J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 5 – Chapitre 64 – Partie 2

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Chapitre 64 : Le harceleur

Partie 2

Maintenant, je m’en souviens ! C’est ce type ! Je suppose que Zoreya est plutôt contrariée en ce moment, avais-je pensé.

Il y a quelques années, elle m’avait raconté l’histoire de son enfance ainsi que de comment elle était devenue une Croisée. Apparemment, ce Dankyun était l’une des principales raisons pour lesquelles elle avait choisi cette voie. Je ne pouvais pas dire que j’étais d’accord, mais je n’avais pas le droit de la forcer à changer d’avis. Même si je le voulais, je ne pourrais pas lui imposer mon autorité parce qu’elle appartenait à l’Ordre de Melkuth et non au Royaume d’Aunnar.

Avec un soupir qui s’échappait de mes lèvres, j’avais regardé Zoreya. Malgré son déchaînement antérieur, elle retrouva rapidement son calme et baissa les yeux sans esquisser une émotion. Pas étonnant qu’elle ait été l’un des meilleurs apôtres de son ordre ! Quelles que soient les circonstances, elle devait rester fidèle à ses missions et les accomplir sans faillir. S’écarter de son chemin était une offense inacceptable.

Bien que j’admirais ce côté d’elle, j’avais aussi compris à quel point elle voulait s’en prendre au tueur de son frère.

Avec un soupir, je m’étais gratté l’arrière de la tête et j’avais regardé entre mon frère névrosé et elle. Reynolds riait et regardait les papiers devant lui, tandis que Zoreya tenait le manche de son épée.

« Frère, as-tu dit que tu allais travailler à l’abolition de l’esclavage dans notre royaume ? » J’avais demandé.

« Oui ! Bien sûr ! Mais ce n’est pas forcément pour une seule journée, mais pour toujours ! Si je ne trouve pas quelque chose rapidement, je vais mourir ! » se plaignait-il.

Si j’étais comme n’importe quel autre roi, je t’aurais laissé mourir, mais je n’ai pas… cette chance, avais-je réfléchi. Puis je m’étais dirigé vers son bureau. « Je vais te donner un coup de main pour ton projet, puisque j’avais l’intention de le faire de toute façon, mais tu dois accepter d’abandonner tes prétentions à être le roi, » lui avais-je dit.

Grâce à cela, je saurais à quel point il était dévoué à se débarrasser de cette malédiction. La raison pour laquelle nous étions deux puissances dirigeantes au lieu d’une seule, c’était en premier lieu à cause de son égoïsme.

« D’accord ! Tu peux avoir ce putain de truc ! Je peux même te l’emballer si tu le veux, » me déclara-t-il sans même prendre une seconde pour y réfléchir.

« Hein ? D’accord…, » j’avais clignoté des yeux en étant confus.

Ce Seigneur du Donjon a dû vraiment lui faire peur…, avais-je pensé.

« Merci ! Je te remercie ! Merci, mon frère, » déclara-t-il avec les larmes aux yeux.

« Ah… oui. C’est à ça que servent les frères, non ? » Je lui avais fait un sourire gêné.

« Alors je dois immédiatement te montrer tout ce que j’ai réussi à accomplir jusqu’à présent ! Je reviens tout de suite ! Euh, la plupart des documents sont dans mon bureau, » déclara-t-il, et il avait vite couru devant moi.

Quand il avait atteint la porte, il était tombé sur la lance de l’un de mes chevaliers et était tombé face contre terre. J’avais dégluti alors que j’étais prêt à défendre mon subordonné, mais mon frère s’était relevé, avait dépoussiéré ses vêtements et s’était remis à courir sans même le fusillé du regard.

« Votre Altesse, si je ne me trompe pas, mais… c’est le prince Reynolds, n’est-ce pas ? » demanda ce même chevalier.

« Oui… du moins, je pense que oui, » avais-je répondu en étant un peu abasourdi.

Je m’étais vidé la tête pendant un moment, puis je m’étais dirigé vers le bureau de mon frère. Il faisait des recherches sur la culture et les lois de tous les pays voisins, depuis la première fois que le système d’esclavage avait été proposé. C’était un travail plutôt intéressant, compliqué et aussi très complet.

Peut-être que je n’ai vraiment aucune idée de ce dont mon propre frère est capable ? En regardant l’un des parchemins remplis de lois possibles et de leurs effets, j’avais pensé cela.

« Intéressant…, » avais-je dit.

Après le retour de mon frère avec ses recherches, que l’on pourrait facilement décrire comme une grosse pile de parchemins, de notes et de livres, j’avais commencé à regretter ma décision de l’aider. Il y avait beaucoup de documents que je devais lire… Heureusement, si je faisais cela, alors il n’y aurait pas besoin de commencer un coup d’État. Les gens souffriraient probablement s’ils étaient divisés en deux camps opposés, alors c’était en vérité mieux ainsi. C’était une option à laquelle je n’avais jamais pensé parce qu’on ne m’avait jamais rien montré d’autre que le côté dégoûtant et égoïste de mon frère.

Bien sûr, je n’avais pas pu regarder tout ce qu’on m’avait montré, mais j’avais eu une idée générale. Reynolds se débattait avec la gestion de la population, les droits légaux, les procédures et toutes sortes de choses de ce genre.

Quelques heures plus tard, j’avais fait une pause et j’étais allé m’installer dans ma chambre. À ma grande surprise, j’avais découvert que ce n’était rien de plus qu’un tas de gravats avec tous les meubles brûlés et un grand trou dans le plafond. J’avais donc occupé l’une des chambres d’hôtes.

Après ça, j’avais fait venir Zoreya.

« Prince Reginald ? » demanda-t-elle après être entrée.

« Je suis ici, » déclarai-je.

J’étais assis devant ma fenêtre à regarder la dévastation de mon palais. Zedor avait du mal à le réparer, mais cet endroit avait été construit au cours de nombreuses années. Chaque brique était enchantée par de puissants sorts. Ce n’était pas facile de le détruire.

« Théos et Zara m’ont apporté des informations intéressantes sur Illsyore, » avais-je dit.

« Je n’ai pas encore reçu de nouvelles, Votre Altesse, » répondit Zoreya.

« Apparemment, il est venu dans cette ville pour une quête pacifique. Il s’est déguisé en simple aventurier et est resté à l’auberge de Tannaor. Le marchand d’esclaves Deroak était son premier donneur de quête, mais selon la Guilde des Aventuriers, il n’a pas fait un jugement correct sur la difficulté de sa quête. Illsyore n’avait pas l’air de s’en faire, mais il a rencontré un groupe d’utilisateurs de magie noire qui occupait le donjon ancien de Mehalom, » je m’étais retourné pour la regarder.

« Utilisateurs de magie noire ? À cet endroit dans le royaume ? Si je l’avais sus.., » demanda-t-elle, surprise et aussi un peu confuse qu’elle ne les ait pas trouvés elle-même.

Sa mission initiale dans notre royaume était de réduire leur nombre et d’arrêter quelques mages diaboliques. Sa deuxième était de protéger la famille royale jusqu’à l’élection d’un roi, et pour être plus précis, celui qui valorisait et respectait les valeurs de l’Ordre de Melkuth.

« Oui. Heureusement, Illsyore et son groupe les ont tués facilement. Le donjon a été nettoyé et des aventuriers ont été régulièrement envoyés à la recherche de restes. J’ai compris que sa pièce centrale était complètement détruite, donc aucune chance qu’il se réveille tout seul, » déclarai-je.

« Pourquoi ce Seigneur du Donjon Divin agissant d’une manière aimable s’embêterait-il avec quelque chose comme ça ? » me demanda-t-elle.

« Je ne sais pas, mais après, il est allé à Deroak et a apparemment réussi à gagner dans le Colisée, mais il ne s’est pas lui-même battu, » déclarai-je.

« Alors, qui ? » elle avait plissé son front en demandant ça.

« Apparemment, ce sont ses femmes et ses esclaves qui ont combattu les esclaves de Deroak. Ce qui est intéressant, c’est qu’elles étaient toutes beaucoup plus puissantes que Dragnov. Elles pourraient être aussi fortes sinon plus fortes que vous. En outre, la façon dont cet Illsyore a fait tomber le palais a été avec une arme étrange capable de tirer des faisceaux de lumière. Des témoins ont rapporté qu’il pouvait même les faire sortir de ses paumes, » avais-je expliqué ce que mes chevaliers m’avaient dit.

« Des faisceaux de lumière ? » demanda-t-elle.

« Oui, cependant, la raison pour laquelle il a attaqué, c’est parce que mon stupide frère a emprisonné et blessé ses esclaves sans qu’il ait enfreint aucune des lois de notre royaume. Illsyore ne l’a pas tué, et comme il était partiellement justifié dans son attaque, je ne peux pas permettre l’envoi d’un groupe de chasseurs à sa poursuite. C’est le premier donjon divin dont j’ai entendu parler qui n’est pas seulement le personnage fictif d’une vieille histoire. Il ne peut être pris à la légère et nous ne pouvons nous permettre de le perdre de vue. Si par hasard il rejoignait les forces ennemies, le royaume d’Aunnar serait en péril, » j’avais poussé un soupir et j’avais regardé par la fenêtre.

Zoreya était restée silencieuse, mais je savais à quoi elle pensait. Depuis qu’elle avait appris que c’était l’assassin de son frère qui avait attaqué le palais, elle avait voulu le poursuivre, mais sa mission et ses ordres l’en avaient empêchée. Pour être honnête, je ne voulais pas non plus la laisser courir après le Donjon, mais dans notre situation actuelle, elle était aussi notre meilleure chance contre lui. Jusqu’à présent, nos voisins n’avaient fait aucun mouvement suspect, donc son pouvoir n’était pas nécessaire ici.

En outre, étant donné son âge avancé, je commençais à me demander combien d’années il lui restait à vivre avant qu’elle ne soit obligée de déposer son bouclier. La laisser partir maintenant lui permettrait probablement de tourner la page dans cette affaire. En tant qu’apôtre, elle ne pouvait pas rêver d’une famille, alors il n’y avait plus personne pour l’attendre quelque part. Tout au plus, elle n’aurait qu’à rendre son bouclier à l’Ordre de Melkuth avant de mourir.

C’était une décision que moi seul pouvais prendre en tant que prince et probablement son ami. C’était une décision entre égocentrisme et égoïsme, une décision plutôt facile pour moi.

« Zoreya, à partir de maintenant, vous êtes libérée de tout devoir envers mon royaume. Tout ce que je demande, c’est que si vous poursuivez Illsyore de me tenir au courant de ses mouvements, » avais-je déclaré en la regardant.

« Votre Altesse… êtes-vous sûre ? » demanda-t-elle.

J’avais fermé les yeux et j’avais hoché la tête.

« Oui, » lui avais-je répondu après lui avoir ouvert les yeux et lui avoir montré un sourire doux. « Vous êtes mon amie et mon alliée depuis très longtemps, Zoreya. Je n’ai jamais été capable de vous remercier pour votre aide, c’est pourquoi je crois que vous laisser partir serait la meilleure récompense que je puisse vous offrir, à moins, bien sûr, que vous ne désiriez autre chose ? »

« Non, Votre Altesse, mais qu’en est-il du royaume ? » demanda-t-elle.

« Zoreya, vous savez aussi bien que moi que vous n’avez jamais eu de devoir envers mon royaume. L’Ordre de Melkuth vous a envoyé ici pour protéger son peuple, repérer d’éventuels nouveaux acolytes et s’occuper des utilisateurs de magie noire qui, à l’époque, se déchaînaient sur ces terres. Ceux tués par Illsyore étaient probablement les derniers. De plus, je suis certain que l’Ordre enverra un autre brave Croisé à votre place pour s’occuper de tous les futurs utilisateurs de magie noire. Vous étiez à mes côtés seulement à cause de mon père, qui était votre ami, et probablement à cause de moi, parce que je vous vois aussi comme une amie, » avais-je parlé sans regret.

Par mes paroles, je me séparais volontiers du seul Suprême présent dans ce pays, mais avec le soutien de l’Ordre de Melkuth, nous n’avions pas peur d’une invasion extérieure. Du moins, pas avant longtemps.

« Je comprends, Prince Reginald. Alors je vais faire mes valises et partir tout de suite ! Je m’inquiète aussi pour ce Seigneur du Donjon Divin. En tant que Croisée, je ne peux pas le laisser tranquille ! En tant que Zoreya Eleanor Alttoros, je souhaite en savoir plus sur la mort de mon frère et voir ce qui en retourne ! Mais mon Ordre se tient devant ma quête personnelle… Même ainsi, ce fut un plaisir et un honneur de servir à vos côtés, Prince Reginald. J’enverrai un message à l’Ordre des Croisés de Melkuth pour que l’un de leurs meilleurs Apôtres soit envoyé pour veiller sur ce royaume, » déclara Zoreya avec un dernier salut.

« Merci et à bientôt, mon amie, » lui avais-je dit. Puis je m’étais retourné pour regarder mon royaume.

« Que Melkuth veille sur votre royaume, Prince Reginald, » déclara-t-elle avant de fermer la porte derrière elle.

Quelques instants après son départ, j’avais poussé un soupir.

« Je sais que cette soudaine séparation avec elle a pu être un peu abrupte, mais je ne pouvais plus laisser ce royaume dépendre de l’Ordre de Melkuth. Les habitants d’Aunnar doivent être forts, avec ou sans Suprême pour les surveiller ! C’est pourquoi je ne peux que remercier cet étranger, Illsyore, qui nous a offert cette opportunité de renaître de nos cendres éparses, » déclarai-je.

☆☆☆

[Point de vue d’Illsyore]

Un mois s’était écoulé depuis que nous avions quitté le royaume d’Aunnar. À notre gauche se trouvaient les forêts épaisses qui s’étendaient jusqu’à l’océan, et à notre droite se trouvaient les vastes étendues de sable spécifiques au climat désertique. La chaleur était une tuerie, mais pas assez pour nous faire tomber.

Cependant, il y avait un problème…

« Illsy ? Qu’allons-nous faire à ce sujet ? » demanda Nanya avec curiosité et en pointant du doigt derrière elle.

« Ne regarde pas en arrière, et ignore-la, » avais-je grommelé.

« Personne ne sait qui elle est, » demanda Shanteya.

« Je n’en ai aucune idée. Par hasard, est-ce que l’une d’entre vous l’a nourrie ? » avais-je demandé en regardant Ayuseya.

« Pourquoi me regardes-tu ? J’ai un faible pour les animaux, mais pas pour les chevalières en armure, » rétorqua la draconienne.

En jetant un coup d’œil vers l’arrière, j’avais vu une certaine femme en armure de plaque intégrale portant un grand bouclier se cachant derrière un arbre vraiment mince. C’était la même chose que d’essayer de cacher un tank moderne derrière un lampadaire. Ou peut-être qu’elle était comme l’un de ces personnages non joueur d’un vieux JDR que j’avais l’habitude de jouer, où si vous placiez un seau sur leur tête, vous pourriez vider leurs magasins sans qu’ils vous voient et sans jamais dénoncer un vol.

Tant que je ne te vois pas, je suis caché de toi. Ce genre de logique, hein ? avais-je pensé.

« À mon signal, courez, » leur avais-je dit.

« Pourquoi ? » demanda Ayuseya, surprise.

« Parce que je ne veux pas m’occuper des vagabonds ! Maintenant, courez ! » avais-je crié. Et nous avions tous commencé à courir à toute vitesse après ça.

En regardant en arrière, j’avais vu la femme courir derrière nous presque aussi vite que nous.

« Comment diable peut-elle courir avec autant de poids sur elle !? » avais-je pleurniché.

« C’est amusant ! » déclara Tamara alors qu’elle mangeait un poisson en se tenant sur ma tête.

Elle était la plus lente, alors j’avais dû la porter.

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5 commentaires :

  1. Bonjour,

    « Elle mangeait un poisson en se tenant sur la tête. »

    « Sur ma tête » plutôt ?

    Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre!

  3. Merci pour le chapitre

  4. Merci pour ce chapitre

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