J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 6 – Chapitre 87

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Chapitre 87 : La féline trop timide

[Point de vue de Zoreya]

C’était le troisième jour depuis que nous avions quitté l’île… ou plutôt nous avions été chassés de l’île. Jusqu’à présent, il n’y avait aucun navire en vue et notre petite embarcation se déplaçait lentement avec la puissance de pagayage d’Illsy et Nanya. J’aurais bien aidé, mais mon armure en ce moment était l’ancienne que j’avais demandé à Illsy de réparer. Elle fonctionnait bien, mais elle avait pâli par rapport à celle qu’il avait construite pour moi. Malgré tout, j’avais quand même voulu l’utiliser en souvenir du bon vieux temps.

« Nyaaan ~, » Tamara avait émis un son mignon.

J’étais en train de la caresser.

Malgré l’apparence d’une femme humaine adulte avec une queue et des oreilles de chat, elle agissait toujours à peu près comme l’ancienne Tamara. Son changement soudain était plus à l’extérieur qu’à l’intérieur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que lorsque cette nekatare était en chaleur, elle avait poursuivi Illsy sans relâche, tandis que les autres femmes devaient se cacher dans une grotte… C’était une semaine très effrayante pour nous tous.

Mais si je devais deviner, pour moi, le point décisif de ces six dernières années avait probablement été ce moment sur la plage. J’étais seule, confuse et un peu effrayée par ce qui allait arriver, mais j’avais quand même réussi à m’en sortir… d’une certaine façon.

« Hm ? À quoi penses-tu ? » me demanda Shanteya.

« Pas grand-chose… Je me souvenais de la fois où j’ai fait ce vœu absurde à Melkuth, » avais-je dit en riant.

En fermant les yeux, j’avais laissé ces souvenirs me revenir en mémoire, les ressentant comme s’ils venaient d’arriver hier…

À l’époque, j’étais encore nouvelle quant au fait d’être une épouse. Nous étions restés sur l’île pendant un peu plus de trois semaines et nous en étions arrivés à notre quatrième semaine. Illsy nous avait fait un petit bunker souterrain pour nous protéger des prédateurs à l’extérieur, mais nous n’étions toujours pas à la hauteur de la plupart des bêtes qui s’y trouvaient.

Ensemble, nous pouvions chasser les sangliers géants ou les serpents à sonnettes tueurs, mais ils étaient ridiculement difficiles à vaincre. Si je devais les affronter seule, il y avait de fortes chances que je finisse morte dans leurs mâchoires écrasantes. C’était ce genre de danger. Et ces bêtes étaient parmi les plus faibles que nous ayons pu trouver. Il n’était pas question de se battre contre les plus forts.

Néanmoins, chaque fois que nous en vainquons un, nous pouvions sentir notre pouvoir augmenter de façon exponentielle. Illsy l’avait confirmé à travers nos niveaux. En seulement trois semaines, nous avions augmenté de près de 200 niveaux. C’était de la folie.

Quand il s’agissait de cuisine, de nettoyage et d’autres choses, nous utilisions surtout les provisions qu’Illsy avait accumulées dans son esprit intérieur. Tamara apprenait lentement à cuisiner, mais la plus grande partie était préparée par Shanteya et parfois Nanya. Pour l’instant, j’avais gardé mes distances avec la cuisine.

Malgré les dangers auxquels nous étions confrontés quotidiennement, Illsy avait toujours trouvé nécessaire… de passer la nuit avec l’une de ses épouses. J’avais aussi été comptée dans le nombre, mais ce baiser sur le champ de bataille à l’époque était aussi proche de lui que j’avais été jusqu’à maintenant. J’avais essayé de l’approcher, mais je m’étais toujours retrouvée agitée et je m’étais enfuie.

Je commençais à me demander si j’étais… défectueuse ou non ?

Quel genre de femme étais-je pour fuir son propre mari ?

Puis, un soir, pendant qu’Illsy s’amusait avec Nanya, je m’étais promenée sur la plage… seule. C’était dans un endroit que j’avais confirmé comme étant sûr, mais j’avais gardé mes sens éveillés et j’étais prête à fuir dès qu’un monstre apparaîtrait. Comme je l’avais dit, j’étais loin d’être assez forte pour affronter de telles bêtes par moi-même.

Avec un triste soupir qui m’échappait des lèvres, j’avais réfléchi à ce qui s’était passé entre moi et Illsy au cours des dernières semaines. Pour une fois, j’avais commencé à l’appeler par son surnom. J’avais été la cible à quelques reprises de son sort de Colly Tos, bien que Nanya ait veillé à me rendre ma culotte par la suite. Un Illsy aux yeux au beurre noirs s’était aussi excusé. La relation entre moi et les autres femmes de notre groupe avait commencé à se transformer en une relation d’étroite amitié.

Et c’était à peu près tout ce qui s’était passé. Je n’avais pas été approchée par Illsy pour le rejoindre au lit et je n’avais pas tenté de le faire. Les baisers n’avaient jamais été partagés avec moi, mais surtout parce que je ne lui en avais jamais donné l’occasion… ou que je m’étais enfuie quand il avait essayé.

De tous les points de vue, la raison pour laquelle notre relation était si froide, c’était à cause de moi.

Consciente de ce fait, je m’étais arrêtée et je m’étais affaissée sur le sable. Avec un soupir solitaire et triste, j’avais commencé à dessiner des cercles dans le sable.

« Pourquoi je n’arrive même pas à l’embrasser ? C’est mon mari après tout…, » m’étais-je dit.

Je n’avais même pas besoin de rester pure ou de nier mes désirs quand même mon dieu, Melkuth, le permettait.

« Je suis une imbécile ! Non, je suis juste brisée… J’ai la tête cassée…, » j’avais soupiré et puis j’avais levé les yeux vers le ciel.

Le ciel était rempli d’étoiles, et j’étais tellement concentrée sur mon propre être déprimant que je ne savais pas qu’une certaine El’Doraw restait cachée dans la forêt. L’intention de Shanteya n’était pas de m’espionner, mais plutôt d’être près de moi au cas où un monstre apparaîtrait et que j’aurais besoin de soutien. Du moins, c’est ce qu’elle m’avait dit récemment…

« Ah ~ Melkuth, si vous m’entendez… s’il vous plaît, écoutez la prière folle de votre apôtre. » Avais-je dit en levant les yeux vers le ciel.

Il n’y avait pas de temple ici, mais peut-être que mes paroles lui arriveraient-ils aussi ? C’est du moins ce que j’espérais…

[À cette époque, dans le royaume des dieux]

« Pour l’amour de Dieu ! Depuis quand mon bureau est-il devenu le lieu de rassemblement de tous les DIEUX ? » cria Melkuth à pleins poumons.

« Hyaaaa ~ c’est du bon vin ! » Narcerya, la déesse de l’enclume déclara ça en s’appuyant contre un mur invisible.

« Ne sois pas si rabat-joie, Melkuth ! De plus, nous savons tous que tu as réussi à te faire passer pour le dieu du donjon, alors nous sommes tous très excités de voir comment cela va se passer ! Héhé ! Juste un peu plus…, » avais-je dit en me faufilant derrière Narcerya, en essayant de bien toucher sa grosse poitrine.

Ces montagnes étaient un régal pour mes vieux yeux de geek, et si j’y ajoutais les gouttes de sueur qui coulaient sur sa peau légèrement bronzée, le décolleté révélateur caché par un plastron en métal, les courbes séduisantes de son corps, les cheveux rouges attachés en une queue de cheval. Tous ces doux détails avaient rendu sa beauté encore plus éblouissante ! Ah, oui ~ la beauté et la joie d’avoir glisser ma main dans ce plastron épais et à caresser ces…

BONK!

« Owie..., » avais-je crié.

Le marteau impitoyable de la déesse m’avait frappé sur la tête avant que mes doigts puissent atteindre la Terre Sainte !

« Ara !? Ma main a glissé ! Tehe ! » dit-elle.

« Comment peut-elle glisser alors que tu la tiens fermement et même que t’appuies dessus ? » l’avais-je interrogée pendant que j’essayais de retirer mon visage du sol.

« J’ai dit que ma main a glissé ! TE HE ! » dit-elle.

« Tu me broies la tête dans le sol ! » avais-je crié.

« Oi! Narcerya, arrête ça ! Tu vas ruiner mon tapis avec son visage ! » se plaignait Melkuth.

« Est-ce ce qui t’inquiète ? » avais-je crié.

« Ouais… à peu près. » Il haussa les épaules.

« Quand même, à penser que tu abandonnerais ta petite colombe pour laisser fleurir l’amour entre un donjon et un apôtre. Comme c’est inattendu de ta part, Dieu de la guerre ~ ! » celle qui parlait avec la voix d’une déesse séduisante n’était autre que Kleopatra, la déesse de l’amour.

Pour être mentionné, sa poitrine n’était pas aussi molle et voluptueuse que celle de Narcerya. Au lieu de cela, c’était variable… Elle était la seule déesse qui n’avait jamais été réglée sur une certaine taille ou silhouette. Pour l’instant, elle était plate comme une planche, mais pour un dieu comme moi, elle avait toujours son charme incontesté.

« Oui, j’ai contourné mes propres règles et j’ai fait en sorte que ce soit pour le meilleur du monde. Ainsi, nous avons évité les effusions de sang inutiles et même la nécessité d’invoquer un héros ! » déclara fièrement Melkuth.

« Oh ! On dirait qu’elle t’appelle en ce moment, » avais-je fait remarquer après avoir réussi à me sortir la tête de sous ce marteau très lourd.

Ma prochaine cible était Kleopatra ! Que justice soit faite, car TOUS les seins ont été approuvés par moi !

« Hm… Je sens un cafard, » dit la Déesse de l’Amour.

BONK!

« Cafard écrasé, » annonça Narcerya.

« Ow …, » avais-je gémi.

« Calmez-vous, j’ai besoin d’entendre ça. Je me demande quelle sorte de prière vaillante elle a pour moi en ce moment ? » dit fièrement Melkuth.

Nous nous étions tous tus et seul le bruit du marteau qui me grinçait contre l’arrière de la tête pouvait être entendu. Ça fait mal… Je manquais terriblement au rayon de la furtivité.

« Ô puissant Melkuth, Dieu de la guerre, votre Apôtre souhaite que vous écoutiez sa prière ! »

Quand Zoreya avait prononcé ces paroles, nous pouvions tous sentir la foi derrière ces mots, rendant son dieu si fier de cela.

« Parle, mon fidèle Grand Apôtre ! » répondit Melkuth.

« Ah ! Vous m’entendez ? » répondit-elle surprise.

« Hehe. » Narcerya ne pouvait pas retenir ce ricanement.

« Oui… Je peux t’entendre, » répliqua Melkuth en regardant la déesse.

« Ahem… Je vais me taire, » se conforma Narcerya.

« Puissant Melkuth, j’ai besoin que vous me donniez courage et force. J’ai besoin de votre sagesse et de votre pouvoir ! » Zoreya commença à crier.

Les dieux écoutaient attentivement les paroles des mortels. Nous savions tous qu’ils se trouvaient dans un endroit terriblement dangereux, alors nous ne pouvions que nous demander si elle voulait peut-être mieux se battre ou simplement reconstituer son énergie divine.

« Puissant Melkuth, aidez votre Apôtre à acquérir le pouvoir et la force dont elle a besoin pour que je ne fuie pas Illsyore, mon mari. S’il vous plaît, donnez-moi la force du cœur et le courage dont j’ai besoin pour me débarrasser de mon armure pour une nuit de passion avec lui… S’il vous plaît, Melkuth, mon Dieu, aidez-moi à m’offrir à l’étreinte d’Illsy. »

La prière s’était donc terminée, et nous tous, les dieux, nous nous efforcions très fort de nous abstenir de rire.

« Et moi qui croyais être la déesse qui s’occupait de ce genre de choses. N’est-ce pas, Melkuth le Dieu d’Amour ? Ça n’a pas l’air si mal… Hehehehe ! » dit Kleopatra avec un rire mignon.

« Je vais être maudit ! Une telle chose arrive ! Et à Melkuth entre tous ! Buhahahaha ! » Leottor, le Dieu des artisans, éclata de rire.

Bien qu’il ait l’air d’un nain, il riait si fort que des larmes coulaient sur ses joues et mouillaient sa barbe blanche et dense.

« Une telle chose… Pauvre Dieu de la guerre ! Hahahaha ! » Narcerya avait ri et voyant cette opportunité, je glissai mes mains sous son armure.

« Ah ! Les Cieux ! » avais-je dit avec un sourire satisfait sur mes lèvres quand j’avais commencé à la caresser.

« Hya ~ Pourquoi tu… Mn ~ Arrête ça ~ ! » cria Narcerya, mais rien n’allait m’arrêter ! RIEN !

BONK!

Quoi qu’il se soit passé ensuite, j’avais fini par souffrir d’un black-out complet, mais cela en valait TOTALEMENT la peine ! Quant à Melkuth, je crois qu’il pleurait des larmes de sang… vraiment.

[Point de vue de Zoreya]

Mon dieu avait écouté ma prière et avait accepté de m’aider. Son ton solennel m’avait dit qu’il était fier de moi ou peut-être heureux d’avoir fait ce pas important dans ma vie ? Quoi qu’il en soit, la nuit suivante, j’avais demandé à être seule avec Illsy.

Elles étaient toutes d’accord, mais même avec la bénédiction de Melkuth, j’avais toujours du mal à entrer dans sa chambre.

Quand j’avais enfin eu le courage de le faire, je portais encore mon armure et je tenais mon bouclier.

« Je croyais que tu voulais coucher avec moi, pas me battre à mort ? » demanda-t-il en pointant l’étoile du matin dans mon autre main.

« Ah ! Désolée… Je ne l’ai pas remarqué, » avais-je répondu et je l’avais laissé tomber par terre.

Bien que je me sentais terriblement timide, je ne m’étais pas enfuie, mais au contraire… Je m’étais cachée derrière mon bouclier.

« Et voilà mon sol…, » dit-il.

« Désolée…, » avais-je vite dit.

« Pas de problème, euh… peux-tu ranger le bouclier ? Zoreya, vas-tu bien ? » me demanda-t-il.

« Euh… non. Pouvons-nous... Puis-je coucher avec toi comme ça ? » lui avais-je demandé.

« Euh… QUOIIII !? » rétorqua-t-il.

« Désolée ! » je m’étais un peu rétracté sur moi-même.

Mes joues étaient complètement rouges, et mon cœur battait comme un fou dans ma poitrine.

« Ça ne va nulle part…, » soupira-t-il.

En effet, il n’y avait aucun moyen pour nous de faire quoi que ce soit avec moi dans cet horrible état. Quel genre de Croisée étais-je pour me cacher de mon propre mari derrière mon bouclier ? Melkuth allait probablement me gronder sévèrement, surtout après m’avoir donné sa bénédiction.

Pendant que je me demandais ce que je devais faire et si Illsy allait me haïr à cause de cela, je m’étais vue en train de le regarder droit dans les yeux. Il était venu vers moi et s’était déplacé devant moi.

Je m’étais gelée sur place.

« Me détestes-tu tant que ça ? » me demanda-t-il avec un air triste sur son visage.

« Hein ? Non ! NON NON NON ! » avais-je répondu en secouant la tête rapidement.

« Je vois… C’est une bonne chose, » il poussa un soupir.

« Je suis désolée… Je suis trop timide… trop gênée… Je ne sais pas quoi faire, » je lui avais dit et j’avais regardé en bas.

« Veux-tu essayer quelque chose ? » demanda-t-il en se grattant l’arrière de la tête.

« Quoi ? » demandai-je.

« Ferme les yeux et ouvre-les quand je te le dirai, d’accord ? » il m’avait souri.

J’avais hoché la tête et fermé les yeux.

Soudain, je l’avais senti retirer mon bouclier. J’avais hésité à le lâcher. Puis il prit ma main et me guida soigneusement vers le lit.

J’avais dégluti.

Puis j’avais senti l’énergie magique couler autour de moi, et tout d’un coup, je m’étais sentie… plus légère.

« Ouvre les yeux, » m’avait-il dit.

Quand j’avais ouvert les yeux, il se tenait juste devant moi, mais son visage était très près… trop près !

« Si tu veux que j’arrête à tout moment, dis-le… Si tu me repousses, je bougerais, » il avait murmuré et puis… il m’avait embrassée.

Immédiatement, j’avais levé les mains pour le repousser, mais c’était moi qui l’avais poussé. J’avais ouvert en grand les yeux, mais je ne portais plus mon armure… Le baiser avait continué et dans le feu de l’action, j’avais oublié de le repousser.

Bien qu’étant embarrassée et avec mon cœur battant si vite qu’il était presque prêt à éclater de ma poitrine, je l’avais laissé continuer. Je n’arrêtais pas de me dire que c’était mon mari, et je le voulais aussi… ce qui était vrai. Seule ma timidité déraisonnable m’en empêchait.

Alors, je ne savais pas quand ni comment, mais j’avais pris l’initiative… Je l’avais chevauchée et je l’avais maintenue au sol. J’étais tellement gênée que mes yeux tournoyaient, mais je ne pouvais pas arrêter cette chaleur brûlante en moi.

Cette nuit-là… mon moi pur avait été donné à Illsy… et j’avais aussi découvert que j’avais un côté un peu « sauvage » chez moi, mais cela allait être notre petit secret. Les autres épouses n’avaient pas besoin de le savoir.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre!

  2. Merci pour le chapitre.

  3. amateur_d_aeroplanes

    Faite l’amour et la guerre, nouveau slogan du culte de Melkuht 💟

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