J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 6 – Chapitre 112 – Partie 2

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Chapitre 112 : Shanteya et Keltaru

Partie 2

J’avais ouvert les yeux pour le regarder.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda-t-il en plissant son front.

Bien sûr, tu ne comprends pas… « Quand j’avais dix ans, j’ai été kidnappée et violée par un assassin de la guilde de la Rage fantomatique. Il a jeté une malédiction sur mon corps pour que si jamais j’osais revenir ou contacter ma famille, ils soient tués par la malédiction. J’ai ensuite été entraînée par eux et envoyer tuer pour eux sur les continents d’Allasn et de Thorya jusqu’à mon arrivée à l’Académie Fellyore, et Illsy m’a sauvée de ce destin. Il m’a fallu beaucoup plus de temps pour guérir mon cœur et mon esprit, mais il était là et j’avais mes amies et ma nouvelle famille pour m’aider, » avais-je dit et j’avais regardé Ayuseya, qui conduisait tout en gardant les yeux sur la route.

Keltaru n’avait rien dit, il m’avait juste regardée avec son front plissé et son poing fermé. Peut-être qu’il essayait de comprendre ce que j’avais vécu, mais je doutais fort qu’il puisse même en imaginer la moitié.

« Alors savez-vous ce qui s’est passé… après votre enlèvement ? » demanda-t-il.

« Non, » j’avais secoué la tête. « Je n’ai vraiment pas non plus pu… À l’époque, ils m’empêchaient de parler. J’avais une horrible blessure au cou. Ils m’ont aussi enlevée ma capacité de concevoir, mais Illsy a réparé tout ça, » je leur avais montré un petit sourire.

« Je vois… Eh bien, après votre mort présumée, d’après ce que ma mère m’a dit… grand-mère et grand-père sont tombés dans une grave dépression. Pendant ce temps, une famille de baron des environs a profité de leur état de faiblesse pour voler une partie de nos terres et répandre de mauvaises rumeurs sur notre famille. La famille de mon père a aidé mon grand-père avec ce problème et a réussi à prouver aux gens que les rumeurs étaient fausses. La terre volée, cependant, n’a pas été récupérée, » expliqua-t-il.

« Et le Roi ? » lui avais-je demandé.

Keltaru secoua la tête. « Ils firent appel, mais le Roi le révoqua en déclarant qu’il était de leur responsabilité de protéger leurs terres et de s’assurer qu’ils ne seraient envahis par personne. En guise de punition, le roi a donné encore plus de nos terres à la famille du baron, affirmant que si nous avions été en état de guerre, nous aurions perdu plus qu’un simple morceau de terre. »

« C’est un peu trop dur. Est-il possible que le roi ait été manipulé dans les coulisses ? » demanda Ayuseya sans quitter la route des yeux.

« Peut-être, mais même s’ils avaient eu un moyen de prouver qu’il en était ainsi et même s’ils l’avaient fait, que pourraient-ils faire ? Les paroles du Roi sont absolues, » dit Keltaru.

« Que s’est-il passé ensuite ? » lui avais-je demandé.

« Ils sont retournés au domaine Dowesyl et ont géré les terres qu’ils possédaient encore. Peu de temps après, ma mère est née. Puis, à l’âge de six ans, un assassin a attaqué le domaine et a failli tuer ma grand-mère. L’agresseur a été tué par mon grand-père, mais ma grand-mère était dans un état grave. On m’a dit qu’elle ne s’était pas réveillée pendant plusieurs jours et qu’elle avait dû rester au lit pendant quelques années pour se rétablir. Le pire, c’est qu’elle a perdu sa capacité de concevoir, » dit Keltaru.

« Ont-ils découvert qui était l’assassin ? » lui avais-je demandé.

« Non…, » il secoua la tête.

« Pas de marques sur lui, rien ? » lui avais-je demandé.

« Il avait beaucoup de cicatrices, et je me souviens que mon père m’a dit qu’il avait une longue coupure au bras gauche…, » déclara-t-il.

« De l’épaule au coude ? » lui avais-je demandé.

« Oui. Comment l’avez-vous su ? » me demanda-t-il, surpris.

« Cet homme était l’un des assassins de la Rage fantomatique. Je crois que son but n’était pas de tuer maman, mais de l’empoisonner et de lui voler sa capacité à concevoir. C’est l’un des services offerts par ce groupe à ses clients. Quant à savoir comment je le connaissais, c’est lui qui m’a dit comment utiliser la dague, » lui avais-je expliqué.

« Vous n’avez jamais su qui il a attaqué ? » demanda Keltaru.

« Non. Les missions sont gardées secrètes. C’est une règle de fer pour eux, mais le contrat original devrait toujours être dans le bureau du Maître de la Guilde. Il y garde même ceux d’il y a plus de 1000 ans, » lui avais-je expliqué.

« On devrait peut-être lui rendre visite ? » suggéra Ayuseya.

« Non… Ce serait idiot de faire ça. En plus, je ne veux rien avoir à faire avec leur groupe. Si j’y retourne un jour, ce sera pour les anéantir tous, » avais-je déclaré avec sang-froid.

Après un long moment de silence et de réflexion, Keltaru dit avec un doux sourire sur les lèvres. « Alors, je suppose que ça fait vraiment de vous ma tante ? »

Il commençait enfin à l’accepter.

« Oui, » avais-je hoché la tête. « Quand le moment sera venu, je rendrai de nouveau visite à mes parents et j’amènerai peut-être leur petit-enfant pour les rencontrer, » avais-je dit en frottant doucement mon ventre gonflé.

« Ce serait merveilleux… Je leur dirai à mon retour, » il m’avait montré un sourire chaleureux.

« Cela signifie aussi que la famille Dowesyl n’est plus en danger, » dit Soleya.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » avais-je demandé en plissant mon front.

« Savez-vous pourquoi Keltaru a été envoyé à Teslov ? » demanda-t-elle.

« Ayuseya m’a dit que c’était lié à un vieux traité avant que Teslov ne devienne un état vassal de Paramanium. D’après ce que j’ai compris, tous les cinq ans, le plus jeune enfant d’une famille noble du royaume de Mondravia est envoyé comme serviteur de la famille royale de Pleyades à Teslov. Dans le passé, ils y voyaient un otage au cas où Mondravia tenterait de se rebeller, mais récemment, on y voit une occasion d’acquérir les compétences nécessaires pour soutenir la royauté et ceux qui reviennent sont habituellement embauchés par la famille royale là-bas, » avais-je dit ce que j’avais compris de cette affaire.

En d’autres termes, plutôt qu’une prise d’otages, il s’agissait plutôt d’aller étudier à l’étranger.

« Oui, c’est exact. À Mondravia, ils choisissent selon un système de rotation. Cette année-là, c’était le tour de la famille Dowesyl, et comme j’étais le seul enfant de la famille, c’est moi qui ai été envoyé pour servir de majordome à Maîtresse Ayuseya, » expliqua Keltaru.

« Il a travaillé très dur et si les choses s’étaient déroulées normalement, il aurait été renvoyé au Royaume de Mondravia il y a trois ans, » déclara Ayuseya, mais elle n’avait montré aucun signe de culpabilité ou de remords pour ce qui s’était passé à la fin.

Normalement, on aurait voulu la pointer du doigt et prétendre que si elle ne s’était jamais enfuie de Dankyun, le destin de ses serviteurs aurait tourné comme ça. Tous ceux qui avaient fait cela n’étaient que des idiots ignorants qui ne pouvaient pas comprendre quelle grande femme était l’Ayuseya actuelle.

« Je comprends… Qu’est-il arrivé à notre famille dans la situation actuelle ? » lui avais-je demandé.

« Le traité n’est qu’une formalité. Le Conseil des Anciens n’a pas voulu s’en servir pour se battre avec Mondravia, alors ce qui s’est passé, c’est qu’ils ont continué les choses comme si de rien n’était. En ce qui concerne Keltaru, ils ont probablement envoyé un rapport affirmant qu’il était mort ou avait été tué pour trahison et ont demandé que le prochain enfant soit envoyé comme d’habitude. Je crois qu’ils l’ont probablement déclaré disparu plutôt que mort. Si c’est ce dernier cas, il y a une chance que la famille Dowesyl demande le corps, donc ils ne le feraient pas, mais on ne sait jamais avec ces vieux individus, » expliqua Ayuseya.

« Cela signifie-t-il que notre famille est en danger de devenir des nobles déchus ? » lui avais-je demandé.

« Oui, » Ayuseya répondit d’un signe de tête calme. « À moins que Keltaru n’ait un frère ou une sœur plus jeune dont il n’est même pas conscient, » avait-elle souligné.

« C’est possible. Je suis loin de chez moi depuis longtemps, » il acquiesça d’un signe de tête.

« Dans ce cas, il serait préférable de ne pas perdre trop de temps sur ce continent, » avais-je fait remarquer.

« Non, je veux essayer de vivre comme un aventurier et augmenter mon rang. Si je ne peux même pas le faire pendant environ un an, alors même si je reviens, ils ne m’accepteront pas. Non, c’est moi qui aurai honte de mon inutilité…, » dit Keltaru en soupirant.

C’est un homme après tout. Il a sa propre fierté, et il veut avoir quelque chose à montrer à son retour… Devenir esclave ne peut pas être considéré comme une réussite…, avais-je pensé.

« Mais tu leur apporteras au moins de bonnes nouvelles. Tu leur diras que tu as rencontré ta tante qu’ils croyaient morte, et tu leur diras aussi que j’attends un enfant cette année, » lui avais-je dit.

Keltaru m’avait regardée dans les yeux et avait hoché la tête.

Je ne savais pas comment ma famille allait réagir, mais au moins je savais que j’allais les rencontrer dans le futur.

Pendant qu’Ayuseya nous conduisait vers Argos, j’avais continué à parler avec Keltaru. Je lui avais demandé de me raconter sa vie à Mondravia, ainsi que celle de mes parents et de ma petite sœur. Je ne savais pas s’ils voulaient me connaître, mais au cas où, j’avais écrit quelques lettres pour eux, que j’espérais que Keltaru remettrait.

Peut-être que dans quelques années, quand mes enfants seraient assez grands pour ne plus avoir besoin de moi tout le temps, je leur rendrais visite. Bien sûr, il y avait aussi la question de savoir si l’Académie de Magie d’Illsy serait également terminée. Je n’étais pas encore pressée.

***

[Point de vue de Tamara]

« Nous sommes enfin là, nya ~ ! » avais-je dit en sautant dans le lit.

J’espérais que c’était confortable comme chez Illsy, mais j’avais failli me casser une griffe dans la litière de paille dure.

« Bah ! Ce n’est pas sympa ! » m’étais-je plainte et j’avais levé les griffes, voulant le déchiqueter en morceaux.

« Attends une seconde ! Je ne paierai pas pour ce lit ! » Nanya avait bondi et m’avait attrapé la main.

« Mais c’est dur… nya…, » me plaignais-je en m’aplatissant les oreilles et en la regardant avec un visage triste.

Les mortels tombent toujours dans le piège du chaton triste.

« Ne t’inquiète pas, j’ai des lits dans mon esprit intérieur. On va échanger les lits durs contre ceux-là, » me dit-elle en souriant.

« Je t’aime ! » Je lui avais sauté dans les bras et lui avais fait un bisou sur les lèvres.

Nanya était sous son déguisement humain en ce moment, mais ça n’avait pas vraiment marché sur moi. Si je le voulais, je pourrais encore voir sa vraie forme. La démone était beaucoup plus mignonne et belle que cette fausse femme blonde aux yeux bleus qu’elle affichait. C’était son déguisement, alors ça ne me dérangeait pas.

Ce soir-là, j’étais allée dans la cuisine de l’auberge et je m’étais jointe au vieil Argos pour préparer le repas pour les clients. Je m’étais amusée, et il avait l’air bizarre quand il riait. La grosse moustache sur son visage m’avait fait me demander à quelques reprises si c’était juste une belette endormie ou peut-être un furet ?

Le lendemain, Nanya et moi avions visité le marché. J’avais tout acheté TOUT ce que j’avais pu trouver. Nous avions littéralement vidé les stalles. Nous avions assez d’argent et rien ne pourrissait dans l’esprit intérieur de Nanya.

Ensuite, nous étions allées chez les marchands d’esclaves. Ces sales types voulaient m’acheter, mais j’avais craché et j’avais montré mes griffes. S’ils s’en approchaient, je les transformerais en viande hachée !

Nanya leur avait acheté huit nouveaux esclaves. Quatre d’entre eux étaient des enfants d’esclaves qui n’avaient jamais su ce que c’était que d’êtres libres. Les quatre autres étaient tous des adultes de plus de 20 ans, d’anciens aventuriers qui avaient fini par se vendre en esclavage à cause de leurs dettes accumulées. Je pense que deux d’entre eux avaient été frappés d’amour par Nanya.

Une fois nos affaires terminées, nous étions partis de Nasat. Je n’étais pas du genre à regarder l’architecture ou à m’intéresser à l’histoire locale. Tout ce que je voulais, c’était retourner du côté d’Illsy et manger du poisson !

Pendant que Nanya payait les frais à la porte pour nous deux et les esclaves, j’avais remarqué quelque chose à mes pieds. C’était un petit livre blanc.

Ce genre de chose n’est pas censé exister dans ce monde…, avais-je pensé en remarquant la qualité assez élevée du papier.

Quand je l’avais ouvert, j’avais lu le message suivant. « Vilain chaton. Tu n’es pas censée être là. »

Le message brillait d’une énergie divine et m’avait fait frissonner dans toute la colonne vertébrale.

Tu n’es pas en position de me dire quoi faire…, avais-je pensé en froissant le papier dans ma main et en l’effaçant de l’existence.

« Tamara ! Allons-y ! » cria Nanya.

« J’arrive, nya ~ ! » avais-je dit en souriant tout en courant après elle.

***

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.
    Mystérieuse Tamara ny~~a !

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