Chapitre 62 : La malédiction
Partie 1
Bien que je me tenais devant ce soi-disant prince entouré de ces soi-disant chevaliers, je ne voyais que des marionnettes tirées par les ficelles invisibles de leur propre avidité et de leur propre convoitise. Ses paroles n’avaient aucun sens pour moi, et le donjon derrière lui était un faible que je pouvais briser à tout moment.
« Pourquoi lui obéis-tu ? » avais-je demandé dans la langue des Donjons, la même que celle que j’avais utilisée avec Deusur.
Aucune réponse ne m’était parvenue.
« Je ne sais pas avec quelle magie tu as réussi à détruire mon palais, mais tu me révéleras tous tes secrets et tu te prosterneras immédiatement ! Fais-le, et j’épargnerai peut-être la vie de tes amis ! » demanda le prince.
Il se sentait en sécurité lorsqu’il était entouré de tant de chevaliers et même d’un donjon, mais l’étaient-ils lorsqu’ils étaient confrontés à moi, Nanya, et Ayuseya ? Nos principales cibles étaient Shanteya et Tamara. Nous devions les sauver à tout prix.
Où sont-elles ? m’étais-je demandé. Mais grâce à l’idiot de chevaliers qui m’avait bloqué le passage, je n’avais pas pu le savoir.
« Comment puis-je savoir si elles sont encore en vie ? » avais-je demandé au prince en kalish, en espérant que de cette façon, peut-être que je pourrais les voir.
Il regarda à sa droite et hocha la tête. J’avais senti le mana circuler à travers ce lieu, puis mes deux précieux esclaves avaient été soulevés du sol depuis une plate-forme en pierre, semblable à celle sur laquelle le prince se tenait.
« Tamara… Shanteya…, » déclara Ayuseya quand elle les avait vues.
Elles étaient inconscientes et enchaînées. Le sang tachait leurs vêtements et leurs parties manquantes étaient clairement visibles : une oreille sur la tête poilue du nekatar, et un bras sur l’El’Doraw. Rien qu’en les voyant dans cet état, j’avais senti une rage terrible s’accumuler en moi.
Combien sont-ils ? 58 ? Et ils ont même un donjon de leur côté ? Dois-je le faire ? Qui s’en soucie ? avais-je réfléchi. Puis j’avais fait un pas en avant.
Je n’avais pas de plan ou de tactique à suivre. Tout ce que je savais, c’était que tout le monde autour de moi était un faible et que j’avais plus de pouvoir qu’ils ne pouvaient en rêver. Alors, j’avais foncé à travers les chevaliers en utilisant ma vitesse maximale, les poussant sur le côté, évitant leurs épées, et m’arrêtant seulement quand j’avais atteint mes deux esclaves. C’était arrivé en un clin d’œil.
Dans mon empressement à les atteindre, j’avais enjambé quelques chevaliers et en avais blessé un autre mortellement. Quelques-uns d’entre eux avaient vu leurs armures magiques brisées parce qu’ils m’avaient simplement percuté, tandis que les autres, y compris le prince, n’avaient aucune idée de ce qui venait de se passer.
Il y a un instant, je me tenais devant eux, mais maintenant j’étais à côté de mes esclaves.
« Ma pauvre Shanteya…, » avais-je dit doucement en m’agenouillant sur cette plate-forme.
Elle avait l’air faible, fiévreuse et elle respirait à peine. Tamara n’allait pas mieux non plus, même si elle était inconsciente, elle souffrait toujours de la blessure. J’avais soupiré et absorbé les deux filles dans mon Esprit Intérieur, ne laissant derrière elles que leurs chaînes. Quand j’aurai quitté cet endroit, j’avais prévu de les guérir complètement.
« Prince idiot, quel est ton nom ? » lui avais-je demandé tout en le regardant.
« Rey-Reynolds D. Lagrange ! » avait-il déclaré fièrement.
« Reynolds, hein ? » Pour une raison ou une autre, je m’étais souvenu d’un vieux jeu de stratégie.
« Toi… Qui es-tu ? Pourquoi exerces-tu un tel pouvoir et qu’est-il arrivé à ces esclaves ? » m’avait-il demandé ou plutôt ordonné de répondre.
« Je m’appelle Illsyore…, » puis j’avais regardé le Cœur de Cristal. « Je suis un Seigneur du Donjon Divin, » mes yeux étaient retournés vers le prince Reynolds.
« Divin ? Tu plaisantes, c’est une blague ! Il n’y a pas de telles choses ! » cria-t-il.
J’avais haussé les épaules et sauté vers mes femmes, la force que j’avais appliquée à la plate-forme avait été suffisante pour la briser.
« Nanya, s’il te plaît, sort ton épée, » lui avais-je dit.
« Dois-je le faire ? » demanda-t-elle, et elle me regarda d’un air un peu mécontent.
« Oui, » je lui avais montré un beau sourire.
Nanya avait sorti la redoutable épée noire à deux mains avec des runes rouges inscrites dessus. Contrairement à avant, je n’avais pas senti le froid en sortir. C’était probablement dû au fait que j’étais son mari, mais l’autre donjon n’avait pas eu cette chance. J’espérais que ce serait suffisant pour qu’il ne se mêle pas à cette bataille.
« Maintenant, je vous donne deux choix : abandonnez maintenant ou je vous tue tous. Je vous le dis à tous, chevaliers, pas au prince. Et toi, Donjon, oses défendre ces mortels ou m’attaquer, et je te transformerai en chandelier. Compris ? »
« Oui…, » répondit le donjon d’une voix tremblante.
« Quoi ? » Le prince était confus, il n’avait pas compris ce que j’avais dit dans la dernière partie, aucun d’eux ne l’avait compris.
« Notre devoir est de protéger notre prince ! Nos vies lui ont été offertes sous serment ! » cria l’un des chevaliers.
C’était une bande noble et loyale, je pouvais respecter ça.
En leur montrant un sourire, je leur avais dit calmement. « Nanya, Ayuseya, vous pouvez attaquer n’importe qui sauf le prince. Tuez s’il le faut, mais je préférerais que vous ne brisiez que leurs armures, leurs armes et leurs membres. Je veux qu’ils voient ce que je vais faire à leur précieux… membre de la famille royale. »
« J’ai hâte d’y être, » déclara la démone en souriant, puis elle se précipita vers les chevaliers.
« Comme tu veux, mon amour, » déclara Ayuseya puis elle avait couru après Nanya.
Pendant que les deux forces s’affrontaient au milieu, je marchais calmement vers le prince. Il criait sur le Noyau de Donjon maintenant.
« Qu’est-ce qu’il t’a dit !? Je te le demande ! Je te l’ordonne, sale donjon ! Sans ma famille, tu serais mort ! » le prince n’arrêtait pas de pointer du doigt le noyau de cristal, mais le donjon n’était pas prêt à lui donner une réponse.
De cette conversation à sens unique, je suppose que ce malheureux avait eu la malchance de naître dans une salle située ici, dans ce palais. Une fois que la famille royale l’avait découvert, ils avaient probablement commencé à l’apprivoiser afin qu’il puisse construire des choses et agir comme une sorte de défense. Cela pourrait expliquer pourquoi tout ce palais avait été construit avec des murs enchantés et qu’il était même entouré d’une barrière.
J’ai aussi besoin d’apprendre à faire des barrières…, avais-je pensé.
En regardant à ma gauche, j’avais vu Nanya combattre les chevaliers. La démone sauta avec un grand talent et se déplaça latéralement pour éviter les frappes tranchantes de leurs épées et la puissance destructrice de leurs attaques magiques. Chaque fois qu’elle trouvait une ouverture, elle les attaquait aussi, mais malgré sa puissante épée noire, elle hésitait à s’en servir pour les abattre. La plupart de ses attaques à l’épée avaient fini par être des coups avec le côté plat de la lame, mais même celles-ci étaient plus que ce que les pauvres chevaliers pouvaient supporter.
Un seul coup suffisait pour briser leur armure magique ou briser leurs armes en deux. Un moment assez drôle s’était produit quand un chevalier puissant et imposant en armure brillante était prêt à l’affronter dans un combat en un contre un, mais après sa première attaque, son épée s’était transformée en prenant la forme d’un L maladroit.
Contre ce lot d’individus avec un pouvoir égal ou légèrement supérieur à celui d’un aventurier classé Divin, la démone pourrait facilement dominer les lieux. Pour l’instant, elle jouait simplement avec eux parce que si elle devenait sérieuse, elle utiliserait ses sorts d’attaque en plus d’activer sa compétence [Amplification]. Mais je n’avais jamais compris comment ça fonctionnait exactement.
« Vite, abattez-les ! » cria l’un des chevaliers en ignorant Nanya et Ayuseya et en se précipitant vers moi.
Je lui avais fait un sourire, puis il avait été envoyé dans le mur à ma droite par l’un des coups de pied de la démone.
Ayuseya n’avait eu aucun problème de son côté. Sa capacité à se battre à l’épée à deux mains n’était pas la meilleure au monde, mais grâce à sa force excessive, ses coups étaient mortels. À cause de son manque de contrôle, elle avait eu un peu plus de mal à ne pas les tuer. Des membres et des parties du corps avaient été envoyés dans tous les sens. Les pauvres chevaliers tentèrent d’arrêter ses attaques, mais quand cette épée enchantée venait les écraser avec plus de 1000 points de force, et elle les transperçait comme du beurre.
Si Nanya et Ayuseya avaient des statistiques similaires, la bataille aurait été complètement différente. Au lieu de les écraser d’un seul coup, elles devraient effectué coup après coup jusqu’à ce que l’armure magique de leur adversaire se brise et qu’un coup mortel leur soit porté.
Le nombre de chevaliers était passé d’un nombre impressionnant de 58 à une poignée à peine avant que je n’atteigne le prince. Leur défaite était imminente.
« Qu’as-tu fait à mon Noyau de Donjon ? » demanda-t-il en me regardant fixement.
J’avais souri et j’avais levé les yeux vers le cristal rouge pâle.
« Il sait qu’il vaut mieux ne pas me mettre en colère. Je peux l’écraser en une seconde si je le désire. Tu es le seul dans cette pièce qui ne le pense pas, » avais-je dit.
« Je suis Reynolds D. Lagrange ! Je ne reculerai jamais devant un manant comme toi ! » dit-il en pointant un doigt vers moi.
J’avais incliné ma tête vers la droite, puis j’avais attrapé la main avant qu’il ne puisse la retirer. D’un seul coup, je lui avais cassé le doigt.
« AAA ! » il avait crié de douleur, et je lui avais donné un coup de pied dans l’estomac.
Le pauvre prince avait vomi son dernier repas alors qu’il tomba à genoux.
« Je suis désolé, tu en avais besoin, non ? » lui avais-je demandé, puis je m’étais approché de lui et je l’avais frappé à nouveau en le faisant rouler sur le sol.
« Votre Altesse ! » cria l’un des chevaliers avant d’être réduit au silence par Nanya.
Entre eux et moi se tenaient deux femmes très puissantes. Il n’y avait rien d’autre à faire que de regarder et de se résigner à leur sort d’avoir été vaincu par moi.
« Tu ne t’en tireras pas comme ça ! » cria le prince.
« Hm, non ! J’en suis presque sûr. Si je vous tue, toi et tous tes soldats, il n’y aura plus personne pour me traquer, non ? » lui avais-je souri. Puis je lui avais donné un coup de poing au visage, lui cassant l’une de ses dents.
« Ahhh ! Ah ! Ah ! » avait-il gémi.
Je l’avais frappé encore, encore, et encore, encore et encore.
Bien sûr, je n’avais pas utilisé toute ma force parce que je ne voulais pas le tuer instantanément.
« Tu sais…, » avais-je dit en le prenant par le col de ses vêtements.
Son visage était vraiment horrible.
« Je pense que je vais guérir certaines de tes blessures maintenant, » avais-je dit. Puis j’avais fait ce que j’avais dit.
Ses blessures avaient été guéries, mais ses dents n’avaient pas été réparées.
« C’est l’heure du deuxième round ! » et je l’avais encore frappé.
Après la quatrième série de coups, de guérisons et de nouveaux coups, j’avais finalement fait un pas en avant et je lui avais fait ressentir la même douleur que Shanteya et Tamara. Je lui avais arraché les bras et lui avais coupé les oreilles. Ses cris remplissaient la pièce alors que je le guérissais encore et encore pour lui infliger d’autres blessures.
Ce que j’avais fait n’était rien d’autre que de la torture pure et sadique, et pourtant… Je n’avais rien ressenti en le faisant. Il n’y avait aucune satisfaction à le voir blessé, et il n’y avait aucun remords, pas même le plaisir d’avoir vengé quelqu’un.
Au mieux, je pourrais dire qu’au fond de moi, je n’aimais pas ce genre de comportement, mais dans ce monde, c’était obligatoire. Quand on regarde sur Terre, l’âge médiéval avait été l’une des périodes les plus impitoyables et les plus horribles, alors qui avait dit que ce n’était pas la même chose ici aussi ? Peut-être que j’avais eu de la chance de ne pas m’enfoncer trop profondément dans le côté obscur de ce monde, mais tôt ou tard, j’allais m’y plonger. La vie dans ce monde était cruelle et les gens trouvaient plaisir à se détruire ou à s’entretuer, peu importe leur espèce.
La question est… qu’est-ce que je vais faire à ce sujet ? Cette question m’était venue à l’esprit après que j’aie fini de réarranger le visage du prince.
Derrière moi, la bataille s’était arrêtée. Les chevaliers avaient abandonné et avaient regardé leur maître se faire tabasser par moi.
Comment vais-je agir ? Une autre question avait surgi.
Comment dois-je agir ?
Y a-t-il d’autres choix que de le tuer ?
Puis-je le forcer à se repentir ?
Puis-je aider le peuple de ce royaume d’une manière ou d’une autre ? Pourquoi devrais-je le faire ?
Qui suis-je pour changer l’ordre de ce monde ?
Moi ?... Je m’étais arrêté et j’avais regardé le prince alors qu’il me suppliait d’arrêter de le frapper.
« S’il vous plaît… pas… plus…, » marmonna-t-il.
Je l’avais regardé et j’avais vu son corps brisé couvert de son propre sang. Mon poing était rouge à cause des coups de poing.
Ce n’est pas moi…, avais-je pensé.
Merci pour ce chapitre
Merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre!
merci pour cette merveilleuse première partie^^.
hâte d’en connaitre la suite^^.
Révolution en vue ?
»Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates on les pendra ! »