peu m’importait qui choisissait de me servir, alors j’étais passée à la démone à l’air sérieux, laissant l’autre au client pressé.

« Comment Rasiette peut-elle vous rendre service ? » demanda-t-elle sans émotion.

Elle n’a pas dit l’auberge fleurie de Rasiette, n’est-ce pas ? J’avais pensé cela en rétrécissant les yeux puis j’avais regardé à ma gauche le démon qui avait coupé la file.

« Je veux la plus grande salle ! Il doit y avoir des fleurs sur le lit, et la nourriture doit être d’excellente qualité pour quelqu’un comme moi… » Le démon n’arrêtait pas de dire des choses ridicules les unes après les autres, provoquant une certaine pression sur la réceptionniste qui s’accrochait à son faible sourire.

En tournant mon regard vers la femme en face de moi, je lui avais alors répondu. « Je désire une chambre pour une personne, s’il vous plaît. »

« Certainement. Un point de vue en particulier ? » demanda-t-elle en ouvrant le registre.

« Non, » j’avais secoué la tête.

« Cela fera six pièces de monnaie de gligger. »

« Bien sûr, voilà, » avais-je dit et j’avais pris mon sac à main pour sortir l’argent, mais juste à ce moment-là, l’une des gardes avait trébuché et ses sacs étaient tombés vers moi.

Sans hésiter, je les avais mis hors de mon chemin. Ils étaient tombés sur le côté, s’ouvrant et éparpillant les vêtements et les objets qui se trouvaient à l’intérieur sur tout le sol de l’auberge.

« Faites attention, » avais-je dit au garde, qui était maintenant pâle comme une feuille de papier.

Après avoir sorti les pièces de mon sac à main, je les avais placées sur la table, mais en même temps, le Demio à côté de moi avait crié à tue-tête en me pointant du doigt.  « COMMENT OSEZ-VOUS ! »

« Hein ? » j’avais plissé le front en le regardant.

Le réceptionniste avait pris mes pièces de monnaie et s’était dirigé vers le porte-clés pour prendre la clé de ma chambre.

« Je suis Demio Elmakar Valtas ! Comment osez-vous me manquer de respect, espèce de démonne paysane ! » grogna-t-il.

Il y avait de la colère et de la fureur dans ses yeux, à tel point que je m’étais sentie un peu perdue quant à la raison pour laquelle il agissait ou me regardait comme ça. Honnêtement, je ne savais pas ce que j’avais fait pour le mettre en colère, mais quand j’avais vu du coin de l’œil ses choses éparpillées, cela avait fait tilt.

« Il n’y a pas eu de signe d’irrespect ici, mais si vous n’arrêtez pas maintenant, vous allez devoir souffrir. » Je l’avais averti calmement en prenant la clé à la réceptionniste.

« Vous osez même rester dans la même auberge que le grand MOI !? Prosternez-vous par terre, MAINTENANT, avant que j’ordonne à mes gardes de vous tabasser ! Ce sont TOUS d’anciens puissants Braves ! » avait-il déclaré.

En soupirant, j’avais regardé la réceptionniste qui m’avait donné la clé et je lui avais demandé poliment. « Est-ce que c’est courant par ici ou est-ce que je suis juste malchanceuse ? »

« Malheureusement, vous verrez de temps en temps des personnes similaires à ce client respectif. Toutefois, je vous assure qu’en tant que client payant de notre auberge, nous veillerons à ce que vous soyez en parfaite sécurité sur notre propriété. » Elle avait répondu avec un sourire d’affaires.

« C’est absurde ! Si je veux donner une leçon à cette démone, je suis libre de le faire ! C’est mon droit en tant que démiurge aussi merveilleux que moi ! » a-t-il déclaré triomphalement.

« A-t-il déjà payé ? » lui avais-je demandé.

« Non, » répondit l’autre réceptionniste d’un ton faible.

« Je vois. Alors, si je dois me défendre contre cet individu turbulent, cela causerait-il des problèmes à ce charmant établissement ? » demandai-je.

« Je préférerais que vous meniez le combat à l’extérieur, si possible, » m’avait-elle répondu.

« Compris. » J’avais fait un signe de tête et j’avais regardé le noble. « Vous avez entendu, Demio Valtas, il n’y aura pas de combat ici. »

« SILENCE ! Je fais ce que je veux ! » avait-il déclaré, mais j’avais honnêtement l’impression que j’allais avoir mal à la tête si je continuais à écouter ses bêtises.

En poussant un soupir, j’avais regardé son groupe de maigres braves, puis je l’avais regardé à mon tour.

« Pas de bagarre, hein ? » avais-je dit. Puis j’avais fait ce que tout autre Demonarkiar aurait fait, j’avais annoncé ma présence.

« SILENCE ! » J’avais crié tout en relâchant la pression de ma présence, ce qui n’était pas quelque chose dont il fallait en rire. Tout le monde dans ce bâtiment et dans les environs immédiats avait immédiatement senti que quelqu’un de très puissant et dangereux était ici.

« V-V-ous… Comment osez-vous ? Qui pensez-vous être pour... » Valtas avait encore le courage de me montrer du doigt, même si ses jambes tremblaient.

« J’ai dit SILENCE, espèce d’insecte sans valeur ! Je suis Nanya Demonarkiar la 2e Deus, fille de la Reine Akardia Demonarkiar ! » avais-je déclaré sur un ton intimidant.

« N-Nanya ? Cette impure ? » dit-il.

« Je vous défie de m’appeler comme ça encore une fois. » J’avais posé mes yeux sur lui.

Les démons, contrairement aux humains, peuvent être une bande très stupide qui, pour la plupart, n’avait pas appris sa leçon jusqu’à ce qu’on la leur claque en pleine figure. Nous étions fiers, nous étions forts, mais surtout nous étions arrogants.

« La grande famille des Valtas n’a pas besoin de montrer sa peur pour une Impure comme toi ! Nous pouvons te faire jeter hors de la ville quand nous le voulons ! » avait-il déclaré avec un sourire.

« Estimée propriétaire de cette auberge, veuillez m’excuser pendant que je vais discuter avec ce Demio à l’extérieur. » avais-je dit et puis j’avais fait un pas en avant.

À cause de ma vitesse, les gardes et tous les autres ici n’avaient même pas eu le temps de réagir. Tout ce qu’ils avaient pu voir, c’est que j’avais disparu puis réapparu derrière le Demio. D’un seul mouvement, j’avais attrapé le démon par l’arrière de ses vêtements et je l’avais ensuite traîné dehors.

« Laisse-moi partir, espèce d’impur ! Laisse-moi partir ! Je te l’ordonne ! Je te l’ordonne ! » criait-il, mais les ordures comme lui étaient du genre à se laisser tuer plus tôt dans ce monde.

« Tu es un enfant protégé, n’est-ce pas ? » avais-je demandé et je l’avais jeté dans la rue quand j’avais atteint la porte.

« Argh ! Toi ! » cria-t-il et me montra du doigt.

« Quel est votre nom ? » demanda une démone quand il vit le Demi passer devant elle.

« Ah, Haute Demio Oshamia Kollesia ! Je vous présente mes respects ! » dit-il en inclinant la tête devant elle.

J’étais sortie de l’auberge et j’avais regardé la démone en question. Elle avait le haut du corps d’une femme d’une quarantaine d’années et les jambes d’une pieuvre géante. Elle avait une paire de longues épines sur le dos et, d’une manière ou d’une autre, elle avait réussi à faire paraître son regard gracieux et noble. Si un humain des continents scellés l’avait vu, il aurait d’abord crié puis se serait enfui dans la peur.

Mais si Illsy l’avait vue, il aurait comparé sa poitrine avec la mienne… Hmph ! J’ai gagné ! m’étais-je dit et je lui avais montré un sourire victorieux.

Une intuition de démon n’avait rien de drôle, elle avait tout de suite eu l’impression que j’attaquais son attrait féminin. Depuis que j’avais participé à des compétitions à la maison avec des femmes comme Shanteya, Ayuseya, Zoreya et Tamara, j’avais une certaine confiance en moi. Je ne pouvais pas perdre face à une démone comme elle !

« Demio Elmakar Valtas, je vous le redemande. Que faites-vous par terre et qui est cette démone ? Je ne l’ai jamais vue, » lui demanda-t-elle sur un ton qui montrait son autorité, son calme et sa force.

« Mes excuses, Haute Demio ! » Valtas s’était incliné devant elle et s’était relevé. Me jetant un regard, il déclara alors. « Celle-ci est une scélérate qui a pris le nom de la princesse Nanya ! » dit-il en me montrant du doigt.

« Hm ? Est-ce bien cela ? Alors il faut l’exécuter immédiatement. Gardes ! » Elle l’avait ordonné sans réfléchir.

Valtas souriait jusqu’au bout des oreilles quand il l’avait entendue, tandis que je restais calme, inébranlable comme une colonne de pierre au milieu d’un océan déchaîné.

Ceux qui s’étaient avancés pour répondre à son appel étaient une bande de démons à capuche noire ainsi que les propres gardes de Valtas qui s’étaient précipités hors de l’auberge à ma poursuite. J’avais jeté un coup d’œil à la démone qui avait donné l’ordre, puis à son entourage, puis j’avais regardé le petit démon qui a causé toute cette agitation.

D’un seul pas, j’étais devant lui, puis d’un seul coup de poing, j’avais brisé son Armure magique et je l’avais lancé en l’air loin au-dessus du sol. Avant même que les autres ne puissent réagir, j’étais là-haut avec lui, prête à lui donner une gifle qui l’avait fait s’écraser au sol juste devant la Haute Demio Oshamia Kollesia. Je m’étais permis d’atterrir gracieusement devant elle, puis je l’avais regardée droit dans les yeux pendant qu’entre nous le démon gémissait de douleur.

« Je serais prudente avec des ordres aussi impulsifs, Haute Demio. Je ne suis pas du genre à mentir ni à me moquer, » lui avais-je dit en la regardant dans les yeux, mais elle n’avait même pas bronché. « Je suis bien Nanya Demonarkiar la 2e Deus, mais si tu veux encore oser donner l’ordre d’exécution, je vais écraser tes gardes et te mettre en terre, comme l’exigent les lois “La dignité de l’âme” et “Le fort avant tout”. »

Il y avait eu un moment de tension où personne n’avait osé ne serait-ce que faire un bruit. La démone avait continué à me regarder droit dans les yeux, essayant de voir si je bluffais ou non, mais j’avais bien l’intention de tenir mes paroles. Si ces gardes osaient s’approcher de moi comme ça, ils ressentiraient ce que cela signifie d’être réduits en bouillie et de voir leurs armures se briser ou se déchirer.

Heureusement, cette Haute Demio était bien plus intelligente que le Petit Demio qui essayait d’apparaître comme quelqu’un de digne et de puissant, mais qui ne donnait que le sentiment d’être un parfait idiot.

Elle avait levé sa main droite. C’était le signe qui leur disait d’attendre. Tout le monde était maintenant nerveux, ils me regardaient avec un regard intense, essayant de comprendre quelle était ma faiblesse ou de viser une éventuelle ouverture. Même si je leur en donnais un million, il n’y avait pas un seul démon autour de moi qui pouvait même mettre une bosse dans mon Armure magique. Du moins, c’est ce que j’avais ressenti.

« Je sens que vous dites la vérité, » avait-elle dit.

« C’est le cas, » déclarai-je.

« Hm, dans ce cas, la Reine sera votre juge. Si vous vous avérez être un imitateur, alors votre punition sera plus cruelle que celle de la simple mort aux mains de mes gardes, » déclara-t-elle.

« Oh ? Penses-tu vraiment que tes gardes auraient pu faire quelque chose contre moi ? Je suis désolée de te dire cela, mais je ne suis pas du genre à tomber par l’épée de ces mauviettes. » J’avais souri.

« Oui, je le crois aussi, » avait-elle répondu avec une grande confiance.

« Hmph. Tu as la tête sur les épaules, petite démone, mais je crains que si tu n’apprends pas à faire la différence entre les forts et les faibles, tu ne finisses par la perdre un peu… prématurément, » lui avais-je dit.

« Est-ce une menace ? » avait-elle demandé.

« Plutôt… un fait. »

Je l’avais regardée dans les yeux un instant de plus, puis, comme elle ne disait plus rien, j’étais retournée dans l’auberge. Une fois à l’intérieur, du coin des yeux, j’avais vu la Haute Demio se pencher en avant pour prendre de grandes et rapides respirations. La pression que j’avais relâchée était trop forte pour elle, mais je devais lui donner des points pour pouvoir la supporter à ce point. Peut-être que de cette façon, elle ne penserait plus à donner des ordres comme ça de façon aussi imprudente. Seuls les dieux savaient qui on pouvait mettre en colère avec désinvolture.

Si c’était l’ancien moi en ce moment, je les aurais probablement tués, elle et ce Demio. Le battre et peut-être lui arracher sa robe pour la laisser complètement nue dans la rue n’aurait pas suffi. Peut-être que j’aurais aussi rendu leur peau violette ou que je leur aurais fait manger des insectes. L’ancien moi, même si je détestais le dire, était un peu plus vicieux que je ne l’étais en ce moment.

Après la naissance de Kormian et de Natrasku, quelque chose avait changé en moi… c’était peut-être la raison pour laquelle j’avais aussi pensé que maintenant je pouvais parler avec mes parents mieux qu’avant. Il y avait une sorte d’entente entre les mères, ou du moins c’est ce que je voulais croire. Pour autant que je sache, je n’étais pas la plus aimée de mes frères et sœurs et mon père était même allé jusqu’à me donner une épée qui avait rendu incroyablement difficile la recherche d’un éventuel prétendant. Eh bien, c’était Illsy qui avait trouvé la faille « pas de blague » de cette épée.

Soupir… et dire que cet événement stupide a conduit à ce qui a été les plus grands changements dans ma vie, avais-je pensé en arrivant dans ma chambre au premier étage.

Une fois à l’intérieur, j’avais poussé un gros soupir et je m’étais ensuite appuyée sur le lit. Il n’était pas aussi confortable que celui que j’avais dans mon esprit intérieur, qui avait été fait par Illsy, mais il était assez bon pour que je puisse y reposer mes os fatigués.

« Je me demande comment tout le monde va ? » avais-je dit en fermant les yeux un instant.

Plus tard dans la journée, j’avais prévu de me rendre au Palais, où je trouverais sans doute beaucoup de démons qui aimeraient simplement se battre contre moi. Mais pour l’instant, je n’avais pas l’intention de reculer ou de me laisser rabaisser par les autres. Mon plan était de faire savoir à mes parents qu’ils étaient désormais grands-parents et c’est tout.

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