J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 4 – Histoire secondaire 2

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Histoire secondaire 2 : Felicity

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Histoire secondaire 2 : Felicity

Partie 1

[Point de vue du Prince Reynolds]

« Nous sommes attaqués ! Protégez la base ! » s’écrièrent les pathétiques hommes qui étaient censés garder cet établissement.

Je n’avais pas prêté attention à leurs cris quand j’avais foncé à cheval. Mon étalon avait henni en sautant par-dessus la petite barricade, et avec une seule frappe, j’avais mis fin à la vie de l’un d’eux. L’autre avait été fauché par une paire de sabots au visage.

« Hahahaha ! Ne garde pas tout le plaisir pour toi, mon Prince ! » cria Braigun, l’un de mes chevaliers draconiens.

« Mets-toi à l’aise, mon ami, il y a beaucoup de ces misérables ennemis d’où ils viennent ! Malheureusement…, » j’avais secoué la tête à la fin en descendant.

« Bah ! De tels imbéciles avec le nez attiré par l’or et leur estomac qui ont envie de violence seront toujours comme un fléau de nuisible pour leur propre pays ! Même l’Empire Paramanium n’a pas réussi à s’en débarrasser ! » répondit-il en sautant par-dessus la barricade et en pointant sa hallebarde noire sur l’un des mercenaires qui couraient vers nous, l’épée non gainée.

Le pauvre homme n’avait pas pu éviter le coup et avait été coupé en deux à la taille. Une partie avait atterri aux pieds du draconien, tandis que l’autre tombait sur le sol, étalant son contenu sur toute la place. C’était un spectacle horrible.

Trois flèches étaient passées à côté de moi et avaient atterri dans les ventres de trois autres criminels qui avaient essayé de me piéger par-derrière. Les hommes avaient été tués sur place et avaient lâché leur arme sur le sol.

« Vous devriez faire attention à ce qui vous entoure. Je ne veux pas être celui qui ramènera votre corps à Sa Majesté. »

La voix grincheuse appartenait à Ellen, une belle El’Doraw qui se spécialisait dans le tir à l’arc et les missions furtives, mais elle était aussi très douée pour la magie de terre. Il y en avait très peu comme elle, et j’étais content de l’avoir dans mon équipe.

« Avec toi qui gardes nos queues, je n’ai pas à craindre d’ennemis cachés ! » Braigun riait en frappant le sol avec la poignée de sa hallebarde et en bougeant sa queue.

« C’est pour ça que je vous ai amenée, Ellen. Une femme sage avec un œil aiguisé est toujours nécessaire pour nous garder en vie. » J’avais souri et j’avais fait un petit salut vers elle.

« Courtois comme toujours, mon Prince, mais si mon mari vous entendait, il vous poursuivrait avec son épée pendant toute une journée, » elle soupira et secoua la tête.

« Et je devrais courir comme le vent, » j’avais hoché la tête et souri en réponse.

« Ne t’inquiète pas, Ellen, je te protégerai du prince, nya ~ ! » la voix appartenait à une féroce nekatare à fourrure brune qui s’appelait Mayana.

Elle était apparue depuis l’ombre derrière Braigun et était montée sur son épaule. Avec la longue cicatrice en travers de son œil droit, on pourrait penser qu’elle n’était pas faite pour le combat, mais cette femme pouvait faire bien plus qu’Ellen ne pourrait jamais faire, un ancien assassin et un maître dans la furtivité. Elle aimait aussi se faire câliner et caresser pour une raison quelconque.

« Hé ! Je ne suis pas ton grattoir ! » le draconien déclara ça.

« Je le sais, nya ~ tu es mon bouclier de chair, nya ~ ! » elle frotta sa joue poilue contre son visage écailleux, ce qui lui valut un grognement de sa part, mais le grand draconien n’osa pas la frapper ou la repousser.

Même s’il s’était montré mécontent de ses actions, il était en vérité un peu un frère adoptif pour elle.

Ce groupe bizarre était à la fois mes gardes personnels et l’équipe que j’avais rassemblée au cours des deux dernières années. Tous étaient d’anciens esclaves que j’avais sauvés d’une façon ou d’une autre. Le duo dragon et nekatare avait déjà été utilisé par le plus fort des nobles qui s’était opposé à moi et à mon frère dans notre réforme pour abolir l’esclavage. Ce fut notre bataille la plus difficile, mais nous avions réussi à gagner à la fin.

Un an et demi s’était écoulé depuis, et nous avions réussi à éliminer presque tous les marchands d’esclaves et les nobles qui s’opposaient à moi et à mon frère. Deux ans et demi s’étaient écoulés depuis le premier pas d’Illsyore à Elora, la capitale du Royaume d’Aunnar.

La malédiction marquait encore ma chair, mais comme j’avais constamment lutté contre l’oppression et l’esclavage, elle n’avait presque pas de réaction. La dernière chose que j’avais à faire n’était pas encore accomplie. Quant au dit Seigneur du Donjon Divin, aucune information à propos de lui n’était encore parvenue jusqu’à mes oreilles, mais j’ai eu l’étrange sentiment que j’allais le rencontrer de nouveau bientôt. Peut-être cela sera-t-il après que ma malédiction ait été complètement enlevée ?

En parlant de ça, je n’étais pas à Aunnar en ce moment, mais dans le royaume de Serdannya à l’ouest. Par comparaison, c’était à peu près le cinquième du mien, mais il possédait une armée puissante grâce au Donjon Ancestral qu’ils utilisaient pour entraîner leurs soldats. Surtout, cet endroit était connu pour avoir utilisé les esclaves de la manière la plus brutale et la plus infernale qui soit. Pour eux, ils n’étaient rien d’autre que des bouts de viande à utiliser à leur guise.

Quant à savoir pourquoi nous nous trouvions actuellement dans ce royaume ridicule, dans un campement caché et bien défendu au milieu de la forêt, loin de toute civilisation et ville ?

Cet endroit était en vérité le quartier général principal des marchands d’esclaves d’Aunnar, et j’étais ici en mission pour abattre les derniers de leurs représentants ainsi que pour sauver la fille de l’un des nobles les plus respectés de mon royaume. Elle avait été enlevée il y a deux semaines et détenue ici dans le but d’utiliser le pouvoir et l’influence de son père pour changer les réformes à Aunnar.

C’était une tentative insensée parce que la première personne à qui l’homme avait parlé quand il avait appris la nouvelle avait été mon frère, l’actuel roi d’Aunnar. À la suite de ça, j’avais été envoyé ici en mission furtive pour la récupérer. Si par hasard les autorités de Serdannya me découvraient, j’agirais comme un prince insensé et prétendrais que j’étais ici pour visiter ces belles terres et pour m’amuser. Il y avait beaucoup d’excuses dont je pouvais me servir, alors je ne m’inquiétais pas pour ça.

« Où pensez-vous qu’ils soient détenus ici ? » demanda Braigun.

« Je suppose que c’est à l’intérieur ? » J’avais montré du doigt la grotte au fond.

« J’y vais devant, nya ~ ! » dit Mayana en sautant du grand draconien et en disparaissant dans l’ombre.

« Je surveillerai vos arrières, » déclara Ellen. Puis elle prépara son arc.

« Je vous remercie ! » avais-je dit. Puis je m’étais retourné.

Nous nous étions approchés de la grotte d’un pas régulier. Plusieurs humains pouvaient être vus morts sur le sol, le cou ouvert, l’œuvre de Mayana. Braigun s’était approché de moi au cas où un piège ou une flèche volerait dans ma direction. Tous étaient au moins des Rangs Divin, alors que j’étais à peine un Rang Empereur.

Dès que nous étions arrivés à la grotte, nous avions été accueillis avec les cadavres de plusieurs archers. Une fois de plus, Mayana était derrière tout ça. La nekatare était aussi rapide sur ses pattes qu’elle l’était avec son poignard, ce qui m’avait fait me demander si tout ce que nous avions à faire maintenant était de traverser sans crainte des ennemis.

« Cette foutue boule de poils ! Elle garde tout le plaisir pour elle ! » Braigun grogna.

« Tu auras ta part aussi, mon ami, détends-toi. » Je lui avais souri.

En effet, ce trio était très dangereux à avoir comme ennemi.

Le draconien pouvait bien servir d’avant-garde, tandis que la nekatare faisait bon usage des ombres pour frapper nos ennemis d’où ils s’attendaient le moins. Pendant ce temps, Ellen était capable de nous protéger en tant qu’arrière-garde, mais quand c’était nécessaire, elle était plus puissante à distance qu’un bataillon entier de catapultes avec sa magie de terre. Et enfin, il y avait moi… l’épéiste qui connaissait un peu la magie du feu. Eh bien, c’était mieux que rien… et j’avais encore une sorte d’autorité en tant que prince et actuel premier ministre d’Aunnar, alors c’était quelque chose.

« Cet endroit pue le rat mort ! » grogna Braigun.

« En effet… c’est pire que les égouts d’Elora, » avais-je confirmé.

« Es-tu allé dans les égouts ? Pour quelle raison ? » demanda le draconien, surpris.

« Peu de temps avant de te rencontrer, j’ai reçu un tuyau sur un bordel secret d’esclaves quelque part à Elora. Mon enquête m’a mené aux égouts, et comme je n’ai pas pu trouver la porte d’entrée, j’ai dû faire la mienne. Cela m’a amené à ramper à travers la crasse là-dedans… Ce n’est pas la meilleure façon de se débarrasser de ses poils de nez, si je puis le dire, » j’avais gloussé.

« Tu as eu du cran, mon Prince, » déclara Braigun.

« Je devais le faire. Les esclaves qui y travaillaient étaient très maltraités, et je ne pouvais pas permettre qu’une telle chose existe juste sous mes pieds, » avais-je répondu en secouant la tête.

« Mais aurais-tu vraiment dû passer par les égouts ? » demanda-t-il.

« Pas vraiment. Après avoir réussi à sauver les esclaves là-bas, imagine ma surprise quand j’ai découvert qu’il y avait plusieurs entrées à cet endroit. L’un d’eux était juste sous le bain public, » avais-je dit.

« On dirait que les femmes de chambre ont eu du mal après, » ricana-t-il.

« Elles ? Quand nous sommes retournés au palais, tout le monde a gardé une distance de dix mètres. Mon propre frère a refusé de nous voir à cause de l’odeur ! Il nous a donné des ordres depuis le balcon… de l’autre côté du jardin. Quand les femmes de chambre nous ont enfin mis la main dessus, elles nous ont frottées dix fois chacun ! Ma chair a souffert pendant plusieurs jours après ! » J’avais poussé un soupir en frémissant en pensant à ces moments terribles.

« Mais tu as aussi sauvé beaucoup de vies…, » avait-il souligné.

« C’est vrai… et nous avons aussi donné l’ordre de construire un nouveau système d’égouts, » j’avais hoché la tête.

Près d’une demi-heure plus tard, nous étions enfin arrivés dans une grande caverne où des dizaines de mercenaires nous attendaient dans ce qui ne pouvait être décrit que comme une forteresse. Les stalagmites et les stalactites avaient toutes été retirées, et des cristaux magiques avaient remplacé les torches, éliminant le danger de la fumée.

De gauche à droite, elle mesurait au moins 100 mètres de long et plus de 150 mètres de large. Le plafond de la grotte était à près de 50 mètres au-dessus du sol, mais la forteresse elle-même s’était arrêtée à environ 25 mètres de haut. C’était pour que les archers en haut puissent encore tirer leurs flèches sur tout intrus potentiel. Les murs étaient en pierre massive, mais s’ils étaient enchantés ou non, cela restait à voir. Les premiers étaient les plus gênants pour un siège.

« C’est… inattendu, » déclara Braigun.

« En effet. Des suggestions ? » avais-je demandé en regardant de loin la forteresse tout en faisant attention à ne pas être repéré par leurs gardes.

« Mayana pourrait l’infiltrer par le haut et nous ouvrir les portes, mais nous devrions agir rapidement. J’ai le sentiment qu’ils sont déjà en alerte depuis notre arrivée, » suggéra le draconien.

« Après tout, peut-être que charger comme ça n’était pas une si bonne idée ? » leur avais-je affiché un sourire ironique.

« Nya ~ oui ! » déclara la nekatare en riant quand elle apparut derrière moi.

« Eh bien… On ne peut rien y faire maintenant. » J’avais poussé un soupir et m’étais frotté l’arrière de la tête.

« Quand Mayana sera prête à ouvrir les portes, je pourrai offrir un soutien à distance. Construire une forteresse sous terre n’est pas très sage quand on est confronté à un spécialiste de la magie de terre comme moi, » déclara Ellen en rangeant son arc.

« Je me sentirai beaucoup mieux si vous me soutenez, Mlle Ellen, » avais-je dit.

Avant que la nekatare n’ouvre les portes, nous avions aussi fait quelques stratégies sur ce que nous devrions faire une fois à l’intérieur. Nous étions tous d’accord pour que Mayana reste dans l’ombre et essaie de trouver le meneur. Ellen devait éliminer tous les archers sur les murs, puis elle devait se regrouper avec nous ou continuer à bombarder l’endroit, selon ce qu’elle pensait être le mieux. Pendant ce temps, Braigun et moi devions faire le plus de bruit possible pour qu’ils restent concentrés sur nous. Dans tout ce plan, Mayana était la clé du succès. Sans elle, le sauvetage des esclaves aurait été un peu plus difficile, surtout si le noble responsable de cet endroit avait ordonné le suicide.

« Si vous pouvez localiser notre cible, assurez-vous qu’elle soit en sécurité avant de continuer, » je lui avais donné un dernier ordre avant que la nekatare sournoise ne disparaisse.

« Bien sûr, nya ~ ! »

« Allons-y ! » déclara Braigun avec un grand sourire sur les lèvres.

Sans une seconde à perdre, nous avions lancé notre attaque contre la forteresse souterraine.

La nekatare s’était faufilée à travers les défenses sans qu’aucun de ceux à l’intérieur se rende compte qu’ils avaient un intrus. Ellen préparait un dangereux sort de terre, tandis que Braigun et moi nous nous étions précipités avec nos épées non gainées vers les portes de la forteresse.

Dès qu’on nous avait vus, quelqu’un avait crié. « Des intrus ! »

Puis dix guerriers avaient été envoyés dehors. Ils n’étaient tous que de simple Rang Maître et il n’était une menace pour aucun de nous.

« Tuez-les ! »

« Je veux l’épée du grand ! »

« Donne-moi ses bottes ! »

Certains d’entre eux avaient crié.

« Par les dieux ! C’est quoi ce truc avec les bandits et les bottes !? » demanda Braigun, agacé, alors qu’il faisait basculer son épée et coupait le premier homme en deux.

***

Partie 2

Je m’étais précipité sur la gauche et j’avais planté mon épée à travers les côtes de cet homme, droit dans son cœur. Avec une armure magique ou pas, contre des armes enchantées comme les nôtres, une telle chose n’était pas quelque chose sur laquelle on devait compter. C’est mon frère qui m’avait appris ça… Après tout, dans la vie de chaque guerrier, il y a un moment de stupidité où l’on croit que l’armure magique peut tout résoudre.

« Deux de moins…, » avais-je dit.

Braigun en avait tué un autre. « Plus que sept ! » sourit-il.

Entre nous, une petite compétition avait commencé alors que nous fauchions nos ennemis, l’un après l’autre. Comme je l’avais dit, ils étaient faciles à vaincre, et lorsque nous avions atteint la porte, elle s’était ouverte comme si elle nous avait attendus. Il n’y a jamais eu de raison de douter du talent de Mayana. La chambre d’accès de la porte était probablement fermée à clé et couverte par les corps des gardes.

C’était aussi maintenant qu’Ellen avait lancé son attaque.

Sept rochers s’étaient abattus sur la forteresse, frappant les murs et les fenêtres, tuant plus de personnes qu’aucun de nous deux l’avait fait.

Voyant cela, le draconien grogna. « La magie n’est pas juste… »

Eh bien, aucun de nous ne croyait que c’était juste, mais quand on voyait sa puissance effrayante, on ne pouvait s’empêcher de se sentir soulagé qu’elle soit de notre côté. Mais nous pouvions aussi utiliser le mana, donc ce n’était pas comme si nous étions complètement inutiles pour lancer des sorts, c’était juste que nous nous concentrions plus sur les compétences à l’épée que sur les sorts.

Tout en gardant un œil sur les débris qui tombaient, nous avions continué à massacrer nos adversaires. Le sang, les membres et les parties cassés des armures volaient tout autour de nous. Personne n’avait une chance contre nous. Après tout, la différence dans notre puissance était très visible, mais ce que nous avions gardé à l’esprit était la possibilité de rencontrer ces gardes spéciaux avec une puissance de combat redoutable… ou pour être des mercenaires ou des aventuriers d’un Rang Empereur ou plus engagé pour garder ou commander cet endroit.

« Qu’est-ce que c’est ? Les insectes osent attaquer ma forteresse ? » un grand nekatar à fourrure grise, au corps volumineux et aux muscles massifs, apparut à l’entrée de la forteresse.

Ayant une hallebarde comme Braigun, il s’était avancé et nous avait montré un sourire confiant.

« À moi ! À moi ! » déclara le draconien alors qu’il se dépêchait d’aller de l’avant.

« Tout à toi, mon ami. » J’avais fait un salut poli en m’écartant de son chemin.

« Ptew ! Un seul, hein ? L’autre a trop peur de se battre contre un Rang Empereur puissant comme moi ? » Il se mit alors à rire fièrement.

« T’ai-je gâché le plaisir ? » Braigun s’était plaint et avait attaqué l’homme en utilisant une Charge.

Une seule frappe l’envoya vers l’arrière, mais avant que le nekatar puisse tomber au sol, le draconien était à sa gauche et lui donna un coup de pied au foie.

« Nyagh ! » le nekatar avait roulé sur le sol et avait percuté plusieurs de ses hommes.

« Faible…, » Braigun s’était plaint.

Il avait probablement pensé qu’il faisait face à un homme Divin. S’annoncer en tant que Rang Empereur, c’était une très mauvaise décision. Même si l’on détient un Rang élevé, il ne fallait pas inutilement l’annoncer de cette façon. Parfois, le fait d’avoir un rang supérieur ne vous dispensait pas d’être la proie de l’intrigue de l’un des rangs inférieurs.

Encore une fois, c’était quelque chose que j’avais appris de mon frère pendant que nous nous entraînions. Les rangs, en fin de compte, n’étaient qu’un moyen pour les gens de s’organiser par niveaux de pouvoir. En tant que tels, les grades supérieurs ne signifiaient pas en fin de compte que l’individu était plus expérimenté au combat. Même si j’étais aussi un Rang Empereur, je pouvais toujours tenir bon contre Braigun, contrairement au nekatar là-bas qui se faisait battre à mort.

« Dois-je te tuer ? » demanda le draconien en pressant la poignée de sa hallebarde sur son museau.

« S’il te plaît ! Épargne-moi ! » avait-il supplié.

« Pathétique. »

Avec une frappe de son arme, le nekatar de Rang Empéreur avait été décapité. C’était un résultat prévisible. Après tout, le draconien n’était pas du genre à se montrer indulgent envers les marchands d’esclaves ou ceux qui les défendaient. Sa haine pour eux brûlait encore comme une montagne de feu.

« Je prends l’initiative, » déclara Braigun.

« Je te couvrirai, » avais-je répondu.

Pendant ce temps, Ellen continuait à frapper la forteresse avec ses rochers, tuant tous les soldats qui tentaient de s’échapper ou de se diriger vers elle. Compte tenu de la distance à laquelle elle se trouvait, de la vitesse à laquelle elle avait lancé ses attaques et de leur puissance, il y avait fort à parier qu’elle était la personne la plus en sécurité parmi nous tous. Les murs supérieurs étaient pour la plupart débarrassés de leurs ennemis.

Il n’y avait aucun signe de Mayana, mais quelque chose m’avait dit qu’elle était déjà à l’intérieur, se préparant à faire son prochain mouvement.

Cependant, jusqu’à présent, je n’avais encore vu personne porter un collier d’esclave. Cela signifiait qu’ils étaient tous gardés quelque part à l’arrière ou en bas, dans des cellules. J’avais voté pour la dernière option. C’était quelque chose que j’aurais fait si j’avais dirigé cet endroit.

En me souvenant de mon ancien moi, cela m’avait apporté un mauvais goût à la bouche, mais j’étais heureux de ne plus jamais me regarder dans le miroir et de ne plus jamais voir le visage d’un prince détestable. Grâce à Illsyore, j’étais maintenant fier de voir le visage du Premier ministre d’Aunnar, l’homme qui avait aidé à améliorer le royaume.

En regardant autour de moi, j’avais remarqué qu’en dépit du grand nombre d’objets qui était placé à l’extérieur, les objets exposés ici comme décorations étaient quelque chose de plus proche des goûts d’un gentilhomme. Cela m’avait amené à croire qu’il s’agissait peut-être d’une autre personne égarée de mon royaume ou d’une personne d’influence dans le royaume de Serdannya.

Lorsque nous étions arrivés au deuxième étage, nous avions rencontré un autre soldat, un homme d’une quarantaine d’années.

« Je suis le Chuchoteur des Vents ! Sentez la colère de ma… GUHA ! » cria-t-il après s’être fait frapper au visage par Braigun.

« Chacune de ces mauviettes me fait arracher mes écailles ! » grogna-t-il.

« Cherchais-tu vraiment un défi ICI ? » demandais-je en plissant les sourcils.

Le grand draconien était celui qui aimait bien se battre, mais quand il s’agissait d’adversaires beaucoup plus faibles que lui, cela l’ennuyait un peu. Cela dit, d’après l’information que nous avions obtenue au sujet de cet endroit, il n’était pas censé y avoir d’ennemis ayant un rang égal ou supérieur à celui de Divin. Malgré tout, nous avions été sur notre garde au cas où notre informateur aurait manqué quelque chose.

Nous avions ouvert toutes les portes sur l’étage, espérant trouver soit notre cible de sauvetage, soit le chef qui régnait sur cet endroit. Dans la plupart de ces pièces, nous n’avions trouvé que des trésors pillés ou échangés contre des esclaves, de simples chambres à coucher utilisées par les personnes d’en haut, et même pas un seul esclave ou noble.

« C’est la dernière pièce, » déclara Braigun en ouvrant la porte.

« Eh bien ? » lui avais-je demandé.

« La lessive… de la lessive puante. Argh…, » le draconien avait gémi et referma la porte.

En nous retournant, nous avions décidé d’aller dans les étages en contrebas, mais au moment où nous atteignions l’escalier, plusieurs soldats nous avaient accueillis avec leur épée dégainée.

« De la viande fraîche ! » dit Braigun en souriant.

« Hiii! » les soldats avaient crié et avaient quitté les lieux en courant.

« Hmm…, » le draconien était déçu.

Eh bien, ils s’agissaient probablement de mercenaires, et en voyant comment nous avions annihilé une grande partie des leurs, ils avaient probablement considéré qu’il était plus sûr de fuir que de nous affronter. S’ils couraient dehors, Ellen n’aurait pas eu de problème à envoyer plusieurs rochers. Qu’il survive ou non dépendait de leur chance.

Sans que d’autres soldats essayassent de nous arrêter, nous nous étions précipités au sous-sol de la forteresse, où nous espérions trouver les cellules remplies d’esclaves.

« Il aurait mieux valu que l’informateur connaisse aussi la disposition de cet endroit…, » grogna Braigun.

« Il nous en a dit assez pour le montant qu’on lui a versé, » lui avais-je dit.

« Je dis que ce n’était rien d’autre qu’un bâtard avide ! Tu aurais dû m’écouter et me laisser lui mettre ma lame au cou… Cela l’aurait fait parler…, » rétorqua-t-il.

« Doucement, Braigun. Nous pourrions avoir besoin de ses services à l’avenir et se faire des ennemis de personnes disposant d’un grand réseau d’information n’est pas une bonne idée… J’ai appris cela à la dure durant la première année de mon changement, » lui avais-je dit. Et j’avais poussé un soupir.

« Tu veux dire au temps des rébellions ? » demanda-t-il.

« Oui… Si j’avais su mieux planifier, comme mon frère, je ne me serais pas retrouvé dans la situation difficile où j’ai failli diviser Aunnar en deux… Soupir… Heureusement que mon frère était là. Il avait la force qui me manquait à l’époque, » avais-je dit. Puis j’avais secoué la tête.

Depuis le retour de mon frère à Elora, je l’avais vu sous un jour nouveau et j’avais réalisé que l’héritier légitime du trône ne pouvait être personne d’autre que lui. C’est pourquoi j’avais pris la position du Premier ministre, bien que mon frère, un bourreau de travail, ne m’ait laissé que peu ou pas de travail à faire… J’avais récemment commencé à m’inquiéter pour sa santé.

« Là-bas ! » Braigun pointa vers l’avant.

« Comme je m’y attendais, » avais-je dit.

Devant nous se trouvaient d’innombrables cellules remplies d’esclaves. Ils étaient séparés par leur valeur, des moins chers, qui étaient aussi les malades et les blessés, aux plus chers, qui avaient même le droit de porter des vêtements.

En marchant devant leurs cellules, je m’étais rendu compte qu’il y avait aussi des hommes d’âge différents, mais au moins les hommes étaient séparés des femmes. Tous nous regardaient avec des yeux sans la moindre goutte d’espoir, mais certains d’entre eux avaient une haine profonde en eux. Ces derniers avaient probablement été réduits en esclavage récemment et n’avaient pas encore été brisés.

« J’espère que Mayana a tranché la gorge du bâtard qui dirige cet endroit ! » grogna Braigun.

Même moi, j’étais d’accord avec ça.

« STOP ! » Quelqu’un avait crié devant nous.

« Qui êtes-vous ? » demanda Braigun.

« Je suis Ballurad von Vanngar ! » dit-il fièrement en dégainant son épée.

« Oh ? Vous êtes peut-être le noble qui dirige ce taudis ? » demandai-je.

« Je le suis, en effet ! Identifiez-vous, espèce de voyou ! » demanda-t-il.

« Eh bien… Je suis Brute et ce type, c’est Pantalon Futé ! » dit Braigun.

J’avais envie de le frapper.

Comment ça, Pantalon Futé ? rétorquai-je dans mon esprit.

« Des noms de paysans, je vois, » sourit-il. « Vous avez prouvé que vous étiez très fort. Je me ferai un plaisir de vous transformer en esclaves obéissants ! » avait-il déclaré.

« C’est ma victoire ! » dit Braigun.

J’avais regardé le draconien et j’avais sorti une pièce d’or de mon sac.

« Hehe ! Brillant ! » il avait souri en la prenant avant de la placer dans sa poche.

C’était un petit pari qu’on avait fait avant d’attaquer cet endroit. Il avait dit que nous rencontrerions un noble qui voudra faire de nous ses esclaves, et j’avais dit qu’il voudrait simplement nous tuer. Apparemment, j’avais perdu…

« Je gagnerai la prochaine fois, » lui avais-je dit.

« J’ai hâte d’y être ! » sourit-il.

En m’éloignant du draconien, je regardais le noble devant nous, qui n’avait pas encore attaqué.

Étrange… J’avais réfléchi, puis j’avais regardé autour de moi du coin des yeux.

« Braigun… Il n’est pas seul…, » lui avais-je chuchoté.

Ma vue était tombée sur plusieurs cages derrière et devant nous qui ne semblaient pas verrouillées. Les portes de certaines cages étaient légèrement entrouvertes. J’étais trop concentré plus tôt sur les esclaves pour avoir remarqué ce petit détail, mais s’ils étaient ouverts, cela signifiait que les renforts du noble étaient là.

« Comment va notre nekatare ? » demanda Braigun.

« Aucun signe d’elle pour l’instant. Je m’occupe de ceux à l’arrière, tu t’occupes de ceux à l’avant, » avais-je dit. Puis j’avais tourné le dos au draconien.

***

Partie 3

En nous voyant prendre cette position, alors qu’il ne devait y avoir que lui, le noble claqua la langue et appela ses troupes.

« Capturez les vivants ! »

« Prépare-toi ! » avais-je dit.

« C’est moi qui te le dis ! » dit-il.

Les portes avaient été ouvertes et quatre hommes étaient sortis. Devant nous, il y en avait deux autres.

Ces types n’avaient rien dit, ils avaient simplement attaqué. J’avais évité le premier coup, paré le second et donné un coup de pied au premier dans l’estomac. L’armure magique de l’homme avait subi une fissure, mais elle n’avait pas été brisée, alors j’avais essayé de l’attaquer avec mon épée, mais une autre personne avait essayé de m’empaler avec la sienne. En roulant vers la gauche, je l’avais évitée et j’avais ensuite jeté une poignée de terre provenant du sol sur le premier, afin d’avoir une couverture pour ma prochaine attaque.

« [Pic de Glace] ! » J’avais crié tout en pointant ma main vers lui.

Le sort avait été activé et l’homme avait été frappé par une pointe de glace à bout portant. Son armure magique était fissurée, et il avait été repoussé d’un mètre. Comme j’avais utilisé un Cristal Magique pour lancer ce sort, ce n’était pas aussi puissant que si je l’avais chanté, mais pour moi cela aurait pris beaucoup trop de temps pour le faire. Je n’étais pas aussi compétent que les autres.

« Un magicien ? » avait demandé l’un d’entre eux.

Je n’avais pas laissé passer ce moment et je m’étais précipité sur celui que j’avais attaqué, en évitant les épées des autres et en plantant ma lame dans la poitrine de l’homme. Son armure magique m’avait arrêté à quelques millimètres de son armure de cuir, mais j’avais utilisé une [Charge] juste à ce moment-là et je l’avais projeté dans les barreaux de la cellule derrière lui. La force était suffisante pour percer son armure magique, et l’homme cracha du sang. L’épée avait traversé son torse.

J’avais fait tourner la lame et j’avais entendu ses os craquer. L’homme hurla d’agonie en relâchant son dernier souffle d’air. Les autres, ignorant la mort de leur camarade, m’avaient chargé. J’avais sauté sur la poitrine de l’homme que j’avais empalé, puis je m’étais éloigné de lui, sautant en arrière et emportant mon épée avec moi. Alors que je faisais un tour sur moi-même dans les airs, j’avais frappé avec mon épée aussi fort et aussi vite que j’avais pu vers le premier homme que j’avais vu. C’était un coup direct, et sa tête s’était détachée de ses épaules.

Dès que j’avais atterri sur le sol, j’avais utilisé la [Charge] et j’avais empalé l’autre dans son dos avant qu’il ait eu la chance de revenir. En sentant le danger, je m’étais déplacé vers la gauche et j’avais évité l’épée du dernier. Maintenant, il avait l’air furieux.

J’avais lâché mon épée et je m’étais roulé par terre, en évitant une frappe faite sur moi. Quand je m’étais arrêté de rouler, j’avais sorti le poignard de ma botte et je l’avais jeté sur lui. L’homme l’avait bloqué avec son épée, mais la lame lui avait touché son visage. C’était enchanté, après tout.

Profitant de ce moment de confusion, j’avais saisi l’épée du mort devant moi et l’avais utilisée pour poignarder ce dernier dans le cœur. Son armure magique ne s’était pas brisée, mais une fois de plus, j’avais utilisé [Charge] et utilisé les barreaux derrière lui pour pousser l’épée à travers lui. Finalement, cela l’avait transpercé.

« Gah ! » l’homme avait gémi en raison de la douleur et avec une forte torsion de ma lame, je m’assurais de lui briser les os.

J’avais sorti l’épée et lui avais tranché la gorge.

« Im-Impossible ! C’était quand même des Divins ! » cria-t-il.

J’avais cligné des yeux surpris et j’avais regardé vers les quatre hommes morts.

Peut-être des Divins inférieurs… Sinon, je n’aurais pas pu gagner, avais-je pensé qu’en marchant vers le cadavre qui tenait mon épée dans son dos.

Après l’avoir sortie, j’avais regardé Braigun. Il avait déjà tué l’un de ses agresseurs, un mâle el’doraw qui avait été coupé en deux. Le draconien luttait actuellement contre le dernier. Quand j’avais regardé son adversaire, j’avais remarqué que c’était une femme. Son corps était couvert d’une armure de cuir, mais les vallons de sa poitrine et les longs cheveux roux qui coulaient étaient certainement ceux d’une femme. Elle portait une épée géante presque de la même taille que la hallebarde de Braigun.

En luttant contre quelque chose de cette taille et de ce poids, la vitesse était primordiale, mais la femme se déplaçait presque aussi vite que le draconien. Sa lame s’était déplacée aussi vite que j’avais pu le faire avec mon épée courte, mais le poids de ses armes avait pu mettre plus qu’une bosse dans son armure. Braigun avait l’air d’avoir du mal.

« Besoin d’un coup de main ? » lui avais-je demandé.

« Argh ! Non ! » répondit-il après avoir bloqué trois attaques consécutives.

Elle n’avait pas encore utilisé ses compétences, mais il ne semblait pas qu’elle se retenait. En fait, elle le frappait de toutes ses forces. La hallebarde se pliait chaque fois qu’elle était frappée. Si elle n’avait pas été enchantée, elle se serait cassée il y a longtemps.

« De toute façon, c’est fini, » avais-je dit en m’approchant des deux.

« Comment ça, malau…, » le noble essaya de parler, mais il ouvrit en grand les yeux et se tint la gorge.

« C’est ce que je veux dire par là, » j’avais souri.

« Nya ~ ! » la nekatare annonça sa présence alors qu’elle essuyait la lame de son poignard sur les vêtements du noble.

Le noble tomba à genoux alors que son sang était répandu sur le sol et partout sur lui.

Voyant cela, la femme avait aussi arrêté ses attaques.

« Euh !? Êtes-vous fatiguée ? » demanda bêtement Braigun.

« Le maître est… en train de mourir…, » déclara-t-elle en le regardant.

« Maître ? Vous êtes son serviteur ? » demanda Braigun.

Elle secoua la tête, puis abaissa le tissu qui recouvrait son cou. Nous avions tous vu le collier en cuir qui brillait d’une couleur violette. Elle était une esclave, cependant, le fait qu’elle brillait ainsi signifiait que le noble lui ordonnait de mourir si lui aussi devait mourir.

« Ah, grossier ! » avais-je dit et je m’étais précipité vers elle. « N’attaquez pas ! » lui avais-je dit.

« Qu’est-ce que vous êtes… ? » demanda-t-elle en étant un peu choquée en me regardant réagir.

J’avais placé une petite pierre sur son cou et le mana qui avait fait activer le collier avait été absorbé par elle. À ce moment-là, elle n’était plus une esclave…

« Il est mort maintenant, » annonça Mayana en frappant le noble avec son doigt.

« Je… Je suis vivante ? » demanda la femme.

« Oui… et vous n’êtes plus une esclave, mais ne me tuez pas, s’il vous plaît, » lui avais-je dit avec un léger sourire.

« Sans un ordre de mon maître, je ne… Mais je n’ai plus de maître maintenant…, » déclara-t-elle en touchant son collier.

À ce moment-là, je pouvais voir des larmes se former dans les coins de ses yeux et couler sur ses joues sales.

« Suis-je… libre ? » demanda-t-elle.

« Ouaip ! » lui avais-je dit en souriant.

À ce moment-là, elle lâcha son épée et tomba à genoux. La femme qui avait tenu Braigun à distance avec ses attaques pleurait maintenant comme une enfant.

« Braigun, peux-tu t’occuper des esclaves là-bas ? » lui avais-je demandé en lui jetant la pierre.

« Bien sûr que oui. Combien de charges dans ce truc ? » demanda-t-il.

« Vingt-neuf, mais j’en ai deux autres avec moi, et tu devrais aussi avoir les tiens, » lui avais-je dit.

« Ouaip. Néanmoins, je dois admettre que… ton Donjon à Elora a fait un joli objet, » remarqua-t-il.

« En effet. Depuis qu’Illsyore l’a vaincu et que mon frère est revenu, la relation entre nous et lui a… changé. Mais je pense que ça a plus à voir avec ce nouveau Donjon avec lequel il est entré en contact récemment… Je crois qu’il s’appelait Deusur ? » avais-je dit en me grattant la nuque.

« Oh, lui ? J’ai entendu dire que son donjon est assez amical avec les débutants, mais impitoyable avec les vétérans, » remarqua-t-il en marchant vers les cellules.

« Il a une étrange façon de… agir avec les humains. Mais parlons de lui plus tard… pour l’instant, nous devrions finir ici et dire à Ellen d’arrêter de bombarder cet endroit, » avais-je dit en levant les yeux vers le plafond.

Les secousses des rochers qui s’écrasaient sur nous n’avaient pas encore cessé.

« Que fait-on d’elle ? » demanda Mayana.

« Elle est… inoffensive maintenant. Et la fille du noble ? » lui avais-je demandé.

« Je l’ai sauvée il y a longtemps. Je n’arrive pas à croire qu’ils n’aient laissé que deux gardes de Rang Maître avec elle. Nihihihi ! » sourit-elle.

« Où est-elle maintenant ? » lui avais-je demandé.

« Avec Ellen. » Elle acquiesça d’un signe de tête.

« Tu as eu le temps d’entrer et de sortir avec elle ? COMMENT !? » demanda Braigun, perplexe.

« Tu ne sais pas que ce n’est pas poli de demander ses secrets à une dame ? » elle avait sorti sa langue de chat vers lui.

« Argh…, » il avait gémi puis il était retourné à sa tâche.

Avec un soupir, je secouai la tête et m’approchai de la guerrière, qui avait cessé de pleurer maintenant.

« Est-ce que ça va ? » lui avais-je demandé.

« Oui…, » répondit-elle en essuyant ses larmes.

« Quel est ton nom ? » demandai-je.

« Je n’en ai pas, mais on m’appelle Chose. C’est peut-être mon nom ? » répondit-elle.

« Chose ? Ce n’est pas un nom… Et si je t’en donnais un pour célébrer le fait d’être devenue une femme libre ? » lui avais-je dit en souriant.

« Ce serait sympa, mais… pourquoi fais-tu ça ? » demanda-t-elle.

« Faire quoi ? » avais-je cligné des yeux de surprise.

« Nous libérer ? Et tu me donnes un nom ? » Elle m’avait regardé passer devant les autres esclaves qui s’étaient mis à pleurer quand ils s’étaient vus sans collier.

« Parce que j’en ai envie. Je m’appelle Reynolds D. Lagrange et je suis venu ici avec la mission de libérer les esclaves ici et de sauver un otage pris par ce mort là-bas, » avais-je dit et pointé du doigt le noble récemment décédé.

« Libérer les esclaves ? En Serdannya ? N’est-ce pas la peine capitale ? » me demanda-t-elle.

« Peut-être, mais on ne va pas rester à Serdannya. Nous allons à Aunnar, où l’esclavage est aboli et où tous ceux qui étaient autrefois esclaves sont maintenant des individus libres avec les mêmes droits que les autres. » J’avais parlé de mon royaume avec un sourire fier sur mon visage.

« Ça a l’air d’être un endroit merveilleux… Nous y emmènerez-vous tous ? » demanda-t-elle.

« Oui, » j’avais hoché la tête et souri en retour. « Mais d’abord, je vais te donner un nom, si ça ne te dérange pas. Que dirais-tu de… Felicity ? » avais-je suggéré.

« Felicity ? Si tu crois que je mérite un si joli nom… même si je t’ai attaqué… et…, » elle serra les poings.

« C’est vrai, mais tu étais soumise à des ordres, et tu as arrêté dès que tu as vu ton maître mourir. Tu n’as pas essayé de le sauver, et tu n’as pas non plus essayé de m’attaquer après que je t’ai libérée de l’esclavage. Rien que pour ça, j’ai jugé que tu n’étais peut-être pas une mauvaise personne. En outre, une belle femme qui verse des larmes de bonheur après avoir été affranchie n’est généralement pas quelqu’un qui a une mauvaise volonté, » je lui avais dit ça en souriant en m’agenouillant devant elle et en prenant sa main dans la mienne, pour la rassurer.

Pour certains, cet acte soudain d’amitié aurait été perçu comme bizarre, mais ce n’était pas la première fois que je vivais une telle scène. Braigun et Mayana étaient pareils. Ils étaient mes ennemis quand ils étaient sous le contrôle d’un noble, mais dès qu’ils avaient été libérés, ils avaient cessé leurs attaques. Bien sûr, il y en avait aussi d’autres qui ne l’avaient pas fait. Ceux qui continuaient à attaquer restaient des ennemis, et je m’assurais de les mettre à terre.

Ce que j’avais fait maintenant n’était pas seulement quelque chose d’étrange, mais un événement répété dont j’avais été témoin à maintes reprises au cours de ces deux dernières années, depuis que j’avais commencé ma lutte contre l’esclavage. Des ennemis brutaux, lorsqu’ils étaient sous le contrôle de leurs maîtres, se transformèrent en agneaux en pleurs une fois libérés.

« C’est pourquoi je pense qu’un beau nom comme Felicity te va bien, » lui avais-je dit en souriant.

« Merci… Je le chérirai…, » déclara-t-elle en levant la tête et en me regardant dans les yeux.

À ce moment-là, j’avais senti mon cœur bondire.

Qu’est-ce que c’était ? m’étais-je demandé, mais je ne trouverais pas de réponse à cette question avant un certain temps.

Ainsi, notre voyage dans le royaume de Serdannya avait pris fin, et après avoir nettoyé le reste des troupes restées dans la forteresse, nous avions pillé tout l’or que nous pouvions trouver et étions retournés au royaume d’Aunnar.

Quant à Felicity… eh bien… notre histoire allait continuer un peu plus tard, parce que les enfants… c’est ainsi que j’ai rencontré votre mère !

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Incroyable incroyable cette histoire de repentance était génial comme quoi laisse le bénéfice du doute peut apporter de bonne chose j’ai trop kiffé 🤩🤩🤩 c’était génial merci pour le chapitre

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