J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 4 – Chapitre 47

***

Chapitre 47 : Une question difficile

***

Chapitre 47 : Une question difficile

Partie 1

« Sommes-nous arrivés ? » avais-je demandé en m’ennuyant vraiment.

Il s’agissait déjà de la sixième fois que je demandais en même pas une heure. Nanya me regardait déjà, et Shanteya avait poussé un soupir. Ayuseya ne m’avait montré qu’un sourire de pitié.

Nous étions actuellement à quelques kilomètres de la ville de Petro et nous nous dirigions vers le Donjon Ancien (difficulté) de Mehalom. Le chemin était dégagé, et nous avions couru constamment à travers les bois pour éviter la route. Nous utilisions plus de 800 points en agilité, et nous ne voulions pas encore montrer toute notre puissance. J’avais essayé de prendre Shanteya et de la porter dans mes bras, car j’étais plus rapide qu’elle, mais Ayuseya s’était retrouvée à rester derrière nous. Elle avait l’agilité, mais elle n’avait pas les réflexes nécessaires pour utiliser pleinement ses statistiques. La princesse-dragonne avait beaucoup à apprendre sur ses capacités actuelles, mais j’étais dans le même cas.

En y pensant, je n’avais pas encore commencé à m’entraîner en utilisant mes capacités. Jusqu’à présent, nous n’avions pour ainsi dire mené qu’une vie normale et tranquille. Il n’y avait pas de défis vraiment difficiles, de batailles difficiles ou d’ennemis à vaincre dans un avenir proche, ce qui rendait la nécessité de s’entraîner un peu inutile. Mon coup de pouce que j’avais offert aux filles était bien trop important pour qu’elles ne puissent déjà le contrôler facilement. Nous pourrions probablement faire tomber Dankyun avec une certaine facilité en ce moment, mais franchement, je ne voulais pas pousser ma chance dans une telle chose. Tous les méchants, ces petits ennemis de Rang Suprême pourraient tout à fait rester dans leurs tanières maléfiques et me laisser m’amuser en paix. Je n’étais certainement pas d’humeur pour des batailles qui altéraient le terrain, et ma priorité était d’aller dans le donjon, de le faire d’un bout à l’autre, de sauver qui nous devions sauver, et pour finir d’aller à la capitale et de piller leurs bibliothèques de tous les livres à disposition. C’était un bon plan, simple et modeste.

« Sommes-nous arrivés ? » avais-je redemandé après un moment.

Nanya avait gémi avant de crier. « NON ! »

J’avais le sentiment bizarre que je devenais ennuyeux.

Non, ça doit être mon imagination ! avais-je pensé et haussé les épaules.

Bien sûr que j’étais ennuyeux, car je m’ennuyais...

Environ une heure et demie plus tard, nous étions finalement arrivés à l’entrée du fameux donjon. Comme Nanya me l’avait demandé auparavant, je m’étais assuré de retirer mon Territoire de Donjon, car je ne voulais pas détruire le noyau aussi facilement que je l’avais fait auparavant.

« Nous sommes enfin là... Arg ! » Nanya avait gémi d’une manière exaspérée.

« Je ne pensais pas qu’Illsy pouvait être pire qu’un petit enfant, » avait rigolé Ayuseya.

« C’est un gosse..., » marmonna Nanya.

« Je m’ennuyais ! » m’étais-je défendu.

Shanteya n’avait fait que pousser un soupir avant de faire face à l’entrée, qui était assez fantastique si je devais moi-même le dire.

Au lieu d’une grotte, nous avions rencontré une arche de pierre de six mètres de haut couvert de lettres sculptées. Malheureusement, c’était dans une autre langue, et je n’avais aucune idée de la façon de lire ou de parler. Derrière l’arche se trouvaient deux statues d’un humain et d’un Minotaure se faisant face l’un à l’autre, prêt à se battre. L’œuvre d’art était impressionnante, mais elle n’était pas extrêmement détaillée. Après cela, nous avions été confrontés à une paire d’énormes portes métalliques recouvertes de diverses illustrations d’hommes tués par des diablotins, des Minotaures et toutes sortes d’autres monstres. C’était un vrai cadeau de bienvenue.

« Impressionnant, » déclara Shanteya.

« Mais euh, je peux faire mieux, » avais-je commenté.

« Je suis sûûûûûûre que tu peux, » Nanya m’avait regardé dans les yeux avec incrédulité.

« Quoi qu’il en soit, cela semble dangereux..., » déclara Ayuseya avec un peu d’inquiétude dans le ton de sa voix.

« Gardez votre armure magique à pleine puissance et laissez-moi diriger le groupe, » déclara Nanya, mais je poussais déjà les portes afin de les ouvrir.

« Vous venez ? » leur avais-je demandé.

« Argh... cela va être une longue journée, » déclara Nanya en secouant la tête.

Une fois à l’intérieur, nous avions rencontré la fameuse... grotte.

« Vous devez vous moquer de moi..., » avais-je dit en regardant les murs rocheux.

« Pour une entrée aussi impressionnante, le premier étage semble manquer un peu de..., » avait dit Ayuseya.

« En vérité, c’est normal. Il n’y a que l’Illsy qui soit différent, » avait souligné Nanya.

« Je ne vois pas l’intérêt de faire une grotte..., » avais-je dit en haussant les épaules.

En entrant, nous nous étions préparés à la première rencontre, quelle qu’elle soit...

« Kiii ! » le rat géant nous avait crié dessus lorsqu’il nous avait vus.

J’avais levé ma main et libéré un faisceau laser de faible puissance. C’était le genre contre lequel je ne broncherais même pas, mais dans le cas du rat de bas niveau, il était passé directement à travers. En fait, c’était un peu ridicule de voir à quel point c’était une mort instantanée. La meilleure façon d’imaginer cela serait de voir un grand barbare avec une hache à deux mains dans chaque main attaquant un petit lapin sans défense.

« Peut-être qu’une gifle aurait suffi ? » m’étais-je demandé à voix haute en plissant les sourcils.

« Une gifle ? Même un simple coup au museau serait surpuissant, » répliqua Nanya. « Comme les monstres sont si faibles, nous pouvons les utiliser pour entraîner Ayuseya, » avait-elle suggéré après un moment de réflexion.

« Je m’excuse pour le dérangement, » déclara la princesse draconienne avec élégance tout en faisant un petit signe de sa tête.

« Pas de soucis ! Nyahahaha ! » Nanya avait ri et lui avait tapoté le dos.

« Au fait, faut-il s’inquiéter quant à une sorte de butin spécifique ? » leur avais-je demandé.

« Pas à ce niveau. Cependant, nous pourrions écorcher et dégriffer les bêtes que nous tuons si elles ne sont pas du type invoqué. Ça ne nous rapportera que quelques Silverettes, donc c’est mieux que rien, » Nanya haussa les épaules.

« On s’embête à le faire ou non ? » avais-je demandé en plissant mon front.

« Après avoir atteint les étages inférieurs, les Minotaures nous donneront un bon butin avec leurs armes et leurs armures. S’il y a des squelettes, nous pouvons aussi prendre leurs armures. En général, c’est la camelote que je vendais auparavant, mais j’ai entendu dire qu’il y a des aventuriers qui recherchent diverses herbes qui ne poussent qu’à l’intérieur des donjons. Tuberculus était l’un de ceux qui ont récupéré tout un mur de mousse avant de continuer l’exploration d’un donjon, » répondit Nanya.

« Ça a l’air très amusant..., » avais-je dit de manière sarcastique.

« Ouais... Alors veux-tu faire la même chose ? » m’avait-elle demandé.

J’avais rapidement secoué la tête, niant l’idée de faire quelque chose d’aussi long que cela. Je n’avais ni la volonté ni la patience de le faire, mais cela m’avait donné des idées sur ce qu’il faudrait essayer à l’avenir. Si je pouvais faire pousser des choses comme ça dans les couloirs de mon donjon, je pourrais aussi donner des leçons d’alchimie, peut-être même engager quelqu’un pour faire les deux et m’aider à faire pousser les ingrédients nécessaires à la classe.

Nous avions laissé Ayuseya tuer les monstres, tandis que Nanya avait donné les règles sur la façon dont elle devait se déplacer. J’avais juste admiré la mousse sur les murs et le balancement des jolis derrières ronds se trouvant devant moi.

Environ une heure et demie plus tard, nous avions finalement rencontré notre premier Minotaure. Il ne portait pas d’équipement, alors nous avions simplement enfoncé avec vigueur son pelage dans une nouvelle fissure du mur et nous avions continué notre exploration. Il ne serait pas exagéré de dire que nous nous étions littéralement promenés à travers des monstres ennuyeux qui s’éloignaient rapidement de nous. Très peu d’entre eux avaient réussi à me rejoindre avant d’aller voir ailleurs. Ayuseya était douée pour garder l’agressivité de ces monstres sur elle, mais une seule frappe suffisait à faire taire définitivement tout monstre qui s’y trouvait.

Après avoir atteint le 35e étage, nous avions rencontré notre premier piège. Il y avait une corde qui passait d’un petit trou dans le mur à l’autre côté. J’avais plissé les yeux et je l’avais brûlée avec mon laser. Lorsque la corde s’était brisée, un rocher attaché à une chaîne métallique était tombé vers l’avant et s’était arrêté en plein dans le poing de Nanya.

« Pathétique..., » avais-je marmonné.

Nous avions poursuivi notre exploration, mais jusqu’à présent il n’y avait aucun signe des aventuriers précédents. Comme il ne s’agissait pas d’une course ou d’une simple exploration comme on pourrait le trouver dans une quête de base, nous avions dû trouver et fouiller toutes les pièces à chaque étage. Nous étions descendus plus bas seulement APRÈS la fin de nos recherches, mais jusqu’à présent, nous n’avions pas eu de chance. Je commençais sérieusement à penser que les aventuriers étaient peut-être morts et avaient été avalés en cours de route.

Mais cela avait changé lorsque nous avions atteint le 54e étage.

« Regardez ! Là-bas ! » cria Nanya en pointant du doigt vers l’autre côté d’une pièce remplie de pointes avec des diablotins en colère dedans.

« Je le vois ! » avais-je déclaré. Puis je m’étais précipité dessus.

« BAAAA ! » cria un diablotin en essayant de m’attaquer.

La pauvre petite chose avait été brutalement piétinée comme un insecte et s’était retrouvée écrasée sous ma semelle. Nanya avait claqué dans le sol tous ceux qui l’attaquaient, tandis que Shanteya et Ayuseya les coupaient avec leurs armes. Quand j’avais atteint l’autre côté de la pièce, j’avais réussi à obtenir l’agressivité de tous ces monstres sur moi, et les trois plus gros diablotins s’étaient placés entre moi et le guerrier humain que nous venions de trouver.

« Bien ! Comme tu l’as demandé, mon petit ! » avais-je dit. Puis je m’étais précipité sur le premier diablotin.

Le monde qui m’entourait avait semblé ralentir à un degré incroyable. J’avais tout vu au ralenti, mais je me déplaçais beaucoup plus vite que l’œil humain ne pouvait voir. C’est grâce à mon corps amélioré que j’étais capable d’une telle chose. Une seule gifle avait suffi pour terminer ces trois-là, et les autres derrière moi avaient été tués lorsque je m’étais retourné et que j’avais émis un faisceau laser vers eux.

En moins d’une minute, tous les diablotins de la pièce avaient été exterminés.

« Il y en avait vraiment beaucoup, » Ayuseya s’étonna de ça en essuyant le sang de son épée.

« C’était probablement une salle piégée, » avais-je fait la remarque.

« En effet, mais je ne vois pas de cercles de convocation, » déclara Shanteya.

« Ils sont élevés, » avait fait remarquer Nanya.

« Je me suis toujours demandé comment les donjons les élevaient, » avais-je dit distraitement en regardant les cadavres.

« Ils attachent les femelles d’autres espèces et permettent aux diablotins de s’accoupler avec elles. D’habitude, une femme humaine produit environ 20 ou 30 diablotins par an, » expliqua Nanya.

« Ça ne sonne pas bien, » avais-je dit en la regardant dans les yeux.

« Malheureusement, il s’agit de la vérité, » elle avait soupiré tout en secouant la tête. « Au moins, c’est le cas pour les diablotins. »

« Les Minotaures et autres espèces se reproduisent simplement entre eux, mais seulement si le donjon peut supporter la période de convocation pour leur gestation et que personne ne les tue. Les diablotins et les gobelins sont la seule exception, » avait ajouté Shanteya.

« Super..., » avais-je dit. Puis j’avais regardé le guerrier se trouvant devant moi.

L’homme était mort depuis quelques jours, mais le donjon ne l’avait pas encore consumé. Je savais avec certitude que si c’était le cas, le corps disparaîtrait, ne laissant derrière lui que l’équipement. Il y avait aussi tous ces diablotins qui n’avaient pas essayé de le découper ou de le manger de quelque façon que ce soit. Cela n’aurait pu se produire que si le donjon leur avait ordonné de ne pas le faire.

Mais pourquoi le ferait-il ? m’étais-je demandé en me levant.

« Il a été tué par une arme contondante à l’arrière de la tête, » déclara Nanya.

« A-t-il été assassiné ? » avais-je demandé.

« Non, je soupçonne les diablotins de l’avoir fait. Ils sont entrés dans cet endroit, puis le groupe a été submergé et l’un d’eux l’a attaqué quand ils ont réussi à briser son armure magique, » expliqua la démone qui avait commencé à fouiller ses poches à la recherche d’une missive de mission ou de quelque chose comme ça.

« Ces choses ? » avais-je demandé en ramassant le corps d’un diablotin mort alors que j’étais surpris par ce qu’elle venait d’expliquer.

« Nous sommes à l’étage 54, Maître. Si c’était le moi d’avant que je devienne vôtre, je peux vous assurer que ce petit bonhomme aurait été assez fort pour me tuer, » Shanteya me l’avait dit avec un doux sourire, mais j’avais eu du mal à le croire.

Soit j’étais si fort que je ne voyais pas la différence, soit ces gars étaient plus faibles qu’elle ne le pensait. Je pariais honnêtement sur ce dernier parce que je n’avais rien vu jusqu’à présent qui valait la peine d’utiliser même 2 % de ma puissance. Mais encore une fois, si la première raison était vraie, je pouvais maintenant comprendre pourquoi Dankyun s’était promené dans mon donjon comme ça, mais surtout, pourquoi tout le monde avait été si choqué par l’étage de mon donjon facile.

Pour eux, ce serait un cauchemar digne des étages inférieurs, et non pas le premier. J’étais le seul donjon qui ne suivait pas les règles de base, et qui, au lieu d’attirer les aventuriers, je leur lançais un défi après l’autre.

Cela me fait me demander quelle serait la puissance d’un donjon de 100 étages si je le construisais avec mes connaissances actuelles. Devrais-je aussi les attirer et lentement détruire ou drainer leurs pouvoirs ? Je pense que je vais en faire un juste pour rire, mais ma priorité quand il s’agit de construire quelque chose de sérieux est une Académie... dès que je comprendrais un peu mieux ce monde, je le ferais. Tout le monde peut construire un bâtiment et dire qu’il s’agit d’une école, mais en fait, nourrir les jeunes esprits sur un certain chemin, ce n’est pas quelque chose que beaucoup peuvent faire, et je veux le faire ! avais-je pensé, mais pendant que j’étais perdu dans mes pensées, les filles m’avaient laissé là.

« Hein ? » J’avais cligné des yeux quand je les avais vues partir. « Hé ! Attendez-moi ! » avais-je crié après elles.

***

Partie 2

Au 58e étage, nous avions trouvé une prison où se trouvait une autre victime de ce donjon. Il s’agissait d’une femme brune et musclée dans la trentaine. Son corps était couvert de cicatrices et elle était nue. Nanya avait regardé ses blessures, mais même moi j’aurais pu dire la raison comment elle était morte. Elle avait une épée empalée dans son cœur. Les quelques diablotins que nous avions trouvés n’avaient pas été tués par nous.

« Son propre groupe a dû faire ça..., » déclara Shanteya.

« Pourquoi dis-tu ça ? » avais-je demandé en plissant mon front.

« Quand les diablotins font d’une femme leur outil de reproduction, ils utilisent une petite aiguille pour percer le cerveau et cela lui neutralise définitivement la conscience. Fondamentalement, son corps reste actif, et ils peuvent la nourrir de force. Cependant, elle ne se débattra pas ou n’essaiera pas de s’échapper pendant qu’ils feront leur chemin avec elle. En général, tous les aventuriers doivent tuer et tueront tous ceux qu’ils trouvent dans cet état, » expliqua Nanya.

« Quoi ? Ces diablotins peuvent faire quelque chose comme ça ? » avais-je demandé en étant surpris.

En regardant ces petits bâtards, je commençais à croire qu’après tout, ils n’étaient pas si stupides.

« Oui, mais... dernièrement, divers nobles ont adopté cette pratique pour s’assurer que certains esclaves achetés au marché noir ne se défendent pas, » avait ajouté Shanteya.

En entendant cela, même Nanya avait été surprise.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda-t-elle.

« Fondamentalement, ils engagent d’anciens aventuriers pour kidnapper certaines paysannes qu’ils aimaient pour leur corps, puis demandent que cette opération leur soit faite. Les filles sont offertes à leurs nouveaux maîtres dans un état végétatif, puis ils en font ce qu’ils veulent. Certains sont utilisés pour les plaisirs charnels, d’autres comme expériences pour les mages ou les alchimistes. Le pire que j’ai vu, c’était un homme qui s’en servait pour faire pousser des vers mangeurs de chair. Les victimes sont mortes en étant dévorées depuis l’intérieur..., » avait expliqué l’ancienne assassine.

« Mais je pensais que le collier d’un esclave les rendait incapables de désobéir à leur maître, » demanda Nanya en étant un peu confuse.

« C’est vrai, mais un esclave qui a subi cette opération n’est rien de plus qu’une marionnette vivante. Ils ne crient pas et ne pleurent pas quand on les frappe..., » Shanteya expliqua et baissa le regard.

C’était quelque chose qu’elle avait vu de ses propres yeux. Peut-être que c’était une façon pour le Maître de la Guilde de garder ses assassins loyaux ? Il leur avait montré une « utilisation » alternative pour eux.

« C’est méprisable ! » répliqua Ayuseya.

Jusqu’à présent, la draconienne était restée silencieuse, mais en entendant quelque chose comme ça, elle ne pouvait pas retenir sa colère. Il s’agissait d’un acte atroce, même de mon point de vue, mais nous ne pouvions rien faire pour le moment.

Voyons voir... liste de priorités : obtenir un nekatar comme animal de compagnie, faire des recherches sur les affaires politiques du monde et trouver un endroit approprié pour mon académie, obtenir Shanteya et Ayuseya dans mon lit pour les moments sexy, piller une bibliothèque, réparer la situation politique d’Ayuseya, détruire l’ancienne guilde de Shanteya, et enfin... se débarrasser de l’obscurité à l’intérieur de moi, avais-je pensé en notant plus ou moins tout ce que j’avais en tête.

Techniquement, la partie « construction de l’académie » n’était pas si difficile. Je pouvais le construire avec le claquement de mes doigts. Ce n’était pas les matériaux ou la puissance qui me manquaient, mais un bon emplacement, et de préférence, je voulais quelque chose avec une plage parce que les maillots de bain étaient géniaux. L’autre chose importante qui me manquait, c’était l’information et un allié politique qui m’enverraient des étudiants plutôt que des armées prêtes à me tuer. Il y avait aussi le petit fait de pouvoir me battre contre des Suprêmes. Comme j’étais en ce moment, j’avais encore un long chemin à parcourir, mais ce voyage m’offrait toutes les choses qui me manquaient auparavant, surtout un temps d’intimité avec mes trois femmes.

Nous n’étions pas restés trop longtemps dans cette pièce, mais avant de partir, Ayuseya avait incinéré le corps avec une petite boule de feu. Témoin de l’attaque, je commençais à deviner qu’elle était peut-être capable de lancer n’importe quel sort de type feu sans incantation.

Peut-être un trait de son côté Véritable Dragon ? Mais rien n’est apparu sur son statut..., avais-je pensé pendant que je marchais à côté d’elle.

À l’entrée de l’étage suivant, nous avions trouvé un autre membre du groupe précédent, du moins ce qui restait de lui. Une meute de six Dayuks affamés se régalaient de ses restes et croquaient ses os dans leurs puissantes mâchoires.

« Boule de feu, » avais-je dit. Puis j’avais lancé l’attaque dévastatrice sur eux.

Les Dayuks avaient été instantanément tués dans l’explosion. Ils n’avaient même pas eu la chance d’esquiver ou de gémir de douleur. Les restes de leurs corps avaient été répandus tout autour de nous dans un désordre sanglant de boyaux, de sang et de chair brûlée. C’était tout simplement dégoûtant, mais pire que tout... J’avais en quelque sorte bloqué l’entrée du niveau suivant.

En termes simples, j’avais causé un petit effondrement de la région.

« Bon travail, » déclara Nanya avec sarcasme ainsi que plusieurs soupirs.

« Oups ? » leur avais-je dit en affichant un sourire maladroit.

« Pas de problème, le donjon le réparera en peu de temps, il ne nous reste plus qu’à attendre jusque-là, » la démone avait haussé les épaules et elle avait ensuite montré du doigt une pièce voisine. « Allons camper là-bas. »

« Quel donjon faible... ! » m’étais-je plaint à moi-même en les suivant.

Le camp en soi était fait de quatre chaises, d’un petit feu et de viande sur un bâton à cuisson. Au plafond, au-dessus du feu, Nanya avait placé un petit cristal qui avait absorbé toute la fumée. C’était la première fois que je voyais quelque chose comme ça, mais en y pensant, c’était peut-être un objet nécessaire pour explorer un donjon. Après tout, les étages étaient quelque chose comme des grottes fermées, la fumée devait aller quelque part, sinon, cela tuerait les aventuriers. Une torche ou deux n’était pas si mal, mais lorsque vous les utilisiez, vous étiez constamment en mouvement, alors qu’avec un feu, vous deviez rester assis sans bouger. Dans ce donjon, je n’avais pas vu une seule torche. Les étages étaient soit complètement sombres, soit à peine éclairés par des cristaux fluorescents. Comme nous pouvions tous utiliser des sorts, nous avions surtout utilisé des globes de lumière au lieu de véritables torches. Nanya et Shanteya l’avaient fait, j’étais resté planté là à ne rien faire.

Pourtant, peu importe combien de temps nous avions attendu, le donjon n’avait pas dégagé le chemin. Ça devenait ennuyeux et étrange. Même Nanya et Shanteya le pensaient.

« Ça fait plus d’une heure..., » avais-je dit en regardant le feu.

« En effet, étrange..., » Nanya avait plissé les yeux vers l’entrée de cette pièce.

« Même les corps des aventuriers n’ont pas été absorbés. Peut-être que le Cœur du Donjon est mort ? » demanda Shanteya.

« Non, je l’ai confirmé quand nous sommes entrés. Le Cœur du Donjon est vivant et a un niveau de 94, donc nous ne devrions pas être si loin de la fin, » avait dit Nanya.

« En parlant de ça, as-tu trouvé ce pour quoi ils étaient là et combien ils étaient ? » lui avais-je demandé. Mais la démone avait secoué la tête en réponse.

« Alors cette partie reste un mystère..., » déclara Shanteya.

« Oui, » répondit Nanya.

« Bien ! On va se frayer un chemin ! » avais-je dit en souriant.

Nanya haussa les épaules.

« En effet, ça ne sert à rien de perdre plus de temps ici, » Ayuseya avait confirmé ce fait.

« En plus, c’est un niveau 94, non ? N’est-ce pas plus faible que l’autre ? » avais-je demandé.

« L’autre n’était pas un Ancien, c’était un Normal et à peine un niveau 102. En matière de force, celui-ci est au moins 4 ou 5 fois plus fort, » expliqua Nanya.

« Vraiment ? » J’avais cligné des yeux en raison de la surprise.

« Peut-être que c’est juste une supposition, » la démone haussa les épaules et éteignit le feu en l’éclaboussant avec de l’eau provenant de son esprit intérieur.

La façon d’accéder à l’étage suivant était simple, je n’avais qu’à frapper le sol. Facile, mais avant d’avoir la chance de le faire, j’avais été arrêté par les filles.

« Hein ? Quoi ? » avais-je demandé en clignant des yeux surpris.

« Soupir, laisse-moi-le faire ou tu vas tout écraser sur nous, » déclara Nanya.

« Oh, vas-y donc ! » m’étais-je plaint.

La démone avait frappé le sol, mais pas là où je voulais le faire. Elle l’avait fait près de la sortie. Un grand trou s’était formé, et nous avions sauté dedans. Quelques diablotins avaient été écrasés par des rochers et il semblait que les monstres commençaient déjà à creuser pour s’en sortir parce qu’un groupe s’y était rassemblé. Ils avaient levé les armes contre nous, prêts à attaquer. Shanteya avait commencé par abattre cinq Minotaures, Ayuseya avait coupé en deux dix gobelins et Nanya m’avait littéralement volé toutes mes cibles. J’avais été laissé là avec ma garde levée et pourchassant les monstres pour que je puisse avoir un ou deux morts à mon actif, ce qui évidemment ne s’était pas produit. Eh oui, j’avais oublié le petit fait que je pouvais tirer au laser à partir de mes paumes...

« Oh, franchement ! » m’étais-je plaint.

« Là, là, Illsy ! Tu auras ta chance un jour, » Nanya me l’avait dit ça avec un regard compatissant dans ses yeux.

Cette petite diablesse a tout mis en scène ! m’étais-je plaint.

« Regardez ! » cria Shanteya, attirant notre attention.

« On en reparlera plus tard... au lit, » avais-je dit à Nanya.

« J’ai hâte, chéri ! » m’avait-elle répondu en me faisant un clin d’œil.

Ce que l’El’Doraw avait trouvé était un aventurier blessé. Il avait le bras gauche coupé et le pied gauche cassé. Une grosse corne avait été poignardée dans son torse et un Minotaure était mort non loin de lui. Il n’avait plus beaucoup de temps à vivre, mais c’était plutôt étrange que les monstres ici ne l’aient pas achevé. Le laisser mourir comme ça n’était pas quelque chose de typique des donjons.

« Arg..., » l’homme avait gémi. Puis il avait dit quelque chose en kalish.

Nanya s’agenouilla à côté de lui et parla dans la même langue, alors que je ne pouvais que regarder et deviner de quoi ils parlaient. Les yeux de l’homme étaient sérieux, tandis que les paroles de la démone étaient calmes. Prenant une grande respiration, il l’avait saisi par l’armure et lui dit quelque chose, puis sa force s’était estompée et s’était penchée vers l’arrière.

« Cet homme est mourant, » déclara Shanteya.

« On pourrait le guérir... probablement, » leur avais-je dit. Puis je m’étais gratté l’arrière de ma tête, me demandant si nous pourrions utiliser des herbes médicinales ou un cristal.

« Non, il n’en vaut pas la peine, » déclara Nanya en secouant la tête.

« Si tu le dis, mais qu’est-ce qu’il a dit ? » lui avais-je demandé avec curiosité.

« Quelque chose d’inquiétant..., » la démone le regardait comme si elle se débattait avec la décision de me le dire ou non. « Apparemment, les utilisateurs de magie noire se cachent au fond de ce donjon. Leur groupe pensait qu’il s’agissait d’une simple exploration du donjon jusqu’au noyau et inversement, mais quand ils ont rencontré les mages noirs... les choses ont changé. Ils étaient au moins tous de Rang Divin... Son groupe avait plus de 23 esclaves avec eux, tous destinés à être utilisés pour... diverses choses, » expliqua-t-elle.

« Quoi ? 23 esclaves ? » avais-je demandé en étant surpris. Mais le fait qu’ils aient rencontré des aventuriers du Rang Dieu n’était pas si inquiétant pour moi. En fait, j’espérais un peu de défi, mais je ne voulais rien qui soit trop exagéré. À la fin, j’avais voulu les écraser comme des insectes.

« Oui..., » Nanya avait hoché la tête et m’avait regardé.

« Et dix esclaves n’étaient que des enfants..., » rajouta Shanteya.

La démone l’avait fusillée du regard. Il semblait que c’était un détail qu’elle ne voulait pas me faire connaître, mais, en l’entendant, une étrange colère s’était réveillée et avait secoué les chaînes sombres à l’intérieur de mon âme. Faire devenir des criminels en esclave pour leur permettre de réparer les dommages qu’ils avaient causés était une chose, mais faire d’un enfant un esclave était... dégoûtant.

À genoux à côté de l’homme. Je lui avais montré un sourire.

« Shanteya, s’il te plaît, traduit pour moi. Qu’est-il arrivé aux enfants ? » lui avais-je parlé d’une voix froide.

L’homme répondit et sourit.

« Six sont morts... comme nourriture pour les monstres. Ils les ont utilisés pour les détourner. Les quatre autres ont été capturés par les mages noirs et leurs âmes ont probablement été arrachées de leur corps, » répondit l’El’Doraw.

J’avais soupiré et j’avais fermé les yeux. Des veines rougeoyantes étaient apparues sur mes mains alors que je me tenais là. La colère tourbillonnait dans mon cœur. La fureur s’était déchaînée, et pourtant j’avais gardé mon calme à l’extérieur. Bien sûr, les autres n’avaient aucune idée de ce qui m’arrivait, elles ne pouvaient pas dire qu’à ce moment-là, mon âme avait laissé échapper un peu d’obscurité.

Personne ne m’avait posé de questions sur les veines rouges, mais même moi, je n’en avais pas tenu compte.

« Six sont morts comme nourriture pour les monstres, hein ? Six enfants ? » lui avais-je affiché un sourire calme.

« Et alors ? Ce sont des esclaves. Vous êtes ici pour me sauver, et non pas un tas d’outils, » Shanteya avait traduit.

J’avais secoué la tête et l’avais regardé avec un regard calme.

« Non... Pas vraiment, » lui avais-je dit. Puis j’avais envoyé l’un de mes rayons laser au niveau de sa tête.

Je l’avais tué de sang-froid et pourtant... Je n’avais rien ressenti. Comment pourrais-je le faire alors qu’il considérait la vie des enfants comme un outil ? Comment pourrais-je être clément alors qu’il avait réduit des enfants en esclavage et les avait utilisés comme ça, comme nourriture pour les monstres pour sauver sa propre peau ? La colère à l’intérieur de moi était contrôlée par une furie troublante. C’était comme si un démon tirait les ficelles de mon cœur et le frappait de temps en temps avec un bâton de fer chaud.

« Malheureusement, nous n’avons pas pu le sauver, » avais-je dit froidement.

« Soupir, je m’en fiche de la récompense, » Nanya secoua la tête.

« Quel que soit le souhait du Maître, je suis d’accord, » déclara Shanteya.

En les entendant, mon cœur avait senti un soupçon de douleur. En regardant vers elles, j’avais doucement touché sa joue gauche, ce qui avait fait virer son visage vers du rouge vif.

« La différence, c’est que tu veux me suivre, et avec une seule demande de ta part, je suis prêt à te libérer. Le contrat est esclave et maître, mais le lien entre nous est celui d’amis ou plus..., » avais-je dit puis j’avais fermé les yeux un instant. J’avais ensuite regardé mes deux femmes. « Les filles, si jamais je me détourne de ce train de pensée, arrêtez-moi s’il vous plaît, » je leur avais dit ça avec le sourire, mais j’avais refusé de leur dire pourquoi j’avais peur de changer.

La vérité se trouvait au fond de moi : les ténèbres.

« Ne t’inquiète pas, Illsy, tu ne le feras pas ! » déclara Nanya avec un sourire de confiance.

« Tu auras toujours mon soutien, » Ayuseya me l’avait dit avec sa main sur son cœur.

« Le mien aussi, Maître, » déclara Shanteya.

Je leur avais montré un sourire doux, puis j’étais sorti de la pièce. Mais avant de partir, j’avais regardé l’humain mort.

Pourquoi ne ressens-je rien vis-à-vis de ça ? Pourquoi est-ce que je trouve si normal d’avoir tué quelqu’un comme lui ? avais-je réfléchi, puis je m’étais retourné.

Même quand je m’étais souvenu de ce que j’avais fait à Dankyun, il me semblait que cela ne me dérangeait pas beaucoup, si je le devais dire... d’une certaine façon, j’avais quelques limites. Jusqu’à un certain point, je les battrais à coups de poing. Après ça, je les tuerais. S’ils étaient si mauvais que je ne pouvais pas les voir, les tuer était trop peu, et je voulais les torturer d’une manière ou d’une autre. Je voulais les voir souffrir ou savoir qu’ils étaient dans un enfer tout en restant vivants... C’était mal de ma part de penser de cette façon, mais la torture était pire que la mort à mon avis. Pour certains, la mort était une évasion plutôt qu’une punition. Cela s’appliquait aussi à cette ordure de Dankyun.

Mais encore une fois, une autre question avait été soulevée à l’intérieur de mon cœur : quelqu’un qui pourrait tuer si facilement pourrait-il être autorisé à enseigner aux enfants innocents de ce monde ?

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire