Chapitre 2 : La bataille pour le représentant de classe !
Partie 4
Nous étions finalement arrivés dans la cafétéria. C’était très congestionné, mais nous avions réussi à trouver un endroit où nous pouvions manger.
« Houki, tu vas manger n’importe quoi, non ? Peu importe ce qui est sur la table ? » demandai-je.
« N-Ne parle pas de moi comme un chien ou un chat. J’aime certaines choses plus que d’autres, » répondit Houki.
« Hmm, je nous ai acheté deux spéciaux du jour dans la machine à tickets. Est-ce bon ? Regarde, il y a même du saumon grillé, » dis-je.
« Est-ce que tu m’écoutes !? » s’écria Houki.
« Pas du tout. Sais-tu toutes les difficultés que j’ai dû traverser plus tôt pour réussir ça ? Et tu as tout gâchée, » m’écriai-je. « Et maintenant, qu’est-ce qu’il y a ? Ne veux-tu pas avoir des amies au lycée ? »
« J-Je suis bien ainsi... Je ne t’ai pas demandé de faire ça ! » s’écria Houki.
« Je ne dis pas que tu avais fait..., » commençai-je.
Je m’étais interrompu, car j’étais finalement le suivant au comptoir.
« Ah, excusez-moi. Je voudrais avoir deux plats du jour, s’il vous plaît, » avais-je dit ça à la dame des repas. « Et je vous donne ça en retour, non ? »
J’avais maladroitement remis les jetons de plastique au comptoir avec ma main libre, alors que mon autre cherchait à retenir Houki pour l’empêcher de fuir. Sa compétence d’évasion était au moins aussi élevée que celui d’un Cactuar [1].
« Écoute, d’habitude je ne ferais pas ça même si quelqu’un me demandait ça. Je le fais uniquement, car c’est toi, Houki. »
« Que veux-tu dire... ? » demanda-t-elle.
« C’est évident, non ? Ta famille a pris soin de nous et nous sommes allés ensemble à l’école. Nous étions amis. Laisse-moi faire ça pour toi, » dis-je.
« ... »
Houki fronça les sourcils et regarda le plafond. Elle était devenue un peu rebelle après avoir déménagé avec sa famille. En fait, elle avait toujours été comme ça, Houki s’était peu à peu éloignée des autres quand tu ne la poussais pas vers les autres.
« Euh-Euh... Merci bea..., » commença Houki.
« Voilà, cela arrive ! Deux spéciaux du jour ! » proclama la femme des repas.
« Merci beaucoup. Wôw, ça a l’air vraiment bon ! » répliquai-je.
« Ce n’est pas seulement bon, c’est génial ! » rugit la femme, avec un sourire illuminant son visage.
« Houki, vois-tu une table vide ? » demandai-je.
« ... »
« Houki ? » redemandai-je.
Je l’avais regardée puisqu’elle n’avait pas répondu. Elle semblait encore plus en colère que d’habitude.
« Là bas, » elle avait haussé les épaules, avait pris son repas et était partie. Pourquoi était-elle à nouveau si fâchée ? J’avais suivi Houki et nous nous étions assis à une table.
« En passant..., » dis-je.
« Oui ? » Houki mangeait sa soupe alors qu’elle répondait.
Je regardais en ce moment mon saumon.
« Peux-tu m’apprendre quelque chose sur l’IS ? À ce rythme, j’ai peur de perdre la semaine prochaine, » avouai-je.
« Imbécile ! C’est de ta propre faute si tu as accepté ce défi ridicule, » répliqua Houki.
Je suppose que c’est vrai, mais...
« S’il te plaît, je t’en supplie..., » implorai-je en faisant un geste de prière avec des baguettes toujours en main.
Un homme ne pouvait pas reprendre de ce qu’il avait dit qu’il ferait. Et s’il avait dit qu’il allait gagner, alors il gagnerait.
« ... »
Un silence. Elle m’ignorait et mangeait des épinards cuits dans de la sauce soja. C’était redoutable !
« Hé, Houki, je..., » commençai-je.
« Hé, êtes-vous celui dont tout le monde parle ? » demanda une fille qui était à côté de moi.
Je l’avais regardée. Sur la base de la couleur de son ruban, elle avait l’air d’avoir environ deux années de plus : la première année était bleue, la deuxième jaune, la troisième rouge. Ses cheveux étaient un peu bouclés et faciles à se souvenir. Elle avait l’air très sympathique, un peu comme un écureuil. Le contraste avec mon amie d’enfance réticente était saisissant, et je n’étais pas trop content de ça. Je m’étais dit que deux ans ne l’auraient pas fait paraître plus mature.
Tu vois, Houki ? C’est le genre de sociabilité dont tu as besoin.
« Oui, probablement, » dis-je.
Avec des mouvements naturels et sans effort, elle était venue s’asseoir à côté de moi et avait continué la conversation. « Allez-vous vraiment affronter une cadette nationale ? »
« Oui, c’est bien quelque chose comme ça, » répondis-je.
Franchement, les rumeurs se propageaient rapidement. S’il y avait deux choses que les filles aimaient, c’était les potins et les bonnes affaires.
« Vous êtes encore nouveau dans tout ça, n’est-ce pas ? Combien de temps avez-vous été dans un IS ? » demanda-t-elle.
« Euhh... Probablement pas plus de trente minutes, » répondis-je.
« C’est loin d’être suffisant, » répondit la fille. « Le temps d’utilisation est vraiment important, vous savez ? Et votre adversaire est-elle bien une cadette nationale ? Elle a probablement au moins trois cents heures d’utilisation. »
Je n’avais aucune idée du fait que le temps de pilotage était quelque chose bonne ou mauvaise, donc ça ne signifiait rien pour moi. De toute façon, il était clair que j’allais perdre face à Cécilia si je ne faisais pas quelque chose.
« Dites, voulez-vous que je vous apprenne à utiliser l’IS ? Hmm ? » demanda-t-elle.
Elle se rapprochait de plus en plus de moi, mais je ne savais toujours pas son nom. Wôw. Quelle personne agréable elle était ! Certainement beaucoup mieux qu’une certaine amie d’enfance que j’ai eue. Ou, comme le dit le dicton : quand une porte est fermée, vous entrez par la fenêtre.
« Bien sûr, je serai..., » commençai-je.
Je voulais dire que je serais heureux d’accepter, mais j’avais été interrompu.
« Tout est déjà bon ici. Je vais le lui enseigner, » Houki mangeait toujours, mais elle s’était mise à parler. Et, apparemment, elle allait maintenant m’apprendre à utiliser l’IS.
« N’êtes-vous pas aussi une première année ? On dirait que je suis plus expérimentée que vous, » déclara la fille de troisième année.
« Ma sœur est Tabane Shinonono, » déclara Houki, à contrecœur.
Il semblait qu’elle était déterminée à me l’apprendre.
« Shinonono... Quoi !? » L’autre fille avait été complètement abasourdie.
Eh bien, la sœur de la femme qui avait inventé l’IS était assise devant elle. Il était donc impossible de la blâmer pour ça.
« Comme vous pouvez le voir, tout ira bien, » déclara Houki.
« J-Je vois... C’est dommage..., » déclara la fille.
Sa sœur... n’était rien de moins un génie de classe mondiale. La plupart des personnes allaient reculer à la simple mention de son nom. La très belle fille plus âgée était partie, un peu déçue, bien que son geste avait été très apprécié de ma part.
« Quoi ? » demanda Houki.
« Euh... Vas-tu vraiment m’apprendre ? » demandai-je.
« C’est ce que je viens de dire, » répondit Houki.
Les choses se seraient mieux passées si elle l’avait dit dès le départ. De toute façon, j’avais quelqu’un qui allait m’apprendre à piloter un IS. Tout ce qu’il restait à faire était d’y arriver.
« Aujourd’hui, après l’école, » annonça-t-elle sans fioriture.
« Hein !? »
« Viens à la salle de kendo. Je vais vérifier à ce moment-là si tes compétences se sont émoussées, » déclara-t-elle.
« Hé, je pensais que tu allais m’apprendre ce qu’il fallait pour..., » commençai-je.
« Je vais vérifier tes compétences, » déclara-t-elle.
« Bien, bien..., » acceptai-je finalement.
Pourquoi toutes les filles que je connaissais étaient-elles si têtues ? C’était peut-être en raison du genre d’étoile sous laquelle je suis né... Bonté divine !!
◇◇◇
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »
« Je suis... moi-même pas trop sûr. »
Après l’école, nous étions ensemble à la salle de kendo. Il y avait une tonne de spectateurs et Houki était naturellement contrariée. Nous avions à peine combattu pendant 10 minutes, et j’avais perdu haut la main. Houki avait enlevé son casque et m’avait fixé du regard.
« Pourquoi es-tu devenu si faible !? » s’écria-t-elle.
« J’étudiais pour les examens d’entrée d’une tout autre école, » répondis-je.
« Dans quel club étais-tu au collège ? » demanda Houki.
« Le club “Rentrer à la maison” dans lequel tu vas directement à la maison après l’école. J’ai remporté tous les tournois pendant trois ans, » répondis-je.
En vérité, j’avais dû faire ça, car je devais faire un emploi à mi-temps pour avoir assez d’argent pour soutenir le foyer. Mais je ne voulais surtout pas l’avouer.
« Je vais corriger ça..., » déclara Houki.
« Tu vas faire quoi ? » demandai-je.
« Je vais t’entraîner ! C’est un problème plus fondamental que l’IS en lui-même ! Nous allons nous entraîner pendant trois heures tous les soirs ! » annonça Houki.
« Euh. Cela ressemble quelque peu... et à ce propos, qu’en est-il de l’IS ? » demandai-je.
« Comme je l’ai déjà dit, c’est un problème plus fondamental, » répondit Houki.
Franchement, elle était maintenant tellement en colère contre moi. Je ne savais plus trop quoi dire.
« C’est triste. Tu as perdu au kendo face à une fille... N’es-tu pas désappointé, Ichika !? On n’en est même pas encore à l’IS, et regarde comment tu es ! » déclara Houki.
« Je ne sais pas, je suppose que je n’ai pas fait bonne figure, hein ? » dis-je.
« “Pas fait bonne figure” !? Tu n’es pas en mesure de t’en préoccuper ! Ou est-ce que tu... Aimes-tu être cerné de toutes ces filles ? » demanda-t-elle.
*Crac* assez, c’était assez ! Il y avait des limites, et Houki était finalement allée trop loin.
« Comme si c’était le cas ! Elles me traitent toutes comme un animal rare ! Et cette école stupide me fait même vivre avec une fille ! Je ne sais pas ce que j’ai fait pour..., » commençai-je à crier.
« V-Veux-tu dire que tu as un problème vis-à-vis du fait de m’avoir comme ta colocataire !? » s’écria Houki.
*Bam !* j’avais à peine réussi à bloquer son épée de bambou avec le mien.
Lâche l’affaire, idiote !
Nous ne portions même plus nos casques de kendo. Le niveau de danger était dès lors bien réel.
« C-Calme-toi, Houki. Je ne veux pas mourir, et je suis sûr que tu ne veux pas être une meurtrière, » criai-je. « Tu as encore toute ta vie devant toi, non ? »
Houki forçait avec les deux bras sur son épée pendant que je la bloquais avec un seul. Ma main droite tremblait en la repoussant, tandis que ma gauche enfonçait le casque dans ma poitrine.
« Houki, s’il te plaît. Je vais t’acheter le souper, d’accord ? » demandai-je.
« Hmph... Faiblard ! » déclara-t-elle.
Houki laissa tomber sa position, jeta un regard méprisant et disparut vers le vestiaire. J’étais soulagé d’avoir encore survécu. Je me sentais comme si ma vie était une montagne russe.
Bonté divine...
Houki était devenue vraiment forte. Quand nous étions jeunes, j’avais toujours gagné assez facilement. Ma main commençait à faire mal là où l’épée de Houki m’avait frappé, et cela allait sûrement enfler.
« Avez-vous vu Orimura ? »
« N’est-il pas vraiment très faible, hein ? »
« Peut-il vraiment contrôler un IS ? »
Je pouvais entendre des marmonnements de déceptions parmi les spectateurs.
Merde...
Il n’y avait rien de plus pitoyable qu’un homme perdant face à une femme. Mais surtout, j’étais en colère contre moi-même. — Dans l’état où j’étais, je n’allais protéger personne, encore moins gagner. Je ressentais une sorte de choc et de déception que je ressentais rarement.
« Je suppose que je vais devoir à nouveau m’entraîner, » murmurai-je.
Quand tu es au plus bas de tes capacités, il n’y a nulle part où aller, et j’étais aussi bas que possible.
D’accord, faisons cela. Je refuse de perdre.
Notes
- 1 Cactuar : Un monstre récurrent dans la série Final Fantasy.